lundi 13 mars 2023

Adam 2050 — Une histoire vraie du futur

La Péninsule italienne est un des pays les plus vieillissants de la planète. Un film décrit le cercle vicieux de la dénatalité, qui conduit le pays vers un déclin inexorable.

L’action se situe dans un avenir proche. Tourné comme un reportage très réaliste, le film de huit minutes – «Adamo 2050» – raconte la naissance, en 2050, d’un petit garçon appelé Adam. Les jeunes parents sont ravis mais inquiets. En effet, Adam sera le dernier bébé à voir le jour dans la Péninsule. La sage-femme qui l’a fait naître évoque avec nostalgie les cris et la joie des parents lorsque la maternité était pleine. Adam grandit. Une vieille institutrice a quitté sa retraite anticipée pour s’occuper de lui. Mais Adam n’aura jamais de copains de son âge.


Université — Alors que le nombre de femmes dépasse celui des hommes, la santé mentale sur les campus n'a jamais été aussi mauvaise

L’une des conséquences apparentes de la « grande féminisation de l’université américaine », selon l’expression de l’universitaire conservatrice Heather Mac Donald, est la crise de santé mentale qui frappe les étudiants et les jeunes d’aujourd’hui.

« Plus les rangs des femmes augmentent, plus nous entendons parler d’une dépression nerveuse massive sur le campus », écrit Heather Mac Donald dans un article publié le 5 mars dans le City Journal. « Les étudiantes fréquentent de manière disproportionnée les centres de bien-être, les massages thérapeutiques, les oasis de relaxation, les coins calmes et les cercles de guérison en plein essor dans les universités. »

Mme Mac Donald commence son article en expliquant, chiffres à l’appui, comment les campus universitaires sont aujourd’hui majoritairement féminins, tant au niveau de la population étudiante que de l’administration, notant que les femmes représentaient 66 % des administrateurs d’université en 2021 et que les femmes ont obtenu 58 % de tous les B.A. (licence ès arts) au cours de l’année universitaire 2019-20.

« La domination féminine de la population du campus est intimement liée à la rhétorique sur l’insécurité et la victimisation », souligne-t-elle.

« Les femmes obtiennent en moyenne des scores plus élevés que les hommes sur le trait de personnalité lié à la névrose, défini comme l’anxiété, la volatilité émotionnelle et la susceptibilité à la dépression. (La simple mention de ce fait psychologique reconnu depuis longtemps a notamment valu à James Damore d’être renvoyé de Google). Ne fût-ce qu’entendre dire que ce sont les chromosomes, et non les caprices, qui déterminent qui est un homme ou une femme serait une autre source de menace existentielle » [sur les campus], écrit M. Mac Donald.

Le problème est aggravé par le mantra constant des dirigeants de campus promettant la sécurité aux étudiants — et leur affirmation quasi constante que leurs universités sont imprégnées de haine, de masculinité toxique et de racisme. Comme le dit Mac Donald, il y a une « omniprésence sur les campus du langage de la vulnérabilité ».

« Lorsque les étudiantes se disent abattues par des idées qu’elles désapprouvent, la bureaucratie féminisée ne leur dit pas de grandir et de se ressaisir. Elle valide leur apitoiement », écrit Mac Donald.

L’universitaire établit également un lien entre le paradigme actuel du « sécuritarisme » sur les campus et la menace qui pèse sur la liberté d’expression.

« Les effets les plus profonds de l’université féminisée sont l’intolérance à l’égard de la dissidence par rapport à l’orthodoxie politique et la tentative d’exiger la conformité à cette orthodoxie. Cette intolérance est justifiée au nom de la sécurité et de l’ “inclusivité”. Il s’avère que les hommes et les femmes évaluent de manière inégale la valeur du débat et la légitimité des restrictions d’expression », écrit Heather Mac Donald, citant une série de sondages récents qui ont révélé qu’une majorité des femmes interrogées préfèrent mettre fin aux discours controversés.

« Tant que la rhétorique de la sécurité, de la menace et du traumatisme restera dominante, la pression pour faire taire les discours non progressistes se poursuivra. Et maintenant, la traumatisation de la vie quotidienne, comme d’autres tendances académiques modernes, se répand rapidement en dehors du campus », écrit Mac Donald.

Heather Mac Donald est l’auteur du livre à paraître « When Race Trumps Merit: How the Pursuit of Equity Sacrifices Excellence, Destroys Beauty, and Threatens Lives » (Quand la race l’emporte sur le mérite : comment la recherche de l’équité sacrifie l’excellence, détruit la beauté et menace des vies). À paraître à la mi-avril.

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États-Unis — Progressistes blancs nettement plus susceptibles d'avoir un problème de santé mentale que les conservateurs blancs

En septembre 2020, Zach Goldberg, alors étudiant de troisième cycle à l’université d’État de Géorgie, a découvert quelque chose d’intéressant dans un ensemble de données rendu public par Pew Research. Pew a interrogé environ 12 000 personnes en mars 2020, pendant le premier mois des confinements Covid. L’enquête comprenait la question suivante : « Un médecin ou un autre prestataire de soins de santé vous a-t-il JAMAIS dit que vous aviez un problème de santé mentale ? » Goldberg a représenté graphiquement le pourcentage de répondants ayant répondu « oui » à cette question en fonction de leur positionnement sur l’échelle libérale-conservatrice en 5 points et a constaté que les libéraux blancs étaient beaucoup plus susceptibles de répondre « oui » que les modérés et les conservateurs blancs. (Ses analyses pour les groupes non blancs ont généralement révélé des relations faibles ou incohérentes avec la politique.) 

 


Jonathan Haidt lui a écrit pour lui demander de refaire l’analyse pour les hommes et les femmes séparément, ainsi que pour les jeunes et les personnes âgées séparément. Il l’a fait et a constaté que la relation avec la politique était beaucoup plus forte pour les jeunes femmes (blanches). 

Le graphique ci-dessous illustre les trois effets principaux : le sexe (les femmes sont plus nombreuses), l’âge (les groupes les plus jeunes sont plus nombreux) et la politique (les libéraux sont plus nombreux). Les graphiques montrent également trois interactions à double sens (jeunes femmes plus nombreuses, femmes libérales plus nombreuses, jeunes libéraux plus nombreux). Et il y a une interaction tripartite importante : ce sont les jeunes femmes libérales qui sont les plus élevées. Elles sont si nombreuses qu’une majorité d’entre elles ont répondu qu’on leur avait dit qu’elles avaient un problème de santé mentale. 


Graphique de Pew Research présentant trois colonnes. La première colonne montre le pourcentage de conservateurs qui ont été diagnostiqués comme souffrant d’un trouble mental, par sexe. La deuxième colonne concerne les modérés. La troisième colonne concerne les libéraux.

Figure 1.  Données de Pew Research, American Trends Panel Wave 64. L’enquête a été réalisée du 19 au 24 mars 2020.
 

Ces dernières semaines, depuis la publication du rapport du CDC sur les taux élevés et croissants de dépression et d’anxiété chez les adolescents, l’attention s’est portée sur une autre étude qui montre l’interaction entre le genre et la politique : Gimbrone, Bates, Prins et Keyes (2022), intitulée La politique de la dépression : Tendances divergentes des symptômes d’intériorisation chez les adolescents américains en fonction des convictions politiques (en anglais « The politics of depression: Diverging trends in internalizing symptoms among US adolescents by political beliefs »). 

Gimbrone et coll. ont examiné les tendances dans l’ensemble de données de Monitoring the Future, qui est la seule grande enquête américaine sur les adolescents qui demande aux lycéens (de dernière année) de s’identifier comme progressistes (libéraux aux États-Unis) ou conservateurs (en utilisant une échelle de 5 points). L’enquête comporte quatre questions sur leur état d’esprit et la dépression.

Gimbrone et coll. ont constaté qu’avant 2012, il n’y avait pas de différence entre les sexes et seulement une petite différence entre les progressistes et les conservateurs. Mais à partir de 2012, te taux de dépression chez les filles libérales ont commencé à augmenter, et ce sont elles qui ont le plus augmenté. Les trois autres groupes ont suivi, mais aucun n’a augmenté autant, en termes absolus, que les filles progressistes (qui ont augmenté de 0,73 point depuis 2010, sur une échelle de 5 points où l’écart type est de 0,89).

Figure 2. Données de Monitoring the Future, représentées graphiquement par Gimbrone et coll. (2022). L’échelle va de 1 (minimum) à 5 (maximum).
 
Les auteurs de l’étude tentèrent d’expliquer le fait que le taux de dépression augmente d’abord et davantage parmi les libéraux à cause des choses terribles que les conservateurs faisaient pendant le second mandat d’Obama, par exemple :
    Les adolescents libéraux peuvent donc avoir été aliénés dans un climat politique conservateur croissant, de sorte que leur santé mentale a souffert par rapport à celle de leurs pairs conservateurs dont les opinions hégémoniques étaient florissantes.
La chroniqueuse progressiste du New York Times, Michelle Goldberg, se pencha sur la question et rédigea un superbe article dans lequel elle affirme que la santé mentale des adolescents n’est pas et ne doit pas devenir une question partisane. Elle a rejeté l’explication de Gimbrone et coll. en estimant qu’elle ne correspondait pas à leurs propres données :
    Barack Obama a été réélu en 2012. En 2013, la Cour suprême a étendu le droit au mariage homosexuel. Il est difficile d’établir un lien direct entre les événements politiques de cette période et la dépression chez les adolescents, qui a commencé à augmenter en 2012 et s’est poursuivie sans relâche jusqu’à aujourd’hui.
Après avoir examiné les preuves, notamment le fait que les mêmes tendances se sont produites au même moment en Grande-Bretagne, au Canada et en Australie, M. Goldberg a conclu que « c’est la technologie, et non la politique, qui a changé dans tous ces pays aux alentours de 2012. C’est l’année où Facebook a acheté Instagram et où le mot “selfie” (égoportrait) est entré dans le lexique populaire. »

Le journaliste Matt Yglesias s’est également penché sur la question de savoir pourquoi les filles de gauche étaient plus déprimées que les autres, et dans un long billet sur Substack, il a décrit ce qu’il a appris sur la dépression à partir de ses propres difficultés impliquant de nombreux types de traitements. Comme Michelle Goldberg, il a brièvement envisagé l’hypothèse selon laquelle les libéraux sont déprimés parce qu’ils sont les seuls à voir que « nous vivons dans une phase tardive de l’enfer capitaliste, pendant une pandémie mortelle, avec une inégalité de richesse record, 0 filet de sécurité sociale/sécurité de l’emploi, alors que le changement climatique cuit notre planète », pour citer un tweet de Taylor Lorenz, chroniqueur technique au Washington Post. Yglesias est d’accord avec Goldberg et d’autres auteurs pour dire que l’explication de Lorenz — la réalité rend la génération Z déprimée — ne correspond pas aux données et, en raison de sa connaissance de la dépression, il s’est concentré sur le chemin inverse : la dépression fait paraître la réalité terrible. C’est ainsi qu’il l’a formulé : « Interpréter mentalement des événements ambigus en leur donnant une tournure négative correspond exactement à la définition de la dépression ».

Yglesias nous explique ce qu’il a appris au cours de ses années de thérapie (visiblement avec une dose de  thérapies comportementales et cognitives ou TCC) :

    Il est important de recadrer votre réaction émotionnelle comme une chose que vous maîtrisez :
  • Ne dites plus « untel m’a mis en colère en faisant X ».
  • Dites plutôt « untel a fait X et j’ai réagi en me mettant en colère ».
    La question que vous vous posez alors est de savoir si le fait de vous mettre en colère a amélioré les choses ? A-t-il résolu le problème ?
M. Yglesias ajouta que « pour aider les gens à sortir de leur piège, il faut leur apprendre à ne pas dramatiser ». Il a ensuite décrit un article de la journaliste progressiste Jill Filipovic qui soutenait, selon les termes d’Yglesias, que « les responsables institutionnels progressistes ont spécifiquement enseigné aux jeunes progressistes que le catastrophisme est un bon moyen d’obtenir ce qu’ils veulent. »

Yglesias cita un passage de Filipovic :

Je suis de plus en plus convaincue que ce recours au langage du mal et aux accusations selon lesquelles les choses que l’on trouve offensantes sont « profondément problématiques », voire violentes, a des conséquences extrêmement négatives à long terme, en particulier pour les jeunes. Tout ce que les chercheurs comprennent de la résilience et du bien-être mental suggère que les personnes qui ont le sentiment d’être les principaux architectes de leur propre vie — pour filer des métaphores incohérentes —, d’être les capitaines de leur propre navire, et non pas d’être simplement ballottées par un océan déchainé — se portent beaucoup mieux que les personnes qui privilégient la victimisation, la souffrance et le sentiment que la vie leur est imposée et qu’elles n’ont aucune maîtrise sur leurs réactions.
J’ai mis en italique le texte de Filipovic sur les avantages du sentiment d’être le capitaine de son propre navire parce qu’il renvoie à une construction psychologique qui fait depuis longtemps l’objet de recherches et de mesures : le lieu de maîtrise ou le locus de contrôle. Comme l’a expliqué Julian Rotter dans les années 1950, il s’agit d’un trait de personnalité malléable qui fait référence au fait que certaines personnes ont un lieu de maîtrise interne — elles ont l’impression de pouvoir choisir un plan d’action et de le réaliser, tandis que d’autres personnes ont un locus de contrôle externe — elles ont peu de sens de l’action et croient que des forces ou des agents puissants, extérieurs à elles, détermineront ce qui leur arrivera. Soixante années de recherche montrent que les personnes ayant un locus de contrôle interne sont plus heureuses et réussissent mieux. Les personnes ayant un locus de contrôle externe sont plus passives et plus susceptibles de devenir dépressives.


[On est donc en droit de se demander si les « espaces sûrs » (safe spaces) et le concept de microagression si populaires parmi les jeunes progressistes ne désarment pas ces jeunes et ne sont pas préjudiciables à leur santé mentale.]

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