vendredi 29 janvier 2021

La démographie vouerait la Loi 21 à l'échec à long terme selon Idil Issa

Nous le disons depuis de nombreux mois : la « laïcité » (et plus particulièrement la récente Loi 21) s’attaque à la mauvaise cible et n’aura à long terme permis que d’éliminer un peu plus le christianisme et le catholicisme de l’espace public du Québec. Il suffit de penser au crucifix décroché du salon bleu de l’Assemblée nationale et remiser dans un coin muséal du bâtiment.

Pourquoi la mauvaise cible ? Parce que ce n’est pas la religion en général qui pose problème au Québec, mais bien l’islam militant et le communautarisme de celui-ci.

Pourquoi la Loi 21 n’atteindra-t-elle pas sa cible à long terme ? D’une part, parce qu’elle est très timide : elle ne s’adresse qu’à une partie des fonctionnaires et, d’autre part, parce qu’elle peut facilement être abrogée dès que la population musulmane sera suffisamment importante pour être un facteur important aux élections locales. L’islam n’aura pas besoin d’être majoritaire dans la population pour avoir ce poids décisif, loin de là. Voir l’exemple de la Belgique francophone : Les signes religieux autorisés dans toutes les hautes écoles de la fédération (WBE).

Il est rafraîchissant de noter que l’avocate Idil Issa, dans un webinaire organisé par Amnistie internationale Canada francophone, partage notre analyse à long terme. Madame Issa vit au Québec, est diplômée de McGill, son français est donc hésitant. La voici sur le sujet : « parfois, c’est les demographics qui vont gagner, finalement. Le Québec de Mathieu Bock-Côté, c’est le Québec du passé. Ils essaient de prendre un photo et de figer le Québec de l’ancienne manière. Mais nous sommes diverses, le Québec est différent maintenant. On doit être inclusifs. On doit pas aliéner les “jeunes”, on doit leur donner une place. […] Ne soyez pas peur. La loi 21 ça restera pas au Québec. Ça c’est certain. Comme j’ai dise : que ce soit l’année 2300, on irait jusqu’au bout. »

On notera l’emploi de « jeunes » pour désigner les jeunes immigrés. Il est vrai que la jeunesse est de plus en plus composée d’immigrés notamment parce que les Canadiens français au Québec ont en moyenne 1,5 enfant/femme. À ce taux, huit (8) parents canadiens-français ont donc six (6) enfants et 4,5 petits-enfants. Une contraction de 25 % par génération. La natalité des immigrés au Québec est en moyenne un peu supérieure à celle des Canadiens français, mais c'est surtout l'immigration qui fait contrepoids à cette contraction sur le moyen et long terme de la population québécoise de souche.

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