mardi 8 décembre 2020

TEIMS/TIMSS 2019 – Résultats des élèves québécois en maths et sciences stables et dans la moyenne supérieure internationale

L’étude Tendances de l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences (TEIMS, TIMSS en anglais) est une évaluation internationale qui mesure les tendances dans le rendement des élèves en mathématiques et en sciences au niveau de la 4e année et à celui de la 8e année (2e secondaire au Québec). L’étude est menée sous l’égide de l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire (AIE), consortium indépendant d’instituts de recherche et d’organismes gouvernementaux. L’AIE regroupe désormais plus de 60 pays, dont le Canada.

La TEIMS 2019 constitue le septième cycle d’évaluation de la TEIMS. Plus de 330 000 élèves ont participé à l’évaluation de 4e année dans le monde, et 250 000 élèves environ ont participé à l’évaluation de 8e année. Au Canada, plus de 13 000 élèves de 4e année ont participé à l’évaluation, en anglais ou en français, dans cinq provinces différentes : Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, l’Ontario, le Manitoba et l’Alberta. Aucun résultat n’a été obtenu au niveau du Canada dans son ensemble pour les élèves de la 8e année.

Rendement moyen en mathématiques (4e année)

Le Québec au même niveau que la Flandre (en Belgique) et la Finlande, mais loin derrière l’Asie de l’Est et la Russie

Les élèves du Québec continuent de se situer à un niveau supérieur à la moyenne internationale, même si les résultats indiquent que le Québec est nettement en deçà des pays les mieux classés. En outre, l’écart de rendement entre les filles et les garçons est significatif à la fois en mathématiques et en sciences.

Au début des années 2000 quand la Finlande menait dans les classements internationaux, les journaux et les experts pédagogues faisaient la file pour aller dans ce pays nordique, y découvrir leurs recettes modernes gagnantes et s'en inspirer. Étrangement, personne au Québec ces jours-ci ne semble vouloir aller en Asie ou en Russie pour s'inspirer de leurs méthodes pédagogiques gagnantes... Parce que ces méthodes sont trop conservatrices ?

Notez que certains pédagogues, comme Nathalie Bulle déclaraient déjà en 2010 : Les traits du système finlandais que copie l'étranger n'expliquent pas le succès finlandais, ils sont au contraire source de problèmes.


INT (dernière rangée) est la répartition internationale

 


Le Québec a l’un des écarts les plus prononcés entre les sexes en faveur des garçons en mathématiques (523 pour les filles, 541 pour les garçons) et il figure parmi les pays, au nombre de sept seulement, où les garçons ont des résultats significativement supérieurs à ceux des filles en sciences. En outre, les résultats des élèves du Québec restent relativement inchangés en mathématiques et en sciences entre le cycle précédent de l’étude TEIMS 2015.

 

Résultats en mathématiques (4e année)

 

Résultat en sciences (4e année)

Bons résultats des élèves québécois comparés à celui des élèves canadiens

Les élèves de 4e année du Québec se situent au-dessus de la moyenne canadienne, les élèves de l’Ontario se situent à la moyenne canadienne et les élèves de Terre-Neuve-et-Labrador, du Manitoba et de l’Alberta se situent à un niveau significativement inférieur à celui des élèves du Canada dans son ensemble.

Résultats en mathématiques (8e année, secondaire 2)

Résultat en sciences (8e année, secondaire 2)

 

Résultats dans la moyenne canadienne des élèves québécois en sciences

Au total, 16 pays ont un score significativement supérieur au score moyen de 523 points du Canada. Les élèves de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l’Ontario et de l’Alberta se situent à la moyenne canadienne en sciences, tandis que les élèves du Manitoba se situent à un niveau inférieur à la moyenne canadienne.

Les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles en mathématiques et en sciences

Sur l’ensemble du Canada, en mathématiques, plus de garçons que de filles atteignent le seuil repère bas, à savoir le niveau de base de rendement (94 % contre 91 %), et atteignent le seuil repère avancé, à savoir le niveau de compétence le plus élevé (8 % contre 4 %). En sciences, la proportion de filles et de garçons atteignant le seuil repère bas est identique (95 %). En revanche, une plus grande proportion de garçons que de filles atteint le niveau de compétence le plus élevé (8 % contre 6 %, respectivement). À la prise en compte des scores moyens, au Canada et dans 27 autres pays, les garçons ont de meilleurs résultats que les filles en mathématiques. Il faut noter que le Canada enregistre l’un des écarts les plus élevés entre les sexes en faveur des garçons (19 points). En moyenne, dans les pays participant à l’évaluation en sciences de l’étude TEIMS en 4e année, les garçons ont des résultats de quatre points supérieurs à ceux des filles. Cependant, si, dans sept des pays, dont le Canada, les garçons ont de meilleurs résultats que les filles en sciences, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons dans 16 pays. Au niveau provincial, les garçons ont de meilleurs résultats en mathématiques que les filles dans toutes les provinces. En sciences, les garçons obtiennent de meilleurs scores que les filles au Québec et en Alberta, tandis qu’il n’y a pas d’écart entre les sexes à Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario et au Manitoba.

(Résultats des garçons en noir, des filles en bleu, en mathématiques, 4e année)

(Résultats des garçons en noir, des filles en vert, en sciences, 4e année)

 

Un quart ne parle pas la langue du test à la maison, mais sans lien avec rendement en mathématiques, mais bien en sciences

Le Canada est un pays plurilingue et multiculturel composé de diverses populations issues de l’immigration et d’Autochtones. Au Canada, un élève sur quatre environ ne parle pas la langue du test à la maison. C’est au Québec que la proportion d’élèves ne parlant pas la langue du test à la maison est la plus élevée, à 26 p. 100, tandis que c’est à Terre-Neuve-et-Labrador qu’elle est la plus faible, à 8 p. 100. Les élèves qui parlent parfois ou qui ne parlent jamais la langue du test à la maison ont des scores légèrement inférieurs en sciences à ceux des élèves qui la parlent toujours ou presque toujours, tandis que l’écart de rendement en mathématiques entre les deux groupes n’est pas statistiquement significatif.

Le préscolaire améliore-t-il vraiment les résultats ?

Les élèves qui fréquentent un programme préscolaire pendant trois ans ou plus obtiennent le rendement le plus élevé en mathématiques en 4e année Au Canada, la scolarité formelle au primaire commence en 1re année, généralement quand l’enfant est âgé de six ans. Cependant, bon nombre de familles choisissent d’inscrire leurs enfants à un programme préscolaire. Au Canada, 46 p. 100 environ des parents disent que leur enfant a suivi un programme préscolaire pendant trois ans ou plus. Les scores en mathématiques des élèves de 4e année ayant fréquenté un programme préscolaire pendant trois ans ou plus sont de 14 points supérieurs à ceux des élèves ayant fréquenté un programme préscolaire pendant deux ans et de 29 points supérieurs à ceux des élèves n’ayant pas fréquenté de programme préscolaire. En sciences, il n’y a pas de différence entre la fréquentation pendant un ou trois d’un programme préscolaire.

Peut-on dire cependant que c’est la fréquentation d’un programme préscolaire qui améliore le rendement ? C’est possible, mais pas nécessaire En effet, le recours au préscolaire est nettement supérieur dans les catégories socioprofessionnelles supérieures dont les enfants avaient déjà des résultats scolaires supérieurs à la moyenne avant la généralisation de ces services de garde préscolaires. En effet, selon l’Indice de défavorisation matérielle et sociale, Québec, 2009, la proportion de familles ayant des enfants de moins de 5 ans utilisant la garde régulière était de 78,6 % pour les nantis (en jargon aux conditions matérielles et sociales les plus favorables), mais de 65,4 % chez les moins nantis.

Pas de lien entre accès à des ordinateurs pour les cours et rendement plus élevé en mathématiques et en sciences 

 Selon le personnel enseignant, la moitié environ des élèves de 4e année a accès à des ordinateurs pour les cours de mathématiques, tandis que près des deux tiers ont accès à des appareils numériques pendant les cours de sciences. L’accès à des ordinateurs pour les cours n’a aucun lien avec le rendement en mathématiques et en sciences au niveau provincial, tandis que le lien est négatif en mathématiques au niveau du Canada (figure 6). 


 Voir aussi 

TEIMS/TIMSS 2015 : le Québec s’en sort bien en maths, les garçons encore mieux, mais faible participation québécoise

La justice britannique recommande l’arrêt des transitions de genre avant 16 ans

Les enfants britanniques ne pourront plus commencer de transition de genre avant 16 ans, en prenant des « inhibiteurs de puberté ». Sauf s’ils en comprennent les conséquences « immédiates et à long terme », a statué la Haute Cour britannique, qui estime par ailleurs qu’il est « hautement improbable » qu’un enfant de cet âge soit en mesure de le faire. « Compte tenu des conséquences à long terme des interventions » et du caractère « encore innovant et expérimental » du traitement, les juges demandent donc aux médecins de demander l’avis d’un tribunal avant de commencer tout traitement. Cette décision, rendue le 1er décembre, était très attendue (cf. Royaume-Uni : un projet de loi pour protéger les enfants des processus irréversibles de changement de sexe).

Keira Bell, la première requérante est une jeune femme de 23 ans qui a pris des inhibiteurs de puberté à 16 ans et a subi une double mastectomie à 20 ans. Elle espérait que cette transition vers une identité masculine l’aiderait à « atteindre le bonheur ». Aujourd’hui elle a fait machine arrière, et elle attaque en justice le Tavistock and Portman NHS Trust, le service britannique de transition de genre des mineurs (cf. Royaume-Uni : une jeune femme poursuit la clinique où elle a subi une « transition de genre »). « Je suis ravie de voir que le bon sens a prévalu » a-t-elle commenté à l’annonce du verdict. « Ce jugement n’est pas politique, il s’agit de protéger les enfants vulnérables ».

Thomas entre Pauline Moreno et Debra Lobel qui affirment qu’il n’a pas subi de pressions dans sa décision de devenir une fille

La deuxième requérante est la mère d’une jeune fille de 15 ans, autiste, qui veut changer de genre. « Ma crainte (…) c’est qu’elle se trompe » explique-t-elle. Elle juge « effrayant » qu’il y ait eu « si peu d’enquête sur les raisons pour lesquelles un enfant pourrait se sentir du mauvais sexe avant que les bloqueurs de puberté ne soient donnés ».

Selon Paul Conrathe, leur avocat, cette décision des juges est « un jugement historique qui protège les enfants qui souffrent de dysphorie de genre », qui montre « qu’une culture de l’irréalité s’est installée dans le Tavistock ». Il pense que « cela a pu conduire à ce que des centaines d’enfants reçoivent ce traitement expérimental sans leur consentement dûment informé ». Le National Health Service, système de santé britannique, a déclaré qu’il « se réjouissait de la clarté » que cette décision apportait.

Le Tavistock and Portman NHS Trust envisage de faire appel de cette décision.

Sources : BBC (01/XII/2020) ; Le Monde (01/XII/2020), traduction Généthique