dimanche 29 août 2010

Détournement et effets pervers du Marché du carbone

Le « marché » du carbone n’a aucun sens, on l’a créé artificiellement à partir du néant, on y manipule des choses qui n’ont aucune valeur intrinsèque, et les sommes engagées sont pharaoniques, à la hauteur de cet « enjeu » qui manifeste un orgueil grotesque tellement il est démesuré : « sauver la planète ».



Une ONG nommée, CDM Watch, vient de mettre au jour un nouveau scandale impliquant à la fois, d’une manière particulièrement perverse, le mécanisme du CDM (Clean Development Mechanism) - mis en place par l’Union européenne pour satisfaire les engagements pris à Kyoto - et celui du MLF (Multi Lateral Fund), mis en place par l’ONU pour protéger la couche d’ozone (protocole de Montréal).

CDM Watch avait, dès le 2 juillet dernier, soulevé un coin du voile dans un communiqué de presse : « CDM Panel Calls for Investigation over Carbon Market Scandal » (« Le groupement CDM demande une enquête sur un scandale du marché carbone »).

CDM Watch a, le 14 juillet dernier, publié une note de synthèse « HFC-23 Offsets in the context of the EU Emissions Trading Scheme » (« Les compensations HFC-23 dans le contexte du marché européen des droits d’émission »). Plusieurs carnets qui se sont saisis de l’affaire, WattsUpWithThat bien sûr, mais à mon avis, le plus percutant est celui de Joanne Nova dont une partie est traduite ci-dessous.

Dans le monde entier, des milliers d’économistes verts recommandent une « solution de libre marché » pour ce que nous appelons un problème de pollution. Mais, je ne cesse de le dire, ce « marché libre » n’est pas gratuit. C’est une pâle et lamentable imitation d’un « marché organisé ».

En Europe, si une entreprise produit du CO2 — et quelle entreprise ne le fait pas ? — elle peut payer des gens, en Chine et en Inde, pour ne pas produire une quantité équivalente de CO2. Cela paraît bien à première vue, sauf que payer quelqu’un pour ne pas faire quelque chose qu’il allait faire nécessite de connaître l'avenir (et  plus de nous rappeller un procédé nommé l'extorsion). C'est la première faille. Officiellement, cela s’appelle « l’additionalité », ce qui est une façon sophistiquée de dire que des gens n’auraient pas fait quelque chose de particulier pour réduire leurs émissions, à moins qu'on ne les paie en crédits carbone.

Les Chinois et Indiens, qui ne sont pas idiots, ont immédiatement détourné le système. Pourquoi ne l’auraient-ils d'ailleurs pas fait ?

Les effets pervers du système :
  1. Le trifluorométhane (HFC-23) est le « grand-père » des gaz à effet de serre. Il est 11 000 fois plus réchauffant que le CO2.
  2. Les industriels de la chimie sont payés, en crédits carbone, 100 000 dollars pour chaque tonne de HFC-23 détruite.
  3. Tout à coup, fabriquer pour détruire le HFC-23 devient une activité très lucrative, les gens se précipitent donc pour satisfaire cette « demande ».
  4. Le trifluorométhane (HFC-23) est un sous-produit de la production du chlorodifluorométhane (HCFC-22), un gaz réfrigérant également connu sous le nom de fréon 22 qui est fabriqué, comme par hasard, pour satisfaire le traité ONU de réduction de l’ozone. Puisque le HC-23 est maintenant beaucoup plus rémunérateur, c’est le HCFC-22 qui devient le sous-produit, et qui est maintenant en surproduction.
  5. Et maintenant le comble : le HCFC-22 est lui-même un gaz à effet de serre… L’effet réchauffant global de la production de HCFC-22… est cinq fois plus élevé que celui du HFC-23 du fait des grands volumes de HCFC-22.

[Ce que JoNova ne dit pas explicitement, mais qui est parfaitement clair dans l’article de WattsUpWithThat, c’est que ceux qui sont ainsi payés par l’Union européenne (mécanisme CDM) pour détruire le HHC-23 – pour sauver la planète du réchauffement - sont également payés par l’ONU pour produire le HCFC-22 – afin de sauver la planète de la destruction de sa couche d’ozone...!

lls mangent donc aux deux râteliers avec une seule machine à faire des dollars particulièrement efficace, machine qui, au mieux, ne fait rien. Elle n'est pas belle ma subvention ?]
Pour mettre les choses en perspective : en 2009, les industriels européens ont acheté 46 millions de crédits HFC-23, pour une valeur évaluée à 550 millions d’euros [« évaluée », car les « certificats » sont cotés en bourse, leur prix varie]. Ces crédits (HFC-23) représentent la majorité des crédits carbones achetés par les industries européennes (59 % en 2009).

Sur la base des prix actuels du marché européen (autour de 12 €), les quantités de HFC-23 qui seront produites en 2012 vaudront approximativement 6 milliards d’euros.

Donc, lorsque les classes dirigeantes « inventent » un marché à partir de rien, il est possible que les honnêtes travailleurs européens payent plus pour l’avantage d’aider une industrie de banquiers-avocats-auditeurs-comptables qui empirent le problème qu’ils étaient supposés régler.

Source: Traduction du Post (écourtée ici et à l'orthographe corrigée).

Lire aussi : Les compensations carbone: indulgences, assignats, ou nouvelle devise ?





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Pourquoi le patriarcat a de l’avenir

Malgré la dénatalité, l’espèce humaine ne va pas s’éteindre. Mais les rejetons de familles conservatrices et religieuses seront surreprésentés dans les prochaines générations, prévient le démographe américain Phillip Longman.


« Si on pouvait vivre sans femme, citoyens de Rome, chacun vivrait sans une pareille gêne ». C'est ce que proclamait Quintus Caecilius Metellus Macedonicus, général, consul et censeur, en 131 av. J.-C. Il concluait cependant que la baisse de la fécondité forçait les Romains à accomplir leur devoir de procréation, malgré l'irritation que représentaient les Romaines de l'époque : « Mais comme la nature a prévu qu'on ne peut pas vivre bien avec elles ni non plus sans elles, il est préférable de juger en fonction d'une durable préservation de notre espèce plutôt que pour un plaisir passager. »

La population mondiale a été multipliée par six en deux siècles. L'esprit moderne suppose simplement que les hommes et les femmes, malgré leurs différends, feront toujours assez d'enfants pour que la population continue de croître, à moins qu'une plaie, un fléau moderne, n'éclate. C'est non seulement une hypothèse conforme à notre expérience d'un monde de plus en plus peuplé, mais elle bénéficie également de la caution intellectuelle de penseurs comme Thomas Malthus et de ses nombreux acolytes contemporains.

Depuis maintenant plus d’une génération, des populations bien nourries, en bonne santé et pacifiques font trop peu d’enfants pour éviter un déclin démographique. Et ce malgré le recul spectaculaire de la mortalité néonatale et infantile, qui signifie qu’il faut beaucoup moins d’enfants aujourd’hui pour assurer le remplacement de la population (2,1 enfants par femme seulement dans les sociétés modernes). Les taux de natalité sont en train de dégringoler bien en deçà de ce seuil dans de nombreux pays – en Chine, au Japon, à Singapour, en Corée du Sud, au Canada, dans l’ensemble de l’Europe, en Russie et même dans certaines parties du Moyen-Orient .

Craignant un avenir où les vieux seront plus nombreux que les jeunes, beaucoup d’États font tout ce qu’ils peuvent pour inciter les gens à procréer. Singapour organise des manifestations de « séances de rencontres éclairs », espérant ainsi permettre à des professionnels débordés de se rencontrer, de se marier et de faire des enfants. La France offre de généreuses incitations fiscales à ceux qui désirent fonder une famille. La Suède finance des crèches pour permettre aux parents de concilier vie professionnelle et vie familiale. Si ces politiques résolument natalistes peuvent pousser les individus à avoir des enfants plus tôt, rien ne prouve qu’elles les encouragent à en avoir davantage. [La fécondité au Québec plafonne d'ailleurs malgré un programme ruineux et inéquitable de retour au travail des jeunes mères]. Car, comme l’ont compris les pouvoirs publics, lorsque les conditions économiques et culturelles sont défavorables à la procréation, rien ni personne, pas même un dictateur, ne peut obliger les gens à croître et se multiplier.

La baisse de la fécondité est une tendance récurrente de la civilisation humaine. Comment se fait-il, dès lors, que notre espèce n’ait pas disparu depuis longtemps ? La réponse tient en un mot : le patriarcat. Le patriarcat ne se résume pas au pouvoir des hommes. Il s’agit d’un système de valeurs particulier, qui impose aux hommes non seulement de se marier, mais aussi d’épouser une femme d’un rang qui leur corresponde. En cela, il se heurte à d’autres conceptions masculines de la belle vie, ce qui explique qu’il tende à être cyclique. C’est pourtant un régime culturel qui, avant de dégénérer, permet de maintenir des taux de natalité élevés chez les riches, tout en optimisant l’investissement parental. Aucune civilisation avancée n’a encore appris à se perpétuer sans lui.

La menace n’est pas la surpopulation, mais le sous-peuplement

Un Québec de plus en plus divers, est-ce vraiment une bonne chose ?

Madame Courchesne nous répète à l'envi que le nouveau cours d'Éthique et de culture religieuse (et on soupçonne le nouveau cours d'histoire tout aussi empreint d'un affligeant correctivisme politique) est nécessaire dans un Québec de plus en plus divers.

Mais cette diversité grandissante à vue d'œil dont l'État québécois se fait le promoteur — rappelons l'augmentation prévue du nombre annuel d'immigrants de plus en plus divers — est-elle une bonne chose ?

Pas selon Pierre-André Taguieff dans son dernier ouvrage qui sera publié chez Odile Jacob en août 2008. Nous publions ci-dessous quelques paragraphes de ce livre.
« La Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Canada sont parmi les pays occidentaux les plus touchés par une islamisation fondamentaliste intense. Le multiculturalisme modéré existant en Grande-Bretagne a été défini en 1966, non sans un certain angélisme, par Roy Jenkins, alors secrétaire du Home Office, comme « la diversité culturelle, couplée à l'égalité des chances, dans une atmosphère de tolérance mutuelle ». Après les attentats islamistes de Londres (juillet 2005), les Britanniques ont à leur tour pris conscience des dangers présentés par le multiculturalisme à l'époque du terrorisme djihadiste planétaire. L'angélisme différentialiste ne devrait plus être à l'ordre du jour en Grande-Bretagne. Dans une étude d'une exceptionnelle lucidité, « Atmosphère suffocante dans le Londonistan », publiée en juin 2006, le politologue Ernst Hillebrand montre non seulement que le multiculturalisme britannique a totalement échoué, mais encore qu'il a favorisé l'emprise islamiste sur les musulmans vivant en Grande-Bretagne. Le constat est saisissant :

« 40 % des musulmans vivant en Grande-Bretagne souhaitent l'application de la Chari'a dans certaines parties du pays. 32 % pensent que les musulmans devraient s'engager pour mettre fin à la civilisation occidentale, “décadente et amorale”. 20 % disent comprendre les motivations des responsables des attentats du métro de Londres le 7 juillet 2005. Dans le même temps, seuls 17 % des non-musulmans pensent que musulmans et non-musulmans peuvent vivrent ensemble pacifiquement de façon durable. Et un quart de l'électorat peut s'imaginer votant un jour pour un parti d'extrême droite ; bienvenue en Grande-Bretagne, dans une société qualifiée par le British Council de “riche d'une grande diversité, ouverte, multiculturelle”. Alors que les autorités persistent à diffuser des messages glorieux, les attentats de Londres ont crûment révélé une réalité qui n'avait pu échapper, auparavant déjà, à tout observateur attentif : le vaste échec du multiculturalisme britannique, du moins en ce qui concerne l'intégration des musulmans. »



Le thème de la courtepointe est récurrent dans les manuels CEC du primaire. Selon les auteurs, « des morceaux de courtepointe [parsemés dans le texte des manuels] nous rappellent que la diversité permet de faire un tout harmonieux »

Les défenseurs d'un multiculturalisme institutionnel, lorsqu'ils professent un relativisme culturel radical, sont le plus souvent des ennemis déclarés de l'Occident, dénoncé comme incarnation d'un judéo-christianisme qui, par son intolérance et son « impérialisme », serait une machine à détruire les « cultures ». Comme l'a justement remarqué Élie Barnavi, « le multiculturalisme est un leurre », qui continue cependant de séduire nombre d'intellectuels et d'homme politiques en Europe.

[...]

Dès lors, toute critique du projet multicommunautariste est soupçonnée d'exprimer une vision raciste, alors même que le multiculturalisme, quelles que soient les bonnes intentions de ses partisans, ressemble fort à ce monstre que serait un « multiracisme ». Les illusions pseudo-antiracistes suscitées par cette absolutisation de la différence culturelle et ce culte de la diversité culturelle en dissimulent mal les effets pervers : la fragmentation conflictuelle de l'espace public, l'ethno-racialisation des rapports sociaux, l'individualisation négative, la généralisation normative des ségrégations, l'accroissement de la défiance entre les groupes séparés et, pour finir, la destruction de la vie civique, mettant en danger le régime démocratique.

Cette pathologie sociale peut être analysée sur la base du modèle d'intelligibilité construit par Robert Putnam dans les années 1990 et mis à l'épreuve au cours des années 2000, selon lequel le « capital social », soit « les réseaux qui relient entre eux les membres d'une société et les normes de réciprocité et de confiance qui en découlent » , tend à décliner lorsque s'accroît la diversité ethnique et culturelle. Putnam a étudié ce qu'il appelle la « diversité ethnique  » aux États-Unis en référence aux quatre groupes retenus par le recensement nord-américain : les Hispaniques, les Blancs non-hispaniques, les Noirs non-hispaniques et les Asiatiques. Ces catégories dites « ethniques » ou « raciales » sont en fait tout autant culturelles. Dans un article retentissant publié en juin 2007, le sociologue et politiste en arrive à formuler un certain nombre de conclusions inattendues de la part d'un « progressiste », et qu'on peut réduire à quatre thèses :
  1. Plus la diversité ethnique grandit, plus la confiance entre les individus s'affaiblit ;
  2. dans les communautés les plus diversifiées, les individus ont moins confiance en leurs voisins ;
  3. dans ces mêmes communautés, non seulement la confiance inter-ethnique est plus faible qu'ailleurs, mais la confiance intra-ethnique l'est aussi ;
  4. la diversité ethnique conduit à l'anomie et à l'isolement social.
Il va de soi que de telles conclusions, établies à partir d'une enquête conduite d'une manière exemplairement scientifique sur un échantillon d'environ 30 000 individus, ne peuvent qu'affoler les adeptes du « politiquement correct » en matière d'immigration (célébrée comme une « richesse ») et les partisans du multiculturalisme (présentée comme la voie unique vers le nouvel avenir radieux).

[...]

Il reste à étudier d'une façon comparative d'autres sociétés démocratiques travaillées par les effets négatifs d'un excès de diversité interne, qu'il s'agisse des Pays-Bas, de la Belgique, des pays scandinaves, de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne, sans oublier certains pays d'Europe méditerranéenne. L'horizon ainsi dessiné est plutôt sombre : si les thèses de Putnam sont fondées, universalisables et ainsi dotées d'une valeur prévisionnelle, alors le surgissement de sociétés multi-raciales et multiculturelles que favorise l'ouverture démocratique aura pour conséquences majeures le déclin de l'engagement civique et le délitement du lien social, remplacé par la défiance ou l'indifférence. Trop de diversité, en provoquant l'érosion de la confiance, tuerait la tolérance et ruinerait la solidarité sociale comme l'esprit civique. Dès lors, l'offre islamiste, centrée sur l'identité et la solidarité de groupe, deviendrait particulièrement attractive aux yeux des « communautés » diverses de culture musulmane. C'est dans ce contexte convulsif qui s'annonce, à l'heure du Djihad mondial, que les réseaux islamistes risquent de prendre leur essor en tout territoire situé hors de la « demeure de l'islam » (dar al-islam). »

Ces paragraphes sont extraits du livre de Pierre-André Taguieff, La Judéophobie des Modernes. Des Lumières au Jihad mondial, Paris, Odile Jacob, 2008.

samedi 28 août 2010

Le décrochage massif des garçons, une particularité québécoise

L'échec scolaire a un sexe. Les garçons sont beaucoup plus nombreux à décrocher. Ils représentent une majorité d'élèves en difficulté. Pourtant, même si l'hécatombe se poursuit depuis des années, l'école, le Monopole de l'éducation, les enseignants, tous semblent  faire la sourde oreille.


Le réseau scolaire, frileux, ne tient pas suffisamment compte des difficultés des garçons, affirme Égide Royer, spécialiste en adaptation scolaire à l'Université Laval. Le Soleil fait le point sur la question.

Année après année, les chiffres du monopole de l'Éducation rappellent l'implacable réalité : au Québec, 26  % des filles et 35 % des garçons quittent l'école sans diplôme secondaire, secteurs privé et public confondus. Ce sont aussi les garçons qui gonflent les rangs des élèves en difficulté, où on les trouve à 69 %.

Pourtant, dans d'autres pays, les garçons réussissent aussi bien ou même parfois mieux que les filles. En Suisse et au Japon, par exemple, l'écart entre le taux de garçons diplômés et de filles diplômées est quasi inexistant. Parmi les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Québec fait presque figure d'exception : il s'agit d'un des endroits où les écarts de diplomation entre garçons et filles sont les plus importants (voir ci-dessous).


Selon M. Royer, « Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas réaliser que les écoles sont souvent bien mal adaptées à l'énergie et aux centres d'intérêt des garçons. Au primaire, elles semblent plus conviviales pour les filles ». Les jeux très actifs et plus agressifs ne sont souvent plus tolérés dans les cours d'école, ajoute le psychologue scolaire. « Faire de l'éducation, ce n'est pas nécessairement tenter de contrôler la motricité excessive des garçons. Des garçons qui se donnent des jambettes, c'est parfois identifié comme des comportements violents, alors que c'est une tout autre affaire », explique-t-il.

Les bibliothèques scolaires sont aussi remplies de livres et de magazines qui intéressent davantage les filles, ajoute M. Royer. Pourtant, les habiletés en lecture — perçue comme une activité « de filles » par les garçons — jouent un rôle-clé dans le parcours scolaire.

En entrevue avec une journaliste du Soleil de Québec, M. Royer reconnaît qu'aucune étude ne prouve qu'une meilleure répartition homme-femme en enseignement permet d'améliorer les habiletés en lecture des garçons. Mais il existe des études qui indiquent que les garçons sont plus souvent expulsés des classes où  une grande majorité de femmes enseigne, souligne-t-il.


Taux d'obtention de diplômes au Québec (2009)


 Garçons     Filles      Écart  
Diplôme secondaire avant 20 ans 66 % 78 % 12 %
Diplôme d'études collégiales (DEC) préuniversitaires 19 % 32 % 13 %
Diplôme d'études collégiales (DEC) techniques 10 % 18 % 8 %
Baccalauréat 25 % 40 % 15 %
Maîtrise 9 % 10 % 1 %
Doctorat 1,4 % 1,2 % -0,2 %

69 % des « élèves handicappés ou en difficultés d'adaptation et apprentissage» au Québec sont des garçons.

Source : Indicateurs de l'éducation, 2009, Monopole de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS)


Taux d'obtention du diplôme secondaire dans le monde
(dans la population générale, peu importe l'âge)


Le Québec est l'une des juridictions où les écarts d'obtention de diplôme entre garçons et filles sont les plus importants parmi les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)


Pays  Hommes   Femmes   Écart  
Suisse 90 % 89 % -1 %
Allemagne100 % 100 % 0 %
Japon 92 % 93 % 1 %
Israël 88 % 92 % 4 %
États-Unis 75 % 79 % 4 %
Italie 84 % 88 % 4 %
Canada 77 % 84 % 7 %
Royaume-Uni 85 % 92 % 7 %
Finlande 91 % 100 % 9 %
Québec81 % 96 % 15 %
Moyenne de l'OCDE 79 % 87 % 8 %

Sur une trentaine de pays, seuls le Danemark, l'Espagne, l'Islande, la Norvège et la Nouvelle-Zélande ont des écarts plus importants que ceux du Québec.

Source : Regards sur l'éducation 2008, OCDE.

Lire aussi :

« L’école des filles »

Les classes séparées pour les garçons et les filles de plus en plus à la mode aux États-Unis

Les garçons, sexe faible à l'école






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vendredi 27 août 2010

Les futurs enseignants utilisent Facebook pour se passer les questions aux tests de français

La Presse rapporte que « Exaspérés par le Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFEE), qu'ils jugent trop difficile, de futurs enseignants québécois ont créé une page Facebook où ils divulguent plusieurs questions de cette épreuve censée être secrète.

À peine 25 % des étudiants au baccalauréat en enseignement réussissent du premier coup le TECFEE. Pour obtenir un brevet d'enseignement, il faut avoir au moins 70 % à cet examen. Avec la page Facebook, les étudiants espèrent « créer une banque de mots pour avoir une bonne note dans la partie vocabulaire » du test. Cette initiative est une épine au pied du ministère de l'Éducation, qui protégeait jusqu'ici jalousement le contenu de cette épreuve. »

Obligatoire depuis l'automne dernier, le TECFEE est composé de deux parties: l'une demande la rédaction d'un texte de 350 mots, et l'autre comprend 60 questions portant sur la syntaxe, la ponctuation, la grammaire et le vocabulaire. C'est cette dernière partie qui fait particulièrement rager les étudiants.

Sébastien étudie pour enseigner au secondaire. Il n'a réussi le TECFEE qu'à sa troisième tentative, après avoir échoué chaque fois à la section « vocabulaire ». « Cet examen, c'est n'importe quoi. On n'évalue pas les compétences en français des futurs profs, dit-il. Dans un de mes examens, on m'a demandé de définir épater le bourgeois et les chiens aboient, la caravane passe. On n'utilisera jamais ces expressions dans notre pratique !» C'est peut-être cette pauvreté de vocabulaire dans la pratique qui est le plus inquiétant...

L'adresse du groupe Facebook :

http://www.facebook.com/group.php?gid=120693951285015&ref=search#!/group.php?gid=120693951285015&v=wall

Extraits du babillard :
Valérie L.  Je viens de faire le TECFEE et voici quelques mots et expressions qu'il y avait: Exubérant, Tenir le cap, paradoxe, "logie" de technologie et géologie, "èdre" de polyèdre.
C'est ce dont je me souviens pour le moment.

Lydia L. Merci beaucoup pour toutes les informations, tous les mots se retrouvant dans mon examen ce matin avaient été mentionnés dans ce groupe! On retrouvait entres autres les mots darne et idiome, mettre les points sur les i, etc. Même les préfixes et les suffixes étaient les mêmes, c'est-à-dire géo, logie et ée. Merci à tous!

Jean-Michel L. Hey !! J'ai fais [sic] mon TECFÉE ce matin, c'était ma première reprise du code linguistique. Nous avons eu les mêmes versions que lors de notre première passation [???]. Alors, tout ce que les gens ont écris [sic] sur ce mur m'a été d'une grande utilité. Toutes les expressions et tous les mots de vocabulaires que j'avais dans mon examens [sic] avaient été mentionnés sur ce mur !! Merci à tous !

Joannie CHaha je vois que je ne suis pas la seul [sic] à être faché[sic] contre ce TECFÉ..... Ce qui me fâche le plus c'est que[sic] le fait que nous avons coulé à 68% Ne fait pas de nous de moins bonne[sic] enseignante[sic].. Dans la vie on n'[sic]a le dictionnaire et jamais on [sic : ne] va utiliser ces expressions et mots !! Bref ce qu'il[sic] nous dise[sic] c'est si tu à[sic] de 70 à 100% et que tu est[sic] un enseignant dans la pédagogie vraiment nul à chier !! Bien tu es engagé avant celle qui peut être la meilleur[sic] dans la pédagogie mais qui à[ic] eu 2 points de moins au tecfé...tsss common [sic]!!

La même Joannie C. juste après l'examen : Merci à tout le monde pour vos réponses ici !! Un gros merci a [sic] jessica également !! LEs mots de vocabulaires[sic] !! IL[sic] y était toute[sic] !!! ENFIN TERMINER[sic] CE FOUTU EXAM xxxxx

Toujours Joannie C. quand elle apprend qu'elle a réussi brillamment son test : ‎;) hihi c'est plus que réussi 56 / 60 !! Bravo à tout le monde et merci également !!!!»

Reportage de Radio-Canada sur la question avec la présidente de l'Association québécoise des professeurs de français, Suzanne Richard.

Entrevue de Mme Pascale Lefrançois, professeure agrégée au département de didactique de l'Université de Montréal, par Michel Desautels.



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Photos en couleurs de l'Empire russe au début du XXe siècle

Les incendies géants de tourbe et de forêt en Russie centrale ont remis cette partie du monde à l'actualité.

Enfants russes sur le flanc d'une colline près d'une église orthodoxe dans les environs du Lac Blanc, Nord de la Russie, 1909.

Il est sans doute intéressant de rapprocher ces images avec celles en couleurs prises entre 1909 et 1912 par le photographe Sergueï Mikhaïlovitch Prokoudine-Gorskii (1863-1944). Pour obtenir ces photographies en couleurs, il utilisa un appareil spécialisé qui prenait trois images en noir et blanc en succession rapide, à l'aide de filtres rouge, vert et bleu, pour ensuite les recombiner.


Femme sarte dans une pourdah à Samarcande en Ouzbékie, environ 1910. Jusqu'à la Révolution de 1917, on nommait Sartes les Ouzbèkes qui vivaient au Kazakhstan.


Vue générale de la cathédrale Nikolaevskii au sud-ouest de Mojaïsk en 1911.

Libéralisation complète ou école de « la République » ?

Ces deux femmes se battent pour l’école. Armelle Nouis (auteur du Collège à bras-le-corps, éditions Des îlots de résistance, 2009) est proviseur dans un lycée professionnel public à Paris (XIIIe), Anne Coffinier est à la tête de la Fondation pour l’école, mouvement qui soutient les établissements hors contrat. Pour elles, un même constat s’impose : le système scolaire, trop uniforme, peine à intéresser les élèves, et à les faire réussir. Mais, lorsqu’il s’agit ensuite de trouver des solutions, tout les oppose.

Pour Armelle Nouis, réformer le système de l’intérieur est possible, et même indispensable, si l’on veut que l’école reste « ce dernier bastion des valeurs de vivre ensemble, de l’effort, du respect de l’autorité ». Anne Coffinier pense, au contraire, qu’il est inutile de chercher à sauver cette lourde machine. Celle qui a pourtant été formée à l’École normale supérieure et à l’Ena, estime qu’il faut « sortir du système, encourager la création de petites structures libres, et oser la diversité des projets pédagogiques ». Nous les avons réunies à la rédaction de La Vie pour un débat sans démagogie, ni langue de bois, en les invitant à répondre aux parents, nombreux à se poser cette question : entre la réussite de ses enfants et le vivre ensemble, faut-il choisir ?


Armelle Nouis et Anne Coffinier lors de leur débat dans les bureaux de La Vie / Photo: Bruno Lévy pour La Vie.


Les réformes de ces dix dernières années n’ont pas résolu les problèmes d’échec scolaire ou d’absentéisme. Est-il encore possible de redresser la barre ?

Armelle Nouis. Tout le monde connaît les solutions, encore faut-il pouvoir les mettre en place. Selon moi, tout ce qui va dans le sens d’une plus grande autonomie des établissements, et d’une prise en charge plus individualisée des élèves, est positif. C’est ce que propose la réforme du lycée...

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États-Unis — une étudiante menacée d'expulsion en raison de ses convictions chrétiennes sur la sexualité et le genre

L’organisation Public Advocate of the United States  signale le cas de cette étudiante de maîtrise en consultation psychosociale à l’Université d’État d’Augusta (UEA) en Géorgie.



Jennifer Keeton, 24 ans, n'a pas l'intention de renier ses convictions chrétiennes.

Il est reproché à Jennifer Keeton, 24 ans, de croire que le comportement homosexuel est immoral, comme le dit la Bible. La demoiselle refuse d’adhérer à la théorie du genre qui prétend que l'identité sexuelle est une construction sociale et personnelle.

Si Jennifer Keeton ne change pas ses « convictions religieuses sur la nature et les comportements humains », elle sera renvoyée de sa formation à l’UEA. Sans diplôme.

Elle a d’ailleurs reçu en mai dernier l’ordre de suivre un véritable programme de rééducation qui requiert son assistance à une « formation de sensibilisation à la diversité » et d’écrire des rapports décrivant les effets de ce programme sur ses croyances.

Toujours dans le cadre de cette rééducation, il lui sera aussi demandé de « travailler à l’augmentation de la visibilité des populations homosexuelles et de leur interaction » avec la société. Assister au défilé de la « gay pride » d’Augusta serait également requis.

Jennifer Keeton a refusé de céder. La jeune femme a obtenu l’aide de l’Alliance Defense Fund, une organisation qui défend la liberté religieuse. Cette dernière a annoncé le 22 juillet dernier qu’elle attaquait en justice l’UEA.

David French, le directeur juridique de l’Alliance Defense Fund juge qu’« il est difficile d’imaginer plus flagrante violation du droit de Jennifer Keeton à la liberté d’expression et de sa liberté de conscience ». Il prévient : « Une étudiante à l’université publique ne devrait pas être menacée d’expulsion parce qu’elle est chrétienne et qu’elle refuse de renoncer publiquement à sa foi. Or, c’est exactement ce qui se passe en l’espèce […] Renoncer à ses croyances religieuses ne doit pas être une condition requise par l’université publique pour obtenir un diplôme. Cette tolérance zéro gauchiste est en vigueur dans beaucoup trop d’universités et cela doit cesser. Le seul crime de Jennifer est d’avoir les convictions qui sont les siennes. »

« En fait, depuis que le Thought Control a été voté par le Congrès en 2009, nous avons constaté une hausse des pratiques discriminatoires à l’encontre des étudiants pro-famille ». James Dobson, le fondateur de la puissante organisation chrétienne évangélique Focus on the family ne craignait-il pas que la mal nommée Loi pour la prévention des crimes haineux (encore connue sous le nom de Loi Matthew Shepard) ne « musèle les croyants qui osent exprimer leurs préoccupations morales et bibliques sur l’homosexualité » ?

Plus tôt dans l’année, à l’Université d’État du Missouri, un professeur tentait de forcer un étudiant à écrire une lettre en faveur de l’adoption par les homosexuels à la législature du Missouri.

L’étudiant se trouvait menacé d’expulsion s’il ne se conformait pas aux vues de son professeur, l’université a reculé lorsque l’Alliance Defense Fund lui a intenté un procès.

L’UEA semble malheureusement déterminée à forcer Jennifer Keeton à se conformer, au nom sans doute de la « sensibilisation à la diversité ». Tous les mêmes au nom de la diversité !

Public Advocate a également lancé une pétition dont les signatures sont adressées au gouverneur de Géorgie, le Républicain Sonny Perdue, lui-même ancien étudiant de l’UEA.

La pétition demande au gouverneur de menacer de cesser de financer l’UEA lors du vote du prochain budget de l’Etat si elle ne permet pas à une étudiante qualifiée de continuer sa formation.

Rencontre avec Jennifer Keeton :




La plainte de Jennifer Keeton (fichier au format .pdf)







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jeudi 26 août 2010

France — François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon virés des programmes du collège

Exclus des programmes français ! François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon Bonaparte ont été déclarés persona non grata dans les livres d’histoire de la sixième (11-12 ans) à la troisième (14-15 ans). Au revoir le règne du Roi Soleil et le sacre de l’Empereur ! Par une décision remontant à juillet 2008, on leur préfère désormais « l’ouverture aux autres civilisations de notre monde », l'Inde, la Chine des Ming et les empires africains Songhaï et du Monomotapa...

Scandalisés, des professeurs sont partis en croisade pour rétablir ces deux figures historique sur le trône de l’Éducation nationale. Une pétition circule actuellement sur Facebook.

La réaction d’Eric Zemmour sur RTL : « On offre un SMIC culturel à toute une génération »



L’historien Dimitri Casali était invité de la radio « périphérique » française RTL :


Intervention de Max Gallo, l'auteur de fresques historiques populaires :


Extraits de l'intervention de Max Gallo :

« La connaissance de l’histoire du lieu où l’on habite, où l’on travaille et dont on possède la nationalité, c’est à dire française, la bonne connaissance de l’histoire est une garantie, est un moyen d’accéder à la compréhension de la société dans laquelle on vit [...] on accède à une compréhension des valeurs qui structurent une société. »

« C’est comme si vous demandiez si être amnésique c’est un moyen d’être bien dans l’existence. Une société amnésique est une société qui n’a pas de valeurs. »

« Il faut accéder à l’universel à partir d’une histoire connue, d’une histoire nationale, à la condition qu’il n’y ait aucun tabou. »

Relire notre article du 16 juillet 2010 : « France — François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon virés des manuels d'histoire ».








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Une nouvelle bactérie dévorerait la marée noire du Golfe du Mexique

Voyons si cette nouvelle fera la une des journaux de Radio-Canada comme celle, la semaine passée, sur le panache de pétrole de 35 kilomètres de long qui aurait été retrouvé en profondeur.

Des scientifiques qui étudiaient la marée noire dans le golfe du Mexique ont découvert qu'une nouvelle bactérie qui se nourrit de pétrole est en pleine prolifération.

L'édition en ligne de la prestigieuse revue scientifique Science, Sciencexpress - rapporte que cette bactérie dévore le pétrole sans pour autant épuiser l'oxygène dans l'eau.

La bactérie consomme la moitié du pétrole en 1,2 à 6,1 jours, soit trois jours en moyenne. Sur le site de la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska la « demi-vie » moyenne était de 7 jours. Le nouveau microbe agit deux fois plus rapidement qu'escompté.

Le chercheur Terry Hazen estime que cette découverte met en lumière l'énorme potentiel des bactéries pour éliminer le pétrole qui se trouverait en eaux profondes.

La semaine dernière, des chercheurs ont annoncé la découverte d'une traînée de pétrole sous-marine d'une longueur d'une trentaine de kilomètres et composée de minuscules gouttelettes de pétrole.

Les scientifiques ont découvert cette nouvelle bactérie - qui appartient à l'ordre des Oceanospirillales - après avoir effectué quelque 200 prélèvements sur 17 sites différents. Cette bactérie préfère l'eau froide, la température des zones profondes touchant 5 degrés Celsius.


« Cette recherche montre aussi que ces populations microbiennes psychrophiles — capables de vivre dans les profondeurs marines par des températures de -5 degrés Celsius — et les autres micro-organismes proches, jouent un rôle important dans le sort ultime et les conséquences environnementales des panaches de pétrole sous-marins dans le golfe du Mexique », ajoute-t-il.


Vidéo en anglais sur le sujet (nous attendons le reportage en français de Radio-Canada)

M. Hazen croit que cette bactérie s'est peut-être adaptée au fil du temps, en raison d'écoulements périodiques de pétrole dans le golfe.

Les scientifiques craignaient que l'activité des bactéries ne brûle une bonne partie de l'oxygène dans l'eau, créant des zones « mortes » dangereuses pour les poissons. Cette étude a toutefois déterminé que la saturation d'oxygène est de 67 % à l'extérieur de la traînée de pétrole, contre 59 % à l'intérieur.

Cet écologiste et une équipe d'une trentaine de chercheurs ont effectué leur recherche fin mai sur l'habitat microbien dans les eaux profondes du golfe du Mexique jusqu'alors relativement inexplorées, et caractérisées par des températures très basses (-5 degrés), une énorme pression et peu de carbone à l'état naturel.

Cette étude, qui paraît dans la version en ligne de la revue américaine Science, semble contredire les conclusions d'une recherche publiée le 20 août dans cette même publication menée par l'institut privé Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), selon laquelle cette biodégradation aurait dû être plus lente qu'escompté en raison de températures très froides.






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Lutter concrètement contre le décrochage en faisant... la promotion de l'homosexualité ?


Chantal Longpré et l'acteur comédien Jasmin Roy posent ici à côté du drapeau arc-en-ciel, emblème de la communauté homosexuelle.

Pour madame Chantal Longpré, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), la priorité des priorités cette année c'est la lutte contre le décrochage scolaire. Comment lutter concrètement contre celui-ci selon elle : « La priorité des priorités, c'est de diminuer le décrochage scolaire, lance Chantal Longpré, de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement. On a beau préparer de beaux plans, il faut aussi passer à l'action concrètement. »

Le Journal de Montréal rapporte juste en dessous de cette introduction que Mme Longpré propose « notamment de s'attaquer « à la violence à l'école, en faisant la promotion de la lutte à l'homophobie », en plus de réclamer une meilleure accessibilité aux services pour les élèves en difficulté. »

Celle qui représente 2 400 directeurs d'école avait déjà fait parler d'elle récemment en montant dans un char allégorique recréant une salle de classe cet été lors du défilé de la « fierté gaie ».

Source : Journal de Montréal




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Québec — La rentrée 2010 en chiffres

Quelques chiffres pour cette rentrée 2010 :
  • Le Monopole de l'Éducation prévoit que 980 656 élèves de la maternelle, du primaire et du secondaire reprendront le chemin des classes ce matin.
    Il s'agit d'une baisse de 13 000 par rapport à l'an dernier. Cet primaire qu'on ressentira le plus les effets de la décroissance démographique qui frappe le réseau scolaire depuis plus d'une décennie. Toutefois, avec la légère hausse de la natalité depuis plusieurs années ce déclin devrait être enrayé d'ici peu. Mécaniquement, les écoles secondaires continueront de se vider jusqu'en 2013.
  • 2 726 écoles publiques.
    Ce nombre est relativement stable. La diminution du taux d'élèves par classe (et maître) explique cette stabilité. On prévoit même de construire de nouveaux pavillons.

    Cette rentrée voit le taux maximal élèves/maître diminuer de quatre élèves dans les écoles des milieux défavorisés en 3e et 4e années du primaire, le nombre maximum d'élèves passant de 24 à 20.

    L'an prochain, les classes de quatrième année de toutes les écoles du Québec verront leur taux maximal passer de 29 élèves à 26. Les classes de cinquième et de sixième situées en milieu défavorisé verront en même temps ce rapport maximal passer de 29 à 24. Au secondaire, les rapports passeront de 32 à 31 en première et en deuxième année.
  • 364 écoles privées.
  • 83 229 écoliers en maternelle.
  • 462 428 élèves au primaire.
  • 434 999 élèves au secondaire.
  • 854 151 élèves dans une école publique.
  • 124 587 élèves dans une école privée (13 %). 
Il s'agit d'une diminution de quelques centaines d’écoliers par rapport à l’an dernier. Diminution sans égal, toutefois, à celle que connaît le réseau public, qui compte quelque 12 000 élèves de moins qu’en septembre 2009, et 150 000 de moins qu’il y a 10 ans.
  • 1 918 élèves dans une école gouvernementale.
  • 35 % des garçons québécois abandonnent l'école avant d'avoir obtenu la moindre qualification.
  • 5 214 enseignants en maternelle.
  • 47 888 instituteurs au primaire.
    Au Québec, seuls 12 % des enseignants du primaire sont des hommes. Et si on exclut les professeurs d'éducation physique ou d'anglais, le pourcentage d'hommes baisse à 8 %.

    Le phénomène est plus accentué au Québec qu'en Ontario (20 % d'instituteurs masculins au primaire) ou qu'en France (27 %, préscolaire inclus).
  • 35 861 éducateurs au secondaire (en formation générale).
  • 48 cégeps.
  • 172 518 élèves inscrits au cégep.


    Contrairement aux prévisions, il s'agit d'une hausse de 2,2 %. Cette augmentation pourrait s'expliquer en partie par la situation économique difficile, qui encourage les jeunes adultes à retourner sur les bancs d'école. Toutefois, on prévoit toujours une perte de 30 000 élèves d'ici à 2021.
  • 49,6 % au secteur préuniversitaire des cégeps.
  • 45,5 % au secteur technique des cégeps.
  • 57,8 % des cégépiens sont des filles et 42,2 % des garçons.




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mercredi 25 août 2010

Pédophilie dans l'enseignement

Le Journal de Montréal rapportait la semaine passée le cas d'un ancien directeur d'école reconnu coupable de possession de matériel pédophile. L’analyse du matériel informatique saisi chez Denis Bouchard, à Québec, a permis de découvrir 1 822 fichiers de pornographie juvénile (1 426 photos et 396 vidéos).

Ce fait divers s'est produit alors que le Catholic Herald signalait que « maintenant, nous avons une vraie preuve : la pédophilie n’est pas un « problème catholique ». Il en aura fallu du temps au carnet La Salette Journey pour se faire entendre. Pourtant, dès avril, il le disait : Thomas Plante, professeur à Santa Clara et à Stanford, a établi que « 2 à 5 % des prêtres ont eu des rapports sexuels avec un mineur, ce qui est inférieur au taux concernant la population masculine générale, établi à environ 8 % ».

La Gazette de Colorado Springs signalait le 20 mars qu'« On pelote les élèves dans les écoles américaines. On les viole. On leur court après, on les séduit et ils pensent être amoureux, » indiquait un communiqué de presse d'Associated Press en 2007 au sujet d'une enquête que l'agence de presse avait menée pendant un an. L'agence dévoilait également que les administrateurs des écoles publiques transféraient systématiquement les professeurs responsables de ces sévices d'un district scolaire à l'autre.

Selon Carol Shakeshaft, auteur d'une étude pour le ministère de l'Éducation américain et commandé par le Congrès en 2002, « les atteintes et sévices sexuels perpétrés sur les élèves dans les écoles sont probablement 100 fois plus fréquents que ceux commis par des prêtres. »

 Ainsi, comme le souligne William Oddie dans son article publié le 10 août dernier, au-delà même de ce qu’établissait Newsweek, à savoir que rien ne permettait de penser que les prêtres catholiques étaient plus concernés que d’autres, il apparaît qu’ils sont 1,6 à 4 fois moins concernés que la population mâle générale. Pas plus, pas autant : moins. Pourtant, on ne s'est pas privé de tirer des conclusions hâtives et à généraliser ce comportement à tous les prêtres...

Statistiquement, votre enfant est quatre fois plus en sécurité avec un prêtre catholique qu’avec vous, votre père ou votre frère… C'est évidemment peu dit dans les médias si loquaces dès qu'il s'agit de parler de pédophiles dans certaines religions.

D’ailleurs, comme le souligne Oddie, « le franc commence à tomber ». On commence à s’agiter. L'inquiétude point. C’est que, selon un rapport, près de 10 % des élèves aux États-Unis rapportent des cas de relations sexuelles non sollicitées par leurs éducateurs. Alors, ce qui était divertissant tant qu’il s’agissait de s’en prendre à l’Église catholique perd soudain de son attrait. Subitement, il ne faudrait surtout pas faire de généralisations abusives... Jim Dwyer, dans le New York Times, pose la question : « la ville de New York pourrait-elle être poursuivie pour des faits d’abus sexuels intervenus il y a des dizaines d’années par les professeurs des écoles publiques ? Et qu’en est-il des médecins ou des personnels hospitaliers ? Des officiers de police ? Des travailleurs sociaux ? »

Rappelons qu'en France on n'en parle que depuis récemment des enseignants pédophiles. Le 4 septembre 1997, le ministère de l'Éducation nationale français diffusait une circulaire interne demandant de signaler les cas d'abus sexuels. Dans les cinq mois qui suivirent, 345 affaires furent rapportées. Depuis lors, l'Éducation nationale ne couvre plus « ses pédophiles » : une vraie révolution culturelle qui n'est d'ailleurs pas sans risques de dérives. En 1995, Georges Bernede, alors directeur adjoint des lycées et collèges, confiait encore, pudique, à L'Express : « Lorsqu'un enseignant est soupçonné d'être à risque, la meilleure solution consiste, sans doute, à lui donner un travail administratif... »

Au Québec, rien ne perce... Où sont les études sur les sévices pédophiles perpétrées par des membres du corps enseignant depuis 30 ou 40 ans ? Certains de ces enseignants coupables d'attouchements que la morale réprouve ont-ils simplement été mutés par une hiérarchie qui voulait passer l'éponge de manière discrète et ne pas se départir de ces éléments ? À quand une véritable enquête sur le sujet ?





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La contagion de la facilité

Joseph Facal s'inquiète d'une contagion possible, d'une mécanique implacable de la facilité qui mènera à rabaisser les exigences au niveau du cégep afin de « mieux accueillir » les enfants de la réforme pédagogique commencée sous l'égide du PQ et poursuivie sous la houlette du PLQ.

Dans le domaine de l’éducation, on vit très longtemps avec les conséquences de nos décisions.

La réforme pédagogique commença à être implantée en l’an 2000. Vous en connaissez évidemment les grandes lignes : priorité aux compétences transversales, moins d’emphase sur les connaissances, travaux de recherche en équipe, bulletins sans chiffres, etc.

L’idée de départ n’était pas celle-là : il s’agissait de se concentrer davantage sur les matières de base et de hausser les exigences. Il n’était pas question de chambarder les méthodes d’apprentissage, qui devraient être laissées à la discrétion de l’enseignant.

Je l’ai écrit mille fois : j’étais et je demeure contre ce détournement des intentions originales, tout en reconnaissant que tout n’est pas totalement mauvais là-dedans et que cette réforme ne fut pas appliquée partout de la même manière.

Les enfants de cette réforme entrent au cégep cette semaine. Ils ne sont ni plus ni moins doués que leurs prédécesseurs, mais ils auront reçu une formation différente. Le hic est que les cours de cégep sont basés sur les acquis que les étudiants du secondaire d’AVANT la réforme étaient supposés avoir.

Sans sauter trop tôt aux conclusions, le milieu est inquiet. « Le choc de la réalité s’en vient », prévient le plus important représentant syndical des enseignants. Il dit qu’il aimerait être optimiste. C’est donc qu’il ne l’est pas.

Le représentant des étudiants collégiaux dit que ces jeunes seront plus autonomes [Note du carnet : un rapport précédent concluait « Les enfants de la réforme pédagogique : peu autonomes, médiocres en français, dissipés, mais ciyoyens du monde ! »] que ceux d’avant, mais admet qu’ils auront des lacunes dans les connaissances de base. Les connaissances de base à cet âge, c’est par exemple de savoir additionner deux fractions et accorder un participe passé. Il demande des ajustements aux cours de cégep pour en tenir compte.

Interviewée par le journal La Presse, une jeune fille de 17 ans confiait n’avoir JAMAIS eu un cours magistral. En langage clair, elle n’a jamais passé une heure à écouter le professeur et à prendre des notes, ce qui exige une capacité à fixer son attention. Au cégep et encore plus à l’université, le cours magistral reste pourtant, moins qu’avant mais tout de même encore, la forme d’enseignement dominante.

Mettez-vous maintenant à la place du prof de cégep qui reçoit ces jeunes. Supposons qu’il réalise que 20 % du groupe devrait normalement échouer. Il fait quoi ? Le système d’éducation fonctionne un peu comme une chaîne de production. Ça entre par un bout et il faut que ça sorte à l’autre bout avec le moins de complications possibles.

Trop d’échecs indisposeront tout le monde : ses propres collègues, les étudiants et leurs parents qui chialeront, les directions d’établissement qui n’aiment pas les imprévus et lui feront les gros yeux, le ministère qui est obsédé par les taux de réussite, et le cabinet de la ministre qui devra réagir à des articles de journaux et aux attaques de l’opposition.

Devinez ce que fera le pauvre prof : la tentation sera immense de donner des passe-droits. Vous feriez quoi vous ? Après deux ans de ce régime, le jeune arrivera à l’université où le même manège recommencera : on constatera qu’il ne sait pas ce qu’on a pris pour acquis qu’il saurait. Et on fera quoi ? Appelons cela un effet de cascade.




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Contradiction des buts de l'ECR : ECR propose-t-il une éthique des droits ou une éthique du bien commun ?

Le philosophe Jean Laberge revient sur les deux buts explicites  du cours ECR, ne seraient-ils pas contradictoires ?


Le Québec s’est doté en 1975 d’une Charte des droits et libertés de la personne. Il y a cependant une incohérence flagrante dans le Préambule de la Charte québécoise. D’une part, on lit :
Considérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques, destinés à assurer sa protection et son épanouissement ;

Cet attendu énonce que tout être humain, dont les Québécois, possède des droits inaliénables. Ces droits sont généralement conçus comme étant de nature « déontologique ». Par ce terme, « on entend une éthique qui soutient que certains actes sont moralement obligatoires ou prohibés, sans égard pour leurs conséquences dans le monde. »1 Les fameux droits de la personne, énoncés dans la Charte québécoise, répondent donc à une éthique déontologique, (ou, plus simplement, le « déontologisme »).
D’autre part, il est plus loin écrit dans la même Charte :
« Considérant que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des droits et libertés d’autrui et du bien-être général ; »

Ce dernier attendu va à l’encontre du déontologisme précédemment énoncé en ce qu’il fait appel au bien-être général, c’est-à-dire à une éthique « conséquentialiste ». Dans une éthique conséquentialiste, en effet, le bien consiste dans l’exécution d’une action qui produit « les meilleures conséquences, ou le moins de conséquences malheureuses ».2 Si les droits sont bel et bien de nature déontologique, l’exercice des droits, lui, affecte le bien commun, si cher au conséquentialisme. L’article 9.1, de la Charte québécoise vient renforcer ce point :
Les libertés et droits fondamentaux s’exercent dans le respect des valeurs démocratiques, de l’ordre public et du bien-être général des citoyens du Québec.

D’un point de vue logique, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a là un problème. Tout se passe comme si le législateur, voulant sauver la chèvre et le chou, se laisse une porte de sortie afin de suspendre les droits de la personne quand bon lui semblera au nom de l'ordre public. C’est d’ailleurs ce qu’il fera en 1970, lors de la crise d’octobre, en promulguant la loi de triste mémoire sur les mesures de guerre.

Sourcilleux, parfois scrupuleux, les philosophes condamnent tout amalgame ou tout compromis avec le diable entre déontologisme et conséquentialisme. À ce propos, il convient de rappeler que John Rawls élaborera sa philosophie politique en mettant au départ au pilori « l’hideux serpent de l’utilitarisme», pour reprendre l’expression de Kant. 
« Chaque personne, écrit-il, possède une inviolabilité fondée sur la justice qui, même au nom du bien-être de l’ensemble de la société, ne peut être transgressée. »3

Aux yeux de Rawls, les failles criantes de l’utilitarisme en matière de justice seraient patentes. Par exemple, pour assurer le plus grand bonheur au plus grand nombre (le bien), les partisans de l’utilitarisme sont prêts, dans certaines circonstances, à sacrifier les droits de la personne. Pour l’utilitarisme, ce qui prime sur tout, c’est le bien commun. Bref, l’utilitarisme fait dériver le juste du bien commun (du bonheur général). Rawls rejette l’utilitarisme et inverse la donne : le juste ayant désormais priorité sur le bien. En d’autres termes, pour savoir ce qui est juste, il convient, selon Rawls, de ne pas tenir compte des conceptions de la vie bonne de chacun mais des charges qui reviennent à chacun. Rawls qualifie cette conception de la justice d’équité. S’il faut limiter la liberté de certains, c’est pour accroître la liberté des autres. « La liberté ne peut être limitée qu’au nom de la liberté elle-même » , écrit Rawls avant d’ajouter : « … une inégalité des libertés doit être acceptable pour les citoyens ayant une moindre liberté. » 4 En d’autres termes, s’il doit y avoir des inégalités au plan des libertés, celles-ci doivent favoriser l’accessibilité à une plus grande liberté. Des inégalités au plan économique, par exemple, entraînent des inégalités au plan des libertés. D’après Rawls, les inégalités économiques sont acceptables puisqu’elles favorisent une plus grande liberté à ceux qui en ont moins. Chez Rawls, ce n’est jamais en fonction du bien commun que les libertés sont limitées, mais en vue de l’équité.

Le programme ECR n’échappe pas au débat entre déontologisme et conséquentialisme. Il est consternant de noter que les finalités du programme d’ECR combinent allégrement déontologisme et conséquentialisme. Mis à part les libéraux, qui a sérieusement cru qu’ECR était neutre sur le plan éthique et politique ?
On lit dans la présentation du programme :

La reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun constituent les deux grandes finalités de ce programme. Elles sont interdépendantes et communes à l'éthique et à la culture religieuse.5


Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la première des deux finalités d'ECR fait appel à une éthique des droits, c’est-à-dire au déontologisme. En effet, « la reconnaissance de l'autre est liée au principe selon lequel toutes les personnes sont égales en valeur et en dignité... », ce qui veut dire que la valeur et la dignité en question sont les droits de la personne inscrits dans la Charte québécoise. La seconde finalité, la poursuite du bien commun, en relation d’interdépendance avec l’autre finalité, fait, elle, appel au conséquentialisme puisque le déontologisme devrait entraîner des conséquences heureuses au plan du bien commun. Les concepteurs du programme ECR jugent donc que le bien-fondé des droits se trouve dans leurs conséquences favorables eu égard au bien-être commun. Kant et Rawls rageraient d’entendre de tels propos abscons puisque, pour eux, les droits trouvent leur unique justification en eux-mêmes, indépendamment de leurs conséquences pour le bien-être commun.

Le courant d’Éducation à la citoyenneté qui, aujourd’hui, a le vent dans les voiles, est également grevé par le même amalgame antithétique. Pourquoi enseigner la citoyenneté ? « Pour reproduire le lien social et renouveler le vivre-ensemble », répond André Duhamel, l’un de ses fervents promoteurs.6 Le déontologisme sert les fins du conséquentialisme. En fait, ce que les experts en éducation ont finalement réalisé, c’est que l’exercice des droits conduit à l’individualisme, au désengagement et au cynisme face aux institutions civiques, sociales et politiques. En outre, devant la nouvelle donne du pluralisme grandissant dans nos sociétés, il faudrait apprendre à vivre ensemble. D’où l’idée de corriger le tir par une éducation fondée sur une éthique des droits. La gageure c’est, qu’en rappelant aux jeunes leurs droits et obligations, ils deviendront de meilleurs citoyens, mais surtout que l’éthique des droits – le déontologisme – est la meilleure éthique qui soit. Ici, le conséquentialisme sert les fins du déontologisme.

Il ne faut pas s’étonner outre mesure de l’amalgame incohérent qui est fait du déontologisme et du conséquentialisme autant dans la Charte québécoise que dans ECR dont il n’est que l’excroissance. Après tout, ce sont des philosophies morales et politiques certes opposées, mais appartenant à la même famille libérale. Aussi pour juguler les crises qui secouent perpétuellement les démocraties libérales, il n’est pas surprenant de constater que tous les moyens soient bons pour les libéraux. À moins qu’on s’avise qu’il faille dépasser le clivage déontologisme \ conséquentalisme et essayer une autre voie pour la philosophie morale et politique. Pourquoi ne pas revenir à Aristote ? Ceux et celles qui lisent ce blogue, comprennent que c’est cette voie que je tente d’explorer.




[1] André Berten, «Déontologisme», in Monique Canto-Sperber, directrice, Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, PUF, Paris, 1996, p. 378.
[2] Voir Philip Petitt, «Conséquentialisme», in Monique Canto-Sperber, directrice, Dictionnaire d’éthique et de philosophie morale, PUF, Paris, 1996, p. 313.
[3] John Rawls, Théorie de la justice, Seuil, 1997, p. 29-30.
[4] Ibid., p. 287.
[5] Voir en ligne : https://www7.mels.gouv.qc.ca/DC/ECR/primaire/index.php?page=pres3
[6] André Duhamel, Enseigner et éduquer à la citoyenneté, sous la direction d’André Duhamel et France Justras, Presses de l’Université Laval, 2005, p. 2.





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Belgique — L’école flamande encore plus flamande

Face à l’explosion de la demande scolaire à Bruxelles, conséquence du boom démographique annoncé (voir Changement démographique en Belgique — Bruxelles musulmane dès 2030 ?) la Flandre commence à s’organiser. Au mois de septembre prochain, les écoles flamandes de Bruxelles ouvriront 320 nouvelles places mais surtout, explique Pascal Smet (de la SP.A, le parti socialiste flamand), ministre flamand de l’Éducation, elles seront réservées néerlandophones. C’est que depuis quelques années, les parents flamands souhaitant scolariser leurs enfants dans des écoles néerlandophones de la capitale rencontrent de plus en plus de difficultés au moment de l'inscription. Trop de places sont « trustées » par des francophones voire même des allophones qui fuient un secteur francophone perçu comme de qualité inférieure, aux nombreux élèves issus de l'immigration et une politique volontariste de mixité « sociale » (ethnique) forte de la part du ministère de l'Éducation francophone.   Du coup, ces parents néerlandophones doivent se tourner vers la périphérie de Bruxelles pour trouver une place à leur progéniture. Pour Jean-Luc Vanraes (Open VLD, libéraux économiques flamands), le ministre bruxellois du Budget, en charge de l’enseignement néerlandophone à Bruxelles, cette situation n’est plus acceptable. Les petits Flamands « pur jus » ne représenteraient plus que 15 % de la population dans l’enseignement primaire néerlandophone et 37 % dans le secondaire. Plus interpellant, en maternelle, 50 % des enfants ne parlent ni le néerlandais ni le français à la maison.


55 % des places réservées aux néerlandophones

Les établissements néerlandophones de Bruxelles sont bien décidés à stopper net cet afflux de « nouveaux arrivants ». Pour ce faire, ils prévoient de réserver jusqu’à 55 % de leurs places aux candidats flamands, au lieu de 45 % ailleurs en Flandre. En janvier, les écoles inscriront en priorité les frères et sœurs ; en février, les élèves parlant effectivement le néerlandais à la maison et les élèves défavorisés. En mai, les places restantes (s’il y en a) seront ouvertes aux francophones et aux enfants d’origine étrangère. Autant dire qu’il y aura du changement puisque, l’an dernier, au mois de janvier, les écoles de 13 des 19 communes bruxelloises affichaient déjà complet !

Trop de places « monopolisées » par les francophones

Pour profiter d’une priorité quelconque et ainsi pouvoir inscrire son enfant dès le début des inscriptions, il faudra montrer patte blanche. À l’époque, jurer qu’un des deux parents parlait le néerlandais était suffisant. C’est fini. Papa ou maman devra exhiber un diplôme secondaire néerlandophone, une attestation prouvant qu’il/elle a suivi durant neuf ans l’enseignement néerlandophone ou réussir un test de langue.

Garantir l’accès aux néerlandophones et favoriser la mixité sociale

Certains craignent qu'on assiste à la mise en place d'un véritable filtre anti-francophones. Raison officielle : garantir aux néerlandophones un accès à leurs écoles. Mais il y aurait également d’autres intérêts moins « politiquement corrects ». En élevant le quota de Flamands à Bruxelles, le ministre Smet contente à la fois les parents et… le réseau libre flamand (qui s’assure ainsi d’un contingent d’élèves au profil requis). De plus, il renforcerait la présence effective flamande dans la capitale belge, ce qui n’est pas pour déplaire aux autorités néerlandophones. Enfin, cette disposition pourra peut-être lutter contre l'homogénéité ethnique des classes et la ghettoïsation de certaines écoles néerlandophones peuplées parfois uniquement d'immigrés, ne parlant pas un mot de néerlandais. La scolarisation de ces enfants est donc très difficile… plus difficile que s’ils partageaient leurs bancs d’école avec des camarades autochtones parlant le néerlandais.

Source :  Le Vif  du 6 août 2010.


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vendredi 20 août 2010

Le bulletin chiffré

Joseph Facal revient sur le bulletin chiffré et unique des écoles québécoises :

J’imagine que vous attachez de l’importance aux résultats scolaires de votre enfant, non ?

Vous aimeriez donc que son bulletin indique clairement s’il progresse ou non vis-à-vis de lui-même et par rapport aux autres. Vous voulez un bulletin où l’on retrouverait les 56 %, les 71 % ou les 88 % de jadis, avec la moyenne de la classe à côté et les commentaires du prof en bas. Idéalement, le même partout, pour pouvoir comparer les écoles entre elles. [Note du carnet. C'est sans doute irréaliste : certaines enseignants et écoles coteront plus sévèrement que d'autres et c'est sans doute bien ainsi.] Un peu ce que vous et moi avons connu.

Bref, c’est simple, non, cette histoire de revenir à un bulletin chiffré et moins obscur ? Détrompez-vous, c’est loin d’être simple.

Le bulletin est supposé refléter les acquis de l’enfant. Vous et moi avons connu une époque où les acquis étaient des connaissances. Nous allions à l’école pour apprendre qui avait découvert la Nouvelle-France et en quelle année.

Depuis quelques années, l’enseignement au Québec repose plutôt sur l’idée que l’important est que l’école enseigne non plus des connaissances, mais surtout des compétences.

Une compétence, c’est une connaissance dont on sait se servir. Connaître ce qu’est un marteau est bien, savoir clouer est mieux. Au lieu d’apprendre que Jacques Cartier a touché nos rives en 1534, l’enfant doit pouvoir faire un projet de recherche sur les débuts de la Nouvelle-France pour vous en parler à l’heure du souper.

Cela sonne bien, mais ça pose au moins quatre problèmes.

Le premier est que la compétence ne peut venir qu’après l’étape de la connaissance. Il faut apprendre les faits de base sur Jacques Cartier AVANT de pouvoir avoir une opinion personnelle sur lui. On a trop réduit l’importance de cette première étape incontournable.

Le deuxième problème est que les « compétences » sont plus difficiles à évaluer que les « connaissances ». Tu sais ou tu ne sais pas, c’est clair et net. Mais quel est le degré de compétence avec lequel l’enfant manie sa connaissance ? D’où ces étranges bulletins qui disent que votre gars est capable, pas capable ou relativement capable d’« exprimer » ceci ou cela.

Le troisième problème est que l’apprentissage par compétences, qui n’est pas entièrement mauvais, est devenu, pour certains pédagogues, un subterfuge pour faire disparaître l’échec, la comparaison avec les autres et le redoublement. Il y a en effet des gens qui pensent que c’est affreusement élitiste et traumatisant d’évaluer et de classer. Si l’enfant poche ses maths de 5e, son estime de soi va en souffrir et il pourrait devenir assisté social, batteur de femme ou joueur compulsif.

Le quatrième problème est qu’en imposant la pédagogie par projets, la tentation est immense pour l’enfant de copier ce qu’il aura pigé sur Wikipédia en tapant « Jacques Cartier ». On voit cela même à l’université. Presque involontairement, plusieurs deviennent des experts de la fraude intellectuelle.

Bref, le type de bulletin est indissociable du type d’enseignement. On ne peut séparer les deux. Si vous voulez un bulletin comme ceux de jadis, il faut aussi revenir à un enseignement plus traditionnel qui priorisera les connaissances.

Que l’enfant commence par apprendre qui était Jacques Cartier. Excusez-moi, mais ça n’a pas vraiment d’importance de savoir si, à douze ans, il aurait aimé ou non vivre à cette époque.




[Note du carnet : la nouvelle ministre du Monopole de l'Éducation vient d'annoncer que d'ici un an le bulletin serait chiffré, unique et porterait aussi sur les connaissances et non plus uniquement les compétences, sonnant ainsi un peu plus l'enterrement d'un autre pan de la réforme Marois imposée d'en haut à toutes les écoles du Québec par le Monopole, à quelques exceptions près comme notamment les écoles françaises comme Stanislas ou Marie-de-France.

Au Parti québécois,à l’origine de la réforme controversée de l’éducation, on a préféré ne pas faire de commentaire, sauf pour indiquer que la ministre Beauchamp avait raison de ne pas précipiter les choses.

Au contraire, l’Action démocratique du Québec (ADQ) reproche au gouvernement sa décision de remettre le changement, jugé urgent, à l’an prochain.

« Le gouvernement baisse encore les bras et laisse tomber les parents et le milieu scolaire qui réclament ce changement depuis des années », a indiqué la porte-parole en éducation de l'ADQ, la députée Sylvie Roy, par voie de communiqué.

Madame Roy se demande pourquoi il faudrait une année de plus pour s’adapter à quelque chose « qui va simplifier le travail et la compréhension de tout le monde ».]






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