samedi 30 novembre 2013

Légendes Pédagogiques. L’autodéfense intellectuelle en éducation

Le célèbre professeur en éducation, Normand Baillargeon, de gauche athée mais opposé aux lubies pédagogistes, livre dans son dernier ouvrage un florilège des « pires aberrations et des sophismes » qui reviennent continuellement dans le discours ambiant lorsqu'il est question d'éducation au Québec. Normand Baillargeon, dans ces Légendes pédagogiques, se veut très mordant, virulent parfois, mais il veut une mise en perspective honnête de nos idées reçues sur l'éducation.


Table des matières

Introduction

Chapitre 1De simples faits
Chapitre 2Faire découvrir
Chapitre 3Les intelligences multiples
Chapitre 4Les styles d’apprentissage
Chapitre 5Les NTIC révolutionnent l’éducation
Chapitre 6La fasciathérapie et la somatopsychopédagogie
Chapitre 7La communication facilitée
Chapitre 8Les recherches sur le cerveau révolutionnent l’éducation
Chapitre 9L’effet Mozart
Chapitre 10Cerveau Gauche / Cerveau droit
Chapitre 11Nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau
Chapitre 12Brain Gym
Chapitre 13Les environnements enrichis
Chapitre 14La programmation neurolinguistique



1 — Effet Mozart

Vous connaissez sûrement, par exemple, ce qu’on appelle « l’effet Mozart », c’est-à-dire cette idée selon laquelle le fait de faire entendre la musique du grand compositeur à des enfants ou même à des bébés rendrait ces derniers plus intelligents et plus créatifs. C’est une arnaque, évidemment, même s’il vaut toujours mieux écouter du Mozart que du Lady Gaga. En 1993, une expérience menée auprès de 36 étudiants universitaires concluait bel et bien que ceux qui avaient écouté du Mozart obtenaient de meilleurs résultats à un test de QI que ceux qui s’étaient préparés en silence ou en écoutant de la musique de relaxation. Or ce résultat n’a jamais pu être reproduit. Pourtant, la légende court toujours. [Plus de détails.]

2 — Les styles d'apprentissage

Êtes-vous visuel, auditif, ou kinesthésique? La question ne se pose même pas, assure le professeur Normand Baillargeon. Puisque même s'il a la couenne dure, le mythe selon lequel les individus apprennent différemment est basé sur du vent. De nombreux tests, dit-il, ont été effectués pour se rendre compte que, par exemple, ceux qui se disent «auditifs» ne réussissent pas mieux avec une technique adaptée à leurs pseudo besoins que lorsqu'on les expose à un style d'apprentissage qui n'est pas le leur. Certains adeptes de cette croyance auraient même répertorié 71 façons d'apprendre distinctes, signe qu'il n'y a pas consensus sur la classification. L'expert de l'UQAM se désole cependant que des profs modifient leur enseignement en fonction de cette légende. «C'est parfois dangereux. On peut finir par croire que certains enfants auraient droit à la méthode la plus efficace pour apprendre à lire, celle basée sur la phonétique, alors que d'autres en seraient privés», dénonce M. Baillargeon.

3 — Brain Gym

La marque déposée Brain Gym -«gymnastique pour le cerveau» - a fait son entrée dans les écoles québécoises. Impossible de répertorier le nombre de professeurs qui en sont adeptes, sinon qu'une trentaine d'entre eux sont qualifiés formateurs, selon le site officiel de l'entreprise. La plupart sont à Montréal et ses banlieues alors qu'il n'y en a aucun à Québec et un seul à Chicoutimi. Les partisans de cette méthode soutiennent qu'en exécutant des exercices moteurs, le cerveau des élèves serait stimulé, ce qui aurait pour conséquence d'améliorer leur apprentissage. Il est notamment question d'activer des «boutons cérébraux» avec l'aide de mouvements spécifiques. « Le Brain Gym, c'est probablement une des choses les plus aberrantes sur le point de vue scientifique, c'est une calamité ! » s'insurge Normand Baillargeon, précisant qu'il faut payer pour acquérir ces techniques. « C'est honteux de voir ça dans les écoles qui sont des lieux de savoir », renchérit-il. Le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, dit-il, devrait s'attarder à la présence de telles horreurs dans ses établissements d'enseignement. [Plus de détails.]

4 — Les nouvelles technos révolutionnent l'éducation


Les iPad, tableaux blancs interactifs (TBI) et ordinateurs portables en classe font régulièrement la manchette dans les journaux. Certains experts prétendent que les nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC) révolutionnent le monde de l'éducation. Selon Normand Baillargeon, aucune étude scientifique ne témoigne le même enthousiasme. «La recherche crédible invite à beaucoup de scepticisme», fait-il valoir, mettant en garde ceux qui seraient tentés de toujours se lancer dans l'achat des dernières nouveautés. L'auteur croit qu'il faut aussi garder en tête que «c'est une affaire de gros sous» pour les entreprises qui produisent ce type de matériel, citant en exemple le fiasco de l'achat de TBI au Québec. « L'important, ce n'est pas le canal mais le message transporté», argue le prof de l'UQAM. À titre d'exemple, il croit que si l'on donne un iPhone à un enfant et qu'on lui dit qu'il ne servira qu'à appeler sa mère, l'objet perdra tout intérêt. M. Baillargeon ne nie cependant pas qu'il peut y avoir du potentiel dans certaines technologies mais ne gobe pas l'idée qu'elles sont la panacée. [Plus de détails.]

5 — Cerveau gauche et cerveau droit

Les personnes à dominance « cerveau gauche » seraient plus rationnelles, logiques et analytiques tandis que les «cerveau droit» auraient une tendance à être plus artistiques, émotionnelles. Cette légende a même été reprise par l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui s'en est inspiré dans L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Pourtant, rien n'est plus faux, selon Normand Baillargeon. Il explique cependant que ce mythe est tiré d'une expérience scientifique où l'on a retiré le corps calleux - qui transfère l'information d'un hémisphère à un autre - d'individus en proie à des crises d'épilepsie. Cela a permis de relever certaines « spécialisations cérébrales », comme par exemple que la lecture est dans la plupart des cas effectuée par le cerveau gauche. Toutefois, rien n'a été rapporté au sujet de la prédominance d'un hémisphère par rapport à son jumeau chez les individus. « Tout marche ensemble, c'est une unité », insiste l'auteur.

6 — Nous n'utilisons que 10 % de notre cerveau

« Cette idée est tellement absurde», s'exclame sans retenue Normand Baillargeon. Il comprend cependant pourquoi elle séduit tant : elle signifierait que les gens seraient capables d'exploiter une plus grande partie des ressources de leur cerveau et, conséquemment, d'améliorer leur sort. « Ça a des tonalités de [manuel d'autoperfectionnement] », rigole le professeur en enseignement à l'UQAM. Ni M.  Baillargeon ni les autres curieux qui se sont attardés à la question n'ont été capables de retracer les origines de la croyance qui, évidemment, n'a jamais été prouvée sur le plan scientifique. Pour illustrer l'énormité de l'énoncé dans son ouvrage, l'auteur reprend les paroles d'un expert des neuromythes, John Geake, qui affirme que «si vous n'utilisiez réellement que 10 % de votre cerveau, vous seriez alors dans un état végétatif si proche de la mort que vous devriez souhaiter [mais ne le pourriez pas] que vos proches débranchent la machine qui vous maintient en vie ».

7 — Cerveau Gauche/ Cerveau droit et 10% de notre cerveau

D’autres légendes ont la vie dure. C’est le cas de celle qui prétend que certaines personnes, logiques et rationnelles, useraient surtout de leur cerveau gauche, alors que d’autres, plus intuitives et émotives, useraient particulièrement de leur cerveau droit. Billevesées que tout cela, démontre Baillargeon. Le cerveau, explique-t-il, est un système intégré dont le fonctionnement ne se compartimente pas de la sorte. Il est tout aussi absurde, pour des raisons semblables, de croire que nous n’utilisons que 10 % de notre cerveau.








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France — Priorité dans la crise, lutter contre le bleu pour les garçons, le rose pour les filles...


Alors que les enquêtes PISA montrent que l'enseignement en France est devenu en moyenne médiocre. Le pouvoir idéologue socialiste trouvent prioritaire de lutter contre « les stéréotypes » (les us et coutumes locaux). Le Québec a le même genre de priorités saugrenues avec son plan interministériel de lutte contre l'hétérosexisme.







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CPE préférés aux garderies privées : quand l’idéologie prime

Du carnet de Joanne Marcotte :

« [...]

Prenons l’exemple des garderies à 7 $. Soyons constructifs 2 secondes. Au printemps dernier, le gouvernement a annoncé 15 000 nouvelles places. Par pur dogmatisme et idéologie étatiste, 85 % des nouvelles places ont été accordées aux CPE alors que 10 000 places vacantes dans des garderies privées non subventionnées étaient disponibles. Coût de l’idéologie : 260 millions $ de plus par année selon l’Association des garderies privées non subventionnées.

« Les garderies privées ne sont pas nos partenaires naturels », selon la ministre de la Famille, Nicole Léger (même si AUCUNE garderie au Québec ne peut exister sans permis officiel octroyé par le ministère de la Famille) [...].

Bref, passons aux garderies privées subventionnées. Voilà des garderies qui, contrairement aux CPE, paient des taxes municipales, des impôts sur leurs bénéfices (évalués à environ 100 000 $ par année pour une garderie de 80 enfants – pas la fin du monde !), et de la TVQ, toutes des dépenses dont les CPE sont exemptés.

Contrairement aux CPE, ces chefs d’entreprises assument le risque associé à l’achat ou la location de leurs immeubles, paient eux-mêmes tout le matériel éducatif, et sont responsables de leurs déficits s’ils en font (contrairement au gouvernement, les banques y voient !).

À côté de ça, pour ce qui est des CPE, ce sont les contribuables qui paient tout : le béton, les fonds de pension des éducatrices (62 millions $ cette année), les grèves (parce qu’il arrive que ce joli monde là soit syndiqué), les déficits (51 % des CPE sont en déficit malgré tout ça !).

Une seule question : Voulez-vous ben m’dire pourquoi on s’obstine dans l’idéologie des CPE alors que le Québec se doit de chercher par tous les moyens de revoir sa façon de dépenser et de rendre les services ?

N’est-il pas insensé que l’État soit le producteur des services de garde dans un pareil contexte ? Ne peut-on pas revoir tout ça et opter pour transformer les garderies d’État en garderies autonomes (à but lucratif ou pas) responsables de leur gestion ?

Le rôle du gouvernement ne devrait-il pas se limiter à émettre les permis et à s’assurer du contrôle de la qualité des lieux. Ne pourrait-on pas faire confiance aux parents pour le reste ?

Bien sûr que non. Au lieu de cela, le gouvernement du Parti québécois s’enfonce davantage dans la solution la plus coûteuse qui soit et de ce fait, tue toute initiative qui, tout en répondant aux besoins des parents, prive les municipalités et l’État lui-même de revenus. Non, mais, entre vous et moi, faut-tu être toqué ? (lire « idéologue »).

Pire, au moment où le ministère de la Famille se voit passer une commande de faire des coupures de 45 millions $ alors que les CPE disposent de surplus d’environ 222 millions $, vous savez ce qu’il fera ? Facile. Il récupèrera bien sûr une partie des surplus des CPE, mais pour le reste, il décide de confisquer une partie des bénéfices des garderies privées (28 000 $ par garderie !).

Pensez-y deux minutes. Auriez-vous vu pareille chose chez les médecins ? Peut-on imaginer que des médecins, parce qu’ils sont payés par le gouvernement, acceptent de se faire confisquer 20 % de leurs gains ? En est-on rendu à penser que tout ceci est normal ? Inacceptable, quant à moi, mais voilà ce qui arrive quand c’est l’État qui paie (au lieu du parent).

Finalement, comment ne pas y voir une volonté de carrément tuer des initiatives privées au profit d’une nationalisation des services de garde ? Et après ça, on se demande pourquoi le ministre a des problèmes avec sa colonne des revenus…

P.S. : Il en existe combien comme ça des choix idéologiques qui coûtent cher au contribuable ? Je parierais qu’on se rendrait à 2,5 milliards $. »




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