lundi 20 mai 2019

Panique morale sur l’environnement : ces idées fausses qui polluent de plus en plus le débat politique

Sylvie Brunel est géographe, économiste et écrivain. Elle est notamment l’auteur de Famines et politique (Presses de Sciences Po, 2002), Nourrir le monde. Vaincre la faim (Larousse, 2009) et Plaidoyer pour nos agriculteurs (Buchet-Castel, 2017)


Sylvie Brunel publie « Toutes ces idées qui nous gâchent la vie » (JC Lattès). « C’est la fin du monde. La Terre se meurt. Nous vivons au-dessus de nos moyens. Changeons nos modes de vie avant qu’il ne soit trop tard ! » Voici ce que nous entendons tous les jours. Des formules accusatrices qui nous somment de nous amender. La vie devient plus difficile. Les gilets jaunes descendent dans la rue. L’écologie devient un mot négatif, à bannir, alors qu’elle aurait dû nous mobiliser et nous passionner. Et si ceux qui nous culpabilisent en prétendant nous imposer maints sacrifices se trompaient du tout au tout ? Si leurs diktats et les sacrifices qu’ils justifient reposaient sur des indicateurs biaisés ? Oui, le monde se transforme, mais il n’est pas pire qu’hier. C’est même plutôt l’inverse : les choses vont en s’améliorant, contrairement aux discours toujours accusateurs des tenants de l’apocalypse, cette science de l’effondrement annoncé qui a désormais un nom : la collapsologie…


Extraits d’un entretien dans Atlantico.


Sylvie Brunel — La collapsologie ou science du désastre fait recette. Ce qui n’a qu’un seul effet, démobiliser : à quoi bon agir si tout est foutu ? Au lieu de nous galvaniser, tous ensemble, dans la recherche de solutions durables – ce qui a toujours été le propre de l’humanité, sinon nous ne serions pas passés d’un milliard à 7,5 milliards d’hommes en deux siècles, vivant beaucoup plus longtemps et en meilleure santé, cette vision larmoyante de l’écologie crée de la violence, de l’apartheid, des délires de mortifications individuelles et collectives, particulièrement en Europe, qui est pourtant le continent qui a le plus fait pour l’écologie. L’ère des « désastrologues », comme les appelait déjà Rabelais, ne peut qu’engendrer un vaste retour en arrière. Particulièrement sur ces questions essentielles que sont l’agriculture et l’énergie.

Ce qui est curieux, c’est que les prédictions dramatiques, celles du Club de Rome (qui, avec Les Limites à la croissance, nous annonçait déjà dans les années 70 la fin du gaz et du pétrole pour le début des années 90), ou celles d’économistes convaincus à la même époque de l’imminence de la famine généralisée en Asie, ne se sont jamais produites. Au contraire : nous croulons sous les réserves énergétiques, et la faim est passée du tiers au onzième de la population mondiale dans l’intervalle. Mais cela n’empêche nullement des institutions dont le fonds de commerce repose sur la dramaturgie de continuer à nous asséner leurs prédictions alarmistes, qui reposent toujours sur des projections linéaires, sans tenir compte des effets du progrès technique, de l’apparition de nouvelles ressources, d’une meilleure gestion de celles qui existent.

Les gilets jaunes disent stop. Stop à ce délire de normes, de taxes, d’interdictions, qui ne prennent pas en compte les contraintes quotidiennes de ces classes moyennes qui ne vivent pas au cœur des mégalopoles et subissent donc au quotidien les fractures territoriales et sociales. Stop, parce que la transition énergétique s’impose quand les solutions proposées sont meilleures, mais qu’on ne l’impose pas au prix de coûts insupportables, pour l’économie tout entière comme pour les ménages, quand les techniques ne sont pas encore au point. La voiture électrique ne l’est pas. Et vouloir le tout électrique sans nucléaire [ou d'énormes barrages dont on ne parvient pas à vendre toute l'hydro-électricité] une aberration. Pour l’instant. Les gilets jaunes le disent avec justesse : pour eux, la fin du mois passe avant la fin du monde, surtout quand celle-ci est juste un argument destiné à terrifier les masses.

— Dans votre essai, vous contestez notamment la pertinence des concepts d’« empreinte écologique » et de « jour du dépassement ». Pourquoi ces gadgets font-ils tant recette dès lors, et ce aussi dans une presse universitaire ou intellectuelle abondante ?

— Parce que plus personne ne prend la peine d’aller voir comment sont fabriqués les indicateurs. Le concept d’empreinte écologique est une fumisterie qui reprend le même biais méthodologique que le pasteur Malthus en 1798, quand il prétendait qu’au banquet de la terre, les pauvres ne pouvaient avoir leur place. Pas plus que Malthus n’avait anticipé ce que les progrès agronomiques allaient permettre dans l’agriculture, l’empreinte écologique ne prend en compte le progrès des techniques, qui permet de découpler la production de bien-être et la consommation de ressources. Son calcul traduit surtout une haine de l’humanité et du progrès. L’accroissement du nombre des hommes et l’élévation de leur niveau de vie dégradent mécaniquement l’empreinte écologique ! Or c’est justement quand un pays se développe qu’il trouve les solutions et les moyens pour améliorer son cadre de vie.

— La façon dont le réchauffement climatique provoque une mobilisation internationale est comparable selon vous à une « danse de la pluie ». Pourquoi considérez-vous donc que le GIEC, les COP, les personnalités écolos convaincues ou autres acteurs internationaux influents de l’écologie font les choses à l’envers ?

— Que la terre se réchauffe est une réalité, même si les variations locales, sur le même territoire, peuvent être colossales (entre villes et campagnes, ubacs et adrets, périodes de l’année, jours et nuits, zones boisées et zones ouvertes…). Considérer le changement climatique comme un drame en revanche, en considérant qu’il y aurait un optimum (lequel ? Aujourd’hui ? Il y a cinquante ans ? Dans cinquante ans ?), me paraît une erreur, surtout lorsque l’on voit à quel point il réjouit les pays des hautes latitudes [comme le Québec si froid actuellement]. Dans les années 70, c’était le refroidissement annoncé de la terre qui paniquait. Qu’il faille mieux utiliser les ressources, en créer d’autres, ce qui suppose une coopération internationale accrue, préparer les territoires aux incertitudes à venir et à l’accumulation des hommes sur des espaces vulnérables, comme les littoraux, est une nécessité, d’autant que le CO2 présent dans l’atmosphère va y rester un siècle. Mais cela s’appelle l’adaptation, et les financements qui lui sont alloués sont très faibles comparé à tout ce qui relève de l’atténuation. C’est l’atténuation, la danse de la pluie. Elle s’apparente surtout à une guerre des technologies vertes (alors que la coopération s’imposerait si le véritable mobile était vraiment d’agir pour la planète), et à une course aux financements par la culpabilisation à outrance. Sans la moindre certitude que tous ces efforts ruineux aboutissent à quoi que ce soit, car nous n’avons aucune idée des besoins des générations futures, ces fameux « tiers absents », au nom desquels les prophètes de l’écologie, sans jamais rien se refuser pour eux-mêmes, pourrissent la vie des classes moyennes qui viennent enfin de s’arracher à la pauvreté.

— Vous vous en prenez aussi à l’idée de décroissance énergétique. Notre façon de consommer de l’énergie n’est-elle cependant pas excessive ou inadaptée, malgré de bonnes évolutions ? Ne doit-on pas prendre compte de l’aspect limité de certaines ressources sur notre planète ?

— Sobriété énergétique, meilleure utilisation des ressources, découplage, on est d’accord. Mais ne donnons pas de leçon sans fournir les techniques qui vont avec à ces populations qui émergent enfin de la pauvreté ! Ne parlons pas de décroissance à des gens qui souffraient hier encore de la faim, qui voyaient leurs enfants mourir de maladies aisément combattables, qui accèdent enfin au confort et à la mobilité ! Ne sacrifions pas au nom de maux futurs et incertains l’aspiration à vivre mieux des pauvres d’aujourd’hui ! L’écologie ne doit pas être la cerise sur le gâteau des nantis, mais un effort collectif et solidaire pour avoir accès et gérer des ressources qui restent virtuelles tant qu’on ne maîtrise pas les techniques pour les mobiliser. Il n’y a pas de « ressource limitée », pas de « gâteau » à se partager, mais un processus infini de création de ressources, qui suppose l’éducation et la coopération.

— Autre idée très en vogue que vous battez en brèche l’obsession animale de notre temps qui pousse certains écologistes de présenter l’homme comme l’ennemi de la nature. Là encore, les chiffres présentés semblent souvent alarmants, ne trouvez-vous pas ?

— De quelle nature parlons-nous ? Quand on parle de la biodiversité, ce mot-valise, nous pouvons y mettre tout ce que nous voulons. Les grands mammifères considérés comme nobles, mais aussi les virus, les bactéries, les parasites, qui peuvent être les pires choses pour l’humanité. Notre vision de la nature est une construction sociale, qui ne cesse d’évoluer (exemple : les zones humides, hier craintes pour leur insalubrité et asséchées, aujourd’hui vénérées), nos paysages sont des héritages, produits par des siècles d’occupation et d’intervention humaines. Que faut-il préserver ? Les écosystèmes ne cessent d’évoluer. Certains prétendus défenseurs de la nature se permettent des stratégies de « triage » entre bonnes et mauvaises espèces (celles qualifiées d’invasives) qui passent par de véritables massacres, et par la sanctuarisation — vitrification — de territoires de plus en plus étendus, au détriment des populations qui y vivent et les ont précisément façonnés.

—  En jeu, il y a aussi l’idée que l’agriculture telle qu’on l’a pratiquée jusqu’à l’arrivée du bio et du véganisme était nécessairement barbare. En quoi met-on en danger les fondements mêmes de l’agriculture en agissant ainsi ?

— Hier l’humanité mourait de faim et vivait brièvement. Et puis les révolutions vertes sont arrivées et ont permis de mieux utiliser les territoires, de vaincre les famines, de nourrir des hommes de plus en plus nombreux, qui vivaient de plus en plus longtemps, et qui pouvaient se consacrer à autre chose qu’à gratter la terre en guettant les caprices du ciel. Mais nous avons tellement oublié la peur de manquer que nous préconisons le retour à des modes de production qui supposent plus de main d’œuvre dans les campagnes (alors que le monde est de plus en plus urbain et que l’agriculture peine à recruter !), des productions plus coûteuses, plus incertaines. Quand ceux qui souffrent de la faim sont précisément ceux qui n’ont pas de pouvoir d’achat et pas les techniques pour vaincre les aléas de la nature ! Le bio, le végétal, les circuits courts, la permaculture, pourquoi pas ? Mais pas en stigmatisant cette agriculture performante et innovante qui nous nourrit en toute sécurité sans cesser de faire évoluer ses méthodes pour répondre à nos attentes ! Sans agriculteur, un pays meurt. Sans paysans performants, c’est l’embroussaillement, la friche, l’incendie. Libre à chacun de se nourrir comme il le souhaite. Mais le prix de la nourriture reste une donnée fondamentale. Quant à bannir l’élevage, n’oublions pas que la moitié de la superficie agricole de notre pays est composée de prairies, de bocages et d’alpages soigneusement entretenus par des éleveurs soucieux de la santé de leurs bêtes, et que c’est justement ce qui fait la beauté, les emplois et la gastronomie de notre pays ! [Voir aussi :  Écologie — Soyez écolo, mangez de la viande !]






Toutes ces idées qui nous gâchent la vie,
Alimentation,  climat, santé, progrès, écologie...
de Sylvie Brunel
publié le 24 avril 2019
chez JC Lattès
à Paris
280 pages
ISBN-10 : 270966531X
ISBN-13 : 978-2709665315

Divulgâcher, fachosphère, ubériser… Quels sont les nouveaux mots du dictionnaire ?




Bigorexie, slasheur, adulescence... voici les nouveaux mots qui font leur entrée dans le Larousse.

Divulgâcher, survivalisme, ubériser... En tout, ce sont 150 mots qui intégreront la prochaine version du dictionnaire, qui sortira le 21 mai prochain.

Tous les ans, les équipes responsables de l’élaboration du Larousse repèrent de nouveaux mots ou expressions couramment utilisés par les Français. Dès le 21 mai, 150 d’entre eux feront leur apparition dans l’édition 2020 du dictionnaire, aux côtés des 60 000 déjà répertoriés dans ses pages.

Ces 150 nouveaux mots sont les vainqueurs d’un véritable « parcours du combattant » parmi plusieurs milliers de mots repérés par les lexicographes du Larousse dans la presse, les publicités et les conversations.

Parmi eux, beaucoup reflètent l’évolution de nos modes de vie ainsi que la place de plus en plus importante qu’occupent dans notre société l’écologie ou les nouvelles technologies.

Penser, vivre et consommer autrement

Dans ce lot de nouveaux mots, on retrouve par exemple le « survivalisme » (le mode de vie adopté par les personnes se préparant à une catastrophe naturelle), le « locavorisme » (la consommation de fruits et légumes de saison pour favoriser le développement durable), « l’antispécisme » (la vision qui réfute toute hiérarchie entre les différentes espèces animales), la « bigorexie » (la dépendance au sport) ou encore la « dédiésélisation » (la réduction du nombre de véhicules fonctionnant au diesel).

La « charge mentale », qui correspond au poids psychologique pesant principalement sur les femmes concernant les tâches ménagères et l’éducation des enfants, fait également son entrée dans cette nouvelle édition du Larousse. Dans la lignée des récents débats sur la place des femmes dans la société et dans la langue, le terme « inclusif » fait aussi son entrée.

La transformation du monde du travail

Le verbe « ubériser », qui se rapporte à l’utilisation de plateformes numériques pour remplacer de nombreux services, intègre également l’édition 2020 du dictionnaire.

De même que le « slasheur », cette personne qui exerce plusieurs emplois en même temps, le « bore-out » [le surennui], qui caractérise l’ennui profond éprouvé par certains salariés au travail, et la « smicardisation », qui correspond à l’augmentation du nombre de travailleurs payés au SMIC.

Les préoccupations contemporaines

Plusieurs dangers contemporains ont également été sélectionnés par les experts du Larousse. Parmi eux, on retrouve le « darknet » (partie du web inaccessible via les moteurs de recherches classiques), le « cyberdjihadisme » (l’usage d’internet pour la promotion ou l’application du djihad) ou encore la « fachosphère » (ensemble des groupements politiques fascistes et d’extrême droite).

Pour Bernard Cerquiglini, éminent linguiste et membre de la commission qui choisit ces mots, on note ces dernières années une inquiétude perceptible : « malbouffe », « obsolescence programmée », « biopiraterie »... « Le dictionnaire se fait le greffier de cette inquiétude face à l’évolution de la société », relève-t-il. Même si, note-t-il avec optimisme, apparaît aussi une forme de « réappropriation civique de la société » : « écoquartier », « vélo-route », « covoiturage »...

Car 2020 est aussi l’occasion pour Larousse de dresser un constat : celui de l’évolution de la langue dans les 20 premières années de ce siècle.

Nouvelles façons de travailler, de se déplacer, d’être parent, de s’amuser... Désormais, il sera également correct d’utiliser le verbe « divulgâcher » pour parler du fait de « spoiler » un film ou une série à quelqu’un ne l’ayant pas encore visionné. La « cryptomonnaie », « l’apatridie », le « bioplastique », « l’adulescence » et le « hackathon » seront aussi valides.

« Plus qu’un daguerréotype au temps de Pierre Larousse, plus qu’un film, le dictionnaire devient aujourd’hui un sismographe », de la société, illustre Bernard Cerquiglini. Pour découvrir les nouveaux « séismes » de la langue française, rendez-vous le 21 mai.

Du québécois et beaucoup d'emprunts à l'anglais dans le Petit Robert 2020

L'entrée dans l'édition 2020 du dictionnaire Petit Robert d'une foule de nouveaux mots vous permettra désormais de « scroller » vos écrans en « niaisant » avec votre ami « millénial » avec qui vous faites du « coworking », le tout sans commettre d'impair linguistique.

Après le Larousse qui se livrait au même exercice la semaine dernière, le Petit Robert a présenté lundi les nouveaux mots qui feront leur apparition dans les pages de son édition 2020.

Parmi les centaines de nouveaux mots qui font partie cette année des 70 000 mots et 300 000 définitions du Petit Robert, plusieurs sont d’origine québécoise, dont « niaiser », « jarnigoine » ou le célèbre « enfirouaper ».

Quelques ajouts du Québec

Enfirouaper : Tromper, duper, entuber;
Niaisage : Perdre son temps à des futilités;
Jarnigoine : Intelligence, jugement, bon sens;
Innu, e : Relatif aux peuples autochtones des régions subarctiques et boréales du Québec et du Labrador. [Bref  Montagnais...]

Des mots japonais, danois et hébreux font leur entrée

Outre le Québec, le Danemark fera aussi don de l’expression « hygge » (prononcer hugues) qui désigne l'art de vivre à la danoise. Les mots japonais « udon » et « ramen » (deux types de nouilles) seront aussi ajoutés au Petit Robert tout comme « soba » (pâtes à la farine de sarrasin).

Le terme hébreu « Krav-maga », qui désigne une méthode d'autodéfense développée en Israël, figurera lui aussi dans les 2880 pages du Petit Robert 2020.

La Belgique contribuera pour sa part à l’enrichissement de la langue française cette année avec entre autres l’expression « jober » qui signifie occuper un emploi occasionnel.

Nos compatriotes français ne sont pas en reste avec l’ajout de plusieurs nouveaux mots de leur cru, comme le mot « anticasseur », qui fait son entrée dans le dictionnaire, ou les synonymes « biérologie » et « zythologie », qui désignent l’étude de la bière.

Le mot « lanceur » verra aussi son usage élargi lorsqu’il est accompagné du terme « lanceur de balles de défense », terme utilisé dans les opérations de maintien de l'ordre en France.

L’entrée du mot « beignerie » (endroit où on fabrique des beignets) amuse aussi beaucoup les Français pour qui une « beigne » désigne un coup porté au visage.

L’entrée dans le Petit Robert du mot « tototte », un terme qui désigne le ou les seins d’une femme, cause un certain malaise en cette période de mobilisation en faveur du respect des femmes. D'autant plus que ce ne sont pas les synonymes qui manquent pour ce mot.

L'anglais gagne du terrain

Si certains mots étonnent par leurs origines régionales et leurs couleurs, d’autres, carrément empruntés de l’anglais, feront grincer des dents plus d’un défenseur de la langue française.

Plusieurs emprunts directs feront en effet leur entrée dans le dictionnaire cette année encore. C’est notamment le cas du mot « scroller », qui signifie faire défiler un document ou une page Internet sur un écran à l’aide de la souris.

Il faudra aussi s’habituer à entendre « coworking » (partager le même espace de travail), « cardiotraining » (activité sportive pratiquée pour renforcer les capacités cardiaques) ou « millénial », déjà largement utilisé pour désigner les personnes devenues adultes aux environs de l'an 2000.

D'« hypersexualisation » à « orwellien »
En ce qui a trait aux néologismes, les mots « hypersexualisation » (représentation excessive de la sexualité) et « pédocriminalité » (criminalité à caractère sexuel à l’encontre de l’enfant) feront une entrée remarquée dans l’édition 2020 du Petit Robert.

Les adeptes du Petit Robert pourront enfin désormais utiliser le terme « orwellien » pour décrire un univers totalitaire et déshumanisé ou encore le terme « démocrature », qui évoque un exercice autoritaire du pouvoir dans un régime aux apparences démocratiques.

Enfin, pour ceux et celles qui se méfient des fausses nouvelles, le terme « infox » décrira désormais une information mensongère ou délibérément biaisée.

France — la Théorie du genre enseignée (rien n'a changé avec Blanquer)

Pour la théorie du genre, notre identité n’est plus définie par notre sexe biologique, mais par nos désirs, notre ressenti, qui peuvent varier potentiellement de manière infinie à travers le temps.

Ainsi, les nouveaux manuels de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) de seconde (15/16 ans) pour la rentrée 2019 expliquent aux élèves : « L’identité sexuelle, c’est le fait de se sentir un homme, une femme, ni l’un ni l’autre ou les deux » (manuel Hatier), ou encore que « L’identité, c’est le fait de se sentir homme ou femme », en ajustant le curseur entre les deux (manuel Nathan).

Rien n'a changé sous le ministre de l'Éducation Blanquer, parfois présenté comme un conservateur ou du moins comme un ministre qui recentrerait l'enseignement sur les savoirs fondamentaux plutôt que  sur des thématiques idéologiques « progressistes ».



Rappelons la très utile critique du programme de SVT sur ce sujet faite en 2012 par la Fondation Lejeune, elle n'a pas pris une ride.




Théorie du genre à l’école : 1 livret décrypte des éléments introduits en cours de SVT
31 janvier 2014 - COMMUNIQUÉS DE PRESSE

À l’heure où la théorie du genre fait polémique à l’école, la Fondation Jérôme Lejeune informe les parents et jeunes des lycées qu’elle met à leur disposition un livret gratuit « Théorie du genre et SVT : décryptage des manuels de 1ère ». Ce document a été édité en 2012 pour faire face à l’introduction d’éléments non scientifiques dans les manuels de SVT en classe de Première.



Avec ce livret, dans la lignée de son Manuel de bioéthique édité depuis 2006, la Fondation Jérôme Lejeune propose aux jeunes une enquête argumentée et étayée sur le contenu et le sens du chapitre « Devenir femme ou homme » introduit dans certains manuels de SVT. L’éclairage est apporté par une analyse visant à faire la part des choses entre ce qui relève de la « science de la vie » légitime dans un manuel de SVT, et ce qui n’en relève pas. Le livret de la Fondation étudie les faits scientifiques et non-scientifiques évoqués dans les manuels, les met en parallèle avec les exercices et commentaires et s’intéresse aux illustrations et à leurs légendes.

À qui s’adresse ce livret ?

Il s’adresse d’abord aux lycéens dont les manuels de SVT justifient un éclairage. Ceux qui l’ont lu ont apprécié le ton « ni trop ni pas assez technique », l’organisation simple des chapitres et la présentation pédagogique. De façon plus large, il s’adresse à toutes les personnes désirant promouvoir les valeurs de la vie et pouvant servir de relais de transmission, et donc tout spécialement aux parents et éducateurs.

Pour rappel, la Fondation Jérôme Lejeune est vigilante aux questions de bioéthique. Dans un contexte où l’accélération des progrès techniques pose à la société des interrogations fondamentales, la Fondation apporte son expertise scientifique au service de valeurs éthiques. Dans cette perspective elle se mobilise contre le détournement de la science à des fins idéologiques, particulièrement lors de la transmission des savoirs à l’école.

La Fondation Jérôme Lejeune souhaite avec des outils pédagogiques apporter aux jeunes les clés de compréhension scientifique et de discernement éthique sur des questions fondamentales auxquels ils seront confrontés au cours de leur vie et peut-être de leur métier

Le livret « Théorie du genre : décryptage des manuels de 1ère » est téléchargeable sur ici (ou sur l’image) :


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La version imprimée peut être commandée sur lesgratuits@fondationlejeune.org