jeudi 8 février 2018

Éducation: libre choix du privé ou du public aux parents

Sylvain Lévesque rappelle quelques faits intéressants dans le Journal de Québec. Rappelons que pour ce carnet, la liberté des parents doit aller au-delà de choisir une école dans le réseau public ou privé, les écoles devraient avoir plus de libertés en termes de recrutement, de pédagogie et de programme.

Québec solidaire promet, s’ils remportent les prochaines élections, de mettre fin au financement gouvernemental aux écoles privées. Le parti de gauche pense ainsi faire épargner 100 M$ à l’État tout en augmentant le soutien aux écoles publiques, elles qui recevraient 63 000 étudiants de plus au sein de leur réseau.

Quelques chiffres intéressants

  • 125 000 étudiants fréquentent les écoles privées du Québec (Source gouvernement).
  • Il en coûte environ 12 000 $ par enfant dans le réseau public, par élève au secondaire.
  • Dans les écoles privées, les parents assument 40 % des droits de scolarité de leur enfant, c’est-à-dire, une moyenne de 4500 $ par individu. (Voir ici tableau 1, page 13. Indexé pour 2017)


Une économie ?

Québec solidaire prétend qu’en coupant le financement public aux écoles privées, 50 % des 125 000 élèves ne pourraient encaisser cette hausse et s’inscriraient dans une école publique.

Sans aide gouvernementale, je m’excuse, mais beaucoup plus de parents n’auraient tout simplement plus les moyens d’envoyer leurs enfants dans ces écoles et n’auraient d’autre choix que de renoncer à ce choix. Est-ce 70 %, 80 % ou 90 % ? Je l’ignore, mais c’est certainement au-delà de 50 %.


Ceci étant dit, si le gouvernement se trouve à payer 100 % de la facture d’éducation au lieu du 60 % de 80 000 à 100 000 enfants supplémentaires, il est évident qu’au lieu d’avoir des économies, nous paierons collectivement davantage. En fait, 100 000 élèves de plus coûteraient 450 millions $ de plus. À ce montant, nous devons retrancher les subventions données aux écoles privées que nous ne verserions plus, c’est-à-dire (7500 $ x 25 000 élèves = 187,5 millions $).

De plus, est-ce que les écoles publiques actuelles ont la capacité d’accueillir 100 000 étudiants de plus à la prochaine rentrée ? Sinon, combien faudra-t-il investir pour agrandir les écoles ou pour en construire de nouvelles ?

Un choix individuel

Il est faux de prétendre que la majorité des parents qui font le choix de l’école privée sont tous des « riches ». Je connais plusieurs couples avec des revenus familiaux de 80 000 à 100 000 $ avant impôt qui ont fait ce choix. Ces parents, ils se serrent la ceinture, il renonce aux vacances d’été et aux petites sorties pour offrir à leurs enfants la meilleure éducation qui soit.

Comprenez-moi bien, je ne dis pas que les écoles publiques n’offrent pas une bonne qualité d’enseignement, mais l’encadrement des élèves y est en général supérieur dans les écoles privées, ne serait-ce que parce qu’il y a moins d’élèves à superviser. D’ailleurs, permettez-moi de vous souligner que je suis moi-même un produit de l’école publique.

Le modèle unique

Après le patriarcat [et patrimoine], c’est le mot privé qui fait hantise chez les solidaires. Ils ont un préjugé positif envers tout ce qui est étatique. Sans le privé, les écoles publiques auraient-elles ressenti de la pression pour développer des programmes à vocation comme le sport-étude, art-étude, ou encore les nombreux parcours internationaux et linguistiques ? Le secteur privé se distingue du public parce que pour avoir des clients, il se doit d’être performant sans quoi, les portes se fermeront.

Pourquoi un jeune politicien comme Gabriel Nadeau-Dubois voudrait-il empêcher des milliers d’enfants d’avoir accès à ce dont il a lui-même bénéficié au Collège Regina Assumpta de Montréal ? « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ».

L’État omniprésent, l’interdiction de tout ce qui priver et la création de monopoles gouvernementaux, c’est un peu ça la lente soviétisation du Québec. Jean-François Lisée n’a pas tort quand il parle du « Politburo ».
Voir aussi

Rappel : Les Québécois veulent des bons d’étude Sondage Léger : 55 % des Québécois (63 % des parents) se montrent très ouverts à la mise en place des chèques éducation, le gouvernement octroyant une somme fixe pour la scolarité de chaque enfant et laissant alors les parents choisir l’école publique ou privée qu’ils privilégient.

Bermude abroge le mariage de même sexe et le remplace par une union civile

L’abrogation du mariage de même sexe par l’île de Bermude serait une première dans le monde.


La législation remplaçant le « mariage homosexuel » par des « partenariats conjugaux » (des unions civiles) aux Bermudes a été promulguée par le gouverneur mercredi. Les critiques de cette loi l’ont qualifiée de recul sans précédent des droits civils sur le territoire insulaire britannique.

Le ministre de l’Intérieur Walton Brown a déclaré que la législation signée par le gouverneur John Rankin visait à équilibrer l’opposition au « mariage homosexuel » sur l’île socialement conservatrice tout en se conformant aux décisions des tribunaux européens [les vrais maîtres ?] qui garantissent la reconnaissance et la protection des couples de même sexe sur le territoire.

Le Sénat et la Chambre d’assemblée des Bermudes avaient adopté à une large majorité la loi en décembre et une majorité d’électeurs se sont opposés au « mariage homosexuel » lors d’un référendum.

« La loi vise à établir un juste équilibre entre deux groupes actuellement inconciliables aux Bermudes [et quelque part dans un tribunal non élu en Europe apparemment], en réaffirmant que le mariage doit être une union entre un homme et une femme tout en reconnaissant et en protégeant les droits des couples de même sexe », [...] Les couples dans une union civile officielle auront désormais des droits « équivalents » à ceux des couples hétérosexuels mariés, y compris le droit de prendre des décisions médicales au nom de leur partenaire, a indiqué Brown dans un communiqué publié par le gouvernement. Une demi-douzaine de « mariages de même sexe » ont été célébrés aux Bermudes depuis la légalisation de celui-ci par une décision de justice en mai 2017 et l’abrogation de celui-ci par la nouvelle loi [les tribunaux sont devenus les décideurs des questions de société, voir La Cour suprême du Canada : décideur politique de l’année 2014].

Source

Éthique et culture religieuse : imposture et manipulation

Joseph Facal a reçu un courriel d’un étudiant de secondaire cinq, dont il tait le nom.

Le jeune homme apprécie son professeur d’Éthique et culture religieuse, mais s’insurge, exemples à l’appui, contre les biais tendancieux contenus dans le manuel du cours.

Facal a souvent écrit que ce cours — non pas tel qu’il est enseigné par le prof X ou Y, mais tel qu’il a été voulu — est une imposture motivée idéologiquement.

Nous reproduisons le texte de M. Facal, le texte entre crochets est de ce carnet.

Endoctrinement

On part de l’idée juste selon laquelle les croyances religieuses sont un phénomène trop important pour ne pas être étudié à l’école.

Mais au lieu de l’étudier objectivement, comme on étudierait un régime politique ou un système économique, les manuels utilisés valorisent le religieux, toujours présenté de façon vertueuse, jamais examiné sous l’angle de la raison critique. [Notons une autre erreur : considérer que toutes les religions sont de même nature, sont également respectables et se valent.]

Le questionnement de la religion y est dépeint comme un manque d’ouverture, de respect, ou une atteinte aux libertés.

On ne dit rien ou presque du mal que l’on peut faire au nom de la religion. [On le dit peu, mais ce n’est pas absent. On ne dit pas non plus que l’athéisme au XXe siècle a causé des dizaines, voire des centaines, de millions de morts et de persécutés...]

Fondamentalement, le jeune se fait expliquer qu’il est bon de croire sans preuve et il est découragé de questionner cela, au nom du prêchi-prêcha de l’idéologie multiculturaliste. [C’est surtout le multiculturalisme qui motive le programme, pas la volonté de croire sans preuve. Pour les concepteurs du programme et leurs appuis politiques, il faut trouver une manière de garantir le « vivre-ensemble » dans un Québec que les partis politiques (PQ comme PLQ et même l’ADQ) veulent de plus en plus multiethnique et multiconfessionnel. Voir Démographie — En 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % à 13 % de la population.]

Ici, le manuel en cause est intitulé Tête à tête, édité par les éditions Grand Duc. [Ce n’est pas le pire...]

Dans le paragraphe sur le débat suscité par la charte des valeurs québécoises, la seule position évoquée est celle... d’Amnistie internationale. [Tous les manuels québécois sont approuvés par le BAMD, ils sont tous teintés de correctivisme politique. Voir Manuel d’histoire (1) — chrétiens intolérants, Saint Louis précurseur des nazis, pas de critique de l’islam tolérant pour sa part.]

On souligne lourdement que cet organisme lutte pour le respect des droits humains [de la personne] dans le monde et voyait dans la charte une atteinte à la liberté d’expression.

C’est tout, rien d’autre, sujet clos, prochain appel.

Plus loin, on dit que la France interdit les signes religieux dans les écoles. C’est suivi de la mention qu’au Québec, faire cela serait une pratique « discriminatoire ».

Vrai, mais il y a absence de toute mise en contexte et aucune présentation du raisonnement du législateur français.

Tout ce que l’élève doit retenir est : la France « discrimine », et c’est mal ; ici, on ne fait pas cela, et c’est bien.

Ailleurs, le manuel avance qu’il y aurait quatre attitudes possibles face au phénomène religieux : ouverture, intolérance, tolérance, indifférence.

L’« ouverture », c’est « faire des accommodements raisonnables ». Lesquels ? Quand ? Rien.

L’« intolérance », c’est « manquer d’intérêt [...] » pour la religion.

L’« indifférence », c’est « être agressif et imposer son point de vue ».

Du grand n’importe quoi, et malhonnête en plus.

Lucide

Le voile, lit-on, indispose ceux attachés à l’égalité hommes-femmes. Mais c’est immédiatement suivi de : « les raisons de le porter sont multiples et personnelles ». Bref, il ne faut pas juger.

Au cas où l’étudiant n’aurait toujours pas compris, on martèle encore qu’il serait « discriminatoire de l’interdire » en raison des chartes.

Combien reste-t-il de ces jeunes qui refusent de se faire laver le cerveau ?

Voir aussi

ECR : analyse d’un programme multiculturaliste et pluraliste normatif

Enseignante d’ECR déguisée en curé... enfin pas dans la Voix de l’Est

Guillaume Rousseau : Lien juridique entre cours ECR et multiculturalisme


Joëlle Quérin et « La face cachée du cours Éthique et culture religieuse »