mercredi 23 avril 2008

Mme Courchesne très libérale avec l'argent des contribuables pour imposer ses idées fixes


La Presse du 19 avril nous apprend que la ministre Courchesne a décidé d'envoyer un million de dépliants aux parents, une vidéo partiale en faveur du cours d'ECR et d'organiser de très nombreuses rencontres aux quatre coins du Québec. Plus de quatre cents « formateurs », payés à même nos impôts, sillonneront la province durant toute la prochaine année scolaire. « Il y aura un suivi très rigoureux. On va s'assurer que tout se passe correctement. » Il faut sans doute comprendre ce « correctement » comme voulant dire selon les désirs de la ministre et de ses experts habituels.

Le tout avec nos sous, pour imposer un cours dont la majorité des parents ne veut pas.

Pourquoi cette obsession pour empêcher tout choix en matière d'éducation morale et religieuse et imposer cette autre idée fixe de Mme Courchesne ?

Mme Courchesne pince-sans-rire

Mme Courchesne a tenté de disqualifier les parents croyants (catholiques, protestants et orthodoxes) et laïques qui s'opposent à son programme : « Ce sont des groupes qui se situent aux extrêmes qui réagissent en ce moment ».

D'une part, ces groupes représentent beaucoup de gens, plus de la majorité de la population d'ailleurs selon un sondage, il est donc amusant de voir la ministre essayer de les faire passer pour des extrémistes.

D'autre part, qui est l'extrémiste, qui ne veut en aucun cas tolérer la diversité et la possibilité d'un choix en la matière  si ce n'est le Monopole et Mme Courchesne, entêtement qu'elle exhibe si facilement dans d'autres dossiers ?

Les écoles sont désormais laïques

Mme Courschesne poursuit en insistant sur le fait que les écoles sont désormais laïques. « Nous avons fait un choix de société. C'est la loi. Nous n'avons plus le droit d'enseigner la religion à l'école. Nous n'allons quand même pas invoquer la clause nonobstant indéfiniment ! »

Première remarque&thinsp: il existe encore des écoles confessionnelles privées, subventionnées ou non, au Québec. Elles sont malheureusement soumises aux mêmes diktats du Monopole de l'Éducation.

Et puis qui est ce « on » ? Cette laïcisation s'est faite sans débat public. Lire Gary Caldwell pour voir comment cette laïcisation a été imposée tout en prétendant réunir les principaux acteurs (soigneusement sélectionnés). Gary Caldwell le disait déjà : « alors que partout ailleurs en Occident on diversifie l’école, ici, le rapport Proulx veut tout uniformiser et accroître le monopole de l’État. Alors qu’ailleurs on cherche des formules pour des services meilleurs et plus variés, ici on réduit le financement de l’école privée même si on sait qu’elle est d’intérêt public. »

Naïveté iréniste comme seule foi de la ministre

Il faut bien avouer que Mme Courchesne est parfois très touchante tant semblent sincères et fréquentes sa naïveté et sa foi iréniste. C'est ainsi que la ministre du Monopole écrira elle-même une lettre à tous les parents, en août, pour leur expliquer ce programme, « qui marque un tournant très significatif dans notre histoire ». Trompettes et fanfare ici ! Elle devait ajouter de manière ingénue : « Quand on sait, on accepte. Quand on ne sait pas, on se méfie », dit-elle.

Cette sentence à l'emporte-pièce est bien sûr battue en brèche par la réalité : des communautés qui connaissent bien les préceptes religieux, philosophiques ou même linguistiques de leurs adversaires s'opposent fréquemment. Pire, parfois les luttes les plus cruelles sont justement celles qui opposent des sectes d'une même religion qui s'affrontent sur des points de détail que le spectateur étranger à ces querelles ignore même ! C'est ainsi que les chiites s'opposent souvent aux sunnites. Les musulmans connaissent bien les principes religieux des juifs, ils sont pourtant le plus souvent des frères ennemis ! Est-ce que les musulmans de France sont mieux intégrés à la France — et plus tolérants envers le christianisme — parce qu'ils vivent depuis des décennies en France ? La chose est loin d'être certaine, car on assiste plutôt à une radicalisation de l'islam comme s'il s'agissait justement de lutter contre l'Occident que ces musulmans connaissent justement mieux qu'auparavant et de se distinguer alors que la mondialisation augmente  !

Novlangue au Monopole : le mot athée désormais tabou

Le Journal de Montréal du 19 avril nous apprend que les élèves du cours d'ECR n'entendront pas prononcé le terme d'« athéisme », car le Monopole de l'Éducation aurait jugé ce mot trop « négatif » pour les jeunes oreilles. Ou s'agit-il plutôt de ne pas effrayer — pour l'instant — les parents croyants, le temps d'imposer le programme sans trop de résistance ?

Le Ministère en serait venu à la conclusion que le mot athée était tabou après avoir consulté 18 experts universitaires. Il faudrait donc user de circonlocutions pour enseigner la même chose :

« On pourra parler de gens qui donnent un sens à leur vie sans avoir de croyance religieuse. On pourra dire que ces gens n'ont pas de religion, mais le mot athée ne sera pas dans les manuels car il est tabou », signale Denis Watters.

Ministre Courchesne catégorique — quelle surprise !

Le 18 avril, Michelle Courchesne a pourtant été catégorique : l'époque des cours religieux est révolue, et toutes les écoles — y compris les écoles confessionnelles — sont obligées par le Monopole d'adhérer au nouveau régime pédagogique et devront donner le cours d'éthique et culture religieuse.

Marche à Sherbrooke le 3 mai contre l'imposition du cours dit d'éthique et de culture religieuse

Une marche se tiendra à Sherbrooke le 3 mai pour dénoncer l'imposition du cours d'éthique et culture religieuse et réclamer la liberté de choix .

Le Québec est le seul endroit dans le monde où un cours à saveur multireligieuse est imposé à sa population. Pour la CLE, une coalition multiconfessionnelle pour la liberté en éducation, il s’agit d’une violation patente et gravissime de la liberté de conscience et de la Convention internationale des Droits de l’Homme.

À la suite du rejet récent (avril 2008) par le MLQ (Mouvement laïc du Québec) du cours imposé par le Monopole de l’Éducation, il appert que 95 % de la population du Québec, par la voix de ses institutions religieuses et philosophiques, rejettent maintenant ce cours forcé par l’État. Tous maintenant commencent à comprendre qu’il ne s’agit pas d’une simple affaire de religion ou d’éthique, mais de la perte d’un droit fondamental de la liberté de conscience de toute personne humaine (athées ou croyantes).

LIBERTÉ DE CONSCIENCE

Marche à Sherbrooke

Samedi le 3 mai 2008 à 13 h 30

Rassemblement devant l’Hôtel Delta ; 2685, rue King Ouest

Départ : 13 h 45 sur la rue King

Retour : 14 h 10 à l’Hôtel Delta

Brefs discours, remise de demandes d’exemption du cours, pétitions

Fin du rassemblement vers 14 h 40

Vous avez le droit de choisir !

infos<arrobe>coalition-cle.org   Tél. : 1-888-839-6236   www.coalition-cle.org

Le Monopole s'entête : les ratés deviennent de plus en plus évidents

Selon La Tribune de Sherbrooke, les ratés deviennent de plus en plus évidents dans le dossier du nouveau programme d'histoire concocté par le Monopole de l'Éducation dont on sait à quel point il est grevé de toutes les tares du prêt-à-penser politiquement correct le plus navrant et si prévisible.

Les évaluations seraient difficiles à mettre en pratique, le matériel tarderait à arriver... Pour certains enseignants au secondaire et pour la présidente du Syndicat de l'enseignement de l'Estrie (SEE), Sylvie Simoneau, les élèves constitueraient une « génération sacrifiée ».

Les bases manquent, les ambitions sont universitaires
« Enseignant en histoire de troisième secondaire à l'école du Phare, Jacques Noiseux ne mâche pas ses mots lorsqu'il parle du programme d'histoire, d'approche par compétence et d'évaluations. Des exemples de compétences? "Interroger une réalité sociale dans une perspective historique", répond-il.

"Je pense qu'on pourrait être plusieurs adultes ici et se demander ce que c'est dans la réalité. On parle de développement de compétences disciplinaires chez des jeunes qui ont 13, 14, 15 ans et je ne pense pas que l'objectif soit d'en faire des historiens", lance-t-il en soulignant que les compétences au curriculum s'avèrent ardues.

[...]

Aux yeux de M. Noiseux et de son collègue, Benoît Dionne, enseignant en histoire en quatrième secondaire, les élèves de troisième secondaire n'ont pas les notions, en termes de connaissances et de contenus, pour aborder plusieurs concepts qui leur sont présentés. Ils estiment également qu'à la fin de l'année le programme sera charcuté de certaines réalités sociales que les enseignants n'auront pas pu présenter en classe. »
Augmentation des échecs, difficulté d'évaluation dans toutes les matières
« "Ce qu'on constate, avec le nouveau programme, je vois qu'il y a plus d'élèves en échec que j'en avais dans les anciens programmes", soutient M. Noiseux.

Enseignant en éthique et culture religieuse, François Fortin souligne que le problème d'évaluation est un problème pour toutes les disciplines.

De l'avis de Mme Simoneau, on peut maintenant voir les ratés de la réforme; fréquemment, dit-elle, les élèves n'ont pas les acquis nécessaires »
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On frappe un mur

La présidente du SEE conclut par « On frappe un mur au niveau des ratés de la réforme », estime-t-elle en ajoutant que de la façon dont elle a été appliquée, ça ne fonctionne pas.

Entêtement et manque de prudence

Rappelons que la ministre du Monopole de l'Éducation, Mme Michelle Courchesne, a déjà refusé de retarder l'application du renouveau pédagogique en quatrième et cinquième secondaire.

Espagne — Victoires pour les objecteurs de conscience au cours d'Éducation civique

Suite du feuilleton espagnol et de l'imposition par le Parti socialiste d'un nouveau programme d'Éducation civique qui heurte tant d'Espagnols.

Le 4 mars, la Cour supérieure de justice d'Andalousie (CSJA) a donné raison à des parents de Bollulos del Condado (province d'Huelva) qui envisageaient de réclamer pour leur enfant l'objection de conscience au programme d'Éducation civique (EC). Une résolution du gouvernement régional andalou leur avait refusé le droit à cette objection, mais les parents en avaient appelé au Tribunal supérieur régional. La décision de la Cour des contentieux administratifs de la CSJA reconnaît finalement qu'il « existe bien un droit à l'objection de conscience qui s'exerce pour la protection des droits indiqués. »

Le jugement établit qu'un enfant peut ne pas suivre le programme et demeure exempté de l'examen correspondant. Le tribunal fonde son jugement sur la jurisprudence de la Cour suprême, du Tribunal constitutionnel et sur les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme. Il souligne également que l’objection de conscience « fait partie intégrante du droit fondamental à la liberté idéologique et religieuse reconnue par l’article 16.1 de la Constitution espagnole et, comme l’a indiqué cette cour à diverses reprises, la Constitution s’applique directement, plus particulièrement en matière de droits fondamentaux ». La CSJA considère « raisonnable » le fait que les parents puissent désapprouver une partie du programme, pour des raisons philosophiques ou religieuses, car les objectifs dudit programme tel que stipulés dans la Loi organique 2/2006 consistent «  à former les jeunes citoyens à des « valeurs communes ». De surcroît, les arrêtés royaux 1631/06 et 1513/06, qui précisent les enseignements minimaux, font usage de concepts indubitablement idéologiques ou religieux comme la morale, la conscience morale et civique, l'évaluation morale, les valeurs ainsi que les conflits sociaux et moraux. »

Les représentants du gouvernement d’Andalousie ont déclaré qu’ils ne changeront pas de politique en ce qui a trait au programme controversé et en ce qui concerne leur manque de respect des objecteurs. Ils ont également affirmé qu’ils porteraient la décision de la CSJA devant la Cour suprême.

Le 12 mars, la CSJA a également prononcé un arrêté par lequel il suspend préventivement l’obligation d’assister aux classes d’Éducation civique pour un élève de La Carolina (province de Jaén). Avec ces deux dernières décisions, voilà déjà quatre décisions de la CSJA contraires au programme d'Éducation civique que désire imposer le Parti socialiste espagnol.

La ministre de l’Éducation de la Communauté madrilène, Lucia Figar, a pour sa part déclaré que toutes les objections de conscience au programme d’EC seraient acceptées à Madrid et qu’elle déclarera « exempts de suivre le programme et de passer l'examen correspondant » les élèves qui craignent ce programme.

À Madrid, comme dans tous les gouvernements régionaux gouvernés par le Parti populaire [droite], le programme d’EC ne sera enseigné qu’à partir de l’année scolaire prochaine. Dans l’attente de décisions judiciaires plus définitives, les communautés de Murcie et de Valence désirent également laisser le choix aux parents.

Le texte du jugement au complet ici (en castillan).