mardi 5 juillet 2022

Le Scrabble exclut des mots pour être plus « inclusif »

 

On parle d’un petit séisme dans le monde de la compétition de ce célèbre jeu de société. Mattel, société éditrice du Scrabble, a décidé de retirer 400 mots de la liste officielle des mots autorisés dans la version anglo-saxonne du jeu.

Ce sont tout d’abord les insultes raciales, homophobes ou contre les personnes âgées qui ont été supprimées. Cette décision intervient à la suite des récentes manifestations mondiales contre le racisme qui ont notamment suivi la mort de l’Américain George Floyd. L’idée de fond énoncée par les propriétaires du jeu est d’essayer d’être «plus inclusif» en retirant de l’espace de la compétition des paroles «offensantes» à l’encontre des minorités. Mais certains mots bannis paraissent surprenants.

Des suppressions «incongrues» voire «insignifiantes»

Certains termes dépourvus de toute connotation offensante ont aussi été supprimés, laissant de nombreux joueurs perplexes. C’est le cas par exemple du mot «jésuitique» qui se rapporte simplement à l’ordre religieux fondé par Saint Ignace de Loyola en 1534 et qui pouvait rapporter jusqu’à 200 points dans une partie de Scrabble.

Pour M. Maitland, chroniqueur au Spectator, la communauté du Scrabble condamne «unanimement» cette réforme des règles du jeu. Ce choix jugé «incongru» par les joueurs interrogés et la mesure dans son ensemble «insignifiante». Les mots juifs et papistes sont également « retirés ». Si l’utilisation de mots connotés et offensants à l’égard des minorités est à éviter, conviennent certains joueurs, il n’en reste pas moins que ces termes existent. Le chroniqueur l’écrit ainsi: «On ne peut désinventer les mots.» Et de préciser les paroles de Darryl Francis, co-rédacteur de la liste des mots autorisés au Scrabble de 1980: «Les mots ne deviennent des insultes que lorsqu’ils sont utilisés dans une intention dérogatoire». Or, le Scrabble est censé être un espace neutre.

 

Liste de mots « retirés » (quelques termes traduits en français quand le mot est de la même famille)

termes d'argot pour désigner les Autochtones, baldie, baywop, baywops, boche, boches, bogtrotter, bogtrotters, bohunk, bohunks, bubba, bubbas, buckra, buckras, bumboy, bumboys, butches, termes offensants pour les femmes latino-américaines, coloureds, coloureds, crip, crips, crumblies, culchie, culchier, culchies, culchiest, culshie, culshier, culshies, culshiest, c ***, c ****, termes très offensants pour les personnes à la peau foncée, terme très offensant pour les lesbiennes, dogan, dogans, variations de l'insulte homophobe f*****, fatso, fatsoes, fatsos, gadje, gadjo, ginzo ginzoes, insultes offensantes signifiant 'non-juif', barbe grise, barbes grises, barbe grise, barbes grises, gringa, gringas, gringo, gringos, haole, haoles, hicksville, hicksvilles, honkey, honkeys, honkie, honkies, honky, hos, hunkey, hunkeys, hunkie, hunkies, jailbait, jailbaits, jésuite, jésuitique, jésuitique, jésuitiquement, jésuitisme, jésuitismes, jésuites, jésuite,  juif, jigaboo, jigaboos, kanaka, kanakas, les, lesbo, lesbos, leses, lez , lezzes, lezzie, lezzies, lezzy, mick, micks, mulâtre, mulâtres, nance, nances, nancier, nancies, nanciest, nancy, le mot en N et autres variantes, non papiste, non papistes, ofay, ofays, papisme, papismes , papist, papistic, papistries, papistry, papists, pepsi, pepsi, picaninnies, picaninny, piccaninnies, piccaninny, pickaninnies, pickaninny, pickney, pickneys, polack, polacks, pommie, pommies, pommy, poncey, poncier, ponciest, poncy, poofier , poofiest, poufs, pooftah, pooftahs, poofter, poofters, poofy, poontang, poontangs, poove, pooves, poperies, papauté, popishly, raghead, ragheads, redneck, rednecks, schvartze, schvartzes, schwartze, schwartzes, sheeney, sheeneys , sheenie, sheenies, shegetz, shemale, shemales, shicksa, shicksas, shiksa, shiksas, shikse, shikseh, shiksehs, shikses, shkotzim, diverses insultes raciales pour les noirs, skimo, skimos, spaz, spazz, spazzes, insultes ethniques pour les sud-américains, Peuple américain, termes très offensants pour les femmes autochtones d'Amérique du Nord, vendu, vendus, wetback, wetbacks, whiteys, whities, insultes racistes w** et ses variantes, insultes juives hautement offensantes.

Sources : Le Figaro, The Spectator, Daily Mail, New York Post

Brève : apprendre les échecs n'améliorerait les compétences ni en maths, ni en lecture, ni en science

Une étude britannique n’observe aucun effet de l’enseignement des échecs auprès de 4000 enfants sur leurs résultats à des tests de mathématiques, de lecture ou de sciences.

Plus précisément, l’étude ne trouve aucune preuve d’un impact durable de l’enseignement des échecs sur les résultats des enfants aux tests de mathématiques, de lecture ou de sciences. Cela vaut pour divers sous-groupes (garçons, filles, enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés) et pour l’ensemble de l’échantillon.

Ce résultat doit bien sûr être interprété à la lumière des limites de l’étude. Premièrement, il est important de souligner que l’objectif de cet essai visait uniquement les résultats scolaires des enfants. Pourtant, l’enseignement des échecs (et plus généralement les jeux exigeants sur le plan cognitif) peut avoir un certain nombre d’avantages supplémentaires importants, notamment des impacts potentiels sur la confiance en soi et les compétences non cognitives des enfants. Il peut également procurer aux enfants un avantage de consommation — le plaisir de jouer. Deuxièmement, bien que l’étude ait pris des mesures pour étudier la validité externe de ses résultats, on ne peut en toute rigueur généraliser ses conclusions à d’autres zones géographiques (par exemple, à d’autres pays) ou à différents groupes d’âge (par exemple, les élèves plus jeunes ou plus âgés).

Malgré ces limitations, les auteurs pensent que leurs conclusions ont des implications plus larges.

Il y a actuellement beaucoup de battage médiatique autour de l’impact que les jeux exigeants sur le plan cognitif peuvent avoir sur la réussite scolaire des jeunes, sur la base de quelques études faites à relativement petite échelle ou corrélationnelles qui ont trouvé des résultats positifs. Les échecs sont un excellent exemple, celui où beaucoup perçoivent qu’il y a un avantage positif, et où (à première vue) il semble y avoir une base de preuves raisonnable. Cependant, les auteurs disent que leur analyse a montré qu’une fois que l’on gratte sous la surface et que l’on utilise un plan de recherche rigoureux fourni à de nombreux élèves à grande échelle, les fondements derrière les affirmations d’un impact causal important de ces jeux sur le niveau d’instruction ne semblent pas aussi solides que cela a pu déjà être suggéré.

Les auteurs pensent également qu’on exagère l’influence de nombreux autres jeux exigeants sur le plan cognitif, en particulier les jeux vidéo, où il y a actuellement beaucoup de battage médiatique.

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