mardi 5 janvier 2010

Réactions du milieu multiculturel dans les colonnes du Devoir

Le Devoir a publié deux lettres d'opinion assez médiocres et unanimement en faveur du cours d'éthique et de culture religieuse et contre les jeunes chercheurs « nationalistes » qui s'opposent à ce programme obligatoire dans lequel ils voient un cours d'Accommodements multiculturels 101.

Le premier article est le fait de Mariam Hassaoui, chargée de cours et doctorante en sociologie (une « étudiante » comme diraient avec un certain mépris les détracteurs de Joëlle Quérin). Un texte peu nuancé qui fait l'éloge du cours ECR et qui agite le spectre de la démographie déficiente des Québécois et de la présence de plus en plus importante d'immigrants pour imposer le dialogue multiculturel et changer le Québec. Voilà qui va rassurer les gens.

Le second article est d'une dame du département de sociologie de l’Université Laval qui signe une réplique au « Devoir de philosophie » de Mathieu Bock-Côté.

Les commentaires dans les deux cas sont assez intéressants : les lecteurs du Devoir ne sont pas tous dupes et notent bien la superficialité et la nature personnelle des « réfutations » publiées par Le Devoir.

À lire aussi le billet de Carl Bergeron sur le deuxième article :
[...]

Il faut lire ce texte froidement. On n’en sera que plus à même de constater qu’il ne discute rien sur le fond et n’argumente pas : il se contente bien au contraire, avec un fiel sans esprit, d’attaquer la réputation et la légitimité de l’adversaire. Si nous avons là un exemple du fameux “dialogue” que les multiculturalistes veulent imposer à la société, et singulièrement à travers l’éducation des enfants, nous voilà prévenus.

[...]

Elle écrit “Rien”, comme si cela devait suffire, et comme si le débat lancé — de façon fort civilisée et intelligente d’ailleurs — par Bock-Côté ne résidait pas, précisément, dans la falsification de la tradition libérale par les multiculturalistes.

Bock-Côté, dit-elle, se positionne du côté des nostalgiques d’un État inféodé à l’Église catholique, quand il reproche notamment au ministère de l’Éducation d’avoir «fait parvenir aux écoles un nouveau calendrier interculturel où Noël était noyé parmi une série d’autres fêtes religieuses».

Voilà un raisonnement spectaculaire. Et c’est la même universitaire qui se permet d’inviter son adversaire à reprendre des cours de baccalauréat (donnés par elle, sans doute, puisqu’il s’agit de “penser comme il faut”).

[...]

[S]elon la dame, rejeter l’idéologie multiculturaliste de l’idéocratie serait être “réactionnaire” et vouloir l’inféodation de l’État à l’Église… Et moi qui croyais que c’était déjà le cas, avec l’inféodation de l’État québécois à la nouvelle Église multiculturaliste ! Mais peut-être y a-t-il eu confusion. Je dois admettre que je n’ai jamais suivi de cours de baccalauréat en sociologie ; peut-être, pour cette raison, la logique profonde de ce raisonnement m’échappe-t-elle. Pour ma part, je n’y vois qu’une tentative de diaboliser l’adversaire et de l’exclure de l’espace public.

On ne peut aussi s’empêcher de noter l’appel à l’expulsion institutionnelle en fin de texte :
En voulant se positionner comme seul défenseur du peuple et en mettant tous les intellectuels dans le même panier, Bock-Côté fait montre d’une prétention pour le moins risible, en tout cas inquiétante, discréditant notamment l’établissement au sein duquel il étudie en ce moment et qui lui décernera — probablement — son diplôme.
Ah ! qu’il est bon de vivre dans un régime de terreur idéologique ! Nous voilà donc, de nouveau, face au désormais classique “signal” de stigmatisation et d’expulsion. On s’en doute, cette honorable dame de la nomenklatura est moins préoccupée par la réputation de l’institution que par l’accession à la carrière.






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France — Discrimination positive dans les grandes écoles

Les grandes écoles françaises sont des établissements publics d’enseignement supérieur qui recrutent leurs élèves par concours (le bac ne suffit pas) et assurent des formations de haut niveau. On les décrit parfois comme des universités d'élite. Les candidats passent généralement deux ans dans des classes préparatoires pour la plupart publiques qui sélectionnent sur dossier et recommandations après le baccalauréat, avant de présenter aux concours écrits et oraux des grandes écoles.

Le gouvernement Sarkozy veut imposer que 30 % des places dans ces grandes écoles soient réservées à des boursiers sans qu'ils ne doivent réussir les concours obligatoires. La Conférence des grandes écoles désapprouve ce quota de 30 %, car il pourrait entraîner une baisse de niveau. Yazid Sabeg (à gauche), Commissaire à la Diversité et à l’Égalité des chances, s’est élevé contre ce refus et rappelle que « l’ouverture sociale » est une des priorités de la politique éducative.




Le chroniqueur Éric Zemmour commente le dossier, Zemmour est fils d'un ambulancier et d'une femme au foyer sépharades






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