dimanche 31 août 2008

« La théologie est un procédé qui permet de garder les agnostiques au sein de l'Église »

Alors que le gouvernement du Québec brandit la menace de sévir contre les parents qui refusent qu'on impose le cours d'ECR à leurs enfants, il nous est apparu important de détendre l'atmosphère.

Pour une fois (ou deux) en anglais, une vidéo tirée de la série télévisée satirique britannique des années 80 Yes, Prime Minister. Cet extrait traite de la nomination d'évêques soi-disant modernistes (athées dans ce cas-ci) et de la foi des théologiens.

Jim Hacker est le Premier ministre, Sir Humphrey est « Cabinet permanent secretary », un genre de sous-ministre inamovible qui représente la véritable continuité de l'État et de la fonction publique dans la série, il est le conseiller des Premiers ministres.

Agnostiques contre le volet culture religieuse envisagent de retirer leurs enfants du cours d'ECR

Nous reproduisons ci-dessous une lettre ouverte envoyée par des parents qui se disent agnostiques et qui s'opposent au cours d'ECR tel qui va être enseigné à leurs enfants.

Bien que nous ne souscrivons pas avec la notion de laïcité fermée (de laïcisme) de ces parents, pas plus qu'à leur caricature de la religion (les idéologies athées sont au moins aussi belligènes que les religions en général), nous pensons qu'un pays épris de liberté doit prendre en compte leurs convictions en tant que parents face à un État qui désire imposer à tous les enfants ce qu'il a décidé être bon pour ceux-ci quoi qu'en pensent leurs parents.

Quand l'État québécois va-t-il cesser de croire que les enfants de ses citoyens lui appartiennent ?
« 
À Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport

Depuis maintenant dix ans, nos trois enfants qui fréquentent présentement les niveaux primaire et secondaire ont suivi le cours d'enseignement moral. Nous nous affichons auprès d'eux comme agnostiques et nous leur expliquons les fondements de ces choix. Nous percevons les religions comme étant à la source des guerres et des conflits mondiaux, et défendons une vision scientifique qui correspond à la réalité.

C'est pourquoi nous nous opposons à l'incursion des dogmes religieux sur la place publique, ainsi qu'à la dimension d'enseignement obligatoire de ceux-ci à l'intérieur du nouveau cours d'Éthique et culture religieuse.

Nous pensons que l'école se doit d'être un lieu de transmission des connaissances qui doivent faire consensus. Nous préconisons donc que l'espace public doit être protégé des croyances. La tolérance minimale commande que toute manifestation d'une quelconque religiosité doit se faire dans le privé et dans les temples, et ce, sans dimension obligatoire ou coercitive de quelque nature que ce soit.

Nous avons constaté que le volet éthique du nouveau programme ECR exerce une continuité avec le cours de morale. Il est également soutenu que l'élève verra enrichir sa réflexion et ses connaissances en échangeant des idées et en discutant avec les autres, cet objectif est très bien rempli avec le volet éthique.

Cependant, le volet culture religieuse comporte des vices et des fondements biaisés, puisqu'il élude totalement la réalité scientifique et vise plutôt à justifier le bienfondé et la nécessité des religions dans la société. Dans le nouveau programme, il est aussi soutenu que les responsabilités de l'école et des églises, en matière d'éducation, sont clairement partagées; pourquoi alors proposer un cours sur les cultures religieuses obligatoire ? De mettre en perspective les différences idéalistes, rites et croyances des différentes religions ne nous apparaît pas une responsabilité éducative nécessaire ou utile.

En tant que société laïque, nous proposons donc de maintenir le cours d'enseignement moral qui sied parfaitement à la croissance personnelle d'un enfant du primaire et du secondaire. Le nouveau cours sur la culture des religions ne devrait pas être obligatoire car nous jugeons que cela va à l'encontre de la Charte québécoise des droits et libertés et des valeurs des familles qui ne croient en aucune religion. Nous pensons que la reconnaissance des différents dogmes avec leurs lots d'incongruités n'amène certainement pas un esprit à devenir critique ni à développer un raisonnement empreint d'intelligibilité et de réalisme.

Si le programme d'Éthique et culture religieuse devait néanmoins demeurer obligatoire pour la rentrée 2008, nous exigeons que nos enfants en soient retirés et qu'ils aient le choix d'un cours optionnel au secondaire ou qu'il leur soit possible d'assister à un autre cours en remplacement au primaire.

Nous espérons que cette demande ne perturbera pas le cheminement scolaire de nos enfants. Nous vous prions de vraiment considérer le bien de l'élève ainsi que le choix des parents !

Sylvie Hamelin M.Éd.
Marco DeRossi B.Sc.
Sainte-Thérèse »