jeudi 21 décembre 2023

Suède : « Nous avons fait trop de numérique »

La Suède s’est longtemps enorgueillie de ses salles de classe numériques. Mais les critiques sont désormais nombreuses. Le gouvernement suédois met en garde contre une forte baisse des compétences d’apprentissage et souhaite voir davantage de livres dans les écoles.

Écolières suédoises redécouvrent les manuels scolaires

Avant d’aller en classe, il faut dire bonjour et déposer son téléphone portable ! Les enfants de 4e année de l’école Lövestad de Sjöbo, dans le sud de la Suède, placent leur téléphone intelligent dans une petite boîte en bois que l’enseignante Madelen Sevedsson enferme ensuite dans une armoire avant le cours. Le fait que les élèves de quatrième année aient déjà un téléphone n’est pas inhabituel en Suède. Les enfants ne portent pas non plus de lourd cartable. En effet, ils travaillent en classe avec des ordinateurs portables ou des tablettes numériques. Madelen Sevedsson montre aux enfants son nouveau livre de mathématiques. « Je vous le donne d’abord pour que vous puissiez le regarder tranquillement. Feuilletez-le, vous verrez. Il est tout neuf ! » De vrais livres en classe — après presque quatre ans d’école, c’est la première fois pour ces enfants de l’école Lövestad dans le sud de la Suède. Jusqu’à présent, ils ont travaillé presque exclusivement avec des ordinateurs portables en cours de mathématiques. Après quelques minutes déjà, l’élève Inès remarque les premières différences. « Il y a plus de descriptions. Nous n’avions pas cela sur l’ordinateur portable. Mais maintenant, je dois lire moi-même. Avant, c’était l’ordinateur qui lisait les devoirs ».

Un virage à 180 degrés

Feuilleter à nouveau de vraies pages. Un revirement s’amorce lentement dans de nombreuses salles de classe suédoises. En effet, même les élèves de l’école primaire y ont reçu pendant des années un enseignement presque exclusivement numérique. Ce n’est qu’il y a cinq ans que l’autorité scolaire a recommandé dans une directive nationale d’utiliser des outils pédagogiques numériques comme les ordinateurs portables ou les applications. Cela a également entraîné des inconvénients, explique Jeanette Wiberg, enseignante à l’école primaire. « La vitesse de lecture, le vocabulaire et la compréhension de la lecture ont globalement diminué chez les élèves. Nous pensons que c’est parce que nous avons trop fait de numérique ».

Reportage en allemand d'où est tiré ce billet

Source : ARD

Militant LGBTQ2SAI+ en classe, le cas d'« adelphe »

Dans la courte vidéo ci-dessous, un militant LGBTQ2SAI+ « explique » à des élèves québécois en classe qu’« en langage [sic] français on a des termes non genrés qu’on n’utilise plus vraiment qui sont [?] populaires, j’ai appris qu’on a le mot “adelphe”, c’est l’équivalent de l’anglais “sibling” qui est comme frère et sœur, mais de manière non genrée, c’est plus général. » 

Autrement dit son frère ne doit plus dire « mon frère » pour parler de ce militant qui se dit non binaire, mais « mon adelphe » (terme cependant masculin en français).

Cette tirade n’est pas claire, le mot « adelphe » serait-il un de ces « termes non genrés qu’on n’utilise plus vraiment » ? Qui serait ou ne serait plus populaire ? 

S’il est vrai que le mot adelphe est vieux, il n’a jamais été populaire bien au contraire, c'est un terme didactique très rare.

En outre, il n’avait jusqu’à récemment pas le sens que lui donne ce militant devant les élèves.
On doute que l’enseignant ait précisé par la suite les choses.

Son sens original est simplement « frère » en grec. Voir la comédie Les Adelphes de Térence. Cette pièce de théâtre inspira notamment L’École des maris de Molière. Dans cette pièce, deux frères, Eschine et Ctésiphon, sont éduqués l’un d’une manière stricte et autoritaire, l’autre de façon plus libérale ou laxiste. 

On retrouve la même racine dans le nom de la ville de Philadelphie, c'est-à-dire la ville de l'amour fraternel (The City of brotherly love en anglais, pas The City of sibling love) dont la devise est « Philadelphia maneto », soit « Que l'amour fraternel demeure ».

Le Trésor de la Langue française (qui a la vertu de ne plus être mis à jour et échappe ainsi aux réécritures par des lobbies) indique :

Qui est frère issu de la même mère.

« Les fils d’une même mère étaient seuls de vrais frères  (amadelphes ou adelphes [...])» (citation de Renan,
Hist. du peuple d’Israël, t. 1, 1887-1892, p. 19.)

Remarque : Ce sens n’est enregistré dans aucun des dictionnaires consultés ; il est directement emprunté au grec. […] Le mot comble une lacune du vocabulaire français, utérin, employé pour désigner une commune origine maternelle, signifiant en même temps « mais de père différent », ce que ne suppose pas adelphe.

En grec, ἀδελφός est le frère, ἀδελφή la sœur. Le pluriel ἀδελφοί qui signifie « frères » peut à l'occasion englober quelques sœurs dans un groupe (comme en français quand on dit « mes très chers frères » à l'église, chose que les féministes désapprouvent).

La définition « asexuée » qu’en donne cet intervenant militant en classe (pourquoi y est-il invité ?)  est celle détournée récemment par les LGBTQ2SAI+ et plus particulièrement les milieux non binaires pour qui la déconstruction du sexe et du genre est au cœur de leurs revendications.

Miniature illustrant les Adelphes de Térence


Le complotisme chic à la télé publique française

Le climat « rance » autour de l'immigration serait fabriqué par « le complexe médiatico-sondagier ». Le tout asséné sans complexe avec l'approbation du présentateur à la télé publique française. La preuve de ce « complexe » c'est que « c'est pas un hasard » si un (1!) sondeur conseillerait le RN.

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L'université Harvard, un asile psychiatrique à ciel ouvert ? (satire) [m à j]

Mise à jour aux accusations de plagiat dans la thèse de doctorat de la présidente diversitaire de Harvard.
 
Pour l'université Havard, relayée par le New York Times, il ne s'agit pas de nombreux cas de plagiats, mais de « langage duplicatif ».





Il s’agit d’une fable satirique imaginée par Samuel Fitoussi. À partir de faits souvent réels.

Marc a 17 ans, c’est un adolescent heureux, équilibré et intelligent, que tout destine à une vie réussie. Malheureusement, tout va basculer : il sera admis à Harvard.


Tout commence lorsqu’il découvre, surpris, qu’il doit soumettre au jury d’admission non seulement une lettre de motivation, mais aussi un texte prouvant son « engagement en faveur de la diversité ».
Il consulte les bonnes pratiques : il doit prouver qu’il rendra le campus « plus inclusif et équitable », qu’il connaît « les obstacles et l’oppression auxquels sont confrontées les identités marginalisées » et qu’il maîtrise les notions de « préjugés implicites, privilège, colonialisme, racisme systémique et hétéropatriarcat (1) ». En rédigeant sa lettre (avec un peu d’aide de CHATGPT), il commence à s’éveiller : le monde n’est pas tel qu’il le pensait ; sous des interactions sociales en apparence anodines se cachent souvent des rapports de domination. Il apprend ensuite qu’il peut choisir de ne pas révéler au jury le résultat qu’il obtiendra au SAT (équivalent du bac). En effet, puisqu’en moyenne, les Blancs, les Asiatiques et les Noirs n’obtiennent pas les mêmes scores, Harvard a jugé qu’il s’agissait d’un examen raciste. [Jusqu’à au moins 2026] Chouette : Marc n’avait jamais aimé travailler. Il décroche scolairement.

Il ne lui reste plus qu’à répondre à un questionnaire administratif.

Un ami lui a filé un tuyau : pour maximiser ses chances d’admission, se faire passer pour une femme noire lesbienne.

Il entre à Harvard.

Sur le campus, il vit en septembre quelques-unes des meilleures semaines de sa vie. Il fait de l’aviron tous les matins, noue une relation amoureuse avec une fille sublime et lance une entreprise qui décolle. Mais, au début du mois d’octobre, il mégenre une élève (il l’appelle « elle », alors qu’elle se sent « iel »). Il est convoqué par Mme Stokes, membre de l’administration, coordinatrice « diversité et inclusion (2) », qui l’interroge : sa passion pour l’aviron, symptôme de masculinité toxique, ne serait-elle pas le signe d’une dysphorie de genre ? Marc est perplexe. Et s’il était, au fond, une femme ? Il s’interroge : il n’apprécie pas la Formule 1, n’aime pas particulièrement s’occuper du barbecue (il a même un peu peur des flammes), préfère le rosé au vin rouge. La semaine suivante, il entame un traitement hormonal pour changer de sexe. Marc devient Marcia. Marcia remplace l’aviron par des séances de discussion sur la charge mentale, l’entrepreneuriat par des rendez-vous quotidiens chez le psychologue du campus, et sa copine par une relation polyamoureuse avec un trouple de non-binaires en non-mixité transgenre.

En cours de littérature, Marcia découvre que les romans qu’on l’obligeait à lire sont écrits par des auteurs problématiques (à partir de l’an 1614, Shakespeare était un mâle blanc de plus de 50 ans) et véhiculent des stéréotypes datés : tant mieux, c’étaient en général de gros livres, écrits tout petits, assez prise de tête. Marcia se lie d’amitié avec Jennifer, une étudiante noire avec qui elle fait les quatre cents coups (exiger, au nom du principe de précaution, la mise en quarantaine de tous les mâles blancs du campus ; distribuer des serviettes hygiéniques usagées pour alerter sur la précarité menstruelle, etc.). Mais, un jour, lors d’un atelier sur les « préjugés inconscients », Marcia découvre que sans en avoir conscience, elle opprime sa camarade. Dans les semaines qui suivent, elle s’efforce de communiquer avec Jennifer sans la micro-agresser. Elle évite le vocabulaire qui pourrait évoquer la colonisation, n’emploie pas l’impératif, se mure souvent dans le silence au cas où son amie racisée voudrait profiter d’un moment sans blanchité. Un jour, Marcia a mal à la tête : elle se retient de demander un Doliprane à son amie pour ne pas faire étalage de sa fragilité blanche. Pendant les heures de cours, elle lui fait des petits cadeaux en guise de « réparations » pour l’esclavage (elle lui glisse un peu d’argent dans sa trousse, l’autorise à copier lors des contrôles, propose de la porter sur son dos dans les escaliers). Étonnamment, Jennifer coupe court à leur amitié.

Pendant les vacances scolaires, Marcia entreprend de décoloniser l’appartement familial en supprimant les papiers peints trop clairs et en retirant la clôture autour du jardin (la propriété privée est au cœur du système d’exploitation raciste occidental).

Une nuit, des cambrioleurs entrent par la fenêtre. Marcia se précipite dans la chambre de son père pour l’empêcher d’appeler la police : elle craint que les cambrioleurs soient stigmatisés et incarcérés, alors que la prison, elle l’a appris en cours, n’est jamais la solution. Elle finit par couper les ponts avec son père, mais les rétablit de temps en temps pour lui réclamer de l’argent.

De retour sur le campus, elle se spécialise en sociologie des dominations et apprend que les groupes identitaires les mieux intégrés économiquement et les moins délinquants doivent leur réussite à un privilège indu. Elle devient donc antisémite. Plus tard, elle apprend que les valeurs sont relatives (sauf les siennes) et que l’occident, raciste, juge les autres cultures avec un regard ethnocentré et islamophobe : elle développe donc un regard critique sur la doxa médiatique qui diabolise le Hamas et l’état islamique. Elle hésite à émigrer à Gaza pour combattre l’entité sioniste, mais son psy lui enjoint la prudence : les Gazaouis ne sont pas formés à l’utilisation des bons pronoms personnels et pourraient la heurter émotionnellement.

Après ses études, Marcia devient directrice des ressources humaines. Elle œuvre en faveur de la diversité et l’inclusion, et fait couler une vingtaine d’entreprises.

Source : Le Figaro
 
(1) https://bokcenter.harvard.edu/ diversity-statements 
(2) https://edib.harvard.edu/about
 
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La présidente de l’Université Harvard, Claudine Gay, nommée pour des raisons diversitaires, est dans l’eau chaude : non seulement elle a mis en place des politiques liberticides, mais elle aurait aussi plagié de grandes parties de sa thèse de doctorat.



Gay a publié sa thèse, « Taking Charge: Black Electoral Success and the Redefinition of American Policies », en 1997, dans le cadre de son doctorat en sciences politiques à Harvard. L’article traite de la représentation politique des Blancs et des Noirs et des attitudes raciales. Selon la politique de l’université en matière de plagiat, l’article contient au moins trois types d’utilisation et de citations problématiques.


Francis Fukuyama, il faut adopter un modèle allemand où le gouvernement peut désigner certains discours comme haineux et donc interdits.

Voici Francis Fukuyama (célèbre pour son ouvrage La fin de l'histoire), l'un des principaux maillons du réseau de censure de Stanford, qui convient avec Kate Starbird de l'Université de Washington que « les règles du jeu équitables et du marché des idées » sont des « notions du XVIIIe siècle » et qu'il convient de les délaisser et de chercher à contourner l'interprétation « maximaliste » du premier amendement à la Constitution américaine pour adopter un modèle allemand où le gouvernement peut désigner certains discours comme haineux et en empêcher la dissémination.


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