mardi 1 mai 2012

Le Vatican insiste sur le droit des parents d'instruire leurs enfants à la maison

Le Vatican insiste sur le rôle « fondamental » des parents dans l’éducation de leurs enfants et plaide pour la contribution des jeunes dans la société, dans une intervention au Siège de l’ONU à New-York.

La délégation du Saint-Siège à New York, est intervenue au cours de la 45e Session de la Conférence sur la population et le développement, le 24 avril.

La délégation du Saint-Siège confie sa préoccupation face à une « tendance déconcertante » : « le désir de la part de certains de minimiser le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants, comme pour suggérer que ce n’est pas le rôle des parents, mais celui de l’État. »

Pour le Saint-Siège, « il est important que la relation naturelle et donc essentielle entre les parents et leurs enfants soit affirmée et soutenue, non pas affaiblie ».

À ce titre, il souligne que, si l’État a une « responsabilité » pour « fournir des services d’éducation », cependant le « droit d’éduquer » est une « responsabilité fondamentale » des parents, institutions religieuses et communautés locales. L’État doit donc « respecter les choix que font les parents pour leurs enfants et éviter les tentatives d’endoctrinement idéologique ».

En ce sens, le système éducationnel fonctionne « correctement » lorsqu’il inclue la « participation des parents, de la famille, des organisations religieuses et d’autres organisations de la société civile et du secteur privé » dans la planification et la mise en œuvre de politiques éducationnelles.

De même, les parents ont « le droit et le devoir » de choisir les écoles de leurs enfants, y compris à domicile, insiste-t-il, rappelant à ce sujet qu’il existe « 250.000 écoles catholiques dans le monde ».

« C'est énorme », a déclaré Jérémie Lorrig, directeur des relations avec les médias de la HSLDA, un organisme d'aide juridique aux parents éducateurs. « Avoir le soutien de l'ambassadeur du Vatican est inestimable pour le mouvement d'instruction à la maison. »

Un nombre croissant de parents choisissent d'éduquer leurs enfants à la maison en raison de la mauvaise qualité des écoles disponibles, ou parce que les écoles de plus en plus de promouvoir les valeurs qui entrent en conflit avec leurs valeurs morales, philosophiques ou religieuses.



Traduction des passages importants du document du Vatican

Nous présentons ici les passages de l’allocution prononcée le 24 avril 2012, dans le cadre de la 45e session sur la population et le développement, par Mgr Francis Chullikat, chef de la délégation du Saint Siège à l’ONU, relatifs à la liberté des parents de choisir l’éducation de leurs enfants. Ces extraits présentent en effet de manière claire et intéressante comment la position de l’Église s’articule avec le droit international en matière de liberté scolaire.

« Monsieur le Président,

« Ma délégation vous est reconnaissante de ce que, dans son rapport sur le suivi des programmes de population centré sur les adolescents et la jeunesse (E/CN9/2012/5), le Secrétaire général ait affirmé l’importance des familles dans la formation des adolescents et de la jeunesse, et, partant, les droits et les responsabilités de leurs parents. La famille est la cellule originelle de la société, la fondation première des liens sociaux et le lieu où les relations de demain – nuptiales, parentales, filiales, fraternelles – sont cultivées. Chaque famille, fondée sur l’union indissoluble entre un homme et une femme, accomplit sa mission qui est d’être une cellule vivante de la société, une pépinière des vertus, une école de coexistence constructive et paisible, un instrument d’harmonie et un environnement privilégié où la vie humaine est accueillie et protégée, de manière joyeuse et responsable, depuis son commencement jusqu’à son terme naturel. A cet égard, la valeur unique et irremplaçable de la famille fondée sur le mariage, et l’inviolabilité de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, doivent être affirmées.


« Depuis quelque temps déjà ma délégation a remarqué une tendance déconcertante, à savoir le désir de quelques-uns de minimiser le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants, de manière à suggérer d’une façon ou d’une autre qu’il ne s’agit pas du rôle des parents, mais de l’État. A cet égard il importe que la relation naturelle et donc essentielle entre les parents et leurs enfants soit affirmée et soutenue, et non point sapée. La Déclaration universelle des droits de l’homme (UDHR) affirme que « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (art. 26, 3), et la Convention sur les droits de l’enfant affirme que « la responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents » (art. 18, 1). Ces principes sont d’une particulière importance en ce qui concerne toutes les affaires relatives aux enfants, y compris, par exemple, par rapport à leur accès à l’éducation et aux activités de communication, et aux services concernant leur santé et leur bien-être, y compris dans les domaines de l’amour humain, de la sexualité humaine, du mariage et de la famille, ainsi que par rapport à la confidentialité et au respect de la vie privée dans ces domaines. Il n’est pas étonnant qu’en de multiples occasions le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement fasse explicitement référence au rôle essentiel des parents en ce qui concerne leurs enfants, et que toutes les politiques et tous les programmes relatifs aux enfants soient dans la ligne de la Convention sur les droits de l’enfant (cf. par ex. les principes 10 et 11 ; 6.7, 6.15, 7.37 et 10.12). […]


« Le système éducatif fonctionne correctement lorsqu’il inclut la participation, pour l’organisation et la mise en œuvre des politiques éducatives, des parents, de la famille, des organisations religieuses et d’autres organisations de la société civile, et aussi le secteur privé. Le but de l’éducation doit s’élargir à la formation de la personne, à la transmission des valeurs, à une éthique du travail, et au sens de la solidarité de l’ensemble de la famille humaine. Dans le cadre de ce processus éducatif, l’État doit respecter les choix des parents pour leurs enfants et éviter les tentatives d’endoctrinement idéologique. Comme l’affirme le droit international, les États sont appelés à respecter la liberté des parents de choisir pour leurs enfants des écoles autres que celles établies par les autorités publiques, d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs propres convictions, ce qui s’applique également à leur droit de porter des jugements par rapport aux questions morales qui regardent leurs enfants. Il y a environ 250 000 écoles catholiques à travers le monde. L’école catholique assiste les parents qui ont le droit et le devoir de choisir les écoles, y compris l’école à la maison, et ils doivent posséder le droit de ce faire, droit qui à son tour, doit être respecté et facilité par l’État. Les parents doivent coopérer de manière étroite avec les enseignants qui, de leur côté, doivent collaborer avec les parents. [….] »

+ Mgr Francis Chullikat




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Pompidou à Aron sur Mai 68 : gagner du temps, parier sur l'entêtement des étudiants

En juillet 1968, le président Georges Pompidou envoya une lettre à Raymond Aron, dans laquelle il expliqua comment il avait réussi à mater l’émeute.

« Dans une affaire de cet ordre, tout se joue sur l’opinion. Deux issues se présentaient à moi : se fier à la répression la plus brutale et la plus déterminée. Mais je n’en avais pas le goût, et l’aurais-je eu que la révolte de l’opinion m’aurait obligé à reculer.

« Ou céder du terrain et gagner du temps. Ce que j’ai fait. Les étudiants se sont entêtés, mais ils étaient de moins en moins nombreux et de plus en plus impopulaires. Le moment venu, je prenais l’offensive sans douleur. »





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Singulière faible participation aux votes de boycott des études universitaires


Gilbert Lavoie, dans Le Soleil, se pose la question de la singulière faible participation lors des votes de boycott :

Le 12 avril, l'association des étudiants inscrits aux études supérieures de l'Université Laval a convoqué une assemblée générale extraordinaire de ses 11 700 membres pour le 20 avril. La grève était à l'ordre du jour. Seulement 449 étudiants ont répondu à l'appel!

Ce soir-là, 243 ont voté à main levée pour le retour à la grève, 199 s'y sont opposés, et 7 se sont abstenus.

Deux cent quarante-trois personnes qui décident du sort de 11 700 étudiants, ça va s'ils sont des élus, mais ce n'est pas le cas ici. Où donc étaient les autres ? Hier, j'ai appelé à leur association. Personne n'a été en mesure de m'expliquer un tel taux d'absentéisme.

Pourtant, ces 11 700 étudiants étaient sensibilisés au conflit : ils avaient déjà voté pour un débrayage de deux semaines le 21 mars. Là aussi, ils avaient pris un vote à main levée. Mais le 4 avril, lorsqu'on leur a proposé de reconduire le mandat de grève, ils ont été consultés par vote électronique. La participation a été 10 fois plus importante : 4 764 personnes ont voté et elles ont rejeté la grève dans une proportion de 51,5 %.

Un résultat aussi serré aurait dû inciter un plus grand nombre à participer au vote du 20 avril. Mais ils ne se sont pas présentés. Et qui plus est, leur association est revenue au vote à main levée. Résultat, ils sont en grève pour une période illimitée.

Selon l'association, le faible taux de participation est peut-être imputable au fait que le 20 avril était la dernière journée de cours pour plusieurs étudiants. Ont-ils cru qu'ils ne seraient pas touchés? Si oui, ils ont erré : la grève a compromis la tenue de leurs examens.

Le mandat de grève qui a été voté stipule que quatre situations seulement pourraient mettre fin au débrayage :
  1. le gouvernement cède aux demandes des étudiants;
  2. le nombre de grévistes baisse sous les 100 000;
  3. le gouvernement et trois associations étudiantes concluent une entente;
  4. un autre gouvernement se fait élire.
Combien de cas similaires y a-t-il eu au Québec ? Selon Léo Bureau-Blouin, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, la plupart des votes de grève sont passés avec des majorités variant entre 54 et 55 %. Mais combien d'étudiants se sont déplacés pour voter? On ne le sait pas.

Depuis le début, Gabriel Nadeau-Dubois répète continuellement que 170 000 étudiants sont en grève. C'est vrai, mais quelle proportion a pris part aux votes de grève? Si le cas de l'Université Laval se retrouve ailleurs, le chiffre de 170 000 ne veut rien dire. Je vois mal, par exemple, comment on peut se targuer de détenir un appui populaire quand 243 non-élus envoient 11 700 personnes en grève.

Pour le reste, je veux bien m'apitoyer sur le sort des étudiants dont la session est compromise, mais je n'ai pas de sympathie pour ceux et celles qui n'ont même pas pris la peine d'aller voter.

La suite des choses? La Fédération étudiante universitaire du Québec et la FECQ doivent faire une contre-proposition cette semaine. Le gouvernement a fait un «petit» pas sur les modalités du dégel la semaine dernière, mais la négociation ou la médiation sera impossible si les étudiants sont intraitables sur le maintien du gel. La semaine dernière, ils réclamaient que Jean Charest prenne le dossier en main. Il a répondu vendredi : «Mon gouvernement n'acceptera jamais d'agir ou de céder sous le coup de la violence et du chantage.»

À part une démission, il n'y a plus d'autres recours après le premier ministre. Si les étudiants ne comprennent pas cette règle et demeurent braqués, ils n'iront nulle part.

Et tout comme ceux et celles qui ne se sont pas prévalus de leurs droits de vote, ils devront en assumer les conséquences.





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Globe & Mail : le réveil des étudiants québécois sera dur...

Le journal de centre gauche torontois The Globe & Mail n'est pas tendre avec les étudiants québécois :

Les étudiants du Québec sont comme nuls autres, nous dit-on. Nous avons besoin de comprendre que les frais de scolarité ne sont pas le véritable enjeu. Le véritable enjeu serait la justice sociale. Le vrai enjeu est la promesse faite pendant la Révolution tranquille que les universités seraient éventuellement gratuites. La vraie question est la lutte contre la classe dirigeante, les entreprises cupides, les sables bitumineux [de l'Alberta], et le capitalisme tout entier, l'élite néo-libérale. Bien sûr, puisque les universités coûtent en réalité de l'argent, quelqu'un devra payer. Qui ? Les cupides entreprises !

Le groupe de protestation le plus militant, la CLASSÉ (dont le télégénique porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, est devenu une célébrité à la télévision francophone), a beaucoup d'autres idées sur la justice sociale. Il veut boycotter le « régime apartheid » d'Israël. Il veut que les cours, les plans de cours et les ouvrages à lire soient « féminisés ». Il veut mettre fin au libre-échange. Ça vous donne une idée.

« Les étudiants québécois » manifestent
Selon Pierre Martin, professeur en sciences politiques à l'Université de Montréal, les étudiants du Québec vivent dans un monde à part. Ils ne savent pas ce qui se passe dans le reste du Canada et ils s'en moquent. « Le système universitaire québécois est un système distinct dans le sens où très peu d'étudiants envisageraient d'aller ailleurs », a-t-il déclaré à As It Happens. « Le système est très autarcique. » Maintenant, je comprends : ces jeunes vivent sur une autre planète.

En fait, les étudiants du Québec ont de bonnes raisons d'être furieux. Ils devraient être furieux contre ces professeurs qui leur disent que leur cause est juste et qui les ont trompés en pensant que la justice sociale ne peut être atteinte que si les cupides entreprises sont mises au pas. Ils devraient être encore plus furieux envers tous ces bureaucrates gouvernementaux ou universitaires qui les ont trompés en leur faisant croire que l'éducation qu'ils reçoivent leur permettra de s'épanouir et de prospérer dans la société.

La vérité c'est que l'éducation qui leur est dispensée coûte beaucoup trop cher. Les manifestants ne sont pas des étudiants en gestion, en sciences ou en génie, qui ont de meilleures choses à faire que de lancer des projectiles sur les policiers. Ils sont inscrits en sociologie, en anthropologie, en philosophie, en arts, ou en études victimaires dont les diplômes [en sciences « molles  »] sont de plus en plus inutiles dans un monde qui exige de plus en plus des compétences « dures ». Le monde ne sera pas bienveillant à leur égard. Ce sont les serveuses et les baristas de demain et ils ne le savent même pas, parce que les adultes dans leur vie les ont tenus loin de ces réalités et ont encouragé leur fuite irréaliste.

Un diplôme universitaire ne garantit plus automatiquement un travail décent et une vie agréable. Selon un reportage dévastateur de l'Associated Press la semaine dernière, plus de 50 pour cent des diplômés universitaires récents aux États-Unis sont au chômage ou travaillent dans des emplois qui ne nécessitent pas des baccalauréats [licences]. Ils ont plus de chances de travailler comme « serveurs, barmen ou dans dans la restauration que comme ingénieurs, physiciens, chimistes ou mathématiciens réunis. »

Le Canada est également inondé de diplômés en socio et en pyscho. Et ces diplômés qui refusent de quitter leur douillette zone de confort — linguistique, géographique ou idéologique — ont des perspectives d'avenir encore plus sombres. Quelqu'un aurait dû le leur dire. Tôt ou tard, ils vont s'en rendre compte, mais le réveil sera dur.


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