jeudi 9 février 2023

Le français menacé par l’anglais à Bruxelles ?

La langue française est-elle menacée par la toute-puissance de l’anglais ? C’est la théorie soutenue par Jean-Paul Nassaux, historien et politologue, dans la revue française Les Cahiers de psychologie politique. Cet article intitulé « Le recul de la francophonie », engagé mais abondamment sourcé, s’est intéressé à la situation de la langue de Molière dans les instances européennes, dans le monde académique mais aussi, en particulier, à Bruxelles.

Cet auteur, qui collabore par ailleurs avec le Crisp (Centre de recherche et d’information socio-politiques), plaide pour « un rééquilibrage linguistique où de grandes langues intermédiaires, dont le français, ne sont pas écrasées ».

S’exprimer en français à Bruxelles deviendra-t-il « de plus en plus comme parler wallon », ainsi que l’a prophétisé le philosophe Philippe Van Parijs ?

M. Nassaux juge incertain l’avenir de la langue française. « Il peut prendre la forme d’un basculement vers une position de simple langue vernaculaire ou se présenter sous un jour plus favorable avec la préservation d’un statut de langue mondiale. » S’exprimer en français deviendra-t-il « de plus en plus comme parler wallon », ainsi que l’a prophétisé le philosophe Philippe Van Parijs ?

« Organismes rebaptisés en anglais »

Sur le cas de notre capitale, le politologue estime qu’« on assiste à une forme de renoncement francophone », citant l’influence des milieux économiques, naturellement convertis à l’anglais, mais aussi des politiques. « On peut situer un tournant politique lors du changement de ministre -Président à la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort, socialiste, succédant à un autre socialiste, Charles Picqué (mai 2013), souligne Jean-Paul Nassaux. Le gouvernement régional a rebaptisé une série d’organismes publics d’un nom anglais, aux dépens de leur double appellation française et néerlandaise. La Société de développement régional de Bruxelles (SDRB) est ainsi devenue Citydev. brussels ; l’Agence bruxelloise pour l’entreprise (ABE), Impulse. brussels ; le Port de Bruxelles, Port of Brussels ; talent. brussels, perspective. brussels, etc. »

Le cabinet Vervoort précise que ce choix témoigne « d’un souci de simplification et de compréhension pour les citoyens ». « SDRB ou GOMB, c’est moins compréhensible que Citydev. » L’argument peut s’entendre. [Bof, il suffit de donner des noms plus courts et plus parlants en français à la place de sigles abscons.]

Jean-Paul Nassaux pointe par ailleurs les différences idéologiques entre les communautés, jugeant que « la Flandre, très majoritairement à droite, entend s’engager résolument dans les modifications structurelles prescrites par le néolibéralisme alors que la Wallonie, plus marquée à gauche, oppose une certaine résistance à une telle évolution ». De cette différence de visions découleraient bien des conséquences puisque « la propagation du néolibéralisme s’accompagne d’une expansion de l’anglais qui expulse progressivement les autres langues de diverses sphères de la vie sociale ».

Ce politologue et historien relève encore que, depuis 2000, un « nouveau mouvement bruxellois » s’est développé en mettant l’accent sur le multilinguisme, plutôt que le bilinguisme. Or, selon M. Nassaux, « l’insistance répétée à mettre l’accent sur la multiculturalité bruxelloise peut être comprise comme une façon de minimiser le caractère francophone de Bruxelles ».

Féliciter les Congolais (nombreux à Bruxelles) en anglais alors que leur langue nationale officielle est le français… Pascal Smet est un politicien socialiste flamand. Il est, depuis le 18 juillet 2019, secrétaire d’État bruxellois à l’urbanisme.

 « Une stratégie de certains Flamands »

Charles Picqué, ex-ministre -Président bruxellois, prolonge l’analyse. « L’usage exagéré de l’anglais peut aussi être une stratégie chez certains Flamands. Certains se disent : “On ne peut flamandiser cette ville, mais alors on va la défranciser”, souligne-t-il. J’ai par exemple été très étonné de voir, dans les textes préparatoires de “Bruxelles 2030, Capitale de la culture”, évoqués les mérites du multilinguisme de notre capitale. Or, ce multilinguisme a pour vocation et comme résultat d’affaiblir le français. Il faut être attentif à garder un équilibre sur la question de l’identité bruxelloise. »

Les revendications flamandes sont toutefois loin d’apparaître comme centrales dans le chef de ministres bruxellois. « Non, nous ne renonçons pas à la francophonie au profit de l’anglais, réagit la porte-parole de Rudi Vervoort. Bruxelles est une région bilingue à vocation internationale. Et lorsqu’on parle de promotion du multilinguisme aujourd’hui, c’est toujours d’abord la promotion du bilinguisme français/néerlandais, avant les autres langues, dont l’anglais, dans l’éducation ou l’apprentissage des langues. » [Mais pas dans l’affichage ou les noms d’entreprises ou de politiques, visiblement…] 

Source : La Libre (Belgique).

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Et l’angliche des eurocrates, c’est pour bientôt la sortie ?

 

Ontario — Exclu de son école catholique pour avoir dit qu’il n’y avait que deux genres, il est ensuite arrêté par la police

Un élève du secondaire de l’Ontario n’est plus autorisé à fréquenter son école catholique pour le reste de l’année parce qu’il a exprimé la conviction que Dieu n’a créé que deux sexes. De son côté, l’école affirme que sa présence serait « préjudiciable au bien-être physique et mental » d’étudiants transgenres. L’école l’a, par la suite, fait arrêter par police.

Josh Alexander, 16 ans, n’a pas été autorisé à fréquenter l’école secondaire catholique St. Joseph de Renfrew, en Ontario, depuis novembre dernier, lorsqu’il a organisé une manifestation en faveur du droit des filles à bénéficier de toilettes non mixtes après que deux filles se sont confiées à lui qu’elles n’étaient pas à l’aise de partager des espaces avec des étudiants de sexe masculin qui se disent transgenres.

Alexander avait également exprimé sa conviction qu’il n’y avait que deux sexes immuables lors d’une discussion en classe de droit, affirmant que les hommes devaient se servir de toilettes pour hommes et que les femmes celles pour femmes parce que leur « identité » ne changeait pas leur sexe biologique. 


Vidéo Rumble (en anglais). Rumble est censuré en France.

« Il était question d’étudiants masculins utilisant des toilettes féminines, de dysphorie de genre et d’allaitement masculin. Tout le monde partageait ses opinions sur le sujet, tous les élèves qui le souhaitaient participaient, y compris le professeur », a déclaré Alexander.

« J’ai dit qu’il n’y avait que deux genres, que l’on naissait homme ou femme, et cela m’a valu des problèmes. Et j’ai dit que le genre ne l’emporte pas sur la biologie. »

 Cela, a-t-il confié au Post Millennial, était considéré comme « offensant » et « intimidant » parce qu’il y avait un élève transgenre dans la classe.

L’élève de 11e année a d’abord été suspendu, mais après la fin de sa suspension, le directeur a pris la décision de l’« exclure » pour le reste de l’année. Les deux reviennent au même, mais une exclusion n’est techniquement pas disciplinaire.

« Ils usent d’une nuance lexicale pour dire qu’ils ne me disciplinent pas et qu’il s’agit simplement d’une forme d’exclusion pour protéger les autres étudiants », a expliqué Alexander. Cependant, tant qu’il reste exclu, il ne peut s’inscrire à aucun autre programme d’éducation.

« Je ne peux suivre aucune autre forme d’enseignement, car tant que je suis inscrit au conseil scolaire catholique, je n’ai pas le droit de m’inscrire ailleurs », a-t-il déclaré. « Donc, je suis inscrit, mais je ne suis pas autorisé à aller à l’école. Donc, en ce moment, je ne reçois aucune instruction. »



Lundi, Alexander est retourné en classe et a été rapidement accueilli par le directeur adjoint, arrêté par deux policiers locaux et accusé d’intrusion. Le désormais ancien élève de l’école secondaire catholique St. Joseph’s a déclaré au National Post dans une interview qu’il avait fait des commentaires lors d’une discussion en classe sur le genre.

Un avocat représentant Alexander a déclaré que l’école ne le laissera plus assister aux cours tant qu’il n’acceptera pas « de cesser d’utiliser l’ancien prénom d’un étudiant transgenre et de ne plus participer à deux cours de l’après-midi, car ces cours sont suivis par deux étudiants transgenres qui désapprouvent les croyances religieuses de Josh ». 

Alexander a déclaré au National Post qu’il n’avait jamais utilisé l’ancien prénom d’un autre élève après sa transition. Quant aux étudiants transgenres qui désapprouvent les croyances religieuses d’Alexander, ils devraient peut-être réfléchir au fait qu’ils fréquentent une école catholique, ou du moins une école qui se dit catholique.

Sources : Toronto Sun et Post Millenial

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