mardi 31 janvier 2023

ChatGPT, un rimailleur progressiste

ChatGPT est un modèle de traitement du langage naturel développé par OpenAI. C'est un système de réponse automatisé qui utilise l'apprentissage en profondeur pour produire des réponses à des questions posées en langage naturel. Nous lui avons demandé d'écrire quelques poèmes sur des personnages politiques. ChatGPT a des pudeurs très électives.





 






Bonus

ChatGPT dit de « valider » les enfants qui se disent transgenres (c'est-à-dire de leur donner raison).

lundi 30 janvier 2023

France — 48 % des lycéens disent « ne pas se reconnaître dans les catégories femmes / hommes »

 D'une enquête très intéressante faite auprès des jeunes en France (on hésite à dire jeunes Français).


 


Commentaire d'Éric Zemmour : « Le Grand Endoctrinement a des effets très concrets sur nos enfants. Et cela arrive à une vitesse époustouflante. »

2022 a été l'une des années avec le moins d'ouragans depuis 1980

Globalement, 2022 a été l'une des années avec le moins d'ouragans à l'ère des satellites (1980-2022)

Avez-vous vu cela rapporté dans des médias ?


Source


dimanche 29 janvier 2023

29 janvier 1717 — Naissance de Jeffery Amherst

Jeffery Amherst, officier britannique. 
 
En 1731, il s’enrôle dans l’armée et, en 1741, devient aide de camp du général John Ligonier (1680-1770). Ligonier est issu d’une famille noble de huguenots de Castres émigrée en Angleterre à la fin du XVIIe siècle. Au cours de la guerre de Succession d’Autriche, il participe à la défaite anglaise lors de la bataille de Fontenoy en 1745. Il est promu au grade de lieutenant-colonel. Après la signature du traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, il repasse en Angleterre, et la période de paix qui suit réduit ses chances d’avancement. 

Il planifia l’attaque contre Montréal en 1760. En 1763, il reprend les armes contre Pontiac et les autochtones, qu’il méprise. Dans une correspondance, il évoquera l’idée d’utiliser la variole pour tuer les autochtones.
 
Détails
 
Nommé commandant en chef en Amérique du Nord en remplacement de James Abercrombie, il passe l’hiver suivant à New York à faire des plans pour la campagne de l’été suivant. Il remonte en 1759 le lac Champlain avec une armée de 11 000 hommes, et se rend jusqu’à Crown Point (pointe à la Chevelure) où il construit un fort. Il lance quelques attaques sur l’île aux Noix sur la rivière Richelieu, où s’est réfugié le commandant français Bourlamaque. Cette tactique reste néanmoins sans effets notoires et est abandonnée après la prise de Québec par Wolfe en septembre.

Durant l’hiver suivant, Amherst planifie l’attaque de trois armées contre Montréal : James Murray remontant le Saint-Laurent à partir de Québec, William Haviland venant du lac Champlain et Amherst lui-même attaquant à partir du lac Ontario. Au début de septembre 1760, la jonction des trois armées fonctionne parfaitement et aboutit à la capitulation des Français le 8 septembre. Amherst nomme alors trois gouverneurs militaires pour les trois districts du Canada : James Murray, confirmé dans le poste qu’il occupait déjà à Québec, Ralph Burton à Trois-Rivières et Thomas Gage à Montréal.

Cependant, la guerre n’est pas terminée, et Amherst, à titre de commandant en chef, organise au cours de 1761 et 1762 des expéditions à la Dominique, en Martinique et à Cuba. En 1762, une armée française dirigée par Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay débarque à Terre-Neuve. Elle ravage la colonie britannique avant d’être repoussée par une armée britannique commandée par William Amherst, frère de Jeffery Armherst qui l’a nommé à ce poste. Depuis New York, Jeffery Amherst supervise cette opération militaire. La bataille de Signal Hill (à Terre-Neuve) et la capitulation du fort de Saint-Jean mettent fin à l’aventure française en Amérique du Nord.
 
Vue perspective de la descente des François à l’île de Terre-Neuve du côté de Saint-Jean en 1762.


Pendant son séjour à Montréal, ce dernier développe une haine incontestable envers les Amérindiens, il les déteste rien de moins. Il constate avec frustration que quelques tribus indiennes des Grands Lacs, dans la région de Détroit, sous le chef Pontiac font la vie difficile aux troupes britanniques.

En 1763, il écrivit à son subalterne, Colonel Bouquet, avec une suggestion qui révolte plus d’un aujourd’hui. Amherst lui ordonna de faire le nécessaire pour transmettre la variole parmi les populations indiennes à l’aide de couverture infectée par le virus.

Au cours des mois suivants, des épidémies de variole causèrent des ravages dans les tribus Delaware, Mingos et Shawnees. Selon le journal de guerre de Bouquet, ce dernier n’aura jamais mis à exécution les ordres du Commandant en chef. Les coïncidences avec l’épidémie parmi les troupes de Pontiac sont toutefois étranges. Lors de son retour en Europe, il s’installa sur des terres qui lui furent offertes à titre de récompense dans la ville de Sevenoaks dans la région du Kent.

Il fut le premier gouverneur sous l’occupation militaire de la Nouvelle-France, de 1760 à 1763. 

Il décéda le 3 août 1797, à Sevenoaks, à sa résidence appelée Montréal.


15 janvier 2016 — Six travailleurs humanitaires québécois tués par des islamistes

Le 15 janvier 2016, un commando jihadiste attaquait un hôtel et un restaurant de la capitale de ce pays d’Afrique, Ouagadougou, faisant des dizaines de victimes. Parmi elles, six Québécois, dont quatre membres d’une même famille de Lac-Beauport.

Aucune cérémonie officielle n’est venue commémorer ce massacre. Les médias n’ont pas marqué le souvenir de cette attaque haineuse.

Yves Carrier, Gladys Chamberland, Maude Carrier et Charlelie Carrier étaient partis pour aider au Burkina Faso. Ils étaient accompagnés de Louis Chabot et Suzanne Bernier. Le groupe y était pour aider des communautés dans le besoin, notamment en participant à la construction d’une école.

Les six victimes


En plus de bouleverser les proches des victimes, la tragédie avait également touché le milieu de la coopération internationale. 

En 2016, l’Assemblée nationale avait décrété le 15 janvier Journée nationale du vivre-ensemble. Une date choisie à la mémoire des disparus. 
 
Par contre, François Legault a produit ce gazouillis ce 29 janvier. Sans droit de commenter.

 
 

Le Parti conservateur du Canada courtise les immigrés et pense que l'immigration de masse est une solution

Nous l’avions déjà mentionné : Pierre Poilièvre courtise le vote immigré. Notons que le chef du Parti conservateur du Canada serait élu Premier ministre selon deux sondages si des élections avaient lieu aujourd’hui.

Non seulement Poilièvre tente-t-il de séduire les Néocanadiens, mais il dit qu’il pense que l’immigration serait la solution aux difficultés. C’est un avis « original » quand on sait que la majorité des économistes pensent que l’immigration n’est pas du tout une solution miracle et que la crise du logement qui frappe le Canada au premier chef est en partie due à l’immigration de masse actuelle.

Le passage (obséquieux apparemment) de Poilièvre à une radio sikhe a suscité cette réaction colorée de la part d'un chroniqueur nationaliste :  

Version Rumble

Version Odysee 

Voir aussi

Pierre Poilièvre ne s’oppose pas à l’augmentation de l’immigration annuelle à plus de 400 000 par an 

Canada — Les « réfugiés » concurrencent durement les citoyens les plus défavorisés 

Une fois en Amérique Nord, l’empreinte carbone d’un immigré est multipliée par plus de trois (3)

Toronto, aimant de l’immigration massive : maison de 2 mètres de large à vendre pour 2 millions de dollars

L’économiste Pierre Fortin : non, le Québec n’a pas besoin de 80 000 immigrants par an 

Les ⅔ des Québécois contre une hausse du nombre d’immigrants (sondage mai 2022)

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés 

Canada, champion de l’augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration… 

Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe 

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement 

Prof Michael Barutciski et le chemin Roxham : Trudeau ne comprend pas comment le droit international et national s’applique aux demandeurs d’asile  

Québec — 90 900 étrangers (et non 50 000) s’y sont établis en 1 an 

Zemmour : Grand Remplacement et volonté d’expiation de ceux qui louent la « créolisation »

Au Danemark, la maîtrise des flux migratoires fait consensus 

« Choisir entre l’État-providence et l’ouverture des frontières »

Un quinquagénaire trans qui se dit « une princesse des glaces » participe à la cérémonie de patinage

Championnats d’Europe de patinage artistique 2023 à Espoo en Finlande.

Les cérémonies d’ouverture de l’événement présentent une performance solo de Minna-Maaria Aktikainen, un quinquagénaire qui a décidé qu’il était en fait une charmante « princesse des glaces ». Veuillez regarder la vidéo pour voir comment cela s’est passé.

 

Passion Patinage résume la chose ainsi : « Le drapeau finlandais est porté par Minna-Maaria Antikainen, patineuse transgenre, ce qui je pense est une première. Combien de pays auraient eu cette ouverture d’esprit ? »

La Russie et la Biélorussie ont été interdites de participer à ce championnat. L'or y a été remporté par la Russe Anastasia Goubanova qui concourt sous les couleurs de la Géorgie depuis 2021.

Aux États-Unis, les étudiants désertent les universités

Déjà affaiblies par la crise sanitaire, les universités américaines voient leur nombre d’inscrits chuter progressivement. Selon un rapport du centre de recherche de l’ONG National Student Cleainghouse (NSCRC), publié en octobre dernier, le nombre d’étudiants inscrits a diminué de 1.1% par rapport à 2021.

Ce n’est pas la première fois que l’enseignement supérieur aux États-Unis perd des recrues: cette diminution est observée pour la troisième année d’affilée . En premier cycle, notamment, le nombre d’inscrit a chuté d’environ 7% depuis trois ans. En 2019, le nombre d’étudiants avait déjà baissé de 11% (soit environ 2 millions en moins) par rapport à 2011. Autre donnée conséquente: sur les près de 4000 établissements de l’enseignement supérieur, environ 200 ont fermé leurs portes au cours des 10 dernières années.

Version Rumble (Rumble est censuré en France)


L'historien (Stanford) Victor Davis Hanson sur le sujet

Version Odysee


L'historien (Stanford) Victor Davis Hanson sur le sujet

Travailler plutôt que de multiplier les années universitaires

Cette désertion progressive a plusieurs explications. D’abord, le coût exorbitant des études aux États-Unis. Les universités publiques coûtent entre 10.000 et 26.000 dollars par an aux étudiants, quand les universités privées demandent en moyenne 30.000 dollars. Les frais de scolarité des établissements les plus prestigieux, comme Harvard, Columbia et Stanford, peuvent atteindre les 60.000 dollars, selon le Times Higher Education. Des sommes colossales, qui font souvent l’objet d’un prêt étudiant et que les concernés mettent parfois plusieurs décennies à rembourser. 

Résultat: les Américains tendent à se passer de diplômes. D’après un sondage Gallup, en 2013, 70% des Américains estimaient «très important» d’obtenir ce sésame contre seulement 50% en 2019, explique L’Express . La principale hypothèse, soulevée par la presse américaine, est l’attractivité du marché du travail pour les étudiants. Avec un taux de chômage assez bas et des salaires en augmentation, les jeunes préfèrent travailler rapidement plutôt que de multiplier les années à l’université.

Les petites universités sont davantage concernées

Si les établissements les plus réputés comme Yale, Stanford ou Harvard sont peu concernés, les plus petits et moins onéreux sont particulièrement touchés. Pour continuer à attirer les candidats, certains diminuent leurs frais de scolarité, ce qui réduit de facto leurs budgets.

En conséquence, le nombre de professeurs ou l’offre de cours diminuent et les universités deviennent moins attractives. À l’instar de John Hopkins, université privée qui rayonne dans tout le pays pour ses enseignements en médecine et ses travaux de recherche. L’établissement qui prévoyait un excédent de 72 millions de dollars pour 2022 table finalement sur une perte nette de plus de 100 millions de dollars, relève la radio américaine NPR. Des chiffres inquiétants qui forcent les universités à s’adapter en développant notamment leurs cours en ligne. 

Des petites universités conservatrices voient, toutefois, affluer les demandes d'inscription. C'est le cas par exemple de Hillsdale College qui n'a jamais accueilli autant d'étudiants en 2021 et 2022 et qui n'a jamais été aussi sélectif dans son choix de candidats.

Sources : Figaro étudiant et Daily Wire

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Les gouvernements surestiment-ils le rendement économique des diplômes universitaires ? 

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L’ouverture des frontières, une erreur ? (impact sur les diplômés et les salaires)

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La bulle universitaire aux États-Unis va-t-elle crever ?

Mark Steyn et l’université américaine.

États-Unis — Diplômés et surendettés

Les cours en ligne transformeront la façon d’enseigner, mais ils sont peu rentables pour l’instant


samedi 28 janvier 2023

Faux diagnostics de troubles de l'attention parmi les plus jeunes des classes

Les enfants les plus jeunes de leur classe, nés en juillet, en août ou en septembre, risquent davantage d’hériter d’un diagnostic de TDAH que ceux nés d’octobre à décembre. C’est ce que démontre une nouvelle étude d’envergure d’un groupe de chercheurs de l’UQAM auprès de 795 000 enfants québécois, un constat qui suggère un phénomène de surdiagnostic.

Le Québec est le champion canadien de la prescription de psychostimulants, la classe de médicaments qui vise à contrer les effets du trouble du déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH). Les chercheurs, rattachés au département de sciences économiques de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, ont voulu examiner l’effet du mois de naissance des enfants sur le diagnostic de TDAH.

Au Québec, la date butoir pour l’entrée à l’école est le 30 septembre. Les enfants nés au cours de l’été et en septembre sont donc nettement plus jeunes que d’autres élèves de la même classe, qui ont leur date d’anniversaire dans les mois d’octobre, de novembre et de décembre. On les appelle parfois affectueusement les « bébés de classe ».

Les chercheurs ont colligé les dossiers de la Régie de l’assurance maladie de 794 460 enfants de dix cohortes différentes, nés entre 1996 et 2005, qui ont donc pu fréquenter les classes québécoises à partir de 2000. « Un échantillon de très grande envergure », souligne l’un des co-auteurs, Pierre Lefebvre. La recherche s’est étendue sur près d’un an.

Et leurs résultats sont troublants. Quelle que soit la cohorte examinée, si l’on compare les enfants les plus jeunes de leurs classes — soit ceux qui sont nés au cours des mois de juillet, d’août ou de septembre — aux élèves les plus vieux — ceux nés en octobre, novembre ou décembre —, il y a un « saut énorme, une discontinuité significative » dans les diagnostics de TDAH, résume M. Lefebvre.

Extrait de l’étude des chercheurs de l’UQAM

Ce schéma demeure semblable même si l’on différencie les sexes. Les garçons courent deux fois plus de risques d’hériter d’un diagnostic de TDAH au Québec, ont montré d’autres études. Mais les travaux des chercheurs montrent que les filles nées en juillet, août ou septembre sont, elles aussi, plus susceptibles d’avoir un diagnostic que les filles plus âgées de leur classe.

Ils démontrent également que ce surdiagnostic des élèves plus jeunes est particulièrement frappant entre l’âge de 6 et 12 ans, donc au niveau primaire, là où les différences de maturité entre les enfants d’une même classe sont les plus évidentes.

Pour étayer leur hypothèse, les chercheurs ont effectué la même comparaison pour d’autres diagnostics médicaux chez les mêmes cohortes. On a examiné la fréquence des diagnostics de pneumonie, de bronchite, d’asthme, d’obésité, de diabète, d’anorexie, de dépression. Or, pour aucune de ces maladies, on ne pouvait effectuer un lien significatif entre le mois de naissance de l’enfant et le diagnostic médical.

Le seul diagnostic où on retrouve une différence notable pour les enfants plus jeunes dans les classes demeure celui du TDAH.

Pour Pierre Lefebvre, la conclusion s’impose : « Il faut être plus prudents dans les diagnostics. Il faut réfléchir aux excès en ce qui concerne le [diagnostic de] TDAH. »

Même constat dans d’autres études

Cette étude québécoise vient s’ajouter aux travaux de même nature qui ont été effectués sur tous les continents, souligne la sociologue Marie-Christine Brault, de la Chaire de recherche du Canada en enfance, médecine et société de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Proportion des jeunes de moins de 24 ans médicamentés pour le TDAH au Québec

  • 2000 : 1,9 %
  • 2010 : 4,6 %
  • 2020 : 7,7 %

Source : Institut national de santé publique du Québec, 2020

« Presque toutes ces études montrent que ce sont les élèves les plus jeunes des classes qui risquent d’avoir un diagnostic de TDAH et d’être médicamentés, dit-elle. Bref, on associe des symptômes qui sont liés à l’âge au TDAH. » Le constat demeure semblable dans tous les pays, même si les dates-butoirs pour l’entrée à l’école sont différentes.

Mme Brault salue le « travail de moine » réalisé par le groupe de chercheurs québécois. La taille de l’échantillon est considérable, souligne-t-elle. De plus, les données sont issues de banques de données gouvernementales, et on a comparé le TDAH à d’autres problèmes de santé. « Cette étude est vraiment forte. »

Mme Brault a elle-même réalisé des travaux comparant le Québec à la Belgique sur la question des diagnostics de TDAH. Sur le terrain, les enseignants sont conscients de la réalité de ceux qu’ils appellent les « bébés de classe », dont les comportements sont parfois plus immatures que ceux des autres élèves, dit-elle.

Près de 7,6 % des Québécois de moins de 25 ans avaient reçu un diagnostic de TDAH au Québec, montrait en 2019 une étude réalisée par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Dans tous les groupes d’âge, le recours aux médicaments contre le TDAH était en forte hausse depuis 2006, montrait l’INESSS.

Après l’étude de l’INESSS, un groupe de pédiatres avait dénoncé le recours trop facile aux médicaments pour traiter le TDAH, un taux trois fois plus élevé au Québec que dans le reste du Canada. Une commission parlementaire avait alors été formée à Québec pour examiner la question. Elle a remis son rapport en 2020.

Depuis, déplore Marie-Christine Brault, « deux ans ont passé et aucune démarche ne semble avoir été entreprise. Pourtant, le problème est encore bien réel et l’accroissement de la prescription de médication se poursuit ».

Jeudi matin, le ministre Lionel Carmant a cependant annoncé l’octroi de près d’un demi-million de dollars pour un projet pilote destiné aux jeunes souffrant de TDAH dans la région de Chaudière-Appalaches. Un comité clinique sera formé par le CISSS local pour offrir des services « accessibles et de qualité » aux parents.

« Il est temps au Québec de s’attaquer de front à la surmédicalisation du TDAH. Et plus on intervient tôt, plus on a de chances d’éviter la médication. Il faut que les enfants et adolescents vivant avec un TDAH aient un accès facile à des services de diagnostics et de traitements autres que médicaux. En ce sens, ce projet de comité clinique interdisciplinaire constitue un grand pas dans la bonne direction et j’en suis fier », a déclaré M. Carmant dans un communiqué.

Source : La Presse

Voir aussi

Lisez la lettre du groupe de pédiatres dans Le Journal de Québec

Consultez le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux

 


Cours ECR et lutte contre le racisme : enseignante surprise à désinformer

Le controversé cours d’Éthique et de culture religieuse est de nouveau le lieu d’un exemple de militantisme et de désinformation de la part d’une enseignante enregistrée à son insu. Jean-François Lisée en fait le récit :

[A]ssoyons-nous à l’arrière d’une classe de cinquième secondaire de la région de Montréal en ce frisquet mois de janvier pour être instruit sur le problème du racisme dans le cours Éthique et culture religieuse.

Nous avons d’abord droit à une définition classique du racisme : la conviction que certaines races sont supérieures aux autres. Bien. Qu’en est-il chez nous ? « Selon les chiffres de Statistique Canada, Statistique Québec, affirme l’enseignante, 59 % des Québécois se prétendent racistes. 59 %, c’est énorme. Alors, quand le gouvernement dit qu’on n’est pas racistes, c’est pas vrai, hein. Les chiffres parlent plus fort que les mots. »

Ça commence fort. Ce pourcentage existe : il vient d’un sondage Léger de 2007 qui demandait aux Québécois s’ils s’estimaient tels, au plus fort du débat sur les accommodements religieux. Le total de 59 % cumule les réponses « fortement ou moyennement » (16 %) et « faiblement » (43 %) racistes. Léger n’avait cependant pas demandé si les Québécois estimaient certaines races supérieures aux autres. Angus Reid l’a demandé pas plus tard qu’en 2021 et a trouvé que 9 % des Québécois partageaient cette odieuse conviction, comparativement à 12 % des Canadiens et (cramponnez-vous) à 18 % des membres des minorités visibles.

Mais ne chipotons pas, continuons d’écouter la prof qui assène cette vérité : « Le Québec est la province la moins tolérante et la moins accueillante du Canada. » Mais d’où vient notre propension à autant détester l’autre ? Pas des générations dont font partie la prof et ses élèves, précise-t-elle. Alors qui ? Voici l’extrait complet de l’enregistrement audio qu’une bonne âme m’a fait parvenir : « Ça s’explique avec la génération des baby-boomers — vous connaissez ? —, donc ceux qui ont grandi dans les années 1950 et 1960. Et qu’est-ce qui est arrivé de majeur dans les années 1950 et 1960 ? Il y a eu des grosses vagues d’immigration. Ç’a créé un choc culturel que certains d’entre eux n’ont pas encore digéré. Nous, on est habitués de vivre avec d’autres cultures, mais cette génération-là, au départ, ne l’était pas. » » Et, « ça a mené à ce chiffre puisque les baby-boomers sont encore en vie ». Heureusement, ce problème va finir par disparaître de lui-même.

Mais il continue de sévir car, nous dit l’enseignante, « le taux de discrimination au travail est de 57 % ». Je n’ai pas trouvé de source pour ce taux et, s’il est certain que la discrimination à l’embauche est bien documentée, selon les chiffres de l’économiste Mario Jodoin le taux d’emploi en 2022 des 25 à 54 ans est de 74,9 % pour les immigrants (en forte hausse depuis une dizaine d’années) et de 88,8 % pour ceux nés au Canada. On est donc loin d’une différence de 57 % et l’écart se referme graduellement.

Mais ne chipotons pas. Les élèves visionnent ensuite un documentaire de 20 minutes intitulé Racisme, ses origines, son histoire, présenté par l’historien Laurent Turcot sur un texte de l’historien Alexandre Dumas. Il est vrai que, comme le précise Dumas dans un échange consécutif à la publication de ce texte dans Le Devoir, la vidéo indique que « le racisme n’est pas exclusif aux Blancs ou encore au monde occidental » et se consacre ensuite entièrement à l’évolution du racisme en Occident. Cependant les élèves qui y entendent que ce n’est qu’en Occident qu’on « retrouve une discrimination parfaitement assumée » et qu’« il faut attendre que les Européens découvrent l’Afrique noire pour qu’on puisse commencer à parler de racisme comme on l’entend aujourd’hui » ne peuvent tirer d’autre conclusion que le racisme est consubstantiel à l’Occident. Certes on peut — et l’on doit — dénoncer jusqu’à plus soif le racisme occidental, mais les jeunes sortant de ce visionnement seraient choqués d’apprendre que l’esclavage a été présent sur tous les continents, que les Africains le pratiquaient entre eux avant l’arrivée des Blancs, que les Autochtones d’Amérique le pratiquaient entre eux avant l’arrivée des colons européens ou encore que que la plus grande opération mondiale d’esclavage de l’histoire fut musulmane, les États musulmans ayant cumulativement mis environ un million de chrétiens en esclavage à partir du XVIe siècle. Pas un mot non plus sur le fait que les Québécois francophones furent victimes de racisme, ou du moins de discrimination linguistique.

La vidéo fait son boulot de bien dénoncer les Nazis, l’apartheid et la ségrégation américaine, mais minimise l’importance des victoires des antiracistes face à ce fléau et va jusqu’à attribuer les victoires de Martin Luther King et du mouvement pour les droits civiques des années 1960 à des impératifs de politique étrangère des États-Unis plutôt qu’au travail colossal de MLK et de son mouvement, et du grand nombre de Blancs, dont plusieurs Juifs, qui ont mis leur vie en danger pour faire triompher cette cause.

Bref, en 55 minutes, le cours réussit à inculquer une fausseté historique — le racisme est occidental —, une fausseté nationale — les Québécois sont massivement racistes —, une fausseté canadienne — le Québec est l’endroit le plus raciste au Canada — et une fausseté générationnelle — c’est la faute des baby-boomers. C’est beaucoup.

Voir aussi 

Profs indignés par « abolition » d’ECR : « On veut faire des gens des citoyens du monde »

Intégrer l’éducation à la sexualité dans le cours d’éthique et culture religieuse  

ECR — Jacques Pettigrew payé 90 K $ pour réviser le programme qu’il a aidé à créer 

Éthique et culture religieuse (toujours pas abrogé) — certains profs disent marcher sur des œufs

 
  

Joëlle Quérin répond à ses détracteurs chez Denise Bombardier 

Joëlle Quérin et « La face cachée du cours Éthique et culture religieuse » 

Cahier ECR : « je suis un garçon, une fille, je ne sais pas encore »

Formateur de formateurs en ECR à L’ACFAS : beaucoup de résistances, faible réceptivité, obstacles

Enseignant ECR : Syntaxe bancale et robinet d’eau tiède politiquement correcte 

Rapport : les élèves passés par ECR connaissent mal les religions, mais sont tolérants envers les signes religieux

Nos billets sur la contestation du collège Loyola contre l’imposition d’ECR

Québec — La construction d’une nouvelle citoyenneté par l’école (extrait de la thèse de Joëlle Quérin)

Le témoignage de la mère de Drummondville qui est allée en Cour suprême contre l’imposition d’ECR

C’est à l’école que je suis devenu athée, lors d’un cours d’histoire des religions

Les athées sont-ils moins altruistes ?

Étude : les croyants ne sont pas moins ouverts d’esprit que les athées, parfois ils sont même plus ouverts

Les enfants religieux seraient plus heureux 

 

Prof Michael Barutciski et le chemin Roxham : Trudeau ne comprend pas comment le droit international et national s'applique aux demandeurs d'asile

Extraits d’un article du professeur Michael Barutciski :

Après une période relativement calme, le rang Roxham est de retour dans l’actualité. Les demandeurs d’asile entrent au Canada par ce passage frontalier non officiel entre le Québec rural et le nord de l’État de New York à un rythme record depuis que le gouvernement Trudeau a levé l’interdiction d’entrée liée à la pandémie. D’après ses déclarations publiques, il semble que le Premier ministre Trudeau croit que ces migrants ont des droits au Canada s’ils tentent d’entrer de manière irrégulière par le rang Roxham, mais pas s’ils suivent les règles et se présentent à un point d’entrée officiel. Il a également une compréhension imprécise de la nature exacte des obligations légales du Canada.

Il n’est pas étonnant qu’une partie de la population soit perplexe et perde confiance dans le système. Aucun principe de protection ne saurait justifier un traitement différent des demandeurs d’asile en fonction de la partie de la frontière terrestre qu’ils utilisent pour entrer. S’il est regrettable que des médias non critiques et divers politiciens en quête d’attention ne soient pas en mesure d’expliquer correctement le problème de Roxham, il est beaucoup plus inquiétant que le Premier ministre ne connaisse apparemment pas les lois applicables dans le pays qu’il gouverne.

Immigrants qui rentrent de manière irrégulière au Québec accueillis par la gendarmerie

Les lois s’appliquent immédiatement à la frontière

Compte tenu de la confusion apparente, il convient de souligner qu’une personne qui arrive à un point d’entrée terrestre est déjà considérée comme étant au Canada et que les autorités sont liées par des obligations juridiques internationales et nationales. Le gouvernement canadien n’applique pas un type de fiction juridique qui prétend qu’il y a une « zone internationale » spéciale à la frontière dans laquelle les gens ne sont pas considérés comme étant au Canada jusqu’à ce qu’ils soient officiellement autorisés à entrer.

Dès que les migrants entrent en contact avec les autorités, tant la Convention de Genève sur les réfugiés que la Charte canadienne des droits et libertés peuvent les protéger. Si l’entrée n’est pas autorisée, ils sont renvoyés aux États-Unis. Comme le système canadien est fondé sur la primauté du droit, les demandeurs d’asile peuvent contester la décision de retour. En effet, plusieurs demandeurs se sont associés à des groupes de défense pour faire valoir que les États-Unis ne sont pas sûrs pour eux. Leur cause sera bientôt entendue par la Cour suprême du Canada.

La situation juridique ci-dessus est la même, qu’elle se produise à un point d’entrée officiel ou à un passage non officiel doté de personnel par la GRC, comme celui de Roxham Road. L’Entente Canada–États-Unis sur les tiers pays sûrs (ETPS), qui est entrée en vigueur en 2004, déclare simplement que les deux pays sont sûrs pour les demandeurs d’asile et introduit une coopération formelle sur le partage des responsabilités entre eux. Cela ne change pas l’application de la Convention sur les réfugiés ou de la Charte, bien que les droits fondamentaux soient affectés par la désignation des États-Unis comme « pays tiers sûr ».

[…] 

[Trudeau prétend que les réfugiés entrés illégalement ont droit à une audience]

Les déclarations du Premier ministre suggèrent malheureusement qu’il a une compréhension superficielle de la situation. Parlant de Roxham Road devant un auditoire de l’Université du Manitoba, le Premier ministre Trudeau a déclaré que « le Canada a des obligations en vertu des traités internationaux d’accorder une audience aux demandeurs d’asile ». Pourtant, il croit aussi d’une manière ou d’une autre que ces supposées obligations ne s’appliquent pas au port d’entrée voisin [Saint-Bernard-de-Lacolle].

La seule explication rationnelle de cette position pourrait être qu’il a la fausse impression qu’une personne qui arrive au point d’entrée n’est pas réellement au Canada et n’est donc pas couverte par les obligations juridiques internationales et nationales. D’un point de vue analytique, l’aspect frappant de la controverse Roxham est que le Premier ministre ne semble pas saisir les dimensions juridiques, mais il insiste sur le fait qu’elles guident la politique de son gouvernement, comme il l’a récemment expliqué à la Chambre des communes.

En d’autres termes, le Premier ministre Trudeau ne semble pas comprendre que si la Convention sur les réfugiés et la Charte s’appliquent à toute personne qui arrive à la frontière canadienne, la protection juridique qu’elles offrent dépend de la situation de chacun. Il ne saisit pas les conséquences fondamentales du fait que le Canada a déclaré que les États-Unis étaient sûrs pour les demandeurs d’asile et comment cela crée des circonstances particulières influençant l’étendue de la protection accordée par le droit international et national. Cependant, le Premier ministre a un sens aigu du symbolisme politique et un désir de projeter une image humanitaire.

Y a-t-il un droit à une audience ? [Non]

La Convention sur les réfugiés oblige-t-elle le Canada à offrir une audience de statut de réfugié à toute personne qui arrive par le rang Roxham, comme le prétend le gouvernement Trudeau ? Nulle part dans ce traité de 1951 il n’est fait mention des procédures de statut de réfugié. Le mot « asile » n’est même mentionné dans aucun de ses 46 articles. L’obligation la plus pertinente se trouve à l’article 33, qui stipule que les réfugiés ne peuvent pas être renvoyés dans un pays où « leur vie ou leur liberté seraient menacées ».

Cette garantie fondamentale n’est pas la même chose qu’un droit d’asile en ce sens qu’elle permet une certaine flexibilité tant que la vie des demandeurs d’asile n’est pas en danger. À moins que la Cour suprême du Canada ne décide que les États-Unis ne sont pas sûrs, il n’y a pas de violation si les demandeurs d’asile arrivant à la frontière du Québec sont renvoyés dans le nord de l’État de New York.

La dure réalité est que la protection limitée de la Convention sur les réfugiés n’oblige pas le Canada à accorder une audience à chaque demandeur d’asile qui se présente à la frontière. Il permet également aux demandeurs d’être renvoyés dans des pays sûrs, c’est pourquoi l’adoption de l’ETPS a été possible en premier lieu.

La Charte canadienne des droits et libertés oblige-t-elle le gouvernement à accorder une audience à toute personne qui arrive au chemin Roxham ? L’arrêt historique Singh de 1985 a établi que la Charte s’applique à toute personne en sol canadien, mais cela ne signifie pas que sa protection garantit nécessairement aux demandeurs d’asile un droit automatique à une audience. Nulle part dans l’arrêt il n’est mentionné qu’il existe un droit général à une audience. Les circonstances particulières de l’affaire sont plutôt soulignées afin d’établir une violation potentielle de la Charte parce que les demandeurs sikhs risquaient d’être renvoyés directement en Inde où ils craignaient d’être persécutés. La protection de « la vie, la liberté et la sécurité » de la Charte (article 7) était en jeu, de sorte que l’ancienne procédure de détermination du statut de réfugié a été jugée insuffisante et la Cour suprême a statué qu’ils avaient droit à une audience.

Les demandeurs d’asile au rang Roxham arrivent des États-Unis. Les arrêter et les renvoyer à la frontière n’entraînera pas une violation potentielle de la Charte, car les États-Unis sont réputés sûrs, de sorte que le raisonnement derrière Singh ne s’applique pas. Les journalistes qui acceptent sans réserve la position du Premier ministre comprennent mal pourquoi le tribunal de Singh a accordé une audience. Il ne peut y avoir violation de la Charte si quelqu’un est envoyé en lieu sûr.

La Loi fédérale sur l’immigration et la protection des réfugiés prévoit également que, lorsqu’un demandeur d’asile arrive à la frontière terrestre, une première décision est prise pour déterminer si la personne peut présenter une demande (article 100). Les divers motifs d’inadmissibilité sont décrits à l’article 101 suivant de la Loi. Sans surprise, ceux-ci incluent diverses raisons liées à la sécurité. Ils comprennent également une clause ostensible rendant les demandeurs inadmissibles lorsqu’ils viennent « directement ou indirectement au Canada d’un pays désigné par le règlement, autre qu’un pays dont ils ont la nationalité ou leur ancienne résidence habituelle ». Il s’agit de la disposition législative qui autorise le retour aux États-Unis et permet l’adoption d’un accord de partage des responsabilités avec les États-Unis. Comme indiqué ci-dessus, les lois s’appliquent immédiatement à la frontière étant donné qu’il n’y a pas de « zone internationale » fictive ou de no man’s land où les autorités peuvent agir dans un vide juridique.

Même une lecture rapide de la principale législation du Canada portant spécifiquement sur les demandes d’asile montre clairement qu’un droit automatique à une audience sur le statut de réfugié n’a jamais été voulu ni établi par le Parlement.

[…] 

[L’argument sur la futilité de contrôler les frontières ne tient pas]

Le Premier ministre Trudeau fournit également un argument pratique pour défendre sa politique frontalière incohérente : il affirme qu’il n’est pas réellement possible d’empêcher l’entrée entre les points d’entrée terrestres. Si le chemin Roxham est fermé, le Premier ministre insiste sur le fait que les demandeurs d’asile entreront simplement ailleurs. C’est le même argument fallacieux que le Premier ministre a utilisé au cours des trois premières années de l’administration Trump. Si la fermeture des frontières est inefficace, pourquoi son gouvernement a-t-il adopté en 2020 un décret spécial qui a empêché l’entrée par le rang Roxham pendant la pandémie ? Roxham fait à nouveau la une des journaux parce que les demandes d’asile ont immédiatement explosé dès que l’ordonnance a été levée il y a quelques mois.

Cet argument général basé sur la futilité sur le contrôle des frontières est largement soutenu dans le milieu universitaire, même s’il repose sur une hypothèse non prouvée. Il est actuellement utilisé par des militants pour dénoncer la nouvelle approche controversée du gouvernement britannique visant à dissuader les migrants irréguliers de traverser la Manche, ainsi que pour critiquer l’intention de l’administration Biden de lever sa propre interdiction d’entrée liée à la pandémie à la frontière mexicaine.

Tout comme aucun gouvernement ne prétend que l’évasion fiscale peut être complètement stoppée par une application stricte de la loi, aucun gouvernement ne prétend que la migration irrégulière s’arrêtera avec l’adoption de mesures de contrôle aux frontières renforcées. Il s’agit plutôt d’atténuer les risques et de ne pas rendre l’entrée illégale si facile qu’elle devienne presque une invitation pour les migrants potentiels à se rendre aux frontières du Canada afin d’accéder à la longue et généreuse procédure de détermination du statut de réfugié du pays.

[…]

Michael Barutciski est professeur agrégé au Collège Glendon de l’Université York. Avant de se joindre à Glendon, il a dirigé le programme de diplomatie à l’Université de Canterbury (Nouvelle-Zélande) et a été boursier en droit au Centre d’études sur les réfugiés de l’Université d’Oxford. À son retour au Canada, il a présidé le Département d’études multidisciplinaires de Glendon et contribué à la création de l’École d’affaires publiques et internationales de Glendon, où il a occupé pendant plusieurs années le poste de directeur des études supérieures. Il a mené des recherches dans des zones de conflit et des camps de réfugiés en Europe, en Afrique et en Asie. Il est docteur en droit de l’Université de Paris (Panthéon-Assas).


vendredi 27 janvier 2023

Associated Press : n'écrivez plus « les Français », « les malades mentaux », mais les « personnes atteintes de maladies mentales »... (m à j)

L'AP s'excuse. Oui, mais qui va payer pour les séances de thérapie suite au traumatisme causé par ce tweet ?


Billet originel du 26 janvier

L’agence Associated Press (AP) dans son guide stylistique recommande de ne plus utiliser l’article « les » dans des expressions comme « les pauvres », « les malades mentaux », car ce serait stigmatisant et « déshumanisant ». Il faut plutôt écrire les « personnes atteintes de maladies mentales »… L’AP ne dit pas ce qu’il faut écrire à la place de « les Français »… « Des personnes atteintes de francité » ?

Associated Press est une agence de presse mondiale et généraliste dont le siège est aux États-Unis. Créée en 1846, c’est l’une des plus anciennes coopératives au monde. Elle a 145 bureaux aux États-Unis et 95 dans 72 autres pays. Elle compte plus de 4 000 employés, dont 3 000 journalistes.

Voir aussi 

Musées anglais — ne dites plus momies, mais dépouilles momifiées, momies naturelles ou personnes momifiées 

Novlangue — Chirurgie du torse, Vaginoplastie 

Novlangue — la gauche « s’indigne » ou « s’engage », la droite « récupère » 

Novlangue — « diversité linguistique » 

Orwell dans l’Allemagne de 2022 : L’obligation aboutit au volontariat

« Les blancs se sont suicidés et ils veulent qu’on se suicide avec eux » (m à j)

Houria Bouteldja à la librairie L'Atelier le mardi 24 janvier 2023 vers 20 h (au 2bis de la rue du Jourdain, 75020 Paris) pour la sortie de son livre Beaufs et barbares: Le pari du nous. Houria Bouteldja a écrit Nous sommes les Indigènes de la République (avec Sadri Khiari, Amsterdam, 2012) et Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire (La Fabrique, 2016).

Elle déclare à la fin de l'extrait ci-dessous « On est nous et on ne veut pas être vous. Vous voulez que l'on devienne vides comme vous. Qu'on se vide comme vous, qu'on soit comme vous. Les blancs se sont suicidés et ils veulent qu’on se suicide avec eux ». 


Version Youtube


Version Odysee

Chronique d'Eugénie Bastié sur ce livre.

Dans la tête d’une révolutionnaire racialiste

La militante décoloniale Houria Bouteldja veut allier les « Indigènes » et les « petits Blancs » pour faire la révolution. Alain Soral a malheureusement fait école.

On parle souvent d’américanisation de la vie intellectuelle française pour qualifier la nouvelle obsession de la race dans le débat public. Mais la lecture du dernier livre d’houria Bouteldja nous prouve que la France n’a rien à envier aux États-unis en matière de penseurs racialistes. La militante décoloniale, fondatrice du Parti des Indigènes de la République est connue pour ses prises de position radicales. Pour son précédent livre, Les Blancs, les Juifs et nous (La Fabrique), où elle invitait les Juifs à se délivrer de leur «blanchité» et à renoncer à Israël, elle avait été très critiquée, mais aussi soutenue, notamment par une dizaine d’intellectuels, parmi lesquels Annie Ernaux qualifiant dans Le Monde sa pensée « d’en avance sur son temps ».

Son dernier ouvrage, Beaufs et barbares. Le pari du nous, commence par ces mots de l’apocalypse de saint Jean :

Voici le moment de détruire ceux qui détruisent la terre.

Le ton eschatologique se poursuit à longueur de pages : la fin du monde est proche, et l’oracle Bouteldja, hybridation de Karl Marx et de Mahomet, invite les Blancs à se convertir avant qu’il ne soit trop tard. 

Houria Bouteldja semble avoir, en apparence, progressé dans la tolérance : elle ne déteste plus tous les Blancs, mais seulement « les grands ».

«Les affects des Blancs sont chargés de négativité », écrit-elle, «Ils sont produits par cinq cents ans de domination occidentale, militaire, économique, éthique et philosophique. Aussi, chez les petits Blancs, ce qui reste de positivité, de solidarité et de générosité ce n’est pas tant dans le Blanc qu’il faut les chercher mais dans le petit.» Les «beaufs» et les «barbares» doivent s’allier contre un ennemi commun : le «grand Blanc» capitaliste et «l’état racial». C’est l’alliance du «gilet jaune» et de la djellaba, de la faucille et du Coran, de la lutte des races et de la lutte des classes. Il y a comme un air de déjà-vu dans cette convergence des luttes entre les cités et le «prolo»: c’était le programme d’Alain Soral et de son mouvement Égalité et réconciliation. «Il faut reconnaître à Alain Soral le mérite d’avoir su toucher simultanément les âmes de deux groupes aux intérêts contradictoires et d’avoir envisagé avant tout le monde une politique des beaufs et des barbares», reconnaît-elle, dans un hommage appuyé à son maître. Elle oublie de le dire, mais elle le sait très bien : cette convergence des luttes était cimentée par l’antisémitisme.

À l’instar de nombreux penseurs décoloniaux, Bouteldja se livre à une lecture téléologique de l’histoire dont la race serait le moteur. D’après elle, la race est consubstantielle à la formation des États modernes. Elle juge que la controverse de Valladolid, où les Occidentaux ont débattu en 1550 de savoir si les indigènes avaient une âme, n’est pas un moment de tempérance de la colonisation, mais l’essence même d’une civilisation qui se débat entre «le racisme assumé» et l’«humanisme paternaliste», le second n’étant que le prolongement adouci du premier.

La matrice de l’Occident, c’est le racisme. La fin de la colonisation n’a rien changé. Ainsi, nous dit Bouteldja, « l’Allemagne nazie peut être vue comme un anachronisme » au XXIe siècle. « À l’issue de cette ultime fièvre d’un nationalisme effréné et d’un racisme débridé, le nazisme capitule face à des adversaires tout aussi racistes mais moins fanatiques et beaucoup plus pragmatiques ». La démocratie libérale ne vaut pas mieux que les nazis !

Pour appuyer ses dires, elle cite l’intellectuel américain controversé Noam Chomsky, qui affirme qu’il y aurait eu 50 à 55 millions de morts causés par le colonialisme et le néocolonialisme occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Ce chiffre, largement exagéré, compile les morts des guerres américaines, depuis Hiroshima à l’invasion de l’Irak, en passant par la guerre des drones. Bouteldja, qui combat l’essentialisation de l’indigène, qu’on tient selon elle comptable de tous les crimes, du Bataclan au fait divers, tient les Français comptables des crimes de l’Amérique. « L’occident » est réifié dans un amalgame décomplexé comme l’orient l’était jadis par les romantiques.

Et puis, s’il faut compter les morts, pourquoi n’évoque-t-elle pas ceux du communisme (65 à 85 millions) ? Elle préfère louer la « clairvoyance politique » de Lénine car il était internationaliste et décolonial.

Pour Bouteldja, comme pour tous les postcoloniaux, le racisme n’est pas un préjugé présent dans toutes les cultures qu’il faut combattre par la raison, mais un système, un complot qui organise la société, et même, elle l’écrit, « un deal » : pour obtenir le consentement des masses populaires au capitalisme, l’État racial occidental met en œuvre la préférence nationale. Selon elle, le conflit de race est entretenu par les élites pour faire taire les revendications sociales.

Non sans lucidité, elle attaque vertement l’hypocrisie de la gauche morale, qui se sert des immigrés pour se donner bonne conscience. On ne pourra pas lui donner tort lorsqu’elle juge que l’antiracisme moral a été utilisé comme une arme idéologique qui « a détourné la colère contre l’État envers le FN et les beaufs » : «à ces derniers l’obligation d’avaler les couleuvres et le devoir de tolérer leur basané prochain - un devoir qui, il va sans dire, ne s’impose nullement à la gauche caviar qui s’en sait dispensée grâce au fossé social qui l’en sépare ».

Elle a conscience aussi de l’insécurité culturelle des « petits Blancs » dont le monde disparaît. «Les cafés ferment, les églises aussi quand elles ne sont pas tout bonnement réduites à devenir des lieux touristiques. (…) Les carnavals, les orchestres, les festivités locales disparaissent ainsi que les formes singulières d’autochtonie », note-t-elle. Mais l’avenir des « petits Blancs» n’intéresse pas la gauche : « la banlieue fascine le bobo, les milieux chics, le cinéma et la mode ».

« Qui est déraciné déracine » : elle cite à raison Simone Weil. Mais que fait-elle à part déraciner les Français de «souche» en leur présentant leur histoire dont ils pourraient être fiers comme une succession de massacres? Certains voudraient faire taire Houria Bouteldja. Il faut la lire au contraire, car sa pensée racialiste est en train de gagner les esprits. D’ailleurs, elle-même se vante du «butin de guerre» que constitue Mélenchon, acquis à la pensée indigéniste. La gauche est en train de faire le pari de l’islamo-marxisme dont elle est la prêtresse.

Beaufs et barbares,
par Houria Bouteldja,
aux éditions La Fabrique,
363p.,
13 euros.

jeudi 26 janvier 2023

360 millions de chrétiens persécutés dans le monde, cette persécution n'intéresse pas les médias

Dans la deuxième partie de la vidéo ci-dessous, Pascal Praud revient sur le meurtre d'un sacristain hier par un immigrant marocain en Espagne.

Le djihadiste présumé qui a tué un sacristain et blessé un prêtre mercredi après-midi à Algésiras, Yassine Kanjaa, né au Maroc en octobre 1997, se trouvait en Espagne en situation irrégulière. La police nationale l’a arrêté dans la ville de Cadix le 16 juin 2022 et a constaté qu’il ne disposait pas des documents nécessaires pour pouvoir résider sur le territoire espagnol, de sorte que les procédures d’expulsion ont été automatiquement engagées, comme l’ont confirmé des sources d’El Confidencial proches des milieux de l'enquête. Cependant, le processus a traîné en longueur et le meurtrier présumé n’a jamais été renvoyé sur le sol marocain.

version Odysee

version Rumble (Rumble est censuré en France)

Les médias et l'effet d'amnésie Gell-Mann

Dans un discours prononcé en 2002, l’auteur à succès Michael Crichton a inventé le terme effet d’amnésie Gell-Mann, d’après le physicien Murray Gell-Mann. Il a utilisé ce terme pour décrire le phénomène des experts croyant des articles de presse sur des sujets en dehors de leurs domaines d’expertise, même après avoir remarqué que les articles écrits dans la même publication qui relèvent de leur domaine d’expertise sont truffés d’erreurs et de méprises :

Les médias portent en eux une crédibilité totalement imméritée. Vous avez tous vécu cela, dans ce que j’appelle l’effet d’amnésie Murray Gell-Mann. (Je m’y réfère par ce nom parce que j’en ai discuté une fois avec Murray Gell-Mann [prix Nobel de physique en 1969] et qu’en utilisant un nom célèbre, je me rehausse moi-même et donne plus de sérieux à cet effet qu’il n’en aurait autrement.)

En bref, l’effet d’amnésie Gell-Mann est le suivant. Vous ouvrez le journal et lisez un article sur un sujet que vous connaissez bien. Dans le cas de Murray, la physique. Dans le mien, le monde du spectacle. Vous lisez l’article et voyez que le journaliste n’a absolument aucune compréhension ni des faits ni des enjeux. Souvent, l’article est si faux qu’il présente en fait l’histoire à l’envers, inversant la cause et l’effet. J’appelle cela les histoires « les rues mouillées provoquent la pluie ». Les journaux en sont pleins.

Dans tous les cas, vous lisez avec exaspération ou amusement les multiples erreurs de cet article, puis tournez la page et tombez sur les affaires nationales ou internationales, et lisez comme si le reste du journal était en quelque sorte plus précis sur la Palestine que les bêtises que vous venez de lire. Vous tournez la page et oubliez ce que vous veniez d’apprendre.

C’est l’effet d'amnésie Gell-Mann. Je soulignerai que cet effet ne s’applique pas dans d’autres domaines de la vie. Dans la vie ordinaire, si quelqu’un exagère ou vous ment souvent, il se déconsidère rapidement et vous doutez de tout ce qu’il dit. En droit commun, on parle de la doctrine du falsus in uno, falsus in omnibus, qui signifie « faux en une chose, faux en toutes choses ». Mais en ce qui concerne les médias, nous pensons contre toute évidence qu’il vaut probablement la peine de lire d’autres parties du journal. Alors qu’en fait, ce n’est presque certainement pas le cas. La seule explication possible de notre comportement est l’amnésie.


mercredi 25 janvier 2023

Stratégie climatique de la Caisse des dépôts du Québec : un demi-milliard de $ dégringole à 189 millions

Quand l'idéologie écologiste, pardon la « stratégie climatique », appauvrit les Québécois.


Une autre tuile s’abat sur un producteur indien d’énergie renouvelable soutenu à hauteur d’environ un demi-milliard par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) – un investissement qui a fondu comme neige au soleil. Le risque de défaillance chez Azure Power Global est désormais élevé, estiment deux des principales agences de notation.

Cette récente mise en garde de Moody’s et de Fitch Ratings s’accompagne d’une décote à l’endroit de la société, une décision qui fait grimper ses coûts d’emprunt. Une série d’irrégularités en matière de gouvernance ont éclaboussé Azure l’été dernier, ce qui a provoqué une dégringolade de son action à la Bourse de New York.

« La décote reflète nos inquiétudes en matière de gouvernance en raison de l’incapacité de la direction à divulguer de l’information financière dans les délais, observe Fitch. Il existe toujours un flou sur les contrôles internes non résolus chez Azure […] sur sa performance globale et la flexibilité financière de ses entités. »

Selon Fitch, une note de crédit de « BB » – qui a été attribuée à Azure – signifie une « vulnérabilité élevée au risque de défaillance », particulièrement si le contexte économique continue à se détériorer. À court terme, la société est en principe capable de faire face à ses engagements financiers.

Principal actionnaire d’Azure avec une participation de 53,4 %, le bas de laine des Québécois n’est pas le seul à souffrir de la débâcle du producteur d’énergie renouvelable fondé en 2008 et qui développe notamment une plateforme d’énergie solaire en Inde. Le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS), deuxième actionnaire en importance (21,5 %), a aussi des centaines de millions en jeu. Les deux institutions comptent chacune un représentant au conseil d’administration.

Squelettes dans le placard

La débâcle boursière d’Azure a pris de l’ampleur le 29 août dernier avec un plongeon de 44 %. Le départ surprise du président-directeur général – qui n’était en poste que depuis deux mois – avait été annoncé dans des circonstances toujours nébuleuses. La société avait aussi révélé avoir reçu, quelques mois auparavant, une plainte d’un lanceur d’alerte à propos de potentielles irrégularités et inconduites de la part de certains employés.

On ignore toujours le fond de l’histoire, qui a néanmoins provoqué une dégringolade du titre sur Wall Street. Au cours actuel de l’action (4,15 $ US), le placement de la CDPQ ne vaut plus que 189 millions US. À son sommet en janvier 2021, le titre de l’entreprise valait plus de 50 $ US sur Wall Street.

Après une analyse qui s’est amorcée fin août, Moody’s a également décidé d’abaisser, la semaine dernière, les notes de crédit des entités d’Azure, qui varient entre Ba2 et Ba3 – une catégorie jugée très spéculative par l’agence new-yorkaise. Celle-ci partage les inquiétudes de Fitch.

« Les risques de gouvernance pèsent lourd dans la balance, écrit Moody’s. La décote […] est attribuable à des problèmes de gouvernance interne qui ont retardé le dépôt des états financiers audités, à des plaintes qui n’ont pas été traitées et à du roulement de personnel chez les cadres supérieurs. »

Source : La Presse


Musées anglais — ne dites plus momies mais dépouilles momifiées, momies naturelles ou personnes momifiées

Certains musées en Grande-Bretagne utilisent désormais des mots autres que « momie » pour décrire leurs expositions d’antiques dépouilles égyptiennes. Ils commencent à adopter des termes tels que « personne momifiée » ou à utiliser le nom de l’individu pour souligner qu’ils étaient autrefois des personnes vivantes.

Utiliser un autre terme pour décrire ces restes humains pourrait, selon la BBC, éviter d’évoquer la représentation des momies dans la culture populaire, qui a eu tendance à « saper leur humanité » à travers des « légendes sur la malédiction de la momie » ou qui les décrit comme des « monstres surnaturels ». C’est ce que Jo Anderson, gardienne adjointe de l’archéologie au Great North Museum à Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre, a écrit sur son carnet publié en mai 2021 pour expliquer le changement de terminologie de son musée. 



Le British Museum tient à souligner que les restes momifiés étaient autrefois des personnes vivantes.

Bien que les muséologues « cherchent la manière la plus appropriée d’exposer les dépouilles humaines depuis environ 30 ans… en ce qui concerne l’utilisation du mot “momie”, je pense qu’il s’agit d’un problème plus récent », de déclarer Daniel Antoine, gardien du département Égypte et Soudan au British Museum de Londres, à CNN.

« Nous avons des restes humains du monde entier, et nous pouvons varier la terminologie que nous utilisons en fonction de… la façon dont ils ont été préservés. Nous avons des momies naturelles de l’Égypte prédynastique, nous les appellerons donc des momies naturelles parce qu’elles n’ont pas été artificiellement momifiées », a-t-il ajouté.

L’utilisation du terme « dépouilles momifiées » peut encourager les visiteurs à penser à l’individu qui a vécu, ont déclaré les musées à CNN.


Québec — l'échec récompensé : les élèves qui échouent au primaire sautent directement au secondaire

Parce qu’ils ont redoublé au primaire, ils sont exemptés de 6e année et envoyés au secondaire malgré leurs lacunes

Chaque année, plus d’un millier de jeunes qui ont connu des difficultés d’apprentissage passent directement de la 5e année du primaire à la 1re secondaire, qu’ils soient en échec ou en réussite.

Ce qui compte dans ces cas, c’est la loi : le primaire doit se terminer en six ans. * Une échéance peu flexible qui scelle le destin de plusieurs élèves déjà vulnérables en diminuant leurs chances de décrocher un diplôme d’études secondaires.

Par exemple, au centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), parmi les 4578 élèves qui ont fait cette année leur transition du primaire au secondaire, 227 élèves (5,2 %) sont passés directement de la 5e année du primaire au secondaire.

Le fils d’Aurore Chollet devait tomber dans cette catégorie.

Quand son fils était en 5e année, elle a appris que parce qu’il avait redoublé une fois, il sauterait sa 6e année et irait directement au secondaire, dans une classe d’adaptation scolaire pour élèves en difficulté.

Mme Chollet a été sonnée et son fils, bouleversé et médusé d’apprendre qu’il ne terminerait pas son primaire avec ses amis. Comment son déficit d’attention léger qui l’avait fait redoubler en début de scolarité et qui lui valait des notes acceptables, sans plus, pouvait-il maintenant lui faire sauter une année ?

Ça ne le réjouissait pas, pas plus que ses parents.

D’être mis dans une classe à part, hors de la voie normale, c’est difficile pour l’estime de soi.

Aurore Chollet, mère d’un élève ayant eu des difficultés au primaire

L’enseignante est intervenue, « elle s’est battue pour nous, elle a écrit des lettres et elle a obtenu une dérogation ». L’enfant a pu faire sa 6e année.

Il est maintenant en 3e secondaire, au secteur ordinaire (dit régulier). Toujours pas dans les premiers de classe, dit sa mère, mais en cheminant normalement et en rêvant d’être pompier. Une décision aussi déterminante que surprise, dans bien des cas

L’enjeu est de taille : un jeune qui passe directement de la 5e année à la 1re secondaire sera dirigé vers une classe d’adaptation scolaire qui ne le mènera que très rarement à un diplôme d’études professionnelles ou à un diplôme d’études secondaires. Ces classes, bien qu’à effectifs réduits, n’offrent souvent pas des services spécialisés à la hauteur des besoins, notamment à cause de la pénurie de main-d’œuvre. C’est dire que c’est donc là, après la 6e, que l’on sait quels jeunes pourront au mieux aspirer à l’apprentissage d’un métier semi-spécialisé (aide-boucher, aide-cuisinier, préposé à l’entretien) ou risqueront de décrocher.

Il est impossible de quantifier le nombre d’élèves au Québec qui sont dispensés de faire leur 6e année. Le ministère de l’Éducation nous a répondu ne pas avoir de données à nous transmettre sur le sujet. Et seuls 18 des 72 centres de services scolaires ou commissions scolaires ont pu répondre à nos demandes d’accès à l’information et savaient combien de leurs élèves étaient dans cette situation. Ce chiffre oscille entre 1 et 2 % des transitions du primaire au secondaire dans les organisations qui documentent la question.

Souvent, les jeunes qui apprennent au terme de leur 5e année qu’ils passent directement en 1re secondaire « sont contents de ce laissez-passer qu’ils n’attendaient pas », dit David Hamel, président du syndicat qui représente les enseignants du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, à Montréal.

Pour ceux qui ont des difficultés d’apprentissage très importantes, l’école n’aurait pas pu faire mieux. Aussi la puberté se pointant, le primaire ne peut pas non plus être allongé indéfiniment (un enfant ne peut d’ailleurs redoubler qu’une seule fois pendant le primaire).

Mais pour d’autres jeunes avec un plus gros potentiel, « le petit coup de pouce supplémentaire non reçu » sera lourd de conséquences, fait observer M. Hamel.

Tout comme lui, Mme Chollet indique que la possibilité que la 6e année ne soit pas faite arrive souvent comme une surprise, aussi bien pour les parents que pour les enfants.

Pourquoi ? Un gestionnaire du système scolaire nous a expliqué que comme la décision se prend au cas par cas et que les écoles changent souvent de directeur, on se contente d’expliquer aux parents ce qui se passera l’année suivante, sans s’embarquer dans toute la suite des choses.

Mme Chollet aurait préféré le savoir. Car quand la pertinence de faire redoubler ou pas son fils a été discutée avec la direction de l’école, si elle avait su que cela pourrait se traduire par une 6e année qui ne se ferait pas, « ça aurait peut-être pesé dans la décision ».

Le CSSDM n’a pas répondu à notre demande de précisions quant aux 227 élèves qui ont eu un laissez-passer cette année.

Des pratiques très variables au Québec

Le parcours des élèves en difficulté au primaire est finalement très variable selon l’endroit où ils habitent au Québec et selon la propension ou pas des centres de services scolaires à multiplier les demandes de dérogation.

Tout à côté, au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, à Montréal, un seul élève en 2022 est passé directement de la 5e année du primaire à la 1re secondaire. Ils étaient pourtant 61 dans ce cas 10 ans plus tôt. Pourquoi une telle diminution, voire une quasi-disparition de cette pratique ? Me Valérie Biron, porte-parole de ce centre de services scolaire, répond que la pandémie explique sans doute la volonté plus spécifique depuis deux ans de permettre aux élèves de « terminer leur cycle d’apprentissages ».

Au centre de services scolaire des Laurentides, aucun élève ne passe directement de la 5e année à la 1re secondaire, car, nous répond-on, « cette pratique n’est pas en vigueur dans [l’] organisation ».

Autre particularité de ce centre : tous les élèves en difficulté d’apprentissage sont en classe ordinaire (dite régulière) parce qu’avec les classes d’adaptation, le Centre « avait ainsi l’impression de fabriquer des décrocheurs », explique Julie Lamonde, directrice générale adjointe. (Il existe cependant encore des classes spécialisées pour des enfants handicapés, par exemple.)

Comme partout ailleurs, certains élèves auront des échecs à la fin de la 6e, mais ce centre de services croit à la promotion habituelle, d’année en année, et à une 6e année faite en bonne et due forme. Mme Lamonde dit avoir la chance, souligne-t-elle, de ne pas vivre de pénurie importante de personnel dans son centre.

Au centre de services scolaire de Sherbrooke, 53 élèves sur 1942 ont sauté leur 6e année. Donald Landry, directeur des communications, qui a été enseignant et directeur d’école auparavant, souligne que la décision est laissée entre les mains de l’enseignante. Elle exerce son jugement au cas par cas, une façon de faire qu’il juge préférable, le Centre n’étant pas partisan des « mesures mur à mur ».

Michèle Henrichon, l’enseignante de 6e année de Montréal qui s’est battue pour obtenir une dérogation pour le fils de Mme Chollet, ne cache pas que ses démarches aient fait sourciller, les demandes de dérogation approuvées étant rares au CSSDM.

Pour que l’enfant puisse faire sa 6e année, il faut être certain que cela favorise sa réussite, qu’il passera sa 6e année.

Michèle Henrichon, enseignante de 6e année

Quel élève bénéficiera d’une 6e année ? Pour lequel l’école primaire a-t-elle été au bout de ce qu’elle pouvait faire ? Cela repose souvent sur l’intuition, dit Mme Henrichon, qui dit toujours s’assurer de discuter avec l’élève pour que son souhait fasse partie de l’équation.

Égide Royer, psychologue, professeur et chercheur dont les travaux portent sur les élèves en difficulté, explique que tout cela rappelle l’importance « d’agir tôt », de faire redoubler rapidement un enfant de 1re année qui éprouve des difficultés importantes en lecture plutôt que de repousser le problème, qui ne se réglera pas magiquement.

Tout doit être fait, dit-il, pour éviter de sortir un élève du parcours dit régulier parce qu’une fois en classe d’adaptation au secondaire, très rares sont ceux qui obtiendront leur diplôme d’études secondaires, les objectifs d’apprentissage étant alors à la baisse.

Source : La Presse (de Montréal)