mercredi 31 mai 2023

Les deux tiers des Québécois sont les descendants de 2600 colons français


Il y a 260 ans, la Nouvelle-France s’étendait de la Louisiane jusqu’au nord de l’actuel Québec. Le traité de Paris (10 février 1763), venu sceller la guerre de Sept Ans, cède l’entièreté de ce territoire aux Britanniques (à l’exception de Saint-Pierre-et-Miquelon). Au Québec, les descendants des premiers colons français ont conservé une forte identité en continuant de parler français et en maintenant leur culte catholique. Une étude publiée dans la revue Science et menée par une équipe de l’université McGill au Québec, combine données génétiques et d’état civil pour remonter l’arbre généalogique de la population actuelle. La très grande majorité des Québécois aujourd’hui tire ses ancêtres d’environ 8 500 des 10 000 colons qui ont émigré de France aux XVIIe et XVIIIe siècles pour s’installer dans cette région. Chose encore plus impressionnante, les deux tiers du patrimoine génétique canadien-français sont hérités de 2 600 colons seulement.

« C’est un travail d’une grande qualité, commente Évelyne Heyer, professeur en anthropologie génétique au Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN), qui consacre un chapitre au Québec dans son livre, L’Odyssée des gènes. On comprend ici l’importance de la géographie et du fleuve Saint-Laurent sur les structures humaines, et bien entendu l’influence de la langue et de la religion. »

« Guerre de berceau »

Pour raconter cette histoire, les scientifiques ont utilisé l’ensemble des données liées aux actes de mariage catholiques qui ont été numérisées dans le cadre d’un projet de recherche qui dure depuis cinquante ans à l’Université du Québec à Chicoutimi, et baptisé Balsac. « L’Église catholique a eu une forte influence sur la société québécoise depuis le XVIIe siècle, explique Simon Gravel, professeur agrégé au département de génétique humaine à l’université McGill et coauteur de l’article. Les prêtres ont scrupuleusement noté toutes les unions sur le territoire en renseignant les noms des deux époux et de leurs parents. » Une source inestimable qui a été numérisée à partir des années 1970 et qui donne aux scientifiques et chercheurs québécois un outil quasi unique au monde ! « L’objectif de ces registres était en partie d’éviter les mariages consanguins, continue le scientifique. L’Église a appliqué une forte pression nataliste à la société québécoise qui a contribué à un accroissement très rapide de la population. » [C’est en partie faux : au début la croissance démographique des Anglais dans les 13 colonies est similaire, voir le doublement de la population en 25 ans selon Benjamin Franklin. Voir aussi « La légende noire du clérico-natalisme »] La croissance annuelle atteint ainsi un taux de 25 pour 1 000, à comparer aux 3 pour 1 000 à la même période en France : entre 1681 et 1765, la population passe de 10 000 à 70 000 habitants, essentiellement du fait de l’accroissement naturel.

L’équipe de l’université McGill a complété ce recueil par des données génétiques et généalogiques de 20 451 Québécois. « Notre objectif initial était de comprendre la prévalence de certaines maladies génétiques dans le pays, détaille Simon Gravel. Et de comprendre si elles pouvaient être liées au contexte de peuplement. La prévalence de maladies spécifiques à certaines régions québécoises ne se retrouve pas en France. »
 
Moins de 1 % d'ascendance amérindienne
 
Les premiers 2 600 colons français ont contribué les deux tiers du bassin génétique franco-québécois. Les colons français ont occupé un territoire habité et utilisé par les Premières Nations (Indiens) et les Inuits (Esquimaux) depuis des milliers d’années.

« Malgré des croyances populaires impliquant les origines métissées des Canadiens-Français, les études génétiques et généalogiques montrent que les Franco-Québécois portent en moyenne moins de 1% d’ascendance génétique autochtone et une majorité d’ascendance française », souligne l'étude.
 
« Super-fondateurs »

En arrivant en Nouvelle-France, les premiers colons, dont plusieurs étaient originaires du Perche, se sont d’abord installés dans la capitale, à Québec. « Comme la population augmentait très vite, il y a eu une migration vers Charlevoix, où l’érosion d’un cratère d’impact vieux de 400 millions d’années a créé une petite poche de terre fertile au sein d’un terrain autrement montagneux, raconte le chercheur. Là encore la population a augmenté très vite. Les conditions de vie devaient être très difficiles et les gens ont ensuite migré vers la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui était jusque-là une terre de chasse réservée au roi. »

Étonnamment, bien que chaque région ait son événement fondateur près de la ville de Québec, aucune ne partage les mêmes « super-fondateurs », ces individus ayant une très grande descendance et qu’un grand nombre de Québécois partagent comme ancêtre. C’est donc localement que les communautés se sont créées et que des effets régionaux se sont mis en place. « Dans des travaux que j’avais publiés en 1995, nous avions montré qu’un groupe de 50 super-fondateurs se retrouve dans les généalogies de tous les individus du Saguenay–Lac-Saint-Jean, explique Évelyne Heyer. Ils avaient tous plusieurs dizaines de petits-enfants ! »


Source : Le Figaro

Canada — pas de pénurie de main-d’œuvre pour emplois très qualifiés, autres facteurs expliquent nombre élevé de postes à pourvoir

Un nouveau rapport met en doute l’idée que le Canada compose avec une pénurie de main-d’œuvre généralisée et renforce les arguments de certains économistes du travail, selon lesquels le nombre élevé de postes vacants n’est pas dû à une pénurie de travailleurs.


L’analyse de Statistique Canada révèle qu’il n’y a pas de pénurie de main-d’œuvre pour les emplois qui exigent des niveaux de scolarité élevés, ce qui suggère que d’autres facteurs, comme un décalage entre les compétences requises et la rémunération, pourraient être à l’origine du nombre élevé de postes vacants.

Au lendemain de la pandémie de COVID-19, la pénurie de main-d’œuvre a fait la une des journaux d’un océan à l’autre, alors que les entreprises ont annoncé plus d’offres d’emplois que jamais. Les postes vacants ont grimpé en flèche pour atteindre plus d’un million à un moment l’année dernière.

La pénurie de main-d’œuvre perçue à l’échelle du pays a exercé des pressions sur les gouvernements pour qu’ils aident les entreprises à trouver des travailleurs, notamment en augmentant les objectifs d’immigration du Canada.

Le rapport publié la semaine passée compare le taux de chômage et les postes vacants par niveau d’éducation, et brosse un tableau plus nuancé du marché du travail.

« Les choses semblent vraiment différentes selon que vous regardez les postes vacants qui nécessitent un niveau d’éducation élevé, par rapport à ceux qui nécessitent un diplôme d’études secondaires ou moins », a souligné René Morissette, directeur adjoint de la division de l’analyse sociale et de la modélisation à l’agence fédérale.

Le rapport, qui a examiné les données sur le marché du travail entre 2016 et 2022, a révélé que pour les emplois nécessitant un baccalauréat [licence en Europe] ou plus, il y avait toujours eu moins d’emplois disponibles que de personnes pour les occuper.

Par exemple, il y avait 113 000 postes vacants exigeant un baccalauréat [licence] ou des études supérieures au quatrième trimestre de 2022, mais 227 000 personnes qui détenaient une telle formation étaient au chômage au cours de la même période.

Pour les postes exigeant un diplôme d’études secondaires ou moins, la pénurie de travailleurs n’a commencé qu’au troisième trimestre de 2021.

René Morissette a déclaré que les résultats ne signifient pas qu’il n’y a pas de pénurie de main-d’œuvre dans certains marchés, mais que les pénuries pourraient ne pas être aussi importantes qu’on le supposait auparavant.

« Il est certainement concevable qu’il y ait des pénuries locales dans certains postes, a précisé M. Morissette. Ce que nous disons, c’est que les pénuries ne sont peut-être pas aussi répandues qu’on le supposait initialement dans les premières discussions sur les taux d’inoccupation élevés au Canada. »

Pour les employeurs qui tentent de pourvoir des postes vacants nécessitant une formation postsecondaire, le rapport indique que leurs difficultés d’embauche ne peuvent être attribuées à un manque de travailleurs disponibles possédant ces qualifications.

Les difficultés peuvent plutôt résulter d’un décalage entre les compétences requises pour le poste et celles que possèdent les candidats. Un autre facteur pourrait être que les employeurs n’offrent pas des salaires qui correspondent aux attentes des demandeurs d’emploi.

Le rapport met également en doute les difficultés d’embauche auxquelles sont confrontées les entreprises qui tentent de recruter des travailleurs ayant un niveau d’éducation plus faible.

« La question de savoir dans quelle mesure ces emplois vacants peuvent être attribués à des pénuries de main-d’œuvre dans des professions précises peu qualifiées, plutôt qu’à des offres de salaires et d’avantages sociaux relativement bas, ou à d’autres facteurs reste ouverte », indique le rapport.

Jim Stanford, économiste et directeur du Center for Future Work, affirme que le rapport de Statistique Canada défait les « mythes de longue date » sur la pénurie de main-d’œuvre au pays.

« Si vous manquez vraiment de main-d’œuvre et que vous ne pouvez pas trouver quelqu’un pour faire ce travail au salaire minimum dans un restaurant McDonald, alors pourquoi n’augmenteraient-ils pas le salaire ou n’essaieraient-ils pas de remplacer le travail par des machines ? », s’est demandé M. Stanford.

« Ni l’un ni l’autre ne se produisent, ce qui me suggère que les employeurs en général sont assez satisfaits de l’état actuel des choses, peu importe à quel point ils se plaignent de la pénurie de main-d’œuvre », a-t-il ajouté.

Alors, qu’est-ce qui explique le nombre élevé d’emplois vacants ??

René Morissette a évoqué que pour les industries où peu de qualification est nécessaire, les entreprises pourraient choisir de maintenir des salaires bas et d’accepter des taux d’inoccupation d’emplois plus élevés.

« Pour les employeurs qui ont des coûts de formation négligeables, une stratégie de ressources humaines qui combine des salaires relativement bas avec une rotation élevée des travailleurs et certains postes vacants pourrait en fait maximiser les profits », a-t-il déclaré.

Le gouvernement fédéral est resté à l’écoute des groupes d’entreprises qui sonnaient l’alarme au sujet de la pénurie de main-d’œuvre.

Cet automne, Ottawa a annoncé de nouveaux objectifs d’immigration visant à accueillir 500 000 immigrants par an d’ici 2025 au pays. Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a présenté le nouveau plan comme une solution aux problèmes de main-d’œuvre du pays.

Le Canada a également connu une augmentation du nombre de travailleurs étrangers temporaires venant au pays pour aider les entreprises à pourvoir les postes vacants.

L’apparente pénurie de travailleurs peu qualifiés pourrait pousser les décideurs politiques à penser qu’il faut encore plus de travailleurs temporaires, mais M. Stanford a évoqué que ce serait une conclusion « désastreuse » à tirer du rapport.

De nombreux économistes émettent des réserves sur les programmes de travailleurs étrangers temporaires qui, selon eux, peuvent faire baisser des salaires au pays, s’ils sont utilisés de manière excessive.

« L’objectif de la politique d’immigration ne devrait pas être de résoudre les problèmes de recrutement auxquels sont confrontés les employeurs à bas salaires, ou tout employeur d’ailleurs », a-t-il déclaré.


Source : Presse Canadienne

« Transition de genre » : un procès intenté par une jeune Californienne dont les seins ont été coupés

Une jeune Californienne, âgée aujourd’hui de 18 ans, a intenté une action en justice contre les médecins et les professionnels de santé qui ont « pratiqué, supervisé et conseillé l’hormonothérapie et la chirurgie de transition de genre » y compris la mastectomie qu’elle a subie à 13 ans.

Layla Jane, originaire de Central Valley, souffrait « d’anxiété et de dépression, d’anxiété sociale, de dysmorphie corporelle, de troubles alimentaires et a été victime d’intimidation » pendant son enfance et une partie de son adolescence. À 9 ans, son état de santé mentale s’est dégradé au point d’avoir des idées suicidaires.

« Personne, aucun de mes médecins, n’a essayé de faire en sorte que je me sente mieux dans mon corps » regrette-t-elle. Après avoir demandé conseil, elle est orientée vers une clinique spécialisée dans les questions de genre à Oakland, en Californie. Des bloqueurs de puberté lui sont prescrits et six mois plus tard de la testostérone (cf. Genre : la Californie autorise les traitements sur les mineurs).

Un peu plus tard, à 11 ans, souhaitant changer de genre, elle en parle à ses parents qui ne s’y opposent pas. Elle subit alors une mastectomie. Un choix qu’elle regrette aujourd’hui. Au cours de l’année 2021, elle a cessé ses injections de testostérone. Désormais, elle se sent « plus heureuse » et sa « santé mentale commence à s’améliorer ».

Confrontée à un « risque accru d’infertilité », elle poursuit le Permanente Medical Group, Inc. et les Kaiser Foundation Hospitals, ainsi que les médecins qui l’ont suivie, pour « négligence grave » et « consentement éclairé frauduleux » (cf. « Transition de genre » : le mineur apte à consentir ?). Selon elle, tout médecin devrait, avant de prendre une décision, vérifier l’état de santé mentale des patients. […]


Genethique

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Espagne — une première fille trans repentie poursuit la Santé publique

 


Israël, une société tournée vers l'enfant

Traduction par le Courrier International d’un article d’Asahi Shimbun

Alors qu’au Japon la natalité est en chute libre, en Israël le taux de fécondité est de trois enfants par femme — un record dans l’OCDE. Le correspondant du journal « Asahi Shimbun » observe avec un certain enthousiasme les caractéristiques qui rendent la société israélienne si disposée à avoir des familles nombreuses.

Une femme monte dans un tramway bondé en tenant fermement des deux mains une poussette à deux places, qui transporte ce qui semble être des jumeaux. Elle empêche les gens de descendre et roule sur les chaussures de plusieurs passagers, qui font la grimace. Mais loin de se laisser impressionner, elle se fraie un passage à travers la foule. Une fois sa place assurée, elle pousse un soupir.

Cette scène serait-elle possible à Tokyo ? La mère se confondrait probablement en excuses, la tête dans les épaules, et des passagers l’interpelleraient d’un « Eh, faites attention ! Pliez votre poussette ! »

Mais nous ne sommes pas à Tokyo, ni même au Japon. Nous sommes en Israël, au Moyen-Orient. Ici, on ne voit pas de parents contraints de s’excuser. Ici, personne ne s’offusque si des enfants font du vacarme dans les restaurants. Ici, l’enfant est roi.
 

Trois enfants, la normalité en Israël

Avec un taux de fécondité de 3 en 2021 selon le Bureau central des statistiques israélien, le pays fait figure d’exception parmi les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui réunit 38 pays développés. Les études réalisées en 2020 par l’OCDE en matière de natalité permettent d’établir un classement : Israël arrivait en tête avec 2,90, suivi du Mexique, avec 2,08, et de la France, qui, avec 1,79, est considérée comme un « modèle de réussite » en matière de lutte contre la baisse de la natalité. Le Japon, en proie au vieillissement de sa population, n’est qu’à 1,33. [Il n’est que de 1,49 au Québec…]  [Le seuil de renouvellement des générations, en dessous duquel la population décroît, est fixé à 2,1 enfants par femme.]

Alors que nombre de pays développés souffrent d’une baisse de la natalité, comment se fait-il qu’Israël soit si fécond ?

« Si vous n’avez pas d’enfant, on vous demande pourquoi. Si vous avez un enfant, on vous demande : “À quand le deuxième ?” Et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous ayez trois enfants ou plus, ce qui est considéré comme “normal” ici. »

C’est ce que m’explique Keren Gil, 44 ans, employée d’une société pharmaceutique qui vit dans la banlieue de Tel-Aviv, la capitale économique du pays. Elle et son mari, Yaron, 45 ans, agent immobilier, élèvent trois enfants : deux garçons, de 15 et 12 ans, et une fille de 7 ans.

L’« oppression » des Israéliennes sans enfants Si, vu du Japon, Israël peut paraître comme un exemple à suivre en matière de natalité, la sociologue féministe israélienne Orna Donath, auteure de « Le Regret d’être mère » (disponible en français chez Odile Jacob), souligne que l’injonction sociale de faire des enfants peut bel et bien se transformer en une « oppression » pesant sur les femmes.

En raison de cette pression sociale, souvent intériorisée, il est « difficile de réfléchir de manière libre » au fait d’avoir des enfants, avance-t-elle dans son interview au journal Asahi. Orna Donath souligne que, dans certains cas, la solitude des parents psychologiquement opprimés entraîne une maltraitance infantile.

Selon elle, pour les Israéliennes, il est compliqué d’être femme sans être mère. « On a tendance à considérer que les femmes sans enfants […] ne sont pas de “vraies femmes” », continue-t-elle. Pour son livre, elle a recueilli des témoignages de mères regrettant d’avoir choisi d’avoir des enfants. Des voix que la société a tendance à bâillonner, en prétextant à un coup de déprime que le temps guérira forcément. « Le choix de ne pas devenir parent. Le regret d’avoir fait des enfants sans avoir vraiment réfléchi si on était prêt. [À travers le livre], je voulais changer la situation actuelle où ces choses sont vues comme tabous », raconte la sociologue à Asahi.

Ce qu’elle dit n’est pas du tout exagéré. Moi-même, homme marié de 42 ans sans enfant, on me demande souvent en Israël, quand j’aborde le sujet de la famille, pourquoi je n’ai pas d’enfant, avant de tenter de me convaincre que « c’est merveilleux d’avoir des enfants ». L’une des personnes avec lesquelles je me suis entretenu a même sorti son téléphone pour me donner les coordonnées d’un hôpital réputé en matière de traitement de la stérilité.

Un état d’esprit

D’où vient cette obsession des enfants ? Il y a d’abord un aspect religieux. Chez les ultraorthodoxes, qui observent strictement les préceptes juifs, [refusent la contraception] et restent fidèles à l’idée que « les enfants sont une bénédiction », il n’est pas rare d’avoir cinq enfants ou plus.

Évolution du nombre de naissances au sein des différentes communautés d’Israël ces quarante dernières années.

Et puis, il y a un lien avec l’histoire des souffrances du peuple juif et de la fondation du pays. L’Holocauste, qui a fait quelque 6 millions de victimes, et les conflits qui opposent Israël aux pays arabes voisins depuis sa création ont imprégné la société israélienne d’un besoin vital d’assurer une descendance.

Comme l’ont confirmé plusieurs experts que j’ai rencontrés, la fécondité exceptionnelle des Israéliens est davantage un « état d’esprit » façonné par l’histoire et la culture du pays que le résultat des politiques du gouvernement.

Autre caractéristique d’Israël, le taux de natalité est également élevé dans les familles laïques, c’est-à-dire peu attachées aux doctrines religieuses, qui représentent une grande partie de la population.

Si, comme dans les autres pays développés, l’éducation des femmes et leur participation dans la société progressent, le taux de natalité ne montre aucun signe de fléchissement significatif. Dans un sondage publié en 2019 par le Bureau central des statistiques israélien, 71 % des femmes juives laïques déclaraient désirer trois enfants ou plus. [En général, en Occident, il y a un écart 0,7 enfant entre le nombre désiré d’enfants et le nombre final d’enfants nés… Ainsi, si
les désirs de chacun en Suisse se concrétisaient, il y aurait une moyenne de 2,2 enfants par femme, soit suffisamment pour renouveler les générations. La moyenne effective avoisine 1,5Alors que seule une Québécoise sur dix, tous âges confondus, ne veut qu’un enfant (11 %), alors que près d’une sur deux rapporte en vouloir deux (48 %) et qu’une sur trois en désire trois ou plus (32 %). En 2011, les Québécoises disaient vouloir 2,11 enfants.]

Éloge de l’entraide

Trouver un bon équilibre entre vie familiale et vie professionnelle est le défi auquel sont confrontés tous les couples à double revenu des pays développés.

Les Gil ont-ils hésité à faire un deuxième ou un troisième enfant ? « Nous n’étions pas inquiets parce que nous savions que nous pouvions compter sur notre entourage », répond Keren. Sa mère, qui vit à proximité, et sa belle-famille, qui habite à une heure de route, viennent fréquemment chez eux pour leur donner un coup de main avec les enfants.

Même lorsqu’elle a repris le travail après ses congés parentaux, Keren n’a subi aucune pression. « En Israël, on ne vous demande pas d’être au bureau à l’heure où il faut aller chercher les enfants à la maternelle, et on vous laisse généralement travailler de chez vous quand cela est possible. »

David Slama (47 ans) et sa femme, Mishal (45 ans), qui vivent à Netanya, au nord de Tel-Aviv, élèvent également trois enfants tout en travaillant tous les deux. Dans leur quartier, qui compte de nombreuses autres familles, il est tout à fait courant de s’entraider entre voisins.

À côté de son travail prenant dans une entreprise de haute technologie et de sa vie familiale, David participe activement à la vie locale en tant que bénévole. « Je le fais surtout parce que j’aime côtoyer les gens mais, pour être honnête, c’est aussi une question de “survie” », confie-t-il.

« Nous ne pourrions pas offrir une bonne éducation à nos enfants si mon épouse et moi-même ne travaillions pas tous les deux et, pour ce faire, nous avons besoin de toute l’aide que peuvent nous apporter aussi bien nos parents que la communauté. » Une certaine idée de l’éducation familiale

Pouvoir compter sur ses proches, et parfois même ses amis et ses voisins, semble idéal. Mais, dans les faits, arrive-t-il que cela ne se passe pas si bien ? Que faire si, par exemple, les personnes qui vous aident à garder vos enfants interfèrent avec la façon dont vous les éduquez ?

Lorsque je demande à Keren si cela ne la dérange pas que ses beaux-parents viennent souvent à la maison, elle semble surprise par la question : « Pourquoi donc ? Si quelque chose nous chiffonne, il nous suffit d’en parler. » Yaron se rappelle avoir eu un léger désaccord avec sa belle-mère sur l’éducation des enfants. Sa femme a alors dit à sa mère sans détour : « Ce n’est pas notre manière de faire. »

En Israël, proches et amis se réunissent souvent nombreux pour le shabbat — repos prescrit par le judaïsme du vendredi soir au samedi soir — et les jours de fête, entretenant la solidarité et les liens sociaux, que l’on dit avoir perdu au Japon.

Mais, comme je l’ai appris en rencontrant des familles israéliennes, pour que ce réseau fonctionne, une condition est nécessaire : pouvoir dire ce qu’on pense. « Tu te trompes, Maman », « Tu ne comprends rien, Papa »… À table, les enfants, même les plus jeunes, n’hésitent pas à contredire leurs parents. Ces derniers répliquent alors et la discussion s’anime naturellement. Les enfants qui grandissent dans un tel environnement parlent avec leurs parents d’égal à égal et gardent ce franc-parler à l’âge adulte.

Avec le soutien de tous, celles et ceux qui désirent des enfants peuvent en avoir en Israël. Un couple d’Israéliens a récemment attiré l’attention des médias en ayant un petit-enfant avec le sperme prélevé sur leur fils mort et l’ovule d’une mère porteuse. Dans le pays, une société où même les personnes incapables de faire des enfants peuvent en avoir est en train de voir le jour.
 
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Les plus religieux hériteront-ils de la Terre ?

La population amish a augmenté de 110 % depuis 2000

mardi 30 mai 2023

Baisse du niveau scolaire : la Suède délaisse le numérique et revient aux manuels scolaires

La tribune de Michel Desmurget et Irene Cristofori sur ce sujet. Michel Desmurget est l'auteur de « La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants », Éditions du Seuil, 2019.

Un article récent du Monde nous apprend que la Suède a décidé de remettre en cause la numérisation généralisée de son système scolaire, au motif que cette dernière est « responsable de la baisse de niveau des élèves ». Ce n’est pas surprenant, ce pays a été l’un des premiers à se lancer dans l’aventure. Il est donc logique qu’il soit l’un des premiers à affronter l’ampleur des dégâts engendrés.

Non, ce qui est surprenant, c’est qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour qu’un pays réagisse au dogme fou d’une numérisation supposément incontournable et forcément bienfaisante. En effet, l’impact négatif de ce processus est documenté depuis plus de vingt ans. Toutes les études de grande ampleur ont révélé des retombées au mieux nulles et au pire délétères. Le programme international Pisa, par exemple, qui évalue en lecture, mathématiques et sciences les performances des collégiens de troisième, montre que les investissements numériques sont inversement corrélés à la progression des élèves. En France, un rapport de la Cour des comptes dénonçait en 2019 une gabegie financière, menée sans réflexion ni évaluation pédagogique (2,4 milliards d’euros entre 2013 et 2017). Certes, l’étude Elaine est régulièrement mise en avant pour contredire ces conclusions. Des collèges, sélectionnés sur la base d’un projet d’usage numérique jugé exemplaire au terme d’un lourd processus d’appel d’offres, furent gavés d’équipements informatiques. Au terme de l’étude (lors de l’entrée en seconde) l’impact mesuré représentait, en moyenne, une progression inférieure à 2 rangs pour l’élève médian d’une classe de 25 (le 13e approchait le niveau du 11e), sans qu’il soit possible de déterminer si cet effet provenait de la numérisation et/ou des caractéristiques des équipes enseignantes sélectionnées par l’appel d’offres (motivation, qualification, etc.). À titre de comparaison, selon les estimations d’une étude du ministère américain de l’éducation, cinquante heures de formation des enseignants entraînent une progression moyenne de 5 rangs.

Des données similaires existent concernant la numérisation des manuels scolaires, dont il est largement question dans la décision suédoise. Plusieurs travaux de synthèse montrent clairement que pour les textes un peu exigeants, le cerveau humain comprend et retient mieux ce qu’il lit dans un ouvrage imprimé plutôt que digital. Cela tient notamment à l’unité spatiale du livre qui favorise la création d’une représentation mentale des différents éléments de l’énoncé et de leurs relations. Toutefois, nous dit-on, le gain écologique doit être pris en compte. L’argument est fallacieux. Ce gain n’existe que dans des conditions peu plausibles de forte durabilité des tablettes (ce qui est loin d’être le cas nous dit, par exemple, la Cour des comptes) et de faible transmission des manuels (ce qui est rare pour des ouvrages qui sont souvent revendus ou réutilisés par d’autres classes).

Le problème s’accroît encore lorsque le manuel est remplacé par des « recherches internet ». Là encore, les études indiquent qu’il est plus difficile pour les élèves d’apprendre

Loin de tomber dans le consensus mou qui semble en ces domaines une norme générale, Mme Edholm a tranché en faveur du bien public, particuliers» contre les intérêts

efficacement lorsqu’ils doivent eux-mêmes extraire, trier, évaluer et organiser les flux d’informations retournés par les moteurs de recherche. L’auteur du manuel fait ce travail à la place des lecteurs. Ce n’est qu’après avoir acquis, sur un sujet donné, suffisamment de connaissances que ces derniers peuvent utiliser avec fruit les ressources disparates et éclatées d’internet. Comme l’avait montré les évaluations Pisa, l’espace numérique a ceci de particulier que ce sont les élèves qui l’utilisent le moins qui l’utilisent le mieux.

Le cas suédois montre aussi toute l’ambiguïté des arguments avancés par les zélateurs du numérique scolaire. « Que tous les enfants et élèves, durant leur scolarité, aient, nous dit le directeur de l’agence nationale de l’enseignement, la possibilité de développer des compétences numériques est une question de démocratie et d’égalité. » Mais ce n’est pas de cela dont il est question. Personne ne discute la pertinence de l’informatique en tant que discipline ou l’intérêt de certains programmes d’éducation aux médias. Ce qui est remis en cause c’est la capacité du numérique à être un vecteur pédagogique efficace. On nous dit toujours que le problème réside dans le manque de formation des enseignants. Ce n’est pas vrai, comme l’indique, entre autres, l’étude Elaine précédemment citée. La plus-value numérique s’avère modeste même dans un cadre optimal de sélection des professeurs et des projets. Ce qui est ici en jeu c’est la limite intrinsèque de l’outil : quel que soit leur âge, les élèves apprennent mieux avec un enseignant qualifié qu’avec un écran ; et globalement, leurs résultats changent peu lorsque cet enseignant qualifié se voit adjoindre des outils numériques.

Au final, les choses semblent donc assez claires : si l’on avait considéré les données disponibles, jamais cette folle « expérimentation », pour reprendre le terme de la ministre suédoise de l’éducation, Lotta Edholm, n’aurait dû se produire. C’est là que les choses deviennent intéressantes. Sa décision, la ministre l’a prise en accord avec les conclusions du corps médical, contre l’avis de l’agence nationale de l’enseignement. On retrouve peu ou prou la même ligne de fracture en France, entre des professionnels de santé de plus en plus inquiets, des données scientifiques de plus en plus préoccupantes et un noyau dur de chercheurs en éducation, toujours plus favorables au renforcement des politiques de numérisation scolaire. Nombre de ces spécialistes tirent une partie de leur crédibilité du fait qu’ils travaillent eux-mêmes à l’évaluation et au développement de logiciels pédagogiques. Certains sont actionnaires, dirigeant et/ou consultants de start-up visant la commercialisation à grande échelle de ces outils. Personne ne dit évidemment que tous les experts sont concernés et/ou insincères, mais il est clair que la légèreté avec laquelle ces conflits d’intérêts potentiels sont considérés au sein de certaines instances officielles est problématique ; surtout quand des prises de position, censément compétentes, s’éloignent à ce point des réalités expérimentales.

Le courage politique de Mme Edholm est remarquable. Loin de tomber dans le consensus mou qui semble en ces domaines une norme générale, elle a tranché en faveur du bien public, contre les intérêts particuliers.

Elle a osé remettre en cause les arguments doctrinaux d’un organisme éducatif obstinément favorable au maintien d’un processus de numérisation initié de façon totalement arbitraire, sans étayage scientifique et dont les impacts s’avèrent objectivement négatifs. Puisse ce courage être contagieux.
 
 

Délaissés depuis 15 ans au profit des ordinateurs et tablettes, les manuels scolaires font leur retour en Suède. Une étude internationale a montré que le niveau moyen des jeunes Suédois aurait diminué en lecture et en compréhension écrite ces dernières années.
 
Dans les classes suédoises, les manuels scolaires et autres cahiers se font rares, voire inexistants. Ils sont délaissés depuis 15 ans, au profit des ordinateurs et des tablettes. Mais écran et apprentissage ne font pas forcément bon ménage. Selon une étude internationale, le niveau moyen des jeunes Suédois aurait diminué en lecture et en compréhension écrite ces dernières années. Le gouvernement suédois a donc annoncé le déblocage de plusieurs millions d’euros en 2023 et les années suivantes pour racheter des manuels scolaires.
 
 
Le numérique de plus en plus présent en France aussi

En France aussi, le numérique prend de plus en plus de place à l’école, et neuf enseignants sur dix reconnaissent ses bénéfices pédagogiques dans le premier degré, selon une enquête du ministère de l’Éducation nationale. Pour le fondateur d’une association française d’éducation au numérique, manuels scolaires et écrans doivent cohabiter afin de répondre aux besoins pédagogiques de chaque élève. « L’erreur de la Suède, c’est d’avoir voulu faire du tout numérique », explique Thomas Rohmer, directeur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (LOPEN). En Suède, le niveau moyen des élèves reste tout de même plus élevé que celui de ses voisins européens, et parmi les 15 meilleurs du monde.

Source : France TV

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États-Unis — De plus en plus de jeunes diplômés du secondaire renoncent à l'université , surtout les jeunes hommes

En ce début 2023, de plus en plus de diplômés du secondaire se détournent des campus universitaires en raison des meilleures perspectives d’emploi pour les cols bleus dans un marché du travail historiquement fort pour les travailleurs moins éduqués.

Selon les dernières données du département du travail, le taux d’inscription à l’université des récents diplômés du secondaire américains, âgés de 16 à 24 ans, est tombé à 62 % l’année dernière, contre 66,2 % en 2019, juste avant le début de la pandémie. Ce taux a culminé à 70,1 % en 2009.
 
La croissance de l’emploi dans les restaurants, les parcs à thème et d’autres parties du secteur des loisirs et de l’hôtellerie — qui ont tendance à employer des jeunes et ne nécessitent généralement pas de diplôme universitaire — a augmenté plus de deux fois plus vite que les gains d’emploi en général au cours de l’année écoulée. Il reste également un grand nombre de postes à pourvoir dans la construction, la fabrication et l’entreposage, domaines qui exigent souvent une formation complémentaire, mais pas de diplôme d’études supérieures.

Le mois dernier, le taux de chômage des adolescents âgés de 16 à 19 ans est tombé à 9,2 %, son niveau le plus bas depuis 70 ans, ce qui a favorisé des augmentations de salaire plus importantes.

Les gains horaires moyens des travailleurs de base du secteur des loisirs et de l’hôtellerie ont augmenté de près de 30 %, corrigés des variations saisonnières, d’avril 2019 à avril 2023, contre environ 20 % au cours de la même période pour l’ensemble des travailleurs.

Le personnel de service dans les restaurants gagnait un salaire horaire médian de 14 $ américains en 2022, soit près du double du salaire minimum fédéral. Les salaires sont encore plus élevés dans les secteurs qui n’exigent pas de diplôme universitaire, mais qui nécessitent une formation supplémentaire, comme l’apprentissage. Les machinistes gagnent 23,32 dollars par heure, ce qui est supérieur au salaire médian national de 22,26 dollars de l’heure. Les charpentiers gagnaient 24,71 dollars par heure l’année dernière.

« La pandémie a tellement perturbé l’université que de nombreuses personnes ont retardé leur inscription », explique Julia Pollak, économiste en chef de ZipRecruiter. « Une fois qu’ils ont retardé leur inscription, ils deviennent accros aux revenus et au travail et ne reviennent pas » à l’université.

La valeur de l’université remise en question

Les inscriptions à l’université ont diminué d’environ 15 % au cours de la dernière décennie, selon les données fédérales. Les raisons en sont le coût élevé de l’enseignement universitaire, la fermeture d’établissements, la rentabilité inégale liée à l’obtention d’un diplôme, ainsi que le dynamisme du marché du travail.

Selon un sondage Wall Street Journal-NORC réalisé au début de l’année, la plupart des Américains ne pensent pas que le coût d’un diplôme universitaire en vaille la peine, ce qui constitue une nouvelle baisse de confiance dans ce qui a longtemps été la marque du rêve américain. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont confrontés à une recherche d’emploi plus incertaine cet été, car les entreprises réévaluent la valeur de nombreux postes de cols blancs.

Les pénuries aiguës de main-d’œuvre qui ont suivi la pandémie de grippe aviaire ont contraint les employeurs à offrir de meilleurs salaires, avantages et conditions de travail pour attirer et retenir les travailleurs, en leur donnant par exemple plus de souplesse pour fixer leurs propres horaires. La demande de travailleurs manuels est élevée et devrait le rester, compte tenu du vieillissement de la population active et du ralentissement de l’immigration dû à la pandémie.

« Si l’on peut obtenir un emploi sans diplôme et avec une croissance salariale décente, pourquoi aller chercher un diplôme ? », s’interroge Pollak.

Le taux d’inscription à l’université a baissé ces dernières années, tant pour les hommes que pour les femmes, mais davantage pour les hommes. L’année dernière, 66,1 % des femmes âgées de 16 à 24 ans ayant obtenu leur diplôme d’études secondaires se sont inscrites à l’université, soit près de 10 points de pourcentage de plus que le taux des jeunes hommes, ce que les économistes attribuent au fait que les femmes bénéficient d’un meilleur rendement financier de l’université.

L’avantage d’avoir un diplôme universitaire s’émousse sur le marché du travail


La formation technique et l’apprentissage, plutôt que l’université


Certains jeunes suivent d’autres formes de formation professionnelle que l’université. Le nombre d’apprentis a augmenté de plus de 50 %, selon des données fédérales et l’Urban Institute, un groupe de réflexion de Washington.

Les apprentissages sont traditionnellement proposés dans des secteurs tels que la construction et la mécanique, mais ils sont de plus en plus courants dans les secteurs en col blanc tels que la banque, l’assurance et la cybersécurité.

Selon Steve Boden, superviseur des écoles publiques du comté de Montgomery, dans le Maryland, la stigmatisation longtemps associée au fait que les élèves passent directement du lycée au travail ou à l’apprentissage, plutôt qu’à l’université, s’est estompée ces dernières années, en raison de l’augmentation du coût de l’université. Il ajoute que les employeurs sont de plus en plus intéressés par l’embauche de diplômés de l’enseignement secondaire.

L’un d’entre eux est Simon Alvarado Jr, 21 ans, de Hyattsville, dans le Maryland. Il a récemment terminé un apprentissage pour devenir technicien de maintenance légère chez un concessionnaire Toyota. À l’origine, il avait prévu d’aller à l’université, mais le coût élevé d’un diplôme de quatre ans l’a découragé.

« Travailler sur les voitures est quelque chose qui m’intéressait vraiment quand j’étais enfant », a déclaré M. Alvarado. La prise en charge du coût de sa formation et l’obtention d’un emploi à la fin de celle-ci « étaient une occasion rare que je n’allais pas refuser », a-t-il déclaré.
 
 
Source : Wall Street Journal

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lundi 29 mai 2023

Espagne — Défaite électorale de la gauche non à cause de son bilan économique (relativement bon) mais de ses réformes sociétales

 

Les élections municipales et régionales, dimanche 28 mai, ont donné un fort avantage au Parti populaire (de droite) et un avertissement sérieux au Parti socialiste, au pouvoir depuis cinq ans, à six mois des prochaines élections législatives.

Le Parti socialiste perd six régions sur neuf

Le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) du Premier ministre Pedro Sánchez perd six des neuf régions qu'il dirigeait. Aux municipales, de nombreuses villes passent à droite, comme Séville, Valence, Valladolid... Sur les dix premières villes du pays, les socialistes n'en dirigent plus qu'une seule.

De même, l’extrême gauche, avec le parti Podemos, est en net recul. Malgré l’engagement personnel des chefs des deux grands partis de gauche durant la campagne électorale, la gauche subit une sévère déroute.

Vox entre dans tous les parlements régionaux

Cette victoire massive de la droite pour ces élections municipales s’accompagne de la progression de la droite nationale. Le parti Vox, dirigé par Santiago Abascal, est celui qui progresse le plus, en doublant le nombre de ses voix aux municipales : il atteint 7 % à l'échelle nationale. Ses candidats entrent dans tous les parlements régionaux.

Le résultat de ces élections confirme la tendance plus générale à la droitisation en Europe. À l’instar de l’Italie, de la Finlande ou de la Grèce plus récemment, l’Espagne bascule à droite.

Dissolution du parlement

Lundi 29 mai, au lendemain de ces élections locales, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées à la mi-juillet, rapporte Le Figaro.

Conformément à la constitution du Royaume, le chef du gouvernement socialiste a donc consulté le roi Felipe (Philippe) VI pour lui annoncer sa « décision de (…) dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d’élections générales » qui se tiendront « le dimanche 23 juillet », a déclaré Pedro Sanchez lors d’une allocution télévisée.

La sécession des élites (universités de Grenoble et Lyon et le wokisme)

Chronique de Christian Rioux correspondant du Devoir de Montréal à Paris.

Le jugement n’est pas anodin et passera peut-être à l’histoire. Le 11 mai dernier, un tribunal a décidé d’interdire l’utilisation de l’écriture dite « inclusive » dans les documents de l’Université de Grenoble. Le 16 juillet 2020, le conseil d’administration avait en effet décidé de rédiger les statuts de l’institution dans ce nouveau sabir idéologique qui fait fi de certaines des règles élémentaires de la langue française en multipliant les points médians et autres signes inconnus des grammaires.

On pouvait notamment y lire que « le.la Directeur·trice du Service des Langues est élu·e pour 5 ans au scrutin secret. Il.elle est élu·e au premier tour à la majorité absolue des membres élu·e·s, aux tours suivants, il·elle est élu·e à la majorité relative. » Je vous épargne la suite.

Le tribunal réagissait ainsi à la plainte déposée par un professeur agrégé d’anglais. Il estimait que ce texte enfreignait la Constitution puisque celle-ci stipule que « la langue de la République est le français ». À la surprise générale, les juges lui donnèrent raison au nom d’une jurisprudence selon laquelle les actes administratifs doivent répondre à un principe de « clarté et d’intelligibilité ». Tout document serait donc tenu d’avoir « un niveau de clarté propre à garantir son accessibilité immédiate ». La démocratie serait à ce prix.
 
« Als », « ouvertx », « reconnux » : un examen rédigé dans une écriture inclusive extrême fait polémique à l’université Lyon II

Dans son jugement, le tribunal s’appuie sur une déclaration de l’Académie française datée du 26 octobre 2017 qui affirme que « la multiplication des marques orthographiques et syntaxiques » de cette écriture « aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».

Les Immortels ne croyaient pas si bien dire. Car au-delà du débat juridique et linguistique, ce jugement met en évidence ce que l’on pourrait désigner comme une forme de sécession de plus en plus manifeste des nouvelles élites intellectuelles et universitaires.

En effet, les membres du conseil d’administration de l’Université de Grenoble n’ont pas décidé de proposer une réforme linguistique, de convaincre la majorité de leurs idées, d’envoyer un mémorandum au gouvernement ou à l’Académie française. Ils ont décidé d’écrire comme bon leur semble. Qu’on se le tienne pour dit !

Peu importe que pratiquement personne n’écrive ainsi, que cette langue soit en réalité « excluante » puisqu’elle n’est enseignée nulle part et n’a ni grammaire ni règles connues de tous. Peu importe que, selon un sondage de l’IFOP réalisé en 2021, 63 % des Français en réprouvent l’usage et 42 % n’en aient même jamais entendu parler. Au nom de leurs bons sentiments et d’un féminisme dévoyé, ces élites se sont levées un beau matin et ont décidé que la langue commune que parlent plus de 300 millions de francophones dans le monde ne faisait plus leur affaire et qu’il fallait la changer. Comme si elle était leur propriété privée.

Voilà bien ce qu’on appelle faire sécession. Si les néoféministes agissent ainsi, pourquoi chacun n’utiliserait-il pas demain ses propres règles linguistiques, qui au nom de l’écologie, qui au nom de l’antiracisme, qui au nom de la simplification de la grammaire ? Quant aux partisans de la paix universelle, ils pourraient écrire en espéranto — certains n’en sont d’ailleurs pas très loin. Quid alors de la langue commune ?

Au-delà du délire inhérent à ce mode d’écriture abscons et totalement idéologique, l’exemple de l’Université de Grenoble illustre combien nos nouvelles élites « éclairées » vivent de plus en plus dans leur propre univers avec leurs propres références culturelles. Et donc, pourquoi pas leur propre langue ? C’est ce qu’avait décrit avant tout le monde l’historien et sociologue américain Christopher Lasch, décédé en 1994. Ce ne sont plus les masses, le prolétariat ou le peuple qui se révoltent, disait-il, mais les élites instruites, celles qui ont accès à l’université et inondent les médias, qui, au nom du Bien, ont décidé de faire sécession et d’en finir avec ce peuple qui serait de toute façon raciste, sexiste, pollueur et misogyne.

Contrairement à la vieille bourgeoisie nationale qui s’était résolue à « faire nation », nos nouvelles élites mondialisées se sont « retirées de la vie en commun », a écrit Lasch. Elles ont plus en partage avec les classes favorisées qui vivent à des milliers de kilomètres de là qu’avec les gens qui font leur ménage et ramassent leurs poubelles. Ce séparatisme élitaire explique toute une série de phénomènes étranges qui, autrement, demeureraient incompréhensibles. Qu’on pense aux discours exaltés, irrationnels et parfois même antiscientifiques sur les minorités sexuelles, raciales ou ethniques. Des discours à ce point extrémistes qu’ils dépassent l’entendement de la majorité. Et empêchent donc de faire société.

Quand on ne veut plus partager la langue du plus grand nombre, cela en dit long sur le degré de dissolution de la société. Récemment, deux professeurs de l’Université Lyon 2, convaincus de leur supériorité morale, n’ont pas hésité à imposer un examen de droit rédigé en sabir « inclusif ». On y trouvait des graphies comme « touz », « als », « appelae » et « reconnux ». À ceux qui s’estimaient lésés par un énoncé « illisible », l’université répliqua que la « liberté pédagogique » était sacrée. Le reste de l’humanité n’avait qu’à aller se rhabiller.

Le ministre français du Numérique se déclare prêt à « bannir » Twitter

Le réseau social d’Elon Musk (ci-contre) est sorti samedi du « code européen de bonnes pratiques contre la désinformation en ligne. »

Twitter « sera banni » de l’Union européenne en cas d’infraction à ses règles, a déclaré lundi le ministre français délégué au numérique Jean-Noël Barrot, qui s’est parallèlement inquiété d’une future régulation européenne « excessive » en matière d’intelligence artificielle (IA). « Twitter, s’il ne se conforme pas à nos règles, sera banni, en cas de récidive, de l’Union européenne », a martelé sur Franceinfo le ministre Jean-Noël Barrot.

Cette déclaration survient après la sortie officielle de Twitter du code de bonnes pratiques de l’Union européenne contre la désinformation en ligne, annoncée samedi par le commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton. Ce dernier avait rappelé dans un message sur Twitter que le réseau social, dirigé par le milliardaire américain Elon Musk, demeurait assujetti légalement au respect des règles européennes.

« Twitter joue un rôle important dans le débat public, mais nous ne pouvons pas prendre le risque qu’un réseau social tel que Twitter se laisse prendre en otage par les partisans de la désinformation et que, par conséquent, notre débat public, notre démocratie soient affectés », a insisté Jean-Noël Barrot. « C’est la raison pour laquelle nous avons établi des règles claires et il faudra que Twitter s’y conforme », a-t-il ajouté.
 
Twitter avait déjà accepté un test de simulation de crise dans le cadre de la mise en place de ce Code, et M. Breton a déclaré que lui et son équipe se rendraient au siège de l’entreprise à San Francisco à la fin du mois de juin de cette année pour effectuer l’exercice de simulation volontaire. M. Breton n’a pas précisé en quoi consisterait ce test.
 
Garde-fous

Il existe des garde-fous pour les contenus générés par l’intelligence artificielle, tels que les vidéos « hyper truquées » (deep fake/contrefaçon profonde) et les images de synthèse, qui devront être clairement identifiés lorsqu’ils apparaîtront dans les résultats de recherche, a déclaré M. Breton. Il a également indiqué qu’en vertu de la loi sur les services numériques, les infractions pourraient être sanctionnées par de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise.

Les plateformes devront « revoir complètement » leurs systèmes afin de garantir un niveau élevé de confidentialité et de sécurité pour les enfants, notamment en vérifiant l’âge des utilisateurs, a déclaré M. Breton.

Les grandes entreprises technologiques devront également réorganiser leurs systèmes pour « empêcher l’amplification algorithmique de la désinformation », a-t-il ajouté, se disant particulièrement préoccupé par les systèmes de modération de contenu de Facebook à l’approche des élections de septembre en Slovaquie.

La société mère de Facebook a déclaré qu’elle soutenait la nouvelle directive européenne sur les services numériques. « Nous prenons des mesures importantes pour lutter contre la diffusion de contenus préjudiciables sur Facebook et Instagram dans l’UE », a déclaré Meta il y a plusieurs semaines. « Bien que nous le fassions tout au long de l’année, nous reconnaissons que c’est particulièrement important pendant les élections et les périodes de crise, comme la guerre en cours en Ukraine. »

Critiques du Code

 
Jacob Mchangama, historien danois, a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la loi sur les services numériques à la fin de 2022, écrivant dans un article d’opinion que ce plan pourrait bien être un « remède » serait « pire que la maladie ».

« Mais lorsqu’il s’agit de réglementer la liberté d’expression, les bonnes intentions n’aboutissent pas nécessairement à des résultats souhaitables », a-t-il écrit pour le Los Angeles Times. « En fait, il y a de fortes raisons de croire que la loi est un remède pire que le mal, susceptible d’entraîner de graves dommages collatéraux à la liberté d’expression dans toute l’UE et partout où les législateurs tenteront de l’imiter. »

Bien que « la suppression de contenus illégaux semble assez innocente », il écrit que « ce n’est pas le cas ». Ce terme — « contenu illégal » — est « défini de manière très différente en Europe », a-t-il déclaré. « En France, des manifestants ont été condamnés à des amendes pour avoir dépeint le président Macron en Hitler, et les discours de haine illégaux peuvent englober l’humour offensant, tandis que l’Autriche et la Finlande criminalisent le blasphème. »

Direction sur l’intelligence artificielle excessive

Interrogé sur la future réglementation européenne en matière d’intelligence artificielle générative (l’« IA Act » [franglais (ce serait AI Act en anglais) typique et croissante des instances européennes, ses règlements n’étant en outre pas des actes [lois]…]) actuellement en discussion, le ministre français, tout en reconnaissant la nécessité de « donner un cadre » au développement de l’IA, a taclé le positionnement du Parlement européen qui risque de « faire sortir l’Union européenne de l’histoire technologique ».

« À ce stade, la position du Parlement européen est excessive, car elle impose des obligations d’audits, des obligations de transparence qui sont excessives pour ce type de modèles », à l’image de ChatGPT, a-t-il estimé. Ces modèles d’IA « font l’objet d’une course effrénée dans laquelle nous ne devons pas nous laisser distancer, sans quoi nous nous enfermerions dans des décennies d’assujettissement et de dépendance technologique », a-t-il poursuivi, appelant à « investir » dans le domaine.

« Il est impératif de disposer dans les mois qui viennent de modèles tels que ceux qu’ont développés ces géants américains », a-t-il conclu, rappelant que Google avait pour l’heure renoncé à déployer son IA Bard dans l’UE, face aux contraintes réglementaires.

Voir aussi

Macron bloque Rumble et Odysee en France (novembre 2022)


Nudité et discours anti peau blanche au Musée de la civilisation de Québec

Nous ne savons pas ce qu'est « la peau blanche privilégiée, la peau blanche émaculée [sic] »... Un croisement woke entre émasculée et immaculée ? 
 
L'exposition, parrainée par la banque TD, se tiendra jusqu'en avril 2024.
 

 
 
Gratuit les bambins, prix spécial pour les familles...



Aucune nudité annoncée dans cette invitation sur Facebook:





 Sophie Durocher commentait par ailleurs la politisation des musées du Canada:
 
Vous pensiez que le rôle des musées canadiens était de préserver le patrimoine? Qu’on allait au musée pour être bouleversé, touché, pour être en contact avec le beau, la création?

Mon Dieu que vous êtes dépassé!

Dans le Canada de Justin Trudeau, les musées financés par les fonds publics sont là pour promouvoir une idéologie, militer pour une cause et rééduquer le pauvre contribuable ignare et arriéré que vous êtes.

LE CANADA A CHANGÉ

Si vous ne me croyez pas, allez consulter en ligne le «Guide de discussion» pour le «Renouvellement de la Politique muséale du Canada», une consultation qui se poursuit jusqu’en juin pour mettre à jour la politique muséale qui date de 1990.

«Depuis, la société canadienne a changé, et de nouvelles priorités sont apparues», lit-on dans le document. «La version de la Politique de 1990 ne tient pas compte de ces nouvelles priorités, comme la réconciliation avec les peuples autochtones, le traitement des questions d’équité, de diversité et d’inclusion, ou la transformation numérique en cours.»

Il se bâtit au Canada entre 200 000-300 000 unités de logement par an, en 2022 1 million de personnes s'est ajouté à la population

Bon an mal an, il se bâtit au Canada entre 200 000 et 300 000 unités de logement. Cette année, à cause des taux d’intérêt plus élevés, du prix des matériaux gonflé et de la pénurie de main-d’œuvre, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prédit qu’il ne s’en construira que 214 000. 
 

Or, selon Statistique Canada, de janvier 2022 à janvier 2023, il s’est ajouté 1,05 million de personnes sur le territoire, dont 95,9% provenaient de l’immigration. Le double du seuil officiel. Et oui! Au Canada comme au Québec, les seuils ne représentent qu’une partie du nombre total de personnes arrivant par divers canaux migratoires. 
 
Ainsi, alors qu’une grave pénurie de logements sévit déjà, les nouvelles constructions seront insuffisantes pour couvrir les nouvelles arrivées. La pénurie ne fera que s’aggraver.
 

Entre mai 2022 et mai 2023, le coût des loyers a explosé de 16,8 % à Vancouver, selon les données de Rentals.ca. À Toronto, la hausse était encore plus élevée, atteignant même 21,2 %. En comparaison, les loyers montréalais ont enregistré une hausse moyenne de 10,7 % .

Mais quand on regarde les projections de la SCHL qui montrent que les loyers montréalais pourraient augmenter de 30 % d’ici cinq ans, les experts vont dans le même sens : Montréal est en train de prendre la même trajectoire.

La crise du logement est loin de s’arrêter à la frontière de la métropole. Que ce soit à Gatineau, Rimouski ou Sherbrooke, par exemple, la flambée des prix des loyers et la baisse des taux d’inoccupation inquiète à travers la province.
 
En mai 1973, il y a 50 ans, un appartement 4 1⁄2 [2 chambres à coucher, une cuisine, un salon et une salle de bain] sur l'avenue Papineau, en face du parc La Fontaine à Montréal, était disponible pour 120$ par mois. Ce montant incluait le chauffage, l’eau chaude, ainsi qu’une cuisinière et un réfrigérateur. 


La crise du logement mine la natalité

La crise du logement affecte le taux de natalité. En augmentant l'immigration de façon débridée, le gouvernement fait baisser le taux de natalité; le serpent se mord la queue. La cherté des logements influence même la « planification familiale », selon Desjardins. Certains jeunes retardent leur projet de fonder une famille et des femmes décident d’avoir moins d’enfants que souhaité pour des raisons financières.

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Canada — programme de financement du logement fondé sur la race 

Forte baisse de la fécondité au Québec en 2022 : 1,49 enfant/femme (-7,7 % pour les « langue maternelle français »)

Canada, champion de l'augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration... 

Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe  

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million

L'initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

Le patronat québécois reprend de plus belle sa campagne en faveur de l’immigration massive : 64 000 par année au Québec ! (1er avril 2021, ce n’est hélas pas un poisson d’avril)

On a consulté des circulaires [publicités] d’épicerie de 1999 et ça fait mal au cœur

dimanche 28 mai 2023

Électeurs immigrés en faveur des libéraux (PLC) : +8 % en 2015, +13 % en 2019, +19 % en 2021 par rapport aux non-immigrants

« Les libéraux fédéraux ont aussi un intérêt partisan à ouvrir les vannes. À leur dernier congrès, le sondeur Dan Arnold a révélé que les électeurs nés à l’extérieur du Canada sont les plus susceptibles de voter libéral. Leur niveau d’appui au Parti libéral (PLC) a dépassé celui des non-immigrants par 8 points à l’élection de 2015, par 13 points en 2019 et par 19 points en 2021. Est-ce parce que les immigrants votent libéral que le PLC en veut plus ou est-ce parce que le PLC veut plus d’immigrants que ceux-ci leur sont fidèles ? Chose certaine : c’est un puissant incitatif à poursuivre sur cette voie. Québec pourra continuer de débattre tout seul… »

Source : Le Nouvelliste, 26 mai 2023

En 20 ans, les enfants sont devenus nettement moins attentifs et plus anxieux

Quand on demande aux professionnels ce qui a le plus changé chez les enfants en 20 ans, certains répondent l’inattention, d’autres l’anxiété. Ce sont les deux réponses les plus courantes.

« L’inattention, c’est fou, 50 % de mon temps de travail, c’est de réveiller les élèves. Écoutes-tu ? Je suis obligée de leur dire de m’écouter. La moitié de la classe n’est pas là », raconte l’enseignante Martine Leduc, qui compte une trentaine d’années d’expérience. Sa stratégie : marcher constamment dans la classe dans l’espoir que son mouvement garde les esprits éveillés.
[…]


« Les jeunes ne bougent plus ! Ils arrivent à l’école avec un surplus d’énergie. C’est rendu qu’il faut leur faire prendre [faire] des marches pendant les périodes, leur donner des objets à manipuler, des pédaliers dans les locaux d’expulsion. Tu leur demandes ce qu’ils ont fait pendant la fin de semaine et ils n’ont rien fait. Ils l’ont passée sur leur téléphone, dans leur chambre, à chiller [se détendre, relaxer, paresser, buller] sur les réseaux sociaux », raconte Stéphane Garneau.

Ce « technicien en éducation spécialisée » (TES) qui travaille avec des jeunes de première secondaire depuis plus de 20 ans est abasourdi de voir à quel point les jeunes peinent à rester assis dans une classe. C’est vrai que les rues pleines d’enfants qui se dépensent se font rares.

Ce changement s’est fait sentir jusque dans les magasins de jouets, raconte l’acheteuse d’expérience Céline Grenier. « Il y a 20 ans, quand l’été arrivait, on avait des présentoirs dans les magasins avec plein de jeux pour l’extérieur, pour plusieurs enfants. Du badminton, des ballons, des cordes à danser [sauter], des fusils à eau, des trucs pour regarder les insectes. On ne voit presque plus ça. »

Tous les jouets de fabulation, ceux qui permettent à l’enfant de faire semblant, comme les déguisements et les outils en plastique, ont aussi perdu beaucoup d’intérêt.

C’est bien dommage, car ils stimulent la créativité, le langage, la motricité fine aussi. Et, surprise : « la motricité fine est directement liée aux compétences en lecture et en mathématiques »
, avertit Linda Pagani, chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine de l’Université de Montréal spécialisée dans le développement du cerveau de l’enfant.

Les troubles d’apprentissage comme la dyslexie et la dysorthographie sont d’ailleurs « en augmentation, mais il ne faut pas croire qu’il y a une sorte d’épidémie », soutient le président de l’Ordre des orthophonistes, Paul-André Gallant. À son avis, si les besoins des élèves ne sont pas comblés même s’il y a deux fois plus d’orthophonistes au Québec qu’il y a 20 ans, c’est parce qu’on diagnostique mieux. 

[Cela reste à démontrer, on note ainsi une baisse des capacités en France dans de grandes enquêtes générales échelonnées sur plus de 40 ans. Voir France — L’inquiétant niveau de français des bacheliers. Pourquoi les élèves français ont un niveau si médiocre... « dégringolade observée pour une même dictée soumise à 33 ans de distance : le manque d’heures de français, les élèves français passent en effet 800 heures de moins (de 12 à 16 ans) à étudier le français qu’en 1976 ». Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010. France — Malgré un budget de l’éducation publique en hausse constante, l’enseignement privé remporte la mise.]

Le pédiatre Gilles Julien s’inquiète particulièrement du bond important des troubles anxieux. « Pas de l’anxiété de base comme avoir mal au ventre avant un examen », précise-t-il.

Pour le neuropsychologue Benoît Hammarrenger, il ne fait pas de doute qu’il s’agit du changement « le plus significatif » qui soit. « L’absence d’anxiété, c’est quand on a réussi à surmonter un obstacle et qu’on s’est senti bon. Pour construire ce sentiment d’efficacité, il nous faut des preuves qu’on est capable de franchir un obstacle, de le surmonter, détaille-t-il. On peut donc penser que les jeunes n’ont pas eu beaucoup de difficultés. »

En protégeant de bonne foi ses enfants, on les empêche de s’outiller pour composer avec les coups durs. On les fragilise. « Beaucoup de parents ne veulent pas que leurs enfants vivent des malaises. Alors ils lèvent le drapeau facilement. Ils ne veulent pas qu’ils vivent des échecs. Ils nivellent le terrain devant eux », illustre la psychoéducatrice Brigitte Alarie, qui travaille dans une clinique de pédopsychiatrie à Trois-Rivières.

« Aujourd’hui, c’est rare que je voie des enfants heureux. C’est fou, hein ? Je leur demande s’ils sont heureux, ils répondent ‟bof »… C’est d’une lourdeur… », conclut le Dr Julien.

Source  La Presse de Montréal

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Étude : famille biparentale constitue l’environnement le plus sûr pour les enfants

Les femmes mariées moins sujettes à la dépression et à la violence conjugale 

Les enfants de mères au foyer sont en meilleure santé

Lien avéré entre les femmes qui travaillent hors du foyer et l’obésité de leurs enfants 

Deux fois plus de dépression chez les femmes qu’il y a 40 ans. Rançon de la « libération » de la femme ?

Pourquoi l’éducation jouerait un rôle moins important qu’on ne le pense 

Les gènes influeraient sur la réussite. Mais alors qu’est-ce que l’égalité en éducation ? 

Robert Plomin : « La génétique influe plus sur notre personnalité et notre réussite que l’environnement »

Les dirigeants de la Silicon Valley de ce monde ne veulent pas d’une école haute technologie pour leurs enfants

En Turquie et en Roumanie, les enfants seraient plus heureux 

Pierre Vermeren : « Les jeunes hommes sont-ils en trop dans la société » ?

Le décrochage massif des garçons, une particularité québécoise

« L’école des filles »