vendredi 8 avril 2022

« Paix linguistique » : 46 % des allophones qui étudient en anglais au Québec travaillent ensuite en anglais

Résumé : selon les chiffres de Statistique Canada, 46 % des allophones qui étudient au cégep et à l’université en anglais au Québec travaillent ensuite majoritairement en anglais, Comparativement à 7 % pour ceux dans institutions francophones.

Une étude publiée mardi 5 avril 2022 par Statistique Canada indique qu’au Québec, les diplômés post-secondaires qui ont fréquenté un établissement de langue anglaise sont plus susceptibles d’utiliser l’anglais au travail après leurs études.

L’agence fédérale ajoute que dans la province, cette tendance de l’usage de l’anglais après les études est particulièrement marquée chez les diplômés de langue maternelle tierce, c’est-à-dire une langue autre que le français ou l’anglais.

L’étude fondée sur les données du Recensement de la population de 2016 et du Système d’information sur les étudiants post-secondaires conclut que 48 % des diplômés d’un établissement anglophone qui travaillaient au Québec utilisaient l’anglais de façon prédominante au travail, comparativement à 4 % de ceux dont le dernier diplôme provenait d’un établissement francophone.

De plus, 23 % des diplômés de langue maternelle française utilisaient principalement l’anglais au travail lorsque le dernier diplôme avait été obtenu d’un établissement de langue anglaise.

Et 46 % des diplômés de langue maternelle tierce utilisaient principalement l’anglais au travail après avoir fait des études dans un établissement de langue anglaise, par rapport à 7 % de ceux qui avaient fait des études dans un établissement de langue française.

Statistique Canada a observé qu’en 2016 au Québec, 93 % des diplômés de langue maternelle française avaient obtenu leur dernier diplôme d’un établissement francophone. Cette proportion a chuté à 61 % chez les diplômés de langue maternelle tierce parmi les diplômés de langue maternelle anglaise, 82 % avaient obtenu leur dernier diplôme d’un établissement anglophone.

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Nouvelle-Zélande — Obligation vaccinale déclarée illégale par la Haute Cour du pays

L’obligation vaccinale déclarée illégale en Nouvelle-Zélande. On évoque la possibilité que les travailleurs suspendus pour absence de vaccins reprennent leur emploi immédiatement.

Vendredi 8 avril 2022, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern (ci-contre) a subi une défaite cinglante après que la Haute Cour a jugé que ses décrets sur l’obligation vaccinale représentaient une « violation flagrante des droits de l’homme » pour les Néo-Zélandais.

Cette décision que ni les membres de la police ni les soldats de l’armée néo-zélandaise ne peuvent être licenciés pour avoir refusé de se faire vacciner contre la COVID-19. Ce précédent devrait servir à renverser tous les autres décrets vaccinaux imposés par le gouvernement Ardern en Nouvelle-Zélande.

Le juge Francis Cooke a statué qu’ordonner aux policiers de première ligne et au personnel de la Défense de se faire vacciner ou de risquer de perdre leur emploi n’était pas une violation « raisonnablement justifiée » de la Déclaration des droits.

Nzherald.co.nz rapporte que l’avocat de la police et du personnel de la Défense au centre de la réclamation appelle maintenant les travailleurs suspendus à reprendre leur travail immédiatement, affirmant que beaucoup ont donné des décennies de service à leur communauté et sont toujours déterminés à leurs emplois.

La contestation judiciaire, présentée par un groupe d’employés des forces de défense et de la police, remettait en question la légalité de rendre une ordonnance en vertu de la loi COVID-19 Public Health Response Act pour exiger la vaccination des employés de première ligne.

La contestation judiciaire a été soutenue par un groupe de 37 employés concernés par le décret, qui ont soumis des déclarations sous serment au tribunal.

Le ministre des Relations et de la Sécurité au travail Michael Wood, la commissaire de police adjointe Tania Kura et le chef des ressources humaines de la NZDF, le brigadier Matthew Weston, ont déposé des attestations sous serment défendant l’obligation vaccinale.

Dans l’état actuel des choses, 164 policiers sur près de 15 700 avaient été sanctionnés après avoir choisi de ne pas se faire vacciner. Quant aux forces armées, 115 personnes avaient été sanctionnées sur 15 500 employés.

Le groupe s’est appuyé sur deux aspects de la Déclaration des droits — le droit de refuser une intervention médicale et le droit à la liberté religieuse.

Sur l’argument de la liberté religieuse, un certain nombre de ceux qui ont présenté des observations ont fait référence à leur objection fondamentale à la prise du vaccin Pfizer, étant donné qu’il a été testé sur des cellules dérivées d’un fœtus humain.

Le juge Cooke a accepté l’affirmation, affirmant que « l’obligation de recevoir le vaccin auquel une personne s’oppose parce qu’il a été testé sur des cellules dérivées d’un fœtus humain, potentiellement un fœtus avorté, implique une limitation de la manifestation d’une croyance religieuse. »

Cependant, le juge Cooke n’était pas d’accord avec les affirmations plus larges des demandeurs selon lesquelles exiger la vaccination est incompatible avec les croyances religieuses plus généralement.

« Je n’accepte pas que la croyance en l’intégrité corporelle et l’autonomie personnelle d’un individu soit une croyance ou une pratique religieuse. Il me semble plutôt, en l’occurrence, qu’il s’agit d’une croyance dans le concept laïc mentionné à l’article 11 de la loi néo-zélandaise sur la Déclaration des droits. »

Le juge Cooke a également souscrit à l’affirmation selon laquelle le mandat empiétait sur le droit de refuser une intervention médicale.

Le juge a déclaré que s’il est clair que le gouvernement n’oblige pas les employés de la police et de la NZDF à se faire vacciner contre leur gré et qu’ils ont toujours le droit de refuser la vaccination, le mandat présente un élément de pression.

« La pression associée à l’abandon de l’emploi implique une limite au droit de conserver cet emploi, ce qui, selon les principes ci-dessus, peut être considéré comme un droit ou un intérêt important reconnu non seulement dans le droit national, mais dans les instruments internationaux », a déclaré le juge Cooke.

Mais en examinant les deux allégations, le juge Cooke a également examiné si le décret relevait ou non des définitions énoncées dans la COVID-19 Public Health Response Act.

Le tribunal a admis que la vaccination a un effet bénéfique significatif en limitant les maladies graves, les hospitalisations et les décès, y compris avec la variante Omicron. Cependant, il a été moins efficace pour réduire l’infection et la transmission d’Omicron que cela n’avait été le cas avec d’autres variantes de COVID-19.

« En substance, l’ordonnance rendant obligatoire la vaccination des policiers et du personnel de la défense nationale a été imposée pour assurer la continuité des services publics et pour promouvoir la confiance du public dans ces services, plutôt que pour arrêter la propagation de COVID-19. En effet, les conseils de santé fournis au gouvernement étaient que de nouveaux mandats n’étaient pas nécessaires pour restreindre la propagation de COVID-19. Je ne suis pas convaincu que la continuité de ces services soit sensiblement mieux assurée par l’ordonnance », a déclaré le juge.

« La COVID-19 implique clairement une menace pour la continuité des services de police et de la défense nationale. C’est parce que la variante Omicron en particulier est si transmissible. Mais cette menace existe à la fois pour le personnel vacciné et non vacciné. Je ne suis pas convaincu que l’ordonnance fasse une différence matérielle, notamment en raison de la preuve d’expert devant le tribunal sur les effets de la vaccination sur COVID-19, y compris les variantes Delta et Omicron. »

Une allégation supplémentaire selon laquelle l’obligation vaccinale affecterait de manière disproportionnée les Maoris a été rejetée par le juge Cooke.


Alabama — Interdiction des traitements pour les mineurs qui se disent « trans »


Jeudi 7 avril, les législateurs de l’État de l’Alabama ont approuvé un projet de loi visant à interdire les traitements chez les mineurs, dont le but est de « changer leur genre ». Le texte considère comme « un crime », passible de 10 ans de prison, le fait pour un médecin de prescrire des bloqueurs de puberté ou des hormones à des jeunes âgés de moins de 19 ans, ou encore de pratiquer sur eux une intervention chirurgicale.

Un manque de maturité pour des conséquences irréversibles

Le représentant républicain Wes Allen de Troy, qui a parrainé le projet de loi, a fait valoir au cours du débat jeudi matin que « les jeunes transgenres ne sont pas assez âgés pour prendre des décisions » concernant ce type de traitement. « Leur cerveau n’est pas développé de manière à pouvoir prendre des décisions à long terme sur ce que ces médicaments et ces chirurgies font à leur corps », a-t-il rappelé.

Le texte prévoit aussi l’interdiction des enseignements sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle à l’école [1]. Les conseillers scolaires, les infirmières et les autres personnels éducatifs seraient également tenus d’informer les parents d’un enfant déclarant penser être transgenre. La Chambre des représentants de l’Alabama a voté le projet de loi par 66 voix contre 28. Il doit maintenant être signé par le gouverneur Kay Ivey. Elle n’a pas encore fait part de ses intentions.

Un autre texte voté par le Sénat

Par ailleurs, le Sénat de l’Alabama a voté une loi imposant aux élèves de la maternelle à la 12e année [2] de n’utiliser que les toilettes et les vestiaires « qui correspondent au sexe figurant sur leur certificat de naissance original, plutôt qu’à leur identité sexuelle actuelle ».

Le texte a été approuvé par 26 voix contre 5, également le 7 avril.

[1] Un texte similaire a été adopté en Floride, uniquement pour l’école primaire

[2] Élèves âgés de 17 à 19 ans approximativement

Source : NPR, Associated Press (07/IV/2022)

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Québec — Hausse des changements de sexe à l’état civil

En 2021, 659 Québécois ont obtenu un changement de la mention de leur sexe à l’État civil.

Depuis 2016, un tel changement n’est plus conditionné à une intervention chirurgicale ou à un certificat d’un professionnel de santé. Entre 2015 et 2016, le nombre de changements de sexe est passé de 176 à 597. L’année dernière, la hausse est également significative : 395 demandes avaient été enregistrées en 2020. Et la tendance ne devrait pas s’inverser : 157 demandes ont déjà été approuvées sur les deux premiers mois de 2022.

Des patients parfois très jeunes

La Dr Karine Igartua, psychiatre et cofondatrice du Centre d’identité sexuelle de l’Université McGill, observe cette augmentation « sur le terrain ». Elle reçoit 30 demandes de prises en charge chaque mois. La liste d’attente est parfois de six mois.

Ses patients sont âgés en moyenne de 18 à 26 ans. « Notre plus vieux patient avait 82 ans — il a attendu que sa femme décède avant d’aller de l’avant, indique-t-elle — et notre plus jeune a 5 ans. À cet âge-là, il n’y a rien à faire, à part donner des conseils aux parents et leur dire que pour les deux tiers des enfants, c’est une phase. »

Une augmentation préoccupante

De son côté, le Dr Shuvo Ghosh, codirecteur du Centre Meraki, la seule clinique pédiatrique où sont dirigés les enfants affirmant être d’un autre sexe, constate une « explosion des demandes chez les plus petits », qui a été « particulièrement marquante entre 2006 et 2016 ». La liste d’attente est de 12 à 15 mois. Une demande « si importante » que le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine prévoit l’ouverture d’une clinique dédiée à cette question « dans les prochains mois ».

Face à cette augmentation, le Dr Igartua affiche son inquiétude : « Le danger, explique-t-elle, c’est que des gens voient dans un changement de sexe “une porte de sortie” à leur mal-être ».

Des changements législatifs pourraient intervenir prochainement « concernant de nouvelles dispositions à l’État civil ». « Le gouvernement Legault fera sous peu connaître sa proposition », a déclaré Élisabeth Gosselin, attachée de presse du ministre de la Justice.

Source : La Presse, Louise Leduc (07/IV/2022)


Elon Musk a décidé d’acquérir 9% du capital de Twitter, Boutcha : génocide ou intox ?

Sommaire de l'émission I-Média, le décryptage de l'information diffusée par les médias de grands chemins.

L’image de la semaine

Elon Musk, l’excentrique milliardaire dirigeant de Tesla, a décidé d’acquérir 9% du capital de Twitter. Va-t-il livrer bataille contre les censeurs pour rendre la plateforme plus libre ?

Jérémy Cohen : les médias cachent le corps

Il y a des victimes de l’ensauvagement que les médias ne sauraient voir. Jérémy Cohen se promenait tranquillement à Bobigny avant d’être violemment agressé et tué par une quinzaine de “jeunes”. Alors que l’affaire était délaissée par la police et étouffée par les médias, le père de la victime a dû se tourner vers un candidat pour obtenir justice. L’affaire Jérémy Cohen relève-t-elle plus d’une récupération politique ou d’une omerta médiatique ?

Revue de presse

Le Parquet national financier ouvre une enquête pour blanchiment de fraude fiscale sur le cabinet de conseil McKinsey. Les liens d’intérêts évidents entre le président Macron et le cabinet ne sont cependant pas mis en cause… Voir aussi : le documentaire de propagande remplaciste sur LCP, Biden esseulé à la Maison Blanche et le déroulé du colloque annuel de l’Institut Illiade.

Boutcha : génocide ou intox ?

Les médias sombrent dans l’hystérie devant la découverte d’un grand nombre de corps civils dans la ville de Boutcha en Ukraine. Génocide ukrainien par les russes, Poutine criminel de guerre ou simple mise en scène ?

Voir aussi

Le Figaro : « Ukraine Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes» — L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.»

« Massacre de Boutcha – Quand images satellite et vidéos sont manipulées pour raconter une fausse histoire »

Plusieurs incohérences dans le narratif officiel du massacre de Boutcha

« Mamouka Mamoulachvili, commandant de la "Légion nationale géorgienne" en Ukraine : « Oui, on leur attache parfois les mains et les pieds.

Je parle au nom de la Légion géorgienne, nous ne ferons jamais de prisonniers russes. Pas un seul d'entre eux ne sera fait prisonnier . »

« Tard dans la nuit, Sergey "Batelier" Korotkikh, tristement célèbre néo-nazi et membre d'Azov, a posté une vidéo intitulée "LES GARS DU BATELIER à Boucha". Au bout de 6 secondes, vous pouvez clairement entendre le dialogue :

— Il y a des gars sans brassard bleu [pro-ukrainien, les victimes de Boutcha en avaient de blancs], je peux leur tirer dessus ?
— Putain ouais »

La situation militaire en Ukraine et les racines du conflit, par le Centre français de recherche sur le Renseignement

Texte de Jacques Baud.

Première partie : en route vers la guerre


Pendant des années, du Mali à l’Afghanistan, j’ai travaillé pour la paix et ai risqué ma vie pour elle. Il ne s’agit donc pas de justifier la guerre, mais de comprendre ce qui nous y a conduits. Je constate que les « experts » qui se relaient sur les plateaux de télévision analysent la situation à partir d’informations douteuses, le plus souvent des hypothèses érigées en faits, et dès lors on ne parvient plus à comprendre ce qui se passe. C’est comme ça que l’on crée des paniques.

Le problème n’est pas tant de savoir qui a raison dans ce conflit, mais de s’interroger sur la manière dont nos dirigeants prennent leurs décisions.

Essayons d’examiner les racines du conflit. Cela commence par ceux qui durant les huit dernières années nous parlaient de « séparatistes » ou des « indépendantistes » du Donbass. C’est faux. Les référendums menés par les deux républiques auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk en mai 2014, n’étaient pas des référendums d’« indépendance » (независимость), comme l’ont affirmé certains journalistes peu scrupuleux, mais de référendums d’« auto-détermination » ou d’« autonomie » (самостоятельность). Le qualificatif « pro-russes » suggère que la Russie était partie au conflit, ce qui n’était pas le cas, et le terme « russophones » aurait été plus honnête. D’ailleurs, ces référendums ont été conduits contre l’avis de Vladimir Poutine.

En fait, ces Républiques ne cherchaient pas à se séparer de l’Ukraine, mais à avoir un statut d’autonomie leur garantissant l’usage de la langue russe comme langue officielle. Car le premier acte législatif du nouveau gouvernement issu du renversement du président Ianoukovitch a été l’abolition, le 23 février 2014, de la loi Kivalov-Kolesnichenko de 2012 qui faisait du russe une langue officielle. Un peu comme si des putschistes décidaient que le français et l’italien ne seraient désormais plus des langues officielles en Suisse.

Cette décision provoque une tempête dans la population russophone. Il en résulte une répression féroce contre les régions russophones (Odessa, Dniepropetrovsk, Kharkov, Lougansk et Donetsk) qui s’exerce dès février 2014 et conduit à une militarisation de la situation et à quelques massacres (à Odessa et à Marioupol, pour les plus importants). À la fin de l’été 2014, ne restent que les Républiques auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk.