jeudi 7 avril 2016

L'utilité du français pour un emploi est-elle quasi nulle à Montréal pour les immigrants récents ?

L’utilité du français pour un emploi est-elle quasi nulle à Montréal pour les immigrants récents ?

C’est la question qu’on peut se poser quand on apprend que « les immigrants récents anglophones qui ne connaissent pas le français font aussi bien sur le marché du travail que les nouveaux arrivants qui connaissent les deux langues officielles du Canada ».

Exigence automatique du bilinguisme à Montréal (en fait de l’anglais)

Une des raisons qui expliquent les difficultés dans le marché du travail des nouveaux arrivants francophones, c’est l’exigence généralisée du bilinguisme, surtout dans la région de Montréal. « C’est clair que c’est un problème », a signalé Michèle Vatz-Laaroussi, professeure en travail social à l’Université de Sherbrooke. « Les immigrants francophones qui arrivent n’ont pas cette qualification-là. » Les organismes en immigration réclament depuis longtemps des cours gratuits pour ces francophones, mentionne-t-elle.

L’auteur de ces lignes a connu des patrons montréalais francophones qui exigeaient le bilinguisme de leurs manutentionnaires qui n’avaient aucun contact avec les clients étrangers, mais plutôt pour parler au 10-20 % du personnel interne anglophone unilingue. Une de ces entreprises avait même un certificat de [lente] francisation.

Exigence déplacée

Les employeurs ont souvent « la mauvaise habitude » d’exiger le bilinguisme « par automatisme », souligne Anait Aleksanian, directrice générale du Centre d’appui aux communautés immigrantes de Bordeaux-Cartierville (CACI). Il faut souvent « négocier » avec les employeurs afin qu’ils acceptent d’embaucher un immigrant qui ne parle pas anglais quand la connaissance de cette langue n’est pas nécessaire, relate-t-elle. L’organisme donne 43 classes de français par session et cinq classes d’anglais, toutes à temps partiel. Les cours de français sont gratuits, mais il y a des frais d’environ 100 $ par session pour les cours d’anglais.

Georgina Kokoun, coordonnatrice du Regroupement des organismes en francisation du Québec (ROFQ), constate que la plupart des offres d’emplois dans la région de Montréal mentionnent l’exigence du bilinguisme. « On voit rarement des postes où on demande juste le français. Il faut être bilingue. »

« J’ai une amie du Sénégal qui m’a dit : “L’immigration au Québec, c’est du dol, c’est comme une arnaque. On te dit que tu peux travailler au Québec en français comme tu le fais dans ton pays.” »

Moins de chômage avec le temps

Pour tous les immigrants, les taux de chômage s’amenuisent avec le temps. Ainsi, pour les immigrants qui sont arrivés depuis plus de cinq ans au Québec, mais moins de dix ans, le taux de chômage des unilingues francophones chute de plus de 9 points de pourcentage, à 13,8 %, encore un peu plus que le taux de 11,4 % des immigrants qui ne connaissent que l’anglais, a compilé Brahim Boudarbat.

Après plus de dix ans de présence au Québec, les immigrants affichent des taux de chômage équivalant à ceux de l’ensemble des résidants de la région métropolitaine de Montréal, soit 8,9 %. Les immigrants qui connaissent autant le français que l’anglais se distancient des autres, avec un taux de chômage de 7,9 %, soit à peu près le même taux que la main-d’œuvre bilingue de la région. Onze pour cent des immigrants qui ne parlent qu’anglais sont en chômage, tandis que parmi ceux qui ne parlent que français, le taux de chômage s’élève à 10 %, soit le même pourcentage que l’ensemble des unilingues francophones de la région montréalaise.


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Santé — Le dangereux mélange de la pilule et de la cigarette

Les maladies cardio-vasculaires guettent les femmes de moins de 45 ans.

Une étude épidémiologique d’une ampleur inédite, à laquelle ont répondu près de 5 500 femmes, montre que les jeunes femmes sont concernées au premier chef par les maladies cardiovasculaires. Paradoxalement, plus elles cumulent les facteurs de risques tels que le tabac et la pilule, moins elles en sont informées.

Sensibiliser, mais aussi et surtout vaincre les clichés. C’est l’ambition portée, en cette journée de mobilisation nationale du jeudi 7 avril, par l’opération « Sauvez le cœur des femmes ». Car décidément non, les maladies cardiovasculaires ne sont pas réservées aux hommes âgés et rattrapés par les excès passés. Une femme sur trois meurt aujourd’hui d’un infarctus du myocarde, d’une angine de poitrine (angor) ou d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Il s’agit de la première cause de mortalité chez les femmes, bien avant les cancers – respectivement 42% des décès, contre 27% pour les cancers, relève la Fédération française de cardiologie.

Autre réalité inquiétante : 50% des décès dus aux maladies vasculaires touchent des femmes qui ont entre 20 et 45 ans. Et dans 60% des cas, le tabac est incriminé. Mais en marge de la réalité glaçante des chiffres, il ressort de la vaste étude épidémiologique commandée en 2015 aux professionnels de santé par l’association Ajila, que la perception des risques liés aux maladies cardiovasculaires chez la femme reste en grande partie biaisée. Les fumeuses, par exemple, sont ainsi les moins au fait des menaces sur leur santé. Première étude épidémiologique centrée sur la femme Dans la plupart des études épidémiologiques sur les maladies cardiovasculaires, le panel étudié réunit, pour ordre de grandeur, 80% d’hommes et 20% de femmes. Certes, davantage d’hommes meurent encore prématurément de ces pathologies, mais, insistons un peu, le nombre de femmes concernées a bondi ces dernières décennies.



ECR — La surprenante ignorance de Georges Leroux et la sélectivité de Daniel Baril

Lettre ouverte de Daniel Baril, Conseiller au Mouvement laïque québécois et à l’Association humaniste du Québec, des organismes qui ne portent pas le christianisme dans leur cœur.

Quelques commentaires de ce carnet [entre crochets en italique.]

Le texte de M. Baril est en retrait et précédé d'un grand guillemet rouge («).


Texte de M. Baril :

«
Dans son livre, le philosophe présente une défense complaisante et naïve du cours ECR, ignorant la manière dont il est enseigné

Les considérations philosophiques de Georges Leroux demeurent totalement décrochées des contenus d’enseignement et à mille lieues de la réalité de la classe, estime l’auteur.

On ne peut qu’être d’accord avec Georges Leroux lorsqu’il affirme, dans son entrevue au Devoir, que le cours Éthique et culture religieuse doit être remis en question : « Il faut voir ce que les élèves ont appris, ont retenu. Est-ce que ça marche sur le terrain ? Est-ce que les profs sont bien formés ? etc. Toutes ces questions doivent faire partie d’un processus d’évaluation complexe », faisait-il valoir.

[Note du carnet : Encore faudrait-il préciser ce que « marche » veut dire : le cours n’est pas encyclopédique, ne prescrit quasiment rien de précis pour ce qui est des faits, des phénomènes religieux à étudier, aucun doctrine n’est à connaître vraiment. 

On ne pourra donc demander aux enfants soumis à une évaluation commune (et donc comparable) d’énoncer des faits sur les religions ou l’éthique (à part une série « d’entraves au dialogue ») et encore moins de les expliquer.

Faudra-t-il donc évaluer un changement idéologique des enfants ? Mais lequel ? Leur faire dire que tout le monde il est gentil, toutes les religions sont dignes de respect ? Aucune ?]

«Cela, en marge de son dernier essai, Différence et liberté (Boréal), qui en est pourtant un ouvrage de défense et de promotion tous azimuts du cours ECR. On a beau chercher dans les 350 pages de cette brique un quelconque questionnement sur les orientations du cours ou une quelconque remise en question des contenus, on n’en trouve aucun. Tous les écrits de M. Leroux sur le cours ECR pèchent par une approche intellectualiste dont les ancrages avec les contenus ne vont pas au-delà des pieux énoncés du « vivre-ensemble » et de la « pratique du dialogue ». Ses considérations philosophiques demeurent totalement décrochées des contenus d’enseignement et à mille lieues de la réalité de la classe.

[C’est exact. De toute façon, dans la réalité, nous le tenons de milieux bien informés dans certaines commissions scolaires, le cours ECR est la première victime quand on manque de temps pour d’autres matières ou d’autres activités plus importantes comme le français ou le sport.]

«Au Devoir, l’auteur déplore que l’islam ne fasse pas partie des contenus du cours. C’est dire à quel point il ignore les contenus de ce programme qu’il a pourtant contribué à mettre sur pied. L’islam fait bel et bien partie des contenus obligatoires, tant au primaire qu’au secondaire, comme on peut le lire dans le programme : « L’enseignant doit s’assurer que […] l’islam est traité à plusieurs reprises au cours d’un cycle. » Cela, au même titre que le christianisme, le judaïsme, les religions orientales et les spiritualités amérindiennes.

[Leroux a tort stricto sensu : le programme demande bien de parler un peu de l’islam, mais nous pensons que le philosophe aurait voulu qu’on enseignât davantage les doctrines de l’islam pour lutter contre le radicalisme. Notons, au passage, que Leroux semble avoir un faible pour l’islam qu’il idéalise d’une certaine façon, il faut l’avoir entendu la gorgée nouée se souvenir avec nostalgie d’un voyage de jeunesse à Damas sur le sujet. Il pense aussi que c’est la « nouvelle culture, islamique, [qui] permettait ce dialogue authentique » entre Jean Damascène et l’islam. Oubliant que c’est Jean Damascène, habitant d’une ville encore très majoritairement chrétienne, qui s’intéresse à l’islam et nullement l’inverse. Bref, d’« un dialogue » à sens unique.

Mais l’étude des doctrines comparées est en fait exclu du cours ECR, le volet religion ne s’intéresse qu’à la surface, aux rites, aux phénomènes, aux récits, mais jamais bien en profondeur et aucun texte précis ne doit obligatoirement être étudié.

Extrait du préambule du programme du secondaire (p. 4/86)

Pour l’avocat Me Mark Phillips, ECR est tout sauf un cours d’histoire des religions. En réalité, le programme ECR interdit de donner un tel cours :



Ainsi, le programme ECR interdit de présenter les religions de manière séquentielle et linéaire, mais prescrit qu’elles doivent être présentées en juxtaposition entre elles et avec des êtres mythiques et surnaturels. Ce qui ne veut pas dire, en passant, que tous les professeurs suivent ces prescriptions.

De toute façon, il est très douteux que l’enseignement des doctrines de l’islam par une athée québécoise féministe ait le moindre effet positif sur de jeunes musulmans tentés par la radicalisation.]

«On remarque que la philosophie humaniste est exclue de la liste.


[Ce n’est pas exact. Voir un extrait du site gouvernemental sur le contenu du cours ECR :


Ainsi que dans le programme du secondaire (p. 45 [543]), chapitre 9 : 


Voir aussi L’athéisme bien enseigné grâce à certains cahiers d’éthique et culture religieuse. Et puis C’est à l’école que je suis devenu athée, lors d’un cours d’histoire des religions.]

«Que dit Georges Leroux au sujet de cette exclusion de l’incroyance, de l’athéisme ou de la non-observance religieuse ? « Ce reproche est mal fondé : dans leur essence, les conceptions séculières relèvent justement de la discussion éthique et sont pleinement présentes dans le programme », écrit-il.


[Georges Leroux n’a pas tort. Les conceptions « séculières » auront d’ailleurs probablement le dessus dans les discussions « éthiques » car elles épousent la doxa distillée tous les jours par les médias dominants. Elles paraîtront « normales », moins contraignantes, plus « naturelles ». Voir Cours de rhétorique et de décryptage des médias à l’école plutôt que des cours d’éducation civique et morale et de débats reproduisant le doxa médiatique]

«Le fait que le volet éthique soit construit sur un humanisme non religieux règle selon lui le problème de l’exclusion de l’incroyance des contenus du volet religieux. Le volet éthique ne discute aucunement des interprétations non religieuses du monde et des modes de vie sans référence au religieux.

[Cette dernière phrase nous paraît creuse ou fausse. Quand les manuels parlent d’avortement ou du clonage, ils présentent des prises de position sans aucune référence au religieux. C’est le moins qu’on puisse dire. Les débats éthiques sont en pratique souvent biaisés par le prêt-à-penser très « séculier ». Voir  Omissions et critiques pédagogiques du chapitre sur le clonage d’un livre d’ECR pour la 2e secondaire et Erreurs et imprécisions dans le chapitre sur le clonage d’un livre d’ECR pour la 2e secondaire.]

«Un silence n’annule pas une omission. Ensuite, l’auteur ajoute : « Rien ne serait plus dommageable à un programme d’éducation au pluralisme que la mise en contradiction systématique du religieux et du séculier. Insister donc sur la séparation de la représentation non confessionnelle de la culture religieuse et des conceptions séculières, c’est protéger l’objectivité. » Exit la formation de la pensée critique.

Autrement dit, pas question de critiquer la religion ni de contrebalancer la présentation des croyances et mythologies religieuses par le fait qu’une majorité de citoyens vit très bien sans références religieuses. M. Leroux a dit et écrit à plusieurs reprises qu’« un programme de culture religieuse doit inculquer le respect absolu de toute position religieuse ». C’est ce qu’il répète en d’autres mots dans son dernier ouvrage où, selon ce qui y est insinué, critiquer les religions signifie être hostile aux religions. On aura remarqué la communauté de pensée avec ceux qui affirment que critiquer l’islam, c’est faire preuve d’islamophobie.

Plusieurs sophismes

L’auteur consacre dix pages aux objections laïques envers le cours ECR dans lesquelles il concentre ses attaques antilaïques contre le Mouvement laïque québécois, mais sans jamais citer aucune phrase ni même donner aucune référence des écrits du MLQ. Pour la rigueur intellectuelle, il faudra repasser. Son analyse n’est alors basée que sur des impressions subjectives fondées sur on ne sait quoi, ce qui amène le philosophe à commettre plusieurs sophismes. Par exemple, le fait que le MLQ réclame le retrait du « volet culture religieuse » du cours ECR semble signifier à ses yeux que les « laïcistes ultrarépublicains », comme il nous appelle, sont contre la culture religieuse en soi.

En raison de son approche exclusivement intellectualiste et de son étonnante méconnaissance des contenus du cours, M. Leroux est convaincu que les contenus religieux sont des contenus culturels, comme en témoigne l’expression « représentation non confessionnelle de la culture religieuse » citée plus haut. Le cours transmet pourtant les croyances, les dogmes et les pratiques de toutes les religions du monde.

[Très très peu et ces rapprochements peuvent très bien, chez les jeunes enfants, diminuer la crédibilité de leur proche tradition religieuse. Enfin, sans doute, chez les moins convaincus.

Pour dire vrai, M. Baril nous paraît un peu extrémiste. Le cours n’est pas du tout un cours religieux, il doit enseigner un vague respect de la religion (pas de manière très convaincante et pas en éthique nécessairement), c’est ce vague respect qui horripile M. Baril.]


«D’un enseignement confessionnel, nous sommes passés à un enseignement multiconfessionnel. Comment peut-on penser transmettre aux enfants de 6 ans des « représentations non confessionnelles » de croyances confessionnelles telles que la Révélation, les anges, le paradis, l’Immaculée Conception, la réincarnation, le déluge, le créationnisme, les rois mages, les miracles, la résurrection, l’ascension de Mahomet, la naissance de Bouddha ?


[M. Baril oublie Superman, les divinités mythologiques, le père Noël, le Noël des souris, etc.]

«Georges Leroux a-t-il jeté un coup d’œil aux manuels utilisés en classe ? Est-il au courant des devoirs que l’on fait faire aux élèves ? Sait-il qu’on leur demande de rédiger des prières, d’illustrer leurs croyances, de présenter leurs rituels religieux, de témoigner de leurs pratiques, d’apprendre à manger hallal et à balancer leurs chakras ?


[Et d’inventer sa propre religion ! Si ce n’est pas instiller l’idée que la religion est le fruit de l’imagination humaine, une chimère ! Voir « Youpi, ma religion à moi ! » et Après « Youpi, ma religion ! », « Ma religion de rêve » 


]

«Sait-il que les modèles de vie présentés ne sont que des modèles de croyants pratiquants ?


[Pour exemplifier les différentes religions auprès des jeunes élèves, c’est vrai. Et il est vrai que cela peut renforcer des stéréotypes. Mais comment satisfaire tout le monde avec un seul cours obligatoire dès 6 ans ?]

«Réalise-t-il que ces modèles excluent 80 % des élèves de la classe ? Sait-il que le volet religieux est en flagrante contradiction avec le volet éthique quant aux valeurs comme l’égalité des sexes, la liberté de conscience et l’égalité des religions ?


[C’est faux pour l’égalité des religions. Elles sont, en théorie, traitées comme aussi (peu) dignes les unes que les autres. Baril vient pourtant de s’en plaindre en citant M. Leroux : « un programme de culture religieuse doit inculquer le respect absolu de toute position religieuse ».

Pour l’égalité des sexes, il y aurait beaucoup à redire. Qu’est-ce que les luthériens préconisent et qui va à l’encontre de l’égalité des sexes ?]
 
«Manifestement non. De toute façon, tout cela, c’est de la culture, n’est-ce pas ? Chercher à nous faire passer ces contenus confessionnels et doctrinaires au nom de la culture est une véritable aberration intellectuelle.

Dans son prologue, Georges Leroux reconnaît qu’il a souvent fait preuve de naïveté dans sa conception du pluralisme.

[Faute avouée serait à moitié pardonnée si M. Leroux ne s’entêtait pas par dogmatisme à vouloir rendre obligatoire et à étendre un programme dont on ne connaît même pas, il le reconnaît lui-même, les effets !]

«Il érige pourtant cette fois-ci le pluralisme au rang d’un « humanisme de la différence ». On se serait attendu à ce qu’un philosophe mise plutôt sur l’humanisme universel afin d’outiller l’école dans la lutte contre les clivages sociaux et les replis identitaires. Force est de reconnaître qu’il lui reste encore beaucoup de naïveté. Dans un volume collectif à paraître l’été prochain, nous présenterons un tout autre regard sur le cours ECR afin d’en révéler la face cachée ainsi que les contenus méconnus des parents. »




[Osons espérer que M. Baril se renseignera lui aussi.]

Voir aussi

Georges Leroux sur le cours ECR en 2008 : Il faut « s'interroger sur quelque chose qui pourrait s'apparenter à de la folie... Actuellement, personne au Québec ne mesure l'amplitude du changement et ses conséquences réelles ». Huit ans plus tard selon M. Leroux personne ne le sait encore.



Georges Leroux ne sait pas si le cours ECR est efficace, mais il demande qu’on s’en inspire dans les programmes d’histoire et d’éducation civique

George Leroux : L’État doit viser à déstabiliser les systèmes absolutistes de croyance des parents

Georges Leroux — le pluraliste jacobin (1 sur 2)

Georges Leroux — le pluraliste messianique (2 sur 2)

Musulmane laïque : « Éthique et culture religieuse : un programme à revoir »

Québec — Radicalisation d’enfants d’immigrés éduqués à l’école du « dialogue » et du « vivre ensemble »

Teacher and principal: “ERC courses are considered irrelevant by most students and teachers whom I know.”



France — Gouvernement dit lutter contre une anonyme « radicalisation », il s'attaque à la liberté d'enseignement de tous

Communiqué conjoint de la FNEP et de la Fondation pour l’école

A/s : Projet de la ministre de l’Éducation nationale de modifier le régime d’ouverture des établissements scolaires hors contrat

Najat Vallaud-Belkacem a affirmé, le 6 avril sur France 2, que le ministère de l’Éducation nationale envisageait de modifier le système d’ouverture des établissements scolaires hors contrat pour passer d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation préalable. Le motif avancé est la lutte contre le risque de radicalisation de la jeunesse.

Le projet d’une « autorisation préalable » est une remise en cause du principe fondamental de la liberté d’ouverture d’un établissement d’enseignement, ce qui conduit à restreindre la liberté de l’enseignement, pourtant garantie par la Constitution.

L’État peut déjà, dans le cadre légal existant, s’assurer qu’une école privée indépendante ne dissimule pas une autre activité. Le fait que les contrôles ne soient peut-être pas diligentés de manière satisfaisante ne résulte que de la seule carence des services de l’État. Si ceux-ci n’ont pas le temps de procéder aux contrôles qui seraient souhaitables, ils n’auront pas plus le temps de traiter les dossiers de demande d’ouverture, ce qui retardera ou rendra impossible l’exercice d’une liberté fondamentale dans une démocratie.

En Alsace, régie actuellement — en raison de son statut spécifique — par le système d’autorisation préalable, le Préfet autorisant l’ouverture sur avis du Recteur, l’expérience montre que des délais déraisonnables sont mis pour traiter les demandes, ce qui conduit trop souvent le préfet à transmettre sa réponse aux créateurs d’école après la date de rentrée.

En outre, un contrôle a priori, conditionnant une ouverture d’école, est aussi absurde qu’inutile : on se représente en effet assez difficilement le créateur d’une école « radicalisante » déclarer son intention réelle dans son dossier de demande de création d’une école.

On imagine en revanche très aisément un refus opposé à une demande d’ouverture d’un établissement désireux de proposer une pédagogie « alternative » qui ne répondrait pas au « modèle supposé » de l’Éducation nationale, ou qui ne serait pas rédigé dans le sabir ésotérique et pompeux, que l’on rencontre assez souvent dans les écrits des « pédagogistes » de certains services du Ministère.

Il convient de souligner que ce « modèle » produit chaque année 140 000 élèves illettrés ou en très grave difficulté de lecture. Là est la raison qui conduit chaque année de plus en plus de familles à choisir une école libre, plutôt que d’hypothétiques menées « radicalisantes ».

Dans une « République indivisible, laïque, démocratique et sociale », telle que le France est définie par l’article 1er de la Constitution, on ne peut que déplorer qu’une annonce de cette nature ait pu être faite par Madame la Ministre sans qu’aucune consultation n’ait eu lieu :
  • ni de la Fédération nationale de l’enseignement privé, seule organisation professionnelle nationale déclarée, par arrêté du ministre du Travail, représentative de l’ensemble de l’enseignement privé indépendant (dit « hors contrat »),
  • ni, semble-t-il, des organisations syndicales de salariés de cette branche professionnelle,
  • ni de la Fondation pour l’école, seule organisation reconnue d’utilité publique œuvrant au développement des écoles privées primaires et secondaires, pourtant « ciblées » par ce projet.