dimanche 28 mai 2023

Électeurs immigrés en faveur des libéraux (PLC) : +8 % en 2015, +13 % en 2019, +19 % en 2021 par rapport aux non-immigrants

« Les libéraux fédéraux ont aussi un intérêt partisan à ouvrir les vannes. À leur dernier congrès, le sondeur Dan Arnold a révélé que les électeurs nés à l’extérieur du Canada sont les plus susceptibles de voter libéral. Leur niveau d’appui au Parti libéral (PLC) a dépassé celui des non-immigrants par 8 points à l’élection de 2015, par 13 points en 2019 et par 19 points en 2021. Est-ce parce que les immigrants votent libéral que le PLC en veut plus ou est-ce parce que le PLC veut plus d’immigrants que ceux-ci leur sont fidèles ? Chose certaine : c’est un puissant incitatif à poursuivre sur cette voie. Québec pourra continuer de débattre tout seul… »

Source : Le Nouvelliste, 26 mai 2023

En 20 ans, les enfants sont devenus nettement moins attentifs et plus anxieux

Quand on demande aux professionnels ce qui a le plus changé chez les enfants en 20 ans, certains répondent l’inattention, d’autres l’anxiété. Ce sont les deux réponses les plus courantes.

« L’inattention, c’est fou, 50 % de mon temps de travail, c’est de réveiller les élèves. Écoutes-tu ? Je suis obligée de leur dire de m’écouter. La moitié de la classe n’est pas là », raconte l’enseignante Martine Leduc, qui compte une trentaine d’années d’expérience. Sa stratégie : marcher constamment dans la classe dans l’espoir que son mouvement garde les esprits éveillés.
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« Les jeunes ne bougent plus ! Ils arrivent à l’école avec un surplus d’énergie. C’est rendu qu’il faut leur faire prendre [faire] des marches pendant les périodes, leur donner des objets à manipuler, des pédaliers dans les locaux d’expulsion. Tu leur demandes ce qu’ils ont fait pendant la fin de semaine et ils n’ont rien fait. Ils l’ont passée sur leur téléphone, dans leur chambre, à chiller [se détendre, relaxer, paresser, buller] sur les réseaux sociaux », raconte Stéphane Garneau.

Ce « technicien en éducation spécialisée » (TES) qui travaille avec des jeunes de première secondaire depuis plus de 20 ans est abasourdi de voir à quel point les jeunes peinent à rester assis dans une classe. C’est vrai que les rues pleines d’enfants qui se dépensent se font rares.

Ce changement s’est fait sentir jusque dans les magasins de jouets, raconte l’acheteuse d’expérience Céline Grenier. « Il y a 20 ans, quand l’été arrivait, on avait des présentoirs dans les magasins avec plein de jeux pour l’extérieur, pour plusieurs enfants. Du badminton, des ballons, des cordes à danser [sauter], des fusils à eau, des trucs pour regarder les insectes. On ne voit presque plus ça. »

Tous les jouets de fabulation, ceux qui permettent à l’enfant de faire semblant, comme les déguisements et les outils en plastique, ont aussi perdu beaucoup d’intérêt.

C’est bien dommage, car ils stimulent la créativité, le langage, la motricité fine aussi. Et, surprise : « la motricité fine est directement liée aux compétences en lecture et en mathématiques »
, avertit Linda Pagani, chercheuse au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine de l’Université de Montréal spécialisée dans le développement du cerveau de l’enfant.

Les troubles d’apprentissage comme la dyslexie et la dysorthographie sont d’ailleurs « en augmentation, mais il ne faut pas croire qu’il y a une sorte d’épidémie », soutient le président de l’Ordre des orthophonistes, Paul-André Gallant. À son avis, si les besoins des élèves ne sont pas comblés même s’il y a deux fois plus d’orthophonistes au Québec qu’il y a 20 ans, c’est parce qu’on diagnostique mieux. 

[Cela reste à démontrer, on note ainsi une baisse des capacités en France dans de grandes enquêtes générales échelonnées sur plus de 40 ans. Voir France — L’inquiétant niveau de français des bacheliers. Pourquoi les élèves français ont un niveau si médiocre... « dégringolade observée pour une même dictée soumise à 33 ans de distance : le manque d’heures de français, les élèves français passent en effet 800 heures de moins (de 12 à 16 ans) à étudier le français qu’en 1976 ». Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010. France — Malgré un budget de l’éducation publique en hausse constante, l’enseignement privé remporte la mise.]

Le pédiatre Gilles Julien s’inquiète particulièrement du bond important des troubles anxieux. « Pas de l’anxiété de base comme avoir mal au ventre avant un examen », précise-t-il.

Pour le neuropsychologue Benoît Hammarrenger, il ne fait pas de doute qu’il s’agit du changement « le plus significatif » qui soit. « L’absence d’anxiété, c’est quand on a réussi à surmonter un obstacle et qu’on s’est senti bon. Pour construire ce sentiment d’efficacité, il nous faut des preuves qu’on est capable de franchir un obstacle, de le surmonter, détaille-t-il. On peut donc penser que les jeunes n’ont pas eu beaucoup de difficultés. »

En protégeant de bonne foi ses enfants, on les empêche de s’outiller pour composer avec les coups durs. On les fragilise. « Beaucoup de parents ne veulent pas que leurs enfants vivent des malaises. Alors ils lèvent le drapeau facilement. Ils ne veulent pas qu’ils vivent des échecs. Ils nivellent le terrain devant eux », illustre la psychoéducatrice Brigitte Alarie, qui travaille dans une clinique de pédopsychiatrie à Trois-Rivières.

« Aujourd’hui, c’est rare que je voie des enfants heureux. C’est fou, hein ? Je leur demande s’ils sont heureux, ils répondent ‟bof »… C’est d’une lourdeur… », conclut le Dr Julien.

Source  La Presse de Montréal

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