dimanche 18 octobre 2009

Rétrospective d'un an d'imposition d'ECR à Radio Ville-Marie

Radio Ville-Marie a récemment consacré une émission spéciale de près de 50 minutes à la première année de l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse à tous les élèves québécois de 6 à 17 ans.

Moments forts de cette rétrospective :
  1. Bref extrait d'un discours du Cardinal Ouellet en introduction.

  2. Sylvain Lamontagne, porte-parole de la CLÉ, à la veille d'une réunion à Valcourt sur la mise en place du retrait des enfants du cours d'ECR.

  3. « Malgré les meilleures intentions du gouvernement du Québec... » de déclarer le très impartial présentateur (comment sait-il qu'elles sont bonnes ? Non : les meilleures.)

  4. Long entretien avec Pierre Bergevin (ex-sous-ministre adjoint et désormais porte-parole du MELS dans le dossier ECR) avant sa réunion à Valcourt et à Drummondville. Lire les comptes rendus de ces réunions (Valcourt, Drummondville). Après ces réunions d'information, comme on l'apprendra au procès de Drummondville, M. Bergevin et l'autre envoyé du Monopole de l'Éducation recommanderont à leur hiérarchie de ne plus tenir de telles réunions publiques et de se taire. Le poste de porte-parole de M. Bergevin semble bien ressembler à une sinécure de tout repos. Se taire tout en imposant.

  5. Vient ensuite une très longue séquence de 15 minutes non pas sur le programme ECR, mais sur la loi 44 de l'Alberta. Cette loi sur les droits de l’Homme permet aux parents de retirer leurs enfants de classes qui touchent à la religion, la sexualité ou l’orientation sexuelle. L'invité de Radio Ville-Marie nous apprend que le véritable ordre du jour du ministre albertain instigateur de cette loi rétrograde (le tout avec force guillemets) serait d'imposer le créationnisme... En permettant aux enfants de ne pas assister à des cours ? Mais tout est possible de la part de ce ministre, car on nous répète qu'il serait d'origine américaine (horresco referens). Un des intervenants interrogés déplore le fait qu'auparavant les professeurs pouvaient discuter de l'homosexualité avec les enfants, mais que demain on ne pourra peut-être plus le faire puisque des parents pourront s'y opposer ne faisant précisément pas confiance dans la manière dont les professeurs enseignent ces sujets moraux. Car, enfin, quel professeur dans une école publique peut encore désapprouver le comportement homosexuel ? L'intervenant longuement interrogé par Radio Ville-Marie conclut que la plus grande menace liée à ce possible de retrait sur les sujets moraux et religieux se situe au niveau de la « qualité de l'enseignement »...

  6. Vient ensuite de nombreux brefs extraits des communications de la CLÉ : 76 % des parents pour le choix entre le cours d'ECR et un cours de religion confessionnel, le procès de Drummondville et celui de Loyola. Écoutez Richard Décarie (4 min 56 sec.) :

  7. Suit un long entretien respectueux avec le professeur Gilles Routhier qui a comparu au procès de Drummondville et sur lequel s'est appuyé le juge Jean-Guy Dubois. Sa participation active dans ce procès lui a attiré des critiques, ainsi que son entêtement au procès à prétendre à tort que les cours de religion dans les écoles publiques n'étaient pas du ressort de la Congrégation pour l'éducation catholique, un grand moment de son expertise. [« Some of the issues treated by this office regard the teaching of sex education in Catholic schools, problems related to the teaching of moral or religious matters in public schools » (profil de ladite congrégation)]

    Gilles Routhier est également connu pour ses prises de position controversées sur la Pâques que devrait vivre l'Église catholique et le fait que l'école païenne ne pose pas de problème.

    Gilles Routhier ne veut pas s'abaisser à répondre à ces attaques « personnelles », il veut parler des idées. Gilles Routhier affirme que « la question posée au procès n'était pas sur le fait d'être pour ou contre le cours... » C'est pour le moins étonnant, la teneur du programme est bien sûr ce qui a fait réagir les parents.

    Gilles Routhier recadre donc la question du procès : « Est-ce que le fait d'assister à ce cours pour des catholiques ou celui d'étudiants d'autres confessions est-ce que assister à ce cours est-ce une violation contre la liberté religieuse sans statuer sur la qualité du cours. » Notons que M. Routhier parle ici d'autres confessions, les parents de ces confessions seront ravis de savoir qu'un théologien catholique ne citant que des textes du magistère romain ait cette prétention.

    Gilles Routhier semble vouloir se disculper : « je n'ai fait que citer Vatican II : la liberté religieuse pour les catholiques, n'est pas la liberté d'exiger différents privilèges qu'ils voudraient avoir... La liberté religieuse est une immunité de contraintes. Ils ne doivent pas être contraints d'agir contre leur conviction. Si le cours disait : "vous devez adopter la conduite rituelle ou morale des musulmans", si on exigeait cela des catholiques, si on les contraignait là il y aurait une violation claire de la liberté religieuse. » « C'est aussi simple que cela. Ensuite, on peut discuter, est-ce que ce cours-là est le meilleur qui soit ? Mais ce n'était pas le débat ou la question posée à la cour. »

    C'est peut-être aussi clair et simple que cela pour cet éminent théologien, mais cela semble simpliste aux yeux du commun des mortels. Devoir assister à un cours néfaste c'est une contrainte, même si ce cours ne contraint pas d'adopter une autre religion, il contraint d'abord les enfants à adopter une attitude ouverte envers toutes les religions — et même l'athéisme — aussi légitimes que la foi de leurs parents. Et puis comme l'a souligné la Congrégation pour l'éducation catholique, une présentation censément neutre « peut être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme ». Notons que même Gilles Routhier a reconnu par ailleurs qu'« il y a débat quant à savoir si le contenu cours [ECR] est relativiste. »

    Écoutez Gilles Routhier (7 min 39 sec.) :


  8. Dernier intervenant, Mgr Veillette, qui ne voit que des difficultés de mise en œuvre à éviter, pas de problème de fond avec le programme ECR. Il semble tout heureux de la « porte ouverte » que la ministre de l'Éducation lui aurait laissée. Toutefois, plus d'un mois après la remise du rapport inquiet des évêques catholiques du Québec, le Monopole de l'Éducation n'a pas jugé bon répondre publiquement à ce rapport. Est-il interdit de penser que Mgr Veillette fait preuve de beaucoup de naïveté ? L'entretien se termine par cet évêque qui se dit en état de grâce : les enfants recevront une introduction à la religion catholique encore plus restreinte, la religion est chassée de l'école publique, un cours multireligieux où les Chartes de droits de la personne sont les bornes d'une éthique de vague « tolérance » et « ouvertuer :» est imposé même dans les écoles catholiques. Tout cela serait une magnifique chance selon Mgr Veillette, car maintenant les parents et les paroisses éduquent les rares enfants qui viennent aux cours de catéchèse ! Comme si cela ne pouvait pas se faire auparavant ou tout en enseignant mieux et à plus d'enfants les rudiments de la religion catholique dans les écoles publiques.


Évêques catholiques du Québec : échec possible du programme ECR



Rien sur le document de la Congrégation pour l'éducation catholique qui déclarait : « En outre, si l'enseignement religieux se limite à une exposition des différentes religions de manière comparative et « neutre », cela peut être source de confusion, ou inciter au relativisme ou à l'indifférentisme. »

Cette rétrospective n'évoque pas plus cette prise de position du cardinal Grocholewski :

Le cardinal Grocholewski a commenté la récente élimination des heures de cours de religion sur le catholicisme et le protestantisme au Québec







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Italie — évêques catholiques contre l'enseignement de l'islam à l'école

En Italie, le vice-ministre au Développement économique Adolfo Urso a proposé d'introduire dans les écoles publiques et privées une heure de religion musulmane, facultative et alternative à l'heure de religion catholique, pour éviter de laisser les élèves musulmans « dans les ghettos des écoles islamiques intégristes ».

Le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, dans un entretien publié dimanche par le Corriere della Sera, affirme :
« L'heure de religion catholique se justifie par le fait qu'elle fait partie de notre histoire et de notre culture. La connaissance du fait religieux catholique est indispensable pour la compréhension de notre culture. Il ne ne me semble pas que l'heure de religion envisagée [par le gouvernement pour la religion musulmane] corresponde à cette motivation raisonnable et reconnue ».
L'islam ne faisant pas partie de notre culture, il n'y donc aucune raison pour que le gouvernement l'enseigne ou finance ses mosquées.






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