mardi 28 février 2023

Nouveau-Brunswick : Forcé d’aller à la garderie en anglais, un enfant y perd son français

Clara Drolet a dû envoyer son fils dans une garderie anglophone faute de place dans les garderies francophones de la région de Fredericton. Vers l'âge de deux ans et demi, ils ont remarqué que leur enfant ne parlait pas beaucoup, et une orthophoniste a constaté que la communication avec lui était difficile car il pensait et se développait dans la langue entendue à la garderie, l'anglais. L'orthophoniste a proposé aux parents d'envoyer leur enfant dans un programme de francisation, qui a permis au français de leur fils de revenir progressivement une fois à l'école, à partir de 5 ans. Cependant, l'influence de l'anglais reste perceptible, et leur fils doit faire davantage d'efforts pour parler français, ce qui montre selon Clara Drolet l'importance d'assurer des services de garde en français dans la communauté.

Sylvie Blain, professeure à l'Université de Moncton, explique que le manque de places en garderie francophones peut avoir des conséquences sur le parcours scolaire des enfants, et que fréquenter un milieu anglophone lors de la petite enfance jette les bases de l'assimilation car l'apprentissage langagier commence dès le plus jeune âge. Elle recommande d'immerger son enfant dans sa langue maternelle pour palier, en lisant des livres en français, regardant la télévision ou YouTube dans la langue de Molière.

Enfin, le juriste Michel Doucet estime que la province du Nouveau-Brunswick devrait avoir l'obligation d'offrir des services de garderie dans les deux langues officielles, bien qu'il n'y ait pas de droit linguistique qui garantisse l'accès à des places en français dans les garderies.
 
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Québec — les « traumavertissements » pullulent dans les livres, même si les études montrent qu'ils sont inefficaces


Un nouveau symptôme du phénomène du wokisme. Au Québec, dans le milieu de l’édition, les « traumavertissements » pullulent. 

Ces derniers, aussi qualifiés de « trigger warnings » en anglais, ont pour but de mettre en garde les lecteurs vis-à-vis du contenu de l’ouvrage qu’ils ont entre les mains, relate le quotidien Le Devoir de Montréal. Violence, racisme, homophobie, misogynie… Le but est donc que les lecteurs qui ne souhaitent pas lire des propos en lien avec des thématiques jugées problématiques puissent être tenus au préalable au courant. Toutefois, plusieurs études ont démontré que ces avertissements… étaient tout bonnement inefficaces.

« Éviter un choc aux lecteurs  »

Au Québec, certains éditeurs font le choix de n’inclure aucun « traumavertissement » afin de ne pas infantiliser leur lectorat, indique Courrier international. D’autres, au contraire, décident d’en ajouter afin que les lecteurs ne soient pas confrontés à un choc au moment de parcourir l’ouvrage en question. Parfois, il s’agit de recontextualiser les propos d’un livre écrit longtemps auparavant.

Concrètement, à quoi ressemblent ces mises en garde ? Comme l’indique Le Devoir, l’ultime roman du romancier québécois David Goudreault, intitulé Maple, s’ouvre sur ce « traumavertissement » : « Cette œuvre de fiction déborde de violence, de références explicites au racisme, au multiculturalisme […] aux homicides, aux féminicides et au suicide. » Auprès du journal, la directrice littéraire fiction chez Librex — Marie-Ève Gélinas — explique qu’en l’occurrence, c’est l’écrivain lui-même qui en est à l’initiative. Selon elle, il a été motivé par le souhait de « se moquer du climat de vertu et de bien-pensance qui prend place dans le milieu ».

Mon roman pose problème aujourd’hui

Aux éditions Héliotrope, l’autrice Catherine Mavrikakis a, de son côté, ajouté un long mot à la réédition en livre de poche d’un de ses romans. « En 2010, je publiais Les Derniers Jours de Smokey Nelson sans me poser de questions, lit-on. Me voici en 2021 en train d’accepter la réédition de ce texte, et il m’est nécessaire d’y ajouter un mot en ouverture pour venir dialoguer avec le monde et ce qu’il est devenu. En 2021, mon roman pose problème. » Son livre, à l’époque, avait passé la deuxième sélection du prix Femina.

L’autrice y prend la voix d’un homme noir, et aussi celle de Dieu. Elle utilise le mot « nègre » à maintes reprises. « Je crois encore que mon texte est souverain, analyse l’autrice. Mais il y a de nouvelles sensibilités, et je voyais très bien comment on allait pouvoir m’utiliser si je ne mettais pas d’avertissement. Ce n’est pas ce combat-là que je veux mener maintenant. » 

C’est tout nouveau

Un avertissement comme celui-là, sur l’usage d’un mot, « c’est tout nouveau, à ma connaissance », situe Mathilde Barraband, cotitulaire de la Chaire collective de recherche franco-québécoise sur la liberté d’expression.

Les livres sont choisis, on ne lit pas le marquis de Sade par accident

Elle qui est aussi spécialiste en droit et littérature à l’Université du Québec à Trois-Rivières croit qu’une clé de la réflexion sur les avertissements en édition est de penser à l’accès aux textes, différent de celui des films, où les avertissements règnent. « Le livre, on va encore souvent l’acheter en librairie, ou l’emprunter à la bibliothèque. Les intermédiaires que sont les libraires ou les bibliothécaires ont-ils des classements pour prévenir les publics ? »

Oui. Dans les bibliothèques, en grande majorité, la carte d’abonné pour enfants ne permet d’emprunter que les documents de cette collection, à moins d’avoir l’accord d’un bibliothécaire. Les bibliothèques de la ville de Montréal ont une collection « Coup de poing » dûment identifiée, pour les récits aux sujets délicats et qui visent les jeunes.

En librairie, les livres érotiques ou les livres d’horreur ne sont pas à côté des rayons jeunesse.
« Les endroits où les livres sont placés ne sont pas anodins, poursuit Mme Barraband. Est-ce que l’avertissement dans la chaîne du livre peut alors être regardé de la même manière que pour un autre produit culturel ? »

Une autre manière de le dire, c’est qu’on ne se met pas à lire le marquis de Sade par hasard. Ni Anne Archet. Aux Éditions remue-ménage, qui publient cette dernière, Mme Migner-Laurin le confirme : « On ne tombe pas sur nos livres par accident. » Ce qui fonctionne pour le cinéma et la télé ne peut être calqué sur la littérature aussi facilement. Encore moins sur la littérature militante ou de combat.

28 février 1712 — naissance du Marquis de Montcalm

Le 28 février 1712 naquit Louis Joseph de Montcalm-Gozon, marquis de Saint-Véran (dit de Montcalm) à Candiac dans le Gard (Midi de la France). Il se maria le 2 octobre 1734 avec Angélique Talon du Boullay. Ils eurent dix enfants, dont cinq atteignirent l'âge adulte.

C'est en 1732, à l'âge de 20 ans, que Montcalm débute sa carrière militaire. Il sert tout d'abord en Rhénanie, et ensuite pendant la guerre de succession d'Autriche, où il récolte sa première blessure au siège de Prague. Il devient colonel du régiment d'Auxerrois et Chevalier de Saint-Louis, distinction accordée pour ses actes de bravoure... On lui propose de prendre le commandement des troupes qui combattent en Nouvelle-France.

Il est envoyé à Québec en 1756 comme commandant des troupes françaises en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept Ans.


Montcalm acclamé par ses troupes après sa victoire décisive de Fort Carillon
Au printemps 1756, il est nommé maréchal de camp pour les opérations en Nouvelle-France. Ses premières campagnes contre les Britanniques sont des succès majeurs. Il augmente les défenses de Fort Carillon sur le lac Champlain. Il capture et détruit Fort Oswego sur le lac Ontario en 1756. Sa victoire à Fort William Henry en 1757 est gâchée par ses alliés amérindiens. Il remporte une victoire inespérée à Fort Carillon en 1758. À l’automne de cette même année, on lui accorde une promotion au grade de lieutenant général : rien de moins que le deuxième degré dans la hiérarchie militaire française. Il soutient le siège de la ville de Québec pendant près de trois mois avant d'être mortellement blessé lors de la bataille des plaines d'Abraham, perdue devant les forces britanniques commandées par James Wolfe. À l'agonie, il aurait eu une petite discussion avec son chirurgien :
« Combien de temps me reste-t-il à vivre ?
— Quelques heures à peine.
— Tant mieux, je ne verrai pas les Anglais à Québec. »

Mort de Montcalm lors de la bataille de Québec

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