lundi 1 juillet 2013

Le comité d'éthique vient de se prononcer majoritairement contre l'euthanasie et le suicide assisté

C'est en France. Le Parti socialiste français veut faire accepter l'euthanasie comme son pendant socialiste d'ici, le Parti québécois.

Mais, en France, il existe des contre-pouvoirs et moins d'unanimisme (« la culture du consensus québécoise »).

C'est pourquoi le Comité consultatif national d'éthique français vient de se prononcer majoritairement contre l'euthanasie et le suicide assisté. Un avis très attendu, sollicité par le président de la République. Le comité souhaite que la loi Leonetti soit mieux appliquée. La Loi Leonetti a pour objet d'éviter les pratiques d'euthanasie, et d'empêcher également l'acharnement thérapeutique (qualifié d'« obstination déraisonnable » dans le traitement des malades en fin de vie). Il permet ainsi au patient de demander, dans un cadre défini, l'arrêt d'un traitement médical trop lourd.

Le président socialiste français François Hollande avait posé trois questions au Comité consultatif national d'éthique (le CCNE).
- Comment rendre dignes les derniers moments d'un patient dont les traitements ont été interrompus ?

- Comment appliquer les directives anticipées qu'a pu rédiger ce patient ?

- Quelles pourraient être les modalités strictes qui accompagneraient un patient conscient, autonome, et souhaitant mettre un terme à sa vie ?
Légaliser l'euthanasie ?

Sans en employer les mots, il posait donc la question : faut-il à l'instar d'autres pays comme la Belgique, les Pays-Bas et bientôt semble-t-il le Québec, légaliser l'euthanasie ? Permettre à des médecins de donner la mort ? Par le passé, le CCNE qui réunit des représentants de toutes les familles de pensée, s'est déjà exprimé sur cette question. Sans jamais donner la même réponse.

En 1991, il se prononçait contre toute légitimation « de l'acte de donner la mort ». Dix ans plus tard, il acceptait l'idée « d'une exception d'euthanasie ». Aujourd'hui, en majorité, les membres du comité ont souhaité ne pas modifier la loi Leonetti adoptée en 2005. Une minorité a émis un avis contraire.

L'interdit maintenu

L'actuelle loi refuse avant tout l'acharnement thérapeutique, quand le patient, à bout de traitements, est manifestement au terme de sa vie. Alors les médecins, en accord avec le patient lui-même s'il est conscient, avec ses proches, acceptent de le « laisser mourir ».

Mais « laisser mourir » n'est pas « faire mourir ». L'interdit est maintenu. De même que l'assistance au suicide n'est pas légalisée.

En revanche, le Comité d'éthique émet six recommandations pour que la loi soit réellement appliquée. Trop de patients sont encore abandonnés à leurs souffrances physiques et morales. « Il faut cesser cette indignité », écrit son président Jean-Claude Ameisen. Les soins palliatifs pour les patients en phase terminale, y compris à domicile, doivent être accessibles à tous. Avec notamment « la sédation profonde », qui plonge le malade dans une sorte de coma.

Passant outre, les socialistes...

Nonobstant cet avis défavorable, le socialiste François Hollande n'a retenu que ce qu'il voulait bien et a annoncé :
« Le Comité national d'éthique a souhaité avoir un débat national, c'est également ma démarche ». « Au terme de ce débat, il y aura, sans doute à la fin de l'année, un projet de loi qui sortira, fort de ce qui aura été dit et précisé à l'occasion de cette réflexion. »

Ce projet de loi
« complétera et améliorera la loi Leonetti qui est déjà un premier pas dans la direction qui est celle de la dignité humaine ». Comme au Québec, on veut imposer ce pas qui complètera les soins palliatifs par une euthanasie vue comme « digne ».
Rappelons que les opposants à l'euthanasie considère que ce qui est digne c'est la personne humaine, même chez un très grand malade, pas son euthanasie. Comme le documentaire ci-dessous le montre, c'est de moins en moins la souffrance qui est insupportable et indigne, alors que la gestion de la douleur physique est de plus en plus perfectionnée, mais c'est la sénescence, le fait de vieillir, de ne plus avoir d'avenir qui devient une douleur psychique et morale de plus en plus « indigne ». On risque alors de glisser de plus en plus au suicide assisté qui contraint des tiers, des médecins, de participer à ce suicide.
 
 


Il y a tout juste dix ans, les Pays-Bas puis la Belgique dépénalisent l'euthanasie, lançant ainsi un processus de plus en plus à la mode 
 



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