jeudi 3 août 2023

Vivre-ensemble : chef du 3e parti (13 %) en Afrique du Sud chante « Tirez pour tuer, Tuez le Boer, tuez le fermier » devant stade comble

C’est un gazouillis qui secoue la presse sud-africaine ce mardi matin : Elon Musk a directement interpellé le président sud-africain lundi 31 juillet sur son réseau social rebaptisé X, pour lui demander pourquoi celui-ci ne faisait rien après les événements de Johannesburg où Julius Malema, leader de l’EFF, a entonné la chanson raciste anti-blanc Kill The Boer devant une foule déchaînée.

Et le début du tweet n’est pas moins clair : Elon Musk dénonce ceux qui poussent au génocide des Blancs en Afrique du Sud. Rappelons que l’homme d’affaires est d’origine sud-africaine.

 

Surprise, ce n’est pas le chef de l’ANC et le président de l'Afrique du Sud qui lui a répondu, mais Julius Malema lui-même ! Et par la formule suivante : « O Bolela Masepa », ce qui en sotho du Nord également appelé pédi signifie : « celui-ci dit de la m… » Tout en nuance et élégance.
 
Billet du 30 juillet
 

L’EFF a célébré son dixième anniversaire cette fin de semaine dans un stade comble à Johannesbourg.

Julius Malema sur sa plateforme
 
Le leader de l’EFF, Julius Malema, a de nouveau entonné samedi le chant « kill the boer » (tuez le Boer, le fermier afrikaner) qui fait l’objet d’une grande controverse dans le cadre d’un procès.

Selon le syndicat afrikaner AfriForum, le fait que Malema ait chanté « kill the boer » après avoir terminé son discours lors du rassemblement anniversaire de l’EFF samedi est illégal.

Malema, après avoir prononcé son discours au FNB Stadium avec une fin théâtrale où il se trouvait élevé sur une plateforme télescopique, a continué avec son habituel chant de fin de discours.

Julius Malema en pleine apothéose

Ce chant, popularisé par son héros politique, l’ancien président de l’ANCYL Peter Mokaba, contient les paroles « kill the boer, the farmer » (tuer le Boer, le fermier) et a toujours outré la communauté afrikaner.

Les paroles ont été déclarées discours de haine à l’époque où Malema était président de l’ANCYL, et il les a remixées en « kiss the boer » (embrasser le Boer).

Mais il les a chantées à nouveau les paroles originelles et, l’année dernière, un jugement lui a donné raison en déclarant que les paroles n’étaient pas nuisibles ou qu’elles ne constituaient pas un discours de haine.
 

AfriForum a depuis fait appel et la Cour suprême d’appel doit examiner l’affaire en septembre.

Willie Spies, l’avocat d’AfriForum, a déclaré que M. Malema n’est pas légalement protégé quand il chante la chanson, car une affaire judiciaire est en cours en raison de la décision initiale qui a interdit les paroles.

De plus, selon M. Spies, M. Malema pourrait perdre devant la Cour suprême d’Afrique du Sud.
 

« Voulez-vous vous engager à cesser d'appeler au meurtre des Blancs ? » Julius Malema « pas de problème, je peux le faire facilement »... 30 secondes plus tard, « non, je ne le ferai pas ».


« Il enfreint la loi. Mais il croit qu’il peut le faire. Il n’a gagné que le premier round », a déclaré M. Spies.

Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir depuis 1994 est le plus gros parti d’Afrique du Sud. Mais lors des élections législatives de l’année prochaine, il risque de voir sa part de voix diminuer, certains prédisant qu’elle pourrait tomber en dessous de 50 %.

La position de l’ANC est mise à mal par le mécontentement suscité par la corruption, les coupures d’électricité, le marasme économique et un chômage endémique.

L’Alliance démocratique (DA) est un parti libéral qui dispose d’un cinquième des sièges au parlement. Les sondages indiquent actuellement qu’il est en mesure de remporter environ 16 % des voix. C’est le parti des minorités raciales (blanches, métisses et indopakistanaises).

Julius Malema déclare sans ambage à un journaliste que « nous n'avons pas appelé au meurtre des Blancs... du moins pour l'instant »
 
 
 
Voir aussi
 
 
 
 
 

Uniformiser les universités de la « nation arc-en-ciel » au nom de l’« unité » ?

Afrique du Sud — volonté de spolier les terres et d’angliciser les écoles malgré la constitution

Déboulonner Gandhi

Il y a 155 ans — avril 1856, prophétie suicidaire de la nation Xhosa 

Zimbabwe : l’analyse radio-canadienne sur Mugabe d’« authentique héros » bâtisseur à « dictateur » (M-à-j)

Démographie : en 2050 pour un Européen proche de 50 ans, il y aura trois Africains de moins de 30 ans

Afrique du Sud — Déconfiture de l’école publique, succès de l’école privée

Québec — janvier-mai 2023, baisse de 5,3 % des naissances p/r à 2022, plus de décès que de naissances

Mise à jour du 3 août

Il n'est né que 31 050 enfants au Québec de janvier à mai 2023 alors qu’il en était encore né 32 750 pendant ces mêmes cinq mois en 2022.  Il s’agit d’une baisse de 5,3 % alors que la population du Québec a crû de 1,7 % en 2022.

Billet originel du 9 juillet

Il n’est né que 24 400 enfants au Québec de janvier à avril 2023 alors qu’il en était encore né 25 850 pendant ces mêmes quatre mois en 2022.  Il s’agit d’une baisse de 5,6 % alors que la population du Québec a crû de 1,7 % en 2022, quasiment totalement à cause de l’immigration. À moins d’un retournement pendant le reste de l’année, l’indice de fécondité qui s’établissait pour 2022 à 1,49 enfant/femme devrait encore baisser, il devrait alors atteindre environ 1,41 enfant/femme pour 2023.

En 1995, 28 927 nouveau-nés avaient vu le jour au Québec pendant ce premier quadrimestre.

Cliquez pour agrandir.

Entretemps, le nombre de décès a, une nouvelle fois, dépassé le nombre de naissances pendant ces 4 premiers mois de l’année. Cependant, ce nombre de trépas a légèrement diminué par rapport à 2022.

Voir aussi

Australie : il existe un lien manifeste entre l’accessibilité au logement et le taux de fécondité

 

 

 

L’usage des anglicismes dans les colonnes du Monde a triplé depuis 1950

Une étude menée par Chesley (Lexical borrowings in French: Anglicisms as a separate phenomenon », Journal of French Language Studies, volume 20, no 3, 2010) a examiné l’utilisation des anglicismes dans les articles de deux journaux français, Le Monde et Le Figaro. Elle montre une corrélation entre les anglicismes présents dans les deux journaux, soulignant l’importance de ces emprunts dans la presse écrite française contrairement aux emprunts d’autres langues.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, fondateurs de Gallicagram, ont analysé l’usage des anglicismes dans les colonnes du Monde, journal national de référence en France.

Pour cela, ils ont utilisé leur programme Gallicagram, permettant de représenter graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Cette étude a été réalisée à partir de la catégorie « anglicismes » du Wikitionaire, qui liste un total de 2536 anglicismes.

Analyse de la fréquence d’usage des anglicismes dans les articles du Monde. Source : Benjamin Azoulay / Gallicagram.

Ainsi, on observe un triplement de l’usage des anglicismes dans les articles du Monde depuis 1945.

Les visualisations de Gallicagram permettent de générer une frise chronologique des différents anglicismes qui apparaissent dans les pages du Monde selon leur fréquence :

Et voici la liste des 100 anglicismes les plus fréquents de cette étude (liste complète) :

mot occurrences
match 144867
leader 97775
week-end 71309
fit 71267
post 54437
street 50788
up 43478
star 41481
meeting 33207
marketing 30841
business 27018
supporters 24353
news 23554
design 22418
British 22240
start 21891
top 20193
show 19837
gouvernance 19533
black 19103
Black 19103
holding 18836
start-up 18622
DVD 17771
open 17685
UE 16606
basket 16391
die 14830
ferry 14359
off 13787
stress 13641
jet privé 13547
suspense 13482
jungle 13466
box 13210
set 12980
US 12789
out 12778
gay 12770
Foreign Office 12614
house 12048
leadership 11828
boom 11817
master 11719
go 10797
stopper 10437
manager 10310
boy 10016
boxe 9828
lobby 9808

Dans cette étude, on remarque notamment que « fake-news » [intox/bobard/fausse nouvelle] connaît son heure de gloire autour de 2019, « cluster » [foyer] en 2020 lors de la pandémie de Covid-19, tandis que « cancel-culture » [culture du bâillon] culmine en 2021. Le terme « sextape » [vidéo porno/de sexe] est quant à lui popularisé par l’affaire Valbuena-Benzema en 2015.