samedi 8 septembre 2018

Éducation à la sexualité — Me Jean-Yves Côté et les droits des parents

Entrevue avec Me Jean-Yves (25 min 50 s).




Il a été un des avocats dans le dossier d’une famille de Drummondville qui demandait à ce que deux de ses trois enfants en âge scolaire puissent être exemptés du programme d’éthique et de culture religieuse.

Un dossier qui s’est rendu jusqu’en Cour suprême du Canada.

Me Côté répond à certaines questions des parents en nous exposant la loi et surtout quels sont leurs droits en matière d’éducation.

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Québec — Éducation à la sexualité : des exemptions « très strictes », mais pas pour raisons religieuses


Pompidou et l'école (rediff)

Extrait du Valeurs actuelles d’août 2013 sur ce que pensait le président français Pompidou sur l’éducation :


L’éducation ! C’est peu dire que ce dossier d’avenir, qui, à partir de Valéry Giscard d’Estaing, sera peu ou prou affermé à la gauche, est une préoccupation majeure de Pompidou.

Le recueil de ses écrits (illustration ci-contre), publiés en 2012 par son fils Alain, recèle, parmi beaucoup d’autres, une perle qui met fin à une légende féroce : celle d’un président, certes de haute culture, mais dont l’unique priorité publique se serait résumée à la croissance.

En mars 1971, il écrit dans une note : « L’immense majorité des enseignants, quelles que soient leurs idées politiques, souffrent d’être bafoués, insultés, ridiculisés et d’être hors d’état de distribuer un enseignement profitable… Il ne faut pas céder aux demandes démagogiques des syndicats : dédoublement des classes, multiplication des travaux pratiques, etc. Ce que veulent les professeurs, c’est le calme. Il est plus facile d’enseigner à 35 élèves attentifs qu’à 25 qui chahutent. » Mais que les professeurs complices de l’agitation prennent garde : « Les enseignants qui prennent la tête des excités […] doivent être sanctionnés immédiatement et, s’il le faut, par des textes modifiés pour permettre leur suspension sans traitement.

On peut aussi envisager une période de un, deux ou trois ans pendant laquelle le jeune professeur n’est pas titulaire et peut, à tout moment, être licencié. »

Déjà, Pompidou décèle les deux facteurs qui minent la qualité de l’enseignement : l’« endoctrinement politique » et la question des programmes. Sur le premier point, il propose de donner « un contenu strict et obligatoire aux programmes de philosophie et d’initiation à l’économie. Les manuels qui sont utilisés pour cette dernière matière sont scandaleux ».

S’agissant des programmes, Pompidou propose d’élaguer tout ce qui n’est pas essentiel (pas plus de cinq heures de cours par jour dans le secondaire) pour privilégier des notions précises. Bref, des connaissances. Il déplore les ravages du « pédagogisme » qui, aujourd’hui, a triomphé : « Les syndicats n’ont en tête que de faire créer des postes pour des gens sortant de l’enseignement supérieur avec une fonction vague et inutile. Il n’y a pas à leur céder. »

Georges Pompidou, président de 1969 à 1974
Pourquoi, alors, leur a-t-on cédé ?

Quand il rédige cette note, Pompidou n’a plus que trois ans à vivre. En 1972, il tombe malade et, à partir de 1973, il consacre toute son énergie à l’urgence des urgences : l’augmentation de l’indépendance énergétique française.

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Steve Jobs décriait l’éducation américaine, la paralysie des syndicats d’enseignants, était pour les bons scolaires



Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

France — Classes dédoublées en banlieues immigrées, l'intendance ne suit pas

Sur le papier, le dédoublement des classes de cours préparatoire en banlieues immigrées (appelées zone d’éducation prioritaire ou REP) pourrait être une mesure salutaire pour permettre aux enfants de l’immigration de rattraper leur retard. Mais son application se heurte à deux réalités de terrain : le manque de salles et d’enseignants.

Notons que plusieurs personnes ont critiqué le fait que ce dédoublement ce fait aux dépens des zones rurales françaises et que l’augmentation du nombre de professeurs entraîne souvent une baisse de qualité de ceux-ci (la quantité de bons profs est limitée) ce qui a tendance a neutralisé les effets bénéfiques de plus petites classes (voir les liens au bas de ce billet).

Durant la campagne présidentielle française, Emmanuel Macron s’était engagé, en matière d’éducation, à donner la priorité aux écoles maternelles et élémentaires. C’est pourquoi il avait chargé le ministre Jean-Michel Blanquer de créer le dispositif « 100 % de réussite en CP », la première année du primaire.

Avec un objectif fort louable, précisé sur le site de l’éducation nationale : « Pour combattre la difficulté scolaire dès les premières années des apprentissages fondamentaux et soutenir les élèves les plus fragiles, les classes de CP en REP et REP+, et les classes de CE1 en REP+ seront dédoublées à la rentrée 2018. L’objectif global dans lequel s’inscrit cette mesure est “100 % de réussite en CP” : garantir, pour chaque élève, l’acquisition des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter, respecter autrui) », précise le site officiel de l’éducation nationale.

Tout le monde s’accorde sur le constat : certains élèves arrivent en 6e sans maîtriser les savoirs de base et éprouvent d’énormes difficultés à suivre les cours. La faute incombe entre autres aux passages quasi systématiques d’une classe à l’autre sans réel contrôle de connaissances, le redoublement ayant pratiquement disparu. Les moyens engagés pour renforcer l’« acquisition des fondamentaux », comme on dit au ministère de l’Éducation, sont énormes, mais si mal employés qu’ils ne produisent aucun résultat. D’où le dédoublement des classes de CP puis de CE1 dans les écoles situées en REP+ (réseau d’éducation prioritaire renforcé). Concrètement, il s’agit de constituer des classes de 12 élèves ou d’affecter un second enseignant aux classes existantes.

À priori, le dédoublement des classes est une mesure salutaire afin de combler les inégalités entre établissements. Mais son application se heurte à deux réalités de terrain : le manque de salles de classe et de professeurs des écoles. L’an dernier, le dédoublement, limité aux 2 500 classes situées en REP+, a pu être géré tant bien que mal par les communes, mais les choses vont se compliquer alors que le dispositif doit être étendu aux 5 600 classes de CP situées en REP et REP+, ainsi qu’à une partie des CE1 en REP+. Or, la création de nouvelles classes requiert la recherche de foncier, la réalisation des études techniques, le financement dans le cadre de marchés publics, tout cela étant peu compatible avec l’urgence.

Autre obstacle que le gouvernement n’avait pas prévu : le nombre d’enseignants nécessaires aux dédoublements. Faute de pouvoir créer des postes, on déshabille Paul pour habiller Pierre, l’augmentation du nombre de classes en REP et REP+ amenant à la fermeture de classes dans les académies en zone dite « banale ». Péchant par naïveté ou optimisme, le gouvernement misait sur une baisse de la démographie dans certains territoires. Ainsi, malgré le solde naturel positif des départements de petite couronne francilienne qui concentrent un grand nombre de zones REP et REP+, 420 classes y ferment à la rentrée. Ainsi, en favorisant certaines zones très en difficulté, on lèse des territoires qui ne sont guère mieux lotis. Il faut désormais dépasser 30 élèves en moyenne par classe pour justifier une ouverture de classe de maternelle ; 27 élèves pour une classe de primaire. S’il existait jusqu’à présent une certaine souplesse, les ratios sont aujourd’hui strictement appliqués. Afin de ne pas subir une fermeture de classe pour un élève en moins, les maires auront, d’autre part, plus de réticence à accorder des demandes de dérogations à la carte scolaire. Le dispositif « 100 % de réussite » mobilise 6 200 postes. De sorte qu’il manquera 1 200 professeurs des écoles à la rentrée. Bref, alors qu’on prétend faire mieux sans s’en donner les moyens budgétaires et humains, ce sont comme souvent les classes moyennes qui paieront les pots cassés, ou plutôt leurs enfants entassés dans des classes dirigées par des enseignants débordés.

Source adaptée : Causeur

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France — dédoublement des classes en banlieues, fermeture de 200 à 300 classes en milieu rural

Pompidou et l’école : « Il ne faut pas céder aux demandes démagogiques des syndicats : dédoublement des classes, multiplication des travaux pratiques, etc. Ce que veulent les professeurs, c’est le calme. Il est plus facile d’enseigner à 35 élèves attentifs qu’à 25 qui chahutent. »

En éducation, la taille des classes n’est pas une variable déterminante sur la performance scolaire.

Francesco Avvisati va plus loin en affirmant que « les classes à taille réduite dégradent le niveau moyen d’expérience, car elles amènent à embaucher plus de contractuels pour faire face au besoin plus important d’enseignants ». Dans Plus d’autonomie pour moins de disparités socio-économiques