samedi 4 juillet 2015

Des nuisances de l'éolien

Claude Brasseur, mathématicien, chercheur, et fondateur d’un centre de recherche sur les énergies renouvelables se penchent sur les nuisances de l’éolien.
Le sénateur John Madigan a remis à la presse le rapport intermédiaire du Sénat australien (1) sur les effets sanitaires des éoliennes industrielles (IWT, Industrial Wind Turbines). On y lit que les sénateurs ont été profondément affligés par les propos et les méthodes du lobby des énergies renouvelables, des promoteurs et des fabricants d’éoliennes industrielles, de certains fonctionnaires ou membres du personnel académique (2) qui tournent en dérision et raillent les victimes, victimes qui tentent de décrire leurs souffrances.

Les sénateurs australiens se déclarent sensibles aux malheurs des familles qui ont dû fuir leur maison et qui, faute de moyens, errent dans la misère. Une famille a dû fuir une maison occupée depuis 5 générations ! À distance des usines éoliennes, constatent les sénateurs, la plupart des victimes guérissent. La thèse du « nocebo » présentée par le professeur Simon Chapman n’est pas retenue. Chapman nomme le « syndrome éolien » « une maladie de communication », donc d’origine psychologique et générée par le fait qu’on parle des éoliennes industrielles.

Les sénateurs estiment que des normes doivent être établies. Ces normes doivent éviter les souffrances bien réelles des victimes. L’État australien a pris position : ces normes devront être respectées.

Le rapport concerné est évidemment beaucoup plus long et il s’agit ci-dessus de l’essentiel des § 13 à 16 et LA question que tout le monde peut se poser est : comment a-t-on pu installer 200.000 éoliennes industrielles dans le monde sans que des normes objectives soient fixées pour protéger les populations de ces machines (3) qui, de plus, vivent à 50 % d’aides de l’État ? Il y a même un État, le Québec, qui construit et installe des éoliennes industrielles alors qu’il est « noyé » dans l’électricité de ses barrages !

Une escroquerie peut durer des décennies. Pour qu’elle cesse, il faut qu’un individu courageux trahisse l’omerta, la loi du silence, et porte à la connaissance du public le contenu des documents internes de l’entreprise où il apparaît que les escrocs savent parfaitement qu’ils nuisent (4).

C’est ce qui est arrivé en Australie où Pacific Hydro a confié à un acousticien, Steven Cooper, une enquête auprès de victimes d’éoliennes industrielles. Les 1.000 pages de son rapport témoignent des dégâts liés aux éoliennes industrielles et montrent qu’il s’agit plus d’effets cumulatifs que de sensibilité immédiate (5) et sur cette base Pacific Hydro s’est permis d’affirmer qu’il n’y avait aucun lien entre les infrasons des éoliennes industrielles et les plaintes des victimes…

C’est pourtant le rapport de Steven Cooper qui a déclenché l’enquête du Sénat australien dont le rapport final sera présenté au mois d’août 2015. Pour la première fois, une autorité politique s’inquiète de la santé des citoyens face aux éoliennes industrielles ! Précisons que, questionné par le Sénat, Steven Cooper a signalé que son contrat lui interdisait d’utiliser les éléments de son travail (5). Par « privilège », le Sénat lui a accordé le droit et le devoir de parler librement. Il n’est pas le seul à avoir parlé ! Le Sénat a reçu plus de 400 documents de victimes…

Ma proposition d’enquête objective sur les effets sanitaires des éoliennes industrielles porte le n° 357. N’importe qui peut la faire avec l’aide d’un mathématicien compétent en statistique et, pour la Belgique, seule manque l’autorisation que j’ai demandée à plusieurs ministres concernés. Cette méthode est à la disposition de ceux qui la demandent.

Déjà le Sénat australien recommande la création d’un « Comité indépendant d’experts scientifiques sur le problème des bruits industriels » orienté vers les effets sanitaires des éoliennes industrielles. Il se déclare à la recherche de méthodes objectives, comme celle que je propose, pour quantifier les effets des infrasons des éoliennes industrielles. Le Conseil Supérieur de la Santé belge, dans sa publication 8738, propose en 2013, au point 8, une collaboration internationale. L’espoir est donc permis. L’omerta ne sera pourtant pas facile à vaincre, car le lobby éolien a les moyens d’imposer ses vues dans les médias… et il se sert de tous les procédés psychologiques connus pour conditionner le public. (6)


Entretemps, Hydro-Québec vient de s’engager à acheter pour 1,33 milliard $ d’énergie éolienne au cours des 20 prochaines années. Selon l’article de Pierre Couture, Hydro achètera chaque kilowatt-heure près de 10,3 cents en moyenne aux producteurs de ce parc éolien (frais de raccordement inclus), et les revendra à 14,9 cents en moyenne à ses clients québécois.

L’analyste en énergie de l’Union des consommateurs, Marc-Olivier Moisan-Plante, résume bien la situation : « Un non-sens alors qu’Hydro-Québec nage dans les surplus énergétiques. Ce sont des achats inutiles qui se traduiront par des hausses de tarifs au cours des prochaines années ». Pendant qu’on apprend que des budgets seront amputés, en éducation entre autres, le Québec continue de perdre des millions de dollars en suivant une stratégie énergétique ruineuse.

Comme une étude de l’IEDM l’avait démontré il y a déjà deux ans, la filière éolienne nous coûte collectivement 695 millions de dollars par année, soit 200 $ par ménage par année. Et cela, c’était avant les plus récents contrats ! Cette électricité produite à partir de l’éolien, si dispendieuse, ne représente pourtant qu’une infime partie de notre production totale, sans ajouter quoi que ce soit à notre bilan environnemental déjà enviable.




(1) Il s’agit du Senate Select Committee on Wind Turbines créé en décembre 2014 en Australie.

(2) En France, la ministre Ségolène Royal – noyée sous les plaintes de victimes d’usines éoliennes – déclare sereinement que rien ne lui est parvenu. L’ANSES – alerté entre autres par moi – ne réagit pas… En Belgique, des écrits couverts par le professeur Huart de l’Université. libre de Bruxelles, permettent au ministre Di Antonio de déclarer que « les infrasons sont sans effets connus sur la santé ». Je veux croire qu’ici, en Belgique, c’est par surcharge de travail que les spécialistes contactés par moi et par d’autres ne répondent pas… y compris ceux qui ont découvert les effets mortels de l’insomnie – symptôme dont se plaignent le plus souvent les victimes d’éoliennes industrielles.

(3) C’est seulement en 2015 que l’Ordre des Médecins allemand exige une enquête et des normes pour limiter les nuisances des éoliennes industrielles. Ces nuisances sont connues de la NASA depuis 1985 !

(4) Les nuisances du tabac étaient connues des cigarettiers depuis des décennies – preuves à l’appui – avant qu’un responsable interne ose briser l’omerta. Depuis lors, les non-fumeurs sont protégés dans les lieux publics…

(5) Une famille très « écolo » avait accueilli avec enthousiasme une série d’éoliennes industrielles sur ses terres, éoliennes industrielles qui lui assuraient en plus un confortable revenu. Toute la famille est malade mais n’a pas les moyens de fuir…

(6) Il faut lire Propaganda d’E.BERNAYS, livre écrit en 1928, trop peu connu


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