vendredi 20 novembre 2009

Manipulations de données par des chercheurs du GIEC ?

Des milliers de documents provenant d'un des centres les plus éminents en recherche climatique auraient été subtilisés par un pirate ou envoyé par une employé mécontent du CRU. Pour de nombreux sceptiques du réchauffement climatique anthropogénique, le « tribalisme » et le manque de transparence apparents dans les documents piratés minent la crédibilité des « réchauffistes ». D'autres sceptiques sont scandalisés par des messages qui indiqueraient des ajustements de données ou de modèle pour obtenir les « bonnes réponses ». Les savants incriminés se disent outrés et dénoncent des interprétations hors contexte.


Une tempête se lève sur la Toile au sujet de courriels que des pirates auraient réussi — nous utilisons à dessein le conditionnel — à obtenir dans lesquels des climatologues réputés écrivent qu’il faut « cacher la baisse » dans les données relatives aux températures. De nombreux sceptiques qui doutent que les hommes soient responsables du réchauffement climatique ont bondi sur ces révélations.

Le carnet consacré au climat du Wall Street Journal déclare que « les choses devraient devenir intéressantes ».

Le Guardian de Londres résume l’histoire (pour un autre son de cloche lire le Herald Sun d’Australie qui reproduit plusieurs courriels) :
« Des pirates ont volé puis divulgué en ligne des centaines de documents et de courriels privés qui auraient été échangés par des climatologues de renommée mondiale ces treize dernières années. Les fichiers informatiques auraient été récupérés sur les serveurs de l’Unité de recherche climatique de l’Université d’East Anglia (Anglie de l'Est), un centre de renommée internationale spécialisé dans l’étude du changement climatique naturel et anthropogénique en début de semaine. »
Le magazine australien Investigate rapporte que Phil Jones, directeur de l’Unité de recherche climatique, déclare ne plus se souvenir exactement ce qu’il a pu vouloir dire il y a dix ans quand il a écrit dans un courriel qu’il faillait « cacher la baisse ». Il a cependant ajouté qu’il ne cherchait pas à tromper quiconque, mais qu’il voulait sans doute parler de l’ajout de « données instrumentales » récentes à « des données indirectes, remontant à plusieurs milliers d’années ». Dans un communiqué publié par l'Université d'East Anglia, Phil Jones reconnait que ce courriel est authentique.

Phil Jones a par ailleurs déclaré : « C'était un pirate. Nous savions qu'il y a trois ou quatre jours quelqu'un avait piraté notre système et avait copié des masses de fichiers et de courriels. »

L’affaire aurait été éventée par le carnet The Air Vent.

Powerline se penche sur l'étrange façon qu'ont les alarmistes de faire de la science quand il s'agit de répondre à Steve McIntyre qui venait de démonter les études dendrochronologiques faites sur les anneaux de croissance de quelques arbres sibériens de la région de Yamal qui, de manière très opportune, épousaient la forme d'une crosse de hockey. (Pour plus d'information sur l'implosion de Yamal, lire en français et en anglais.)

Ed Morrissey du site Hot Air se demande :
« Est-ce que les scientifiques utilisent des données pour valider une théorie ou utilise-t-il des théories pour valider des données ? Les scientifiques diront que c’est la dernière option, mais nous avons affaire ici à des savants qui s’accrochent à leur théorie à un tel point qu’ils rejettent les données. Ce n’est pas de la science, c’est une croyance religieuse. »
Selon Jay Currie :
« Les documents divulgués du CRU, à mon sens, ne vont pas détruire la théorie bancale du réchauffement climatique anthropique. Ils accomplissent quelque chose de nettement plus fondamental : ils remettent en question l'intégrité d'un noyau important de climatologues dont les travaux et les opinions ont dominé ce qu'on appelle le « consensus ».
Addenda, samedi soir

Le Wall Street Journal résume la situation ce samedi :
« Une lecture partielle des courriels démontre que, dans beaucoup de cas, les climatologues révèlent que leurs propres travaux ne sont pas concluants. Dans d'autres courriels, ils discutent de comment dissimuler des désaccords entre eux afin de présenter une position « unifiée » du changement climatique. Dans au moins un courriel, on conseille à ces climatologues de « renforcer » leurs conclusions au sujet du changement climatique et d'événements climatiques extrêmes parce que les responsables gouvernementaux d'un pays préparaient « un gros événement médiatique ».
Mise à jour dimanche

L'authenticité des courriels semble se confirmer. Plusieurs destinataires en parlent sans nier leur véracité (notamment Michael Mann et Kevin Trenberth dans le Washington Post). Hans von Storch qui est également un des destinataires de certains courriels reconnaît leur authenticité.

Le Daily Telegraph australien est frappé par le fait que les climatologues « réchauffistes » veulent que le climat change, peu importe les conséquences afin de voir leurs théories se réaliser. Jones aurait ainsi écrit : « En fait, j'aimerais bien que le changement climatique se produise, la science aurait alors été confirmée, peu importe les conséquences. » (fichier 1120593115.txt) Andrew Bolt rappelle lui aussi que Phil Jones et ses confrères sont inquiets du manque de réchauffement ces dernières années et du fait que le réchauffement a surtout lieu sur les continents plutôt que dans les océans (voir addenda aux courriels traduits ci-dessous).

Michael Mann, directeur du Centre des sciences de la Terre de l'Université d'État de Pennsylvanie, a déclaré au Washington Post que les sceptiques « interprétaient les phrases totalement hors contexte pour donner un sens sinistre à des choses insignifiantes ». Kevin Trenberth du Centre national pour la recherche atmosphérique a, pour sa part, dit au New York Times qu'il était « consterné » par la publication de ces courriels, il pensait toutefois que ces révélations pourraient se retourner contre les sceptiques puisque ces messages démontrent « l'intégrité des scientifiques ». (Le journaliste du New York Times qui cite de la sorte Kevin Trenberth, Andrew Revkin, est mentionné dans les courriels piratés. Selon Tim Ball dans la vidéo ci-dessous, M. Revkin agit comme une fidèle courroie de transmission. Voir fichier 1254259645.txt.)


Entrevue en anglais avec le climatologue sceptique Tim Ball sur la fabrication du consensus par la sélection de relecteurs

Charlie Martin du site conservateur Pajamas Media résume les implications de ces révélations :
« Au premier abord, on semble avoir affaire à trois scandales :
  1. D'abord, un petit groupe de scientifiques tentent réellement de détourner le processus d'évaluation par des pairs et de réprimer toute voix dissidente. (Pour un autre point de vue, par un des éminents climatologues visés, voir ces billets sur le carnet de Roger Pielke père.) Ceci est au mieux massivement immoral.

  2. Secundo, la volonté de manipuler les données pour correspondre à un point de vue politique. Ceci, si la chose est avérée, devrait conduire à de sévères sanctions à l'égard de ces scientifiques, et sans doute à la perte de leurs postes.

  3. Tertio, ce qui ressemble à s'y méprendre à une conspiration pour empêcher que des données ne soient rendues publiques contrairement aux lois d'accès à l'information aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Si c'était le cas, il s'agit d'un crime fédéral. [Note du carnet : À notre avis, à la lumière des courriels ci-dessous, il n'est pas clair qu'il y a crime ici, mais ces agissements vont certainement à l'encontre de l'esprit scientifique selon Karl Popper qui impose que des expériences soient vérifiables et réfutables.]
 »


Mise à jour de mardi 24

Traduction très utile d'un article du Wall Street Journal qui résume le scandale.

Lire aussi la réplique cinglante de Martin Masse à l'article circulez-y-a-rien-à-voir de La Presse : Climategate : La Presse nous prend pour des cons.

Mark Steyn, qui parle par ailleurs de Warmergate plutôt que de Climategate, résume les étonnements de ceux qui se penchent actuellement sur le code informatique du CRU, ce n'est pas joli, joli. Andrew Bolt se penche aussi sur les données australiennes, elles ne valent pas grand-chose de l'avis même d'un des programmeurs du CRU. Mark Steyn note également que le journaliste réchauffiste du Guardian, George Monbiot, semble avoir trouvé son bouc émissaire dans ce scandale : c'est Phil Jones, c'est la faute de ce directeur du CRU. Il doit démissionner. Par ailleurs, ces courriels divulgués forcent désormais des alarmistes à admettre en public (ils disaient leur perplexité en privé dans les courriels divulgués) que tout compte fait on comprend mal le système climatique et que les choses ne sont pas si claires que cela (très bien l'humilité). C'est ainsi que Tim Flannery, un de ces scientifiques si sûrs d'eux-mêmes naguère, a déclaré :
« Nous sommes confrontés à une compréhension incomplète du fonctionnement du système terrestre. Quand on se penche sur ces dernières années, on n'assiste pas à une continuation de cette tendance [au réchauffement], nous ne comprenons pas tous les facteurs qui créent le climat terrestre. Nous ne comprenons tout simplement pas comment le système au complet fonctionne... Ces personnes travaillent avec des modèles, des modèles informatiques. Alors quand le modèle informatique et les données du monde réel ne correspondent pas, vous êtes aux prises avec un problème intéressant... C'est vrai que pendant les dix dernières années nous sommes passés par une petite tendance au refroidissement. »
Il semble bien que M. Phil Jones se contredise ici (fichier 1228330629.txt) :


De: Phil Jones
Pour: santer1@xxxxxxxxx.xxx, Tom Wigley
Objet: Re: Suggestion de Schles
Date: mercredi 3 décembre 2008 13h57
Cc: mann , Gavin Schmidt , Karl Taylor , peter gleckler

[...]

Il y a environ 2 mois, j'ai supprimé des tonnes de courriels, je n'ai donc plus grand-chose -- s'il me reste même quelque chose.


et le même Phil Jones le 24 novembre 2009 au Guardian :
« Nous n'avons supprimé aucun courriel ni aucune donnée, ici au CRU. »
Entretemps, les demandes pour une enquête se multiplient à la suite de la divulgation des courriels et données du CRU :
  1. des législateurs républicains du Congrès américain ont commencé une enquête sur le conseiller scientifique auprès de la Maison Blanche John Holdren ; M. Holdren a défendu en 2003 Mike Mann au centre de la controverse de la Crosse de hockey.

  2. Une pétition a été lancée en Grande-Bretagne (elle n'est ouverte qu'aux sujets de Sa Majesté) qui demande d'exclure le CRU de la rédaction de tout rapport statistique sur le climat jusqu'à ce que ce centre ait subi une enquête en bonne et due forme.

  3. Lord Lawson, ancien chancelier, a demandé une enquête indépendante.

  4. Le sénateur américain James Inhofe promet une enquête sur le GIEC.


Très utile résumé des courriels les plus importants provenant apparemment de Phil Jones par Bishop Hill, résumé traduit en français ici (avec quelques ajouts sur l'affaire Courtillot).




On trouvera ci-dessous quelques courriels de Phil Jones. Non seulement Jones, directeur de l’Unité de recherche climatique (CRU) aurait cherché à « cacher la baisse » de température récente, mais il semble aussi se vanter de détruire des données pour empêcher des sceptiques de vérifier les conclusions alarmistes de ses travaux. Il se dit, en effet, prêt à détruire des données pour contrarier les demandes de données faites en vertu du droit à l’accès à l’information par le professeur Ross McKitrick et Steve McIntyre qui avaient déjà démontré que la crosse de hockey de Michael Mann était fausse.

Note : nous reproduisons ci-dessous une sélection de courriels faite par James Delingpole du Daily Telegraph et Andrew Bolt du Herald Sun. À ce stade, il faut ajouter que ces courriels pourraient avoir été écrits maladroitement, interprétés hors contexte ou même modifiés par le dénonciateur anonyme, bien que Phil Jones semble avoir reconnu leur véracité. Ces mêmes documents révèlent que le centre du prof. Phil Jones aurait bénéficié de 25 millions de dollars en subventions depuis 1991 (voir les chiffres de ce tableur).

Parmi les courriels les plus incriminants, celui-ci dans le fichier 1107454306.txt, où Jones désigne McIntyre et McKitrick par les initiales MM :

À 09h41 2/2/2005, Phil Jones a écrit:

Mike, Je présume que je dois te féliciter – alors félicitations et tout ça !

Je viens d’envoyer des masses de données de station à Scott. Assure-toi qu’il documente mieux tout à l’avenir! Et ne laisse pas des choses traîner sur les sites ftp – on ne sait jamais qui vient y ratisser. Les deux MM cherchent les données de station du CRU depuis des années. S’ils apprennent qu’il y a maintenant une Loi d’accès à l’information au R.-U., je pense que je détruirai le fichier plutôt que de l’envoyer à quiconque. Est-ce que votre loi équivalente aux É-U vous oblige à répondre avant 20 jours? C’est le cas ici! Le R-U marche à la jurisprudence, la première demande va donc mettre à l’épreuve la loi. Il y a aussi une Loi de protection des données et je m’en servirai pour me protéger. Tom Wigley m’a envoyé un courriel inquiet quand il en a entendu parler – pensé que les gens pouvaient lui demander le code de son modèle. Il a officiellement sa retraite de l’UEA [Université d’East Anglia], il ne peut donc plus s’en prévaloir. La propriété intellectuelle pourrait jouer ici, mais je ne me vois pas en débattre avec quelqu’un de l’UEA qui nous dirait qu’il faut le respecter!


Jones admet que son université l’a prévenu qu’il ne pouvait détruire des données susceptibles d’être consultées en vertu de la Loi sur l’accès à l’information de McIntyre ou de quiconque d’autre (fichier 1228922050.txt) :

De: Phil Jones
Pour: santer1@XXXX
Objet: Re: Une petite question
Date: Mer 10 décembre 2008, 10h14

Ben,

Pas eu de réponse de la personne responsable de l’accès à l’info ici à l’UEA. C’est pourquoi je ne suis pas tout à fait sûr que les chiffres soient corrects. Je pourrais vérifier sur CA [Climate Audit], mais je ne vais pas le faire. J’ai reçu un courriel de la personne de l’accès à l’info ici hier matin et elle m’a dit que je ne devrais pas détruire les courriels – à moins que ce fût une suppression « normale » pour que mon courrier reste gérable! McIntyre n’a pas payé ses 10 £, donc on dirait que son courriel au sujet de la Loi sur la protection des données n’aura pas de suite.

Bref, il y a eu trois types de demandes: des données d’observation, paléo et qui a fait des changements GIEC et pourquoi. Keith a reçu toutes celles du 3e type – il y en a eu au moins 4. Nous avons informé Susan à ce sujet – toutes provenaient de David Holland. D’après le Bureau du commissaire à l’accès à l’information, le GIEC est une organisation internationale, il n’est donc pas assujetti aux lois sur l’accès à l’information nationale. Même si l’UEA détient des infos sur le GIEC, nous ne sommes pas obligés de les transmettre, à moins que cela ait un rapport avec notre activité principale – et ce n’est pas le cas ! Je parle comme Sir Humphrey !

[Sir Humphrey Appleby est le Secrétaire du cabinet du Premier Ministre dans la série de la BBC Yes, Prime Minister !, grand spécialiste de la langue de bois et de l’occultation bureaucratique]

Dans le courriel de 2007 ci-dessous (fichier 1182255717.txt), Phil Jones se vante d'avoir sans doute persuader son université de ne plus répondre aux demandes d'accès à l'information des sceptiques. Toutefois, selon Me Hazel Moffatt, un avocat britannique spécialisé en contentieux, la Loi sur l'accès à l'information britannique doit traiter toutes les requêtes, peu importe de qui elles émanent, de la même manière.

1. Je pense que j'ai réussi à persuader l'Université d'East Anglia d'ignorer toute nouvelle demande d'accès à l'information si les demandeurs ont quoi que ce soit à voir avec Climate Audit [le site de Steve McIntyre].

On se demande vraiment ce que Jones a bien voulu cacher. Et on ne peut que se souvenir avec humour de la fois où Jones a répondu qu’il avait cherché les données, mais que, malheureusement, elles avaient été… hmmm… perdues.

Dans le courriel inclus dans le fichier 1212063122.txt, Jones recommande à un autre de ses collègues, Michael dit « Crosse de Hockey » Mann, de participer à la suppression – au moins des courriels portant sur le controversé rapport ARA du GIEC relatif au réchauffement causé par l’homme dont Jones était un des coauteurs et où les auteurs prétendaient que le réchauffement était « exempt d’équivoque » et « très probablement » causé par l’homme :

De: Phil Jones
Pour: “Michael E. Mann”
Objet: GIEC & Accès à l’info
Date: Jeu 29 mai 2008 11h04

Mike,

Pourrais-tu supprimer tous les courriels que tu pourrais avoir échangés avec Keith au sujet de AR4?

Keith fera de même. Il n’est pas là pour l’instant – crise familiale mineure.

Peux-tu aussi passer le mot à Gene pour qu’il fasse de même ? Je n’ai pas sa nouvelle adresse courriel.

Je vais faire en sorte que Caspar le fasse aussi.

Je vois que CA prétend qu’ils ont découvert le problème de 1945 dans l’article de Nature!!

Salut

Phil


Dans un courriel du fichier 1255352257.txt, Keith Trenberth fait part de ses doutes quant à la réalité du réchauffement :

De: Kevin Trenberth
Pour: Michael Mann
Objet: Re: Virage de la BBC quant au climat
Date: lundi 12 octobre 2009 08h57
Cc: Stephen H Schneider , Myles Allen , peter stott , "Philip D. Jones" , Benjamin Santer , Tom Wigley , Thomas R Karl , Gavin Schmidt , James Hansen , Michael Oppenheimer

[record de froid battu à Bolder, Colorado]

Le fait est que nous ne savons pas expliquer l'absence de réchauffement actuellement et c'est ridicule. Les données du CERES publiées dans le supplément d'août BAMS 09 en 2008 montre qu'il devrait y avoir encore plus de réchauffement: mais les données sont certainement fausses. Notre système d'observation est déficient.


Dans un courriel conservé dans 0942777075.txt, Phil Jones dit qu'il masquera le déclin des températures en utilisant le truc de Michael Mann dit « Crosse de hockey ».

De: Phil Jones
Pour: ray bradley ,mann@XXXX, mhughes@ltrr.XXXX
Objet: Diagramme pour déclaration OMM
Date: mardi 16 novembre 1999 13h31


[...]

Je viens de terminer d'utiliser l'astuce Nature de Mike qui consiste à incorporer les vraies températures à chaque série depuis les 20 dernières années (à savoir depuis 1981) et depuis 1961 pour celles de Keith's afin de masquer le déclin.


Le site réchauffiste Real climate dit que « masquer » est une expression malencontreuse. L’astuce « Nature » est décrite ici par Stven McIntyre, qui est statisticien de formation.

Dans un courriel de 2003 dans le fichier 1054736277.txt, Mike Mann évoquerait une tentative de masquer l'Optimum médiéval, période pendant laquelle il aurait fait plus chaud en Europe qu'actuellement :

De: Michael E. Mann
Pour: Phil Jones
Objet: Re: Futur article Eos ?
Date: mercredi 4 juin 2003 10h17


[...]

Je pense que le fait d'utiliser une période de 2 000 ans plutôt que de 1 000 répond au problème soulevé précédemment par [Over]Peck par rapport au mémo, et que ce serait bien pour essayer de « contenir » le prétendu "OM" [Optimum médiéval]


Un article pourrait remettre en question la méthode de reconstruction des températures par l'analyse des anneaux de croissance, le relecteur ne voit pas comment refuser cet article solide au niveau mathématique, mais il n'aime pas les conclusions. Il demande conseil sur comment le rejeter pour protéger « notre méthode » (fichier 1054756929.txt) :

De: Keith ***
Pour: Edward ***
Object: Re: Relecture- confidentiel VRAIMENT URGENT
Date: mercredi 4 juin 2003 16h02

[...]

À 09h50 4/6/03, Edward a écrit:

Salut Keith,

D'accord, aujourd'hui. Promis! Maintenant je dois te demander une faveur. Et en fait assez importante. On m'a demandé de relire une communication (soumise au Journal
Journal of Agricultural, Biological, and Environmental Sciences
), écrite par un Coréen et quelqu'un de Berkeley, qui prétend que la méthode de reconstruction que nous utilisons en dendroclimatologie (régression inverse) est mauvaise, biaisée, infecte, horrible, etc.

[...]

S'il est publié tel quel, cet article pourrait vraiment provoquer des dégâts. C'est aussi un article difficile à relire, car il est plutôt mathématique, avec plein de trucs Box-Jenkins. Ça ne sera pas facile de le rejeter du revers de la main car les maths ont l'air correctes du point de vue théorique

[...]

Ton aide est grandement appréciée.



Jones, dans un courriel envoyé à Michael Mann le 8 juillet 2004, écrit qu'il désire influencer le comité de relecteurs pour qu'un article qui remet en doute le réchauffement planétaire anthropogénique ne soit pas publié (fichier 1089318616.txt) :


De: Phil Jones
Pour: "Michael E. Mann"
Objet: TRÈS CONFIDENTIEL
Date: jeudi 8 juillet 2004 16h30

Mike,

[...]

L'autre article par MM est simplement de la foutaise -- comme tu le sais. À nouveau de Freitas. Pielke perd aussi toute crédibilité en répondant au Finlandais fou [probablement Timo Hameranta] -- fréquemment à ce que je vois.

Je ne peux concevoir comment un de ces articles pourrait figurer dans le prochain rapport du GIEC. Kevin et moi allons les rejeter, même si nous devons pour cela redéfinir ce qu'est le processus de relecture ! [« what the peer-review literature is! », sic]

Salut,

Phil


Le « de Freitas » en question est probablement Chris de Freitas de l'Université d'Auckland en Nouvelle-Zélande, un sceptique bien connu du réchauffement planétaire anthropogénique. En mai 2009, Chris De Freitas disait par exemple :
« Les prédictions du climat se fondent habituellement sur des modèles climatiques planétaires. Jusqu'à ce jour, ces modèles n'ont pas réussi à intégrer la variabilité de l'énergie émise par le Soleil. On ne peut trop insister sur l'importance de ce fait puisque le Soleil est la seule source d'énergie qui alimente le climat terrestre. Tout changement climatique planétaire est donc lié directement ou indirectement au Soleil. »
Ce genre de pression pour éliminer les sceptiques apparaît dans plusieurs autres messages. On assiste ainsi à plusieurs échanges où les collègues de Phil Jones et lui-même se demandent quelle est la meilleure stratégie pour éliminer les dissidents du processus de relecture par des pairs. En d'autres mots, comment créer un climat scientifique où toute personne qui doute du réchauffement planétaire anthropogénique peut être considérée comme un excentrique dont les opinions sont sans importance.

Commençons d'abord par ce courriel fichier 1051190249.txt) où Tom Wigley discute avec ses collègues de la meilleure manière de maîtriser le comité de rédaction de Climate Research après la publication en 2003 de l'article de Soon et Baliunas dans cette revue.


De: Tom Wigley <wigley@xxxxxxxxx.xxx>
Pour: Timothy Carter <tim.carter@xxxxxxxxx.xxx>
Objet: Re: modèle climatique en Java
Date: jeudi 24 avril 2003 09h17

L'idée de Mike [Mann] d'obtenir la démission de membres du comité de rédaction ne fonctionnera probablement pas -- nous devons nous débarrasser de von Storch aussi, sinon les trous se rempliront avec des gens comme Legates, Balling, Lindzen, Michaels, Singer, etc. J'ai entendu dire que les éditeurs n'étaient pas satisfaits de von Storch, de telle sorte que la méthode suggérée ci-dessus pourrait également nous débarrasser de cet obstacle.


Cette même tendance à vouloir réprimer tout dissensus est également apparent dans ce message (fichier 1047390562.txt) :


De: Phil Jones
Pour: rbradley@xxxxxxxxx.xxx,mhughes@xxxxxxxxx.xxx,srutherford@xxxxxxxxx.xxx, "Michael E. Mann" ,tcrowley@xxxxxxxxx.xxx
Objet: Transf: Soon & Baliunas
Date: mardi 11 mars 2003 08h49

[...]

C'était depuis toujours le risque inhérent à critiquer les sceptiques parce qu'ils ne publiaient pas dans des « revues évaluées par des pairs ». À l'évidence, ils ont trouvé la solution à cette difficulté — prendre en main une revue. Alors qu'est-ce qu'on va faire à ce propos ? Peut-être devrions-nous suggérer à nos collègues dans la communauté scientifique climatique de ne plus proposer d'articles à cette revue, ni de citer des articles qui y sont publiés.

Nous devrions aussi réfléchir à ce que nous pourrions demander ou dire à nos collègues les plus raisonnables qui siègent actuellement au comité de rédaction... Qu'en pensent les autres ?"

[...]

Je vais écrire à la revue pour leur dire que je ne veux plus en entendre parler jusqu'à ce qu'ils se débarrassent de ce pénible directeur [scientifique] de la revue.

[...]

La cause en est que cette revue à un certain nombre de directeurs. Le responsable ici est un sceptique bien connu en NZ. Il a déjà laissé passer quelques articles de Michaels et Gray. J'en ai déjà touché un mot à Hans von Storch, mais ça n'a pas abouti. Un autre sujet de discussion pour Nice!


Un dernier exemple : le renvoi du professeur James Saiers comme directeur scientifique de la revue Geophysical Research Letters (GRL) qui avait accepté de publier un article sceptique signé par Sallie Baliunas et Wille Soon.

Voici ce que Tom Wigley aurait écrit à Michael Mann « Crosse de hockey » (dans le fichier 1106322460.txt :

Il est très difficile de montrer, ici, la mauvaise conduite. Si tu penses que Saiers est dans le camp des sceptiques pour ce qui est de l'effet de serre, alors, si tu trouves une preuve écrite de cela, nous devrions emprunter la voie officielle de l'AGU [American Geophysical Union] pour l'évincer.

Mann écrit pour sa part :

Salut Malcolm,

[...]

Je ne suis pas sûr que GRL puisse encore être considéré comme un arbitre impartial dans ces débats, et il vaut probablement mieux dans la mesure du possible désormais contourner GRL. Ils ont publié beaucoup trop d'articles anticonformistes entachés de nombreuses erreurs ces derniers temps. Il est inexcusable qu'ils aient publié les 3 articles de Douglass et l'article de Soon et coll. C'était de la foutaise à l'état pur.

Il me semble qu'il y a désormais un problème plus fondamental avec GRL, malheureusement...

Mike

Mann dans un autre courriel :

Merci Tom.

Oui, juste pour vous avertir qu'il y a peut-être anguille sous roche dans ce cas. Quel dommage! Bon, perdre «Climate Research» est une chose. Mais on ne peut pas se permettre de perdre GRL. Je pense que ce serait bien si on commençait à monter un dossier sur Saiers et, probablement, Mackwell. (Je ne le connais pas -- il semble être de mèche avec ce qui se passe ici).

Si nous pouvons accumuler assez de preuves que les choses vont de travers, on pourra les présenter à qui de droit. Je ne pense pas que toute la hiérarchie de l'AGU ait déjà été atteinte!

Mann à nouveau :


Bonjour à tous,

Juste un avertissement. Apparemment, les anticonformistes se sont introduits dans GRL. Ce gars, Saiers, a d'anciens liens avec l'Université de Virginie et le département des sciences environnementales qui m'a déjà causé des inquiétudes.

Je pense qu'on sait maintenant comment les divers articles de Douglass avec Michaels et Singer, l'article de Soon et coll. et maintenant ce dernier article ont été publiés dans GRL.

Mike


Saiers perdait peu après son poste.

Mike Mann se réjouit de cet évincement (fichier 1132094873.txt) :

[...]

La fuite GRL semble avoir été colmatée, maintenant, grâce à une nouvelle direction scientifique, mais ces types ont toujours « Climate Research » et « Energy and Environment » et ils y iront si nécessaire.

[...]

Mike


Addendum dominical

Phil Jones parle du manque de réchauffement ces dernières années (fichier 1120593115.txt) :

De: Phil Jones <p.jones@xxxxxxxxx.xxx>
Pour: John Christy <john.christy@xxxxxxxxx.xxx>
Objet: Un peu de tout
Date: mardi 5 juillet 2005 15h51

John,

[...]

Et puis cette foutaise !

Ça vient d'un Australien au BMRC (pas de Neville Nicholls). ¨ca a commencé avec l'article en pièce jointe. Quel idiot ! La communauté scientifique me descendrait en flammes si je disais que le monde s'est refroidi depuis 1998. D'accord, c'est vrai, mais ce ne sont que 7 ans de données et ce n'est pas significatif au niveau statistique.


Mick Kelly essaie de cacher ces dernières années si inopportunément fraîches (fichier 1225026120.txt) :

De: Mick Kelly <mick.tiempo@xxxxxxxxx.xxx>
Pour: <P.Jones@xxxxxxxxx.xxx>
Objet: RE: Température planétaire
Date: dimanche 26 octobre 2008 09h02

Ouais, c'est pas tellement 1998 et tout ça qui me tracasse, j'ai l'habitude d'y répondre, mais la possibilité que nous puissions passer par une période plus longue -- 10 ans -- de températures relativement stables au-delà de ce qu'on pourrait s'attendre avec La Niña etc.

Spéculation, mais si je vois cela comme une possibilité, d'autres pourraient également s'en apercevoir.

Bref, je vais peut-être ôter les dernières valeurs de ma courbe filtrée avant de présenter à nouveau mon exposé parce que la tendance est à la baisse à la suite des dernières années assez relativement fraîches et des effets d'extrémité.


Tom Wigley informe Jones que le réchauffement au sol depuis 1980 est deux fois plus important que le réchauffement océanique et que les sceptiques pourraient utiliser ce fait pour indiquer que les mesures sont influencées par des îles de chaleur urbaines (fichier 1257546975.txt) :


De: Tom Wigley
Pour: Phil Jones
Objet: SOL p/r OCEAN
Date: vendredi 6 novembre 2009 17h36

Il faudrait probablement que nous parlions plus de ceci. Le réchauffement au sol depuis 1980 est deux fois plus important que le réchauffement océanique -- et les sceptiques pourraient prétendre que cela prouve que le réchauffement urbain est réel et important.

Voir la note jointe.

Des commentaires?

Tom


Comment minimiser une anomalie pour que les résultats soient plus chauds tout en restant crédibles (fichier 1254108338.txt) :


De: Tom Wigley
Pour: Phil Jones
Objet: Les années 1940
Date: dimanche 27 septembre 2009, 23h25
Cc: Ben Santer

Phil,

Quelques spéculations sur comment corriger les mesures satellitaires et in situ afin d'expliquer en partie la petite hausse des températures dans les années 1940.

Si tu regardes le graphique joint, tu remarqueras que les continents ont également connu cette petite anomalie des années 1940 (comme tu le sais sûrement).

Donc, si nous pouvions réduire l'anomalie océanique par, disons, 0,15° C, cela aurait alors un impact important sur la moyenne planétaire -- mais il faudrait toujours expliquer la petite anomalie continentale.

J'ai choisi 0,15 à dessein. Il restera toujours une petite hausse océanique, et je crois qu'il faut avoir un type de petite pointe océanique pour expliquer la petite anomalie continentale (via soit un type de forçage commun, soit l'océan qui force les continents, ou vice versa, ou tous à la fois). Si tu regardes les autres petites anomalies, les anomalies continentales sont 1,5 à 2 fois (approximativement) plus fortes que les anomalies océaniques -- plus grande sensibilité et effets de l'inertie thermique. Mon ajustement de 0,15 rentre dans ces paramètres, tu vois donc ce que je veux dire.

Éliminer ENSO [El Niño/oscillation australe] n'a pas d'effet sur ceci.

Il serait bon d'éliminer au moins une partie de l'anomalie des années quarante, mais la question demeure «pourquoi cette petite anomalie».


Le financement expliquerait certains comportements peu ouverts à la critique (fichier 1254832684.txt) :

Salut Phil,

Est-ce qu'il s'agit d'une autre chasse aux sorcières (comme Mann et coll.) ? Comment devrais-je répondre au courriel ci-dessous [qui traite des données essentielles de Phil Jones qui disparaissent mystérieusement] ?

(Je suis en train d'essayer de persuader la société Siemens (un demi-million d'employés dans 190 pays!) de me faire un petit don pour faire quelques mesures de CO2 ici au R-U -- ça a l'air positif, mais je n'ai vraiment pas besoin d'articles de presse qui remettent en question (à nouveau) l'augmentation des températures observées -- je pensais qu'on avait dépassé ce stade dans les discussions, mais on dirait que ces sceptiques sont vraiment des jusqu'au-boutistes!!).

Salutations cordiales,

Andrew [Manning]




Les documents prétendument piratés.

Effectuer une recherche à l'intérieur des courriels censément piratés



Voir aussi : Supplément au cours ECR pour contrer l'unanimisme du prêt-à-penser écologiste des manuels.




Débat sur les documents divulgués du CRU, les deux parties s'accordent : il faut une enquête (en anglais)



Lord Monckton (en anglais) sur le réchaufffement climatique anthropogénique
(la communication de Lindzen et Choi mentionnée par Lord Monckton est ici)




Glenn Beck résume les révélations des documents du CRU divulgués (en anglais)

Les questions à se poser avant d'acheter un tableau blanc interactif

Monsieur le proviseur cherche à acheter un troisième TBI pour son lycée d’enseignement général et technologique qui soit dédié aux mathématiques – voire un quatrième -, sur fonds propres. Les deux premiers déjà dans l’établissement ont été achetés par le rectorat. L’un est peu utilisé, l’autre sous-utilisé. Jean-François Lampin en est convaincu : il faut y mettre non seulement le prix mais procéder à quelques vérifications techniques préalables avant de réinvestir.

La chasse à l’ombre portée

Première exigence : la facilité d’utilisation. « Il faut que ces moyens technologiques nous apportent une plus value pédagogique sans apporter de contraintes ou de désagréments supplémentaires », synthétise Jean-François Lampin. Pas question de prendre un TBI avec un vidéoprojecteur installé au milieu de la classe : l’ombre portée du professeur sur le tableau obère une grande partie de ce qu’il peut y écrire... La démonstration en cours répond à cet impératif, le vidéoprojecteur est porté par un bras fixé au mur au-dessus du tableau blanc où une démonstratrice de 3M, stylet en main déplace des points et des droites, formule une équation sur le tableau...

De l’avantage du stylet

Appel du rectorat. Le proviseur laisse son « expert » entrer en scène pour les questions techniques. Le diable se cache parfois dans les détails, qui en l’occurrence n’en sont pas ! D’abord, la maniabilité du stylet et sa précision pour saisir les points et les déplacer. On se soucie des futurs difficultés de l’élève devant le tableau blanc interactif (TBI)... Et le stylet séduit plutôt le proviseur qui ne veut plus d’écrans tactiles, jugés trop fragiles. Un stylet à remplacer ne coûte que 100 euros, bien moins qu’un écran tactile !

Des cours à la maison

« Combien d’images par seconde pour enregistrer la séquence ? », interroge ingénument le professeur de mathématiques ? Denis Gardes n’a pas été choisi au hasard par le proviseur pour faire ses emplettes. Versé dans les nouvelles technologies, il est aussi formateur à l’IUFM, investi à l’INRP (Institut national de recherche pédagogique) et à l’IREM (Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques). Sa question a tout son sens... pédagogique : le proviseur tient à ce que ces cours soient mis en ligne pour que les élèves puissent les visionner à nouveau de chez eux.

Tous les détails comptent. Voit-on le geste de l’enseignant dans l’enregistrement ? Le téléchargement est-il rapide et dans un format lisible par tous ? Quelle est la précision du logiciel de reconnaissance d’écriture ? Quelle est la dimension du TBI ? Les scientifiques ont de ce point de vue des exigences pédagogiques particulières. « En histoire-géographie, on projette des cartes. En lettres, on maîtrise le traitement de texte. C’est plus standardisé qu’en géométrie, où il faut des fonctions très précises du TBI si on ne veut pas dénaturer la discipline », analyse le proviseur.

Tout n’est pas affaire de technologie

Une fois le TBI dans la classe, la formation et la motivation des enseignants sont essentielles pour ne pas l’utiliser comme un vidéoprojecteur amélioré. « Sur 100 profs, 10 % pourront utiliser le TBI tout de suite. Mais il faut compter cinq ans d’investissement pour refondre l’ensemble de ses cours en intégrant un TBI », estime Jean-François Lampin, en recommandant de repenser en priorité les séquences pour lesquelles les fonctionnalités du TBI donnent une vraie valeur ajoutée. Aux formations rectorales, lui préfère du sur-mesure avec une alternance entre formation – d’une journée maximum – et retour dans la pratique. Les heures supplémentaires de projet d’établissement lui permettent de payer ces formations indispensables.

La démonstration s’achève sur le prix. Pour 2600 euros, le vidéoprojecteur avec le logiciel de maths associé ont convaincu Denis Gardes sur l’aspect maniabilité. En revanche, le poids de l’enregistrement est trop important. « Beaucoup d’enseignants utilisent le TBI comme un tableau ! Ce qui m’intéresse pédagogiquement, c’est de conserver les séquences de cours, et d’une fois sur l’autre repasser le film, revenir en arrière... », explique-t-il.

Touchez, vous êtes filmés !

Autre stand, autre argumentaire commercial, cette fois celui de Hitachi. Le démonstrateur écrit avec son index sur une partie de l’écran et pianote sur une autre pour accéder aux fonctionnalités du logiciel. Agrandissements, réductions des données, multifenestrage permettant de diviser le tableau en deux... pour deux élèves par exemple. L’auditoire admire la rapidité d’exécution des gestes et du logiciel Cabrigéomètre sur ce dispositif, avec des règles, des compas qui se déplacent aisément et calculent instantanément angles, distances... Pas un écran tactile comme ce que pensait à première vue le proviseur mais un tableau dans le cadre duquel se cachent des caméras qui filment les effleurements des doigts sur l’écran.

Denis Gardes vérifie les paramètres fondamentaux : poids d’enregistrement, nombre d’images par seconde. OK. En revanche, le film ne prend pas la continuité du geste de la main mais juste le moment où le doigt se pose sur l’écran. Mauvais point d’un côté, bon point de l’autre : le TBI est fixé au mur avec une rampe coulissante permettant de le régler en hauteur. « C’est bien pour les élèves à mobilité réduite et la potence d’accroche du vidéoprojecteur paraît plus solide que la précédente », note le proviseur. Prix du jouet ? 3 700 euros, avant les réductions commerciales.

Un jouet ?

« Ça prend un temps fou, mais si le prof a travaillé derrière pour en tirer le maximum de potentialités, le tableau blanc interactif peut être un outil extra car il fait partie de l’environnement naturel des élèves. Cela peut permettre d’en tirer 80 % du côté de la réussite. Pour eux, le trait n’a pas la même existence si on utilise un crayon et une gomme », estime Jean-François Lampin. Quelles matières sont estimées dans les blocs de départ pour utiliser ces TBI ? En mathématiques, en géographie, le proviseur peut compter sur des équipes motivées. En SES ? Wait and see : il attend de voir comment la réforme du lycée va tourner. Son problème du moment ? Si les suppressions de postes font perdre à son établissement les derniers arrivés parmi les certifiés – GRH [gestion du personnel] à l’ancienneté oblige -, ce pourrait aussi être les enseignants les plus motivés par les TICE ! [informatique en éducation...] Quand on vous dit que le diable se niche parfois dans les détails.

Source : Educpros






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