mercredi 1 décembre 2010

Nouveau dérapage en cours d'ECR : un autre questionnaire explicite sur la sexualité

Addendum du mardi soir en fin de billet

Le Journal de Montréal nous apprend aujourd'hui qu'une enseignante de la Rive-Sud fait l'objet d'une enquête administrative et a été retirée de sa salle de classe, après avoir distribué à des élèves de 13 ans un questionnaire à caractère sexuel qui a fait bondir plusieurs parents, il y a quelques jours.

Cette professeur, qui travaille à l'école André-Laurendeau dans l'arrondissement Saint-Hubert de Longueuil, a remis à des élèves de deuxième secondaire un questionnaire de type vrai ou faux qu'elle avait elle-même concocté, a expliqué hier le directeur général de la Commission scolaire Marie-Victorin, André Byette.

Ce test, administré dans le cadre d'un cours d'éthique et culture religieuse, dressait une liste d'énoncés relatifs à la sexualité humaine et visait, semble-t-il, à faire tomber des préjugés, selon ce qu'aurait raconté l'enseignante à ses supérieurs.

Certaines questions figurant dans ce test de connaissances étaient « inappropriées pour le groupe d'âge des élèves », tranche la sexologue Julie Pelletier, à qui le Journal de Montréal en a soumis une copie.

La trentaine d'élèves à qui ce questionnaire a été distribué - des jeunes de 13 ans pour la plupart - ont dû notamment se prononcer sur la véracité d'énoncés concernant la taille du pénis des personnes de race noire, la pénétration anale ainsi que les propriétés du sperme.

Au moins trois parents se sont plaints formellement du contenu de ce test à la Commission scolaire Marie-Victorin. L'organisme a depuis déclenché une « enquête administrative. »

«Inadéquat» pour des jeunes de 13 ans

 Avertissement : Même s'ils ont été soumis à des élèves de 13 ans, les énoncés suivants pourraient déranger certains de nos lecteurs.

Voici quelques-uns des énoncés figurant dans le questionnaire. Les élèves devaient indiquer s'ils étaient «vrai» ou «faux».

Vrai ou faux ?

  • «Les personnes noires ont de plus gros pénis»
  • «Le sperme est sucré et fait maigrir»
  • «Quand j'ai mes règles, je dois accepter la pénétration anale si je veux avoir une relation sexuelle.»
  • «Toutes les positions sont confortables et agréables.»
  • «Un couple de lesbiennes ne peuvent pas faire l'amour, puisque ni l'une ni l'autre n'a de pénis.»

« Ce questionnaire, je le trouve douteux, même pour des étudiants de niveau collégial, lance André Byette. On désapprouve le contenu de certaines questions. C'est totalement inadéquat », s'indigne-t-il. « En quoi ça peut aider l'éducation à la sexualité des adolescents ? », demande-t-il. M. Byette juge que le moyen pris par cette enseignante pour « faire tomber des préjugés » est, « à tout le moins, extrêmement maladroit. »

L'école ne doit pas faire tomber les tabous

La sexologue Julie Pelletier avoue être « restée sans voix », en lisant certains énoncés figurant dans le questionnaire élaboré par cette enseignante. « Son idée de départ n'était pas mauvaise, ce sont les moyens qu'elle a pris qui ne sont pas bons », estime-t-elle. La sexologue, qui est aussi chroniqueuse au Journal, croit que ce n'est pas à l'école « de faire tomber les tabous » qui entourent la sexualité. Comment l'idée d'origine qui était de faire tomber les « préjugés » pouvait-elle être donc bonne ? Les tabous ne sont-ils pas des préjugés ? Et si l'école ne doit pas faire tomber les tabous en matière de sexualité, pourquoi valoriser l'homosexualité dans les cours d'ECR (sous le couvert de « la lutte contre l'homophobie »), justifier l'avortement (c'est une option parmi d'autres aussi légitimes que les autres) et toute une longue série de sujets où le jeune est confronté à des options morales et philosophiques qui ne sont pas nécessairement acceptées dans sa famille ?

Fin du test et suspension de l'enseignante

Dès que la direction de l'école eût pris connaissance de l'existence de ce test, la semaine dernière, la professeur a été sommée de récupérer toutes les copies en circulation et de « cesser immédiatement de parler de sexualité à ses élèves », ajoute le directeur général.

Au retour du week-end, à la suite de nouvelles plaintes de parents, « on a demandé à l'enseignante de ne plus avoir de contacts avec les élèves, le temps de l'enquête administrative et le temps que la Commission scolaire prenne une décision », indique André Byette. Un suppléant doit la remplacer à compter d'aujourd'hui. La Commission Scolaire a refusé de préciser le niveau d’expérience de cette enseignante.

Ce n'est pas un incident isolé

Il en s'agit pas d'un incident isolé : on se rappellera du formulaire demandant aux enfants de préciser leur sexe (masculin, féminin... et je ne sais pas encore) ou d'un autre « sur les limites et les désirs sexuels ».

Rappelons que la sexualité peut être traitée au premier cycle du secondaire selon le programme d'ECR. Voir « La transformation des valeurs et des normes », p. 536 du programme avec l'indication pédagogique suivante : « Faire prendre conscience aux élèves qu’il existe, selon les individus ou les groupes, différentes façons de comprendre l’ordre social [ici la sexualité, y compris donc l'homosexualité] et d’y réagir. »

Addendum mardi 1er décembre au soir

Mardi, le directeur général la de Commission scolaire Marie-Victorin, André Byette, a précisé que, selon les dires de la professeur incriminée, ce questionnaire avait été concocté «  à partir de préoccupations d’élèves ». L’enseignante aurait expliqué à ses supérieurs qu’elle avait agi de la sorte pour «  faire tomber des préjugés  ».

Mais le moyen qu’elle a choisi pour y arriver est « extrêmement maladroit », a estimé M. Byette, mardi. Il juge que ce test est « inadéquat » et « douteux », alors que la sexologue Julie Pelletier le trouve « inapproprié » pour des jeunes de 13 ans.

Selon une élève, «  une super bonne prof  »

En entrevue avec Pierre Pagé, sur les ondes de radio NRJ, hier, une ancienne élève de cette prof s’est portée à sa défense. «  Peut-être que les questions sont crues, a-t-elle convenu, mais elles viennent de nous.  » L’adolescente, qui est maintenant en troisième secondaire, a expliqué avoir rempli le même test, l’an dernier. Elle soutient que les énoncés qui y figurent sont fondés sur des interrogations que les jeunes avaient soumises anonymement à leur enseignante, sur une feuille mobile. On ne sait pas si cette explication est simplement ce que cette ancienne élève a entendu dire par son enseignante ou si elle a pu s'assurer que c'est vraiment le cas.

« [Ce qui lui arrive] me fait vraiment de la peine. C’est une super bonne prof d’éthique et culture religieuse », dit cette élève. On se demande ce qu'elle enseigne par ailleurs à ses élèves pour « faire tomber les préjugés » qui l'intéresse.

Bientôt l'éducation sexuelle dès le primaire !

La ministre de l’Éducation Line Beauchamp pense que l'abolition du cours d'éducation sexuelle n'est pas concluante. On ne sait pas trop pourquoi elle en arrive à cette conclusion, mais on se rappellera qu'au début septembre plusieurs groupes de pression avaient demandé à la ministre de réinstaurer ce programme d'éducation sexuelle. L'attaché de presse de la ministre, Dave Leclerc, rappelle que Québec a annoncé en octobre son intention de « ramener l’éducation sexuelle dans les écoles. » La ministre n'a pas indiqué quelle matière serait amputée pour faire place à cet autre programme de « socialisation ».

« Il nous reste à en définir la forme, dit M. Leclerc. Mais c’est clair que ça va être une formation obligatoire, du primaire jusqu’à la fin du secondaire. »

Test similaire dans une autre commission scolaire ?

Un auditeur a confié à l’animateur Paul Arcand, du 98,5 FM, qu’un test similaire aurait été administré à des élèves de la Commission scolaire des Samares. En fin de journée, hier, rien n’indiquait que ce soit le cas. « Mais si ça l’est, c’est sûr que nous allons intervenir, a assuré la directrice générale adjointe, Sylvie Anctil. Cette initiative-là est tout à fait inacceptable. »

Voir aussi 
 
Denise Bombardier, ECR : cours de l'insignifiance, du fourre-tout politiquement correct ?




Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Activité en éthique pour des enfants de 13-14 ans

D'après nos informations, cette activité, concoctée par des universitaires payés par nos impôts, est infligée dans le cadre du cours ECR à de jeunes enfants de 13 à 14 ans au collège Charlemagne de Montréal au début 2009.  Cette photocopie nous a été remise par des parents montréalais outrés de ce questionnaire auquel a été soumis un de leurs enfants sans leur consentement.

Pourquoi si tôt ? Probablement parce que la sexualité peut être traitée au premier cycle du secondaire selon le programme d'ECR. Voir « La transformation des valeurs et des normes », p. 536 avec l'indication pédagogique suivante : « Faire prendre conscience aux élèves qu’il existe, selon les individus ou les groupes, différentes façons de comprendre l’ordre social [ici la sexualité] et d’y réagir. »

Cliquez sur l'image pour lire le texte très explicite qui pourrait choquer plus d'une personne.

Il faut préciser qu'il se peut que les enseignants de l'école Charlemagne aient fait preuve d'impatience, mais nous ne sommes pas sûr que même à 16-17 ans ce genre de contenu explicite doive être discuté en classe sans que les parents en soient avisés.

Ce genre de document ne devrait pas choquer ceux qui visitent la polyvalente de leurs enfants. Lors de mon dernier passage, j'ai remarqué une très grande affiche bien visible depuis les couloirs dans les toilettes des garçons qui leur demandait d'assurer leur bout (grosse capote jaune à l'appui). Et ceci dans un établissement qui accueille des enfants dès 12 ans .

Dans le même registre, dans la bibliothèque des brochures pour les jeunes homosexuels pour qu'ils osent se dévoiler et comprendre leur véritable sexualité. (Je rassure tout de suite les lecteurs : des brochures pour les écolières lesbiennes sont également disponibles gratuitement.)

Et ensuite, Le Devoir se demande pourquoi les jeunes filles québécoises sont hypersexualisées...



Ci-dessous extraits du documentaire Nos enfants sous influence de Sophie Bissonnette qui analyse l'hypersexualisation de notre environnement ainsi que ses effets nocifs sur les jeunes.