jeudi 14 mai 2009

ECR, l'État délie les cordons de la bourse pour mieux endoctriner éduquer vos enfants

On nous apprend que le Monopole de l'Éducation aurait informer par courriel plusieurs directions d'école que celles-ci disposeront d'une somme d'environ 30 $ par élève réparties sur 3 ans pour les « activités » reliées au cours d'éthique et de culture religieuse...

À notre connaissance, les seules autres matières ayant droit à des enveloppes du même ordre de grandeur sont les sciences et technologie et la bibliothèque. Les écoles ont besoin de nouveaux pupitres, de manuels, de réparer leur cour d'école : rien! Mais pour ECR, les cordons de la bourse se délient !

Cette dépense d'une dizaine de dollars par an pour chaque élève peut sembler basse, mais il faut se rappeler qu'il y a près de 900 000 élèves dans le secteur public.

M. Jacques Pettigrew, responsable du programme ÉCR, est également venu dire au procès de Drummondville que la formation des enseignants, pour lequel un budget de 3,5 millions $, a été débloqué, était la responsabilité du Ministère mais que le suivi, visant à s'assurer que cette formation était bien complétée, était celle des commissions scolaires qui embauchent les enseignants. On n'a pas appris le prix de la mise en place du cours d'ECR payé par les commissions scolaires.

Rappelons que, selon un document émanant du Monopole de l'Éducation (MELS) en date du 6 décembre 2007, l'investissement total prévu pour financer les manuels d'ECR du primaire s'élève à 13,5 millions de dollars.

Le ministère avait alloué 3 700 000 $ à ce poste en 2006-2007. Pour l'année scolaire 2007-2008, une somme de 5,3 millions de $ est consentie par le ministère. À cette somme s'ajoute la participation des commissions scolaires qui devrait atteindre 4.500.000 $, soit le tiers de l'investissement total de 13,5 millions de dollars.

« Je dois obéissance à Mgr Ouellet, mon évêque, j'en ai fait la promesse. »

La citation du troisième jour du procès est venue de Gilles Routhier, théologien et prêtre de Québec, qui témoignait contre les parents qui demandent l'exemption au cours d'éthique et de culture religieuse.

Celui a déclaré « Je dois obéissance à Mgr Ouellet, mon évêque, j'en ai fait la promesse. »

Cette déclaration devient piquante quand on se rappelle que Mgr Ouellet est un fervent adversaire de l'imposition cours ECR et qu'il n'est jamais revenu sur ses déclarations d'opposition.

Comment M. Routhier peut-il obéir à son évêque et être pour l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse ?

Coup de théâtre au procès de Drummonville, l'expert Gilles Routhier interrompt son expertise...

M. Gilles Routhier prêtre, théologien et professeur à l'Université Laval témoignait pour le gouvernement et l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse.

M. Routhier, fervent adepte du conditionnel et des distinguos imbriqués, a tenté tout d'abord de faire croire que la doctrine catholique permettait le cours d'éthique et de culture religieuse et que les évêques catholiques l'accueillaient favorablement.

Ensuite, pressant de questions M. Routhier sur la position des évêques, Me Bélisle, un des avocats des parents Lavallée, a réussi à faire lire le communiqué des évêques du 17 mars 2008 et ainsi faire admettre par le théologien que les évêques québécois avaient de multiples réserves face l'implantation du programme d'éthique et de culture religieuse qu'ils n'avaient pas voulu :
« La décision gouvernementale concernant ce programme étant prise, l'Assemblée des évêques catholiques du Québec ne peut que donner une opinion à son sujet.

[...]

... mais des questions préoccupantes

Ce programme soulève cependant des questions préoccupantes : par exemple, dans le domaine de l’éthique on trouve peu de repères significatifs au-delà de ceux qui touchent le vivre ensemble; l’approche socioculturelle du phénomène religieux pourrait conduire à une vision réductrice de l’expérience croyante; il n’est pas possible de prévoir l’effet qu’aura sur les élèves, particulièrement ceux du primaire, l’exposition à la diversité des points de vue éthique et religieux.

Les évêques soulignent qu’il est difficile de répondre à ces questions dans l’abstrait. C’est à l’expérience qu’on pourra juger si les avantages du programme l’emportent sur ses limites et si son application sera cohérente avec les bonnes intentions qui y sont énoncées. »
M. Routhier tentait encore de finasser quand un coup de théâtre s'est produit. Devant l'insistance de M. Routhier de faire dire aux textes magistériels qu'ils permettaient l'imposition du cours gouvernemental d'éthique et de culture religieuse, M e Bélisle a produit un texte officiel de la Congrégation pour l'éducation catholique qui viendrait contredire l'interprétation de M. Routhier. Surpris par ce nouveau texte adressé à tous les évêques catholiques du monde qui cite abondamment les textes magistériels, M. Routhier est resté sans voix pendant qu'il lisait fébrilement ce nouveau texte. Finalement, le tribunal a permis au théologien d'interrompre son contre-interrogatoire. Vendredi, après mûre réflexion, M. Routhier terminera son contre-interrogatoire.



Accès au document de la Congrégation pour l'éducation catholique (PDF, 7 pages)

Le responsable du cours ECR et ses activités profes­sion­nelles qu'il oublie

Émoi lors du contre-interrogatoire de M. Jacques Pettigrew, responsable du cours ECR au Monopole de l'Éducation.

Lors de l'interrogatoire de M. Jacques Pettigrew le 27 avril 2009 qui précède le procès devant le juge, M. Pettigrew avait affirmé au sujet de ses activités professionnelles :
Question de Me Bélisle — Donc de soixante-seize (76) jusqu'à deux mille neuf (2009), la date d'aujourd'hui à peu près, est-ce que vous avez eu des activités professionnelles autres que d'être enseignant au réseau privé ou au réseau public de l'éducation, ou attachées?

Réponse de Jacques Pettigrew — De soixante-seize (76), donc ça c'est après mon entrée à l'université, comme je vous le disais tout à l'heure les deux (2) ans dans un centre d'accueil comme éducateur, j'ai pris aussi une année de congé sans salaire lors de mes dix-huit (18) ans d'enseignement, c'est-à-dire neuf (9) mois de congé sans salaire pour aller travailler au Nicaragua comme coopérant international.

Q — Mais jamais aucune autre activité professionnelle en dehors de ce que vous venez de nous décrire là?

R — Non. À ma connaissance... bien non, à mon souvenir là.

Q — Ni comme consultant...

R — Non.

Q — ... ni d'entreprises privées...

R — Non.

Q — ... qui vous appartient, rien?

R — Non.


Or ne voilà-t-il pas que M. Jacques Pettigrew a caché au tribunal qu'il avait des activités professionnelles supplémentaires liées à la future implantation du cours ECR alors qu'il participait précisément à son élaboration.

M. Pettigrew qui a récemment effectué un long voyage d'étude sur l'hindouisme en Inde offrait en effet ses services rémunérés comme guide lors de visites organisées de temples, pagodes, mosquées, restaurants végétariens et lieux de culte des dévots de Krichna.

La production des documents ci-dessous a produit l'effet d'une douche froide dans la salle du tribunal, M. Jacques Pettigrew cherchant le regard de ses avocats comme pour demander leur aide, ou était-ce pour implorer un pardon devant cet embarrassant oubli ? M. Pettigrew était également surpris que les avocats des parents aient retrouvé cette information, car n'ayant pas renouvelé le nom de domaine de son entreprise, il croyait cette information disparue de l'internet.





ERC Trial Quote of the day

The quote of the day prize is awarded to the lawyer representing the Attorney-General, Me Boucher, who was attempting to render inoffensive the idea of “the recognition of others” by pretending that it only means studying exterior religious symbols: « Mrs. Lavallée, if you see a woman with a Roman collar, will you not conclude that she is Catholic?”.

Hmmm. Missed that one. No women priests yet with the Catholics, Me. Boucher…