vendredi 31 octobre 2014

Le français parlé au Québec : petite histoire d’un discrédit


Le français parlé au Québec est une histoire d’éloges et de mépris. Dans Méchante langue : la légitimité du français parlé au Québec (PUM, 2012), Chantal Bouchard, professeure de linguistique à l’Université McGill, raconte l’histoire de la perte de légitimité d’un accent – le nôtre. Une fois achevée la conquête britannique de la Nouvelle-France, le français canadien se figera dans les prononciations musicales des habitants du nord de la France du XVIIe siècle. Alors qu’une hivernation culturelle se prolonge à l’ouest de l’Atlantique, une révolution sans précédent s’opère en France en 1789, décapitant l’élite royale d’Ancien Régime et relançant l’éducation de l’Hexagone sur de nouvelles bases. Les sonorités langagières des nouvelles classes bourgeoises françaises s’établissent et sanctionnent le discrédit de l’ancienne façon de parler malgré la persistance de son usage en Amérique. Commence donc la dévalorisation parisienne de l’accent et du vocabulaire canadien qui étaient pourtant ceux de Molière et de Louis XIV.



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Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

Débat radio-canadien sur les mesures pro-familles annoncées

Débat radio-canadien (partial donc) sur les politiques annoncées aujourd’hui par Stephen Harper quant au fractionnement limité des revenus des membres d’une famille et aux mesures en faveur des foyers avec jeunes enfants.


Quelques remarques :

Pour les quatre personnes prenant part au débat (Mme Galipeau comme on le verra ne cache pas ses opinions), il s’agirait d’une politique qui profitera le plus aux plus riches. Personne sur le plateau pour rappeler le but de ces mesures : une taxation plus équitable entre les gens de même revenu, mais dont certains ont des enfants et d’autres n’en ont pas. Il est faux de dire qu’on fait un cadeau aux plus riches, ceux sans enfant n’épargneront rien sur leurs impôts avec ces mesures. Ceux avec enfants de même revenu, par contre, verront leurs impôts légèrement diminuer. Au maximum de 2000 $.

Tacha Kheiriddine a raison de rappeler que les familles préféraient garder leurs enfants en bas âge à la maison si elles en avaient les moyens. Personne ne lui répond vraiment sur ce point.

Mme Galipeau trouve que garder ses enfants à la maison est un point de vue « conservateur ». Il s’agirait d’une objection selon elle. Peu importe que la majorité des familles opterait pour ce choix. Voir ci-dessus. Visiblement, il ne faudrait pas que les gens choisissent et fassent de mauvais choix, des choix « conservateurs » au niveau social.

Céline Galipeau défend son point de vue de « journaliste impartiale » en soulignant le « succès du programme de garderie ». Programme ruineux au passage. Mais ce programme est d’autant plus populaire qu’il n’y a pas d’alternative payante au Québec : vous confiez vos enfants à des tiers et vous allez travailler au bureau comme une femme « moderne » ou vous n’avez aucun soutien digne de ce nom. Cette absence de choix est voulue. Rappelons que la prime à la naissance avait été abolie parce que certains de ces détracteurs l’accusaient d’incitation pour les femmes à rester au foyer. En 1982, Claire Bonenfant, présidente du Conseil de la femme avait déclaré au sujet de mesures natalistes similaires : « Cette politique sera-t-elle une politique nataliste déguisée cherchant à nous retourner aux berceaux et aux fourneaux ou bien se présente-t-elle comme une politique de justice sociale ? » La prime à la naissance a donc été remplacée par le programme de garderies subventionnées, nettement plus cher, et qui n’a quasiment aucun effet sur la natalité (celle-ci continue de baisser alors que les coûts associés au programme ne font qu’augmenter).

Michel David émet un « pfff » et balaie du revers de la main le fait qu’une étude montrerait que les garderies universelles en bas âge ne sont pas bénéfiques globalement pour les tout-petits. Dans certains cas, c’est le cas par contre, notamment quand le milieu familial est très dégradé. Mais Michel David n’avance aucun argument. Juste le mépris pour les études aux mauvaises conclusions. Études au pluriel, voir ci-dessous.

Enfin, Daniel Lessard très sûr de lui affirme que ces mesures ne créeront aucune place en garderie. Qu’en sait-il ? Des parents avec plus d’argent en poche (la mesure ne s’adresse pas uniquement aux mères au foyer) peuvent très bien décider de consacrer cet argent pour mettre leur enfant en garderie (toute la semaine ou une partie du temps) en payant pour cette place. Plus de gens qui paient des places, cela crée des places. En outre, parmi les mesures annoncées, le gouvernement va augmenter de 1000 $ les montants maximaux qui peuvent être déduits au titre de frais de garde d’enfants... Ce qui aidera directement les familles qui placent leurs enfants en garderie. Mais on comprend : le débat ne tournait qu’autour du fractionnement des revenus parce que c’est une mesure conservatrice qui considère les familles comme des unités d’imposition plutôt que comme des contribuables isolés, unité familiale qui pourrait renforcer une division des rôles parentaux considérée comme « conservatrice » et donc mauvaise par trop de journalistes et de commentateurs québécois. Nettement moins par les familles concernées.
Résumé des mesures fiscales pour les familles
  • Ces mesures comprennent le fractionnement du revenu pour les familles qui permettra à une personne ayant un revenu plus élevé de transférer jusqu’à 50 000 $ de revenu imposable à son conjoint dans une tranche d’imposition inférieure. Ce crédit d’impôt s’appliquera aux couples ayant des enfants de moins de 18 ans et leur permettra d’économiser jusqu’à 2 000 $ par an.
  • Le gouvernement conservateur augmente la Prestation universelle pour la garde d’enfants (PUGE) pour les parents ayant des enfants de moins de six ans. À compter du premier janvier 2015, les parents toucheront une prestation de 160 $ par mois, soit une augmentation de 60 $. Les parents recevront ainsi jusqu’à 1 920 $ par enfant.
  • Le gouvernement fédéral augmente aussi de 1 000 $ le montant de la déduction pour frais de garde d’enfants à compter de l’année d’imposition 2015. Les montants maximums passent donc de 7 000 $ à 8 000 $ pour les enfants de moins de 7 ans, de 4 000 à 5 000 $ pour les enfants de 7 à 16 ans, et de 10 000 $ à 11 000 $ pour les enfants admissibles au crédit d’impôt pour personnes handicapées.
  • La PUGE sera maintenant aussi offerte aux parents ayant des enfants âgés de 6 à 17 ans. À compter du 1er janvier 2015, les parents toucheront donc une prestation de 60 $ par mois pour les enfants de 6 à 17 ans, ce qui représente jusqu’à 720 $ par enfant.
  • Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre a annoncé que le gouvernement a l’intention de doubler le montant du crédit d’impôt pour la condition physique des enfants et de faire de ce crédit un crédit remboursable. Le montant maximum des dépenses qu’il est possible de demander au titre du crédit sera doublé et passera à 1 000 $ pour l’année d’imposition 2014 et les années d’imposition subséquentes. Le crédit sera remboursable à partir de l’année d’imposition 2015 et les années d’imposition subséquentes.

Selon le gouvernement fédéral, ces mesures et celles prises depuis 2006 auront diminué le fardeau fiscal d’une famille moyenne de plus de 4 500 $ par an.

Voir aussi

77,9 % des parents canadiens préféraient en 2006 qu’un parent reste à la maison plutôt que de l’envoyer en garderie

Sondage de Léger Marketing de 2010 a permis de constater que, dans les deux tiers des familles québécoises, l’un des parents serait prêt à rester à la maison pour prendre soin des enfants d’âge préscolaire si l’État lui versait une allocation équivalente à la subvention qui est accordée pour une place en garderie subventionnée (CPE ou autre).

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique


Épidémie de détresse chez les enfants en CPE et chez les enfants nantis

« [N] ous avons découvert des preuves frappantes que les enfants ont subi des détériorations dans un éventail d’aspects comportementaux et liés à la santé, allant de l’agression aux aptitudes motrices et sociales en passant par la maladie. Notre analyse suggère aussi que le nouveau programme de garderie a mené à des pratiques parentales plus hostiles et moins cohérentes ainsi qu’à une détérioration de la santé parentale et des relations parentales. »

par le Bureau national de recherche économique


Prix des subventions des garderies dites à 7 $


Étude sur les garderies qui se paieraient d’elles-mêmes : la multiplication des pains

« Le système de garderies à 7 $ est-il payant pour le Québec ? Non. »

Étude Fortin, Godbout sur les garderies : « étude loufoque », système injuste, Ottawa premier gagnant

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »

Lien avéré entre les femmes qui travaillent hors du foyer et l’obésité de leurs enfants

Une étude de Cambridge conclut que les enfants de cinq ans sont trop jeunes pour commencer l’école

Les enfants de mères au foyer sont en meilleure santé


Y en a qui exploitent leurs ressources pétrolières et gazières,
d'autres s'opposent à l'exploration et même à renverser le flux d'oléoducs déjà présents