lundi 28 juin 2010

Guy Durand. Le cours d’ECR. Au-delà des apparences

Le philosophe Jean Laberge aborde sur son carnet le jugement Loyola et le livre de son homologue Guy Durand sur le programmme ECR.

 L’« affaire ECR » — selon le mot consacré de Louis Cornellier — continue toujours de susciter la controverse. Le 18 juin dernier, en effet, le juge de la Cour supérieure, Gérard Dugré, reconnaissait le droit à l’école secondaire Loyola d’enseigner ECR dans une perspective catholique. Le jugement a évidemment suscité l’indignation des partisans d’ECR, dont la chef de l’opposition officielle, Pauline Marois, qui a déclaré que «¸ c’est un très grand recul ». Le gouvernement, lui, songe à porter en appel le jugement. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la teneur des propos du juge Dugré qui liait ECR à l’Inquisition : « L’obligation imposée à Loyola d’enseigner la matière ECR de façon laïque revêt un caractère totalitaire qui équivaut, essentiellement, à l’ordre donné à Galilée par l’Inquisition de renier la cosmologie de Copernic ».


Le moins qu’on puisse dire c’est que le juge Dugré n’y est pas allé de main morte. Est-ce vraiment le cas ? Le juge avait-il raison de comparer ECR à la sainte Inquisition ? À lire l’essai de Guy Durand, Le cours d’ECR. Au-delà des apparences (Guérin, 2009), on se prend à se réveiller d’un cauchemar digne de l'Inquisition. D’après l’auteur :

« La conception et l’imposition du cours ECR prend place à l’intérieur d’un processus de déconfessionnalisation des écoles publiques en marche depuis une vingtaine d’années, ainsi que dans le cadre d’une Réforme pédagogique elle-même en marche depuis plusieurs années. Quand on examine ce qui s’est passé, on ne peut que déplorer les atteintes à la démocratie et les dérives de raisonnement auxquelles cette histoire a donné lieu : population mal informée, voire trompée à plusieurs occasions, fausses justifications servies, processus d’implantation inadéquat, etc. » (chapitre II, p. 51).


Le lecteur aurait tout intérêt à lire (ou relire) ces pages du livre de Durand dans le contexte du jugement récent de la Cour supérieure. Il y apprendra bien des choses qui éclaireront la suite des événements et lui permettront de porter son propre jugement sur toute l’« affaire ECR ».

Au plan philosophique, le lecteur y trouvera aussi son compte. Critiquant la position « pluraliste » de Georges Leroux suivant laquelle «la vérité existe mais ne peut être que le fruit d’un consensus général», Durand écrit  :

« …selon moi, il y a une méprise entre le moyen, la poursuite de la vérité par la réflexion, le dialogue et la discussion, et la fin, soit la vérité elle-même. À mon sens, la Vérité existe et il faut toujours la rechercher en allant chacun au bout de ses efforts pour l’atteindre, établissant en cours de route des convictions personnelles, même si on ne peut jamais avoir la certitude absolue de l’avoir atteinte. » (p. 12)

La distinction entre le moyen (le dialogue réflexif) et la fin (la vérité), qu’évoque le théologien, est fort éclairante. L’adepte du pluralisme comme Leroux confond en effet le la fin et le moyen, car la vérité n’est autre, en bout de piste, que le consensus obtenu par le dialogue. Le pluralisme n’admet pas quelque chose comme une Vérité indépendante du processus de recherche.

Il n’y a rien de surprenant à cela puisque le pluralisme de Leroux est calquée sur celui du de Rawls. En effet, la justice résulte, selon Rawls, du moins dans le contexte d’une démocratie, de l’accord obtenu entre les participants discutant publiquement. La justice est procédurale : « …la justice procédurale pure s’exerce quand il n’y a pas de critère indépendant pour déterminer le résultat correct ; au lieu de cela, c’est une procédure correcte ou équitable qui détermine si un résultat est également correct ou équitable, quel qu’en soit le contenu, pourvu que la procédure ait été correctement appliquée. » (Théorie de la justice, p. 118) Pour bloquer la régression à l’infini qu’engendre la justice procédurale, Rawls en appel donc au consensus obtenu. On pourrait dire la même chose pour ce qui concerne la vérité : c’est essentiellement une affaire de consensus obtenu à l’aide d’une procédure « correcte ». Le problème, comme on le voit, c'est qu'on présuppose une procédure « correcte ». Il faut s'entendre là-dessuss, et ainsi de suite ad infinitum...

Dans la conception rawlsienne libérale de la vérité, celle-ci n’existe pas indépendamment des jugements des citoyens, telle une autorité suprême, un dictateur, Dieu, ou quoi que ce soit d’autre : la vérité résulte de la convergence des jugements, c’est-à-dire de l’accord de tous. Tous peuvent donc errer ; ce qui importe, toutefois, c’est le consensus. Voilà la conception de la vérité au cœur de ECR qui, on le constate, est parfaitement aberrante. Est-ce cela que mérite nos enfants ?

Nous sacrifions leur éducation sur l'autel du libéralisme. Dans La Duchesse de Langeais, Balzac fait dire à la duchesse, devant la cour par trop insistante du marquis de Montriveau: « Taisez-vous, ne parlez pas ainsi ; vous avez l’âme trop grande pour épouser les sottises du libéralisme, qui a la prétention de tuer Dieu ». Nietzsche annonça la mort de Dieu; le libéralisme l'avait déjà tué. La satanée liberté des modernes aura en effet coûté un prix élevé à l’humanité. C’est à son prix que la vérité sera sacrifiée pour celle de chacun et de tous. Le cours ECR coule depuis lors de source.

Jugement Loyola — Communiqué du président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec

28 juin 2010

Le juge Gérard Dugré, de la Cour supérieure du Québec, vient de donner raison au Collège Loyola, qui affirme respecter les exigences de la loi en donnant un programme équivalent au cours obligatoire d’Éthique et Culture religieuse mais dans une perspective confessionnelle qui s’inscrit dans le cadre de son projet éducatif catholique.

Ce jugement apporte un éclairage nouveau sur une question fort complexe et ouvre de nouvelles voies pour qui s’intéresse à la mise en place, dans nos écoles, d’une véritable formation au pluralisme et à la diversité religieuse.

Le développement d’un tel programme par Loyola fait valoir le point de vue que la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun — les deux grandes finalités du cours d’Éthique et Culture religieuse — ne sont pas menacées quand on y est initié dans un cadre confessionnel sérieux. Connaissance de soi et respect de l’autre vont de pair et nul n’est mieux préparé à accueillir la différence en matière de foi et de croyances que celui ou celle qui a appris à trouver dans sa propre identité spirituelle et religieuse les fondements de l’accueil, du respect et du dialogue.

Nous ne pouvons qu’accueillir avec satisfaction la reconnaissance par la Cour supérieure de la légitimité de cette approche.


Quand la création du programme d’Éthique et Culture religieuse avait été annoncée, en remplacement du régime d’option entre enseignement religieux et enseignement moral, nous nous étions engagés publiquement, malgré notre déception de voir disparaître la liberté de choix des parents, à maintenir « une attitude d’ouverture et de prudence..., critique et vigilante ».  C’est dans cette perspective qu’en septembre dernier, nous avions exprimé à la Ministre de vives inquiétudes sur les modalités concrètes d’application du nouveau programme au cours de sa première année. Nous avions en particulier mis en évidence les lacunes dans l’implication des parents, premiers responsables de l’éducation de leur enfant. Ils devront être mieux informés et écoutés, écrivions-nous.

Nous avions alors rappelé à la Ministre ce que nous avions dit dans notre déclaration du 17 mars 2008 : « L'Assemblée des évêques a toujours exprimé sa préférence pour le respect du choix des parents en matière d'éducation morale et religieuse. C'est pourquoi elle a favorisé l'établissement d'un régime d'options entre un enseignement confessionnel et un enseignement moral sans dimension religieuse. Cette liberté de choix disparaîtra avec l'implantation du nouveau programme. Cela représente à nos yeux une perte et nous estimons qu'il faudra demeurer très attentifs au respect intégral de la liberté de conscience dans le nouveau con-texte qui vient d'être créé. » 
 
+ Martin Veillette
évêque de Trois-Rivières
président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec




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Canada — Do We Still Have Religious Freedom ?

In this program, Radio Maria interviews Suzanne Lavallee from Drummondville, Quebec. Her family has been forced to go to the Supreme Court of Canada to rule on whether they have the constitutional right to exempt their children from the Ministry mandated secular course called, Ethics and Religious Culture. Suzanne's legal struggle to have her children taught the Catholic faith shows the present difficulties faced by families when the province imposes a moral and religious curriculum. This is a battle for religious freedom and to keep religion in the public square.
Listen: (28 minutes)




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samedi 26 juin 2010

« On ne négocie pas un virage aussi important sans écraser d’orteils »


« On ne négocie pas un virage aussi important sans écraser d’orteils » répondait aux parents la ministre de l’Éducation du Québec, Mme Courchesne.
   
"Le cours de culture religieuse obligatoire", LE SOLEIL, 19 avril 2008.




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Le Devoir interroge un juriste et un philosophe, ils s'opposent au jugement Dugré

Le Devoir interroge ce samedi un juriste et un philosophe, ils s'opposent tous deux au jugement Dugré. Est-ce pour rassurer ses lecteurs que le quotidien de Bleury ne trouve pas opportun d'apporter une information équilibrée (voir les constitutionnalistes défendent le jugement Dugré) ?


Extraits de l'article (le texte du Devoir est précédé d'un liseré gris) :
Le concept d'équivalence

En substance, le juge s'attarde surtout à prouver que le gouvernement du Québec ne peut pas refuser de reconnaître le cours ÉCR « maison » proposé par l'école secondaire privée pour garçons comme un cours équivalent sous prétexte qu'il aborde l'enseignement dans une perspective confessionnelle. M. Dugré va jusqu'à remettre en cause le pouvoir discrétionnaire de la ministre et celui de ses fonctionnaires en alléguant qu'ils n'avaient pas le pouvoir de définir les critères d'« équivalence ».
Plus précisément que le fonctionnaire Jacques Pettigrew ne pouvait — en l'absence de critères d'équivalence précis établis légalement au préalable — établir de son propre chef des critères arbitraires d'équivalence et qu'il aurait donc dû utiliser le sens ordinaire d'équivalence, à savoir ici comparable.
Inscrite sur la première page de la décision, la locution latine Delegatus non potest delegare (Le délégué ne peut pas déléguer) donne le ton. Philosophe à l'Université Laval, Luc Bégin, qui est aussi conseiller du ministère de l'Éducation pour le cours ÉCR, détecte
« Détecte » et non pas « croit détecter », ce serait donc une anomalie avérée pour le Devoir ?
une anomalie dans le raisonnement du juge, qui préfère s'en remettre à la définition générale du dictionnaire du mot « équivalent », soit « qui a la même valeur ou fonction […] dont la portée est semblable ou identique ». « Je trouve ça étrange que [le juge] dise qu'il suffit que le cours proposé par Loyola soit similaire ou comparable [à celui proposé par le ministère de l'Éducation] alors qu'il ne revient pas du tout sur la question de la valeur et de la fonction, indique Luc Bégin.
C'est faux. Le juge se penche sur les objectifs des deux cours et trouvent qu'ils sont les mêmes ainsi que les compétences développées par ces deux programmes :
[185] Analysé à la lumière de critères d’équivalences appropriés, soit ceux découlant du sens ordinaire, le Tribunal estime que le programme de Loyola est équivalent à celui établi par la Ministre, tant à l’égard des objectifs (reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun) que des compétences (éthique, culture religieuse et dialogue).
Si on se fie à la logique du juge, c'est comme s'il suffisait d'aborder des éléments de contenu du cours, de quelque façon que ce soit. Autrement dit, c'est comme affirmer que la science peut être enseignée de façon créationniste pour autant qu'on retrouve l'ensemble des éléments de contenu à étudier. »
Des dires mêmes du philosophe Georges Leroux, défenseur du programme ministériel et témoin expert du gouvernement dans cette cause, il n'y a aucune raison de penser que la pédagogie jésuite de Loyola ne puisse pas permettre l'atteinte des deux objectifs du programme que sont la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun.
Rappel effectué dans le communiqué de presse du collège Loyola
Pour le professeur, cette façon de faire inquiétante n'est pas sans suggérer un retour à l'enseignement confessionnel.
Depuis quand les écoles confessionnelles privées ne peuvent-elles plus pratiquer un enseignement confessionnel ?
« Si c'est ce que le juge pense, alors on peut revoir la fonction des programmes quels qu'ils soient. Et on peut se demander si les anciens programmes confessionnels ne devraient pas être jugés équivalents au cours Éthique et culture religieuse »
Effectivement.  Et pourquoi pas ? Pourquoi pas un peu de souplesse, de tolérance ?
, fait remarquer M. Bégin. Le tribunal conclut ainsi que « le programme de Loyola est comparable au programme ÉCR établi par la ministre » et que « l'enseignement de ce programme suivant la confession catholique n'en change pas la nature et ne peut faire perdre le statut d'équivalent au programme de Loyola ».
Cette exigence de non-confessionnalité est bien sûr connue du juge Dugré, mais elle va pour lui à l'encontre la liberté de religion de Loyola (notamment la liberté d'expression de ses professeurs) alors qu'un cours confessionnel permet d'atteindre les mêmes visées et de développer les mêmes trois compétences.
[277] Il n’est pas contesté en l’espèce que le programme ÉCR empêche la réalisation de ce qui précède.  L’expert Farrow l’exprime ainsi : le programme ÉCR, dans ses deux objectifs que sont la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun, se trouve à refléter en quelque sorte l’énoncé tiré de Gravissimum Educationis, à ceci près que la référence à la fin suprême – Dieu – est exclue.  Plus particulièrement, dans son volet culture religieuse, le programme ÉCR empêche l’enseignant d’afficher quelque confession religieuse que ce soit.  En effet, sur les questions éthiques et le phénomène religieux, l’enseignant doit adopter une posture neutre.
Cette absence de distinction dans les postures étonne Luc Bégin, qui a participé à la conception du volet éthique du cours.  « Le programme ÉCR a une approche culturelle des religions, et non confessionnelle. C'est une différence fondamentale, insiste-t-il. Dans une approche culturelle, on vise à faire comprendre aux jeunes une manifestation du phénomène religieux. On le fait dans le but de former des citoyens éclairés.  La référence qu'auront les citoyens, c'est leur raison
À nouveau, Georges Leroux admet que la pédagogie de Loyola n'empêchera en rien d'atteindre les objectifs recherchés par le programme ECR : la reconnaissance de l'autre et la poursuite du bien commun. Deux termes flous d'ailleurs et jamais définis rigoureusement. David Mascré le soulignait déjà lors du procès de Drummondville : « Objection 4 : les valeurs que le programme d’éthique et de culture religieuse prétend ainsi mettre en avant ne sont à aucun moment définies de manière rigoureuse (c.-à-d. exhaustive et non redondante). »
alors que quand on est dans une approche confessionnelle, ce qu'on vise en définitive […], c'est la fonction croyante, pratiquante. »
L'un n'empêche pas l'autre.
Selon M. Bégin, il est très tôt évoqué dans le programme ÉCR que l'élève doit être capable de penser par lui-même, de développer sa raison critique et de se faire une idée de ses propres valeurs. « Dans une posture confessionnelle, on n'est plus dans une entreprise de rendre le jeune capable de comprendre par lui-même, on est dans une entreprise de moralisation.  On n'en fait pas un être bête et docile pour autant, mais la réflexion critique est nécessairement assujettie à un cadre de référence qui est celui de la confession religieuse »
Et alors ? Les parents qui inscrivent leurs enfants à Loyola veulent ce cadre de référence...
, a-t-il poursuivi. Dans sa défense, la ministre de l'Éducation invoque notamment l'absence de la compétence « pratique du dialogue » dans le cours que propose de donner le collège Loyola et insiste sur le rôle d'enseignant et son devoir de réserve. Là-dessus, le juge est sans équivoque : il s'agit de prétextes.  Luc Bégin y voit une nette exagération. « Ça m'a scié de lire ça parce que le rôle de l'enseignant, on le retrouve dans les premières pages du programme ÉCR  au primaire et au secondaire, au même titre qu'apparaissent les finalités du programme et les compétences. C'est dire à quel point c'est fondamental », croit-il.
Pour Loyola, son programme comporte une compétence de dialogue et le juge est d'accord :
[150] Dans le programme ÉCR, le dialogue est défini comme comportant deux dimensions interactives, à savoir la délibération intérieure et l’échange d’idées avec les autres.

[151] Une simple lecture de la pièce P-2, complétée par les pièces P-1 et P-4, confirme sans équivoque que le programme offert par Loyola comporte ces deux dimensions.  D’ailleurs, le témoignage du directeur Paul Donovan le confirme.


Atteinte à la liberté de religion

Enfin, le juge récuse sévèrement la défense de la ministre, qui plaide que l'école secondaire Loyola, comme personne morale, ne peut invoquer une atteinte à sa liberté de religion. Or cette école privée subventionnée a une personnalité juridique, statue le juge en reconnaissant que l'établissement « a donc droit à la protection de l'article 3 de la Charte québécoise puisque son droit fondamental [celui de la liberté de religion] est enfreint ». Le juriste Pierre Bosset reconnaît qu'il peut y avoir là une atteinte à la liberté religieuse des parents.
Et les enseignants qui sont obligés de ne pas dire ce qu'ils pensent en matière de foi ? 
Mais selon lui, d'importants critères ne sont pas abordés par le juge, comme le fait que l'objectif poursuivi pour limiter la liberté religieuse puisse être légitime et valable. « Le vivre ensemble, le développement d'une certaine culture religieuse chez tous les citoyens… Ces objectifs sont peut-être légitimes, mais le juge n'aborde pas certains de ces aspects », souligne M. Bosset.
Et pourtant ! le juge se penche sur le fait de savoir si des raisons légitimes pourraient expliquer cette limitation de liberté de conscience et d'expression :

[295] En outre, le Tribunal est d’avis que le critère de l’atteinte minimale n’est pas respecté en l’espèce.

[296] Plusieurs solutions s’offraient à la Ministre afin d’éviter d’enfreindre un droit protégé par la Charte québécoise. À titre d’exemple, le programme ÉCR aurait pu être scindé, la partie éthique étant obligatoire et la portion religion, protégée par la Charte québécoise, laissée optionnelle[137]
jusqu'à...
[307] L’atteinte minimale n’est pas satisfaite pour une raison bien simple : accorder l’exemption demandée par Loyola constitue manifestement une solution possible évitant de porter atteinte à la liberté de religion de Loyola.

[308] L’effet de la décision ne satisfait pas non plus au test établi dans l’arrêt Oakes précité.  En effet, les effets préjudiciables résultant du refus de la Ministre surpassent de loin ses effets bénéfiques.

[...]

M. Bosset ne verrait pas d'un mauvais œil que les deux causes — celle menée par des parents de Drummondville qui souhaitent dispenser du cours leurs enfants qui vont à l'école publique et celle de l'école secondaire privée Loyola — soient tranchées par la Cour suprême. « Pour aborder tous les aspects de fond, les questions de chartes plus que celles des droits administratifs », précise-t-il. Tenant d'une laïcité dite « ouverte », Pierre Bosset propose d'étendre cette réflexion collective au débat sur le financement des écoles privées.
Quelle ouverture d'esprit ! Un revers en justice, et hop ! il faut réfléchir au financement des écoles privées, euphémisme pour « étrangler financièrement les écoles privées qui seraient trop libres...» ? 
« Si on utilise l'argument du financement public versé aux écoles privées, il y aura peut-être là une légitimité supplémentaire pour imposer un cours. […] Si l'État tient à sa laïcité,
Quelle différence avec la laïcité fermée, le laïcisme ? 
il devra continuer à financer ces établissements, mais s'il doit respecter la liberté religieuse, ce serait cohérent pour lui de cesser le financement. » Voilà des controverses judiciaires qui promettent d'alimenter bien des débats.
En effet. Pourquoi cette lutte contre la liberté scolaire ?




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Les constitutionnalistes défendent le jugement Dugré

« Le juge Dugré rend son jugement conforme, selon la constitutionnaliste de Laval Pascale Fournier, à la jurisprudence dominante au Canada ».

Cité par Jean-François Lisée sur le site de l'Actualité, le 21 juin 2010

« Plusieurs experts partagent cet avis et disent que — s'il est confirmé en appel — ce jugement fera boule de neige dans plusieurs écoles privées de confessionnalités diverses. Le constitutionnaliste Henri Brun note que ce jugement s'inscrit dans l'air du temps et dans la voie tracée par la Cour suprême du Canada : « La Cour suprême du Canada a donné une définition extrêmement large de la liberté de religion. » À son avis, les parents déboutés récemment sur cette question pourraient exploiter le jugement Dugré pour défendre leur point de vue. »
Reportage de Radio Canada, lundi 21 juin 2010 à 17 h 01.





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Le nombre de cadres dans les commissions scolaires augmente pendant que le nombre d'élèves diminue

Alors que le nombre d'élèves diminue dans les commissions scolaires, le nombre de fonctionnaires a augmenté de 692 cadres depuis 1999. Ceci alors que de plus en plus d'écoles ferment en régions.

Les commissions scolaires soutiennent que la croissance du nombre de gestionnaires est « normale », compte tenu « des obligations » qui leur sont imposées.

« Même s'il y a une baisse de clientèle, la charge administrative n'est pas moins grande », fait valoir Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires. À son avis, plusieurs de ces postes de cadres ont été créés à l'intérieur des écoles, ce que nient les directeurs d'établissement.


Selon Bernard Tremblay, « Encore une fois, les directions d'école se plaignent du fait qu'il y a beaucoup de bureaucratie, mais cette bureaucratie-là n'est pas générée par la commission scolaire. C'est la commission scolaire qui répond à des commandes du Ministère, parce qu'on est dans une ère où la gestion doit être transparente. »

M. Tremblay donne l'exemple de la vérification des antécédents judiciaires, qui doit être effectuée depuis quelques années. « Ce sont 150 000 employés qu'on vérifie, dit-il. C'est sûr qu'il y a du personnel associé à ça. Tout le monde dit que c'est important, mais en même temps on se plaint de la bureaucratie. »

Source : TVA Nouvelles





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vendredi 25 juin 2010

Mère juive : Loyola, une école multiculturelle qui ne méritait pas cet acharnement bureaucratique

Letter to the editor published in The Gazette of Montreal today.

Loyola doesn't deserve this

Re: "A victory for religious freedom" (Editorial, June 22).

My son was the only Jewish boy to attend Loyola during the years he insisted on being with his Italian and Irish buddies through high school. Fearful he might be indoctrinated with Catholicism, I watched closely over the passing terms. Besides exempting him from any religious dogma, the priests continually made positive references about the Old Testament.

At graduation, the band played the Hava Nagilla right along with Danny Boy and O Sole Mio. How ironic that a school conducting itself with so respectfully should be subjected to this continual legal onslaught.

Myra Curtis Cote St. Luc




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ECR — Au royaume de la confusion

Christian Rioux du Devoir revient sur le cours d'éthique et de culture religieuse et les examens de fin d'année de ce cours donnés par quelques professeurs. Christian Rioux nous semble une des rares voix sensées et conservatrices au Devoir sur ce sujet.
«Est-ce que l'être humain peut se réincarner après la mort?» Cette question n'a pas été posée dans une réunion secrète d'une vague secte ésotérique. Elle n'est ni le fruit de l'esprit égaré d'un adorateur de la flamme violette ni sortie d'un petit catéchisme de bouddhisme tibétain. Croyez-le ou non, elle a été formulée afin d'évaluer le niveau des élèves qui ont suivi le cours d'éthique et de culture religieuse du Québec. Voilà ce que nous révélait la semaine dernière une série d'articles du Devoir faisant notamment le bilan de ce nouveau cours.
Des examinateurs, qu'on imagine être parmi les esprits les mieux formés en la matière, ont donc jugé bon de demander aux élèves si la réincarnation, un concept par ailleurs étranger à la culture occidentale, était possible. 
Pour être complet, il faut dire qu'il s'agit là de choix personnels aux écoles en question, d'autres professeurs d'ECR pourraient avoir choisi d'autres questions ou activités. Il n'y a pas d'examen uniforme en ECR.
Ils n'ont pas demandé comment les religions orientales ou animistes considéraient la réincarnation. Ils n'ont pas voulu savoir si la réincarnation avait sa place dans les grandes religions monothéistes ou quelle forme elle prenait dans les légendes amérindiennes. Ces questions auraient permis d'évaluer les connaissances des élèves. Mais on sait que l'évaluation des connaissances répugne aux nouveaux programmes. Ne reculant devant rien, ces examinateurs ont donc purement et simplement demandé aux élèves si la réincarnation avait un sens. On imagine que, la prochaine fois, ils leur demanderont si l'Immaculée Conception est possible, si les miracles sont avérés et, pourquoi pas, si Dieu existe!
Cet exemple est loin d'être isolé. Dans d'autres écoles, on a demandé à des élèves du primaire de décliner publiquement leurs croyances sans égard pour ceux qui n'en avaient pas ou qui ne savaient pas. On a aussi demandé à des élèves du secondaire d'inventer de toutes pièces une religion, ridiculisant du coup ce qui relève d'un héritage millénaire digne du plus grand respect. Passons sur ces enseignants qui ont proposé de redessiner le fleurdelisé sans la croix pour le rendre plus «inclusif». Sans parler de la part congrue, sinon inexistante, faite aux philosophies athées et agnostiques. Est-il besoin d'autres exemples pour comprendre que le cours ECR ouvre la porte toute grande à la violation de la liberté de conscience des élèves et des familles?
Il n'est donc pas surprenant que le juge Gérard Dugré ait statué cette semaine que l'obligation de dispenser ce cours violait la liberté du collège Loyola, qui est un collège catholique. En cela, le juge n'a pas tort. Pourtant, son jugement est loin de clarifier véritablement les choses. Le juge Dugré ajoute en effet à la confusion lorsqu'il reproche à l'État d'imposer une perspective laïque aux écoles confessionnelles. 
Il y a une contradiction entre perspective laïque et école confessionnelle... Si une école est confessionnelle ce n'est justement pas pour être laïque !
Une étude plus serrée lui aurait permis de découvrir que le cours ECR est tout sauf laïque. En effet, sa philosophie générale viole littéralement les droits des non-croyants en accordant un statut particulier aux religions, rejetant dans les limbes toutes les autres formes de spiritualité. Pour ses concepteurs, les religions ont « le monopole du sens », pour reprendre les mots de l'écrivain Régis Debray. Mais le cours viole aussi les droits des croyants dans la mesure où il prêche ouvertement un relativisme culturel inacceptable. Selon les concepteurs du cours ECR, toutes les religions se valent. La conclusion logique, c'est qu'il n'y a donc pas de vérité révélée, mais plusieurs vérités toutes équivalentes. Les croyants ont toutes les raisons d'être choqués.
Un cours respectant strictement la laïcité s'abstiendrait de traiter des croyances personnelles. Afin de s'en assurer, il n'aborderait les religions que dans le cadre de disciplines bien établies, comme l'histoire, la géographie, les arts ou la littérature. Jamais les croyances personnelles ne seraient ainsi mises en cause. 
Peut-être. Il faudrait voir comment cela se ferait. On peut déjà, grâce à la liberté de l'institutrice au primaire et des compétences transversales, mêler l'histoire et l'ECR, parler de toutes les religions comme d'égales valeurs, revenir sans cesse sur les autochtones en histoire et en français, parler à répétition de l'écologie lors de cours de sciences, aborder la réincarnation quand on parle des autochtones en histoire, etc. Cela se fait déjà dans certaines écoles. 
Faute de distinguer la laïcité du relativisme culturel, le jugement Dugré se trompe à un autre titre. Il erre même complètement lorsqu'il affirme qu'une école privée confessionnelle subventionnée par l'État devrait avoir le droit de faire prévaloir sa vision religieuse dans toutes les matières. 
Et les écoles non subventionnées qui doivent quand même donner le cours d'ECR ?
Ce faisant, le juge met la table pour les créationnistes qui demanderont des modifications aux cours de sciences. Il déroule le tapis rouge aux intégristes musulmans qui ne voudront pas que l'on parle d'Israël en histoire ni que leurs enfants soient exposés à des nus impressionnistes. 
La décision du juge Dugré ne porte que sur le cours ECR, un programme de transmission de valeurs. Les nus impressionnistes font-ils vraiment partie d'une éducation de base qu'il faille imposer à des enfants juifs orthodoxes par exemple ?
Ceux qui croient qu'il suffit d'un simple accommodement avec le collège Loyola ne comprennent pas dans quel engrenage infernal ils nous entraînent.

Avec de telles propositions, ils donneront bientôt des arguments à ceux qui veulent interdire à l'État de subventionner les écoles religieuses. Pourtant, même dans un pays aussi laïque que la France, l'État soutient les écoles privées. Mais il le fait en échange du respect strict des programmes nationaux, programmes qui, contrairement au cours ECR, respectent intégralement la liberté de religion et plus généralement la liberté de conscience.

Ceux qui se demandaient vers quel abîme de confusion nous entraîne la laïcité prétendument « ouverte » trouveront dans cet exemple une illustration éclatante. 
La véritable laïcité « ouverte » aurait consisté à offrir le choix de la formation morale ou religieuse aux parents : un cours de religion, un cours de morale ou un cours d'ECR s'il est populaire, mais au choix.
Loin d'apaiser les tensions, la prétendue tolérance du cours ECR ne fait que les attiser. Et la saga ne fait que commencer.




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La génération du « baby-boom »

 


À ce sujet, alors que le gouvernement semble décider à lancer un mouvement vers la légalisation de l'euthanasie (on va certainement nous dire qu'il existe un « large consensus social » sur ce sujet), notons le lancement d'un mouvement appelé Vivre dans la dignité qui prône une fin de vie digne et des soins palliatifs de qualité.


Plusieurs vidéos sont disponibles sur le site, la première avec Dr Marc Beauchamp aborde la question de savoir si les médecins sont pour l'euthanasie et ce qu'il faut penser de récents sondages qui iraient dans ce sens.






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Le jugement Loyola


Cliquez ici pour un accès au jugement complet dans une fenêtre séparée (HTML).


Lire le texte du jugement avec annexe (PDF de 91 pages)


jeudi 24 juin 2010

Accommodements raisonnables : pourquoi les catholiques n'y auraient pas droit ?

Le journaliste d'enquête Normand Lester est en faveur de l'abolition du cours ECR.

Le Loyola High School est une école privée catholique. Les parents y envoient leurs enfants pour qu'ils soient éduqués dans un environnement religieux. Un juge de la Cour supérieure du Québec a décidé que l'institution avait le droit de donner le cours d'éthique et de culture religieuse (ÉCR) dans une perspective catholique. Normal non ? Pas au Québec. Le premier ministre Jean Charest, avec l'appui du PQ et de Québec Solitaire, a annoncé que le gouvernement allait en appeler du jugement. Tout cela va sans doute se rendre en Cour suprême. Il me semble que c'est là un accommodement raisonnable. Est-ce qu'au Québec c'est réservé aux juifs et aux musulmans ? On le dirait. Même si la pratique du catholicisme est en chute libre, les catholiques constituent encore la religion de l'immense majorité de la population. C'est sans doute pourquoi les pédagogues socioconstructivistes qui contrôlent le projet éducatif du ministère de l'Éducation ont le catholicisme dans leur mire. Les valeurs qu'il véhicule sont un des éléments centraux de l'identité québécoise que ces idéologues veulent détruire. Le cours d'Éthique et de culture religieuse (ÉCR) cible directement cette religion. L'ancien ministre péquiste, Jacques Brassard, considère avec raison que ce cours est une horreur : « C'est une macédoine indescriptible qui oblige des enfants de six ans à fréquenter au moins six religions. Jésus, Allah, Bouddha, Vichnou, Ganesh, Jéhovah et le Grand Manitou, c'est toute une ribambelle de dieux qui vont se bousculer dans le cerveau des tout-petits. L'effet recherché de ce cafouillis divin, c'est de relativiser (cela s'appelle le relativisme éthique) l'héritage judéo-chrétien des Québécois. » D'ailleurs, les auteurs du cours ne s'en cachent pas.

[...]

L'objectif du cours est de détruire la culture identitaire dominante du Québec pour reconstruire un homme nouveau, multiculturel et politiquement correct. Ces pédagogues néo-maoïstes ont imposé leur idéologie socioconstructiviste délirante avec la complicité des deux principaux partis politiques québécois. Les libéraux comme les péquistes sont directement responsables du lessivage de cerveaux qu'ont impose depuis 2008 à toute une génération d'enfants québécois. Ce cours est un produit du multiculturalisme trudeauiste et « Canadian » vomit par une majorité de Québécois. Plutôt que le défendre jusqu'en Cour suprême, le gouvernement du Québec devrait tout simplement le retirer du programme.




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Jugement Loyola — silence des évêques catholiques du Québec

Les évêques catholiques du Québec n'ont toujours pas réagi publiquement au jugement « Loyola ».

En sont-ils contents ? Sont-ils heureux qu'ils permettent aux institutions catholiques de présenter le cours ECR dans une perspective catholique et de mieux respecter ainsi le droit canonique de l'Église catholique ? Encouragent-ils les établissements catholiques privés à suivre la voie tracée par le collège Loyola ? Il y a certainement des parents catholiques qui aimeraient le savoir...

Extraits du droit canonique:

  • LIVRE III LA FONCTION D'ENSEIGNEMENT DE L'ÉGLISE
        • TITRE III L'ÉDUCATION CATHOLIQUE (Cann. 793 - 821)
          • CHAPITRE I LES ÉCOLES

CHAPITRE I
LES ÉCOLES

Can. 796 — § 1. Parmi les moyens d'éducation, les fidèles attacheront une grande importance aux écoles qui sont en effet l'aide principale des parents dans leur tâche d'éducateurs.          
        § 2. Les parents doivent coopérer étroitement avec les maîtres d'école auxquels ils confient leurs enfants pour leur éducation; quant aux maîtres, dans l'accomplissement de leurs fonctions, ils collaboreront étroitement avec les parents et les écouteront volontiers; des associations ou des rencontres de parents seront instituées et elles seront tenues en grande estime.

Can. 797 Il faut que les parents jouissent d'une véritable liberté dans le choix des écoles; c'est pourquoi les fidèles doivent veiller à ce que la société civile reconnaisse cette liberté aux parents et, en observant la justice distributive, la garantisse même par des subsides.

Can. 798 Les parents confieront leurs enfants aux écoles où est donnée une éducation catholique; s'ils ne peuvent le faire, ils sont tenus par l'obligaion de veiller à ce qu'il soit pourvu en dehors de l'école à l'éducation catholique qui leur est due.


Can. 799 — Les fidèles s'efforceront d'obtenir que, dans la société civile, les lois qui régissent la formation des jeunes assurent, dans les écoles elles-mêmes, leur éducation religieuse et morale selon la conscience des parents.


Can. 800 — § 1. L'Église a le droit de fonder et de diriger des écoles de toute discipline, genre et degré.
        § 2. Les fidèles encourageront les écoles catholiques en contribuant selon leurs possibilités à les fonder et à les soutenir.

Can. 801 — Les instituts religieux qui ont l'éducation pour mission propre, en maintenant fidèlement cette mission, se dévoueront activement à l'éducation catholique, y pourvoyant même par leurs écoles fondées avec le consentement de l'Évêque diocésain.

Can. 802 § 1. S'il n'y a pas d'école où est donnée une éducation imprégnée d'esprit chrétien, il appartient à l'Évêque diocésain de veiller à ce qu'il en soit fondé.
        § 2. Là où cela est opportun, l'Évêque diocésain veillera à  ce que soient fondées aussi des écoles professionnelles et techniques, et d'autres qui seraient requises par des besoins particuliers.



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École privée qui n'a pas demandé d'exemption pour le cours ECR, mais fait comme Loyola ?

Le Nouvelliste de Trois-Rivières rapporte que l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) n'aurait jamais empêché le Collège Marie-de-l'Incarnation (CMI), fondé il y a 312 ans, de poursuivre sa mission qui s'inspire des valeurs des Ursulines. Le collège n'a pas demandé d'exemption au programme ECR.

On peut cependant se demander si cette satisfaction rapportée ne serait pas due à une mise en œuvre particulière de ce nouveau programme.

Michel Boucher, directeur du collège, explique que l'application obligatoire du nouveau programme est assurée. Il confirme toutefois que de l'enseignement religieux catholique est dispensé à l'intérieur de la formation ECR : « C'est intégré l'un dans l'autre ».

Or cela n'était pas permis (voir Georges Leroux au procès) avant le jugement Dugré !

« Les gens qui sont ici partagent notre projet catholique », soutient le directeur ; mais il rappelle que le collège offre le programme ECR. « Nous, on le teinte de ce qu'on est, une école à vocation catholique ». C'est exactement ce que Loyola demandait à pouvoir faire.

D'ailleurs, il semble qu'il y ait d'autres malentendus entre ce que fait cette institution et ce que le Monopole de l'Éducation considère comme permis. C'est ainsi que la responsable des relations avec la presse du MELS, Ahissia Ahua, affirme que « Les écoles privées ne peuvent pas faire ce genre d'enseignement pendant les heures de classe où elles doivent enseigner les matières obligatoires du Régime pédagogique. »

Ahissia Ahua précise qu'il est possible de proposer de l'enseignement religieux en dehors des heures de classe, comme activité parascolaire ou dans le cadre de programmes complémentaires qui incluent le service d'animation spirituelle et d'engagement communautaire.

« Je suis un peu surpris. J'ai toujours compris que les écoles privées, qui sont presque toutes confessionnelles, avaient l'opportunité de maintenir ce qu'elles ont toujours été », commente M. Boucher avant de souligner que le programme d'initiation aux sacrements est également offert aux élèves du primaire du CMI, à l'intérieur toujours de la grille horaire.

On comprend qu'en adoptant de la sorte le cours ECR et en le combinant avec le cours d'instruction religieuse pour le teinter de catholicisme, cette institution n'ait pas fait de bruit. Il semble bien qu'elle faisait, sans demander la permission au MELS, ce que Loyola s'était vu refuser de la part de ce même Ministère.





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Les écoles privées francophones sont serviles

Lettre ouverte de Louis Dion envoyée à la Presse. L'auteur est directeur général d'un établissement privé à la retraite.
« Il est étonnant de voir les anglo-catholiques mener un combat qui ne semble pas intéresser les écoles privées francophones. Si la Fédération des établissements privés a mené quelque action pour empêcher l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) aux écoles privées, rien n'en a transpiré dans les médias. 
Cette fédération a poussé la docilité jusqu'à encourager les établissements à n'accorder aucune exemption !
En réponse aux propos de la Coalition pour la liberté en éducation, la Fédération des établissements d'enseignement privé rappelle qu'elle a encouragé ses écoles à donner le cours d'éthique et de culture religieuse.

« Nous avons incité nos établissements à offrir ce cours et nous nous sommes engagés dans une démarche de formation assez soutenue. [...] De mémoire, je vous dirais que très peu d'établissements ont reçu des demandes d'exemption, mais nous ce qu'on leur avait indiqué, c'est que, normalement, ils devaient refuser les demandes d'exemption », souligne le directeur des communications de la fédération, Auguste Servant.

(Radio-Canada, le jeudi 25 février 2010 à 14 h 54)
Si on se réfère à certains reportages montrant l'enthousiasme de certains établissements privés dans l'implantation de la réforme, je ne serais pas surpris que la plupart des écoles privées francophones aient implanté ce cours d'ECR avec leur obéissance habituelle face aux ordonnances du ministère de l'Éducation.
Les établissements qui ne donnent pas le cours ECR tel qu'édicté par le Monopole de l'Éducation — et nous en connaissons plusieurs — n'ont aucune raison financière à se faire connaître.
Pourtant, l'école privée francophone a toujours dispensé l'enseignement religieux catholique, certaines n'offrant même pas de possibilité d'exemption. C'est d'ailleurs cette longue tradition qui, à mon avis, a permis au réseau privé québécois francophone de durer et qui, jusqu'à un certain point, justifie sa pertinence. Pourquoi la société subventionnerait-elle des écoles privées qui ne se distinguent en rien des écoles publiques sinon dans le fait d'appliquer mieux qu'elles les diktats des réformes ?

Les écoles publiques brillent dans l'internationalisme, le multiculturalisme et l'écologie. Il n'y a donc pas dans ces avenues de caractère spécifique digne des écoles privées. Les écoles privées francophones, au Québec, n'ont d'avenir que si elles continuent de s'inscrire dans la tradition catholique qui inspira leurs fondateurs. En France, pays de la laïcité absolue, les écoles privées n'existent que parce qu'elles sont catholiques.

Le réseau des écoles privées francophones subventionnées ne veut pas d'affrontement avec le ministère. Il se fait obéissant et servile, croyant ainsi n'être jamais remis en question. Pourtant, plus les écoles privées subventionnées ressembleront aux écoles publiques, moins elles seront pertinentes. »




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mercredi 23 juin 2010

Deuxième journée du procès de Loyola : Gérard Lévesque et Douglas Farrow

La journée du mardi 9 juin 2009 a commencé par le témoignage de l'expert philosophe Gérard Lévesque.

Le mandat que les avocats de Loyola avaient confié à M. Lévesque consistait à vérifier la compatibilité du programme d'éthique et de culture religieuse (ECR) avec l'enseignement catholique.

M. Lévesque a procédé à l'analyse du programme ÉCR sur la version approuvée du programme. Pour éviter que ses considérations ne soient trop abstraites ou paraissent gratuites, il les a abondamment illustrées en se référant a huit (8) des cahiers ou manuels ÉCR.

La question de l'approbation de ces manuels et cahiers a fait l'objet de questionnement. M. Lévesque a dit ne pas savoir vraiment si ceux-ci avaient déjà été en tout ou en partie approuvés, mais il sait qu'ils sont utilisés en classe. En outre, il a dit n'attacher que peu d'importance à cette question d'approbation car il juge que ces manuels tout à fait conformes au contenu prévu par le programme et à l'esprit du programme. M. Lévesque a ajouté que, si des manuels ECR étaient substantiellement différents, ils ne pourraient être approuvés, car ils ne seraient alors pas conformes au programme.


Combien de minutes doivent séparer le cours ECR du cours d'instruction religieuse ?

Petite anecdote amusante tirée du procès Loyola c. Monopole de l'éducation, lors du troisième jour du procès, le mercredi 10 juin 2009.

Lors de son contre-interrogatoire, le témoin gouvernemental, Georges Leroux, insiste pour dire qu'une école comme Loyola a toute la liberté de contredire ou corriger la neutralité du cours d'ECR dans un cours de religion, mais jamais dans le cours même d'ECR.

Me Phillips, avocat du collège, lui demande alors combien de minutes devaient séparer les cours d'ÉCR et le cours de religion...

Le professeur Leroux a répondu qu'il fallait laisser aux jeunes le temps de faire la réflexion voulue par le programme ÉCR...





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Joëlle Quérin : « le cours ECR doit être aboli »

Joëlle Quérin, la sociologue qui avait dénoncé la dimension idéologique du cours d'éthique et de culture religieuse, publie une lettre ouverte dans la Presse de ce mercredi 23 juin.

Du jugement qui reconnaît au collège Loyola le droit d’être exempté du programme ministériel d’éthique et de culture religieuse (ÉCR), on a surtout retenu le fait que le juge Dugré a comparé l’attitude du ministère de l’Éducation à l’Inquisition. Cette phrase se trouve dans l’épilogue du jugement, où l’aridité des concepts juridique cède la place à un style plus libre. Il s’agit donc de l’aboutissement d’un jugement particulièrement dur à l’endroit du ministère, dont la position était absolument intenable.

En effet, il reconnaissait au collège Loyola le statut d’école confessionnelle, et donc le droit d’adopter une perspective chrétienne dans l’ensemble de ses cours… sauf ÉCR ! Cette contradiction n’a pas échappé au juge.

Le principal intérêt de ce jugement réside toutefois dans les éléments de preuve qui y sont retranscrits. La correspondance entre les représentants du ministère et ceux du collège Loyola est particulièrement instructive. Il y apparaît clairement que Loyola ne conteste absolument pas la légitimité d’un cours portant sur les différentes religions. Le collège avait même déjà introduit depuis plusieurs années un cours qui offrait aux élèves des connaissances approfondies sur les doctrines morales et les « religions de monde », et ce, bien mieux que ne le fait le programme obligatoire du ministère.

Le programme de Loyola n’est pas sans défaut, mais au moins, il ressemble à un authentique cours d’éthique et culture religieuse. Le volet éthique porte sur «un éventail de systèmes d’éthique, de croyances et de pratiques », alors que le volet culture religieuse « examine non seulement les coutumes externes des autres religions, mais aussi leurs croyances fondamentales ».

Or, les concepteurs du programme ministériel ont toujours rejeté une telle approche au nom du caractère dépassé des connaissances encyclopédiques qu’elle se propose de transmettre. En effet, le programme ministériel, obsédé par le «vivre-ensemble», est bien pauvre en contenu. Le volet éthique vise d’abord à faire accepter la diversité des modes de vie alors que le volet culture religieuse se limite à l’examen des manifestations du religieux qui entourent les élèves, et en particulier des pratiques vestimentaires et alimentaires qu’ils sont tenus de respecter et d’accommoder.

Le ministère a maintenu son opposition sans accorder la moindre attention au contenu du cours offert par le collège Loyola. Ce que le ministère ne supporte pas, c’est que « l’approche et la conception du bien commun développées dans le programme d’éthique et de culture religieuse et celles proposées par le collège Loyola sont très différentes ».

Autrement dit, le ministère reproche à Loyola de ne pas adhérer au cadre idéologique du cours. Cela nous montre encore une fois que le cours ne vise pas d’abord à transmettre des connaissances, mais à imposer un programme politique. Le cours ÉCR n’est pas « neutre », c’est un nouveau catéchisme multiculturaliste concocté par quelques intellectuels pour fabriquer une génération accommodante. Georges Leroux a qualifié ce cours de « thérapie » et affirmé qu’il devait amener les élèves à être favorables au port du kirpan à l’école. Le jugement de vendredi dernier aura eu le mérite de nous le rappeler.

Malgré tout, alors que le gouvernement Charest vient tout juste de déposer son projet de loi 103 sur les écoles-passerelles, ce jugement vient ajouter à la désagréable impression que tout est permis dans le secteur privé. On peut prévoir que plusieurs écoles confessionnelles s’appuieront sur ce cas pour demander à leur tour des « accommodements » pour enseigner ÉCR à leur manière.

Plutôt que de s’engager sur cette voie qui promet d’être un véritable casse-tête administratif et juridique, le gouvernement devrait opter pour la seule option véritablement « raisonnable » : abolir le cours ÉCR.




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Jugement Loyola — Pour Le Devoir et Québec solidaire, il faut une charte de la laïcité

Visiblement, on est fâché au Devoir de la décision du juge Dugré dans l'affaire Loyola c. le Monopole de l'Éducation.

Il y a de ces signes qui trahissent cet agacement : Le Devoir refuse la lettre constructive d'un des témoins experts au procès Loyola et préfère une lettre d'un instituteur qui transpire d'un ressentiment abondant, lettre par ailleurs singulièrement pauvre en faits précis et avérés. (Pour une critique de cette lettre rapidement acceptée par le Devoir, voir le billet du philosophe Jean Laberge.)

Le Devoir, un journal engagé dans l'imposition d'ECR

Il faut rappeler que ce journal qui se veut intellectuel a toujours pris fait et cause pour l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) aux enfants des autres. (Il serait d'ailleurs intéressant de savoir combien d'enfants ont ces phares de l'intellect que sont les journalistes du Devoir, mais nous nous égarons.) Les colonnes du quotidien de la rue de Bleury sont largement ouvertes à deux des pères du programme ECR, à savoir le « charmant sophiste » Georges Leroux, collaborateur au Devoir, et Jean-Pierre Proulx, ancien journaliste de ce même Devoir.

Le 27 février 2008, déjà, Marie-Andrée Chouinard du Devoir avait pris la défense du cours dans un éditorial et avait qualifié l'opposition à l'imposition du cours ECR de « Vain combat ».

Après quelques mois de silence, en octobre 2008, alors que des milliers de parents protestaient dans les rues de Montréal contre l'inflexibilité du Monopole de l'Éducation, le Devoir dut publier le pensum de, une nouvelle fois, Marie-Andrée Chouinard, pour dénoncer ces parents et cela au nom de « la majorité silencieuse », ce qui est un comble pour un journal qui n'a jamais hésité à défendre les points de vue les plus minoritaires progressistes dans la société ! Tout cela alors qu'un sondage du même mois démontrait que 72 % des Québécois étaient pour la liberté de choix dans le domaine de la formation morale et religieuse...

Alors que Loyola poursuivait déjà le Monopole de l'Éducation, sans doute désireux de marginaliser et de minimaliser l'opposition au cours ECR, le Devoir n'informa jamais ses lecteurs du fait !

Mais voilà que tombe la décision du juge Dugré en faveur de plus de souplesse et de tolérance pour le collège Loyola. Le Devoir ne pouvait la passer sous silence, ni la tolérer.

Marie-Andrée Chouinard s'insurge donc contre la décision du juge Dugré dans l'édition de ce mercredi. Elle a raison de penser que les recours judiciaires pourraient s'accumuler, mais elle ne comprend pas que son journal et elle-même ont encouragé le dogmatisme du gouvernement en la matière qui a mené à cette défaite. Elle affirme d'ailleurs encore aujourd'hui que « Le gouvernement, qui n'a d'autre choix que de contester »... Entendre s'entêter et s'exposer à une longue guérilla judiciaire. Pourquoi est-ce une priorité ? Pourquoi est-ce un bon usage des deniers publics ?

On remarquera au passage la petite pique inélégante contre les parents du public qui s'opposent au cours ECR et que Mme Chouinard ne peut s'empêcher de décocher : « des parents avaient l'an dernier faiblement tenté de démontrer que le cours ECR causait un préjudice grave à leurs enfants ». Pique inélégante, car il est facile de considérer comme faible une tentative qui a échoué en première instance. De toute façon, comment le Devoir pourrait-il juger de la défense ? En se basant sur le jugement très critiquable du juge Dubois qui ignorait les quatre expertises en faveur des parents ? Rappelons que Le Devoir n'envoya aucun journaliste au procès, même lorsqu'une de ses journalistes fut convoquée pour venir témoigner, le Devoir refusa et demanda à faire une déposition par téléphone... Le Devoir fut le seul journal qui fit de sorte...

Le Devoir et Québec solidaire, même combat

Marie-Andrée Chouinard termine son article sur un appel déjà lancé par Québec solidaire et le Mouvement laïque québécois (mouvement pourtant opposé au cours ECR) : l'inscription de la « laïcité » dans une charte qui empêcherait de nouvelles défaites en justice.

Passons sur le fait que cette laïcité n'est opportunément pas définie, ce qui permet de rallier le soutien de lecteurs pressés, passons sur le fait qu'on peut défendre le point de vue selon lequel l'État en imposant le cours ECR à une institution religieuse privée avait enfreint une saine laïcité. Ce qui est frappant c'est que cette suggestion suit immédiatement la même suggestion de la part de Québec solidaire pour résoudre le même problème : la défaite du MELS devant une école confessionnelle.

Québec solidaire demande des changements à la Charte québécoise

Dans un communiqué de presse, Québec solidaire saluait la décision du gouvernement libéral d'interjeter appel à la suite du récent jugement de la Cour supérieure permettant au Loyola High School de donner le cours Éthique et culture religieuse dans une perspective catholique.

Québec solidaire contre le droit ?

Québec solidaire s'inquiète que « les éléments invoqués par le juge Dugré portent à croire que sa décision a des chances d'être maintenue par les tribunaux d'appel ». Sans doute parce qu'elle est fondée en droit...

Québec solidaire poursuit : « L'absence d'un règlement ou d'une loi permettant au ministère de l'Éducation d'imposer sa perspective laïque est à la base de ce jugement. « Imposer », le maître mot de la gauche québécoise. Selon le parti d'extrême gauche, il faut à nouveau modifier la Charte des droits et libertés de la personne du Québec afin d'y inscrire, sans équivoque, la laïcité de l'État et de ses institutions. D'une part, la Charte a déjà été modifiée pour imposer le cours ECR — cela devient de l'acharnement ! — et, d'autre part, en quoi une école privée (une corporation dans le cas de Loyola) serait-elle une institution de l'État ?

Québec solidaire pince-sans-rire dogmatique

L'inénarrable Françoise David, présidente et porte-parole de Québec solidaire, n'hésite pas à déclarer sans rire que « L'idée n'est pas de restreindre la liberté religieuse. » Alors à quoi servirait cette Charte puisque c'est la liberté religieuse qui a fait échouer les prétentions « totalitaires » du gouvernement ? Il est bien sûr évident que Le Devoir comme Québec solidaire veulent restreindre la liberté de conscience au Québec.

Toujours selon Mme David, « Par contre, l'État que nous voulons laïque n'a pas à financer l'enseignement religieux avec les deniers publics », a-t-elle précisé. Il ne le fait pas : c'est pourquoi l'État ne finance que 60 % des coûts de fonctionnement des écoles privées, il finance une partie des programmes obligatoires qu'il impose aux écoles privées.

« De plus Québec solidaire propose depuis longtemps de cesser le financement de l'enseignement privé, qu'il soit religieux ou non. » Comme si les parents qui envoient leurs enfants dans une école privée n'étaient pas des contribuables comme les autres. Enfin, pas tout à fait comme les autres : ils paient deux fois pour l'éducation de leurs enfants.

Tiens, et si l'État ne finance plus l'enseignement privé, l'État abandonnera-t-il sa prétention d'imposer son régime pédagogique aux écoles privées ? Ou tout se fera-t-il à l'avantage des seuls bureaucrates de l'État ? Comme d'habitude à sens unique ?




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Sean Murphy of the Catholic Civil Rights League on the "Loyola" ruling


Sean Murphy of Catholic Civil Rights League examines the crucial liberty issues involved in a recent Quebec court decision involving parent's protected rights to instil your values and ethics in determining the education choices of their children. This is an important victory for some Canadians, commonsense and democracy. This decision limits the state’s power to impose a mandatory secular 'religion' and ethics course into all schools, be there private or public.

Listen to the broadcast from Roadkill Radio (Vancouver)

(29 minutes)

Read also:

Barbara Kay: Score one for Quebec’s religious freedom.

Prof. Zucchi: Being 'neutral' on religion, involves making a choice

Raymond J. de Souza: violation of liberty repaired

Montreal's Gazette editorial: Victory for religious freedom

Charles Lewis: Public money is religious too

Listen also to:

Doug Farrow: ERC, why the fuss?




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Être neutre, c'est déjà faire un choix

Article très intéressant du professeur Zucchi, père d'un élève du collège Loyola et un des plaignants dans l'affaire qui oppose Loyola au Monopole de l'Éducation.

Extraits :
The trial and judgment raise a deeper issue, however, than the points of law resolved by Charter argument. The proceedings dug into the possibility of the state acting in a "neutral" fashion when it is mandating a very specific perspective for even private institutions.

In his closing comments at the trial, our lawyer Mark Phillips asked just how far the state was prepared to go with its program. If it was telling a private religious institution that it could no longer teach a program from its own perspective, what was next? Would the state enter our churches and synagogues and tell preachers what they can or cannot preach?

Dugre understood the implications of this when he asked at mid-trial with what seemed to me a hint of frustration: "What does neutral mean? Is neutrality really neutral? Neutrality involves a choice. For example when Pontius Pilate washed his hands in front of the crowd he chose to send Jesus to his death."

I must think his example was chosen quite deliberately, given the subject of the trial. I believe, as well, that fair-minded Canadians of all religious persuasions would agree with him.

In education, a neutral position is not neutral. Neither is a secular position, nor a liberal one. Even neutrality involves a choice. The proponents of neutrality are advancing their own liberal perspectives as simply one more perspective out there in a plurality of positions.

Yet the dogged insistence of the forces of secularization in advancing their project to remove religion from the public forum in Quebec in recent years has made it plain that they bear their own version of religious zeal.

Lire l'article en entier





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La CLÉ réagit au jugement « Loyola »

Nous venons de recevoir de la Coalition pour la liberté en éducation.

COMMUNIQUÉ


Éthique et culture religieuse : plus de souplesse, plus de choix

Valcourt, le 22 juin 2010 – La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) se réjouit du jugement rendu le 18 juin dernier par la Cour supérieure du Québec dans la cause impliquant le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) et l’école secondaire Loyola relativement au cours d’éthique et de culture religieuse (ECR).

« Nous sommes heureux de ce jugement, car il ouvre la porte à une plus grande liberté de choix pour les parents de Loyola. Nous espérons que cette liberté éducative sera bientôt offerte à bien plus de parents : dans d’autres écoles privées et dans les écoles publiques. C’est le vœu des Québécois comme deux sondages Léger-Marketing successifs sur le sujet[1] l'ont démontré ; l’immense majorité des parents québécois veut pouvoir choisir la formation morale et religieuse de leurs enfants » a déclaré le président de la CLÉ, Sylvain Lamontagne.

Les parents québécois méritent plus de souplesse dans ce dossier et non l’imposition d’une solution unique qui ne fera qu'alimenter la discorde et les recours judiciaires. Comme le juge Dugré le notait dans sa décision, « en ces temps de respect des droits fondamentaux, de tolérance, d'accommodements raisonnables et de multiculturalisme, l'attitude adoptée par la Ministre, dans la présente affaire, étonne. »[2]

« Malgré les deux refus que nous avons déjà essuyés de la part de la Ministre Courchesne, j'ai une nouvelle fois demandé au nom de la Coalition à rencontrer Mme Courchesne afin de suggérer et, si possible, trouver des solutions plus souples et plus respectueuses de la diversité d’opinions dans le dossier ECR » a affirmé M. Lamontagne.

La CLÉ note que plusieurs passages dans la décision du juge Gérard Dugré militent en faveur des parents du réseau public qui demandent l’exemption au cours ECR pour leurs enfants. C’est ainsi que le juge[3] résume le controversé cours ECR : « le programme ÉCR établi par la Ministre impose à Loyola une pédagogie qui est contraire aux enseignements de l'Église catholique. » Plus loin[4], le « Tribunal conclut que la décision de la Ministre porte atteinte à la liberté de religion de Loyola protégée par l'art. 3 de la Charte québécoise et que cette atteinte ne peut être justifiée par l'application de l'art. 9.1 de la Charte québécoise, si tant est que cet article s'applique. » Enfin[5], le juge rappelle, en citant la Cour européenne des droits de l'homme, qu’il ne suffit pas de présenter aux élèves des informations sur les religions de manière objective et pluraliste, mais qu’il faut le faire « en respectant leurs convictions religieuses ou philosophiques ».

La décision de Loyola contredit manifestement celle du juge Dubois qui a refusé l’exemption aux parents de Drummondville. Cette contradiction entre ces jugements, qui émanent tous deux de la Cour supérieure du Québec, renforce pour la CLÉ la nécessité que la Cour suprême du Canada accueille la permission d'en appeler des parents de Drummondville.

Enfin, à la lumière de la décision du juge Dugré, la CLÉ invite tous les parents opposés au cours ECR, que ce soit à l’école publique ou à l’école privée, à remplir une demande d’exemption à ce cours pour l’année 2010-2011. Ces demandes sont disponibles en ligne sur son site : http://www.coalition-cle.org/exemption.php .


-30-


Richard Décarie, porte-parole de la Coalition pour la Liberté en Éducation (CLÉ) 


Sylvain Lamontagne, président de la Coalition pour la Liberté en Éducation (CLÉ)


________________________________________

[1] 23 octobre 2008, « Sondage Léger Marketing : Près des trois quarts des parents québécois partisans d'un choix entre le cours d'éthique et culture religieuse et l'enseignement religieux confessionnel » http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/October2008/23/c9151.html

23 mai 2009, « Éthique et culture religieuse - Sondage Léger Marketing - Plus des trois quarts des Québécois pour le libre choix » http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/May2009/26/c7735.html

[2] À l’alinéa 326.

[3] À l’alinéa 287.

[4] À l’alinéa 310.

[5] À l’alinéa 319.

version PDF du communiqué




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mardi 22 juin 2010

Pauline Marois : « L'école doit uniquement transmettre des connaissances ». Chiche !

Madame Pauline Marois, chef du Parti québécois (PQ), est revenu à plusieurs reprises dans les médias hier (y compris son passage chez Desautels) que l'école doit instruire, mais pas transmettre des valeurs.

Le National Post rapporte ses paroles ainsi « It is up to parents and the church to transmit faith. Schools must transmit knowledge. »

Signalons d'abord que le cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) instruit fort peu (quasiment aucune connaissance n'est prescrite dans le programme), mais vise le développement « de compétences ». Madame Marois ne sait-elle plus qu'elle a lancé cette réforme pédagogique axée sur les « compétences » ?

Ce vide de connaissances et l'insistance sur la compétence centrale qu'est le dialogue ont été considérés par plusieurs universitaires comme la porte ouverte à l'endoctrinement (voir Joëlle Quérin et Jacques Dufresne).

Ensuite, est-ce que Mme Marois s'oppose à une des missions que le Monopole de l'Éducation a donnée à l'école québécoise publique et laïque : « socialiser » ?

Mission et compétence qui permettent toutes les dérives politiquement correctes et sous-tendent d'ailleurs l'imposition des cours d'ECR, d'histoire et d'éducation à la citoyenneté et toutes ces innovations urgentes de l'école québécoise...

Rappelons que les missions officielles de l'école québécoise : « instruire, socialiser, stimuler et qualifier ». Pour ce qui est du volet socialiser, il s'agit de « développer des attitudes » selon le MELS (et non acquérir de simples connaissances) qui tiennent compte :« 
  1. du « vivre ensemble » ;
  2. de l'appartenance à une collectivité ;
  3. des valeurs reliées à la démocratie ;
  4. de la culture.
 »

Alors, chiche ? L'école publique québécoise ne fera plus qu'instruire et arrêtera de rééduquer « socialiser » les élèves et laissera aux parents et aux institutions privées la transmission de valeurs ?




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Sélection novlangue de la semaine (en construction)

Appel au consensus social  — permet d'ignorer l'avis de la majorité ou d'être intolérant envers une minorité. C'est ainsi que — même si deux sondages Léger-Marketing successifs [1] [2] révèlent que l'immense majorité des Québécois veut pouvoir choisir la formation morale et religieuse de leurs enfants et ne pas suivre le cours ECR si c'est leur choix — la présidente de la Fédération des commissions scolaires (FCSQ), Josée Bouchard, s'insurge au nom du « consensus social » contre la possibilité pour une école privée d'avoir un choix en la matière. « Même s'il existe pourtant un consensus au Québec sur la laïcité de l'enseignement, a-t-elle confié au Journal de Québec, le jugement du juge Gérard Dugré est « dangereux », envoyant le message que le privé peut se soustraire au programme du ministère de l'Éducation (MELS). » Puis, « Je pense que les tribunaux ne peuvent pas faire fi de consensus sociaux, c'est important pour la société québécoise de démontrer qu'elle fait des choix et qu'elle doit les faire respecter à l'ensemble des communautés qui désirent vivre autrement dans leur vie privée », a-t-elle soutenu. Rappelons également à Josée Bouchard le but des chartes : « et une charte des droits qui protège les individus et les groupes de la tyrannie de la majorité. »

Moyen-âgeépoque où aurait existé le libre choix en matière d'enseignement. Apprenant qu'une école catholique pourrait désormais enseigner le cours d'éthique et culture religieuse dans une perspective catholique, Pauline Marois, chef du PQ, s'est exclamée « Non mais, sur quelle planète on vit ! » pour conclure par un très étayé « On n'est pas au moyen âge ! » (Pour voir comment Pauline Marois a renié ses promesses en la matière, lire ici).

Pouvoir être laïc — empêcher autrui de ne pas être laïc (dans le sens areligieux ou antireligieux du terme). Andrée Lajoie, professeure émérite au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, citée par la Presse de ce lundi à la page 11, sortant de sa réserve universitaire, pense que, même si le gouvernement ne parvenait pas à renverser le jugement Loyola pour des raisons de liberté religieuse, il pourrait toujours utiliser la clause dérogatoire. « On verra si le Canada est un pays où l’on peut être laïc », avance-t-elle. Qu'est-ce qui empêche Madame Lajoie d'être laïque, d'envoyer ses enfants à une école laïque gratuite ? Il s'agit plutôt pour elle d'imposer à tous son point de vue laïciste.






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The Gazette welcomes the Loyola ruling

The Gazette's editorial in today's issue is favorable to Justice Dugré's ruling. Extract.


Loyola High's principal, Paul Donovan, assailed by reporters at yesterday's press conference.
The ruling, in a case brought by the private Catholic Loyola High School, is excellent news for those who believe in freedom of religion and in parental choice in education. However, the ruling sends the government, and society in general, back to Square One in the matter of teaching about religious tolerance and the equality of religions in the public sphere.

The ERC course, with its no-religion-is-more-right-that-any-other theme, was part of Quebec's too-often-panicky approach to the whole problem of accommodating and integrating religious and other minorities. There might well be a need to ensure that no Quebec schools are systematically producing religious bigots, but mandating this course was using far too big a hammer for the job. Loyola has given Montreal a steady stream of distinguished citizens; we haven't heard of any religious fanatics among them.

A strong majority of Loyola parents had asked that their children not be taught the mandatory ERC course, since it prevented the school from teaching from a Catholic perspective, which is after all the purpose of a Catholic school. When the government refused an exemption, Loyola's administration was emboldened to go to court. It has now won vindication for freedom of choice across the board: Other religious high schools will surely apply the ruling, and public schools will also have to grapple with the problem.

That's fine. This ill-conceived denial of religious orientation in the teaching of ethics won't be missed.




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