dimanche 14 mars 2021

Histoire du Canada français — L'hégémonie conservatrice (1867-1896)


Sondage toujours en baisse pour Erin O'Toole après son recentrage et l'élimination de Derek Sloan

À une semaine du congrès du Parti conservateur du Canada, Erin O’Toole ne parvient pas à décoller malgré où est-ce à cause ? de son recentrage et de l’élimination d’éléments conservateurs sociaux du Parti conservateur.

Le taux d’approbation d’Erin O’Toole est le plus bas parmi les chefs fédéraux nationaux. Des sondages diffusés au cours des dernières semaines indiquent que les appuis au Parti conservateur du Canada (PCC) stagnent et que les taux d’approbation du chef de l’opposition officielle diminuent depuis janvier. Or, selon les plus récentes projections fédérales Qc125, si des élections avaient lieu cette semaine, le Parti libéral du Canada (PLC) serait le grand favori pour remporter la victoire — et peut-être même rafler une majorité de justesse à la Chambre des communes.

La semaine dernière, la maison Abacus Data a publié ses plus récents chiffres nationaux, qui incluaient les taux d’approbation des chefs fédéraux. À la question : « Avez-vous une impression positive ou négative des chefs fédéraux suivants ? », voici les résultats de l’échantillon complet du sondage :

Parmi les chefs de partis nationaux (donc sans le Bloc québécois), le conservateur Erin O’Toole affiche les pires résultats : 32 % des répondants affirment en avoir une mauvaise impression, contre seulement 20 % d’impression positive — pour un résultat net de –12.

Erin O’Toole est moins populaire auprès des électeurs que le parti qu’il dirige. En effet, le PCC récolterait 30 % d’intentions de vote, mais ils ne sont que 20 % à avoir une impression positive d’Erin O’Toole. Il est également mal aimé de ses propres troupes.

Contrairement aux autres chefs qui récoltent une opinion favorable dans des proportions avoisinant les 80 % auprès des électeurs de leur propre parti, seuls 62 % des électeurs conservateurs affirment avoir une bonne impression d’Erin O’Toole. De plus, seulement 10 % ou moins des électeurs des autres partis sont du même avis. Avec de tels chiffres, il pourrait être bien difficile pour O’Toole d’accroître la coalition conservatrice ou de recruter des électeurs appuyant d’autres partis.

D’autres maisons de sondage ont mesuré des tendances semblables depuis février. Selon les données de l’Institut Angus Reid, le taux net d’approbation du chef conservateur a chuté de sept points en février (–22) par rapport aux chiffres de janvier (–15). Comme pour les données d’Abacus Data, il s’agissait du score le plus bas parmi les chefs fédéraux nationaux.

Par contre, le PCC jouit d’une base électorale solide, probablement la plus fidèle au pays. En effet, parmi toutes les élections générales depuis la création du PCC, le parti n’a obtenu des suffrages sous la barre des 30 % qu’une seule fois — en 2004, lors du tout premier scrutin du parti, avec 29,6 %. 

Nous pensons que cette base est en fait souvent plus à droite (économiquement, moralement ou religieusement) que M. O’Toole. Son recentrage qui avait tellement plu à des commentateurs politiques comme M. Dumont ne semblent pas enthousiasmer ses propres troupes. Il faut dire que M. O’Toole n’adopte pas de véritables thèmes très à droite : rien sur l’immigration, la famille, l’avortement, le pouvoir aux provinces, etc. Ses dernières semaines, il a choisi de se concentrer sur un thème sans danger : critiquer la stratégie Trudeau sur les retards de livraison des vaccins.

 


L’avenir politique d’Erin O’Toole pourrait-il se jouer la semaine prochaine lors du congrès national du Parti conservateur, où des délégués de tout le pays établiront les bases de la plateforme du parti en vue de probables élections en 2021 ? Notons que cette délégation semble avoir été purgée de certains conservateurs sociaux si lon en croit Derek Sloane qui agit toujours en coulisses après avoir été évincé du parti de façon mesquine et sous un prétexte qui n’a pu grandir M. O’Toole aux yeux des électeurs conservateurs au courant de ces manigances. Il en va sans doute différemment des électeurs progressistes du PCC (les fameux Red Tories), mais ce sont sans doute les plus volages et versatiles : ils peuvent facilement aller se réfugier dans d’autres partis centristes, notamment le Parti libéral.



Billet du 22 février

Il y a un mois, le 20 janvier, Derek Sloan avait été expulsé du Parti conservateur du Canada. Derek Sloan est un conservateur social, chrétien engagé, père de trois enfants métissés.

Mario Dumont, journaliste de Québecor, avait alors salué avec enthousiasme cette éviction : « O’Toole a l’étoffe d’un Premier ministre […] Le chef du Parti conservateur du Canada vient de poser un geste fort en montrant la porte à son député associé aux mouvances complotistes. » L’article de Mario pointait toujours vers ce prétexte ridicule d’un don de 131 $ de la part de quelqu’un qui serait un suprématiste blanc. Le don, sous un nom légèrement modifié, fut accepté par la campagne de Derek Sloan et le parti conservateur (car une partie de l’argent va au parti). Le même donateur sulfureux avait été accepté comme membre du parti sans que cela ne provoque la moindre inquiétude.

Le 20 janvier, même O’Toole n’utilisait plus le paravent du don de 131 $, mais invoqua un « manque de respect envers l’équipe conservatrice [d’O’Toole] pendant plus d’un an » pour expulser Derek Sloan.

Il ne semble pas que cette élimination d’un concurrent conservateur ait augmenté la popularité d’Erin O’Toole. En effet, le chef conservateur a vu son image se dégrader selon le sondage Angus Reid daté de 27 janvier (Federal Politics: Liberals hold lead in vote intention as unfavourable views of CPC leader intensify).

Un mois plus tard, le 22 février, alors que le taux d’approbation de Justin Trudeau tombe maintenant sous le niveau de la majorité, son principal rival politique, le Parti conservateur et chef de l’opposition, Erin O’Toole, continue également de baisser légèrement. O’Toole occupe le poste depuis moins d’un an, mais il est peu aimé des Canadiens. Son taux de favorabilité continue de baisser tandis que la proportion de ceux qui le voient défavorablement continue d’augmenter. La moitié des Canadiens disent maintenant le voir sous un jour négatif.

M. O’Toole a axé ses interventions sur des sujets éminemment centristes :  l’économie, la condamnation de la Chine et sa politique contre les Ouïghours, l’importance des ressources naturelles au Canada, l’organisation défaillante de la vaccination. Il ne parle ni de l’immigration, ni de valeurs morales, ni de l’identité occidentale du Canada, pas plus que du correctivisme politique dans les universités ou les écoles.

Recentrage qui pourrait s’avérer contreproductif

Si cette tendance devait se confirmer, il est permis de penser que le tour de passe-passe d’O’Toole qui s’est transformé en un tour de main de « vrai bleu » (vrai conservateur) en « libéral allégé » à « l’étoffe d’un Premier ministre » n’aboutira qu’à aliéner les conservateurs tout en échouant de convaincre de nouveaux électeurs.

Il faut se rappeler que les conservateurs désabusés peuvent s’abstenir de voter, voter pour le Parti populaire ou voter pour le Bloc québécois au Québec (rappelons qu’Erin O’Toole avait réussi à s’attirer de nombreuses voix du Québec en promettant davantage de pouvoirs aux provinces y compris dans le domaine de l’immigration et de la culture). Quant aux centristes déçus par Trudeau, ils n’ont pas besoin du PCC, de nombreux autres choix électoraux s’offrent à eux.

Le dernier sondage de l’Institut Angus Reid donne aux libéraux une longueur d’avance sur les conservateurs à l’échelle nationale — 34 % de soutien pour les libéraux à 31 % pour les conservateurs. Le NPD a un appui de 20 %, les Verts un soutien de 5 % et le Bloc à 7 % au niveau fédéral.

Au niveau du Québec, le BQ est très compétitif au Québec où il rallie 29 % de soutien, il talonne le PLC qui vogue à 32 % d’appui, le Parti conservateur est troisième à 18 %, talonné par le NPD à 15 %. Les Verts sont loin derrière à 4 %.


 

Québec — 12 750 enfants sont instruits à domicile, étaient 5964 en 2019-2020 et 4968 en 2018-2019

À trois mois de la fin d’une année scolaire atypique, où les classes ont dû fermer et rouvrir au gré des éclosions, des parents avaient choisi dès le début de faire l’école à la maison.

Ils sont 12 750 enfants à faire leur parcours scolaire à domicile pour l’année 2020-2021, comparativement à 5964 enfants pour l’année précédente et 4968 enfants en 2018-2019.

Ce sont les plus récentes données du ministère de l’Éducation qui chapeaute la Direction de l’enseignement à la maison. C’est celle-ci qui encadre depuis 2017 ce modèle d’éducation.

L’enseignement à la maison gagne de plus en plus d’adeptes. Bien qu’encore marginal — à peine 1,3 % des élèves du Québec — c’est tout de même près de 7000 parents de plus qui ont opté pour ce mode d’enseignement pour l’année scolaire en cours, comparativement à l’an dernier.

Plusieurs raisons ont motivé leur choix, notamment la crainte du virus et la recherche d’une forme de stabilité en cette année bien particulière.

De multiples raisons

C’est le cas d’Audrey Forand, qui vit avec son conjoint et leurs deux enfants à Saint-Hippolyte dans les Laurentides.

« Moi, c’est vraiment la COVID qui m’a amenée à prendre cette décision. J’ai toujours trouvé ça intéressant l’école à la maison, mais ça allait bien à l’école, et puis je travaillais. Ce n’était pas dans mes plans de changer. Mais avec la COVID. […]Je trouvais ça inquiétant de l’envoyer à l’école. Je me disais : “Elle est juste en 2e année, il va peut-être falloir qu’elle porte un masque. Est-ce que je vais stresser toute l’année ? Juste se laver les mains, c’est compliqué pour toute une classe.” »

Elle a donc opté pour l’éducation à domicile pour sa fille. Mme Forand donne la majorité des leçons et son conjoint prend le relais pour les cours d’anglais.

Dans le contexte actuel, l’enseignement à la maison s’avère plus simple et occasionne « moins de stress pour toute la famille ».

Sa fille aime la formule. « C’est plus relaxant », lance la jeune élève qui voit ses heures de cours comprimées en deux heures au lieu de journées entières comme ce serait le cas à l’école.

Mme Forand planifie toutefois de retourner sa fille dans le système scolaire en septembre prochain.

Pour Ketsia Lefebvre, qui avait déjà songé à faire l’école à la maison, la pandémie a précipité sa décision lorsqu’elle a d’abord engagé une professeure au printemps dernier afin de donner des leçons de rattrapage à ses enfants pour éviter que le retard se creuse.

Mais ce choix est désormais définitif, du moins pour son garçon : il va poursuivre son parcours scolaire à la maison.

Elle cite les progrès de son fils pour justifier sa décision. Celui-ci a « fait un bond de géant » depuis qu’il bénéficie du soutien d’une tutrice qui lui donne des leçons en petit groupe, fait valoir la mère de famille.

Si bien qu’elle songe à cette option pour sa fille qui se prépare pour l’école secondaire l’an prochain.

Simon Roche dirige Services scolaires. Il remarque que « beaucoup de parents » ont fait appel à son entreprise de tutorat pour trouver un professeur à temps plein pour leur enfant, comparativement à la période prépandémique.


Il souligne que plusieurs ont fait ce choix parce qu’ils avaient peur de la COVID-19.

« Il y a beaucoup de crainte. Il y en a aussi beaucoup qui trouvent que le système d’éducation a certaines lacunes. En ayant un prof à la maison, des fois, ça va plus vite, c’est plus rapide », explique-t-il.

De son côté, la présidente de l’Association québécoise pour l’éducation à la maison (AQED), Marine Dumont, indique que l’intérêt envers l’éducation à domicile s’explique de plusieurs façons.

Selon elle, « les gens ont aussi réalisé que c’était non seulement faisable, mais également le fun de faire l’école à la maison » après y avoir goûté un peu à la fermeture des écoles au printemps dernier.

Source : La Presse Canadienne

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DPJ utilisée pour harceler les parents-éducateurs à la maison

Front Populaire et Michel Onfray — Les Immigrations (idées reçues, grand remplacement, éviter le naufrage)

Les idées fausses (ou en partie fausses) sur les immigrations

 

La soirée en entier (les premières 50 minutes sont les mêmes que la vidéo ci-dessus)

Commander le numéro en question (cliquer sur l'image ci-dessous)

Le livre de Patrick Stéfanini (issu de la droite sarkozyste) dont parle Céline Pina au début de la vidéo sur les Idées reçues est celui-ci:

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Les Français au Québec : des multiculturalistes progressistes anglomanes ? M. Onfray et A. Cormier-Denis