Dans son nouvel essai, « Les Deux Occidents – de la contre-révolution trumpiste à la dérive néosoviétique de l’Europe occidentale », le sociologue québécois analyse les causes profondes de l’élection de Trump et ses répercussions au sein de l’Union européenne. Le monde occidental va-t-il se fracturer en deux blocs antagonistes :
l’Amérique trumpienne d’un côté et l’Europe dite “progressiste” de
l’autre ? Texte d'Alexandre Devecchio paru dans le Figaro Magazine.
« Il faut avoir le courage de l’avouer, Madame : longtemps nous n’avons point compris la révolution dont nous sommes les témoins ; longtemps nous l’avons prise pour un événement. Nous étions dans l’erreur : c’est une époque. » Cette observation faite par le contre-révolutionnaire Joseph de Maistre à la marquise de Costa en 1794 pourrait avoir été écrite aujourd’hui pour décrire le phénomène Trump. En 2015, la plupart des observateurs ont interprété l’élection du 45e président américain comme un accident de l’Histoire. En 2020, sa défaite, suivie de l’attaque du Capitole, pouvait laisser penser que la parenthèse était définitivement refermée. Que l’ordre mondial, tel que nous le connaissions jusqu’alors, allait être rétabli. Mais il y a un an, le 5 novembre 2024, malgré quatre inculpations et une condamnation en justice, l’homme à la crinière orange est sorti vainqueur de l’élection présidentielle américaine pour la deuxième fois. Avec plus de voix qu’en 2016 et en l’emportant dans les sept États clés. Pour la première fois en vingt ans pour un Républicain, Trump a même remporté le vote populaire. Ainsi que les pleins pouvoirs au Congrès. À la vice-présidence était propulsé l’un des cerveaux de l’idéologie Maga en la personne de J. D. Vance, signe du contrôle désormais sans partage de Trump sur le Parti républicain. Non seulement sa victoire était incontestable, mais d’une ampleur que personne n’avait imaginée. Même les plus sceptiques devaient admettre leur erreur. Trump n’était pas un « accident », mais le début d’une nouvelle ère. Un changement d’époque, aurait écrit Joseph de Maistre. Symbole de ce basculement, la cérémonie d’investiture du 47e président des États-Unis, le 20 janvier 2025, où, pour reprendre la formule du journaliste David Thomson, une partie de ses opposants d’hier (les géants de la tech, l’Amérique corporate) « ont fait la queue pour embrasser la bague de Donald Trump et lui prêter allégeance ».
La fin de la fin de l'histoire
« Il faut avoir le courage de l’avouer, Madame : longtemps nous n’avons point compris la révolution dont nous sommes les témoins ; longtemps nous l’avons prise pour un événement. Nous étions dans l’erreur : c’est une époque. » Cette observation faite par le contre-révolutionnaire Joseph de Maistre à la marquise de Costa en 1794 pourrait avoir été écrite aujourd’hui pour décrire le phénomène Trump. En 2015, la plupart des observateurs ont interprété l’élection du 45e président américain comme un accident de l’Histoire. En 2020, sa défaite, suivie de l’attaque du Capitole, pouvait laisser penser que la parenthèse était définitivement refermée. Que l’ordre mondial, tel que nous le connaissions jusqu’alors, allait être rétabli. Mais il y a un an, le 5 novembre 2024, malgré quatre inculpations et une condamnation en justice, l’homme à la crinière orange est sorti vainqueur de l’élection présidentielle américaine pour la deuxième fois. Avec plus de voix qu’en 2016 et en l’emportant dans les sept États clés. Pour la première fois en vingt ans pour un Républicain, Trump a même remporté le vote populaire. Ainsi que les pleins pouvoirs au Congrès. À la vice-présidence était propulsé l’un des cerveaux de l’idéologie Maga en la personne de J. D. Vance, signe du contrôle désormais sans partage de Trump sur le Parti républicain. Non seulement sa victoire était incontestable, mais d’une ampleur que personne n’avait imaginée. Même les plus sceptiques devaient admettre leur erreur. Trump n’était pas un « accident », mais le début d’une nouvelle ère. Un changement d’époque, aurait écrit Joseph de Maistre. Symbole de ce basculement, la cérémonie d’investiture du 47e président des États-Unis, le 20 janvier 2025, où, pour reprendre la formule du journaliste David Thomson, une partie de ses opposants d’hier (les géants de la tech, l’Amérique corporate) « ont fait la queue pour embrasser la bague de Donald Trump et lui prêter allégeance ».
La fin de la fin de l'histoire
