mardi 10 janvier 2012

Dépenser plus en éducation, est-ce la solution ?

Quelques statistiques intéressantes sur l’éducation aux États-Unis.

Tout d’abord les dépenses par élève dans chacun des États fédérés (écoles primaires et secondaires) :


Puis, le taux d'obtention d'un diplôme de fins d'études secondaires :


Une constatation s’impose : il n’existe pour ainsi dire aucune corrélation entre la réussite scolaire et le niveau de dépense.  Bien entendu, les facteurs sociaux démographiques jouent pour beaucoup dans ces chiffres. Ajoutons encore qu'il faudrait ajuster les dépenses au coût de la vie dans chaque État : vivre et donc payer un professeur un salaire décent à New York est plus cher que dans le Montana.

Mais un fait demeure : dépenser plus n’est pas automatiquement un synonyme de réussite.

Dans les pays de l’OCDE, les États-Unis arrivent au 4e rang au chapitre des dépenses par élèves du primaire et du secondaire.

Le programme triennal PISA de l'OCDE, qui compare les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans dans 70 pays à travers le monde, a classé les Etats-Unis au 14 e  rang des 34 pays de l'OCDE pour les compétences en lecture, en 17 e  position pour les sciences et en 25e position, en-dessous de la moyenne, pour les mathématiques.

Pire, sur 34 pays de l'OCDE, seuls 8 ont un taux plus faible diplomation au secondaire. La plupart des résultats scolaires des États-Unis ressemblent à ceux de la Pologne, un pays qui dépense moins de la moitié en éducation que les États-Unis.

Il existe un autre pays qui dépense de grandes sommes (en proportion à sa richesse nationale) en éducation nationale : l'Afrique du Sud. Malgré cela, l’Afrique du Sud s'est classée au dernier rang dans un classement regroupant 40 pays, derrière le Maroc et le Koweït. Ce classement a été publié en 2007 dans le cadre du Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS:2006). Cette étude vise à établir les compétences de lecture des élèves de 10 et 11 ans quand ils doivent aborder des textes littéraires et informatifs authentiques.

L'Afrique du Sud 
dépense 6,1 % de son produit national brut à l'éducation, une plus grande portion que la plupart des autres pays, mais ses résultats sont constamment parmi les plus mauvais. 


Selon le dernier Indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial, l'Afrique du Sud se classait 129e sur 139 pays en matière d'éducation primaire et 137e en sciences et mathématiques.

On peut donc se demander quand François Legault et sa coalition disent qu’il suffit de dépenser plus en éducation pour régler les problèmes en éducation s'il ne s'agit pas d'une affirmation un peu simpliste.


Via (en partie) Antagoniste

Voir aussi 

Québec — dépenses par élève en hausse constante

Très forte chute des résultats en lecture pour les élèves québécois francophones entre 2007 et 2010




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France — les propositions chocs de la Fondapol

Autonomie, écoles pour élèves en difficulté, doublement des salaires, sélection à l'université… Le cercle de réflexion proche de l'UMP prépare la présidentielle.

La Fondation pour l'innovation politique (Fondapol), laboratoire d'idées proche de l'UMP et se présentant comme « progressiste, européen et libéral », entend peser dans le débat éducatif pendant la campagne présidentielle. Partie notamment du constat que la proportion d'élèves en retard à l'entrée en sixième dépend très fortement de la catégorie sociale des parents, elle vient de rendre publiques ces propositions pour rendre le système « plus juste ». Pour former des citoyens libres et responsables, l'école « doit être placée sous le signe de l'autonomie et de la responsabilité », affirme ce groupe de réflexion, qui propose ainsi « d'instituer l'autonomie des établissements d'enseignement secondaire »: les moyens doivent être transférés aux établissements eux-mêmes, la formation des responsables doit être repensée pour recruter « les plus compétents » et s'ouvrir à de « nouveaux talents » pas forcément issus de l'éducation nationale.

Lapsus de la Presse : « environnement multiculturel, de crimes haineux, de viol » ?

Mario Roy, éditorialiste de La Presse très conformiste, semble avoir commis un lapsus révélateur dans son éditorial sur l'affaire de l'itinérant immigré mort à Montréal à la suite d'une altercation violente avec la police.

Mario Roy semble en effet mettre sur le même plan « l'itinérance, de maladie mentale, d'intoxication, de violence conjugale, d'agression envers les aînés, de délinquance adolescente, d'environnement multiculturel, de crimes haineux, de viol. »

L'environnement multiculturel serait donc une calamité comme les crimes haineux ou non d'ailleurs, le viol, l'intoxication, etc ?

M. Roy n'a visiblement pas eu de cours d'endoctrinement multiculturel obligatoire dans sa jeunesse (aussi appelé ECR)... On lui aurait appris que le multiculturel est d'office une richesse, même si plusieurs sociologues (Pierre-André Taguieff, Robert Putnam ) en doutent.


Voir aussi

L'immigration essentielle pour combler le manque de travailleurs au Québec... Vraiment ?





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