dimanche 27 décembre 2020

Autriche — la Cour suprême juge illégal le port obligatoire du masque à l’école

Le port obligatoire du masque à l’école et l’enseignement en alternance, deux mesures prises par le gouvernement autrichien au printemps afin de tenter d’endiguer la pandémie de coronavirus, sont des dispositions « illégales », a estimé mercredi la Cour constitutionnelle.

« Pour faire face aux conséquences de la COVID-19 dans le système scolaire, un décret publié par le ministre de l’éducation en mai 2020 a ordonné que les classes soient divisées en deux groupes et enseignées alternativement à l’école », a écrit la Cour dans un communiqué.

En Autriche, certains écoliers avaient cours le lundi et le mardi et les autres le mercredi, le jeudi et le vendredi seulement. Ils devaient rester à la maison le reste de la semaine.

« En outre, il a été décidé que toutes les personnes présentes dans le bâtiment scolaire, sauf pendant les heures de cours, devaient porter un dispositif de protection couvrant la zone de la bouche et du nez », a-t-elle ajouté.

« Dans sa décision publiée aujourd’hui, la Cour constitutionnelle a jugé que les dispositions contestées étaient illégales », ont fait savoir les juges.

Deux enfants et leurs parents avaient fait appel devant la Cour constitutionnelle, faisant valoir que ces dispositions violaient le principe d’égalité, le droit à la vie privée et le droit à l’éducation.

« Le ministre n’a pas pu expliquer de manière compréhensible pourquoi il considérait les mesures contestées comme nécessaires », a détaillé la Cour.

L’Autriche est gouvernée depuis janvier par une coalition entre les conservateurs et les écologistes. Le ministère de l’Éducation est occupé par les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz.

samedi 26 décembre 2020

Université du Michigan publie une liste de mots à bannir : pique-nique, liste noire, indigène seraient racistes

Le groupe de travail Les Mots importent (« Words Matter Task Force ») de l’Université du Michigan mis en place par le département d’informatique a répertorié plus de deux douzaines de mots et d’expressions pouvant être perçues, selon lui, comme offensants pour certaines personnes et a fourni un terme alternatif qui pourrait ou devrait être utilisé à la place.

« Pour communiquer efficacement avec les clients, il est important que les services informatiques évaluent les termes et les conventions linguistiques qui peuvent entraver une communication efficace, nuire au moral et empêcher délibérément ou par inadvertance les gens de se sentir acceptés et ne favorisent pas une culture inclusive saine », note le groupe de travail.

Il n’est pas clair si les employés qui ne respectent pas ces recommandations seront sanctionnés.

Au lieu de dire « fou » (crazy), le personnel est encouragé à dire « impensable ».

 

Le type de bobard qui entoure le mot pique-nique ici de la part du Musée de l’esclavage de Pennsylvanie

 

Le mot « pique-nique » semble être interdit en raison de rumeurs sur Internet selon lesquelles ce mor serait associé aux lynchages de noirs aux États-Unis (« pick a nigger »). En réalité le mot pique-nique vient du mot français « pique-nique », un terme attesté dès 1694 et utilisé pour décrire un rassemblement social dans lequel les participants ont chacun contribué avec une portion de nourriture (chacun pique une nique [un peu]). Le sens est ensuite évolué pour désigner un repas champêtre, généralement pris sur l’herbe et en commun. Stendhal écrivait ainsi en 1842 « Il faisait chaud, cet été-là, et les plaisirs champêtres étaient à la mode (…) souvent (…) on faisait des pique-niques à Maisons, à Meudon, à Bissy » (Lamiel).
 
Ajoutons que le mot « pique-nique » était universel et facilement traduisible d’une langue à l’autre.

Entrée du Dictionnaire historique de la langue française
 
 
La liste des mots honnis en question :


lundi 21 décembre 2020

« Joyeux Noël ! », un geste de bienvenue et d'intégration

Chronique de Nathalie Elgrably-Lévi :

Il fut une époque où souhaiter « Joyeux Noël » était naturel et bien accueilli de tous, indépendamment des croyances de chacun. Mais les temps ont changé.

Aujourd’hui, partout en Occident, Noël est un mot tabou qu’il faut rayer de son vocabulaire, sans quoi l’insoumis s’expose aux foudres des intégristes de la laïcité et du multiculturalisme.

Aberration

Pourquoi ? Parce que souhaiter « Joyeuses Fêtes » à un non-chrétien serait plus « inclusif » que le traditionnel « Joyeux Noël ». Quelle aberration !

D’abord, dans une société judéo-chrétienne où la vaste majorité des citoyens fêtent Noël, certains par tradition, d’autres par conviction, et d’autres encore simplement par plaisir, c’est justement le fait de souhaiter « Joyeux Noël » qui symbolise l’inclusion. Par ces paroles, la majorité indique à la minorité qu’elle n’est pas mise à l’écart, mais au contraire qu’elle est incluse dans ce qui a toujours été l’événement le plus important de l’année. C’est une invitation à s’unir pour partager l’héritage culturel du pays d’accueil. On peut difficilement imaginer plus inclusif que ça !

Négationnisme

Ensuite, que ça plaise ou non, Noël commémore la naissance de Jésus. Quel mal y a-t-il donc à appeler chaque fête par son nom et lui reconnaître sa signification ? Pourquoi diluer Noël dans des expressions aseptisées et génériques ? Dénaturer une fête, ce n’est pas de l’inclusion, c’est du négationnisme.

Certes, l’État doit être laïc. Mais la société, elle, n’y est pas tenue. Ce n’est donc pas parce qu’une société est accueillante et tolérante qu’elle doit gommer ses traditions et renier son patrimoine culturel. Et ce n’est pas rejeter l’autre que d’affirmer sa propre identité et célébrer son héritage et ses valeurs. Au contraire ! La nature a horreur du vide. Si l’Occident renonce à son identité judéo-chrétienne, une autre s’imposera et dominera. « Joyeux Noël » est donc bien plus qu’un simple souhait. C’est un acte de résistance contre une disparition tranquille.

Quelles sont les origines des Québécois canadiens français ?

Les Canadiens français sont les descendants des pionniers venus s’établir en Nouvelle-France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Tout au cours de cette période et des siècles qui ont suivi, des immigrants d’origines autres que françaises se sont aussi établis sur le territoire de ce qui est aujourd’hui la province de Québec et se sont intégrés à des degrés divers à la population canadienne-française.

Les mesures réalisées sur divers groupes de fondateurs font ressortir la prédominance de la contribution française, mais elles montrent aussi que celle des autres immigrants, quoique bien inférieure, n’est pas négligeable.

Au cours des siècles, des Amérindiens ont épousé des Canadiens français et se sont ainsi intégrés à la population d’origine européenne. La mesure de ce métissage et de la contribution des Amérindiens au bassin génétique canadien-français a depuis plusieurs années suscité l’intérêt des chercheurs et soulevé bien des controverses. Les avis étaient partagés, certains estimant sur la base généalogie que cette contribution se situait à moins de 1 % du pool génique [1], alors que d’autres considèrent qu’elle est certainement sous-estimée, car il aurait existé des préjugés défavorables à consigner sur un registre paroissial un ancêtre amérindien (Denys Delâge dans [2]) et qu’elle pourrait même être de l’ordre de 5 à 10 % (Jacques Beaugrand dans [2]). Dans leur étude, Bherer et ses collègues (2011) ont trouvé que 47 % des 2221 généalogies analysées comportaient au moins un fondateur (souvent très éloigné) amérindien. Sur la base de ces généalogies, les fondateurs amérindiens représentaient 1,2 % de l’ensemble des fondateurs, mais leur contribution génétique n’était que de 0,2 % (ils ont eu moins d’enfants que d’autres ancêtres).

On entend régulièrement des affirmations douteuses par rapport à ce groupe ethnique, visant à conforter des dogmes idéologiques ou des modes (il est chic auprès de certains de déclarer avoir un ancêtre indien ou de se dire métissé). Parfois, on entend dire que le Québécois de souche n’existerait plus, que le sang français aurait été fortement dilué sous les vagues successives d’immigrants ou encore par métissage avec les Amérindiens. Selon les excellents travaux publiés en 2005 par la chercheuse Hélène Vézina, les Canadiens français nés entre 1945 et 1965 ont un bagage héréditaire qui provient à 95 % de la France et le reste de la Grande-Bretagne (1,5 %), des Amérindiens (1,4 %), des autres pays européens (2 %). Les 0,6 % restants sont inconnus. Les principaux résultats des travaux de la chercheuse sont résumés dans le tableau ci-dessous [3].

 Origine génétique des individus nés entre 1945 et 1965

Contribution génétique
des ancêtres (%)
  Hommes    Femmes
France 90,8 88,7
Grande-Bretagne 1,9 1,0
Allemagne 0,5 0,2
Irlande 0,6 0,5
Autre pays européen 1,4 0,6
Acadie 3,6 6,4
Amérindiens 0,8 1,9
Inconnue 0,5 0,8

Dans des travaux plus récents [4], Hélène Vézina a mesuré la contribution des ancêtres amérindiens aux généalogies de 794 participants résidant sur l’île de Montréal, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Les ancêtres amérindiens ont été identifiés à partir de sources généalogiques et des données génétiques provenant de l’analyse de l’ADN mitochondrial des participants. Les résultats indiquent que, dans chacune des régions, plus de la moitié des participants ont au moins un ancêtre amérindien dans leur généalogie, et cette proportion atteint même 85 % sur l’île de Montréal. Bien que la majorité des participants soient porteurs de gènes reçus de fondateurs lointains amérindiens, la contribution génétique totale de ces ancêtres aux quatre groupes régionaux demeure cependant assez faible. En effet, elle est de moins de 1 % au Saguenay–Lac-Saint-Jean et sur l’île de Montréal et dépasse à peine cette valeur sur la Côte-Nord et en Gaspésie. (Un ancêtre, il y a 10 générations, soit il y a environ 250 ans, ne contribue habituellement qu’à 1/1024e du patrimoine génétique, ce chiffre peut augmenter si le même fondateur apparaît à plusieurs endroits de l’arbre généalogique.)

Les travaux d’analyse génétique d’Hélène Vézina se poursuivent, mais comme elle concluait son étude de 2012 « si l’on considère l’ensemble des fondateurs qui ont participé à la constitution du pool génique des Québécois d’origine canadienne-française, l’impact de la contribution amérindienne est faible et le chiffre précédemment avancé de 1 % pourrait s’avérer assez juste. »


La population européenne éclipsa assez tôt la population autochtone. Les interactions entre les groupes raciaux étaient assez différentes en Amérique du Nord à ce qui se passa en Amérique centrale et du Sud. Les tribus ont maintenu leurs propres communautés insulaires et la plupart des scénarios de mariages interraciaux ont eu lieu dans ce contexte tribal et non dans la vallée du Saint-Laurent.

Sources :

[1] Beauregard, Y., 1993. « Mythe ou réalité. Les origines amérindiennes des Québécois : entrevue avec Hubert Charbonneau », Cap-aux-diamants, 34, pp. 38-42.

[2] Dubé, C., 2008. « Un génome bien accommodant », Québec Sciences, été 2008 : pp. 41-43.

[3] Les Canadiens français deviendraient minoritaires au Québec en 2042

[4] Vézina, H., 2012, « L’apport des données génétiques à la mesure généalogique des origines amérindiennes des Canadiens français », Cahiers québécois de démographie, Volume 41, Printemps 2012, pp. 87–105.


dimanche 20 décembre 2020

Explosion de jeunes ados qui se disent « transgenres » à l'école... Épidémie psychologique à la mode ?

Le nombre d’adolescents qui se présentent aux cliniques d’identité de genre avec une dysphorie du genre a grimpé en flèche ces dernières années au Canada. Alors qu’un nombre croissant de jeunes disent avoir besoin d’aide, certains parents, des professionnels de la santé mentale et d’autres s’inquiètent de la façon dont ils sont traités.

La fille de Mary était à l’école primaire lorsqu’elle s’est dite d’abord bisexuelle, puis lesbienne. Mais ce qui s’est passé lorsque la fille est entrée en 9e année dans une école secondaire en Ontario était inattendu. La jeune femme a voulu rencontrer d’autres élèves LGBTQ, dont un garçon transgenre. Puis, l’année suivante, cet automne, le garçon n’était plus seul : au moins une demi-douzaine d’autres filles biologiques du même groupe d’amis élargis, y compris la fille de Mary, se sont dites transgenres.

« C’est devenu beaucoup plus important en un an », a déclaré la mère, qui a demandé que son nom complet et celui de l’école ne soient pas divulgués au National Post pour protéger la vie privée de la famille. « Cela ne semble pas statistiquement possible. » Pourtant, une école primaire de l’est de l’Ontario a connu le même phénomène il y a quatre ans. Quelques mois après la présentation d’un groupe extérieur sur l’identité de genre à une classe de 7e année [habituellement 12/13 ans], au moins cinq des 32 élèves ont déclaré qu’ils étaient transgenres, a déclaré Carolyn, un parent de l’école. Son fils de 11 ans était parmi eux, annonçant qu’il était une « demi-fille ». « On leur a dit en quelque sorte (à l’école) que si vous n’êtes pas à l’aise dans votre corps, vous pourriez être transgenre », a déclaré la mère, qui est également assistante sociale et conseille les jeunes en difficulté. « Cela a fait tilt pour plusieurs enfants dans cette classe. »

Ces surprenantes éclosions de dysphorie de genre — le sentiment d’avoir une identité de genre différente de son sexe de naissance — sont apparues alors que le nombre d’adolescents canadiens qui se présentent aux cliniques d’identité de genre avec dysphorie a grimpé en flèche ces dernières années, une grande majorité d’entre eux étant des filles.

Certains experts expliquent cette soudaine poussée par des facteurs comme une « contagion sociale » au sein de groupes de connaissances. Voir à ce sujet : Jordan Peterson et les jeunes « trans » (M-à-j avis de Debra Soh sur l’augmentation de ceux-ci) et Démystifier les mythes diversitaires sur le sexe et l’identité de genre.

Beaucoup de ces jeunes patients souffrent de divers autres problèmes de santé mentale. Mais le « traitement » standard proposé par les militants transgenres est ce que l’on appelle l’« affirmation » — une acceptation immédiate de la conviction d’un patient que son genre est différent de son sexe biologique. Suit souvent la transition médicale : des médicaments qui bloquent la puberté, puis des hormones sexuelles comme la testostérone et des modifications chirurgicales.

Les critiques condamnent le fait que ces militants s’abstiennent de traiter ces problèmes psychologiques complexes et multiformes et ne proposent que des traitements médicaux qui peuvent être irréversibles.

Sadie, qui a demandé que son nom complet ne soit pas publié, a déclaré que l’hôpital de Colombie-Britannique pour enfants lui a prescrit de la testostérone alors qu’elle avait 17 ans, après seulement deux heures de séances avec des psychologues. Elle pensait alors qu’elle était un garçon trans. « Même moi, je pensais que cela allait trop vite et pourtant je le voulais », a déclaré Sadie. « Je me souviens d’une [thérapeute], je parlais d’anxiété, de dépression et elle me répondait : “Oh oui, cela disparaîtra une fois que vous prendrez des T.” Et j’ai pensé : “Oh, pas très utile, mais merci, je suppose.” » Aujourd’hui âgée de 21 ans, elle dit avoir un genre fluide ou non binaire et qu’elle était reconnaissante de ne jamais avoir modifié médicalement son corps.

Les « détransitionneurs » partagent des inquiétudes similaires, il s’agit de personnes qui ont « transitionné » de sexe et en viennent à regretter leur décision. Un nouveau groupe canadien détrans (https://detranscanada.com/) fait partie de ce qui pourrait bien devenir une cohorte grandissante.

Les écoles promeuvent aussi parfois activement la transition entre les sexes, acceptant même les changements de nom sans en informer les parents. Pam Buffone, une résidente d’Ottawa, a déclaré au National Post que son enfant de six ans est rentrée à la maison bouleversée après une leçon sur l’identité de genre dans laquelle son enseignante a dit que « les garçons ne sont pas réels et les filles ne sont pas réelles ». Le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario prévoit une audience sur la plainte de la mère à ce sujet. Voir à ce sujet : Jordan Peterson : La théorie du genre n’a pas sa place en classe (M-à-j : poursuite judiciaire).

« Ce qui se passe au Canada est une expérience médicale incontrôlée sur des enfants sans aucune surveillance indépendante ni aucune obligation de suivi médical », a déclaré Buffone, qui dirige le Canada Gender Report, un groupe qui soulève des questions sur ces problèmes. « Nous avançons totalement à l’aveuglette. »

On assiste à un certain ressac. À la demande d’une mère, un juge de la Colombie-Britannique a imposé une injonction pour retarder temporairement une mastectomie à une fille de 17 ans qui dit être un garçon. Mais plutôt que de faire une pause et de réévaluer les méthodes actuelles, la législation soumise par le gouvernement libéral de Justin Trudeau à l’examen du Parlement pourrait encore renforcer la solution prônée par la coterie LGBTQ2SAI+ : l’affirmation. C’est ainsi que le projet de loi C-6 interdit la « thérapie de conversion », les traitements conçus pour corriger l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne, ce projet de loi pourrait aboutir à criminaliser les options non médicales, comme la psychothérapie, pour traiter la dysphorie de genre. Voir : Est-il permis d’être LGBT, d’être mal dans sa peau et de vouloir devenir hétéro « cisgenre » ?

Pendant ce temps, certains autres pays qui ont connu des tendances similaires reconsidèrent cette stratégie. La Haute Cour du Royaume-Uni a statué plus tôt ce mois-ci qu’il était très peu probable que des enfants de moins de 16 ans puissent dûment consentir à prendre des bloqueurs de puberté. La Haute Cour a suggéré qu’une ordonnance du tribunal s’imposerait pour autoriser ce traitement « expérimental ». Voir La justice britannique recommande l’arrêt des transitions de genre avant 16 ans.

Le gouvernement suédois de centre gauche a mis de côté son plan visant à abaisser l’âge minimum pour la chirurgie de changement de sexe, et a préféré lancer une révision du traitement de la dysphorie de genre.

Au Canada, le nombre de clients mineurs dans 10 cliniques de genre à travers le pays augmente régulièrement. Ce nombre est passé de presque zéro en 2004 à plus de 1000 en 2016, selon Trans Youth Can !, une étude sur le traitement hormonal de la dysphorie. Plus de 80 % étaient des enfants nés filles qui se disent des garçons et les deux tiers se sont présentés aux cliniques à 14 ou 15 ans, selon les données du projet.

En Ontario, l’assurance-maladie provinciale a remboursé une chirurgie de changement de sexe pour 1460 personnes en 2018 alors que ce nombre n’était que de 59 en 2010, rapporte l’Association professionnelle canadienne pour la santé des transgenres. On ne sait pas combien d’entre elles étaient mineures.

Pour mettre en lumière des perspectives plus critiques, le National Post s’est entretenu avec sept parents d’enfants qui se sont révélés transgenres, des jeunes qui ont abandonné ou inversé leur transition, et des scientifiques sceptiques quant à l’approche thérapeutique dominante. Les non-experts ont demandé que leurs noms complets ne soient pas publiés, craignant d’exacerber les tensions familiales ou d’exposer les enfants au harcèlement.

Les parents ont affirmé être d’esprit ouvert quant à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, mais ils estimaient que l’on encourageait avec précipitation leurs propres enfants vers la « transition ». Ils ont décrit les souffrances émotionnelles et psychologiques de leur progéniture — dépression, anxiété, troubles de l’alimentation, automutilation, TDAH, brimades — avant que celle-ci déclare brusquement au milieu de la puberté ou du début de l’adolescence qu’ils étaient transgenres. Certains ont abandonné par la suite cette identification à des transgenres.

Chris, qui vit dans la région du Grand Toronto, a déclaré que sa fille souffrait de dépression et d’anxiété, mais qu’elle semblait par ailleurs être une fille « typique », jusqu’à ce qu’elle déclare, l’été après la 9e année, qu’il était un garçon. Il s’est avéré qu’elle avait déjà adopté un prénom à consonance masculine et des pronoms masculins à l’école ; le personnel de l’école a expliqué plus tard qu’il n’informait pas les familles de tels changements de peur que les parents ne soient pas d’accord…

Chris a déclaré que le personnel de la clinique transgenre de l’Hôpital pour enfants malade de Toronto avait recommandé, après la deuxième de deux séances relativement brèves, que l’enfant commence à bloquer la puberté. Techniquement appelés « agonistes de l’hormone de libération de la gonatropine », les médicaments gagnent essentiellement du temps, permettant à un jeune de décider s’il veut faire la transition avant que des caractéristiques plus masculines ou féminines ne s’installent.

On ne sait pas si les médicaments expérimentaux pourraient avoir des effets négatifs à long terme sur des questions telles que le développement des os et du cerveau a conclu la décision du tribunal britannique. Certaines recherches préliminaires, en revanche, ont suggéré qu’elles réduisent la probabilité que les personnes transgenres se suicident. Chris, convaincu qu’il était trop tôt pour faire une telle démarche et inquiet des effets secondaires des médicaments, n’a jamais ramené son adolescent à la clinique.

M., une mère d’une ville de taille moyenne de l’Ontario, a déclaré que sa fille avait déclaré à 15 ans — « à l’improviste », alors qu’elle souffrait d’une grave anxiété — qu’elle était transgenre, et a clairement indiqué qu’elle souhaitait passer rapidement à un traitement à la testostérone et subir une chirurgie de changement de sexe.

À son lycée, il y avait « neuf ou dix » autres « filles de naissance » qui se disaient garçons trans, y compris une copine qui était déjà en transition médicale.

« Cela m’a brisé le cœur d’entendre une de ses amies prendre des hormones, entendre sa voix commencer à changer », a déclaré M. « J’étais terrifié à propos de ma fille, parce que tu n’en reviens pas. » Finalement, elle n’a pas fait de transition médicale, semble plus heureuse et se considère comme bisexuelle ou lesbienne, selon la mère.

James Cantor a une théorie pour expliquer le flot soudain de filles se déclarant être des garçons trans à l’adolescence. Ancien scientifique du comportement sexuel au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) de l’Ontario, Cantor critique le traitement actuel. Il pense que ces filles sont tout simplement mal diagnostiquées, tout comme les problèmes de santé mentale d’une génération précédente ont souvent été imputés à des souvenirs réprimés d’abus sexuels durant l’enfance, théorie depuis largement discréditée. Cantor soupçonne que beaucoup souffrent d’un trouble de la personnalité limite (TPL), une condition marquée en partie par une identité de soi peu sûre et des pensées suicidaires.

« En tant que clinicien-chercheur, il faut être curieux », de déclarer Ken Zucker, qui a dirigé la clinique de genre du CAMH jusqu’à sa fermeture en 2015. « Nous voyons désormais un ensemble d’enfants que nous ne voyions jamais auparavant. Que se passe-t-il ? … Quiconque voit des adolescents atteints de dysphorie du genre doit y réfléchir. » Un article très controversé publié en 2018 par le professeur de santé publique de l’Université Brown, le Dr Lisa Littman, a même inventé un terme pour le phénomène possible — dysphorie de genre à apparition rapide (ROGD) — et a émis l’hypothèse que ce phénomène récent s’expliquerait par une contagion sociale.

Voir aussi 

Démystifier les mythes diversitaires sur le sexe et l’identité de genre  

La justice britannique recommande l’arrêt des transitions de genre avant 16 ans

 Est-il permis d’être LGBT, d’être mal dans sa peau et de vouloir devenir hétéro « cisgenre » ?

Transsexuelle « homme aujourd’hui » allaite en public et est « enceint » 

Programme pour enfants de Radio-Canada (CBC) traite J. K. Rowling de transphobe 

Biologie — L’expression de 6 500 différences génétiques distinguent l’homme de la femme

Étude — La testostérone change la structure du cerveau

Le cerveau des femmes est mieux préparé que celui des hommes pour faire face aux défauts génétiques

Paradoxe confirmé : l’égalité juridique des sexes renforce les stéréotypes sexuels (chasser le naturel, il revient au galop ?)  

La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales

L’instinct maternel aurait une réalité biologique

Gigantesque étude : il n’existe pas de gène « gay » 

À la lumière de six études Remafedi trouve que le suicide chez les jeunes homosexuels s’explique peu par l’homophobie, mais davantage par la prostitution, la famille désunie, l’agression sexuelle en bas âge, les peines d’amour et l’étiquetage prématuré de l’orientation sexuelle.

  Jordan Peterson et les jeunes « trans » (M-à-j avis de Debra Soh sur l’augmentation de ceux-ci)

Le genre et l’université : une chape de plomb s’abat

Jordan Peterson sur l’écart salarial, l’imposition des pronoms trans et la gauche radicale

Université Wilfred Laurier (Ontario) — S’opposer aux pronoms transgenres (Jordan Peterson), c’est comme Hitler…

La croisade des LGBT contre la liberté d’expression et les distinctions linguistiques immémoriales

Garçon gardé par un couple de lesbiennes subit un traitement hormonal pour bloquer sa puberté

Bobard : le New-York Times s'excuse de s’être laissé avoir par un affabulateur

Dean Baquet, rédacteur en chef du journal, a déclaré vendredi que l’échec n’était pas imputable à un journaliste. « Je pense que c’était un échec institutionnel », a-t-il lancé.

Le New York Times a reconnu vendredi qu’il ne pouvait pas confirmer les récits d’un individu résidant au Canada, qui racontait avoir commis des atrocités pour l’État islamique en Syrie.

Cette histoire était au cœur d’un feuilleton audio du journal intitulé « Califat » en 2018.

La série avait remporté un prix Peabody, le tout premier obtenu par le New York Times pour un de ses balados. Elle était également finaliste pour un prix Pulitzer.

Le NY Times a ajouté une correction audio au début de chacun des 12 épisodes de la série. Il a publié vendredi une contre-enquête. La journaliste Rukmini Callimachi sera réaffectée à l’extérieur du domaine du terrorisme, a indiqué le journal.

Le Times a chargé une équipe d’enquêteurs de se pencher sur l’histoire après que la police canadienne a arrêté en septembre Shehroze Chaudhry, alias Abu Huzayfah, pour avoir commis un canular terroriste. Il a déclaré au Times qu’en tant que soldat de l’État islamique, il avait tiré à la tête d’une victime et en avait poignardé une autre au cœur.

L’histoire de Chaudhry s’est effondrée après un examen plus approfondi. Les enquêteurs ont conclu qu’ils ne pouvaient pas être sûrs qu’il s’était jamais rendu en Syrie et qu’il n’avait presque certainement pas commis les atrocités qu’il avait revendiquées. Des preuves supposées qu’il a proposées pour étayer son histoire, y compris des photos de Syrie, ont été recueillies auprès d’autres sources. Le Times a conclu qu’il était un « affabulateur » qui a concocté des histoires pour échapper à sa vie routinière dans une banlieue de Toronto ou chez ses grands-parents au Pakistan.

Le Times avait pourtant de nombreuses raisons de se méfier du récit de Chaudhry, puisqu’un épisode de « Califat » était consacré à des divergences dans son histoire et à sa propre vérification des faits. Mais Baquet a comparé cela à un biais de confirmation, la volonté de croire ce qui semblait être une bonne histoire.

« C’est l’un de ces cas où je pense que nous n’avons tout simplement pas écouté assez fort ce qui remettait en question l’histoire ou les signes que l’histoire n’était pas aussi forte que nous le pensions », a-t-il déclaré.

Dans une interview avec la radio subventionnée progressiste NPR, Baquet a déclaré que les rédacteurs habitués à réviser des pièces écrites étaient plus respectueux du matériel audio présentant un fil narratif convaincant.

Déclaration qui a suscité l’ire de Madhulika Sikka, une ancienne cadre de NPR qui était également productrice exécutive audio au Washington Post avant de se lancer dans l’édition. Elle a tweeté que si les produits audio étaient évalués selon des règles différentes de celles du reste de la salle de rédaction, le problème venait de la salle de rédaction, pas du médium.

« S’il s’était agi d’un article imprimé, y aurait-il eu des règles différentes appliquées ? » Sikka a déclaré dans une interview. « Je ne sais pas. C’est l’implication de la citation de Dean Baquet que j’ai trouvée répréhensible. »

Voir aussi 

Bobard — Selon le Wall Street Journal la Suède abandonne son modèle et met désormais en place des restrictions obligatoires (en réalité, de telles restrictions existaient déjà au printemps et le reste du monde s’est rapproché du modèle Suédois, les écoles ont par exemple rouvert). 

CNN, FoxNews, Slate, The Hill et al. prétendent que les cloches ont sonné en France pour célébrer la victoire de Biden (m à j) (elles sonnaient les vêpres, comme d’habitude) 

« Chroniques de Richard Martineau alimentent l’islamophobie, selon une étude » lue par Radio-Canada

« Vérification des faits » par JdM : l’avortement est (et devrait continuer d’être ?) un soin de santé…  

Bobards — Incendies en Australie : cinq images qui ont trompé des milliers de personnes

Médias — Membre de l’équipe chasseur d’intox du Monde condamné pour intox

Les gros médias dont la SRC mettent en avant une étude contre la chloroquine et occultent une autre en faveur
 
Rétractation de l’étude du Lancet, était Les médias ont-ils trop vite sauté sur une étude du Lancet ?
 
Ces médias de grand chemin qui se plaisaient à annoncer la chute prochaine du méchant Boris Johnson

Étude (Journal of Personality and Social Psychology) — Plus on est « progressiste », plus idéaliserait-on ou nierait-on la réalité ? 
 
Programme pour enfants de Radio-Canada (CBC) traite J. K. Rowling de transphobe

Le Monde et France Culture inventent une citation de Maurice Barrès à des fins idéologiques

Médias — La bien-pensance et les bobards d’un gros médias

« 340 millions menacés par la hausse du niveau de la mer en 2050 », quand les gros médias prennent l’eau

Un historien canadien, « expert en études du genre », avoue avoir falsifié ses recherches
 
« Femmes célibataires sans enfant sont plus heureuses » ? Les données montrent plutôt l’inverse…
 
Bobards et intox — Journaliste primé du « Spiegel » licencié
 
Médias : la nouvelle Inquisition ?

Cours de rhétorique et de décryptage des médias à l’école

Les Marchands de nouvelles

 

vendredi 18 décembre 2020

CDC recommande que les «travailleurs essentiels» soient vaccinés avant les plus de 65 ans, même si cela entraînera davantage de décès

Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains vont recommander que les « travailleurs essentiels » soient vaccinés avant les plus de 65 ans, malgré leur propre modélisation qui démontre que cela entraînera davantage de décès. C'est ce qui ressort d'un rapport publié sur le site du CDC intitulé CDC : Phased Allocation of COVID-19 Vaccines.

Pourquoi ? Parce que, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, il serait immoral (contraire à l’éthique) d’accorder la priorité aux personnes âgées sachant qu’elles ne sont pas assez diversifiées sur le plan racial (comprendre trop blanches).

La population américaine est divisée en cinq groupes :

  • personnel de santé (~ 21 millions)
  • travailleurs essentiels (non sanitaires) (~ 87 millions)
  • adultes à haut risque conditions médicales (> 100 millions)
  • âge des adultes ≥ 65 ans (53 millions)
  • les autres (non considérés) (~ 80 millions)

Il est pris pour acquis que les travailleurs de la santé seront les premiers vaccinés. La question est donc  de savoir si le prochain groupe devrait être d’autres travailleurs essentiels, les plus de 65 ans ou les adultes souffrant de maladies à haut risque.

Les auteurs notent ensuite ces trois groupes selon trois critères :

  • la Science (à savoir le nombre de décès et d’infections évités)
  • la facilité de mise en œuvre
  • l’éthique

En premier, la « Science ».

Les auteurs s’appuient sur la modélisation des décès évités en donnant la priorité à chacun des trois groupes, à la fois pour un scénario vaccinal « bloquant la maladie » et « bloquant l’infection ». 

 


Dans les deux scénarios, la vaccination des plus de 65 ans devrait sauver le plus de vies.

Dans le scénario de blocage de la maladie (qui semble plus pertinent pour le vaccin Pfizer), plus de deux fois plus de décès sont évités en vaccinant d’abord les personnes âgées, par rapport aux travailleurs essentiels.

Malgré cela, les auteurs concluent que « les différences entre 3 stratégies sont minimes » (sic). Chaque stratégie obtient ainsi 3 points sur 3.

La mise en œuvre est considérée comme plus facile pour les personnes âgées que pour les deux autres groupes, ce qui donne la matrice de cotation ci-dessous :


Travailleurs essentiels
(non sanitaires)
(~ 87 millions)
Adultes à haut risque
(> 100 millions)
≥ 65 ans
(53 millions)
Science+++ +++ +++
Mise en œuvre ++ ++ +++
Éthique ? ? ?

Donc — alors qu’il ne reste plus qu’à détermine les valeurs associées à l’éthique — les plus de 65 ans sont en tête.

L’éthique est elle-même divisée en trois sous-catégories.

Principe éthique  Travailleurs essentiels
(non sanitaires)
(~ 87 millions)
Adultes à haut risque
(> 100 millions)
≥ 65 ans
(53 millions)
Maximise bienfaits et minimise risquePréserve les services essentiels à la réponse à la COVID-19 et au fonctionnement global de la société (« effet multiplicateur ») Réduit la morbidité et la mortalité personnes avec un lourd fardeau de la maladie COVID19 et la mortRéduit la morbidité et la mortalité chez les personnes ayant le plus lourd fardeau d’hospitalisation et de décès liés à la COVID-19
Mise en œuvre 

— Travailleurs incapables de travailler à domicile (risque d’exposition accru)

– Favorise l’accès au vaccin et peut réduire les obstacles pour les travailleurs à faible taux de vaccination

Nécessitera une sensibilisation ciblée auprès des personnes ayant un accès limité ou inexistant aux soins de santé Nécessitera une sensibilisation ciblée de ceux qui rencontrent des obstacles pour accéder aux soins de santé
Éthique— Les groupes de minorités raciales et ethniques sont représentés de manière disproportionnée dans de nombreuses industries essentielles

– ~ 1/4 des travailleurs essentiels vivent dans des familles à faible revenu

— Augmentation de la prévalence de certaines conditions médicales dans les groupes raciaux/ethniques minoritaires et dans les zones rurales

– Le diagnostic des conditions médicales nécessite l’accès aux soins de santé

— Incidence et mortalité les plus élevées dans la vie en communauté

– Groupes de minorités raciales et ethniques sous-représentés parmi les adultes de plus de 65 ans

La principale considération (mise en évidence en rouge) semble être que « les groupes raciaux et ethniques minoritaires [sont] sous-représentés parmi les adultes de plus de 65 ans ».

D’autres considérations qui semblent importantes sont :

i) les adultes souffrant de problèmes de santé à haut risque doivent avoir été diagnostiqués, ce qui implique qu’ils ont accès aux soins de santé (ce qui est en leur défaveur, car les blancs/riches ont plus accès aux soins);

ii) les travailleurs essentiels ne peuvent pas travailler à domicile.

Donc, sur le plan éthique, vacciner les travailleurs essentiels est la meilleure décision éthique selon ces critères, obtenant le maximum dans toutes les sous-catégories. Maintenant, notez que les plus de 65 ans arrivent en 2e position et marquent 6 + sur les 9 possibles :

Principe éthique  Travailleurs essentiels
(non sanitaires)
(~ 87 millions)
Adultes à haut risque
(> 100 millions)
≥ 65 ans
(53 millions)
Maximise bienfaits et minimise risque+++
+++++
Mise en œuvre +++++++
Éthique+++++

Cela se traduit par une note de 1/3 en éthique dans l’évaluation globale (alors qu’arithmétiquement 6/9 fait 2/3), ce qui signifie que les travailleurs essentiels coiffent les personnes âgées au poteau quand on fait le total général de ces notes.


  
Travailleurs essentiels
(non sanitaires)
(~ 87 millions)
Adultes à haut risque
(> 100 millions)
≥ 65 ans
(53 millions)
Science+++ +++ +++
Mise en œuvre  ++ +++++
Éthique+++
++

D’où la recommandation selon laquelle les travailleurs essentiels sont les prochains après les travailleurs de la santé.

On dit que le CDC prendrait une décision définitive ce dimanche (bien que, en théorie, avant le poids pris par les GAFAM et les médias, le dernier mot revienne aux États).

Cette décision semble clairement erronée et ne correspond pas à ce que fait le Royaume-Uni, par exemple, où l’ordre des vaccinations est établi en fonction de l’âge des personnes. Les plus âgées étant prioritaires.

On peut également être sceptique quant aux résultats de la modélisation étant donné les risques beaucoup plus importants auxquels sont confrontées les personnes âgées (le graphique ci-dessous tiré du rapport — et traduit par ce carnet — le montre également).

Notons, enfin, que dès que ces groupes très à risque (plus de 65 ans) sont vaccinés, il est concevable d'éliminer la majeure partie des mesures qui étouffent l'économie, la vie sociale et les études des jeunes adultes. La disparition plus rapide de ces contraintes n'est pas prise en compte par le rapport des CDC.



Source CDC : Phased Allocation of COVID-19 Vaccines


Secte «woke» pas prise au sérieux. Mais confrontés à celle-ci, les gens se soumettent ou sont détruits

Bret Weinstein est un professeur progressiste (liberal) de biologie et théoricien de l’évolution américain. Pour la première fois, il s’exprime dans un média français (Le Figaro) pour alerter sur la gauche «woke», cette gauche américaine adepte de la politique identitaire qui pratique la chasse aux sorcières et veut faire taire toute parole dissidente au nom d’un antiracisme devenu fou.

Le frère de Weinstein, Eric Weinstein, a inventé le terme “Intellectual Dark Web” (le web sombre intellectuel) et décrit Weinstein comme un de ses membres. Le terme fait référence à un groupe d’universitaires et de personnalités des médias qui publient en dehors des médias grand public. Depuis juin 2019, Weinstein anime une émission vidéo DarkHorse.


LE FIGARO.— Après avoir refusé d’observer une journée « sans Blancs », décrétée par l’administration du campus de l’université Evergreen, où vous enseigniez, dans l’État de Washington, vous avez fait l’objet de harcèlements d’organisations militantes étudiantes antiracistes « woke », puis avez dû démissionner de votre poste avec fracas, ajoutant votre nom à la liste de plus en plus longue de « professeurs annulés » par le mouvement des « justiciers sociaux ». Quelles leçons tirez-vous de ce qui vous est arrivé ?  [Voir L'Université Evergreen (États-Unis) et les dérives du progressisme militant  (vidéo)]

Bret WEINSTEIN.— Ma femme et moi avons eu le sentiment d’être aspirés, en mai 2017, par une tornade qui ne nous a toujours pas redéposés au sol ! Cela a changé tous les aspects de notre vie. Les changements ont été très traumatisants sur le moment, mais ils nous ont ouvert de nombreuses portes et nous ont transportés dans un monde qu’il est très excitant d’explorer. On a eu le sentiment d’avoir fait face à la tornade trois ans avant les autres. Ce qui veut dire que nous avons vécu une sorte d’avant-première du chaos qui venait. Evergreen est aujourd’hui partout ! Les mêmes dynamiques révolutionnaires sont visibles dans les rues, et pas seulement celles des États-Unis : en Europe, en Australie ! C’est un moment très intéressant, mais j’ai le sentiment que les leçons d’Evergreen ont été gâchées. Si nous avions compris qu’il ne s’agissait pas d’une aberration, mais d’un avant-goût du présent, nous n’aurions pas permis que notre civilisation s’amuse à jouer avec de nouvelles formes de racisme, camouflées en lutte contre l’injustice.

— Comment comprendre cette « révolution woke » dont vous avez été victime ?

WEINSTEIN.— J’ai dit tout de suite que ce n’était pas seulement une crise de la liberté d’expression et que cela ne resterait pas limité aux campus, mais que le phénomène déborderait dans le secteur technologique, dans les structures d’État, dans toutes les institutions. J’avais raison, mais j’ai été surpris par la rapidité avec laquelle c’est arrivé. La difficulté, en 2017, était de convaincre les gens qu’il ne s’agissait pas seulement d’étudiants en train de faire du bruit. Certains d’entre nous en étaient conscients. On a essayé de sonner l’alarme. Mais les gens qui n’ont pas été confrontés personnellement à ce défi idéologique, ne voient pas à quel point il est sérieux et le sous-estiment. C’est une erreur. Même si les arguments sont pauvres, le pouvoir stratégique de ce mouvement est extrêmement important.

— De quel danger s’agit-il ? Est-ce une atteinte aux principes fondamentaux du libéralisme qui fait de nous des citoyens, et non simplement les porteurs d’identités raciales ou sexuelles ?

WEINSTEIN.— C’est tout à fait le cas. Il y a dans ce mouvement, différents types de personnes. Ceux qui le dirigent et orientent la stratégie, et ceux qui y participent sans être tout à fait conscients de ce qu’on demande. L’Occident est très dynamique et productif, mais n’a jamais été à la hauteur de ses idéaux en matière de justice et d’égalité des conditions. Nous avons tendance à ne pas voir tout ce que ce système fait bien et à nous concentrer sur ses manquements. Il faut comprendre qu’il y a aujourd’hui une énorme énergie, tout particulièrement aux États-Unis, qui vise à abattre le système parce qu’il est perçu comme corrompu. Il l’est bien sûr. Mais ce mouvement est très naïf car il a décidé que les réponses étaient très simples. Il veut tout recommencer à partir d’une simple page blanche. Un scénario qui nous emmènerait presque inéluctablement vers un désastre. Malheureusement, le mouvement « woke » regarde toute personne qui pense ainsi comme un simple réformateur, c’est-à-dire quelqu’un qui ne fait que changer les choses à la marge. C’est l’échec chronique de ce mouvement que de tout simplifier. Aucune nuance n’est possible.

— N’est-ce pas précisément l’essence des mouvements révolutionnaires ?

WEINSTEIN.— C’est juste. Les mouvements révolutionnaires font du trafic de fictions utopiques pour trouver des motifs pour changer l’ordre établi. La bêtise de la vision « woke » est évidente. Mais le caractère contagieux de la stratégie est spectaculaire. Et c’est là le problème. Les gens ne prennent pas ces mouvements au sérieux parce qu’ils sont ridicules. Mais quand ils s’y retrouvent confrontés, ils n’ont plus qu’un choix : soit se soumettre, soit être détruits.

— J’ai regardé les images des séances d’autocritique du collège d’Evergreen, où les professeurs doivent battre leur coulpe en public en énumérant leurs privilèges. Elles sont grotesques. Comment un tel théâtre peut-il tenir longtemps ?

WEINSTEIN.— Oui, ce sont des séances grotesques. Mais votre question sur le fait de savoir pourquoi cela marche trouve une réponse intéressante dans la théorie des jeux. Bien que la solution paraisse facile, elle ne l’est pas. A priori, cela a du sens de se défendre, quand on est accusé de crimes qu’on n’a pas commis. Mais le problème est que ce mouvement manie la stigmatisation et comme il suit une forme de fausse logique, il n’y a pas de mécanisme qui vous permette d’établir votre innocence. [Voir La théorie de la « fragilité blanche »] Chaque personne se retrouve confrontée à la question suivante : vais-je me défendre sans chance de succès et me retrouver avec un stigma féroce attaché à mon nom (et potentiellement des vidéos de ma résistance utilisées comme preuves de ma culpabilité), ou ferais-je mieux d’accepter de dire des choses qui ne sont pas vraies, dans l’espoir que mes accusateurs passent à autre chose, et s’en aillent cibler quelqu’un d’autre ?

— Ce que vous décrivez ressemble à la logique de la dictature.

WEINSTEIN.— C’est une dictature en cours de formation. On a un problème d’action collective. La société a besoin que les individus fassent front commun pour empêcher ces actions. Mais les incitations à aller dans l’autre sens sont plus fortes pour chaque individu, car il y a menace sur leur emploi, leur réputation, leur sécurité… Ils ont donc tendance à plier, et à laisser la société vulnérable. Mais une fois qu’ils ont cédé, ils sont forcés de se regarder dans un miroir et n’ont pas envie de se voir comme des couards. Ils finissent donc par se convaincre qu’ils croient à ce qu’ils ont dit. Ils se disent que s’ils ont dit qu’ils étaient racistes, c’était sans doute parce qu’ils le sont.

—  Il y a eu tant de procès et d’écrits en URSS, qui décrivaient les mêmes phénomènes d’accusation, de démission et de soumission…

WEINSTEIN.— Cette comparaison est juste. Ce que nous voyons ressemble de manière effrayante au bolchevisme ou à la période chinoise précédant le Grand Bond en avant. Ce qu’il est important de noter, c’est que ces mouvements révolutionnaires qui recherchent le pouvoir et ont pour objet de maximiser la justice sociale évoluent immanquablement vers ces mécanismes coercitifs, parce qu’ils fonctionnent ! Mais dans le cas présent on est face à une coalition instable, temporaire, dans laquelle les règles d’appartenance à la cause sont basées sur ce qu’on appelle l’intersectionnalité. Si ce mouvement gagne du pouvoir, et qu’il parvient à prendre le contrôle du système, il se fragmentera en factions. Les différents groupes coalisés se mettront à se battre les uns contre les autres.

— N’est-ce pas déjà le cas ? Le fait que certains hommes noirs soient maintenant jugés inaptes à soutenir la cause « woke » parce qu’ils sont hommes n’est-il pas un signe ? 

WEINSTEIN.— Tous ces groupes pourraient en effet potentiellement se fragmenter. La communauté LGBT se fractionne déjà aujourd’hui entre les homosexuels et les transgenres par exemple. Mais cette fragmentation potentielle est aujourd’hui utilisée comme une arme pour forcer les troupes à serrer les rangs. Cela finira par éclater, mais le résultat, dangereux selon moi, c’est que les tribus se recomposeront selon des lignes identitaires raciales.

Votre crainte est que cette révolution identitariste réveille le nationalisme « blanc » qu’elle prétend combattre ?

WEINSTEIN.— L’Occident est une expérience unique qui essaie de réduire l’impact de l’identité en favorisant la collaboration au-delà des lignes identitaires, à travers la citoyenneté et le mérite. Mais le problème est que ce système occidental, éminemment supérieur aux autres, et plus juste, est aussi très fragile. Le fait que de larges segments de la population soient obsédés par l’identité mènera ceux qui ne le sont pas, à voir aussi le monde sous ce biais. Ce mouvement « woke » pourrait créer le démon qu’il entendait combattre, et mener le nationalisme blanc des marges vers le « courant dominant ». Il pourrait réveiller l’antisémitisme. Si l'on diabolise les Blancs, ils finiront par se penser en minorité opprimée et réagir.

— Beaucoup des libéraux (de gauche, dans le vocabulaire américain, NDLR) qui se rebellent contre l’idéologie « woke » sont juifs. Ils dénoncent l’antisémitisme qui grandit dans ce mouvement ?

WEINSTEIN.— Oui, l’antisémitisme est présent dans le mouvement de manière ouverte et en progression. L’antisémitisme grandit toujours quand le centre politique s’affaisse. Le centre disparaît, la polarisation le remplace, l’antisémitisme devient inévitable.

— Comment la presse « dominante» a-t-elle couvert votre histoire en 2017 ?

WEINSTEIN.— Le New York Times est pénétré par la mentalité des « justiciers sociaux ». Mais en 2017, la réaction a été complexe. Quand mon histoire a éclaté, les pages infos n’ont quasiment pas traité le sujet, tandis que les pages éditoriales ont permis à Bari Weiss de la couvrir sans biais. Ce qu’a montré mon histoire est la réalité du journalisme actuel. Dans une presse superpolarisée, les journaux font un très bon travail sur les sujets qui coïncident avec leur vision idéologique des choses, et ne font rien sur les histoires qui ne collent pas avec leur prisme. Pour la presse libérale, l’idée que des sectaires noirs s’en prennent à un professeur blanc aux vues égalitaristes ne faisait pas sens. Ils préféraient que cela n’existe pas et ont refusé d’en parler. Pour la presse de droite, cela a été une affaire nationale.

— Que pensez-vous de la défaite cuisante que la gauche identitariste a essuyée aux élections, vu qu’une portion assez spectaculaire du vote des minorités est allée à Donald Trump, et a rejeté l’obsession raciale de la campagne démocrate ?

WEINSTEIN.— C’est la partie la plus importante, et la moins couverte, de l’histoire. L’absurdité du portrait que fait la gauche « woke » des défauts de l’Occident est en fait une insulte terrible pour les minorités qui veulent simplement une chance de réussir. Si vous essayez de réussir dans le système où vous vivez, la dernière chose dont vous avez besoin est un mouvement qui vous dise que votre succès est impossible parce que toute personne blanche est raciste et vous opprime. L’élection a aussi révélé le nombre impressionnant d’intellectuels noirs qui ont donné de la voix contre ce mouvement « woke ». Je suis en admiration devant leur courage et la force de leurs arguments.

— Quelle est votre vision du trumpisme après Trump ?

WEINSTEIN.— Il faut comprendre que le système politique est profondément corrompu par les intérêts spéciaux. Cela a plongé les Américains dans la frustration. Il y a donc eu une rébellion sur les deux flancs du spectre politique. Bernie Sanders, qui aurait gagné en 2016 si le Comité national démocrate ne l’en avait pas empêché, a à nouveau failli gagner en 2020 mais s’est vu encore barrer la route par la direction du parti. De l’autre côté, on a eu Donald Trump qui a mené avec succès une rébellion contre la hiérarchie républicaine corrompue. Donald Trump a gagné, mais il n’a pas la capacité, ou peut-être plutôt le tempérament, pour utiliser productivement le pouvoir. Trump a été une rupture avec l’étau que les élites traditionnelles maintenaient sur le pouvoir. Mais cela n’a pas été une rupture très utile. Et aujourd’hui, avec l’élection de Joe Biden, nous revenons à l’ancien système corrompu que décrivait Bernie Sanders. La vérité est qu’on est face à deux familles du « crime », le Parti démocrate et le Parti républicain. Ce sont des réseaux d’influence pour des intérêts privés et de grandes entreprises.

— Joe Biden le centriste pourrait-il aller contre le mouvement identitaire « woke » avec l’aide des républicains, vu le signal encourageant envoyé par les électeurs ?

WEINSTEIN.— Je pense qu’il n’essaiera même pas, car c’est un politicien de la machine du parti, une sorte de porte-parole du Comité national démocrate (DNC). Il essaiera d’utiliser le pouvoir et l’énergie de ce mouvement, tout en laissant le DNC gérer les activistes. Mais je pense que la direction démocrate aura du mal à dompter ce tigre qu’elle a lancé dans l’arène. Elle s’alliera cyniquement avec lui, mais n’aura pas le dessus.

Source : Le Figaro. 18 décembre 2020

Voir aussi 

L'Université Evergreen (États-Unis) et les dérives du progressisme militant  (vidéo)

Le wokisme : des protestants puritains athées

La protestation radicale dans les universités, un acte religieux ? (vidéo)

Carence de crimes haineux, il faut les inventer ? 

Des universités politiquement correctes qui doivent « protéger » leurs étudiants 

La théorie de la « fragilité blanche » (une nouvelle ordalie de l'eau utilisée pour découvrir les sorcières) 

Les effets délétères de la critique post-moderne et de la « justice sociale » à l’Université

Malgré le fort secteur privé, le Québec aurait le système scolaire le plus équitable au Canada

Selon David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privé :

De plus, contrairement à un discours populaire [anti-école privée], le Québec n’a pas un système scolaire inéquitable. Les tests PISA évaluent l’équité des différents systèmes scolaires en mesurant l’écart entre les élèves les plus performants et les moins performants.

En 2018, de toutes les provinces canadiennes, c’est au Québec que cet écart était le plus faible en lecture et en mathématique, ce qui en ferait en fait le système scolaire le plus équitable au Canada, qui se classe lui-même parmi les pays les plus équitables au monde.

M. Bowles poursuit en disant « Nos élèves se démarquaient dans les tests internationaux. Les jeunes de 15 ans, évalués tous les trois ans par le biais des tests PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), se classaient parmi les meilleurs au monde, particulièrement en mathématique. »

Dans le dernier TEIMS (2019), les résultats des élèves québécois en mathématiques sont dans la moyenne supérieure, mais en rien parmi les premiers au monde. Les élèves québécois en 4e année du primaire se classent ainsi 17e avec la Flandre belge et juste derrière les États-Unis… C’est bien, mais encore faut-il comprendre les limites de ces tests (aucune démonstration, aucune dissertation, rien sur la culture générale ou même scientifique, rien qui évalue la faculté de pourvoir bien écrire dans sa langue maternelle (en français ici), etc.) 

Voir Les élèves québécois parmi les meilleurs au monde ? et Québec et PISA 2018 — bons résultats en maths, baisse en sciences, immigrants à la traîne et fort taux de non-participation des écoles.

Voir aussi 

PISA — analyse des résultats de la Finlande (en baisse) et de l’Estonie (1re en Occident)

Effet d’écrémage lié à la liberté scolaire : faible ou déjà présent

L’école privée n’est pas à blâmer

« Ségrégation scolaire » : harcèlement scolaire des bons élèves

Grande-Bretagne : se débarrasser des écoles privées ? Mieux vaudrait résorber l’inégalité entre les écoles publiques

QS et le PQ s’uniraient contre la « ségrégation scolaire »

Québec — Moins d’élèves, mais dépenses en forte hausse

Très forte augmentation des élèves allophones à Montréal (coûts supplémentaires en francisation et remédiation)

Nombre d’élèves en difficulté a près de doubler en 10 ans, coût : 2,3 milliards par an

jeudi 17 décembre 2020

Belgique : le Musée des beaux-arts (« Bozar ») célèbre la naissance de Ludwig van Beethoven avec un Beethoven noir...

Dans un message en anglais (c’est Brussels, Capital of Europe), le Musée des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar pour ne pas imposer trop de français, c’est Brussel… capitale de la Flandre et les Flamands aux manettes préfèrent l’anglais au français) a voulu célébrer à sa façon « diversitaire » la naissance de Ludwig van Beethoven descendant d’une famille malinoise (en Belgique). Beethoven a été baptisé le 17 décembre 1770, il est né la veille ou l’avant-veille.

Le reste du texte en anglais (langue non officielle en Belgique) expliquait ce choix provocateur :

« Adkins’ video ‘Synapse’ was developed as a part of his ‘Black Beethoven’ series, which explores the myth of Ludwig von Beethoven being black, as he had Moorish ancestry. In the work, Adkins presents a portrait of the iconic composer that slowly morphs into that of a young black man with short dreadlocks and back again. The repeated transformation of the image conveys Adkins’s unwillingness to settle the debate on Beethoven’s race. He explained, ‘I hope to generate a sense of seeking in the audience. . . You can then fill in the gaps and participate in history in your own way.’. »

Portrait de Beethoven en 1820
En langue française : « La vidéo “Synapse” d’Adkins a été développée dans le cadre de sa série “Black Beethoven”, qui explore le mythe de Ludwig von Beethoven étant noir, car il avait une ascendance maure. Dans l’œuvre, Adkins présente un portrait du compositeur emblématique qui se transforme lentement en celui d’un jeune homme noir avec des dreadlocks courts et inversement. La transformation répétée de l’image traduit la réticence d’Adkins à régler le débat sur la race de Beethoven. Il a expliqué : “J’espère générer un sentiment de recherche dans le public… Vous pourrez alors combler les lacunes et participer à l’histoire à votre manière”. »


Il n’y a AUCUNE preuve que Beethoven était d’ascendance maure. Il n’y a pas de réel débat.

Le grand-père paternel du compositeur, Ludwig van Beethoven l’ancien (1712-1773), descendait d’une famille flamande roturière originaire de Malines (la préposition van « de » dans les patronymes néerlandais n’est pas une particule nobiliaire, contrairement au von, « de » en allemand). Homme respecté et bon musicien, il s’était installé à Bonn en 1732 et était devenu maître de chapelle du prince-électeur de Cologne, Clément-Auguste de Bavière.

Ludwig vers 1800

Selon le biographe du compositeur Barry Cooper, le patronyme Beethoven pointe vers une famille « originaire d’une ferme (hoven) de betteraves (beet) ». Contrairement à cette étymologie populaire, le nom pourrait plutôt faire référence au village de Bettincourt (Bettehoven en néerlandais) dans la Hesbaye région de la province de Liège, auquel cas l’étymologie ferait référence à la ferme de Betto. Le village se trouve non loin de la frontière linguistique qui sépare les parlers flamands et wallons. À la fin du XVe siècle, on retrouve un certain Jan van Bettehoven (vers 1485-1571, sa généalogie) à Kampenhout, c’est l’aïeul à la septième génération du compositeur. En 1595, une certaine Josyne van Beethoven, accusée de sorcellerie, montait sur le bûcher, à la Grand-Place de Bruxelles.

Enfant, son teint basané lui vaut le surnom de « l’Espagnol » : cette mélanodermie fait suspecter une hémochromatose à l’origine de sa cirrhose chronique qui se développera à partir de 1821 et sera la cause de sa mort (et non l’alcoolisme).


[Lire Ludwig van Beethoven : préludes et variations d’une cirrhose si majeure par J. Watelet du Service d’hépatogastroentérologie, CHU de Nancy :
La fragmentation des cheveux, visible sur certains portraits, et le teint mat de l’artiste orientant vers une potentielle mélanodermie (enfant, son teint basané l’avait fait appeler « l’Espagnol ») peuvent conforter cette hypothèse (10). Il en est de même des manifestations cliniques associées, puisque l’on note, outre des épisodes de fatigue intense, des douleurs rhumatismales (1820,182 1, 1822 et 1826) — mais de localisation plutôt axiale que périphérique — émaillées de crises de pseudo-goutte. L’autopsie permettra de constater l’existence d’une atteinte pancréatique (« Le pancréas était gros et ferme ; son canal était large comme un tuyau de plume d’oie »), sans visualiser la moindre calcification, ce qui éliminerait a priori une étiologie alcoolique, associée à une nécrose tubulaire rénale d’origine potentiellement diabétique (11).
]

Tout cette théorie du Beethoven noir tient au teint mat du compositeur. Rien de plus. Nous avons une bonne partie de l’arbre généalogique des van Beethoven. Dans la théorie africanocentriste, le teint mat du compositeur serait dû à un ancêtre espagnol qui aurait lui-même un ancêtre maure, lequel enfin aurait lui des ancêtres subsahariens. Tout cela sans aucune preuve. La Flandre a bien été occupée par une « armée espagnole » de l’empire des Habsbourg. Cette armée des Flandres (1567 - 1659) dont les effectifs ont beaucoup varié (de 10 000 à 90 000) avait un recrutement très varié : des Espagnols, des Italiens, des Francs-Comtois, des Allemands catholiques et des Wallons (plus de 35 000 en 1640 à eux seuls). Les « chances » d’une naissance illégitime issue d’un soldat castillan aux ancêtres maures stationné en Flandre sont bien minces, fantaisistes diront certains.

 Réactions

Devant les nombreuses critiques écrites par des internautes qui connaissent Bruxelles, Bozar a daigné écrire en français pour s’expliquer devant ces gens locaux de peu d’ouverture (et sans doute de peu de comprenure) :

Nous supposons que « remplir les manquements » (terme moral, manque qui constitue une faute) devrait se lire « combler les lacunes ». Et depuis quand l’art doit-il avoir comme mission non plus d’être beau (oui, oui, notion petite-bourgeoise dépassée), mais de « générer du questionnement [sic] » (susciter un questionnement). Pour le reste, il s’agit pour nous de bouillie pour chats diversitaires. On ne voit pas pourquoi il faut travestir l’histoire à moins que l’idéologie afrocentriste délirante (il avait le teint basané jeune, il devait « donc » être d’origine africaine) préempte les faits. On ne voit pas le rapport entre cette mascarade et le prétexte invoqué par le musée des Beaux-Arts : « un lieu d’art et culture ouvert à tous les publics. » Tous les musées sont ouverts à tous les publics en Belgique que l’on sache…

Revenant à son programme habituel « woke », grâce aux impôts des contribuables belges qui n’en peuvent mais, le Musée des Beaux-Arts a ensuite publié en anglais uniquement (Brussels, Capital of Europe, embêter les francophones de Bruxelles, etc.) un message pour promouvoir un documentaire sur la diversité (c’est une scie ! une obsession !) des familles qui seraient « compliquées. Plus encore lorsque vous êtes LGBTQIA+. » On ne se refait pas. Mais pourquoi avec l’argent des contribuables ? Et quel rapport entre cette propagande LGBTQS2SAI+ et les beaux arts ?


 
Pour se nettoyer l’esprit, le concert du 250e anniversaire de baptême de Beethoven organisée par la télé allemande à l’Opéra de Bonn sous la direction de Daniel Barenboim. 



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