mercredi 26 juillet 2023

26 juillet 1686 — Pierre Le Moyne d’Iberville capture le fort Albany sur la baie d’Hudson

Pierre Le Moyne, sieur d’Iberville, était très bon canotier et manœuvrier. Il commença sa carrière militaire en 1686, sous les ordres du chevalier Pierre de Troyes à la baie d’Hudson. 
 
 
Il est accompagné de deux de ses frères, Jacques, sieur de Sainte-Hélène, et Paul, sieur de Maricourt. Ils prennent part à l’expédition organisée contre les postes anglais dans la région de la baie d’Hudson. La troupe d’une centaine d’hommes partit de Montréal, remonta la rivière des Outaouais et arriva à la baie de James. Les Français étaient accompagnés de guides indiens. Ils emportaient avec eux trente-cinq canots et vingt-sept traîneaux à chiens. Inspirés par la fougue et la bravoure de Pierre, ils attaquèrent le fort Monsoni (l’actuel Moose Factory en Ontario) sur le bord de la rivière de même nom (aujourd’hui la rivière Moose), qu’ils capturèrent.

De Troyes passa ensuite à l’attaque des trois autres postes anglais de la baie James : le fort Charles, le fort Albany et un entrepôt dans l’île Charlton. De Troyes et Sainte-Hélène prirent le fort Charles, le 3 juillet, tandis qu’Iberville capture le Craven, navire de la Compagnie de la Baie d’Hudson ancré dans le port. 
 
Les défenseurs du Fort Albany se rendirent sans condition le 25 juillet. Ce fort se situe en Ontario aujourd’hui, à 950 km à vol d’oiseau de Montréal. Le 26 juillet Pierre Le Moyne d’Iberville prit possession du fort, rebaptisé Fort Saint-Anne. Les honneurs de la guerre sont accordés aux vaincus, et l’on boit à la santé des rois de France et d’Angleterre. Après quoi, Paul Le Moyne de Maricourt prit le commandement du fort.
 
La conquête achevée, de Troyes part en laissant d’Iberville et une troupe de quarante Français sur place. Celui-ci était désormais gouverneur des trois postes capturés qui furent rebaptisés l’un Saint-Louis (Moose), l’autre Saint-Jacques (Rupert) et le troisième Sainte-Anne (Albany). Dans les années qui suivent, il continuera à guerroyer dans la région.
 


Comptabilité woke de la part de la candidate préférée de Québec Solidaire

Selon le Journal de Montréal : «

La professeure de l’Université Laval Christine Gilbert a confirmé au Journal qu’elle souhaite porter les couleurs de la formation [Québec solidaire] lors de l’élection partielle rendue nécessaire par la démission-surprise de Joëlle Boutin. 

Mme Gilbert était candidate de Québec solidaire dans Lotbinière-Frontenac, le comté où elle réside, lors des dernières élections générales. Elle avait terminé loin derrière, avec un peu plus de 9 % des voix. 

Il s’agit d’une candidature économique pour la formation de gauche. La professeure agrégée en comptabilité est notamment spécialisée dans les questions de dette publique. »

Gabriel Nadeau-Dubois (au centre)  sous le regard sévère de Christine Gilbert lors de la campagne électorale de 2022

 Elle semble surtout être une féministe très à gauche. Il suffit de consulter sa très maigre publiographie :

  • Gilbert, C. (2022). A Herstory of Accounting: Reconsidering the relationship between accounting and capitalism through the lens of matriarchal societies. Conférence A-CEASAR, Wellington, Nouvelle Zélande. (recyclée en 2023 en Colombie)
  • Gilbert, C. (2022). Countering Neoliberal Hegemony: The Use of Accounting in Public Space. AARG Seminar, Royaume-Uni. (recyclée deux fois)
  • Gilbert, C. (2022). Investigación contable: ¿Para quién? ¿ Para qué?: El papel del los académicos para el cambio social. Keynote speaker principal à la Conférence QRCA, Medellin, Colombie.
  • Gilbert, C. (2022). Resistance, hegemony, and critical accounting interventions: Lessons from debates over government debt. European Accounting Association Conference
Aucune communication en français. Elle est pourtant professeur/professeure/professoresse/professeuse dans une université francophone.
 
« Herstory » est un néologisme de l’extrême gauche féministe anglo-saxonne analysant (ou feignant d’analyser) le mot anglais history (issu du grec Ἱστορία à savoir « enquête »),  comme une histoire centrée sur l’homme (his),  son « histoire à lui », par opposition à la femme (her), son « histoire à elle ». « An accounting herstory » serait donc une histoire de la comptabilité d’une perspective féministe. Le reste du titre de la communication signifie : « Reconsidérer la relation entre la comptabilité et le capitalisme à travers le prisme des sociétés matriarcales ».
 

Barbie, un film de propagande néoféministe et misandre ?

Texte d’Anne Guerry est élève à l’École normale supérieure de Lyon, paru dans Le Figaro.

En mêlant combat féministe et hypersexualisation de la femme, la réalisatrice Greta Gerwig signe un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité.

Ces derniers jours, certains passants ont pu voir des files parfois interminables devant les cinémas, mais ce n’était pas pour le nouveau film de Christopher Nolan, Oppenheimer, sur l’invention de la bombe atomique aux États-Unis.

Les deux acteurs principaux du film Barbie, Ryan Gosling et Margot Robbie

Ces files d’attente géantes étaient plutôt parsemées de perfectos rose bonbon, de minijupes tape-à-l’œil et de dessus pailletés, à l’image du style vestimentaire de la célèbre poupée Barbie commercialisée en 1959 par la société américaine Mattel. 64 ans plus tard, la société américaine commande un film pour faire la promotion de sa poupée, et confie le projet à la réalisatrice féministe Greta Gerwig. Après une promotion forcenée (on a pu voir une maison Barbie sur Airbnb, des collaborations avec de nombreuses marques de vêtements, des menus roses chez Burger King, une page Google qui s’affiche en rose lors des recherches en rapport avec le film), l’objectif semble donc atteint : la poupée bimbo fait à nouveau parler d’elle.

Pourtant, outre l’ampleur hors du commun de la promotion du film, l’histoire, elle, est on ne peut plus commune : Barbie mène une vie parfaite à Barbieland, monde dans lequel les femmes ont accès à tous les métiers et à toutes les responsabilités, et où les Ken (les poupées masculines), cherchent désespérément à attirer l’attention d’une d’entre elles en se pavanant sur la plage. Le ton est donné. Mais, après un voyage dans le « vrai monde », Ken s’inspire du patriarcat qu’il y a observé et l’applique à Barbieland. Les Barbies sont alors réduites à servir les hommes, jusqu’à ce qu’elles se révoltent et obtiennent pour de bon le pouvoir.

Dans le « vrai monde », les hommes sont tous machos et grossiers, ils méprisent les femmes et aucune d’elles n’a de responsabilités. À Barbieland, les Ken sont profondément stupides et superficiels, totalement dépendants des Barbies, alors que ces dernières n’ont que faire de leurs partenaires masculins. Le message est clair : la femme n’a pas besoin de l’homme, et c’est en se passant de lui qu’elle pourra s’émanciper et être pleinement femme. L’homme est une charge, si ce n’est une menace, pour la femme. Bien loin d’une histoire d’amour, la relation entre Barbie et Ken s’achève par un Ken en pleurs, qui regrette le patriarcat et qui accepte finalement le pouvoir des Barbies. Ce final grotesque et caricatural est à l’image de l’ensemble du film, ponctué de références peu subtiles et de tirades victimaires dans lesquelles les femmes expliquent la difficulté qu’elles éprouvent dans un monde phallocentré.
 

Mais alors que le pouvoir est donné aux femmes et que les hommes sont tournés en dérision permanente, il faut encore déconstruire l’image stéréotypée de la poupée hypersexualisée. Pour dissimuler le paradoxe de la féministe privilégiée blonde, blanche, grande et mince qu’incarne Margot Robbie, la réalisatrice l’accompagne d’autre Barbies de toutes ethnies et de toutes morphologies confondues. C’est également la ligne adoptée par Mattel pour commercialiser ses poupées aujourd’hui : en faire des emblèmes d’inclusion ! Mais on peut s’interroger à raison sur l’opportunisme de cette démarche, où le libéralisme culturel est mis au service du capitalisme consumériste.

Bref, malgré l’enthousiasme de la critique, qui parle de « comédie féministe inspirante » (L’Humanité), et de film « captivant et drôle » (Marie Claire), il s’agit plutôt d’un film parfaitement attendu, qui coche toutes les cases d’un néoféminisme méprisant les hommes, qui tend à diffuser un message d’inclusion envers les femmes n’ayant désormais plus besoin d’être belles pour être valorisées — le tout incarné par la magnifique Margot Robbie, qui reste une icône de beauté même quand elle aura renoncé à être Barbie — et qui se veut drôle, mais qui manque pourtant cruellement de subtilité.

Ce film peut cependant nous questionner sur l’état de notre société, qui voit en ce genre de production cinématographique au ras des pâquerettes une chance d’« empowerment » pour la gent féminine. Les femmes peuvent désormais reproduire tous les stéréotypes de genres que véhiculent les traditionnelles Barbie, car les talons hauts et les brushings ne sont plus le signe d’une injonction du patriarcat, mais plutôt le symbole de la victoire féministe, puisque désormais Barbie a fait disparaître Ken. On assiste donc à un nouveau paradoxe : la convergence entre les symboles ultras « genrés » (le rose, les talons, les paillettes) et la libération de la femme.

En réalité, le succès que remporte le film de Greta Gerwig est inquiétant : l’anéantissement de l’homme ne semble pas faire débat dans notre société, du moins chez les femmes ; il suscite au contraire l’enthousiasme. Les clichés ne choquent personne, à condition qu’ils s’appliquent aux hommes. Le pouvoir ne doit pas être partagé, à condition qu’il revienne aux femmes. À en croire Barbie, la lutte féministe n’aspire plus à une égalité des sexes, désormais ringarde, mais plutôt à une revanche des femmes qui pourraient désormais écraser les hommes en toute impunité, dans un mépris non dissimulé et même revendiqué.
 
 
Pour Radio-Canada : film féministe réussi, un peu fou, brillant et même touchant
 
Voici la chronique culture de la SRC sur le film. Extraits.

La commande était risquée : comment proposer au cinéma une Barbie féministe ? Comment prendre en compte les critiques adressées au fil des ans à la célèbre poupée — sur des questions de diversité corporelle notamment — pour produire un film qui ne fait pas que perpétuer des idéaux de beauté inatteignables ?

Le long métrage signé Greta Gerwig, coécrit avec son conjoint, le cinéaste Noah Baumbach, réussit ce tour de force. Le résultat est un peu fou, brillant et même touchant. […]
 
Nous voici donc à Barbieland, monde où vivent les Barbie dans une société menée par des femmes exceptionnelles et où s’enchaînent les excellentes journées sous le soleil. Ken, lui, ne passe une bonne journée que si Barbie lui donne de l’attention.

Mais voilà que notre Barbie stéréotypée, la belle blonde sans talent spécial (Margot Robbie), commence à penser à la mort et à faire de la cellulite : pire, elle a perdu la célèbre arche de son pied et son talon touche le sol pour une première fois. Elle décide donc de partir pour le vrai monde afin de trouver les réponses à ses questions, accompagnée de Ken (Ryan Gosling) et de ses patins à roues alignées.

Sur les plages de Californie, c’est le choc pour Barbie. Elle constate qu’elle et ses consœurs n’ont pas changé le monde, loin de là. L’Amérique est toujours majoritairement menée par les hommes, le sexisme est omniprésent et les Barbie sont considérées comme ringardes et toxiques par plusieurs. De son côté, Ken découvre aussi quelque chose dont il n’avait jamais soupçonné l’existence et qui lui semble la solution à tous ses problèmes : le patriarcat.
 
[…]
 
Ken est ridicule dans le film
 
Si Ken est ici le personnage secondaire, Ryan Gosling vole toutefois largement la vedette en jouant son blond personnage avec un intense dévouement et une absence de peur du ridicule qui lui permet de s’imposer comme la grande force comique du film. Derrière lui, une armée de parfaits Ken, dont ses compatriotes canadiens Simu Liu et Michael Cera, qui lui se démarque dans le rôle du seul et unique Allen, poupée rapidement discontinuée [sic, bel anglicisme] par Mattel.

Entourée des Barbie non stéréotypées [il s’agit en fait de stéréotypes diversitaires] Issa Rae [noire, plutôt trop forte à ses yeux pour incarner une Barbie], Kate McKinnon [excentrique, fofolle] et Hari Nef [homme qui se dit femme, un transsexuel], Margot Robbie, aussi productrice du film, infuse pour sa part un côté plus tendre et lumineux à sa poupée en perte de repères et en pleine crise existentielle. Il y a quelque chose de bouleversant à voir Barbie pleurer. […]
 
Film critiqué par la droite conservatrice américaine
 
La semaine dernière, une critique du site chrétien Movieguide a critiqué le film pour avoir inclus des personnages homosexuels.

« Le nouveau film Barbie oublie son public de base, les familles et les enfants, tout en s’adressant aux adultes nostalgiques et en poussant les histoires de personnages lesbiens, gays, bisexuels et transgenres », peut-on lire dans l’article intitulé « AVERTISSEMENT : N’emmenez pas votre fille voir Barbie ». Fox News a depuis cité l’article.

Ginger Gaetz, l’épouse du représentant américain Matt Gaetz (républicain de Floride.), a critiqué le film après avoir assisté à sa première cette semaine, déclarant qu’il « négligeait malheureusement d’aborder toute notion de foi ou de famille ». Elle a ensuite qualifié le portrait de Ken de « décevant et faible en T » — suggérant un faible taux de testostérone — et de mâle « bêta », et non pas alpha. 

Le multimilliardaire Elon Musk s'est moqué des tics verbaux de Barbie


 

Pape François : convertir au Christ ou à la religion diversitaire ?

Texte de Laurent Dandrieu paru dans Valeurs actuelles le 22 juillet.

La nouvelle liste de cardinaux dévoilée par le pape François recèle quelques surprises, dont certaines ne sont pas rassurantes pour l’avenir de l’Église. 
 

Le pape François François déroge très largement à la tradition non écrite selon laquelle le pape crée des cardinaux de toutes sensibilités.

Il faut reconnaître au pape François une inlassable capacité à surprendre. Alors que le quorum de cardinaux nécessaire à l’élection d’un nouveau pape, fixé à 120, était déjà atteint après la dernière « fournée » d’août 2022, l’annonce, ce 9 juillet, de la création de 21 nouveaux cardinaux — dont 17 de moins de 80 ans, donc électeurs en cas de conclave — porte le nombre de ceux-ci à 137, dont plus de 70 % auront été choisis par le pape François.

S’il y a des exceptions (Mgr Bustillo, évêque d’Ajaccio, franciscain que tout le monde s’accorde à décrire comme « classique », en fait partie), François déroge très largement à la tradition non écrite selon laquelle le pape crée des cardinaux de toutes sensibilités pour choisir au contraire des hommes qui lui ressemblent. Dans certaines démocraties, on appelle cela « bourrer les urnes ». Dans l’esprit du pape François, cela revient à rendre les évolutions qui auront marqué son pontificat « irréversibles ».

Parmi ces nominations, deux au moins interrogent. L’une est celle d’Américo Aguiar. Âgé de seulement 49 ans, l’évêque auxiliaire de Lisbonne est responsable des JMJ qui s’y tiendront au mois d’août. Quelques jours avant d’être créé cardinal, il a déclaré que ce rassemblement n’avait pas vocation à « convertir à tout prix les jeunes au Christ, à l’Église catholique ou à quoi que ce soit d’autre », mais qu’il devait « transmettre le goût et la joie de connaître ce qui est différent ».

Qu’est-ce qu’une Église qui ne cherche pas à convertir au Christ, mais à ouvrir à la différence, sinon une ONG de plus ? 
 
En des temps pas si lointains, une telle déclaration lui aurait valu un rappel à l’ordre. Aujourd’hui, ce pape qui n’a jamais de mots assez durs contre le « prosélytisme » le crée cardinal. Plus attendu, le choix de Mgr Víctor Manuel Fernández paraît logique puisque l’archevêque de La Plata avait été nommé quelques jours plus tôt préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, l’un des postes les plus importants du gouvernement de l’Église. Mais la montée en puissance de ce proche de François, l’un de ses principaux conseillers et sa principale plume, n’en suscite pas moins la polémique, en raison des positions théologiques très modernistes de ce prélat.

L’un de ses prédécesseurs, le cardinal Gerhard Müller, n’a pas hésité à le qualifier de « théologien du dimanche » et certaines de ses prises de position d’« hérétiques ». Affirmant que « la compréhension de la doctrine catholique a changé et continuera de changer » (ce qui est un bon alibi pour lui faire dire ce que l’on veut), le nouveau préfet s’est vu confier par François la feuille de route suivante : ne plus condamner d’« éventuelles erreurs doctrinales » (attitude que le pape a attribuée à des temps révolus), mais favoriser la « recherche théologique ».

Ce sont bien deux conceptions radicalement différentes du catholicisme qui sont aujourd’hui face à face.

​Une Église en révolution permanente, où la doctrine est censée s’adapter à tout moment aux impératifs de la pastorale et qui préfère la différence à la conversion, ou bien une Église dont « l’enseignement n’est pas un programme à améliorer et à mettre à jour par les hommes, mais le témoignage fidèle et complet de la révélation eschatologique de Dieu en son Fils incarné » : ce sont bien deux conceptions radicalement différentes du catholicisme qui sont aujourd’hui face à face.