lundi 12 juillet 2021

Le gouvernement libéral Trudeau lancera à destination des blancs une campagne sur le racisme

Nous reproduisons telle quelle la dépêche de l’agence de Presse canadienne… Avec quelques commentaires entre crochets

Ottawa prévoit lancer une campagne publicitaire nationale visant à informer davantage de Canadiens blancs sur le racisme systémique.

Manifestation pro-noire à Ottawa en 2016
 
Le lancement d’une campagne d’éducation et de sensibilisation du public fait partie de la stratégie du gouvernement libéral de lutte contre le racisme.

Cette stratégie indique que 3,3 millions seront consacrés à des activités de marketing [de culpabilisation univoque.]

Les détails de ce que recherche Patrimoine canadien dans une telle campagne, dont le lancement est prévu plus tard cette année, sont inclus dans les documents affichés sur le site web de Services publics et Approvisionnement Canada.

Le ministère affirme que son public cible réside dans « les adultes canadiens d’âge moyen non racialisés » [blancs donc] — définis comme ayant entre 30 et 44 ans – vivant dans n’importe quelle zone rurale ou urbaine.

Il précise que cela comprend les adultes résidant dans des endroits comme Hamilton, Thunder Bay et Québec, considérés comme des « points chauds du racisme » en raison du volume élevé de crimes haineux rapportés par la police.

Selon les documents, le gouvernement souhaite que son auditoire soit informé des « préjugés implicites » et que la campagne tisse un récit convaincant au plan affectif de l’identité et des valeurs canadiennes contemporaines comme antithèse au racisme.

Le ministère affirme que l’objectif de la campagne est d’amener plus de Canadiens à lutter contre le racisme systémique en les sensibilisant à ses impacts par l’entremise de la publicité, des médias sociaux et de l’engagement du public.

[CTV ajoute : « Dans ce contexte de COVID-19, les Canadiens bénéficient d’une occasion unique de réinventer le contrat social de manière à placer l’antiracisme, l’équité, la réconciliation et les droits de la personne au cœur du processus de rétablissement », indiquent les documents. »]

Il souhaite que la campagne cherche des moyens d’attirer la participation d’« influenceurs pertinents ».

Exacerbé par la pandémie

Le ministère cite des données montrant que pendant la pandémie, les communautés autochtones, noires, asiatiques, musulmanes et juives ont été confrontées à plus de discrimination et de crimes haineux. [On aimerait avoir des preuves…]

La question du racisme systémique a été mise au premier plan en mai dernier après le meurtre de George Floyd, un Afro-Américain de Minneapolis, par l’ancien policier Derek Chauvin. [Aux États-Unis… et si tant est que c’était du racisme systémique. Rappelons que les autres policiers dans l’équipe de Derek Chauvin lors de l’arrestation de Floyd n’étaient pas tous blancs et qu’ils ne sont pas intervenus.]

Sa mort a déclenché des manifestations et des rassemblements un peu partout au Canada, dénonçant également le racisme dans le pays. [Récupération que la Presse canadienne amplifie.] Plus récemment, le pays a été confronté à l’héritage du système des pensionnats pour les enfants autochtones. Des Premières Nations ont découvert à l’aide d’un radar à pénétration de sol des centaines de tombes anonymes [parfois centenaires] sur des sites d’anciens pensionnats où, selon elles, des enfants autochtones ont été enterrés. [Quel rapport avec les quadragénaires blancs d’aujourd’hui habitant Québec ?]


États-Unis — Toutes les anciennes statues y passeront-elles ?

Les autorités de la ville américaine de Charlottesville ont déboulonné samedi matin les statues de deux généraux : celle du général Robert Lee, chef de l’armée sudiste pendant la guerre de Sécession (1861–1865) et de son collègue lors de ce conflit, le général Thomas « Stonewall » Jackson. Elles se trouvaient dans deux petits parcs près du centre historique de cette ville de l’État de Virginie. Tôt samedi matin, la ville avait donc enlevé les statues des généraux confédérés Robert E. Lee et Stonewall Jackson. 
 
Puis, lors d’une réunion d’urgence du conseil municipal à midi, les responsables ont voté à l’unanimité le retrait d’une autre statue représentant Meriwether Lewis, William Clark et l’interprète de Sacagawea. Elle fut démontée en toute urgence samedi après-midi. Dustina Abrahamson, qui se dit être une descendante de l’icône amérindienne, avait déclaré à NPR en 2019 que la statue donnait l’impression que son arrière-arrière-arrière-tante était une lâche, comme si c’était une chienne qui accompagnait l’expédition. Ces dernières années, la représentation de Sacagawea, qui apparaît dans une position accroupie derrière les Anglo-Saxons debout, a été critiquée par les militants de gauche qui la considèrent comme offensante. Toutefois certains historiens soutiennent que sa posture montre la femme indienne en train d’inspecter le sol comme pisteuse et qu’il ne s’agit pas d’une pose servile. Le Centre exploratoire Lewis et Clark de Charlottesville a proposé d’accueillir la statue — mais le conseil municipal n’a pas encore décidé d’accepter cette offre.

Ces statues sont considérées par les militants d’extrême gauche comme des icônes du « racisme » systémique qui gangrènerait la société américaine. Rappelons que ces deux militaires Lee et Jackson se sont également distingués dans l’armée fédérale lors de la guerre contre le Mexique (1846-48) et pas uniquement lors de la Guerre de Sécession. Lors de la guerre entre les États du Sud et du Nord des États-Unis, ces généraux combattirent d’abord nom au droit de souveraineté des États fédérés et plus particulièrement de leur « pays », la Virginie. L’esclavage n’était pas le seul élément qui explique la Guerre de Sécession. En effet, quatre États esclavagistes combattirent du côté du Nord : le Delaware, le Maryland, le Kentucky et le Missouri. Après 1863, le nouvel État de Virginie occidentale se joignit à ces États frontaliers. La proclamation d’émancipation des esclaves de Lincoln de 1863 ne s’appliqua d’ailleurs pas à ces cinq États frontaliers. Les différends qui opposaient le Sud et le Nord allaient bien au-delà de l’esclavage : les conflits opposaient un Nord très blanc, protectionniste de son industrie naissante et valorisant la petite propriété agricole familiale au Sud sans industrie, en faveur du libre échange commerciale, à la population très diverse ethniquement, tourné vers l’exportation et aux nombreuses grandes plantations. Deux Amériques très différentes en de nombreux aspects.

La statue de Lewis, Clark et Sacawagea, également enlevée de toute urgence
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lee, contre la Sécession, fidèle à la Virginie, pour l’abolition à terme

Lee s’opposa en privé à la sécession des nouveaux États confédérés d’Amérique dans des lettres au début de 1861. Cette opposition fut finalement vaincue par ses réserves sur la légitimité d’une « Union conflictuelle qui ne peut être maintenue que par des épées et des baïonnettes » et son devoir de défendre sa Virginie natale en cas d’attaque. À un lieutenant qui lui demandait s’il avait l’intention de se battre pour la Confédération ou l’Union, Lee répondit : « Je ne porterai jamais les armes contre l’Union, mais il peut être nécessaire pour moi de porter un mousquet dans la défense de mon état natal, la Virginie, auquel cas je ne me montrerai pas réfractaire à mon devoir ».

Ce qui inquiétait le plus Lee était la violence de la solution abolitionniste et non l’amour de l’esclavage en lui-même. « En cet âge éclairé, peu de gens, je crois, n’admettraient pas que l’esclavage en tant qu’institution, est un mal moral et politique dans n’importe quel pays », écrivit-il à sa femme. Pour Lee, le fardeau du mal retombait en réalité davantage sur « la race blanche que sur la race noire », car « les Noirs sont infiniment mieux lotis ici qu’en Afrique, moralement, socialement et physiquement », et leur « discipline douloureuse » en tant qu’esclaves va « les préparer et les conduire à de meilleures choses ». Ce que redoutait Lee c’était le bouleversement causé par une émancipation soudaine et totale de la population asservie. Cela n’aboutirait, soutenait Lee, qu’à ce que l’abolitionniste « crée des sentiments de colère chez le maître... s’il veut du bien à l’esclave », car l’abolitionniste n’a pas plus de raison d’intervenir dans les relations juridiques des maîtres et des esclaves que dans toute autre « sorte d’ingérence avec nos voisins lorsque nous désapprouvons leur conduite ». « L’abolition définitive de l’esclavage humain est en marche, et nous lui apportons l’aide de nos prières et de tous les moyens justifiables en notre pouvoir », d’écrire Lee mais c’est un processus qui ne peut être précipité, et « résultera plus tôt de la douceur et du creuset du christianisme que des tempêtes de la controverse enflammée. »

Après la guerre de Sécession, En 1865, Lee devint président du Washington College (plus tard Washington and Lee University) à Lexington en Virginie ; à ce poste il soutint la réconciliation entre le Nord et le Sud. Lee accepta « l’extinction de l’esclavage » prévue par le treizième amendement, mais s’opposait à l’égalité raciale pour les Afro-Américains. Lee aida des esclaves à rejoindre, libres, le Libéria et libéra ses siens esclaves, il pensait que la fin de l’esclavagisme ne devrait avoir lieu que dans un avenir non défini dans le cadre du dessein de Dieu.

Jackson, probablement contre l’esclavage selon son biographe

Jackson n’a jamais défendu ni condamné l’esclavage. Selon le biographe de Jackson, James I. Robertson fils, il s’est probablement opposé à l’institution. Pourtant, dans son esprit, le Créateur avait sanctionné l’esclavage, et l’homme n’avait aucun droit moral de contester son existence. Le bon esclavagiste chrétien était celui qui traitait ses serviteurs avec équité et humanité à tout moment. Jackson possédait six esclaves à la fin des années 1850. Trois (Hetty, Cyrus et George, une mère et ses deux fils adolescents) ont été reçus comme dot lors de son mariage avec Mary Anna Jackson. Un autre esclave, Albert, a demandé à Jackson de l’acheter et de lui permettre de travailler pour sa liberté ; il était employé comme serveur dans l’un des hôtels de Lexington. Amy a également demandé à Jackson de l’acheter lors d’une vente aux enchères publique d’esclaves et elle a servi la famille en tant que cuisinière et femme de ménage. La sixième, Emma, était une orpheline de quatre ans avec un trouble d’apprentissage, offerte par une veuve âgée et acceptée par Jackson.

Sacagawea, rôle mythifié, rôle des Canadiens français occulté

La statue de Lewis et Clark représente donc Sacawagea accroupie. La « Femme-oiseau », c’est son nom en français, a acquis un rôle très exagéré dans la culture populaire américaine. Aucun Canadien français n’est représenté dans cette statue comme tant d’autres sur Lewis et Clark. Pourtant leur rôle fut essentiel.  Clark et Sacageawa ne pouvaient ainsi se parler puisque pour lui parler Clark devait passer par François Labiche qui comprenait l’anglais. Labiche traduisait ensuite en français pour Charbonneau qui ne parlait pas anglais et qui traduisait à son tour en meunitarri (gros ventre) à sa femme, la Femme-oiseau...  Labiche et Charbonneau n’étaient pas les seuls francophones de l’expédition : le métis George Drouillard, fut qualifié de meilleur chasseur de l’équipée par Lewis. Pas de statue pour lui. Cette mythification de Sacageawa (dont on sait peu de choses en réalité) et cette occultation et la dépréciation du rôle des Français (sales, avinés, coureurs d’Indiennes, cruels, colériques, etc.) sont assez fréquentes dans les romans ou films qui traitent de cette expédition. Voir les extraits dans la vidéo ci-dessous. (« The » Revenant, Hollywood et le Canadien français et Le cinéma, cette arme idéologique contre le Frenchie comme le Russkof ou le Chinetoque).

Lincoln : les noirs jamais nos égaux sociaux, pour le retour en Afrique ou l’établissement en Amérique centrale

Si Jackson et Lee sont considérés comme des icônes du « racisme systémique », si Lewis, Clark et Sacaweaga ont aussi été déboulonnés, les statues de Lincoln resteront-elles longtemps encore en place ? 

En effet, Lincoln n’était ni abolitionniste à son élection ni pour l’égalité sociale entre blanc et noir. 

Dans un discours de trois heures à Peoria, en Illinois, à l’automne 1854, Lincoln a présenté plus clairement que jamais son opposition morale, juridique et économique à l’esclavage, puis a admis qu’il ne savait pas exactement ce qu’il fallait faire à ce sujet dans les circonstances. Bien que Lincoln ait soutenu que la phrase des pères fondateurs « Tous les hommes sont créés égaux » s’appliquait aux Noirs et aux Blancs, cela ne signifiait pas qu’il pensait qu’ils devraient avoir les mêmes droits sociaux et politiques. Son opinion sur le sujet a été clairement énoncée lors d’une série de débats en 1858 avec son adversaire dans la course de l’Illinois au Sénat américain, Stephen Douglas (un nordiste donc), qui l’avait accusé de soutenir « l’égalité des nègres ». Lors de leur quatrième débat, à Charleston, la ville de l’Illinois et non celle de la Caroline du Sud, le 18 septembre 1858, Lincoln expliqua clairement sa position : « Je dirai alors que je ne suis pas ni n’ai jamais été, en faveur de la réalisation de l’égalité sociale et politique des races blanche et noire ». Il ajouta qu’il s’opposait à ce que les Noirs aient le droit de vote, de faire partie de jurys, d’occuper des fonctions et de se marier avec des Blancs. 

 

La statue « problématique » de Lincoln émancipant un esclave a été enlevée à Boston en décembre 2020

Pendant une grande partie de sa carrière, Lincoln a cru que la colonisation — c'est-à-dire l’idée qu’une majorité de la population afro-américaine devrait quitter les États-Unis et s’installer en Afrique ou en Amérique centrale — était le meilleur moyen de résoudre le problème de l’esclavage. Ses deux grands héros politiques, Henry Clay et Thomas Jefferson, avaient tous deux favorisé la colonisation ; tous deux étaient des esclavagistes qui contestaient certains aspects de l’esclavage, mais ne voyaient aucun moyen pour que les Noirs et les Blancs puissent vivre ensemble en paix. Lincoln a d’abord plaidé publiquement pour la colonisation en 1852 et, en 1854, a déclaré que son premier instinct serait « de libérer tous les esclaves et de les envoyer au Libéria » (l’État africain fondé par l’American Colonization Society en 1821). Près d’une décennie plus tard, alors même qu’il rédigeait le projet de la Proclamation d’émancipation préliminaire en août 1862, Lincoln a accueilli une délégation d’hommes et de femmes noirs libérés à la Maison-Blanche dans l’espoir d’obtenir leur soutien sur un plan de colonisation en Amérique centrale. Étant donné les « différences » entre les deux races et les attitudes hostiles des Blancs envers les Noirs, a soutenu Lincoln, il serait « mieux pour nous deux, par conséquent, d’être séparés ». 

Lincoln décréta la Proclamation d’émancipation des esclaves principalement comme une mesure militaire pour saper la Confédération sudiste tout en fournissant à l’Union nordiste une nouvelle source de main-d’œuvre pour écraser la rébellion. Mais cette émancipation ne s’appliquait pas aux États esclavagistes frontaliers comme le Delaware, le Maryland, le Kentucky et le Missouri, qui étaient tous fidèles à l’Union. (Le Missouri avait en fait deux gouvernements concurrents ; un loyal envers l’Union et l’autre fidèle à la Confédération). Lincoln a également exempté certaines zones de la Confédération qui étaient déjà sous occupation nordiste dans l’espoir de gagner la loyauté des Blancs de ces États. Dans la pratique, la proclamation d’émancipation ne libéra dans l’immédiat aucun esclave, car les seuls endroits où elle s’appliquait étaient ceux où le gouvernement fédéral ne pouvait la mettre en vigueur. La proclamation de Lincoln marqua cependant un tournant dans la guerre civile elle-même. À la fin de la guerre, quelque 200 000 hommes noirs servaient dans l’armée et la marine de l’Union.
 

Tocqueville sur les relations raciales aux États-Unis lors de son voyage en 1831

Dans la portion de l’Union où les nègres ne sont plus esclaves, se sont-ils rapprochés des blancs ? Tout homme qui a habité les États-Unis aura remarqué qu’un effet contraire s’était produit.

Le préjugé de race me paraît plus fort dans les États qui ont aboli l’esclavage que dans ceux où l’esclavage existe encore, et nulle part il ne se montre aussi intolérant que dans les États où la servitude a toujours été inconnue.

Il est vrai qu’au nord de l’Union la loi permet aux nègres et aux blancs de contracter des alliances légitimes ; mais l’opinion déclare infâme le blanc qui s’unirait à une négresse, et il serait très difficile de citer l’exemple d’un pareil fait.

Dans presque tous les États où l’esclavage est aboli, on a donné au nègre des droits électoraux ; mais s’il se présente pour voter, il court risque de la vie. Opprimé, il peut se plaindre, mais il ne trouve que des blancs parmi ses juges. La loi cependant lui ouvre le banc des jurés, mais le préjugé l’en repousse. Son fils est exclu de l’école où vient s’instruire le descendant des Européens. Dans les théâtres, il ne saurait, au prix de l’or, acheter le droit de se placer à côté de celui qui fut son maître ; dans les hôpitaux, il gît à part. On permet au noir d’implorer le même Dieu que les blancs, mais non de le prier au même autel. Il a ses prêtres et ses temples. On ne lui ferme point les portes du Ciel : à peine cependant si l’inégalité s’arrête au bord de l’autre monde. Quand le nègre n’est plus, on jette ses os à l’écart, et la différence des conditions se retrouve jusque dans l’égalité de la mort.

Ainsi le nègre est libre, mais il ne peut partager ni les droits, ni les plaisirs, ni les travaux, ni les douleurs, ni même le tombeau de celui dont il a été déclaré l’égal ; il ne saurait se rencontrer nulle part avec lui, ni dans la vie ni dans la mort.

Au Sud, où l’esclavage existe encore, on tient moins soigneusement les nègres à l’écart ; ils partagent quelquefois les travaux des blancs et leurs plaisirs ; on consent jusqu’à un certain point à se mêler avec eux ; la législation est plus dure à leur égard ; les habitudes sont plus tolérantes et plus douces.

De la démocratie en Amérique, tome I, 2e volume, Chapitre X, POSITION QU’OCCUPE LA RACE NOIRE AUX ÉTATS-UNIS ; DANGERS QUE SA PRÉSENCE FAIT COURIR AUX BLANCS