jeudi 1 janvier 2015

Japon — la natalité une nouvelle fois au plus bas en 2014


En 2014, le nombre estimé des naissances au Japon est de 1,001 million, soit le niveau le plus bas jamais enregistré dans ce pays à la population vieillissante, selon des statistiques officielles publiées jeudi.

C'est la quatrième année consécutive que le Japon enregistre un record à la baisse pour le nombre de nouveau-nés, selon le ministère de la Santé. Parallèlement, 1,269 million de personnes sont mortes en 2014, un chiffre en hausse pour la cinquième année consécutive.

D'après la presse locale, qui évoque une marge d'erreur d'un millier de bébés, le nombre de naissances pourrait en réalité être inférieur à un million.
La tendance devrait se poursuivre car «le nombre de femmes en âge de se reproduire est sur le déclin», a déclaré un porte-parole du ministère, cité par Kyodo News.

Le vieillissement de la population est un casse-tête pour la classe politique japonaise qui doit résoudre une équation impossible: le financement des pensions de retraites et la relance de la production et de la consommation par un nombre d'actifs en diminution pour un nombre de retraités en augmentation.

L'indice de fécondité au Japon plafonne à 1,4 enfant par femme, quand il en faudrait 2,1 pour assurer le renouvellement des générations.

Selon l'AFP, la principale raison de ce phénomène durable serait l'anxiété à l'égard de l'avenir, la peur de ne pas avoir assez de revenus pour subvenir aux besoins d'une famille. S'y ajoute un déficit d'infrastructures et modes de garde pour les jeunes enfants. C'est devenu une scie. L'AFP n'explique pas pourquoi la natalité était supérieure dans un Japon nettement plus pauvre il y a quelques décennies ou, aujourd'hui, dans des pays à faible infrastructure et monde de garde pour les enfants. Notons enfin que la natalité au Québec ne fait que baisser depuis 5 ans alors que l'infrastructure et modes de garde pour les enfants mis en place par le gouvernement ne font qu'augmenter.

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Mythe — C’est grâce à la République que l’enseignement est devenu obligatoire, public et gratuit

Le Centre national d'enseignement à distance (CNED) français enseigne aux jeunes enfants (voir ci-dessous) que c'est grâce à la République laïque que l’enseignement serait devenu obligatoire et gratuit en France.

Document qui fait croire que l'école gratuite et obligatoire est le fruit de la IIIe République
Histoire et géographie, par Catherine Laurent-Diaz, primaire cycle 3, niveau 3, CNED, 2013, p. 50

C’est faux : contrairement à une idée très répandue (et entretenue dans certains manuels, voir ci-dessus), la France n’a pas attendu 1789 et la République pour décréter que l’enseignement pouvait être gratuit et exister hors du giron de l’Église catholique. Le IIIe concile de Latran, en 1179 avait déjà formulé le principe de gratuité de l’enseignement1, même si ce privilège était réservé en priorité aux clercs. Au XVIe siècle, les collèges jésuites proposaient également un enseignement gratuit pour les garçons (non-clercs). À la même époque, dans le sud de la France, les écoles sont principalement laïques et dominées par les municipalités2.

La Révolution française va renverser l’avantage en faveur des écoles d'État. En 1792, Condorcet rend un Rapport sur l’instruction publique dans lequel il préconise la nationalisation et la gratuité de l’enseignement. Mais la loi fondatrice dans ce domaine, c’est la loi Falloux de 1850 qui institue la liberté de l’enseignement et distingue les écoles publiques, fondées et entretenues par les communes, des écoles libres, créées ou gérées par des particuliers. Ce n’est enfin que par la loi de 1881 que les écoles primaires françaises furent déclarées gratuites pour tous. Cependant la gratuité de l’enseignement et sa laïcité sont bien plus anciennes.

Selon Jean Sévillia « L’école laïque, gratuite et obligatoire » constitue un mythe fondateur de la IIIe République [après 1870]. Cependant ni le principe de la gratuité de l’enseignement ni celui de son obligation ne datent de cette époque : les petites écoles de l’Ancien Régime n’étaient pas payantes, les milliers de Frères des écoles chrétiennes donnaient un enseignement gratuit depuis 1681, pour instruire gratuitement les enfants du peuple ; et Louis XIV avait édicté l’obligation scolaire jusqu’à quatorze ans, en 1698.

En 1880 à la chambre des députés, Paul Bert, personnalité marquante du parti républicain, reconnaissait que 85 % des enfants étaient scolarisés dans le primaire mais mal scolarisés car ils l’étaient par l’Église.... l’important dans les lois Ferry, c’est la laïcité [ou le laïcisme]. En 1998, Jean-Michel Gaillard fit remarquer lors d’un colloque organisé à la Sorbonne, que « la laïcité loin d’être idéologiquement neutre, était un combat mené par les instituteurs contre la monarchie et le cléricalisme ». En décrétant la laïcité, Ferry veut en réalité que les enfants soient coupés des milliers de religieuses et de religieux qui se consacrent à l’enseignement primaire3.

« Théoriquement, l'« école obligatoire » date de Louis XIV et non de Jules Ferry. »4  Le principe de l'obligation scolaire se trouve déjà en 1698 dans un un édit de Louis XIV, même si celui-ci fut peu suivi d'effets. À l'étranger, il avait été mis en œuvre par la Prusse monarchique en 1717, ébauché par l'Autriche impériale en 1774 avant d'y devenir effectif en 1869.

Les frères des écoles chrétiennes dispensaient déjà aux enfants du peuple une instruction gratuite.

Et la loi Guizot en 1833, sous la monarchie donc, garantit la gratuité de l'école pour les indigents. Là où Jules Ferry va innover, c'est vrai, c'est en liant gratuité et obligation avec la laïcité militante5...

Voir aussi

France — « L’école laïque, gratuite et obligatoire » constitue un mythe fondateur






[1] « L’Église étant obligée, comme une bonne mère, de pourvoir aux besoins corporels et spirituels des pauvres, le concile ordonne qu’il y aura, pour l’instruction des pauvres clercs, en chaque église cathédrale, un maître à qui l’on assignera un bénéfice suffisant, et qui enseignera gratuitement ; que l’on rétablira les écoles dans les autres églises et dans les monastères, où il y a eu autrefois quelque fonds destiné à cet effet ; qu’on n’exigera rien pour la permission d’enseigner, et qu’on ne la refusera pas à celui qui en sera capable, parce que ce serait empêcher l’utilité de l’Église. » Source : http://catho.org/9.php?d=bq1#bb.

[2] Jacques Georgel, Anne-Marie Thorel, L’enseignement privé en France, du VIIIe au XXe siècle, Dalloz, 1995.

[3] Jean Sévillia, Historiquement correct, pour en finir avec le passé unique, p. 284.

[4] François Bluche, Louis XIV, Fayard, Saint-Amand-Montrond 2002, p. 494.

[5] Jean Sévillia, Quand les catholiques étaient hors la loi, Perrin, 2005, p. 70.