samedi 10 juillet 2021

OMS — Le vaccin Pandemrix® et le risque accru de narcolepsie

L'Institut national finlandais pour la santé et la protection sociale a formulé une déclaration le 1er février 2011 faisant état d'une augmentation du risque de narcolepsie observée chez les enfants et les adolescents à qui l'on a administré le Pandemrix®, un vaccin adjuvanté contre la grippe pandémique H1N1 2009 et fabriqué par GlaxoSmithKline.

Sur les conseils du Groupe de travail national finlandais sur la narcolepsie, l'Institut conclut que les sujets vaccinés âgés de 4 à 19 ans courent 9 fois plus le risque d'être atteints de narcolepsie que les sujets non vaccinés. Si l'Institut estime que le vaccin Pandemrix® contribue probablement à l'augmentation observée de ce risque, il affirme cependant qu'une enquête plus approfondie est nécessaire sur le rôle d'autres facteurs importants. Le Groupe de travail doit publier un rapport final d'ici le 31 août 2011.

 

Peu après les massives campagnes de vaccination contre la grippe H1N1 dans le monde en 2009-2010, plusieurs dizaines, voire centaines de cas de narcolepsie ont été signalées en Finlande et en Suède. Les experts ont noté qu’il s’agissait quasi exclusivement des personnes vaccinées contre la grippe A (H1N1) avec Pandemrix, seul produit utilisé dans ces pays.  (Source : Libération)

Le vaccin Pandemrix® a été utilisé dans 38 pays de par le monde pendant la saison 2009/2010. Un accroissement des cas de narcolepsie a été observé uniquement en Finlande, en Islande et en Suède.

La question de la hausse du taux de narcolepsie n'a pas été soulevée en rapport avec l'administration d'autres vaccins contre la grippe pandémique H1N1 2009, de vaccins contre la grippe saisonnière ou de tout autre vaccin adjuvanté utilisé dans les programmes de vaccination ciblant les enfants.

Le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale de l’OMS (GACVS) examine toutes les données disponibles relatives à l'accroissement observé des taux de narcolepsie. Il doit formuler une déclaration sur son site Web dans quelques jours.

L'OMS convient qu'une enquête approfondie est nécessaire à ce sujet. En collaboration avec plusieurs États membres de l'Union européenne, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies mène une étude épidémiologique conjointe sur la narcolepsie et les vaccins antipandémiques.

L'attention de l'OMS a d'abord été attirée sur les cas observés de narcolepsie à la suite de l'administration du vaccin Pandemrix® en Finlande et en Suède en août 2010. L'Organisation a décidé de suivre la situation par le biais du GACVS au fur et à mesure de l'acquisition de nouvelles données. Des informations actualisées seront fournies une fois disponibles et après évaluation.

Source : OMS


France — « Tu files des points, cherche pas à comprendre » : les consignes de bienveillance exaspèrent les correcteurs du brevet

 
De nombreux enseignants témoignent d’une baisse du niveau, que la « bienveillance » dans la notation cherche à dissimuler

    Après les professeurs de lycée, ce sont les correcteurs des épreuves du brevet qui se plaignent des demandes de « bienveillance » dans la notation, prônée par l’Éducation nationale. Selon eux, elle dissimule les lacunes abyssales des élèves.

    « Alors la dictée, si c’est mauvais mais que vous sentez que l’élève maîtrise globalement assez bien les accords, vous pouvez rajouter 2 ou 3 points. » Ce professeur de français dans un collège normand relève avec amertume les consignes de « bienveillance » demandées pour la correction du diplôme national du brevet (DNB) de 2021, dont les résultats 2021 viennent de paraître. Des directives ministérielles qui exaspèrent beaucoup d’enseignants.

    Les résultats étaient déjà stratosphériques en 2020, avec 90,5 % des candidats au DNB admis, soit une hausse de 4 points par rapport à 2019 (86,5 %). Mais les épreuves n’avaient pas eu lieu en raison du Covid. Cette année, avec les consignes de bienveillance, les résultats sont également exceptionnels. Les consignes de correction données oralement aux membres du jury vont dans ce sens, en incitant les professeurs à une indulgence dans la notation, quel que soit le niveau des copies.

    Ce qui a le don d’énerver les enseignants les plus consciencieux. Dans les consignes distribuées à des correcteurs du Doubs (25), il est précisé : « Quand un élève a réalisé de façon satisfaisante un exercice, on n’hésitera pas à lui attribuer l’ensemble des points. » Le document différencie les « attendus » que l’élève devrait maîtriser, et des « éléments de valorisation », dont « la prise en compte permet de compenser d’éventuelles faiblesses ».

    Les collèges n’ont pas tous le même niveau

    Marie, professeure de français dans un collège du Nord (59), sait que tous les élèves n’ont pas pu étudier le programme en entier. Elle rappelle pourtant que le sujet de cette année devrait avoir été traité en 4e. « Je veux bien être bienveillante, mais on a un minimum d’exigence. » Selon elle, la bienveillance est surtout une façon de « contrebalancer le fait qu’il n’y ait pas le même niveau dans tous les collèges ».

    Tu files des points, cherche pas à comprendre.

    Un professeur d’histoire-géographie

    Pour Fiona, professeure de français dans un collège du Calvados (14), cette bienveillance est plutôt une façon pour le ministère de ne pas perdre la face. « C’est insoutenable pour un gouvernement d’avoir des élèves qui réussissent très mal. Ça voudrait dire que l’enseignement n’est pas bon. » Pour cette enseignante, « ce n’est pas les élèves qui ont changé, c’est le temps qu’on leur consacre qui a diminué ». Elle insiste sur le fait qu’il faudrait plus d’heures de cours pour traiter entièrement le programme, et non pas plus de bienveillance.

    Un enseignant d’histoire-géographie résume ainsi : « Tu files des points. Cherche pas à comprendre. » Pendant le bac, le ministère précisait déjà que « des consignes de bienveillance seront transmises aux jurys, au regard des circonstances particulières de cette session ».

    Ces incitations à mettre le plus de points possible ne sont pas nouvelles. Elles concernent autant le bac que le DNB. Dès le début de la correction du brevet, les pires copies sont apparues sur les réseaux sociaux. Elles témoignent du niveau catastrophique de certains élèves.

    Des consignes pour gonfler les statistiques

    En dépit d’une correction indulgente, certains collégiens risquent d’avoir de mauvaises surprises. Pour ce professeur de sciences et vie de la terre en Dordogne (24), le choix du sujet de cette année ne prend pas suffisamment en compte les retards dans le programme. C’est « un carnage », malgré « un barème remanié pour masquer la catastrophe ».

    Même chose en français. Sur toutes les copies corrigées par Fiona, elle constate un très mauvais niveau, notamment dans les règles de grammaire. « Ce n’est pas du programme de 3e spécifiquement, ça devrait être acquis depuis la 5e. Pourtant je n’ai pas eu une seule fois l’attribut du sujet. » L’enseignante s’interroge sur le but des consignes de correction, qui ne servent, selon elle, qu’à gonfler les statistiques ministérielles.

    On nous a demandé de parsemer la rédaction de traits rouges, pour prouver qu’on l’avait lue.

    Une professeure de français

    Critiques de la bienveillance imposée, les enseignants souhaiteraient être eux-mêmes plus « choyés » par l’Éducation nationale, explique Fiona. « Cette année on nous a demandé de parsemer la rédaction de traits rouges, pour prouver qu’on l’avait lue jusqu’au bout. J’ai trouvé ça particulièrement insultant. Cette défiance était particulièrement cruelle. »