mercredi 27 avril 2011

France — Les parents d’élèves dans les zones sensibles, premiers auteurs d’incivilités envers les chefs d’école


Philippe Tournier, proviseur et et secrétaire général du syndicat des personnels de direction de l’Education nationale, est l'invité de Robert Ménard fondateur de Reporters sans frontières. Pour M. Tournier ces phénomènes existent depuis 20 ans et il est bon qu'on en parle aujourd'hui.

Pas facile d’être chef d’établissement. C’est ce qui ressort d’un rapport inédit, élaboré par l’Observatoire international de la violence à l’école et dont la réalisation a été financée par la Casden, banque mutualiste de l’éducation.

Les universitaires Georges Fotinos et Eric Debarbieux ont analysé les réponses de 1 542 des quelque 7 000 personnels de direction des collèges et lycées français. Si globalement le climat des établissements d’enseignement secondaire reste bon, les incivilités, voire les violences dont sont victimes les chefs d’établissement ne sont plus des phénomènes marginaux.

Durant l’année scolaire 2009-2010, un chef d’établissement sur huit a déposé plainte pour des violences verbales. Un sur sept a été menacé physiquement une fois et un sur vingt à plusieurs reprises. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas des inconnus qui s’en prennent le plus souvent à eux, mais les parents d’élèves. « Ils sont auteurs de 41 % des insultes, contre 33 % pour les élèves et 10 % pour des jeunes entrés [les « grands frères »] sans autorisation », rappelle Georges Fotinos. Une situation qui dit l’évolution du rapport des familles à l’école.




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À contre-courant — mythes et origines du « bio » et de l'écologisme

Gil Rivière-Wekstein est le fondateur de la revue mensuelle Agriculture et Environnement. Il est spécialiste des questions agricoles et environnementales, il a publié Abeilles, l’imposture écologique en 2006. Il est membre de l’Association française des journalistes agricoles. Et il publie ces jours-ci Bio, fausses promesses, vrai marketing, avec une préface de Jean de Kervasdoué, aux éditions Le Publieur. Où l’on apprend notamment que le « bio » est né en 1920, et non après mai 68, et que ses fondateurs étaient les partisans de « la terre qui ne ment pas », de Pétain, puis des petits producteurs locaux contre les multinationales étrangères, de Poujade. Pour Gil Rivière-Wekstein, « l’agriculture biologique utilise de très nombreux pesticides » qui ne sont pas moins nocifs que les synthétiques.




Présentation de l'éditeur


Manger bio. Difficile de ne pas être séduit tant cela semble sain et naturel. Si nous sommes prêts à payer plus cher les produits bio, c’est parce que nous sommes convaincus qu’ils sont meilleurs pour notre santé, meilleurs pour l’environnement et meilleurs pour les agriculteurs, surtout les petits paysans. Ce sont ces trois promesses, si séduisantes, que Gil Rivière-Wekstein a voulu vérifier. Journaliste spécialiste des questions agricoles, il a mené une longue enquête qui se révèle passionnante. Quelle est l'histoire du bio, quelle idéologie le sous-tend ? Peut-on vraiment parler de bénéfices pour la santé des consommateurs et comment les évalue-t-on ? Le Bio est-il vraiment l'avenir de l'agriculture et des agriculteurs ? À toutes ces questions qui nous préoccupent tous, Gil Rivière-Wekstein apporte des réponses parfois inattendues mais toujours basées sur des études exigeantes, comme le souligne dans sa préface Jean de Kervasdoué. Si l’auteur reconnaît l’intérêt et la place que doit prendre l’agriculture biologique, il en dénonce les insuffisances et les fausses promesses en refusant de se laisser bercer par des vérités si écologiquement correctes que personne n’ose les mettre en question. Au moment où l’agriculture et son avenir sont au cœur des débats dans notre société si attachée au monde rural et à la qualité des produits que nous consommons, ce livre fera date.


Bio fausses promesses et vrai marketing
par Gil Rivière-Wekstein, préface par Jean de Kervasdoué
246 pages
chez Le Publieur, Paris
sorti le 30 mars 2011
ISBN-13: 978-2350610191





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Où l'on parle de Pour une école libre

Sylvain Fournier
Le jeune président de l'association québécoise des professeurs en éthique et culture religieuse (AQÉCR), Sylvain Fournier (ci-contre), parle de Pour une école libre dans son article militant inclus dans l'ouvrage collectif La Religion sans confession paru aux éditions Médiaspaul il y a près d'un mois.

Sylvain Fournier est un jeune enseignant en Éthique et culture religieuse à la commission scolaire des Affluents, fraîchement émoulu de l'université québécoise. Il a été un des premiers diplômés à avoir suivi la formation universitaire en éthique et culture religieuse. Jusqu'à récemment, il était responsable de l'information à l'AQÉCR. Il a remplacé Mme Lynda Berthiaume à la présidence de cette association. Mme Berthiaume était une catholique engagée et avait eu de grandes difficultés à expliquer l'utilité et l'innocuité du programme ECR devant des parents à Granby en 2009.

M. Fournier disait de la CLÉ en 2008 que « Par ailleurs, signe de sa mauvaise foi, la Coalition ne parle jamais du volet éthique du programme qui représente pourtant 50 % du contenu et qui ne fait aucune référence à la religion. » Propos emprunt de fausseté, car la CLÉ a abordé à plusieurs reprises le volet éthique. En outre, s'il était vrai que le volet éthique ne parlait pas de religion (ce qui est faux, voir l'analyse ici et ici sur le clonage d'un manuel d'ERPI), cette dichotomie serait artificielle et regrettable pour le moins : les religions ont de nombreuses choses à dire sur les situations porteuses « de tensions et de conflits de valeurs » que prescrit le programme ECR dans le volet éthique.

Voici donc ce que dit cet enseignant d'ECR de notre carnet :

« [I]l est souvent instructif de lire le blogue Pour une école libre au Québec tenu par des sympathisants de la CLÉ. S'ils devaient faire le gouvernement sur ce dossier, ce ne serait que le début... Le darwinisme, l'éducation, la lutte contre l'homophobie, la conscientisation face aux problèmes environnementaux : tout ça serait remis en cause. »

Faut-il comprendre en creux que ce qui compte pour Sylvain Fournier ce n'est pas tant une formation éthique ou une culture religieuse rigoureuse, mais plutôt de lutter contre le créationisme — l'épouvantail de tous les ennemis de la liberté scolaire — de promouvoir la normalisation de l'homosexualité et sensibiliser les jeunes étudiants captifs à l'écologisme ? On peut craindre pour la neutralité des cours d'ECR de M. Fournier.

Sylvain poursuit :

« Les partisans de cette coalition ne veulent rien de moins que de pouvoir soustraire leurs enfants des programmes gouvernementaux. »

Bzzzz. Le prof commet « une entrave au dialogue » comme on dit dans son jargon : Géné­ralisation abusive. Les auteurs de ce carnet veulent que les parents puissent soustraire les enfants du monopole éducatif centralisé au Québec, c'est vrai. Monopole qui n'est en rien généralisé ou une fatalité dans les pays occidentaux. Il suffit de penser à l'Angleterre. Les auteurs de ce carnet donc, mais cela ne signifie pas que pour « les partisans de cette coalition » ce soit le cas au-delà des sujets qui traitent de la morale et de la religion. D'ailleurs, dans leur mémoire à la Cour suprême la CLÉ ne demande le droit d'exemption que dans ces domaines.

Le président de  l'AQÉCR continue : « Malgré la diversité des choix s'offrant aux parents québécois pour l'éducation de leurs enfants : écoles publiques, écoles privées, écoles à vocation religieuse, écoles alternatives, écoles internationales, l'éducation à la maison (homeschooling) et j'en oublie probablement, il faut savoir que toutes ces options doivent être entérinées par le ministère de l'Éducation. »

C'est dit gentiment, cela donne l'impression de la diversité, mais il s'agit d'une diversité limitée, sauf pour l'éducation à la maison que l'État québécois « encadre » sans cesse plus et des écoles qui suivent notamment le programme français (Stanislas et Marie-de-France) qui utilisent des programmes et des méthodes d'enseignement vraiment différents. Sinon le même programme et la même pédagogie sont imposés à toutes les écoles. M. Fournier ignore-t-il que toutes les écoles québécoises sont tenues d'enseigner le cours ECR dans une perspective « laïque » qu'elles soient des écoles publiques, des écoles privées, des écoles à vocation religieuse, des écoles alternatives ou encore des écoles internationales ?

Sylvain Fournier termine par « Ils rêvent [...aspirent] donc, à ce titre, de pouvoir ouvrir leurs propres écoles. [Quelle horreur !] Ils envient le réseau parallèle des écoles catholiques en Ontario [nous ne pensons jamais avoir parlé de celles-ci dans nos milliers de billets !], et les écoles hors contrat en France [c'est exact]. Ils aimeraient que l'éducation à la maison ne soit plus sous la supervision [tatillonne] des commissions scolaires, donc sujette aux programmes ministériels ».


Stricto sensu, l'éducation à la maison ne doit pas nécessairement suivre les programmes ministériels, mais simplement être équivalente, l'ennui c'est que la commission scolaire qui n'a aucun intérêt à être ouverte envers les parents éducateurs décide de cette équivalence.

En résumé, ce passage de M. Fournier nous apprend bien plus sur sa conception jacobine de l'éducation, ses approximations et une certaine tendance militante qu'elle nous paraît accusatoire pour les francs partisans de la liberté scolaire que nous sommes. Nous remercions M. Fournier de cette publicité.





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Natalité en hausse au Canada en 2008

Les Canadiennes ont donné naissance à 377 886 bébés en 2008, selon Statistique Canada, ce qui représente une hausse de 2,7 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit d’une sixième hausse annuelle consécutive, qui est toutefois moins importante que celles de 2006 et 2007.

Le nombre de naissances a augmenté partout au pays, sauf dans les Territoires du Nord-Ouest. Les plus fortes hausses ont été observées à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Yukon. Depuis lors, la natalité a légèrement baissé au Québec.

L’indice de fécondité était en 2008 de 1,68 enfant par femme. Il s’agit de l’indice le plus élevé depuis 1992. Au Québec, l'indice de fécondité était en 2010 de 1,70 enfant par femme après avoir atteint 1,74 en 2008.

Toutefois, cet indice est resté nettement en dessous du seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1 enfants par femme. Ce seuil représente le niveau qu’il faut pour renouveler la population, en l’absence de migration.

Notons que la natalité canadienne suivait le même mouvement haussier à l'époque que le Québec sans le programme non universel, mais extrêmement coûteux, des garderies subventionnées du Québec.

La fécondité la plus élevée au pays a été observée dans les provinces territoires avec la plus forte composante autochtone : au Nunavut (2,98 enfants par femme), dans les Territoires du Nord-Ouest (2,08) et en Saskatchewan (2,05). À l'opposé, c'est en Colombie-Britannique que la fécondité est la plus faible du pays, soit de 1,51 enfant par femme.




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Du programme ECR à l'affaire Michaud : la servilité de nos élites

La Revue Égards revient dans son numéro 31 sur l'imposition du programme et sur la faible critique, sur l'unanimisme des « élites » québécoises qui a accompagné son imposition. Ce même unanimisme a accompagné la condamnation d'Yves Michaud par l'Assemblée nationale québécoise en décembre 2000, sans même avoir entendu ce dernier s'expliquer !

« J’aimerais attirer l’attention sur un phénomène commun à deux événements de notre histoire sociopolitique récente, à première vue non reliés : l’imposition unilatérale du cours Éthique et culture religieuse (ÉCR) par le ministère de l’Éducation en 2008, et la condamnation unanime d’Yves Michaud par les membres de l’Assemblée nationale, le 14 décembre 2000. Ce qui lie ces deux événements, et même les caractérise, c’est la servilité des élites politiques et culturelles impliquées. Dans le premier cas, il s’agit, en haut, de l’élite universitaire et médiatique et, en bas, de l’élite administrative, les dirigeants et les cadres de nos commissions scolaires. Dans le second, il s’agit de l’élite politique, de nos parlementaires.

J’offre donc aux lecteurs d’Égards deux textes de circonstance, rappelant les faits : ma présentation du témoignage de madame Suzanne Lavallée de Drummondville, autour de l’imposition du cours ÉCR et du combat qu’elle a livré pour défendre ses libertés (Une version allégée de ce témoignage a été publiée dans l’ouvrage collectif La religion sans confession – Regards sur le cours d’éthique et culture religieuse, Montréal, Médiaspaul, 2011, la version intégrale paraîtra dans un prochain numéro d’Égards), et un commentaire sur la condamnation unanime d’Yves Michaud par l’Assemblée nationale. J’avais déjà remarqué la servilité de nos élites en ces deux occasions. Je souhaite maintenant approfondir ma réflexion sur le sujet. On trouvera en conclusion une tentative de compréhension de cette servilité, un phénomène de notre vie politique contemporaine qui intrigue plusieurs commentateurs. »

Lire la suite dans le n° XXXI d'Égards.





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