jeudi 6 juin 2013

École : la neutralité n’existe pas

Philosophe, directeur du Collège supérieur de Lyon, Jean-Noël Dumont déclare à Famille chrétienne :

« Il y a une proclamation plus explicite de l’originalité de la mission des écoles catholiques. Pendant longtemps, le discours était axé sur la participation au service public, sans expliquer vraiment l’originalité du projet éducatif. À cause d’une conception mutilante de la laïcité, qui consiste à s’aligner et à prôner la neutralité. [...] Ce concept de neutralité n’est pas très heureux, surtout si on considère que l’enseignement est inséparable de l’éducation, qui est toujours une proposition de sens. Il y a une manière chrétienne ou pas d’enseigner les maths ou de faire un cours sur Madame Bovary. On peut verser dans le scientisme, la pensée positiviste ou bien rester ouvert à la contemplation, on peut ouvrir au mystère de l’homme ou le réduire complètement. La neutralité n’existe pas, on ferait bien mieux de l’avouer, y compris et surtout à l’école publique. Sous la IIIe République, l’école publique était nationaliste, revancharde et anticléricale. Aujourd’hui, elle véhicule une idéologie individualiste libertaire : celle qui fait de l’épanouissement personnel l’objectif suprême, transformant toute aspiration en droit, et rendant impossible toute référence à un ordre symbolique. [...]

La phraséologie du ministre de l’Éducation reflète bien l’idée de rééducation du peuple : « arracher l’enfant à ses préjugés » a pu dire Vincent Peillon, comme si toute conviction reçue des parents était un préjugé… [...]

L’école catholique n’est catholique que si elle est libre. Pour nous en sortir, commençons aussi par distinguer neutralité et objectivité. L’objectivité est justement de ne pas se prétendre neutre. Elle consiste, pour celui qui parle, à expliciter ce qui est à la source de son propos, à ne pas présupposer de complicité avec son auditoire, et donc, à se rendre accessible à tous.

Certains accusent la loi Debré, qui a établi le contrat d’association avec l’État, d’avoir mécaniquement affaibli l’identité des écoles catholiques. Que pensez-vous de cette affirmation ?

Il y a eu une mauvaise coïncidence entre la loi Debré qui a apporté plus de moyens, d’ouverture, de compétence, et la crise de l’Église (moins de religieux dans les écoles, désaffection pour le christianisme). La mauvaise réponse a été de vouloir reprendre tout ça en main de manière centralisée. Il faut toujours repartir des établissements scolaires. On manque de confiance dans la liberté des baptisés, leur capacité d’initiative et de responsabilité là où ils se trouvent. Comme toute institution, l’Église peut avoir la tentation de faire à la place des personnes, d’entrer dans une rivalité mimétique avec l’État. Or, les logiques de pouvoir hiérarchiques et centralisées sont asséchantes. L’Église aide, accompagne, inspire, entretient les établissements dans des relations fraternelles. Les grandes initiatives viennent toujours des personnes : les saint François d’Assise, Jeanne d’Arc et Mère Teresa ne sont pas issus d’une décision centrale. Il faut se garder du réflexe centralisateur qui croit qu’on peut vérifier le spirituel par l’administratif. [...] »




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Pétition – Bannissement des techniques de «santé» expérimentales dans les écoles primaires publiques du Québec


PÉTITION EN LIGNE SUR LE SITE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE : 

Contre le massage, le yoga, l'ésotérisme, la médecine dite douce...en classe.

«Maman de deux enfants fréquentant l'école primaire, je m'oppose aux ateliers de massage et de yoga en classe. L'école de mes enfants fera venir des « spécialistes » en yoga et en massage pour présenter des ateliers durant les heures de classe. Ensuite, les enseignants intégreront ces techniques à leurs routines. Les adeptes du massages à l'école tente bien sûr de vendre leur produit. Je me demande si dans un tel contexte de pression du groupe de ses pairs et des adultes, un enfant est réellement « libre de son choix » comme l'affirment : AQIMMS, MISA, MISP... ? De tel gestes intimes normalement réservés au milieu familial que l'on initie dans le contexte scolaire peut-il faire disparaître le sens des limites normales ? Les écoles ne sont pas le lieu où doivent se pratiquer des méthodes de santé alternative. Aucune étude scientifique sur les bienfaits de tels ateliers de massage entre enfants mineurs ne semble avoir été publiée. Est-ce que c'est ce qu'on veut faire entrer à l'école de nos enfants ? »


Courriel : pournosenfants@hotmail.ca

 Plus de détails http://www.facebook.com/groups/559259767417435/


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