dimanche 22 octobre 2017

L'éducation à l'époque wisigothique (Ve-VIIIe) Espagne et sud de la France

Une première remarque s’impose : il était fréquent d’avoir appris à lire sans savoir écrire, Charlemagne n’étant que le cas le plus connu de ce phénomène.

Dans les deux cas toutefois, alors que les enfants parlaient la langue vulgaire, les psautiers, réunissant environ 150 textes latins, jouaient un rôle essentiel. Pour l’apprentissage de la lecture, on apprenait l’alphabet, puis, directement, les divers versets de cet ouvrage qui resta longtemps le livre de base. L’ensemble devait être connu par cœur, et cette initiation était facilitée par la pratique d’un mouvement de balancier, comme dans les écoles rabbiniques de l’époque, ce qui permettait à l’élève de s’imprégner de la parole sainte. Si les psautiers d’usage scolaire ont disparu, ont survécu des ouvrages de luxe, réservés aux aristocrates.



Quant à l’écriture, elle se pratiquait à l’aide d’un stylet en fer sur des tablettes en bois recouvertes de cire ou sur des ardoises, posées sur le genou droit, car, en l’absence de tables, les apprenants étaient assis sur des tabourets autour du maître. Lorsque l’élève savait écrire, il pouvait s’exercer sur de petits bouts de parchemin. Le manuscrit d’un ouvrage fondamental, Les Institutionum Disciplinae, daté de la deuxième moitié du VIe siècle, est originaire de Septimanie et manifestement wisigoth. Il met en valeur une bonne connaissance des auteurs latins et veut faire acquérir un savoir encyclopédique ayant pour base l’éducation antique, tout en insistant sur la nécessité d’une éducation morale et sur l’attrait de la poésie.

Cette persistance de la culture latine qui n’avait pas été remise en cause après les invasions germaniques et plus particulièrement les Wisigoths fut chamboulée par l’invasion musulmane.

Plus de détails

L’éducation à l’époque wisigothique : les « Institutionum disciplinae » par le professeur Pierre Riché de l’Université de Paris IV.

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Anne Coffinier bilan sur le quinquennat Hollande et sur la qualité pour les écoles

Dans le Libre journal des idées politiques, Anne Coffinier, directrice générale de l'organisme français la Fondation pour l'école, a eu l’occasion de présenter récemment en détail l’importance de la démarche Qualité pour les écoles, à l’occasion de la remise du Label de Qualité de la Fondation pour l’école aux deux premières écoles récompensées. Elle a également abordé le bilan du dernier quinquennat pour ce qui est de l'enseignement en France.



Lien audio si le lecteur ci-dessus ne fonctionne pas : ici.


Le charme et l'utilité des manuels d'antan

Le Figaro est formel : ils sont nombreux, parents qui font l’école à la maison, mais aussi instituteurs du privé comme du public, à utiliser les trésors passés de l’édition de manuels scolaires pour faire classe aux enfants.

Les échos sont unanimes : un contenu clair et progressif, une exigence réaliste, et surtout, un supplément d’âme, là où l’édition scolaire aujourd’hui se contente bien souvent d’idéologie. La Méthode Boscher permet des résultats excellents et rapides dans l’apprentissage de la lecture, quand les Malet et Isaac font rêver les écoliers et donnent du souffle à l’épopée de notre histoire européenne. Jean-Pierre Picandet, enseignant dans le public, l’admet sans complexe. Quant à Catherine Huby, du GRIP (Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur les Programmes), elle avoue également puiser son inspiration dans le génie simple de ces titres qui ont fait leurs preuves.



Ce n’est pas faire de passéisme ou de nostalgie mal placée que de le reconnaître. En la matière, l’efficacité pédagogique devrait être, comme souvent, le seul juge. La liberté scolaire, où l’on que soit, où que l’on enseigne, ne devrait-elle pas commencer par la liberté du choix des manuels scolaires ?


Les manuels scolaires d’autrefois peuvent enrichir les pratiques pédagogiques d’aujourd’hui

Marguerite et Lætitia connaissent bien les gravures colorées du Dumas-Collin et les textes de grands auteurs du recueil Une semaine avec… de Marcel Berry. Ces manuels d’autrefois peuplent une étagère entière de leur domicile, près de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). « Je pense que si j’ai de la facilité à écrire aujourd’hui, c’est grâce à Écrire et parler. CM1 de Verret et Furcy, que j’aimais beaucoup », estime


Où sont passées les leçons de notre enfance ? Dans les brocantes, les foires aux livres, auprès des bouquinistes le long de la Seine, à Paris, Gisèle Haguet a fini par mettre la main sur ses livres scolaires favoris. « Je passais tous mes dimanches à fouiner. J’ai retrouvé la toute première édition de la méthode Boscher d’apprentissage de la lecture, en noir et blanc », se félicite l’octogénaire. Sa rare acquisition a plus de 110 ans et fait partie des centaines de manuels d’autrefois qu’elle a rassemblés. « Surtout d’école primaire, de lecture et d’histoire. » Après avoir révéré ces menhirs d’images et de savoir pendant plusieurs décennies, elle les vend désormais à La Bouquinerie, boutique ouverte en 2000 avec l’aide de sa fille, Annie Pansard, dans la petite ville de Plurien (Côtes-d’Armor). Plus de 400 manuels scolaires y trônent, parmi les dizaines de milliers de livres d’occasion.

Les habitués de La Bouquinerie souvent des nostalgiques. Personnes âgées, instituteurs, parents… « Des gens émerveillés recherchent les histoires de CP-CE1 grâce auxquelles ils ont appris à lire. Ils s’arrachent les manuels d’Ernest Pérochon illustrés par Raylambert (lire ci-dessous) », font valoir les deux bouquinistes.

Grande popularité

Les dictées et les exercices du siècle dernier s’échangent désormais de plus en plus sur Internet. Pas moins de 130 exemplaires de la méthode Boscher, neufs ou d’occasion, s’offrent aux amateurs sur le site Le Bon Coin. Il y en a presque autant du Tour de France par deux enfants sur Amazon. Les prix d’autres titres non réédités s’envolent, comme le livret de lecture Mico mon petit ours, publié dans les années 1960 et en vente sur Amazon, entre 35 et 90 euros.

Quand il n’enseigne pas à ses élèves de primaire, Julien numérise et met en ligne les ouvrages qu’une quarantaine de passionnés lui ont prêtés ou donnés. Ce professeur des écoles anime depuis cinq ans un blogue riche de plus de 1 300 titres en accès libre. Une tâche colossale, « des milliers d’heures » de travail, afin que ce patrimoine ne devienne pas le continent perdu de la pédagogie. « Ce n’est pas une simple lubie de collectionneur nostalgique, assure Julien. Mon but principal est de dépasser les préjugés et les idéologies sur l’éducation, pour améliorer l’instruction des enfants et des adultes. » S’il concède que « ces manuels peuvent paraître démodés dans leur mise en page et leurs illustrations », il note que « leur contenu est souvent admirable. Il suffit de comparer les programmes et manuels d’hier avec ceux d’aujourd’hui. Nous avons énormément régressé par rapport à ce qui se faisait avant les grandes réformes de 1970 ».

« Les collections d’anciens manuels peuvent enrichir les pratiques pédagogiques contemporaines », ajoute Delphine Campagnolle, à la tête du Musée national de l’éducation de Rouen (Seine-Maritime) où 64 000 livres scolaires sont exposés, des premiers abécédaires de lecture de la fin du Moyen Âge aux manuels d’aujourd’hui. « Le ressort de la nostalgie est très puissant parmi nos visiteurs, avec l’idée que l’école, “c’était mieux avant”. Mais il ne faut pas se limiter à ça, selon Delphine Campagnolle. C’est toute la difficulté de notre travail : montrer ce qui a fonctionné, mais aussi souligner les limites de chaque modèle. Dans l’école de Jules Ferry par exemple, très peu d’élèves allaient vers le secondaire. »

En collaboration avec le Musée national de l’éducation, les responsables de la bibliothèque Diderot de l’ENS Lyon, forte de 80 000 manuels scolaires, se sont lancés dans la constitution d’une bibliothèque numérique. Mais, à l’heure où une large part du travail scolaire s’effectue sur ordinateur, Delphine Campagnolle souhaite intégrer à cette conservation les cahiers de textes numériques des élèves et des professeurs. « Sinon tout un pan de l’éducation va disparaître. »

Source : Le Figaro

Voir aussi

Manuels anciens : Ce carnet a pour objectif de présenter des manuels du passé selon les trois points de vue suivants : nostalgie, histoire de l’éducation et pédagogie. « Avant les années 70, la France et les pays francophones avaient les meilleurs systèmes éducatifs du monde. Voyez les pages “Histoire de l’éducation”, “Pédagogie”, “Programmes”, puis étudiez les manuels. »

Dix fois plus de jeunes obèses qu’en 1975

À l’échelle de la planète, il y avait en 2016 10 fois plus d’enfants et d’adolescents obèses qu’il y a 40 ans, montre une étude publiée dans le cadre de la Journée mondiale de l’obésité.
Ainsi, il y avait 5 millions de filles obèses en 1975 et 50 millions en 2016. Chez les garçons, le nombre d’obèses est passé de 6 millions il y a 40 ans à 74 millions en 2016.

En plus de ces 124 millions d’enfants et d’adolescents obèses, pas moins de 213 millions d’autres se trouvaient en surpoids en 2016.

Les régions du globe où le taux d’obésité est le plus élevé incluent certaines îles de Polynésie (30 %), les États-Unis, l’Égypte, le Qatar, l’Arabie Saoudite, et certaines îles des Caraïbes comme Porto Rico et les Bermudes (20 %).

La prévalence globale de l’obésité chez les enfants et adolescents est passée de 0,7 % à 5,6 % pour les filles, et de 0,9 % à 7,8 % pour les garçons de 1975 à 2016.



Une mappemonde, deux réalités

Malgré tout, il y a plus d’enfants et d’adolescents trop maigres sur la planète qu’il y en a en surpoids, et ce, malgré l’importante hausse de l’obésité chez les jeunes ces dernières décennies. Selon l’OMS, cette réalité montre la nécessité d’améliorer la sécurité alimentaire dans le monde, mais aussi de s’attaquer en même temps à deux problèmes : la sous-nutrition et l’obésité.


Cette étude a été publiée dans le journal The Lancet. Elle a été réalisée par des chercheurs de l’Imperial College de Londres au Royaume-Uni et de l’Organisation mondiale de la santé. Ils ont regroupé les informations recueillies dans plus de 2300 études réalisées auprès de près de 130 millions de personnes de 200 pays, incluant 31,5 millions d’enfants et d’adolescents de 5 à 19 ans. Ces données ont permis d’estimer leur indice de masse corporelle (IMC). Cet indice, calculé en divisant le poids par le carré de la taille, permet d’évaluer le niveau de surpoids des personnes.

L’IMC des enfants et des adolescents reste élevé dans les pays développés d’Amérique du Nord et d’Europe, mais tend à se stabiliser depuis quelques années contrairement à celui des adultes qui continue d’augmenter. 
Par contraste, l’augmentation de l’indice de masse corporelle tend à s’accélérer dans plusieurs pays d’Asie.
Le Pr Majid Ezzati, de l’Imperial College de Londres, affirme que plusieurs gouvernements, communautés et écoles se sont attaqués au problème en mettant sur pied plusieurs projets pour contrer l’obésité. Il estime toutefois que de nombreux pays refusent toujours de taxer ou de changer les normes dans l’industrie alimentaire, alors que ces gestes pourraient aider à changer davantage les habitudes alimentaires responsables du problème d’obésité.

Plus important encore, selon le Dr Ezzati, peu de pays possèdent des programmes gouvernementaux rendant plus accessibles pour les familles pauvres les aliments sains comme les céréales à grains entiers ou les fruits et légumes frais.

Un excès de poids chez les jeunes est associé à un risque plus grand de développer des maladies chroniques, comme le diabète de type 2 et l’hypertension.

Le saviez-vous ?

Il y avait, en 2016, pas moins de 75 millions de filles et 117 millions de garçons modérément ou excessivement maigres.
Près des deux tiers des enfants modérément ou excessivement maigres vivent dans le sud de l’Asie.

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