vendredi 3 décembre 2010

L'Écosse rejette la légalisation de l'euthanasie

Le Parlement écossais a rejeté par 85 voix contre 16 une proposition de loi visant à légaliser le suicide assisté, au premier stade des débats.

Le texte était présenté par une élue indépendante, Margo Macdonald, elle-même atteinte de la maladie de Parkinson.

Le rejet massif reflète la réalité de l'opinion des élus qui, sur ce « sujet de société » étaient invités à s'exprimer librement sans avoir à respecter la ligne de leurs partis respectifs. Il faut noter que les parlementaires d'Écosse ont entendu de multiples avis dans le cadre des préparatifs au débat. En janvier dernier, ils étaient 53 à y être opposés, 17 pour et 20 indécis (d'après une enquête auprès des deux tiers des élus), un chiffre que Margo Macdonald avait jugé encourageant. Mais dans les faits, le « droit » de choisir sa mort n'a pas convaincu.

Les parlementaires ont notamment refusé de décriminaliser l'homicide et ils ont également estimé que la définition des souffrances « intolérables », qu'elles résultent de l'évolution d'une maladie douloureuse ou d'un processus de dégénérescence, était trop floue pour pouvoir sélectionner les personnes susceptibles de « bénéficier » d'une aide au suicide. Ils ont également souligné qu'il restait trop difficile de déterminer si une personne n'avait pas été soumise à des « pressions indues » pour demander à mourir.

L'Église d'Ecosse, l'Église méthodiste et l'Armée du Salut ont publié une déclaration commune affirmant que ce projet de loi brise l'interdit de tuer une vie humaine. Selon le Dr Rosemary Barrett du Conseil écossais de bioéthique humaine, « les services de soins palliatifs en Ecosse sont capables de traiter adéquatement la douleur et il n'est pas nécessaire de présenter aux gens l'euthanasie comme un moyen d'échapper à une douleur sévère ».

Parlant comme « humaniste radical » et athée, Brendan O'Neill, éditeur du site Internet Spiked, affirme que la façon dont le suicide assisté paraît être une cause progressiste est un mystère. C'est lié sans aucun doute à « l'incapacité actuelle de la société d'estimer et de célébrer la vie humaine ».




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