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samedi 12 juillet 2025

Un cerveau seul est un cerveau atrophié

Dans son nouvel ouvrage, Quand on tombe amoureux, on se relève attaché (Odile Jacob), le neuropsychiatre Boris Cyrulnik nous ouvre les portes du cerveau humain afin de comprendre les désordres affectifs et émotionnels qui empêchent les nouvelles générations de tomber amoureuses et s’attacher durablement.

Présentation de l'éditeur

« L’amour ne frappe pas au hasard. Ce merveilleux moment ne touche que ceux qui y sont disposés.


Toute notre vie, on peut réveiller l’empreinte amoureuse que l’on croyait engourdie.

Ceux qui ont bénéficié d’un attachement sécurisé sont les plus faciles à aimer, mais certains se sentent plus à l’aise avec un attachement apaisé et moins fiévreux que l’amour intense, parfois source d’angoisse.

Ceux qui, dans leur enfance, ont connu un désert affectif ont tendance à croire qu’ils ne sont pas aimables puisqu’ils n’ont jamais été aimés ; quand on les aime, ils pensent qu’ils ne le méritent pas et qu’on va à nouveau les abandonner. Il est alors difficile de tisser un lien d’attachement.

L’amour fait parfois peur et l’attachement parfois emprisonne. Faudra-t-il inventer de nouvelles cours d’amour pour retrouver le plaisir d’aimer ? » B. C.

Un grand livre émouvant et profond.

Boris Cyrulnik y déploie son talent d’écrivain, unique, pour mettre des mots sur ce que nous ressentons.

Quand on tombe amoureux, on se relève attaché
de Boris Cyrulnik 
chez Odile Jacob
publié le 5 mars 2025
à Paris
289 pp.
ISBN-10 : 241500519-3
ISBN-13 : 978-241500519-1

 

lundi 7 juillet 2025

Le soutien au mariage homo est en baisse aux États-Unis

Le premier mariage homosexuel légal aux États-Unis a eu lieu à la mairie de Cambridge, dans le Massachusetts, en 2004. Le président George W. Bush a condamné cette évolution, tout comme les politiciens démocrates. À l'époque, la plupart des Américains étaient d'accord : les sondages montraient que près de deux fois plus de personnes s'opposaient au mariage gay que ne le soutenaient. Mais le soutien du public au mariage homosexuel a augmenté. Et ce qui avait commencé comme une décision judiciaire défendue par des libéraux portant des sandales Birkenstock est devenu la loi du pays il y a dix ans, le 26 juin 2015, lorsque la Cour suprême a statué dans l'affaire Obergefell c. Hodges que les couples homosexuels avaient le droit de se marier.

Dix ans plus tard, un nombre croissant de données d'enquête indiquent un renversement de la tendance à la hausse du soutien au mariage homosexuel. Ce changement est dû à une forte baisse du soutien parmi les républicains. L'enquête sociale générale, par exemple, montre que depuis 2018, le soutien des démocrates au mariage homosexuel a légèrement augmenté, passant de 77 % à 80 % ; le soutien des républicains a chuté de 58 % à 45 % au cours de la même période.

Cette désapprobation grandissante de l'opinion au sujet du mariage homosexuel au sein du parti majoritaire commence à avoir des conséquences concrètes dans les tribunaux et les assemblées législatives des États. En février, par exemple, un représentant de l'État du Michigan a présenté une résolution exhortant la Cour suprême à annuler l'arrêt Obergefell. Bien qu'elle ait été rejetée, des propositions similaires émanant de législateurs républicains ont vu le jour dans l'Idaho, le Montana et ailleurs. Ce mois-ci, la Southern Baptist Convention, la plus grande confession protestante des États-Unis, a également appelé à l'annulation de l'arrêt Obergefell. Dans certains États, les républicains font avancer des projets de loi sur le mariage « conventionnel » qui créeraient une catégorie distincte d'unions réservées aux couples hétérosexuels.

Il est peu probable que l'arrêt Obergefell soit annulé par la Cour suprême ; seul le juge Clarence Thomas a laissé entendre qu'il irait aussi loin. Mary Bonauto, l'avocate qui a plaidé avec succès cette affaire historique, affirme que la décision est protégée par un précédent qui « renforce les droits à la liberté, à l'égalité et à l'association ». Pourtant, l'opposition croissante au mariage gay inquiète Leah Litman, professeure de droit à l'université du Michigan. Elle craint que les récentes décisions de la Cour suprême autorisant les chefs d'entreprise à refuser les clients LGBT célébrant des mariages homosexuels pour des raisons religieuses et morales ne sapent davantage le soutien du public aux mariages homosexuels

Pourquoi le mariage homosexuel, une question qui semblait vouée à devenir ennuyeuse et réglée, est-il revenu sur le devant de la scène politique ? Plusieurs théories se dégagent. L'une d'elles est que la composition de la coalition républicaine a changé. Le parti a gagné le soutien des groupes ethniques et des électeurs moins éduqués, deux groupes qui sont plus sceptiques à l'égard du mariage homosexuel. Il peut également y avoir une certaine auto-sélection, les républicains modérés fuyant le trumpisme tandis que les démocrates socialement conservateurs migrent vers le parti.

Mais l'analyse des données GSS par The Economist montre que ces facteurs ne peuvent à eux seuls expliquer l'ampleur du déclin du soutien des républicains au mariage homosexuel. Le rythme de cette baisse dépasse de loin celui des changements démographiques au sein du parti. Et si l'auto-sélection était la cause principale, le soutien des démocrates devrait augmenter dans les mêmes proportions, à mesure que les électeurs socialement conservateurs quittent le parti.

Une théorie plausible est que le débat autour du traitement médical des enfants transgenres et l'opposition généralisée à la participation des filles transgenres aux sports féminins ont compliqué l'attitude du public à l'égard des droits des homosexuels. Certains progressistes ont associé une cause publique à laquelle de nombreux Américains ne se sont ralliés que récemment (les "droits des homosexuels") à une cause impopulaire. Et certains conservateurs ont exploité cela pour attaquer l'argument en faveur du mariage homosexuel.

Pas moins de 70 % des Américains estiment que dans le sport, les athlètes devraient affronter des adversaires du même sexe biologique, même si cela diffère de leur prétendue identité de genre. Il est difficile de trouver un tel niveau de soutien pour quoi que ce soit dans un pays divisé à parts égales. Dans un sondage YouGov/The Economist, deux tiers des personnes interrogées qui estiment que les droits des transgenres sont allés trop loin s'opposent également au mariage homosexuel.

Le soutien au mariage homosexuel a augmenté rapidement, une rapidité qui, selon les politologues, suggère des attitudes malléables plutôt que profondément ancrées. Les opinions qui se forment rapidement peuvent changer tout aussi rapidement. Les politiciens jouent un rôle important en « aidant à comprendre quelle devrait être la position politique à adopter », ajoute Andrew Flores, politologue à l'American University. L'évolution du soutien public au mouvement envers les prétendus droits des transgenres au cours de la dernière décennie offre un exemple édifiant. En 2016, la Caroline du Nord a adopté sa loi dite « bathroom bill », qui obligeait les personnes à utiliser les toilettes correspondant à leur sexe biologique. La question est devenue un test partisan lorsque les politiciens républicains se sont positionnés comme « anti-trans », tandis que les politiciens démocrates ont fait le contraire.

Une analyse des données d'une enquête réalisée en 2018 par Philip Edward Jones et Paul Brewer, politologues à l'université du Delaware, a révélé que les opinions des électeurs sur les questions transgenres à l'époque suivaient généralement les indications données par l'élite de leur parti.

Aujourd'hui, certains dirigeants républicains, ou mouvements qui leur sont alignés, s'attaquent au mariage pour tous. Même si l'arrêt Obergefell est maintenu, « il existe de nombreux moyens de nuire aux couples homosexuels sans pour autant invalider leur mariage », note Melissa Murray, professeure de droit à l'université de New York. La dissidence du juge Neil Gorsuch concernant une décision de 2017 obligeant les États à inscrire les deux membres d'une union homosexuelle sur l'acte de naissance de leur enfant pourrait ouvrir la voie à de futures contestations sur ce que les États « peuvent et ne peuvent pas faire » en matière de familles homosexuelles, note-t-elle. Pour les homosexuels américains, le terrain qui semblait solide il y a dix ans semble désormais vaciller sous leurs pieds.


Source: The Economist

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mercredi 5 mars 2025

Plus d'enfants maltraités par une femme que par un homme (et souvent c'est alors le compagnon non marié)


Les changements survenus au cours du siècle dernier, et plus particulièrement au cours des 50 dernières années, nous ont fourni un ensemble de données sur l'organisation familiale la plus propice au développement des enfants. La première leçon est que l'éducation des enfants par les deux parents biologiques mariés produit les meilleurs résultats et présente le moins de risques pour les enfants.

Le ministère américain de la santé et des services sociaux suit les données sur la maltraitance et la négligence des enfants depuis 1978 dans le cadre de l'étude nationale sur l'incidence (National Incidence Study - NIS). L'étude nationale sur l'incidence est une initiative périodique du ministère de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, mandatée par le Congrès. Il y a eu quatre rapports de ce type, le dernier étant le NIS-4, publié en 2010. Ce rapport comprend une ventilation des données collectées au niveau national sur la maltraitance et la négligence des enfants par situation de vie (section 5.3.2).

Cette section de l'étude s'ouvre comme suit : 

La figure 5-9 montre les taux d'incidence des mauvais traitements selon la norme de mise en danger pour les différents sous-groupes de structure familiale et de conditions de vie. Le taux global de mauvais traitements selon les normes de mise en danger pour les enfants vivant avec deux parents biologiques mariés (15,8 enfants pour 1 000) est nettement inférieur aux taux pour les enfants dans toutes les autres circonstances (51,5 enfants ou plus pour 1 000). Les enfants vivant avec un parent dont le partenaire non marié fait partie du ménage présentent l'incidence la plus élevée de maltraitance selon la norme de mise en danger (136,1 enfants pour 1 000). Cela équivaut à plus de 13 enfants sur 100, ou à plus d'un enfant sur 8 dont le parent unique a un partenaire cohabitant dans la population générale des enfants. Le risque de maltraitance selon la norme de mise en danger de maltraitance est plus de 8 fois supérieur à celui des enfants vivant avec deux parents biologiques mariés. 

Parmi les autres enseignements importants de ce rapport, citons les suivants : 

  • Les enfants vivant avec un parent seul dont le partenaire n'est pas marié sont ceux qui ont subi le plus de violences physiques, et de loin, soit plus de 10 fois le taux le plus bas.
  • Seuls 0,7 pour 1 000 enfants vivant avec deux parents biologiques mariés ont été victimes d'abus sexuels, contre 12,1 pour 1 000 enfants vivant avec un parent célibataire ayant un partenaire non marié.  
  • En ce qui concerne la violence psychologique, le taux de 15,0 pour 1 000 enfants vivant avec un parent célibataire ayant un partenaire non marié est plus de 8 fois supérieur à celui des enfants dont les deux parents biologiques sont mariés.
  • L'incidence la plus faible de mise en danger de la vie d'autrui (négligence physique) a été observée chez les enfants vivant avec deux parents biologiques mariés (6,5 enfants pour 1 000), ce qui est nettement inférieur aux taux observés pour les enfants vivant dans toutes les autres conditions de vie.
  • Le taux de négligence physique le plus élevé concerne les enfants vivant avec un parent seul ayant un partenaire cohabitant (47,4 enfants pour 1 000), ce qui est plus de 7 fois supérieur au taux le plus bas.
  • Les enfants dont le parent unique avait un partenaire non marié présentaient également le taux le plus élevé de négligence émotionnelle, soit 68,2 pour 1 000 enfants, ce qui représente un facteur de plus de 10 fois supérieur au taux le plus bas.
  • L'incidence des enfants ayant subi des sévices graves en raison de mauvais traitements de type « mise en danger » était significativement plus faible chez les enfants vivant avec leurs parents biologiques mariés (2,8 enfants pour 1 000), par rapport aux taux d'incidence des enfants vivant dans d'autres conditions (9,5 enfants ou plus pour 1 000).
  • La gravité des sévices physiques varie en fonction de l'éloignement parental qui sépare l'auteur des sévices de l'enfant. Un enfant maltraité physiquement était plus susceptible de subir une blessure grave lorsque l'agresseur n'était pas un parent.

L'une des conclusions les plus pertinentes et les plus surprenantes est peut-être la suivante : 68% des enfants maltraités l'ont été par une femme, tandis que 48% l'ont été par un homme (certains enfants ont été maltraités par les deux). Parmi les enfants maltraités par leurs parents biologiques, les mères ont maltraité la majorité d'entre eux (75%), tandis que les pères ont maltraité une minorité non négligeable (43%). En revanche, les auteurs masculins étaient plus fréquents pour les enfants maltraités par des parents non biologiques ou par les partenaires des parents (64%) ou par d'autres personnes (75%).

Cette statistique est l'élément le plus illustratif des données prouvant que l'éloignement du père biologique de l'enfant est le plus grand facteur de risque de maltraitance. Cela semble confirmer l'affirmation selon laquelle les pères, les patriarches de la famille, ont le plus grand intérêt et le plus grand effet protecteur sur la vie des enfants. Ils sont moins susceptibles de commettre des abus que les mères biologiques et, une fois retirés, font des foyers de mères célibataires une cible facile pour les prédateurs qui n'ont pas de lien de parenté avec l'enfant. 

Deuxièmement, ce sont les mères, et non les pères, qui sont les plus susceptibles de maltraiter ou de négliger les enfants. En 2021, environ 210 746 enfants aux États-Unis ont été maltraités par leur mère, alors que 132 363 enfants ont été maltraités par leur père cette même année. (Source : Département américain de la santé et des services sociaux ; Administration for Children & Families) Ce constat est cohérent avec l'ensemble des données du NIS.  

Les défenseurs du féminisme s'opposent principalement à ces données en soulignant que les mères sont plus susceptibles d'être les principales pourvoyeuses de soins et de passer le plus de temps avec les enfants, ce qui, selon eux, explique pourquoi les taux de maltraitance sont plus élevés de la part des mères que des pères. Toutefois, une tendance permet de vérifier cette hypothèse. Le nombre d'enfants vivant avec leur père a plus que quadruplé, passant de 0,8 million (1 %) à 3,3 millions (4,5 %) entre 1968 et 2020. Dans ces conditions, on pourrait s'attendre à une augmentation de la violence à l'égard des pères au cours de cette même période, en corrélation avec l'augmentation de la garde principale et du temps parental des pères. Or ce n'est pas le cas. Le fait est que les données sont très cohérentes à cet égard au cours des 45 dernières années d'études de l'ENI, ce qui signifie que on n'a pas constaté d'augmentation de la maltraitance à mesure que les pères deviennent une part plus importante des principaux gardiens et dispensateurs de soins. 

mercredi 11 décembre 2024

Mads Larsen et le rôle néfaste de l'État-Providence sur la formation des couples et la natalité

Mads Larsen est un spécialiste de la littérature qui utilise des perspectives évolutionnistes pour étudier les changements culturels. Après avoir obtenu un doctorat et une maîtrise en beaux-arts à l’université de Californie à Los Angeles, il est devenu chercheur à l’université d’Oslo. Il s’intéresse aux causes culturelles de l’effondrement du taux de natalité. Il identifie notamment les mythes amoureux changeants qui poussent les gens à former des couples et à avoir des enfants. La révolution sexuelle occidentale de 1968 explique en partie l’affaissement de la natalité.

Autre cause de la faible formation des couples et de la natalité : les transferts d’argent par l’État providence versés aux femmes qui diminuent l’importance de l’homme comme soutien de famille.

Nous reproduisons ci-dessous une section de son livre Stories of Love from Vikings to Tinder (Histoires d’amour des Vikings à Tinder) paru en septembre 2024 qui traite de cet aspect.

L’écart de protection sociale entre les hommes et les femmes


La période allant de 1750 à 1968 peut être considérée comme une longue négociation quant à la manière de construire un régime d’accouplement qui facilite ce que les Occidentaux, de plus en plus individualistes, souhaitaient : choisir leurs propres partenaires. Il ne s’agissait pas principalement d’une question de moralité, car deux conditions matérielles préalables devaient être réunies. La première avait été prédite par les auteurs de la percée moderne : les femmes devaient devenir financièrement indépendantes. L’autre était l’existence de contraceptifs efficaces. Libérées du besoin d’être soutenues par l’homme et capables de déconnecter la copulation de la reproduction, les femmes ont pu laisser leur comportement être guidé par les préférences en matière de partenaire que les valeurs morales précédentes avaient essayé de contrecarrer avec tant d’acharnement.

Dans [le roman suédois] Pour Lydia [de Gun-Britt Sundström], la protagoniste parvient à avoir une relation sexuelle avec une personne qu’elle désire fortement, mais elle a du mal à comprendre pourquoi cet étudiant en médecine attirant, charmant et « presque trop bien proportionné » n’est pas prêt à s’engager dans une relation à long terme.

Un demi-siècle plus tard, pour la protagoniste de La moitié de Malmö est composée de gars qui m’ont larguée [qui devrait être adapté et diffusé sur Netflix en 2025], de telles dynamiques ne sont pas plus compréhensibles. [On y voit Amanda, 31 ans, naviguer la complexité des rencontres modernes à travers les applications comme Tinder passant d’homme en homme. Elle s’efforce d’aller au-delà du premier rendez-vous à la recherche de l’amour.]

Parmi mes précédentes études de cas, seule La Coupe Magique [de Emilie Flygare-Carlén] anticipe la manière dont les préférences des femmes en matière d’accouplement, dans le cadre d’un régime de choix individuel, conduiraient à une forte stratification entre les hommes. Emilie Flygare-Carlén a mis en garde contre la tentation de céder à ces préférences. Elle encourageait les femmes à choisir des hommes de valeur moyenne, mais uniquement parce que les femmes de son époque étaient socialement et économiquement contraintes. Personne ne sait ce qu’elle aurait conseillé au XXIe siècle.

Ludvig Holberg [le premier grand écrivain nordique des temps modernes influencé par Plaute et Molière] avait prédit une stratification des classes, qui se manifeste aujourd’hui de la manière la plus évidente aux États-Unis. Pour répondre aux exigences modernes de gestion d’un foyer composé de deux parents qui travaillent, les couples aisés embauchent des travailleurs précaires qui n’ont souvent pas les moyens d’assurer leur propre reproduction.

Holberg ne pensait pas que la modernité conduirait à exclure de plus en plus d’hommes à ne pas trouver de partenaire pour former un couple.

Cela se comprend si l’on considère la réalité économique du marché de l’accouplement avant l’ère moderne. Holberg avait observé comment les hommes utilisaient leurs plus grands moyens économiques pour s’allier à des femmes plus jeunes et plus belles qu’eux, ce que ses pièces de théâtre condamnaient. Son œuvre donne l’impression que, sous un régime de libre choix individuel, l’accouplement par assentiment mettra les hommes et les femmes sur un pied d’égalité. La seule hypothèse de Holberg sur ce qui se passerait une fois que les femmes seraient en mesure de gagner de l’argent est que les personnes aisées se retrouveraient entre elles.

Dans le monde imaginaire libertin de Bellman, l’attirance pour le partenaire n’était pas non plus un problème. [Carl Michael Bellman, poète suédois, né le 4 février 1740, mort le 11 février 1795, populaire pour ses chansons bachiques et érotiques.] Les filles de taverne, comme Ulla Winblad, laissaient les hommes régler le prix de leurs aventures érotiques et romantiques. De même, dans Le Jeu sérieux [de Hjalmar Söderberg], la pauvreté des femmes facilite les occasions de rapports sexuels pour les hommes.

La nécessité a toujours été une motivation importante pour une grande partie des accouplements auxquels les femmes ont consenti. Les femelles dépendaient des ressources paternelles et de la protection de l’homme.

Dans les ordres sociaux ultérieurs, c’est également la nécessité qui a motivé la formation de couples. Dans les sociétés patriarcales fondées sur la parenté, les femmes pouvaient difficilement se débrouiller seules. Dans l’Europe féodale, la prostitution ou la pauvreté extrême étaient la plupart du temps les alternatives au mariage. Avec l’industrialisation en Occident, l’emploi des femmes n’offrait qu’un salaire médiocre.

Ces contextes incitaient fortement les femmes à se mettre en couple avec le meilleur homme disponible, quelle que soit l’aptitude de l’homme à les séduire. Après la troisième révolution sexuelle [vers 1968], l’égalité des sexes a permis aux femmes de tenir davantage compte de leurs pulsions sexuelles.

N’étant plus contraintes par la nécessité, elles ont été plus nombreuses à exclure les hommes de moindre valeur de leur liste de partenaires potentiels. Depuis lors, la capacité de choix des femmes s’est accrue en réponse à plusieurs changements sociaux.

Moins les femmes ont besoin des hommes, moins elles sont susceptibles de se contenter de quelqu’un qui ne les excite pas suffisamment ou qui ne dispose pas de ressources suffisantes. Cette prédisposition a contribué à l’augmentation du célibat et à la baisse de la fécondité à notre époque.

Comme je l’ai indiqué précédemment, d’autres facteurs interviennent également, mais le découplage du XXIe siècle semble être un facteur important de l’effondrement démographique qui menace le bien-être de la société dans les générations à venir.

Jusqu’à l’époque actuelle, les pulsions individuelles tempérées par la culture dans des environnements variés conduisaient à des équilibres fonctionnels ; les préoccupations individuelles et communautaires se réconciliaient. Dans l’Occident d’aujourd’hui et dans un nombre croissant d’autres régions, les préoccupations individuelles ont une telle primauté que les communautés s’orientent vers l’auto-extinction. Contrairement aux années 1930, où la fécondité avait également diminué [la natalité fut plus basse à cette époque qu’après la 2e GM], les moyens politiques habituels ne sont plus susceptibles de porter leurs fruits.

Au cours des dernières générations, les pays nordiques en particulier ont tellement développé leur État-providence que des transferts supplémentaires sont à la fois politiquement irréalisables et peu susceptibles d’avoir un effet suffisant. Dans le discours américain sur la baisse de la fécondité, on entend encore souvent dire que, pour ramener la reproduction à des niveaux de remplacement, les moyens évidents sont l’amélioration de l’égalité entre les sexes et une aide sociale plus généreuse [Alors que les États-Unis, moins généreux, ont une natalité plus forte que les pays à l’État-providence plus développé. Indice synthétique de fécondité en 2023 (enfant/femme) : États-Unis 1,62, Canada 1,26, Danemark 1,60, Norvège 1,41, Pays-Bas 1,43, Québec 1,38, Suède 1,45.]


L’expérience norvégienne suggère qu’une telle stratégie ne saurait fonctionner. Aucun pays n’a autant de femmes socialement et économiquement indépendantes.

Dans un rapport datant de 2022, Statistiques Norvège a calculé que la femme norvégienne moyenne, au cours de sa vie, reçoit de l’État 1,2 million de dollars de plus qu’elle ne paie d’impôts. L’homme moyen paie plus d’impôts qu’il ne reçoit d’aides.

Cet écart atténue l’effet de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Cet écart de protection sociale entre hommes et femmes est toutefois fonctionnel. Les femmes exercent des professions moins bien rémunérées, travaillent moins longtemps, sont plus souvent absentes du travail et vivent plus longtemps. Elles se retrouvent plus souvent avec la garde des enfants après une rupture.

Une aide sociale généreuse est essentielle pour couvrir les coûts de la reproduction dans un environnement où le taux de célibat est exceptionnellement élevé. C’est en Scandinavie que l’on trouve le plus grand nombre de ménages composés d’une seule personne : 43-46 %.

Dans le chapitre introductif, j’ai cité David Buss à propos de la Scandinavie moderne : « Les contribuables y fournissent effectivement aux femmes ce que leurs maris auraient fait autrement ».

En un sens, la social-démocratie nordique a réussi ce que l’évolution des hominidés n’a pas pu faire, à savoir obliger les hommes à prendre en charge la progéniture qui n’est pas la leur. Cet ordre social a été utilisé pour expliquer pourquoi, en 2010, alors que les taux de fécondité des autres pays avaient chuté depuis longtemps, celui de la Norvège atteignait 2,0. Aujourd’hui, il est de 1,4 et s’effondre. Quand même un transfert de 1,2 million de dollars [par femme] — en plus de tout ce que l’État norvégien fait pour alléger le fardeau des parents — ne suffit pas à motiver une reproduction suffisante, la panoplie des outils politiques semble bien dégarnie. [Mads Larsen considère comme inacceptable la possibilité politique de cesser ces transferts massifs ou de les soumettre à de strictes conditions nouvelles plus « fécondes ».]

Une telle redistribution intersexuelle, bien que fonctionnelle à de nombreux égards, aurait même un effet négatif net en termes de fécondité. Les femmes économiquement indépendantes peuvent, plus ou facilement, avoir des enfants, mais peuvent avoir du mal à trouver un homme qu’elles considèrent comme suffisamment intéressant.

Bien que les femmes d’aujourd’hui aient moins besoin des revenus économiques d’un homme, elles sont toujours attirées par le succès, qui est une mesure relative. La prospérité économique d’un homme est un puissant prédicteur de sa réussite sentimentale.

Comme je l’ai indiqué dans le chapitre introductif, 9 hommes norvégiens sur 10 ayant un salaire élevé sont en couple à l’âge de 40 ans. Seuls 4 hommes sur 10 ayant un bas salaire sont dans la même situation. Alors que les femmes ont gagné en indépendance économique entre 1985 et 2012, la proportion d’hommes n’ayant pas procréé à l’âge de 45 ans est passée de 14 à 23 %.

Au cours de la même période, la proportion de Norvégiens ne vivant pas en couple est passée de 24 à 33 %. Là encore, il est impossible d’établir des causalités précises. Trop de choses ont changé au cours de cette période pour que nous puissions démêler l’effet de chaque influence. Néanmoins, une confluence de statistiques suggère que l’égalité et l’indépendance économique font partie des facteurs qui motivent les femmes à orienter leurs efforts d’accouplement vers des hommes de plus grande valeur, au détriment de la formation de couples et de la reproduction. [Selon cette théorie, de plus en plus de femmes sont attirées par un sous-ensemble plus petit d’hommes que par le passé, les hommes les plus séduisants, les plus prospères, maintenant que leurs besoins financiers sont assurés par les transferts de l’État providence. Si les femmes sont de plus en plus ambitieuses, sélectives et exigeantes et sont attirées par ces hommes séduisants et prospères, elles ne peuvent toutes être choisies par ces derniers pour des relations longues et fécondes. La fécondité moyenne baisse donc.] Ce phénomène est désormais connu sous le nom de « crise de l’accouplement ».

Par ailleurs, en ce qui concerne la répartition des partenaires, nous nous trouvons dans une situation similaire à celle de nos ancêtres avant la première révolution sexuelle. À l’époque, les hommes les plus puissants accumulaient les femmes dans le cadre du système patriarcal. Aujourd’hui, les hommes accaparent les femmes en fonction de celui qui s’adapte le mieux aux préférences des partenaires féminins sur les marchés à court et à long terme.

Le pouvoir s’est déplacé des hommes vers les femmes, mais le résultat est similaire : quelques hommes ont un grand nombre de partenaires, tandis que beaucoup d’hommes n’en ont que peu ou pas du tout. L’utopie libertine de Bellman a finalement été mise en œuvre, mais seuls les hommes les plus séduisants peuvent y participer. Entre la première et la troisième révolution sexuelle, l’Église a facilité la mise en place d’un environnement égalitaire unique qui a rendu possible le monde moderne, mais cette partie de l’histoire de l’Occident est aujourd’hui révolue. Les éléments ci-dessus expliquent pourquoi j’ai suggéré que la Scandinavie évoque désormais un régime matriarcal d’accouplement aux mœurs légères, même si cette tendance n’est pas suffisamment marquée pour que les femmes en tirent un grand bénéfice. Comme les hommes de faible valeur sont de plus en plus exclus de l’accouplement, les femmes sont aussi plus souvent seules et, plus récemment, inactives sur le plan sexuel.

Les luttes d’Amanda dans La moitié de Malmö montrent que la critique d’Anne Mellor concernant la représentation des femmes par les romantiques s’applique également aujourd’hui : « Le rôle des femmes libérées dans cette utopie est d’aimer, sans jalousie, sans envie et sans honte. » Comme sa compatriote suédoise Ulla Winblad, Amanda a découvert que la libération impliquait de s’adapter aux préférences de certains hommes.

Au lieu d’avoir produit une forme de justice immanente matriarcale, nous sommes tombés dans un régime où tout le monde est perdant, où la méfiance et le désarroi augmentent, et où l’effondrement démographique est imminent. En ce qui concerne ce dernier point, aucune solution politique ne semble réalisable. Les moyens politiques susceptibles d’augmenter sensiblement la fécondité paraissent tous — du point de vue de notre morale moderne — trop effroyables pour être envisagés : revenir sur l’égalité des sexes, imposer la pauvreté, réintroduire la polygynie, renforcer le patriarcat, désurbaniser, interdire les contraceptifs et l’avortement ou adopter l’idéologie collectiviste. Je suppose qu’il n’y aura pas de preneur. C’est pourquoi je propose de chercher des solutions plus profondes, c’est-à-dire d’analyser les conséquences — et de remettre en question — la morale de l’accouplement qui sous-tend les pratiques dysfonctionnelles d’aujourd’hui.



Stories of Love from Vikings to Tinder

(Histoires d’amour des Vikings à Tinder)
de Mads Larsen,
Paru le 30 septembre 2024,
aux éditions Routledge,
302 pages,
ISBN-13 : 978-1032813196

Résumé de l’éditeur

L’augmentation du nombre de célibataires, le dysfonctionnement des rencontres et l’inactivité sexuelle contribuent à l’effondrement des taux de fertilité. Ce livre étudie le facteur peut-être le plus fondamental de ce découplage : l’idéologie amoureuse de notre époque. Tout au long de l’histoire de l’humanité, les communautés ont partagé des mythes amoureux empreints de moralité poussent les gens à former des couples et à se reproduire.

Après avoir emmené les lecteurs dans un voyage de 6 millions d’années à travers les régimes d’accouplement des hominidés — avec divers degrés de promiscuité, de polygynie et de monogamie —, Histoires d’amour des Vikings à Tinder étudie l’évolution radicale des croyances occidentales en matière d’accouplement au cours du dernier millénaire. Les œuvres littéraires scandinaves éclairent les transitions cruciales entre les première, deuxième et troisième révolutions sexuelles de l’Occident, qui se sont produites aux alentours de 1200, 1750 et 1968. Le chapitre de conclusion évoque la quatrième révolution sexuelle, symboliquement située en 2029. L’intelligence artificielle et d’autres technologies semblent susceptibles de transformer nos pratiques d’accouplement plus radicalement que n’importe laquelle des révolutions précédentes.


mercredi 20 novembre 2024

Michèle Tribalat : « Un tiers des enfants nés sur le sol français en 2023 a au moins un parent étranger, quelles leçons en tirer ? »

Selon les chiffres de l’Insee publiés jeudi 14 novembre 2024, 33,6 % des naissances en France en 2023 étaient issues d’au moins un parent étranger (30,28 % hors UE). Promue par l’UE, la relance de la fécondité par l’immigration n’enrayera pas le déclin démographique, analyse la démographe. Entretien avec Michèle Tribalat est démographe. Dernier livre paru : Immigration, idéologie et souci de la vérité (L’Artilleur, 2021).


LE FIGARO. — La semaine dernière, l’Insee a publié les chiffres définitifs sur la natalité en France en 2023 : sur la France entière, 33,6 % des naissances étaient issues d’au moins un parent né à l’étranger. Ce chiffre est-il surprenant ?

Michèle TRIBALAT. — Non, car le nombre de naissances décline globalement depuis 2010 (-20 %), mais plus vite lorsque les deux parents sont nés en France (-27 %). Quant aux naissances d’au moins un parent né à l’étranger, elles n’ont que peu baissé sur la période (-3 %). Ce sont les chiffres en France métropolitaine, pour éviter la petite discontinuité d’enregistrement avec l’apparition de Mayotte dans les données France entière en 2014. Donc la proportion de naissances d’au moins un parent né à l’étranger a gagné près de six points depuis 2010 (33,1 % en 2023 en France métropolitaine). Ce déclin global de la natalité est lié principalement au recul de la fécondité. Le nombre moyen d’enfants par femme a d’abord fléchi lentement, puis plus vite avec une baisse particulièrement abrupte en 2023, qui touche tous les âges, mais surtout les femmes âgées de 25-34 ans. En France métropolitaine, en 2023, les femmes ont eu 1,64 enfant par femme contre 2,02 en 2010. [Au Québec 1,38 en 2023 contre 1,7 en 2010.]

– A-t-on des informations détaillées sur le pays de naissance des parents ?

– Cette année, l’Insee a publié un nouveau tableau donnant, pour les pères (y compris les 0,2 % de deuxièmes mères) et les mères le détail des pays de naissances par état matrimonial à la naissance de l’enfant en 2023. Pour la France métropolitaine, dans 18 % des naissances le père est né en Afrique (dont la moitié au Maghreb). C’est 16 % lorsque c’est la mère. Viennent ensuite les naissances dont le parent est né en Europe (un peu plus de 4 % dans les deux cas). [En 2100, plus de la moitié des naissances dans le monde pourraient avoir lieu en Afrique.]

Si, dans l’ensemble, 57 % des naissances se sont produites hors du mariage, c’est beaucoup plus lorsque le parent est né en France, qu’il s’agisse du père ou de la mère (64 %). En effet si les naissances hors mariage sont devenues la norme dominante lorsque le père est né en France (ou la mère), tel n’est pas le cas pour tous les parents nés à l’étranger. Ainsi, les naissances hors mariage sont rarissimes lorsque la mère est née au Maghreb (par exemple, à peine 5 % pour les mères nées en Tunisie) et peu fréquentes lorsque c’est le père (15,6 % pour ceux nés en Tunisie). Si bien que la part des naissances de père né au Maghreb dans un mariage grimpe à 25 %. Les naissances hors mariage sont aussi très rares lorsqu’un parent est né en Turquie.

– Parmi ces 33,6 %, la part de naissances issues d’un seul parent né hors de l’UE (15,1 %) est moins élevée que celle des naissances issues de deux parents nés hors de l’UE (18,5 %). Comment l’expliquer ?

– Il est plus sage d’examiner l’évolution de la part des naissances d’au moins un parent né à l’étranger, car l’Insee a « changé de pied » en 2011 dans sa manière de traiter les pays de naissance du père inconnus, sans être très bavard sur ce qu’il a fait. Jusqu’en 2010, les deux groupes évoluaient de concert. Après, le nombre des naissances d’un seul parent né à l’étranger a décliné quand celui des naissances de deux parents nés à l’étranger augmentait. Il est plus prudent de ne pas trop épiloguer sur ces variations.

Par contre, ceux qui ont compulsé les données mises en ligne récemment sur la natalité par pays de naissance des parents ont pu constater l’innovation (woke?) de l’Insee. Jusqu’aux données publiées l’an dernier, les enfants qui naissaient avaient un père et une mère. Celles mises en ligne récemment sur les naissances ont bien encore une mère, mais plus de père. Suivant les nouvelles consignes de l’état civil, l’Insee parle alors de second parent qui, dans 0,2 % des cas, peut être une femme. Cela s’appelle avoir le sens des proportions ! On aimerait donc que l’Insee cesse d’annuler la paternité afin de ne pas déplaire aux âmes sensibles et qu’il distingue les deux catégories de second parent : le père et la deuxième mère dans le cas des unions lesbiennes.

– Les naissances issues de deux parents français sont passées de 72 % en 2000 à 66,4 % en 2023 en France, et celles de parents issus de deux pays hors de l’UE ont augmenté de 73 %. Quelles prévisions est-il possible de faire pour la démographie française ?

Il va falloir surveiller l’évolution de la fécondité des femmes âgées de 25-29 qui baisse et celle de la fécondité des femmes âgées de 30-34 ans qui a elle aussi commencé à baisser. Si la fécondité à 25-29 ans s’effondre comme on l’a vu par exemple en Espagne, sans que celle des 30-34 ans ne remonte suffisamment ou continue de baisser, la France pourrait rejoindre l’Espagne où le nombre moyen d’enfants par femme est descendu à 1,16 en 2022. Le report des naissances à des âges toujours plus élevés a ses limites liées à la fertilité déclinante.

La Commission européenne, qui plaide pour que l’immigration étrangère vienne compenser le déclin démographique et amener les travailleurs qui vont manquer à l’UE, a tendance à enjoliver les choses. Dans sa communication [qui verse dans le lyrisme outrancier pour ce carnet] du 27 avril 2022, elle énonçait les bienfaits que l’immigration qu’elle appelle de ses vœux ne manquerait pas d’apporter : « la migration légale peut constituer en soi une forme d’investissement dans l’économie et la société dans son ensemble qui favorise les transitions écologique et numérique de l’Union tout en contribuant à rendre les sociétés européennes plus soudées et résilientes ». Cependant, ajouter des personnes venues de l’étranger sans pouvoir compter sur une fécondité suffisante pour alimenter le bas de la pyramide des âges des populations européennes, c’est se condamner à recommencer lorsqu’elles auront vieilli. [L’immigration de personnes principalement adultes ne rajeunit pas sensiblement la population…]

Source : Le Figaro

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jeudi 19 octobre 2023

Inde : la Cour suprême refuse de reconnaître le mariage homosexuel (mais oui au mariage trans)

Le 17 octobre, la Cour suprême indienne a indiqué ne pas être habilitée à légaliser le mariage homosexuel.

Selon le président de la plus haute juridiction du pays, D.Y. Chandrachud, « il relève du domaine du Parlement et des organes législatifs des États de décider de la loi sur le mariage ». En l’état actuel, la Cour considère que le « droit au mariage homosexuel » n’est pas garanti par la Constitution.

D.Y. Chandrachud a toutefois précisé que l’Inde doit accorder une forme de reconnaissance aux relations entre personnes de même sexe, et les protéger contre toute forme de discrimination.

La Cour a suivi la ligne du gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre, Narendra Modi, qui s’oppose à la légalisation du mariage homosexuel. « Toute ingérence dans ce domaine (…) perturberait complètement l’équilibre délicat des lois relatives à la personne dans le pays et les valeurs sociétales acceptées » avait indiqué le Gouvernement dans un mémoire adressé à la Cour. « Vivre ensemble en tant que partenaires et avoir des relations sexuelles entre personnes du même sexe (…) n’est pas comparable au concept de l’unité familiale indienne, composée d’un mari, d’une femme et d’enfants » avait-il précisé.
 
« Je doute que le BJP [Bharatiya Janata Party, la formation de M. Modi au pouvoir] veuille même que la question soit débattue au Parlement, sans parler de l’adoption d’une loi », a commenté Shashi Tharoor, député du Congrès, le principal parti d’opposition, à l’issue de la décision.

La décision unanime d’un banc de cinq juges vient cinq ans après que la Cour a supprimé une interdiction des relations sexuelles homosexuelles datant de l’époque coloniale.

En Asie, seuls Taïwan et le Népal reconnaissent le mariage homosexuel. Le mariage entre personnes de même sexe est légal de jure au Népal, bien qu'il n'y ait pas de législation à l'appui, depuis le 28 juin 2023, conformément à un arrêt de la Cour suprême. Toutefois, malgré l'arrêt de la Cour suprême, un tribunal de Katmandou a rejeté la demande de mariage d'un couple homosexuel le 13 juillet.

Le même jour, la Cour suprême indienne a en revanche autorisé la reconnaissance du mariage pour les couples dont l’un des membres se déclare transgenre, à la condition toutefois qu’ils soient respectivement identifiés comme un « homme » et une « femme ».

"Bien que nous ayons constaté quelques avancées positives en termes de reconnaissance des personnes transgenres vivant dans des unions hétérosexuelles et pouvant se marier en vertu de la loi spéciale sur le mariage ou des lois personnelles existantes, il sera extrêmement difficile de voir cette reconnaissance mise en œuvre sur le terrain", a déclaré Zainab Patel, militante des droits des personnes transgenres et requérante dans l'affaire en question.


lundi 1 mai 2023

Éric Zemmour sur BFMTV : Pap Ndiaye tombe enfin le masque

Éric Zemmour était l'invité de Jean-Baptiste Boursier dans BFM Politique (chaîne très peu pro-Zemmour...)

Éric Zemmour a parlé de son opposition à Pap Ndiaye et à son projet de « mixité sociale » dans les écoles privées qui est en réalité un projet de mixité migratoire. Il a également abordé le sujet de Mayotte et des tensions avec les Comores. 10 ans après le mariage pour tous, Éric Zemmour a renouvelé son opposition à cette loi, véritable cheval de Troie de l'agenda militant des lobbys LGBT. Pour finir, il a vivement critiqué la politique des échecs d'Emmanuel Macron et son mépris envers les Français avec qui il n'a pas voulu débattre durant la campagne présidentielle 2022.

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jeudi 2 février 2023

Québec — Nombre de naissances continue de baisser et les décès sont repartis à la hausse



Le nombre de naissances au Québec continue de baisser alors que la population continue de grossir en raison de l’immigration importante.

Il n’est né que 74 150 enfants de janvier à novembre 2022 alors qu’ils étaient encore 81 820 à être nés pendant les mêmes onze premiers mois de 2012. Soit près de 10 % de plus avec une population moindre. Le taux de natalité devrait atteindre en 2022 un des plus bas taux de l’histoire du Québec, voire un nadir, si la tendance des 11 premiers mois devait se confirmer pour décembre.

Le nombre de décès pour sa part est reparti à la hausse (après l’effet de moisson de la pandémie qui semble avoir tué les plus faibles en 2020 plutôt que quelques mois plus tard). En démographie, on parle d’un effet de moisson quand, pour une raison ou pour une autre (épidémie, canicule, etc.), un grand nombre de gens décèdent dans un court laps de temps. Comme les personnes les plus âgées, les plus malades, les plus fragiles sont normalement surreprésentées dans cette mortalité soudaine, cela laisse derrière un « bassin » réduit de gens très vulnérables, ce qui fait baisser temporairement la mortalité peu après l’évènement mortel.
 
Notons que l’on connaît déjà l’estimation du nombre de décès pour l’année 2022 au complet (78 200) nettement plus que l’année dernière (69 900). Le Québec s’intéresse moins à ses naissances apparemment puisqu’on a seulement les chiffres pour les 11 premiers mois, il manque ceux de décembre alors que nous sommes déjà en février.
 
La croissance démographique au Québec est en substance assurée par l’immigration et les enfants issus de l’immigration. Et si l’on avait inculqué des valeurs suicidaires « modernes » aux jeunes Canadiens français ? Et si le gouvernement québécois francophone sciait la branche sur laquelle il est assis ?
  
Sur une note plus rose, le nombre de mariages célébrés au Québec est bien reparti à la hausse pour rejoindre quasiment les niveaux pré-pandémiques. Les données de 2020 à 2022 sont provisoires et sont estimées selon le fichier des mariages au 27 janvier 2023. Elles sont basées sur le nombre de bulletins reçus et traités à cette date et sur une estimation du nombre de cas manquants (enregistrements tardifs, etc.)
 

 Surmortalité en 2022

Le Québec a enregistré une surmortalité plus forte en 2022 qu’en 2020, première année de la pandémie, montrent de nouvelles données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). On observe en effet une hausse des décès, en particulier hors de Montréal.

La province a enregistré tout près de 6800 décès de plus que prévu l’an dernier (+ 9,5 %), contre 5400 en 2020 (+ 7,7 %), indiquent les plus récentes données de l’Institut. Ce bilan est nettement plus lourd que celui enregistré en 2021, alors qu’une sous-mortalité avait été observée. En effet, le Québec avait recensé 239 décès de moins qu’anticipé, une proportion de -0,3 %. L’ISQ calcule la surmortalité en comparant l’ensemble des décès enregistrés aux prévisions faites selon les morts survenues les années précédant la pandémie. 



Comme depuis le début de la pandémie, la majeure partie de la surmortalité enregistrée en 2022 est survenue chez les 70 ans et plus. Ce groupe a déploré 5155 décès de plus que prévu. C’est davantage que les 4500 décès qui avaient été enregistrés en 2020. 
 
Le Québec note également une hausse marquée des décès chez les moins de 50 ans. En effet, ce groupe d’âge affiche une surmortalité de 18 % en 2022. L’ISQ a comptabilisé 3235 décès dans ce groupe, alors qu’elle en prévoyait 2734. « Ça peut sembler beaucoup, […], mais il faut comprendre que la tendance à la baisse chez les moins de 50 ans était très forte depuis quelques années », explique le démographe M. Fleury-Payeur. Prudemment, il avance quelques facteurs pouvant expliquer le bond chez les plus jeunes, comme la crise des surdoses aux opioïdes notamment, ou encore le suicide. « Cela dit, on ne peut pas statuer pour l’instant, comme plusieurs de ces cas sont toujours soumis à des enquêtes du coroner », nuance-t-il. 

La hausse des décès enregistrée en 2022 a eu lieu hors de Montréal et Laval, selon l’ISQ. Épicentre de la pandémie en 2020, les deux villes avaient enregistré une forte surmortalité de 18 % à l’époque. Or l’an dernier, elles affichent une surmortalité de 3 %. À l’inverse, les régions limitrophes, soit Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie, affichent une surmortalité de 10 %. Et dans le reste du Québec, c’est encore plus élevé : la surmortalité atteint 12 %. « C’est un phénomène qu’on voit aussi ailleurs dans le monde : les régions épargnées en 2020 ou 2021 ont fini par être touchées davantage », illustre M. Fleury-Payeur à ce sujet. Au total, depuis 2020, le Québec a enregistré une surmortalité globale de 6,1 %, ce qui est encore en deçà de celle de l’Ontario, qui atteint 7,5 % sans que toutes les données pour 2022 aient été compilées.

jeudi 16 septembre 2021

Mariage homosexuel, pilule, euthanasie... Un texte inédit de Benoît XVI sort en Italie

Dans un livre sur l’Europe à paraître ce 16 septembre en Italie, le pape émérite Benoît XVI alerte sur les conséquences en cascade de la séparation entre sexualité et fécondité. Une analyse partagée et saluée par le pape François.

« Avec la légalisation du “mariage homosexuel” dans seize États européens, le thème du mariage et de la famille a pris une nouvelle dimension qui ne peut certainement pas être ignorée ». Telle est la première phrase du texte inédit du pape émérite Benoît XVI introduisant l’ouvrage La Vera Europa, identità e missione, – La vraie Europe, identité et mission – qui paraît le 16 septembre aux éditions Cantagalli. Le livre de 264 pages est le troisième volume d’un projet éditorial qui rassemble une sélection des textes de Joseph Ratzinger-Benoît XVI. Les deux précédents ouvrages avaient également été préfacés par le pape François.

Liens étroits entre la pilule et le suicide assisté

Dans son texte d’un peu plus de deux pages envoyé à l’éditeur en avril dernier, Benoît XVI dresse un raisonnement en quatre temps. D’abord, il explique que « le “mariage homosexuel” est en contradiction avec toutes les cultures de l’humanité qui se sont succédées jusqu’à présent ». Jamais auparavant n’avait été remis en question le fait que « l’existence de l’homme – en tant que mâle et femelle – [était] ordonnée à la procréation », insiste-t-il. Cette « certitude originelle qui a été évidente pour l’humanité » a selon lui été bouleversée avec l’introduction de « la pilule » contraceptive. Car celle-ci a rendu possible la « séparation entre fécondité et sexualité ». Dès lors, toutes les formes de sexualité sont devenues « équivalentes » ; « il n’existe plus aucun critère de fond », constate le pontife émérite.

Il en déduit que, si la sexualité est séparée de la fécondité, « alors, inversement, la fécondité peut naturellement être pensée sans sexualité ». L’homme ne serait donc plus compris comme « un don reçu » mais un comme « produit planifié ». Or, « ce qui peut être fabriqué peut aussi être détruit », prévient le théologien de 94 ans. Et de s’inquiéter de la « tendance croissante » au recours au « suicide comme fin planifiée de la vie ». Finalement, le pape émérite assure que derrière les réflexions sur le mariage homosexuel, la pilule ou bien le suicide assisté se cache une « question fondamentale » : « qui est l’homme ? ». Il pose alors cette alternative : « soit l’homme est la créature de Dieu, l’image de Dieu, le don de Dieu, soit l’homme est un produit que lui-même sait créer ».

Un raisonnement salué par le pape François

Dans sa préface rédigée le 28 juillet dernier, le soutien du pape François au pape émérite est manifeste. « Je suis heureux de présenter ce volume », commence-t-il par écrire, avant de reprendre brièvement l’alternative existentielle proposée par son prédécesseur et les enjeux qu’elle soulève. Il s’attriste lui aussi du fait qu’en Europe, « l’idée de respect de toute vie humaine disparaît de plus en plus, à partir de la perte de la conscience de son caractère sacré ».

Puis il écrit : « au fil des ans, Benoît XVI n’a pas craint de dénoncer avec beaucoup de courage et de clairvoyance les nombreuses manifestions de ce renoncement dramatique à l’idée de création, jusqu’aux conséquences actuelles les plus récentes ». Des conséquences qui, selon le pontife argentin, sont « décrites de manière absolument claire et convaincante dans le texte introductif [de Benoît XVI, ndrl]».

En conclusion de sa préface, le pape François fait sienne l’espérance de son prédécesseur, convaincu que « le désir de Dieu » est « profondément inscrit dans chaque âme humaine et ne peut disparaître ». Et de le citer : « nous les humains, sommes agités jusqu’à ce que nous ayons trouvé Dieu. Cette agitation existe aussi aujourd’hui. C’est l’espérance que l’humanité, encore et toujours, se mette en route vers ce Dieu ».

Source : Famille chrétienne


mardi 13 juillet 2021

Le nombre de mariages célébrés au Québec au plus bas depuis 1903

Étant donné la gestion de la pandémie imposée, le nombre de mariages célébrés au Québec l’an dernier a atteint son niveau le plus bas depuis 1903 (alors que la population québécoise était 5 fois plus petite !), a révélé mardi l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Et l’année 2021 ne s’annonce guère mieux, selon des spécialistes de cette industrie durement touchée par la situation sanitaire.

Au total, 11 300 couples ont formellement uni leur destinée pour le meilleur et pour le pire l’an dernier, soit de 49 % de moins qu’en 2019. Lors de la période forte, en mai, juin et juillet, cette baisse a même atteint 70 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

Si l’écart par rapport aux dernières années s’est réduit à partir d’août, les premiers résultats mensuels de 2021 indiquent que le nombre de mariages demeure en dessous de la moyenne, ajoute l’ISQ.

Baisse moins importante pour ceux dont les conjoints sont nés à l’étranger ou homos

La diminution du nombre de mariages entre 2019 et 2020 (— 49 %) a été plus ou moins marquée selon différentes caractéristiques des mariages ou des personnes mariées. Par exemple, la baisse apparaît plus forte pour les mariages célébrés par une personne désignée (— 69 %) ou par un ministre du culte (– 56 %), mais elle est nettement moindre pour les mariages célébrés par un notaire (— 14 %) ou encore par un greffier (– 39 %).

De même, la diminution a été plus importante parmi les couples formés de deux conjoints nés au Canada (— 60 %), tandis qu’elle apparaît moins marquée parmi les couples dont les deux conjoints sont nés à l’étranger (– 25 %) ou ceux dont un des conjoints est né à l’étranger (— 32 %).

 


 

Le nombre d’unions civiles connaît une diminution comparable à celle des mariages 

Au Québec, les couples qui souhaitent s’unir légalement peuvent se marier ou opter pour l’union civile, qui a la même portée juridique que le mariage, et qui ne doit donc pas être confondue avec l’union libre ou un mariage célébré civilement. Très peu de couples choisissent de s’unir civilement. En 2020, 119 unions civiles ont été enregistrées, selon les données provisoires (non illustrées), ce qui correspond à une baisse de 43 % comparativement à 2019 (207 unions civiles). Cette chute étant d’une ampleur comparable à celle des mariages, la part des unions civiles parmi l’ensemble des unions légalisées est demeurée à seulement 1 % en 2020.

lundi 24 mai 2021

Hongrie — Natalité en hausse et nuptialité stable malgré la Covid-19 en 2020 et de janvier à mars 2021

Dans de nombreux pays, la gestion de la Covid-19 s’est accompagnée d’une chute du nombre des naissances et des mariages.  Voir Un fort recul des naissances en janvier à travers le monde développé (m-à-j pour le Québec).

Si la Hongrie a connu une baisse des naissances en janvier 2021 par rapport à janvier 2020 (-9,3 %), les chiffres pour l’année 2020 et le premier trimestre 2021 sont rassurants.

En 2020, 92 233 enfants sont nés en Hongrie. Le nombre de naissances était supérieur de 3,4 % à celui de l’année précédente. À l’exception de la baisse de décembre 2020, plus d’enfants sont nés tous les mois en 2020 que le mois correspondant de l’année précédente. Le nombre de naissances a augmenté relativement sensiblement en janvier 2020 (9,7 %), juin (9,1 %) et février (7,8 %) par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. L’indice synthétique de fécondité en Hongrie a augmenté pour s’établir provisoirement à 1,55 enfant par femme en 2020 par rapport à 1,49 pour 2019.

En 2020, 81 850 bébés sont nés au Québec, soit une baisse de 3 % par rapport à 2019 (84 00). L’indice synthétique de fécondité pour 2020 est de 1,52 enfant par femme, moins qu’en 2019 (1,57 enfant par femme). La très grande majorité des bébés nés en 2020 ayant été conçus avant que les mesures pour contrer la pandémie de COVID-19 ne soient instaurées au Québec, l’effet possible de ces mesures sur le nombre de naissances ne devrait se faire sentir pleinement qu’à partir de l’année 2021.

Épousailles à Budapest
Pendant le premier trimestre 2021, 22 254 enfants sont nés en Hongrie, soit 0,1 % de plus que le nombre de naissances en janvier-mars 2020. Le nombre de naissances corrigé pour prendre compte de l’année 2020 qui fut bissextile a augmenté davantage, de 1,2 % par rapport à la même période de l’année précédente. Pendant ce trimestre, il y a eu 9,3 % de naissances vivantes en moins en janvier, 5,0 % de plus en février et 9,5 % de plus en mars par rapport aux mois correspondants de 2020. L’indice synthétique de fécondité en Hongrie a été estimé à 1,54 par femme pour ce premier trimestre 2021, contre 1,50 au premier trimestre 2020.

L’Institut de la statistique du Québec, moins rapide que son homologue hongrois, n’a publié que les chiffres de naissances et mariages que pour les deux premiers mois de 2021. En janvier et février 2021, il est né 12 450 enfants au Québec comparés à 13 200 pendant les deux mêmes mois en 2020 soit une diminution de 5,68 %. À ce rythme, l’indice de fécondité au Québec devrait passer sous les 1,5 enfant/femme pour 2021. Quant aux mariages au Québec, leur nombre s’est effondré pendant les deux premiers mois passant de 1700 en janvier et février 2020 à 1000 en janvier et février 2021, soit une baisse de 41,18 %.

De janvier à mars 2021, 12 004 couples se sont mariés en Hongrie, soit 2,1 % de moins ou 262 de moins qu’un an auparavant. Le nombre de mariages corrigé pour prendre en compte l’année 2020 qui fut bissextile a diminué de 0,9 %. Dans le détail, 3,1 % de mariages en moins ont été enregistrés en janvier, 6,0 % de moins en février et 5,1 % de plus en mars qu’au cours des mois correspondants de 2020. 

 


Le deuxième gouvernement Orbán (2010-2014) a fait de la sauvegarde de la nation de l'abîme démographique une de ses priorités. Il a donc introduit des mesures généreuses pour les familles nombreuses et a considérablement augmenté les prestations sociales pour toutes les familles. Ceux qui ont trois enfants ou plus ne paient pratiquement aucun impôt. En quelques années à peine, la Hongrie est passée de l'un des pays qui dépensaient le moins pour les familles de l'OCDE à être l'un de ceux qui en font le plus. En 2015, les sommes allouées à la politique familiale représentait près de 4% du PIB. 

 

Sources : Institut de la statistique du Québec et son homologue hongrois (KSH).

Voir aussi

Québec — Indice de fécondité pour 2020 est tombé à 1,52 enfant/femme, il était de 1,57 en 2019 

Radiographie des Français 

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million 

Un fort recul des naissances en janvier à travers le monde développé (m-à-j pour le Québec)  

Implosion démographique : y remédier en renouant avec des valeurs qui privilégient descendance et transmission  

Covid — nombre de naissances en France en janvier 2021 a chuté de 13 % par rapport à janvier 2020

Politiques familiales — hausse des naissances de 9 % en Hongrie, nombre des mariages double (janvier 2020) 

Hongrie — vers un remboursement intégral de la fécondation in vitro  

Hongrie — 20 % de mariages en plus en 2019 à la suite de la politique pro famille  

La politique nataliste hongroise 


 Orban : la procréation plutôt que l’immigration

 

jeudi 4 février 2021

Le taux de natalité du Québec devrait atteindre son niveau le plus bas historique en 2020

Les chiffres des naissances lors des onze premiers mois de l’année 2020 sont désormais disponibles ce jeudi 4 février. Ils confirment la contraction au niveau des naissances et des mariages et l’augmentation de la mortalité (dont les chiffres sont eux disponibles pour toute l'année de 2020).

En novembre 2020, il est donc né 6 250 enfants au Québec par rapport à 6 750 en 2019 (-7 %) et à 7 441 en 2012 (-16 %).

Si l’on s’en tient aux chiffres des 11 premiers mois (75 500 naissances) et que l’on calcule le taux de natalité (le nombre de naissances par an pour 1000 habitants), on obtient un taux de natalité prévisionnel de 9,61 pour 2020. Chiffre qui risque de baisser encore si la tendance se maintient. Il devrait probablement naître 2500 enfants en moins en 2020 par rapport en 2019.

À 9,61 enfants pour 1000 habitants, ce chiffre dépasse le précédent taux de natalité le plus bas (9,7 en 2002 peu après que la prime à la naissance avait été supprimée pour être remplacée par la mise sur pied bien plus coûteuse du réseau de garderies moins nataliste et donc plus acceptable pour les féministes). Le Québec devrait donc atteindre en 2020 son taux de natalité le plus bas historique.

On notera que la Suède a également publié les chiffres des naissances pour les 11 premiers mois de 2020. Il y est né 105 034 enfants de janvier à fin novembre 2020, alors qu'en 2019 ce nombre était de 106 447. La chute pour les 11 premiers mois de 2020 par rapport à ceux de 2019 en Suède est donc de 1,3 %, à comparer à une baisse de 2,5 % pour le Québec.



Billet originel du 12 janvier

Les chiffres des naissances lors des dix premiers mois de l’année 2020 sont désormais disponibles ce mercredi (avec un certain retard). Ils confirment la contraction au niveau des naissances et des mariages et l’augmentation de la mortalité (dont les chiffres sont eux disponibles pour les 11 premiers mois de 2020).

En octobre 2020, il est donc né 6.700 enfants au Québec par rapport à 7.150 en 2019 (-6,3 %) et à 7.832 en 2012 (-14,5 %). 

Quant aux mariages en octobre 2010, ils sont passés de 2.150 en 2019 à 1.250 2020. Les 2e et 3e trimestres avaient connu des baisses encore plus importantes. En effet, alors qu’au deuxième trimestre 2019 5.200 mariages avaient été célébrés seuls 1.600 l’avaient été en 2020, pour le troisième trimestre les chiffres étaient de 10.800 noces pour 2019 et 4.750 pour 2020.

Si l’on s’en tient aux chiffres des 10 premiers mois et que l’on calcule le taux de natalité (le nombre de naissances pour 1000 habitants), on obtient un taux de natalité prévisionnel de 9,69 pour 2020. Chiffre qui risque de baisser encore si la tendance se maintient. 

À 9,69 enfants pour 1000 habitants, ce chiffre dépasse le précédent taux de natalité le plus bas (9,7 en 2002 peu après que la prime à la naissance avait été supprimée pour être remplacée par la mise sur pied bien plus coûteuse du réseau de garderies moins nataliste et donc plus acceptable pour les féministes). Le Québec devrait donc atteindre en 2020 son taux de natalité le plus bas historique.

 


Billet originel du 2 décembre

L’Institut de la statistique du Québec a publié le nombre de naissances pour les 9 premiers mois de 2020. Rapportés à la population du Québec, ils sont les chiffres les plus bas au niveau de l’histoire du Québec.

Le nombre des naissances en 2020 (révisables, mais globalement corrects) est donc de :

  • 20 100 pour le premier trimestre,
  • 20 750 pour le deuxième,
  • 21 700 pour le troisième.

Quand on compare ces chiffres (toujours révisables) avec ceux de l’année passée :

  • 19 500 pour le premier trimestre,
  • 21 150 pour le deuxième,
  • 22 900 pour le troisième,

on note que la baisse se concentre sur les deuxième et troisième trimestres. Tout porte à croire que cette baisse se confirmera au dernier trimestre. En effet, le nombre de mariages est également en très forte baisse au Québec (8600 pour les 9 premiers mois de 2020, comparés à 18 200 pour les mêmes mois en 2019). En outre, si l’on se fie aux chiffres européens, la baisse des projets de mariage en 2020 s’accompagne de la baisse de projets d’avoir un enfant pour cette même année. Voir La population italienne passe sous les 60 millions, la gestion de la pandémie aggrave ce déclin.

Si l’on s’en tient aux chiffres des 9 premiers mois et que l’on calcule un taux de natalité (le nombre de naissances pour 1000 habitants), on obtient un taux de natalité prévisionnel de 9,73 pour 2020. Chiffre qui risque de baisser si la tendance se maintient. À 9,73 enfants pour 1000 habitants, ce chiffre rejoint le précédent taux de natalité le plus bas (9,7 en 2002 peu après que la prime à la naissance avait été supprimée pour être remplacée par la mise sur pied bien plus coûteuse du réseau de garderies moins nataliste et donc plus acceptable pour les féministes). Le Québec devrait donc atteindre en 2020 un nouveau nadir démographique.

L’indice de fécondité (le nombre d’enfants par femme) devrait probablement passer sous les 1,5 enfant/femme en 2020 pour l’ensemble de la population québécoise. Le nombre d’enfants par femme pour les francophones de naissance est habituellement légèrement plus bas (-0,1) que cet indice global pour le Québec. En effet, les Amérindiens et certaines communautés ethniques immigrées ont un indice de fécondité supérieur à la moyenne.

Le graphique ci-dessous présente le taux de natalité (en ‰) depuis 1971.

vendredi 15 janvier 2021

Sur fond de pandémie, la crise démographique au Japon s’accélère en 2020


 

À l’heure où l’archipel nippon traverse la troisième vague de l’épidémie de Covid-19, le nombre d’enfants nés en 2020 montrera très probablement une baisse importante par rapport à l’année précédente. Ce qui risque d’accélérer encore la crise démographique du pays, s’inquiète le journal Nihon Keizai Shimbun.

Depuis l’éclatement de la crise sanitaire au printemps dernier, les indicateurs socio-économiques ne cessent de s’assombrir au Japon : 885 entreprises en faillite et presque 2 millions de personnes en situation de chômage. Le nombre de suicides s’est quant à lui établi à 2 158 en octobre au niveau national, soit 600 cas de plus que pendant l’année 2019.

Ce climat d’angoisse collective commence à peser sur la démographie du Japon, pays qui souffrait déjà d’une chute de population importante avant la crise, révèle le quotidien économique Nihon Keizai Shimbun.

À l’hôpital d’Aiwa, situé dans la ville de Kawagoe, au nord de Tokyo, le nombre de femmes enceintes qui se sont inscrites à la maternité entre avril et novembre 2020 a baissé de 5 % par rapport à la même période de l’année 2019. Chose encore plus marquante, les patientes ayant prévu d’accoucher dans l’établissement entre janvier et février 2021 sont de 20 % moins nombreuses qu’en 2020.

En 2019, le Japon avait déjà connu sa plus faible natalité en 120 ans. Avec davantage de décès et moins de naissances en 2019 qu’en 2018, la balance démographique japonaise avait encore chuté. Sans évoquer de causalité, le quotidien japonais indique que le nombre de mariages est également à la baisse (583 000 en 2019, record après-guerre), quand celui des divorces n’en finit plus d’augmenter. 

 Voir aussi 

Le taux de natalité du Québec devrait atteindre son niveau le plus bas historique en 2020 

Chine dit libérer les femmes Ouïgoures de la maternité en les émancipant et en les rendant plus autonomes (la rééducation et la stérilisation font baisser rapidement la natalité)

 Démographie : en 2050 pour un Européen proche de 50 ans, il y aura trois Africains de moins de 30 ans [d’âge en moyenne] 

Extrême-Orient et Occident : le boum des femmes sans enfants

La fécondité israélienne (3,1 enfants/femme) contraste avec celle de l’Occident où les pays rivalisent pour les jeunes des autres pays.

Disparaître ? de Jacques Houle : Regard franc sur l’immigration

Le monde a maintenant plus de grands-parents que de petits-enfants

Québec — Plus de 30 % des naissances issues d’au moins un parent né à l’étranger

Avortement, démographie et immigration entraînent la recomposition ethnoculturelle de l’Occident

Canada — un pays non blanc vers le milieu de ce siècle ?   

L’ONU révise à la baisse ses prévisions de la population mondiale

 La tare de l’État-providence c’est qu’éventuellement les autres finissent toujours par manquer

Le Japon relève l’âge de la retraite à 70 ans [un quart des 128 millions de Japonais ont plus de 65 ans.] Conséquence de la faible natalité depuis 50 ans : le Japon a perdu un demi-million d’habitants en 2019. En ce début d’année 2020, les autorités japonaises craignent une nouvelle récession. Le PIB nippon du dernier trimestre 2019 s’est contracté de 1,6 %.   

Discours malthusien des écologistes qui sévit en Occident et qui préconise de ne pas avoir d’enfants pour sauver la Terre

dimanche 31 mai 2020

L'effondrement du mariage aux États-Unis, ses causes et ses effets



En 2012, un adulte sur cinq de 25 ans ou plus aux États-Unis n’avait jamais été marié auparavant, un niveau record, selon un nouveau rapport publié par le Pew Research Center qui a analysé les données de recensement de 2012. En 1960, ce nombre n’était que d’un sur dix.

Selon un sondage d’accompagnement mené par Pew en mai et juin 2014, seuls 53 % de tous les adultes n’ayant jamais été mariés ont dit qu’ils aimeraient se marier par la suite, en baisse de 61 % en 2010, environ 32 % ont déclaré qu’ils n’étaient pas sûrs, contre 27 % en 2010.

Les chiffres les plus frappants du recensement concernent les Afro-Américains. Environ 36 % des Noirs âgés de 25 ans et plus n’avaient jamais été mariés en 2012, comparativement à 25 % en 1990 et 9 % en 1960. Pour les blancs, la proportion de célibataires était de 16 % en 2012, contre 11 % en 1990 et 8 % en 1960.

Pour Thomas Sewell, cet effondrement de la conjugalité n’est pas sans rapport avec l’importance accrue de l’État-providence qui subventionne certains comportements jadis considérés néfastes (la monoparentalité par exemple). Notons que, pour Éric Zemmour, c'est le libéralisme économique et l'individualisme sans entraves (les institutions religieuses et les communautés proches n'ayant plus de poids) qui expliqueraient en grande partie cet état de fait.


Thomas Sowell en 1980 sur la famille noire et les politiques sociales délétères (en anglais) qui pourraient bien être responsables de la désintégration des familles noires.


Thomas Sowell compare en 2013 les classes inférieures en Grande-Bretagne et dans les ghettos aux États-Unis et les effets de l’État-providence des deux côtés de l’Atlantique (en anglais)

S’il est vrai que le déclin des institutions religieuses et l’importance croissante attribuée aux études universitaires jouent également un rôle dans cette chute de la nuptialité, pour le Wall Street Journal, un facteur important trop souvent négligé est tout simplement l’économie. Celle-ci a connu une croissance lente et de plus en plus inégale au cours des dernières décennies.

Les revenus n’ont pas augmenté pour la plupart des Américains depuis les années 1980, après ajustement pour l’inflation, même si les coûts de logement et d’éducation des enfants ont fortement crû. Les jeunes hommes ont été particulièrement touchés : pour les hommes de 25 à 34 ans, le salaire horaire médian a diminué en termes réels de 20 % depuis 1980.


En dépit de leurs difficultés économiques croissantes, de nombreux Américains considèrent la sécurité financière (ou au moins un partenaire avec un emploi) comme une condition préalable au mariage.

Dans son enquête de ce printemps, Pew observe que près de 80 % des femmes jamais mariées disent qu’un emploi stable était un critère très important pour elles dans le choix d’un conjoint ou d'un partenaire. Chez les hommes et les femmes qui n’ont jamais été mariés, mais veulent se marier, près d’un tiers ont répondu ne pas être prêts financièrement pour le mariage.

Le problème, explique Pew, le malaise économique de ces dernières décennies (dissimulé pendant un certain temps par la bulle immobilière) a rétréci le bassin d’hommes salariés éligibles. En même temps, l’éducation des femmes et leur participation au marché du travail ont généralement augmenté.

En d’autres termes, pour les femmes célibataires d’aujourd’hui, un « bon » mari est plus difficile à trouver.

Voir aussi







Idées reçues sur les blancs américains, écart moral et culturel croissant des classes sociales :  les classes moyennes supérieures blanches sont plus religieuses, plus souvent traditionnelles, plus souvent encore mariées que les classes sociales blanches moins nanties.