mercredi 27 décembre 2023

Prof. Didier Raoult revient sur la crise sanitaire et fustige des « formes de pouvoir néo-totalitaires »


J.-F. Caron : « Les sociétés libérales prennent un virage autoritaire » doux

Jean-François Caron est professeur de science politique à l’Université Nazarbayev au Kazakhstan.

Il publie Homo Superstes [L'homme survivant], un livre dans lequel il décrit le virage autoritaire des sociétés libérales. Exilé depuis huit ans dans ce pays d’Asie centrale, « le prof Caron » aborde aussi l'état du Québec, qui traverserait une «Petite Noirceur».

Dans Homo superstes, Jean-François Caron tente d'expliquer pourquoi, selon lui, nous assistons dans les sociétés libérales depuis une trentaine d'années à l'érosion de nos libertés individuelles, ce qu'ont mis en lumière la récente pandémie de COVID-19 et sa gestion par les gouvernements occidentaux.

Et si la grande victoire du libéralisme politique sur son ennemi communiste survenue en 1991 avec l’effondrement de l’Union soviétique s’était révélée un cadeau empoisonné ? C’est la thèse que développe Jean-François Caron dans cet essai où il explique que la disparition de la rivalité idéologique issue de la Guerre froide a entraîné une refondation de l’esprit libéral autour d’une nouvelle altérité fondée non plus sur la crainte de l’oppression politique, mais plutôt sur la peur de la mort. Loin d’être anodin, ce changement a mené à une relation complètement différente au cours des 30 dernières années entre l’État et le citoyen qui a graduellement culminé vers l’établissement d’une nouvelle dynamique gouvernementale de plus en plus étrangère aux idéaux de base du libéralisme. Lutte contre le terrorisme, pandémie de COVID-19 et changements climatiques : ces nouvelles menaces existentielles ont en effet toutes contribué à leur manière à la banalisation des régimes d’exception sanitaires et sécuritaires et, conséquemment, à l’imposition de mesures qui ont favorisé un contrôle accru des individus et à la normalisation de mesures liberticides. Cet essai d’une grande actualité constitue un incontournable pour ceux et celles qui désirent comprendre l’évolution des sociétés occidentales des 30 dernières années et les dangers qui les guettent en matière de préservation des libertés individuelles..

Homo superstes :
le coût politique de la vie à tout prix
par Jean-François Caron
dans la collection À Propos
aux Presses de l'Université Laval
à Sainte-Foy (Québec)
paru le 22 novembre 2023
198 pp.,
ISBN : 9782766302987

L’interdiction du cellulaire en classe en vigueur après les Fêtes au Québec

La nouvelle directive de Québec interdisant les cellulaires dans les salles de cours entrera en vigueur au retour des vacances des Fêtes, faisant de la province la deuxième à mettre en œuvre une telle mesure, après l’Ontario.

La directive, qui vise à réduire les distractions en classe, entre en vigueur le 31 décembre.
 
 
Elle s’applique aux écoles primaires et secondaires du secteur public, mais elle laisse aux enseignants la possibilité de laisser les élèves utiliser leur téléphone à des fins pédagogiques spécifiques.

De nombreuses écoles québécoises avaient déjà adopté des règles limitant l’utilisation des téléphones portables en classe avant que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, n’introduise l’interdiction en août.

Cependant, certains intervenants auprès des enfants estiment qu’il est dans l’intérêt de ces derniers de rendre les restrictions aussi sévères que possible.

Quelques jours avant l’annonce du gouvernement Legault, Étienne Bergeron, enseignant au secondaire à Warwick, au Centre-du-Québec, a lancé une pétition demandant au gouvernement de bannir les téléphones cellulaires partout sur le terrain de l’école.

En entrevue, M. Bergeron dit qu’il serait allé beaucoup plus loin, comparant sa pétition à ce que Québec a finalement décidé de faire.

Il aurait souhaité que tous les appareils personnels soient interdits dans les écoles, « même dans les couloirs, les espaces publics, les bibliothèques, partout ».

Selon lui, si un enseignant souhaite que ses élèves utilisent un cellulaire à des fins pédagogiques, il faut que ce soit bien défini.

M. Bergeron affirme qu’il n’est pas opposé à la technologie. Il dirige le laboratoire créatif de son école et enseigne aux élèves la programmation, la musique et la conception de jeux vidéo.

L’enseignant précise toutefois que ses cours utilisent les outils numériques pour développer l’esprit, et non pour surfer en ligne sans but précis.

« La réalité est que lorsque les jeunes sont sur leur téléphone, ils sont sur TikTok, ils jouent à des jeux, mentionne M. Bergeron. Je suis convaincu qu’il n’est pas dans la mission des écoles québécoises de laisser nos jeunes devant ces appareils qui les rendent littéralement antisociaux. »

Selon le ministère de l’Éducation du Québec, toutes les écoles doivent se doter, d’ici le 31 décembre, d’une politique limitant l’utilisation des téléphones cellulaires en classe. Il appartiendra à chaque centre de services scolaires (CSS) de prévoir des sanctions pour les élèves qui ne respectent pas les règles.

Certains CSS, dont celui de Montréal ainsi que la commission scolaire English Montreal, ont mis en place depuis un certain temps des règles interdisant l’utilisation des téléphones portables en classe en dehors des cours autorisés.

L’exemple de l’Ontario

En Ontario, les syndicats d’enseignants déplorent que l’interdiction imposée par la province en 2019 ne soit pas respectée et que les cellulaires soient régulièrement présents dans les salles de classe.

Au Toronto District School Board – le plus grand conseil scolaire du Canada – la présidente Rachel Chernos Lin a présenté une motion visant à réexaminer la question en janvier et à élaborer une nouvelle politique rigoureuse d’interdiction des téléphones portables.

« J’aimerais qu’il y ait quelque chose qui ait un peu de mordant, a indiqué Mme Chernos Lin. Mais au bout du compte, j’espère que nous créerons une culture autour de l’utilisation des téléphones portables qui sera différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. »

Un professeur à la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, Joel Westheimer, n’est pas surpris que le conseil scolaire de Toronto veuille rouvrir le débat, car il estime que la règle de l’Ontario est « extrêmement imparfaite parce qu’elle n’a pas été rédigée de manière à ce qu’elle s’applique réellement à l’ensemble de la province ».

« Des résultats très positifs » ailleurs

La question des cellulaires est au premier plan depuis qu’un rapport de l’UNESCO a conclu en juillet qu’ils pouvaient perturber l’apprentissage. M. Drainville a déclaré que ce rapport l’avait incité à agir.

Plusieurs pays sont allés plus loin que le Québec et l’Ontario. En 2018, la France a banni les téléphones dans les cours d’école pour les moins de 15 ans, tandis que la Chine a interdit les téléphones pour les écoliers en 2021.

Le gouvernement britannique a annoncé en octobre qu’il publierait des lignes directrices pour aider les dirigeants d’établissement qui souhaitent interdire les téléphones dans les écoles, ajoutant que sa mesure serait conforme à des interdictions similaires en Italie et au Portugal.

« De nombreuses juridictions à travers le monde ont mis en place des interdictions de téléphones portables et ont constaté des résultats très positifs. Les élèves sont moins distraits, ils se montrent plus engagés, et on a même constaté des progrès scolaires et une diminution de la solitude », fait valoir M. Westheimer.

La présidente de la Fédération des comités de parents du Québec, Mélanie Laviolette, accueille favorablement ces règles.

« Ce que nous espérons, c’est que nos enfants soient dans la meilleure position possible pour apprendre, donc ne pas avoir TikTok à portée de main est une bonne chose », soutient Mme Laviolette.

La directrice de l’Association des comités de parents anglophones, Katherine Korakakis, a qualifié la décision du gouvernement d’« occasion manquée » qui évite de se pencher sur des questions telles que la dépendance à la technologie, l’éducation aux médias ou les fausses nouvelles et se concentre plutôt sur des mesures punitives.

« Je pense que des cours sur la citoyenneté numérique, l’utilisation de la technologie, la dépendance et ce type de sujets avec les élèves auraient un impact bien plus important que le retrait d’un téléphone », affirme-t-elle.

Source : Presse Canadienne

Canada — les verts (écolos) de l'île du Prince-Édouard pensent qu’il faut faire une pause sur l’immigration

L'Île-du-Prince-Édouard continue de voir sa population augmenter par le fait de l'immigration. Avec un système de santé qui semble à bout de souffle et une crise qui dure dans le secteur du logement, de nouvelles voix s'élèvent pour demander au gouvernement provincial de ralentir l'immigration afin de pouvoir régler ces problèmes.

L'Île-du-Prince-Édouard a beau être la plus petite province du Canada, elle figure dans le trio de tête de la croissance démographique. Selon les derniers chiffres publiés par Statistique Canada le 19 décembre, la province comptait 175 853 habitants au 1er octobre 2023, 4 % de plus en un an. L'Alberta et l'Ontario sont les deux autres provinces où la croissance de la population dépasse la moyenne nationale.



Cette situation met les soins de santé sous pression, de l'aveu même du ministre de la Santé Mark MacLane, qui déclarait à l'Assemblée législative le mois dernier que la santé provinciale "lutte contre le courant de la croissance démographique".

Du côté du logement, la situation n'est pas meilleure. La province a le marché locatif le plus tendu du pays, avec moins de 1 % des logements inoccupés.

Alors qu'il faudrait mettre en chantier 2000 logements chaque année pour suivre la hausse de la population, seuls 886 ont été lancés sur les trois premiers trimestres de 2023 étant donné la hausse des taux d'intérêts pour juguler l'inflation, selon les chiffres de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.

 
 
Dans ce contexte, certains se demandent pourquoi la province a mis en place des programmes d'immigration offensifs.

Les données démographiques montrent en effet que la hausse de la population de la province est presque exclusivement due à l'immigration internationale, une immigration qui s'accélère : 1070 nouveaux résidents permanents étaient comptabilisés à l'Île-du-Prince-Édouard en 2018; ils sont 2050 en 2023.

La cheffe par intérim du Parti vert, Karla Bernard, pense qu'il est temps de faire une pause. "Nous invitons des gens dans notre province alors qu'il n'y a pas de logement pour les personnes qui sont ici ou qui arrivent. Il n'y a pas de soins de santé pour celles qui sont ici ou qui arrivent", argue-t-elle.

Source : Radio-Canada

Le don de l’ancien Royal Victoria à l'université anglophone McGill coûterait plus d’un milliard aux Québécois

Le don de l’ancien hôpital Royal Victoria à l’université McGill proposé par le gouvernement Legault coûtera plus d’un milliard de dollars aux contribuables québécois et aura des conséquences absolument néfastes pour le français à Montréal, pour le mont Royal et pour le centre-ville estime le Collectif contre la privatisation du Royal Victoria.  

Considérant qu’en 2016, McGill estimait déjà qu’un tel projet valait au bas mot 782 millions de dollars, on peut affirmer que ce cadeau que le gouvernement Legault envisage de lui offrir coûtera plus d’un milliard de dollars actuels aux contribuables québécois si la CAQ persiste à privatiser ainsi le domaine public de l’ancien hôpital Royal Victoria, ses dépendances et les parties avoisinantes du mont Royal.


Le Collectif rappelle que l’université McGill a déjà obtenu une première subvention de 37 millions $ du Québec, en 2018, pour effectuer une étude de «faisabilité» de la transformation de l’immeuble désaffecté en centre de recherche. En juin dernier, le gouvernement Legault s’est aussi engagé à contribuer jusqu’à 475 millions $ au projet d’agrandissement de cette institution privée. Il envisage aussi depuis des mois de lui céder le Royal Vic, ses dépendances et de vastes terrains sur le mont Royal, dont la valeur totale pourrait facilement dépasser les $500 millions de dollars. 

Il ne faudrait pas que, par un curieux raisonnement, le gouvernement Legault s’imagine que, parce qu’il a renoncé au don à Dawson, il peut maintenant faire un don de plus d’un milliard à McGill. Ce projet constitue pour les francophones un acte de dépossession majeur du mont Royal et de leur centre-ville en faveur du développement abusif de la Forteresse McGill. 

La présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, a néanmoins défendu le projet de loi spéciale privé adopté l’automne dernier visant à faciliter la privatisation l’ancien Royal Vic et une partie du mont Royal au profit de l’université McGill, ce qui permettrait à celle-ci d’étendre encore davantage son emprise immobilière anglophone sur le mont Royal et le centre-ville de Montréal. Il faut éviter cette tragique erreur. 

Un rapport

En 2012, avant que l’hôpital Royal Victoria et l’Hôtel Dieu ne cessent leurs activités au centre-ville, le gouvernement Marois a demandé à des experts de se pencher sur l’avenir de ces institutions. Leur rapport recommande unanimement que celles-ci demeurent dans le domaine public. Le Québec doit garder le contrôle de ces sites exceptionnels. Le rapport recommande instamment que le gouvernement du Québec ne se départisse pas de ce terrain et de ces bâtiments mais qu’il les mette en location par bail emphytéotique. 

Revenus au pouvoir, les libéraux ont néanmoins décidé de passer outre à ces recommandations et de donner à McGill le Royal Vic, ses dépendances et une partie du mont Royal. 

Puis, pour des raisons inexplicables, le gouvernement Legault a ensuite pris aveuglément le relais des libéraux et s’est engagé à donner cet immense domaine public à McGill. 

Aucun autre projet

Devant les protestations, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a déclaré que le gouvernement n’avait reçu aucun autre projet, ce qui est exact, pour la simple raison qu’elle n’a jamais fait d’appel de projets. Quoi qu’il en soit, le gouvernement doit préserver la propriété de cet immense ensemble et, pour tout projet, procéder à une location par bail emphytéotique comme le recommandent les experts. 

Par ailleurs, le gouvernement Legault a même balayé du revers de la main la demande présentée par un regroupement d’une cinquantaine d’organismes (la Coalition Le Royal Vic pour le bien public) qui voulaient obtenir une chance égale et du financement afin de préparer un projet pour le site dans une perspective d’intérêt communautaire tout en le maintenant dans le domaine public. 

Quoi qu’il en soit, il n’est pas dans l’intérêt des Québécois ni des Montréalais de sacrifier ainsi leur domaine public au profit d’une institution privée et de faire inconsidérément ce cadeau de plus d’un milliard de dollars à l’Université McGill. Le gouvernement Legault doit se raviser.