mardi 5 janvier 2021

Préférences ethnique et culturelle dans le choix de colocataires parmi les millénariaux

Des enquêtes révèlent que la génération Y (aussi appelés les millénariaux, c’est-à-dire les personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990) a moins de préjugés envers les minorités raciales ou ethniques que les autres générations.

Ces observations ont conduit certains à qualifier la génération Y de postraciale.

Cependant, les enquêtes sur les attitudes peuvent être sujettes à un biais de désirabilité sociale parce qu’elle documente des déclarations ou des croyances plutôt que les actions des gens. En d’autres mots, la génération Y sait qu’il faut s’afficher « ouvertes à la diversité » et elle se déclare l’être, mais l’est-elle en dehors des sondages ? En outre, la plupart des études qui visent à déterminer cette différence entre les déclarations et les actions se concentrent sur les personnes qui prennent des décisions d’embauche ou qui possèdent un bien locatif et sont donc souvent plus âgées que la génération Y.

Une étude récente de deux chercheurs américains s’est penchée sur ce sujet en répondant à des petites annonces de « colocataire recherché » dans trois métropoles américaines (Boston, Chicago et Philadelphie). L’équipe a envoyé plus de 4 000 courts courriels globalement identiques à ces annonces si ce n'est pour le nom et prénom du candidat colocataire. Ces courts messages rédigés dans un anglais sans faute grammaticale demandaient d'un ton amical si la chambre était toujours libre. Les courriels étaient signés de noms et prénoms plus ou moins typés (nom chinois + prénom chinois, nom chinois + prénom « américain blanc »). L'équipe a ensuite analysé les taux de réponse reçus à ces courriels selon les noms et les prénoms utilisés.

Noms choisis pour les aspirants colocataires

Les chercheurs ont établi quatre profils « blancs » (Brenda Olson, Heidi Wood, Joan Peterson et Melany McGrath), quatre identités noires (Ebony Washington, Tyra Booker, Shanice Jackson et Unique Jefferson), quatre identités hispaniques de 1re à 1,5e génération (Jimena Garcia, Alejandra Macias, Camila Vasquez et Esmeralda Hernandez), trois identités indiennes de 1re à 1,5e génération (Anjali Patel, Neha Shah et Riya Patel), trois identités chinoises de 1re à 1,5e génération (Mei Zhang, Jia Chang et Jian Chen), quatre identités hispaniques de 2e génération ou plus (Wendy Velasquez, Hilary Martinez, Erica Vasquez et Melissa Hernandez), trois identités indiennes de 2e génération ou plus (Sarah Singh, Lesly Agarwal et Mindy Patil), et trois identités chinoises de 2e génération ou plus (Michelle Huang, Winnie Chen et Jenny Li).

Résultats

Selon les auteurs, la génération Y ferait preuve de discrimination à l’égard des candidats colocataires asiatiques, hispaniques et noirs. Cependant, les taux de réponse reçue des Asiatiques et des Hispaniques varient considérablement en fonction des prénoms employés. Ces prénoms pourraient agir comme signal d’assimilation ou d’« américanisation » des candidats. Pour les chercheurs « Nos résultats suggèrent que, à mesure que la génération Y continue d’accéder à des postes de pouvoir, elle est susceptible de perpétuer l’inégalité raciale plutôt que d’adopter un système postracial. De plus, bien que certaines personnes d’origine asiatique et hispanique se voient offrir une plus grande possibilité d’intégration que dans les époques précédentes (Lee et Bean 2007), cette intégration est incomplète et conditionnelle, et la discrimination envers les noirs reste une caractéristique fondamentale du paysage racial émergent. »

Comme le montre la colonne la plus à droite de la figure ci-dessous, les répondants identifiés comme noirs n’ont reçu que 66 % de réponses par rapport aux répondants blancs, tandis que les expéditeurs hispaniques de 1re à 1,5e génération ont reçu 71 % de réponses par rapport aux candidats blancs. Bien que les taux de réponse soient plus faibles dans la région de Boston qu’ailleurs, les expéditeurs blancs ont toujours un avantage sur un ou plusieurs autres groupes dans toutes les villes. Les candidats locataires blancs se situent au sommet de la hiérarchie des réponses (si on ignore pour l’instant les candidats non blancs indiquant l’appartenance à une 2e génération ou plus), les demandeurs de chambre indiens se classent en deuxième position après les Blancs, avec un taux de réponse de 0,83 (soit 83 réponses pour 100 réponses aux Blancs). Les candidats chinois et hispaniques suivent avec des taux de réponse de 0,76 et 0,74, respectivement. Les chercheurs de chambre noire sont les moins bien lotis : leur taux de réponse de 0,63 indique qu’un aspirant colocataire noir devrait envoyer environ 50 % de demandes de plus pour recevoir le même nombre de réponses qu’un candidat blanc. Les candidats indiens et chinois de 2e génération ou plus s’en tirent aussi bien que les candidats blancs (taux relatif de réponse de 1,01 et 0,94). Bien que les Hispaniques de 2e génération ou plus aient un taux de réponse plus faible (0,89), il n’est pas significativement différent des Blancs.




Québec — Les pédiatres réclament la réouverture des écoles le 11 janvier

L’Association des pédiatres du Québec presse le gouvernement Legault de rouvrir les écoles le 11 janvier et même de réévaluer la possibilité d’autoriser les activités sportives chez les jeunes, chez lesquels on observe « une augmentation alarmante » de la détresse psychologique et des problèmes de santé mentale.

C’est ce qu’on peut lire dans une lettre transmise lundi en fin de journée au Premier ministre, François Legault, au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et au directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, dont Le Journal a obtenu copie.

« Nous demandons au Premier ministre de maintenir la date du 11 janvier 2021 pour le retour à l’école de nos jeunes, en prenant par ailleurs toutes les mesures nécessaires pour dépister et prévenir la propagation du virus dans les milieux scolaires ainsi que les autres secteurs de la société », peut-on lire dans cette missive signée notamment par le président de l’Association, le Dr Marc Lebel.

Les pédiatres font valoir que les écoles ne constituent pas les principaux foyers de contamination, puisque la grande majorité des éclosions en milieu scolaire comptent cinq cas et moins de COVID-19.

Les cas recensés dans les écoles sont plutôt le reflet de la transmission communautaire, affirment-ils.

Ces médecins sont aussi particulièrement inquiets des « conséquences actuellement dramatiques sur la santé mentale, la motivation et la réussite scolaire des adolescents », en plus des impacts particulièrement néfastes pour certains de l’absence de sport et de socialisation, combinée à une surutilisation des écrans.

Ils affirment par ailleurs « qu’une prolongation de la fermeture des écoles pour une courte période signifie probablement une fermeture indéfinie qui pourrait se maintenir durant des semaines, voire des mois, puisqu’une diminution significative et rapide des cas de COVID-19 à ce stade-ci est improbable ».

« La lutte primordiale et acharnée contre la COVID-19 ne doit pas se faire au détriment de toute une génération de jeunes », ajoutent-ils.

Une conférence de presse du Premier ministre François Legault est prévue mercredi. Plusieurs experts réclament un confinement plus strict afin de freiner la propagation de la COVID-19 au Québec. La réouverture des écoles, d’abord annoncée pour le 11 janvier, est loin d’être assurée.

Source : Journal de Québec

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« Il y a une augmentation de l’anxiété [chez les jeunes] dans nos cabinets, on voit que le recours à la médication augmente. La toxicomanie bat des records et on ne parle pas de l’usage pathologique de l’Internet », a fait savoir lundi le Dr Jean-François Chicoine, pédiatre au CHU Sainte-Justine et porte-parole de l’Association des pédiatres du Québec. Or, selon celle-ci dernier, les jeunes sont devenus des cibles faciles pour rassurer la population, inquiétée par le discours gouvernemental sur la résurgence des infections.

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Le coronavirus affecte peu les jeunes de moins de 20 ans. Selon le CDC, le taux de survie des jeunes infectés est de 99 997 % (scénario 5). Il est de 99,98 pour les moins de 50 ans (dans le même ordre que celui de la grippe saisonnière établi à 0,01 %).

Rappelons que l’Islande comme la Suède n’ont jamais fermé ni leurs garderies ni leurs écoles jusqu’à 16 ans. Une étude conjointe entre les autorités de santé publique en Suède et celles en Finlande, où presque tous les élèves ont été tenus à l’écart de l’école pendant deux mois, a révélé que les approches différentes adoptées par ces deux pays (absence ou présence à l’école) n’avaient entraîné aucune différence mesurable sur les taux de contagion dans la population.  En Islande, les autorités qui ont testé dix pour cent de la population n’ont trouvé (fin avril) aucun cas d’un enfant ayant infecté un adulte.

Cela signifie que — que les écoles soient ouvertes ou non — les enfants sont moins à risque de la Covid-19 que de la grippe, qui tue à titre d’exemple en moyenne 40 à 50 enfants en Angleterre et au Pays de Galles chaque année. Contrairement à la grippe, les écoles ne sont pas des foyers de contagion de Covid-19, et en Suède, les enseignants présentaient le même risque d’attraper la Covid-19 que les membres d’autres professions.

La pandémie de COVID-19 a eu un « impact brutal » sur la santé mentale des jeunes adultes au Québec, alors que plus d’un tiers d’entre eux souffrent de symptômes d’anxiété et même de dépression.

Selon un rapport européen, Là où le COVID-19 chez les enfants a été détecté et les contacts suivis, aucun contact adulte dans le cadre scolaire n’a été détecté comme positif au SRAS-CoV-2 pendant la période de suivi. La conclusion de ces enquêtes est que les enfants ne sont pas les principaux moteurs de la transmission du SRAS-CoV-2 aux adultes en milieu scolaire.

Nos droits et libertés n’ont jamais été aussi menacés alors que les confinements n'ont pas prouvé leur efficacité globale


Lettre ouverte d’Éric Duhaime, candidat à la chefferie du Parti conservateur du Québec :

Québec, le mardi 5 janvier 2021

À mesdames Dominique Anglade et Manon Massé
À messieurs Francois Legault et Paul Saint-Pierre Plamondon

Lundi prochain, le 11 janvier, le deuxième confinement imposé aux Québécois devrait normalement prendre fin.

Les quatre partis politiques que vous dirigez sont unanimes à approuver le confinement comme manière de contrer le coronavirus.

Pourtant, le Québec continue depuis neuf mois d’afficher le pire bilan au pays en termes de décès et de cas, bien que nous subissons les mesures les plus abusives depuis le premier jour de l’état d’urgence sanitaire.

Le gouvernement, appuyé par les trois autres partis, poursuit sa stratégie et blâme des sous-groupes de la société ou des lieux de rassemblements pour justifier ses piètres résultats. Nous avons eu droit à un véritable défilé de boucs émissaires : des récalcitrants, aux gyms, à la semaine de relâche, aux covidiots, au karaoké, à une coiffeuse de Thetford Mines, aux manifestants, aux restos et aux bars, aux jeunes, aux complotistes, en passant par les centres d’achat et les derniers en date, les « touristatas » !

Le coupable de la dissémination du virus se trouve pourtant ailleurs. Les Québécois ont été parmi les plus « dociles et obéissants » depuis le tout début de la crise. Ils ne sont notamment pas responsables de l’hécatombe du printemps dernier dans les CHSLD. Curieusement, à ce sujet, le gouvernement ne veut plus aller de l’avant avec une commission d’enquête publique et indépendante en vue de comprendre les causes de cette véritable tragédie nationale.

La peur, la panique et coercition ne constituent pas une stratégie efficace en vue d’enrayer un virus.

Rappelons-nous que l’approche basée sur le confinement fut inspirée en mars dernier par les modèles épidémiologiques de l’Imperial College, sous la direction du professeur Neil Ferguson, selon lesquelles il y aurait plus de 60 000 décès au Québec. Or ces modèles épidémiologiques ont été fortement contredits par la réalité, tant au Québec que partout ailleurs dans le monde.

Avant de prolonger encore davantage, presque dix mois plus tard, le confinement qui tue le Québec à petit feu, avant de chercher de nouveaux boucs émissaires pour expliquer l’échec québécois, j’aimerais, par la présente, vous implorer de prendre connaissance de recherches empiriques sérieuses qui démontrent, de plus en plus, que ce n’est pas en fermant des commerces, des écoles, des patinoires ou des bureaux qu’on contrôle la transmission du virus.

Par exemple, l’American Institute for Economic Research (AIER) publiait récemment une recension de 26 études, de partout dans le monde, des plus grands cerveaux du globe, qui arrivent toutes à la conclusion qu’il n’y a pas de preuve scientifique que le confinement ralentit la propagation de la COVID-19.

Lockdowns Do Not Control the Coronavirus: The Evidence

 Même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rejette, depuis maintenant des mois, le confinement comme méthode de lutte à la COVID.

​Là où il y a unanimité sur le confinement, c’est sur les multiples conséquences désastreuses qu’il a à mesure qu’il se prolonge : détresse psychologique, problèmes de santé physique, suicides, décrochages scolaires, faillites, perte des droits et libertés individuels, explosion de la dette publique, et j’en passe.

En un mot, le confinement comporte des avantages hypothétiques et possiblement nuls, mais des désavantages certains et très graves. C’est indiscutablement la mauvaise approche à suivre.

D’autant plus que dans une démocratie comme la nôtre, quand on souhaite restreindre la liberté et les droits des citoyens, le fardeau de la preuve repose sur les épaules des confineurs, pas l’inverse. Or, les données les plus à jour proposent qu’il n’y ait pas de corrélation entre vos mesures liberticides et l’élimination du virus.

Plutôt que de demander aux gens de se confiner toujours davantage, fournissez-nous, d’abord et avant tout, les études scientifiques que vous utilisez pour soutenir ce nouveau confinement.

De nombreux Québécois, et j’en suis, ne croient plus le gouvernement lorsqu’il dit prendre des décisions basées sur la science. Le tristement célèbre épisode de la fermeture arbitraire des restaurants, il y a plus de trois mois, sans recommandation de la Santé publique, n’a fait qu’alimenter notre sain scepticisme.

Après plus de neuf mois de sacrifices extrêmes qui causent des ravages à tous les niveaux au sein de la société québécoise, le temps est venu de cesser de diviser les Québécois et de s’engager plutôt dans un dialogue constructif, en vue de trouver des mesures mieux ciblées, plus efficaces, respectueuses des individus et davantage basées sur les évidences scientifiques.

Je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs, l’expression de mes sentiments distinguées.

Éric Duhaime

Candidat à la chefferie du Parti conservateur du Québec


Le nombre de morts par million dans l'Union européenne converge malgré la grande diversité des politiques de lutte contre la Covid-19, certaines très strictes, d'autres nettement moins.