vendredi 25 mars 2016

Pologne — Allocation familiale universelle pour lutter contre l'implosion démographique

Famille polonaise, nombreuse elle est devenue rare
À partir du 1er avril, l’État polonais versera aux familles 500 zlotys (environ 160 $) par enfant et par mois à partir du deuxième enfant. Ce montant, dans un pays où le salaire net moyen est de 2800 zlotys par mois, représentera une aide non négligeable, notamment pour les familles avec 4 enfants et plus dont le quart environ vivent avec un revenu en dessous du minimum vital (statistiques de 2012).

Depuis la chute du communisme en 1989-90, c’est la première fois que des allocations familiales de ce type sont mises en place en Pologne. Cette allocation ne sera pas conditionnée aux de revenus des parents (contrairement à la politique du Parti libéral du Canada), mais elle sera versée à partir du premier enfant pour les familles dont le revenu par tête est inférieur à 800 zlotys (ou à 1200 zlotys pour les familles avec un enfant handicapé).

Cette mesure faisait partie des promesses électorales du PiS qui souhaite mener une politique familiale volontariste pour contrer le désastre démographique depuis l’effondrement du régime communiste. Car avec 1,3 enfant par femme, la Pologne est un des pays au monde avec le taux de fécondité le plus bas. Les faibles salaires polonais n’y sont sans doute pas pour rien, puisque les Polonaises résidant au Royaume-Uni ont au contraire un taux de fécondité supérieur à 2,1 (c’est toutefois un effet de sentiment de richesse relative connu à travers le monde : les Tunisiennes de France ont plus d’enfants que les Tunisiennes de Tunisie par exemple).

Parallèlement, la nouvelle majorité conservatrice (PiS) au pouvoir depuis novembre a voté il y a quelques jours une nouvelle loi qui interdit aux tribunaux de confisquer les enfants à leurs parents au motif de l’incapacité financière de ces derniers à assurer des conditions de vie suffisantes. Jusqu’ici, il n’était malheureusement pas rare que des juges retirent la garde d’enfants à leurs parents précisément pour des motifs liés au niveau de vie et aux conditions d’habitation des familles.