lundi 31 mai 2010

Super Pédago se mouille



Toute ressemblance avec des pédagogues français ou québécois serait purement fortuite.

Un petit mot sur la « transversalité », pour éviter que ça ne tourne à une blague hermétique entre enseignants : l’idée est que « l’apprenant » (l'élève sous la Grande Noirceur) doit expérimenter tout dans tout.

Quand il va à la piscine (pardon, quand il participe à une « action-piscine »), c’est autant pour exercer une activité motrice (nager, pourrait-on imaginer) que pour s’initier à de nouveaux mots, à lire, à calculer, à renforcer le vivre-ensemble (l'esprit d'équipe sous la Grande Noirceur) …

Marc Lebris note même dans son livre Et vos enfants ne sauront pas lire ni compter que certains inspecteurs en France voient d’un mauvais œil les « actions-piscine » qui visent explicitement à apprendre à nager !

Retrouvez Super Pédago sur Facebook et sur son carnet.



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dimanche 30 mai 2010

Crise financière du Québec — 3 100 nouveaux enseignants, 100 000 000 $ de plus

Les divers organismes de représentation syndicale du monde de l'enseignement et les comités patronaux de négociation sont parvenus à une entente de principe, dimanche, sur le nombre d'élèves dans les classes et l'intégration des jeunes en difficulté.

Cette entente prévoit une importante diminution du nombre d'élèves par groupe pour l'ensemble du primaire, ainsi que pour la 1re et la 2e secondaire.

La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont indiqué avoir obtenu des réponses satisfaisantes aux cibles qui étaient les leurs. La FSE-CSQ et l'APEQ-QPAT qui représenteraient près de 70 000 enseignantes et enseignants de tous les secteurs d'enseignement, tant au préscolaire, au primaire et au secondaire qu'à la formation professionnelle et à l'éducation des adultes, se sont dites très heureuses des négociations.

L'élément le plus important de l'entente est la réduction du nombre d'élèves dans les classes.

Il y aura une réduction de quatre élèves par classe en secondaire I et en secondaire II de trois élèves. Au primaire, il y aura trois élèves de moins à tous les niveaux. Dans les milieux défavorisés, il ne pourra y avoir plus de 20 élèves par classe au primaire. Vingt pour cent des écoles primaires du Québec sont classés dans des milieux défavorisés.

Cette entente de principe sera soumise aux assemblées générales des syndicats affiliés d'ici la fin de juin. Précisons qu'elle prévoit à terme un investissement de plus de 200 millions de dollars récurrents pour le personnel enseignant des commissions scolaires du Québec, permettant ainsi l'embauche d'au moins 3 100 nouveaux enseignants et enseignantes.

Par ailleurs, les négociations se poursuivent pour les 30 000 enseignants de Montréal.

En outre, le « Front commun », qui représente la FSE (CSQ) et l'APEQ, poursuit ses discussions à la table centrale en ce qui concerne les salaires, la retraite et ce que ce Front commun appelle laconiquement les droits parentaux. Ne croyez pas qu'il s'agisse des droits des parents d'élèves. Non, il s'agit plutôt de mesures, supplémentaires, de conciliation famille-travail pour les enseignantes.

Québec — dépenses par élève en hausse constante

En 2007-2008, la dépense globale d’éducation par rapport au produit intérieur brut (PIB) était estimée à 7,4 % au Québec ; par comparaison, ce taux est estimé à 6,8 % dans les provinces de l’Atlantique, à 6,3 % en Ontario et à 6,1 % dans les provinces de l’Ouest. Lorsque l’on considère cet indicateur, il apparaît que l’effort financier en éducation demeure plus important au Québec que dans la moyenne des autres provinces.


Dépense globale par élève des commissions scolaires québécoises en dollars courants et en dollars constants de 2007-2008


En 2006-2007, au Québec, la dépense globale par élève à l’enseignement primaire et secondaire (10 128 $) était plus élevée que dans les provinces de l’Atlantique (8 799 $), mais moins élevée qu’en Ontario (10 301 $) et que dans les provinces de l’Ouest (11 016 $). La dépense par élève était donc moins élevée au Québec que dans la moyenne du reste du Canada. Cela s'explique principalement par le fait qu’au Québec les salaires du personnel scolaire sont moins élevés, tout comme les dépenses d’immobilisation.

Cependant, il est important de préciser que ces données sont en dollars courants et ne tiennent pas compte des écarts du coût de la vie. Or, il existe des différences importantes dans le coût de la vie d’une province à l’autre et, dans l’ensemble, le coût de la vie était d’environ 10 % plus élevé ailleurs au Canada qu’au Québec, en 2006-2007.

On a également assisté ces dernières années à une diminution du nombre moyen d'élèves par enseignant. Celui-ci est passé de 15,7 en 2004-2005 à 14,6 en 2007-2008 et ce facteur a contribué significativement à l'augmentation de la dépense par élève.
Entre 2004 et 2007, on a observé une augmentation de 14 % de la dépense par élève en dollars constants.

En 2006-2007, certains facteurs sont plus coûteux dans les commissions scolaires au Québec que dans le reste du Canada tels les rapports élèves-enseignant, la formation professionnelle, les services de garde et le transport scolaire.


Rapport élèves-éducateur dans les commissions scolaires, Québec et régions du Canada


En 2007-2008, le rapport élèves-enseignant dans les commissions scolaires est estimé à 14,6 au Québec. Le rapport élèves-enseignant est obtenu en divisant le nombre d’élèves par le nombre d’enseignants des commissions scolaires. Le nombre moyen d’élèves par enseignant au Québec est passé de 16,5 en 1997-1998 à 14,6 en 2007-2008.

Le nombre moins élevé d’élèves par éducateur au Québec par rapport à l'Ontario s’explique en partie par le temps de présence en classe des enseignants qui est inférieur au Québec. Ainsi, le temps de présence en classe des enseignants québécois était de 615 heures par année au secondaire, alors que celui de leurs homologues ontariens était de 740 heures, en 2006-2007.

Sources : communiqué des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et de l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT), Presse Canadienne et les Indicateurs de l'éducation — édition 2009, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.




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Encore plus de chances de passer l'examen de français pour les futurs enseignants

Depuis la rentrée 2010, tous les étudiants en faculté d'éducation doivent se plier au même examen, le Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFEE, voir description), qui vise à rehausser la maîtrise de la langue française chez ces futurs maîtres. Les étudiants doivent réussir cet examen avant leur troisième stage qui a habituellement lieu pendant la troisième année de leur baccalauréat de quatre ans.

En février, nous avions déjà rapporté que dans certains programmes, à peine 25 % des étudiants avaient obtenu la note de passage après une tentative.

Les futurs enseignants ont trois chances d'atteindre le seuil de réussite, fixé à 70 %. À l'origine, un troisième échec devait entraîner la suspension du programme pour une durée d'un an et un quatrième échec, l'expulsion définitive.

Confrontées à un taux d'échec élevé, les universités ont décidé de revoir ces sanctions. Les étudiants qui échouent après trois tentatives n'auront pas accès au stage, mais ils pourront continuer à suivre des cours dans leur programme d'études. « À l'usage, on s'est rendu compte qu'il y avait un certain nombre de problèmes », explique au Soleil Michel Laurier, doyen de la faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal. (Voir son entrevue avec Mario Dumont en février).

Un étudiant qui échoue de justesse le TECFEE pourra dorénavant faire une dernière et ultime reprise quelques mois après son troisième échec plutôt que de devoir attendre un an avant de retenter sa chance. « On voulait leur donner plus de souplesse », ajoute le doyen, qui tient à souligner que le contenu de l'examen n'a pas changé.

Désormais accorder le baccalauréat même à ceux qui échouent l'épreuve de français ?

Certaines facultés jonglent également avec l'idée d'accorder tout de même un baccalauréat en enseignement aux étudiants qui n'auront pas réussi le TECFEE. Ce diplôme ne leur donnera toutefois pas accès au brevet d'enseignement, puis­qu'ils n'auront pas complété leur stage. D'autres universités étudient la possibilité d'offrir un baccalauréat général à ceux qui arriveront à cumuler 90 crédits.

« Puisque la décision est récente, on doit étudier différents scénarios. Si des étudiants ont déjà accumulé 75 crédits, on a avantage à voir comment ils peuvent compléter un baccalauréat », indique Marcel Monette, doyen de la Faculté des sciences de l'éducation à l'Université Laval.

À l'Université du Québec à Chicoutimi, on se montre assez favorable à ces modifications. « Je ne suis pas sûre que la mesure de suspension était favorable aux étudiants. Il ne faut pas non plus que ces étudiants développent une perception négative à l'égard du français. Ils n'ont pas été habitués à des pressions de ce type-là dans notre système d'éducation !», affirme Carole Fisher, responsable du centre d'aide en français pour les étudiants en enseignement. Les pauvres choux !




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samedi 29 mai 2010

Éthique — la discrimination est-elle un droit ?

Tiré du carnet de Nicomaque, le blog de philo d'un prof de philo (quelques changements typographiques et grammaticaux) :

Question politiquement incorrecte... Généralement, il n'y a pas de débat là-dessus. En France, la Halde se charge de poursuivre au tribunal toute personne soupçonnée de discrimination. Pourtant, aux États-Unis, la question fait l'objet d'un débat.

Rand Paul, nouvelle star du Tea Party et fils du sénateur Ron Paul, s'est prononcé en faveur de la suppression d'une disposition du Civil Rights Act de 1964. Cette disposition interdit la discrimination fondée sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale à l'entrée des restaurants, hôtels, théâtres cantines, et autres lieux publics. Crise de nerfs de la gauche américaine qui a demandé des poursuites et des excuses publiques.

Finalement Rand Paul sa tenté de clarifier sa position : « Laissez-moi préciser ma pensée : je soutiens le Civil Rights Act parce que je suis d'accord, comme une écrasante majorité, avec l'esprit de la loi, qui était de mettre fin à la discrimination dans la sphère publique et de mettre un terme à l'odieuse pratique de la ségrégation. Mais dans le même temps, a-t-il ajouté, je défends le droit de propriété, la libre entreprise et la liberté d'expression. »



En résumé : M. Paul a affirmé dans un entretien avec Rachel Maddow sur MSNBC mercredi soir qu'il soutenait les articles de la Loi sur les droits civils concernant les lieux publics, mais qu'il était sceptique s'agissant de son application à l'entreprise privée. Interrogé par Mme Maddow sur le fait de savoir si une entreprise privée a le droit de refuser de servir les Noirs, M. Paul a répondu, « Oui. » Ceci n'a rien à voir avec le racisme mais concerne le rôle de l'État. Un gouvernement n'a pas à interdire à un propriétaire de choisir ses clients ou à l'obliger de s'associer avec telle ou telle catégorie. Ce n'est pas son rôle.



Sur Fox News, jeudi dernier, on pouvait assister à un débat contradictoire sur le sujet entre deux animateurs de la chaine conservatrice : John Stossel et Megyn Kelly. En plus d'être une adorable poupée barbie, Megyn Kelly est diplômée en droit et en sciences politiques, spécialiste des questions juridiques (bio ici). Kelly joue l'avocate du gouvernement et Stossel, comme à son habitude, défend une position strictement libertarienne.

Dans ce débat, Megyn tente d'assimiler la discrimination au meurtre. Et elle argumente : doit-on empêcher la police de réprimer le crime sous prétexte de libre marché ou de propriété privée ? Stossel lui réplique que la discrimination n'a rien à voir avec le meurtre mais avec le choix individuel. Quand on choisit un ami ou un mari, on fait de la discrimination. Que ce choix soit critiquable ne justifie pas la coercition et la menace. Dans une société libre, chacun doit être libre de s'associer avec qui il veut, et tout commerçant doit être libre de servir qui il veut.

Selon Stossel, animateur de la même chaine, « si une entreprise privée veut dire « nous ne voulons pas de journalistes blondes ou d'animateurs moustachus », cela devrait être son droit. Allons-nous dire à l'association des étudiants noirs qu'elle doit accepter des personnes de race blanche, ou à l'association gay de softball qu'elle doit inclure des hétéros ? Le racisme est mauvais. Mais je ne fais pas confiance à l'État de décider quel type de discrimination est acceptable. »

Un commentaire amusant, sur un blogue : « Doit-on forcer un restaurateur noir à servir des membres du KKK ? D'après les gauchistes (« liberals »), oui. Les gauchistes sont-ils pro-KKK ?




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vendredi 28 mai 2010

Écoles privées épinglées au sujet du cours ECR

Pour une école libre a eu accès au rapport annuel de la commission consultative de l’enseignement privé rendu public en février 2010. On y retrouve les recommandations (ou non) de renouvellement de permis d’enseignement qui venait à échéance.

Voici une liste des établissements qui officiellement ne se conforment pas au programme d’éthique et culture religieuse.

Quatre remarques :
  1. Cette liste ne comprend pas tous les établissements (on n’y retrouve pas le collège Loyola, par exemple, qui n’enseigne pas le programme) car leur permis n’arrivait pas nécessairement à échéance cette année.

  2. L’inspection ne se penche que sur des aspects formels : les enseignants ont-ils suivi la formation ECR, le programme est-il sur la grille d’étude, sur le bulletin, les élèves sont-ils évalués, le matériel didactique est-il approuvé ou non ?

  3. Même l’école qui satisfait tous ces aspects formels peut très bien ne pas enseigner le programme ECR : nous connaissons deux écoles privées cette année qui ont vu leur permis renouvelé alors qu’en pratique elle ne donne pas le cours ECR, même si leur personnel a suivi la formation au programme ECR. Au primaire, la transversalité des matières et la liberté pédagogique des titulaires permettent facilement de ne pas enseigner le programme ECR comme plusieurs formateurs en ECR l'ont déploré récemment (lors d'un colloque l'ACFAS et d'une conférence du « Politburo » du MELS).

  4. Même l’école qui satisfait tous ces aspects formels peut très bien enseigner le programme ECR « à sa manière ». Comme la journaliste du Devoir qui s’était rendue « incognito » sous le prétexte d'y inscrire des enfants a pu le constater pour une des écoles évangéliques — l’Église-école Académie chrétienne Logos — qui a vu son permis renouvelé jusqu’à la fin de l’année scolaire 2010-2011 : « Pomela Thompson, la femme du révérend qui tient l'établissement, a avoué être en négociation constante avec le ministère. Si elle cède sur certains points, pas question d'enseigner le cours Éthique et culture religieuse en y faisant la promotion d'autre chose que la foi chrétienne. »
Académie Beth Esther (juive, Montréal)

« Les disciplines prévues au régime pédagogique sont enseignées, à l’exception du cours d’éthique et de culture religieuse. »


Académie culturelle de Laval (islamique, Laval)
« Dès la prochaine rentrée scolaire, il suivra une formation sur le cours Éthique et culture religieuse. »


Académie Kells (3 écoles à Montréal, Westmount)

« Ainsi, le cours d’éthique et de culture religieuse en est absent au 2e et au 3e cycle du primaire. Ainsi, la Commission estime que le programme d’éthique et de culture religieuse devrait être enseigné de façon distincte, et non intégré à d’autres disciplines. »


Académie Laurentienne (Val Morin)

« Par ailleurs, des corrections devront être apportées à certains aspects de son organisation pédagogique : deux disciplines artistiques devront être enseignées au primaire ainsi que le cours d’éthique et de culture religieuse. »

Même les bulletins doivent être uniformes et évalués selon l’approche par compétences dans les écoles privées du Québec :

« En ce qui concerne les bulletins, l’établissement contrevient à plusieurs prescriptions du régime pédagogique : notamment, toutes les disciplines prévues au régime pédagogique doivent être évaluées ; le libellé dans les termes usuels des compétences doit être utilisé ainsi que les pondérations établies par le Ministère. »


Académie Lavalloise (Laval)

« [l'école doit] respecter les orientations du programme d’éthique et de culture religieuse »


École Al-Houda (Dollard-des-Ormeaux, islamique)

« le directeur pédagogique [est le] seul à avoir participé au plan de formation en éthique et culture religieuse. »

L'école n'a pas vu son permis renouvelé, mais ce manque de formation du personnel enseignant n'en est pas apparemment la cause.


École communautaire Belz (Montréal, juive)

« Les enseignants n’ont reçu aucune formation particulière pour offrir le cours d’éthique et de culture religieuse, puisque les parents ont refusé d’y inscrire leurs enfants, et cette discipline n’est donc pas offerte. »


École privée Kinderville (Candiac, bilingue non subventionnée)

« Au 1er cycle du primaire, le programme d’éthique et culture religieuse n’est pas enseigné. »


École Sogut (Montréal, turque)

« soulignons, par ailleurs, que le bulletin proposé au secondaire n’utilise pas les formulations des compétences disciplinaires dans les termes usuels et que le programme d’éthique et de culture religieuse en est absent. »


L’École arménienne Sourp Hagop (Montréal, arménienne)

« Le programme d’éthique et culture religieuse n’est pas enseigné comme prévu ».




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Québec veut fermer une école juive trop religieuse

Radio Canada rapporte que « Québec menace de fermer l'Académie Yéchiva Toras Moché, une école de la communauté hassidique satmar de Montréal, parce qu'elle refuse d'enseigner plusieurs matières prévues au programme d'éducation. [Note du carnet : y compris le cours d'éthique et de culture religieuse.]

L'école, qui existe depuis les années 50 [depuis 1952], ne détient toujours pas de permis. Radio-Canada révélait l'an dernier qu'elle offre un enseignement presque exclusivement religieux à quelque 200 garçons, en contravention de la Loi sur l'instruction publique [Note à Radio-Canada : c'est une école privée, il s'agit plutôt du régime pédagogique et de la Loi sur l'enseignement privé]. »

Dans la requête déposée au tribunal par le Monopole de l'Éducation, on peut lire que des inspections effectuées en 2008 ont révélé de sérieuses lacunes.

« Parmi les matières qui doivent obligatoirement [pléonasme] figurer à la liste [...], seules les matières obligatoires langue d'enseignement et mathématique sont enseignées », peut-on lire dans le document.

Outre l'enseignement des matières obligatoires, le ministère déplorait le matériel pédagogique inadéquat et le nombre insuffisant d'enseignants qualifiés. C'est-à-dire des professeurs qualifiés du Québec (ou de l'extérieur et dont les diplômes sont considérés comme équivalents), or les Satmars ne fréquentent pas les facultés des « sciences de l'éducation » du Québec et ils n'acceptent pas d’enseignants provenant de l’extérieur de la communauté.

L'école refuse d'augmenter le nombre d'heures consacrées aux matières séculaires, affirmant que la charge de travail serait trop élevée. De plus, malgré le fait que le cours d’Éthique et de culture religieuse soit obligatoire depuis septembre 2008, l’établissement n’a pas l’intention de l’offrir. Par ailleurs, le calendrier scolaire, même s’il respecte le nombre de jours prescrits, n’accorde pas dix des treize congés dictés au régime pédagogique.

L'affaire sera probablement entendue en justice en octobre 2010. La direction de l'école a précisé qu'ils contesteront l'injonction en justice.





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France — Les écoles hors contrat se développent sans contrainte

Extraits d'un article de La Croix d'hier.


De nouvelles écoles sont créées un peu partout en France, à l'écart de l'éducation nationale, et sont souvent très peu contrôlées par l'État. [Note du carnet : un appel de la part de La Croix a plus d'uniformité et de contrôles ?]

Implanté à Bessay-sur-Allier, bourg de 1 500 habitants, le Cours Saint-Jean-Bosco accueille 21 élèves, de la grande section de maternelle au CM2 [5e année du primaire], réunis en trois classes. Cette école privée a été fondée il y a quelques années par un groupe de parents estimant que pas plus les établissements publics que les établissements catholiques sous contrat d'association avec l'État n'offraient de liberté de choix, s'agissant des méthodes pédagogiques et éducatives.

Ici, le travail en petits groupes offre « davantage de souplesse » et permet de porter aux élèves « une attention de tous les instants », assure Anne-Françoise de Solere, la directrice. On a opté pour la méthode syllabique d'apprentissage de la lecture, un temps bannie par l'éducation nationale, et on pratique abondamment l'analyse grammaticale. De même, plutôt que de fonctionner par cycles, on préfère « faire chaque jour un peu de chaque matière, en misant sur les vertus de la répétition ».

Si ces familles ont choisi de créer leur propre école, c'est aussi, souligne Anne-Françoise de Solere, qu'elles souhaitent « une continuité, sur le plan des valeurs, entre la maison et l'école ». Dans l'établissement sous contrat où elle enseignait précédemment, à peine deux professeurs sur dix étaient catholiques. « Je me sentais seule », confie-t-elle. Au Cours Saint-Jean-Bosco, au contraire, tout le monde, enseignants comme élèves, prend part à la prière du matin...

Un peu partout en France, des projets de ce type voient le jour. Difficile, cependant, de mesurer avec précision le phénomène. « Plutôt stable », avance-t-on au ministère de l'éducation sans donner de chiffres. « En progrès », assure-t-on à la Fondation pour l'école. « On compte - de la maternelle au baccalauréat - une quinzaine d'établissements hors contrat supplémentaires par an ; 460 écoles accueillent aujourd'hui un peu plus de 46 000 élèves », précise Anne Coffinier, la présidente de cette fondation reconnue d'utilité publique et qui œuvre en faveur du développement d'établissements « réellement indépendants ».

Pour voir le jour, ces écoles s'appuient sur la notion de liberté d'éducation : en France, l'instruction est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, mais les parents peuvent scolariser leur enfant dans l'établissement de leur choix, voire se charger eux-mêmes de transmettre les connaissances. « En matière de création d'écoles privées, la tradition française est extrêmement libérale », estime Bernard Toulemonde, inspecteur général honoraire. De fait, il suffit de procéder à une déclaration d'ouverture auprès du préfet, des autorités académiques et du procureur de la République, qui, le cas échéant, ont un mois pour s'opposer à la création de l'établissement. Le déclarant doit aussi indiquer, plans à l'appui, dans quels locaux ce dernier sera installé. Le maire, lui aussi, peut s'opposer au lancement de l'école, mais uniquement s'il juge les lieux non conformes en termes d'hygiène, de bonnes mœurs ou de sécurité publique. Pour le reste, souligne Bernard Toulemonde, « les contrôles interviennent a posteriori ».

« Effectués à l'initiative des inspecteurs d'académie, ils visent à garantir le droit de l'enfant à l'instruction, précise-t-on au ministère de l'éducation. Il s'agit notamment de s'assurer, en accord avec la loi d'orientation sur l'école de 2005, que les élèves maîtrisent en fin de collège le socle commun de connaissances. » D'autres contrôles s'attachent à vérifier la bonne conduite et la moralité des établissements, notamment l'absence de lien avec des groupes sectaires [Qu'est-ce qu'une secte ?]. Mais, comme le reconnaît un proche du ministre, ils ne sont pas réguliers. « Les inspections interviennent surtout lorsque l'établissement sollicite un contrat d'association avec l'État ou bien lorsqu'il y a plainte ou soupçon de dérive. »

[...]

Les partisans des écoles hors contrat préfèrent, eux, s'attarder sur « la grande diversité » de ces établissements. Certains attendent tout simplement d'avoir plus de cinq ans d'existence - le minimum requis - pour solliciter un accord d'association avec l'État. D'autres font clairement le choix de rester indépendants, souvent pour pouvoir transmettre des valeurs religieuses. « C'est le cas notamment de parents membres de nouvelles congrégations religieuses comme l'Emmanuel », note Anne Coffinier.

Pareille logique est à l'œuvre aussi dans la communauté juive. « La plupart de nos écoles sont sous contrat », explique Patrick Petit-Ohayon, directeur de l'action scolaire au sein du Fonds social juif unifié. « En plus des heures prévues pour chaque matière dans le programme de l'Education nationale, les élèves suivent, selon les niveaux, 4 à 8 heures d'enseignements juifs en plus. Mais certaines écoles fondées par des courants très orthodoxes préfèrent rester hors contrat et aller plus loin, en réduisant les enseignements généraux pour consacrer la moitié du temps de cours à des enseignements juifs, essentiellement l'apprentissage de l'hébreu et l'étude de textes de la Torah et du Talmud. Les parents font alors le choix de donner dans un premier temps à leurs enfants une culture majoritairement juive pour qu'ils puissent ensuite aborder la culture française et occidentale avec des éléments identitaires forts. »

D'autres écoles, elles, se construisent autour d'une pédagogie spécifique (Freinet, Montessori, etc.), parfois pour mieux prendre en compte les enfants surdoués ou ceux qui présentent des phobies scolaires. Il peut s'agir aussi de transmettre une langue et une culture, avec un enseignement bilingue. Cette diversité des écoles hors contrat se reflète aussi dans le montant des frais d'inscription, qui, d'après Anne Coffinier, s'échelonnent « de 70 € [90 $] par mois dans certaines écoles parentales à 1 000 € [1300 $] par mois dans certaines "boîtes à bac" ».

[...]




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jeudi 27 mai 2010

Super Pédago entend sourdre l’émergence des cultures nouvelles


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mardi 25 mai 2010

Martineau et le conformisme actuel sur le climat

Richard Martineau revient dans un article sur « l'attitude religieuse » qui entoure le débat sur le climat. Attitude transmise aux écoliers.

Extraits :
Je citais une entrevue que le philosophe français Dominique Lecourt avait accordée au magazine Books :

« Ce qui est important dans la démarche scientifique, ce n'est pas le consensus, c'est la remise en question de ce qu'on accepte comme certitude, disait-il. Le consensus autour de la question du réchauffement climatique n'a rien de scientifique. Pourtant, ceux qui osent remettre ce credo en question se font traiter de fous. »

« C'est une attitude religieuse... »

Un mythe non fondé

Lecourt n'est pas seul dans son coin. De plus en plus de scientifiques osent penser à contre-courant.

C'est le cas de Serge Galam. Dans Les scientifiques ont perdu le nord, un essai publié chez Plon, ce physicien affirme qu'en science, l'unanimité n'est pas une preuve.

"La climatologie est une science jeune et pas du tout exacte, dit-il. L'effet de serre est bien plus compliqué qu'on ne le dit. Bien sûr que le CO2 y contribue, mais on ne parle quasiment jamais du méthane, de l'activité solaire, ni de la vapeur d'eau qui y contribuent encore plus...

« Derrière le consensus mis de l'avant par les militants verts, il y a le mythe d'une nature idéale, où la Terre débarrassée de l'homme aurait un climat qui ne bougerait pas. C'est faux. »

Seulement une hypothèse

Avant de lancer son livre-choc, Serge Galam a publié une lettre dans Le Monde qui a fait grand bruit.

« Que dit la science ? Elle constate à la fois un réchauffement et une augmentation de la quantité de CO2 dans l'atmosphère, un point c'est tout. Vouloir relier les deux constatations dans une relation de cause à effet n'a aucune base scientifique. Ce n'est qu'une supputation faite à partir de modèles limités qui laisse une grande place à la libre interprétation. »

Le géophysicien Jean-Louis Le Mouël partage le scepticisme de Galam. Pour lui, « le réchauffement du climat créé par l'homme n'est pas une vérité scientifique, mais une hypothèse, qu'il faudrait considérer et discuter comme telle ».

Même son de cloche du côté du géochimiste Claude Allègre, qui affirme que « les promoteurs de la thèse du réchauffement climatique apportent des réponses simplistes à un système complexe et prétendent prédire le climat dans cent ans, alors qu'on a du mal à obtenir une météo fiable à plus de trois jours... »

Toujours les mêmes

Je ne dis pas que ces scientifiques ont raison et que les écolos ont tort. Comment le pourrais-je? Je ne suis pas un spécialiste.

Je me demande seulement pourquoi on n'entend pas leur point de vue plus souvent.

[...]

Contrairement à ce que laissent croire les adeptes de la religion verte, ces hérétiques ne sont pas tous des coucous. Certains ont même plus de crédibilité scientifique que la plupart des commentateurs professionnels.

[...]

Malheureusement, aujourd'hui, on n'apprend plus le doute aux jeunes. On les gave de certitudes dès qu'ils ont l'âge de raison.


Voir aussi

ECR — « Une Vérité qui dérange » d'Al Gore en éthique.

ECR — obsession pour les amérindiens écologistes .

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne.





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Indice composite de l’apprentissage — Québec à la traîne

L’indice composite de l’apprentissage est une évaluation de l’état de l’apprentissage au Canada.

Produit par le Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA), l’Indice composite de l’apprentissage (ICA) est l’évaluation annuelle de l’état de l’apprentissage tout au long de la vie au Canada. Il s’appuie sur une gamme d’indicateurs statistiques qui reflètent les nombreuses manières dont les Canadiens apprennent, que ce soit à l’école, à la maison, au travail ou au sein de la communauté.

L’évaluation de cet indice (sur 100) se base sur une analyse quantitative des quatre « piliers de l’apprentissage » établis par l’UNESCO :
  1. Apprendre à savoir :
    • Accès aux établissements d’apprentissage ;
    • Études universitaires ;
    • Poursuite d’études postsecondaires ;
    • Taux de décrochage au secondaire ;
    • Capacités de littératie des jeunes.

  2. Apprendre à faire :
    • Disponibilité de formation en milieu de travail ;
    • Participation à une formation liée au travail ;
    • Accès aux établissements d’enseignement professionnel.

  3. Apprendre à être :
    • Exposition aux médias ;
    • Apprentissage par la culture ;
    • Apprentissage par les sports ;
    • Accès aux ressources culturelles ;
    • Accès à internet à large bande passante.

  4. Apprendre à vivre ensemble :
    • Accès aux institutions communautaires ;
    • Bénévolat ;
    • Participation à des clubs sociaux et à d’autres organisations sociales ;
    • Apprentissage auprès d’autres cultures [facteur discutable, il défavorise les petites villes homogènes].

Voici les 5 grandes villes canadiennes qui se sont distinguées pour l’année 2010 :

Indice composite de l’apprentissage

Les premières villes québécoises, elles sont très loin dans le classement…
  • Gatineau : 19e sur 38
  • Québec : 29e sur 38
  • Laval : 33e sur 38
  • Longueuil : 34e sur 38
  • Montréal : 35e sur 38
  • Sherbrooke : 36e sur 38
  • Trois-Rivières : 37e sur 38
  • Saguenay : 38e sur 38
À l’échelle canadienne, voici comment se classe la province de Québec :

Indice composite de l’apprentissage

Voici comment se classe le Québec pour chacun des quatre « piliers de l’apprentissage » :

Indice composite de l’apprentissage

Source:
Conseil canadien sur l’apprentissage

Indice composite de l’apprentissage 2010 et Antagoniste




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« Je me sens porteur d’une certaine mission »
(rediffusion)

« Je me trouve extrêmement privilégié en ce moment, comme étudiant, d’être dans une époque qui est aussi charnière [...], d’en débattre, de discuter d'un cours comme celui-là et de devoir défendre ces visées-là, je me sens porteur d’une certaine mission », c’est en ces termes que s’exprime Marc-Olivier Toupin dans la séquence d’ouverture d’un reportage de Radio Canada.

Ce reportage est consacré au regard que portent sur le nouveau cours d'Éthique et de culture religieuse ceux qui devront l'enseigner à tous les enfants du Québec. Reportage bien sûr partial : il n'y aura aucune réplique aux opinions exprimées par les étudiants missionnaires alors que Radio Canada leur permet de répliquer aux propos des parents largement (76 %) opposés à l’absence de choix dans ce domaine et à ceux de M. Mario Dumont. On attendra en vain de la part de Radio Canada un reportage aussi complaisant et aussi long consacré aux regards de ceux qui sont opposés à ce nouveau programme imposé par le Monopole de l’Éducation.

Écoutez le reportage



Amusante, cette personne anonyme qui parle si longuement et qui nous décrit l’école comme lieu de savoir et non de croyances, sous entendu un savoir objectif, rien que du scientifique. Comme si l’éthique était un savoir objectif, même dans le meilleur des cas. Ne parlons pas de la forme adoptée dans un cours imposé dès l'âge de six ans ! Rappelons que l’éthique traite de savoir comment « bien agir », ce bien ne peut qu’être subjectif pour des gens qui chassent le religieux et le transcendant. Quant à l'aspect « culture religieuse », il sera le fruit d’une sélection qui, à nouveau, même dans les meilleures circonstances, ne peut qu'être subjective. Quelle place donner à cette doctrine, à ce fait historique, à cette légende amérindienne ? Pas une place proportionnelle au poids démographique des communautés religieuses actuelles au Québec, apparemment. Il y avait en 2001 moins de 1,6 % de musulmans, pratiquants et non pratiquants au Québec. Parlera-t-on de l'islam pendant 1,6 % du temps ? Et le judaïsme, la spiritualité amérindienne, chacun 1 ou 2 % ?

Selon un des étudiants interrogés « le danger pour le primaire, c’est pas que le cours se donne mal c’est que le cours ne se donne pas ». On apprend ainsi, un peu par la bande, ce qui se passera probablement dans les écoles primaires confessionnelles opposées à ce cours : grâce à la liberté pédagogique des professeurs qui trouveront sans doute qu’il leur manque du temps pour compléter l’enseignement du français ou des mathématiques, la matière ne sera probablement pas enseignée dans les faits, « faute de temps ». Nous avions posé la question ici au professeur Proulx en prenant l’exemple des mennonites de Roxton Falls, mais nous n’avions pas eu de réponse si ce n’est que les mennonites pouvaient se tourner vers les tribunaux s'ils n'étaient pas d'accord, alors que les mennonites conservateurs ne traînent personne devant les tribunaux. Comme le prof. Proulx, partisan de ce cours de culture religieuse, ne peut ignorer ce point fondamental de la doctrine mennonite, cette réponse était pour le moins surprenante. Il est possible que les partisans de ce cours obligatoire, comme le professeur Proulx, se soucient peu dans les faits des écoles primaires confessionnelles et qu’ils cherchent surtout à imposer ce programme à l’immense majorité des jeunes Québécois inscrits dans les autres écoles.

Il faut bien avouer à l’écoute de ces futurs enseignants qu’il est heureux que le plus grand danger ne soit pas que ce cours soit mal donné, car ces futurs professeurs sont parfois difficiles à suivre. Ainsi ce petit passage consacré à ce qui serait l’objectif du cours selon un de ceux-ci : « Ce cours-là est pas un cours où le jeune va être exposé à différentes visions du monde [bien sûr que si] et on va lui demander de choisir cette identité-là, choisis ton identité dans cette panoplie-là, non pas du tout ça va être de définir son identité ensemble et individuellement ? » Définir ensemble son identité ? Est-ce à dire d’être soumis à la pression du groupe et de se définir à travers « le dialogue » ?

Notez l’a priori relativiste d’un des étudiants : « L’important là-dedans c’est d’aller chercher un vocabulaire commun pour pouvoir dialoguer, dans le fond quand qué qu’on va regarder la culture religieuse, c’est pas pour trouver la meilleure voie, qu’est-ce qui est plus grand qu’un autre. Bon. Peu importe... C’est aller chercher qu’est-ce qui nous unit. Qu’est-ce qui est commun ? C’est seulement aller chercher un vocabulaire commun pour pouvoir dialoguer. » D'une part, ne pas s'intéresser à la meilleure voie semble quand même une lacune dans un cours consacré à l'éthique ou au « comment bien agir ». Mais on a compris, cette recherche du bien agir se fera dans le volet éthique, pas dans la partie descriptive des cultures religieuses. Dans cette partie-là, le but serait de rapprocher, de montrer que tant de choses nous unissent, de favoriser le dialogue, etc. Ou comme le disait le prof. Rousseau, partisan du nouveau cours, que les chrétiens prient en fin de compte le même Dieu que les musulmans. C’est bien ça ?

Et c’est cela « le savoir » selon ces enseignants missionnaires ? Uniquement ce qui rapproche, mais pas ce qui distingue ? Parce que cela pourrait empêcher le « dialogue »? Écouter à ce sujet ce qu’Alain Besançon disait sur le sujet : « Le rapport à Dieu des musulmans est radicalement différent de celui des chrétiens. » Quand on entend discourir les futurs enseignants de ce cours, on peut craindre qu'ils ne seront pas à la hauteur, que ce cours sera bâclé et qu'on ne fera passer qu’une bouillie pour chats relativiste.

Radio Canada nous soumet encore aux motivations d’une étudiante de 26 ans, partisane du nouveau cours obligatoire, et qui a visiblement conçu un ressentiment du fait d’avoir été obligée d’assister dans son enfance au cours de religion traditionnel. Elle devrait pouvoir comprendre ceux qui s’opposent au caractère obligatoire du nouveau cours. Mais non, apparemment pas. Elle déclare au micro comme elle a été « horripilée » par le cours de religion qui n’était qu’apprentissage par cœur et dogmatisme : il ne faut pas voler, il ne faut pas tuer. Sans jamais donner les raisons. On aurait alors voulu savoir en quoi le programme d’Éthique et de culture religieuse expliquera mieux aux enfants ces commandements qu’un cours de religion chrétienne bien enseigné et qui donnera des raisons. On ne le saura pas, Radio Canada a jugé bon de ne pas creuser.

« Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé. »
Nicolas Sarkozy
Discours au Latran
Jeudi 20 décembre 2007

Moldavie — 15 000 personnes manifestent pour le retour de la religion à l'école

Près de 15 000 personnes ont manifesté dans les rues de la capitale moldave, Chişinău (Kichinyov), le 8 mai, pour réclamer que des cours de religion soient ajoutés au programme scolaire.

De nombreux manifestants ont scandé des slogans rappelant que la religion continue d’être un élément clé dans l’identité de leur pays.

Le métropolite Vladimir, chef de l’Église orthodoxe moldave, a déclaré : « Nous voulons le retour de la religion à l’école après son exclusion par le régime totalitaire soviétique ».

L’Église moldave a demandé à ce qu’un cours de religion orthodoxe de base soit inclus dans le programme scolaire.

La manifestation du 8 mai a été la plus grande dans le pays depuis avril 2009 lorsque des protestataires prirent d'assaut le parlement à la suite de la victoire du Parti des communistes au pouvoir. Le Parti des communistes était accusé d'intimidation et de corruption au cours des élections qui venaient d'avoir lieu. Trois personnes perdirent la vie lors de ces troubles.

Aujourd’hui, 95 % des croyants en Moldavie sont orthodoxes.

L’Église orthodoxe de Moldavie constitue une Église autonome qui relève de l’Église de Russie, elle regroupe environ 1 300 paroisses et constitue la confession la plus importante de Moldavie.

Des représentants de l'Église orthodoxe de Bessarabie, sous la responsabilité de l’Église roumaine, et de sa concurrente de l'Église orthodoxe de Moldavie, qui dépend de l’Eglise russe, ont rencontré le premier ministre Vlad Filat pour demander l'organisation d'un référendum sur la question.




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Professeur d'ECR — « J'ai un côté missionnaire »

Nathalie Ringuette enseigne à l'École secondaire Vanier à Québec. Cette école secondaire a été classée parmi les dernières du Québec en termes de résultats par l'Actualité et l'Institut économique de Montréal (401e place en 2005/2006, 465e place en 2006/2007) et 333e sur les 342 écoles publiques classées par le Journal de Montréal en 2008.

Mme Ringuette enseigne l'ECR aux classes de secondaire et elle vient d'être nommée parmi les meilleurs enseignants du Québec.

Il faut dire que selon le Journal de Montréal, « l'enseignante est vue comme une passionnée ». « À la base, j'ai un côté très missionnaire. Je pense que ça déteint dans ma pédagogie », confie-t-elle. Espérons que malgré son sens missionnaire et sa passion, Mme Ringuette observe une posture neutre dans son enseignement ECR...




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dimanche 23 mai 2010

France — halte aux notes à l'école !


La réalité dépasse parfois l’affliction.

Les parents d’élèves de trois associations du privé et du public l’Apel, la FCPE, la PEEP ont lancé mardi un appel au ministre de l’Education nationale français, Luc Chatel, pour remettre en cause le système de notation actuel qui inévitablement conduit à classer le élèves selon leurs résultats. Ils proposent la mise en place d’un « contrat de confiance ».

Il s’agit pour ces parents de dénoncer ce «grave dysfonctionnement », qui aboutit à classer les élèves dans les « bons », les « moyens » et les « mauvais » éléments. « La société fait jouer aux enseignants le rôle de sélectionneurs malgré eux », explique André Antibi, professeur de didactique à l’université Paul-Sabatier de Toulouse, chef de file du mouvement.

Dans Marianne, David Desgouttes s’élève contre cette proposition : « Qu’un gosse d’ouvrier, de paysan ou de chômeur ne puisse pas, par la force de son travail, de ses efforts, montrer aux siens — mais surtout à lui-même — qu’il peut rafler des prix au nez et à la barbe de ses copains plus fortunés, c’est déjà une erreur. Lui enlever aujourd’hui la possibilité d’être le premier de la classe, en supprimant les notes, serait une faute impardonnable. »

Source : Le Parisien




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Le Collectif citoyen pour l'égalité et la laïcité exige le retrait des cours d'éthique et de culture religieuse

Les conférenciers à un colloque organisé par le Collectif citoyen pour l'égalité et la laïcité (CCIEL) en viennent pratiquement tous à la même conclusion: il faut une charte de laïcité stricte au Québec.

La députée Louise Beaudoin et l'ex-politicienne Liza Frulla étaient par mi les conférenciers à cette rencontre qui a débuté mercredi et qui se terminait hier.

Selon la porte-parole du CCIEL, Djemila Benhabib, l'auteure du pamphlet Ma vie à contre-coran, deux points cruciaux devront absolument faire partie d'une telle charte: l'interdiction de porter des signes religieux ostentatoires et le retrait des cours d'éthique et de culture religieuse de toutes les écoles de la province

Source Le Journal de Québec




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samedi 22 mai 2010

ECR — « Une Vérité qui dérange » d'Al Gore en éthique

Comme on l'a appris lors d'une réunion du Bureau d'approbation du matériel didactique (le « Poliburo ») du Monopole de l'Éducation du Québec (MELS), les commissions scolaires produisent aussi du matériel didactique, des leçons (des SAÉ en pédagolangue). Ces SAÉ ne sont pas approuvées par le BAMD, mais leur rédaction est supervisée par les directions générales des commissions scolaires et des formateurs du Monopole de l'Éducation du Québec (MELS).

Des commissions scolaires de la région de Montréal (celles de la Pointe de l'Île, de Montréal et Marguerite-Bourgeoys) ont donc rédigé une série de SAÉ en éthique, l'une d'elles porte sur l'avenir de l'humanité, un des thèmes au programme d'Éthique et culture religieuse (ECR).

Pour bien mettre dans l'ambiance les écoliers captifs, ces commissions scolaires proposent de commencer la leçon d'ECR en imposant la diffusion du film d'Al Gore, Une Vérité qui dérange (voir ci-dessous).

Ensuite, on demande comme réalisation « éthique » de produire une affiche « écocondriaque » pour sensibiliser et motiver « à poser des gestes en vue de diminuer les effets des changements climatiques ». Même les changements naturels ? Même bénéfiques ?



En octobre 2007, le film « Une vérité qui dérange » a fait l'objet d'un jugement de la justice britannique saisie par le chef d’établissement d’un lycée du Kent qui contestait la diffusion du film dans le cadre scolaire. Le tribunal a répertorié au moins neuf erreurs :
  1. M. Gore assure qu’une élévation, jusqu’à 20 pieds (6 m) du niveau des océans pourrait être causée par la fonte des glaces « dans un avenir proche ».

    Jugement : « Ceci est clairement alarmiste » et ne se produira, au pire, que dans un millénaire.

    Note : Même le GIEC (pourtant alarmiste) ne parle que de 42 cm d’ici la fin du siècle (soit 13 fois moins que M. Gore !) Une telle élévation impliquerait la fonte de tout l’Antarctique, ce qui ne risque pas de se produire avant plusieurs milliers d’années ! Hormis la péninsule Ouest (2 % de l’Antarctique), le continent austral ne fond pas, bien au contraire.

  2. Les atolls du Pacifique à très faible altitude ont déjà été évacués.

    Jugement : Il n’existe aucune indication qu’une évacuation ait déjà eu lieu.

  3. Le Gulf Stream qui réchauffe l’océan Atlantique s’arrêterait.

    Jugement : Il est « très improbable » que le Gulf Stream s’arrête dans le futur, même s’il peut ralentir.

    Note : Cet arrêt serait dû, d’après les modèles, à une baisse de salinité causée par la fonte des glaces. Or, une récente étude tend à démontrer qu’au contraire, la salinité AUGMENTE depuis 1955 !

  4. Les graphiques montrant une élévation du taux de CO2 et de la température sur 650 000 ans montrent une concomitance parfaite.

    Jugement : Les deux graphes sont effectivement corrélés, mais ces deux graphiques n’indiquent pas ce que M. Al Gore affirme.

    Note : Bien qu’il y ait corrélation, la température précède pratiquement toujours le taux de CO2 (d’environ 800 ans en moyenne), indiquant que le taux CO2 serait plutôt une CONSÉQUENCE de la température.

  5. La disparition des neiges du Kilimandjaro est due au réchauffement climatique.

    Jugement : On considère que, plus probablement, ceci résulte de l’augmentation de la population, une surexploitation agricole, le déboisement des environs et de la variabilité climatique régionale.

    Note : De plus, les neiges du mont Kilimandjaro sont en déclin depuis beaucoup plus longtemps que l’ère industrielle, ce qui indique que le CO2 n’a pas déclenché le processus.

  6. L’assèchement du Lac Tchad est un exemple évident de l’influence catastrophique du réchauffement climatique.

    Jugement : Données insuffisantes pour établir la cause exacte.

    Note : Le pompage excessif et les changements de pratiques agricoles seraient en partie responsables de son assèchement, lequel subit aussi des pressions naturelles (il a d’ailleurs été sec plusieurs fois par le passé, dont 8550 ans, 5500 ans, 1000 ans et 100 ans avant J.-C.)

  7. L’ouragan Katrina est accusé de résulter du réchauffement climatique.

    Jugement : Il n’existe pas de preuves suffisantes pour établir cela.

    Note : Cette région, étant sur une plaque tectonique qui s’enfonce, est sujette aux inondations. Il y a toujours eu (et il y aura toujours) des ouragans dans la région du golfe du Mexique. Si leur nombre ne démontre aucune tendance à la hausse depuis plusieurs décennies, la couverture médiatique elle, a augmentée considérablement.

  8. On a trouvé des ours polaires morts, noyés pour avoir nagé sur de longues distances — jusqu’à 60 milles — pour trouver de la glace.

    Jugement : Seuls quatre ours polaires ont été retrouvés noyés à la suite d’une tempête.

    Note : Nous savons depuis longtemps que les ours polaires nagent facilement une centaine de kilomètres, à la recherche de proies (il s’agit d’un animal bien adapté pour la vie aquatique). Fait cocasse: M. Gore a dû se rabattre sur une animation 3D pour montrer un ours polaire en détresse et faire passer son message, faute d’avoir trouvé de véritables ours malheureux dans l’eau ! Les fameux 4 ours ont été pris dans une tempête en mer de Baffin, qui ironiquement de refroidit depuis quelques décennies.

  9. Les récifs de corail dépérissent à cause du réchauffement climatique et d’autres causes.

    Jugement : Il est difficile de séparer les effets liés au climat des autres causes de dépérissement comme la surpêche et la pollution.
Le tribunal ne s'est pas opposé à la diffusion du film dans les établissements scolaires du Royaume-Uni, à condition qu'il soit accompagné d'une documentation indiquant ce qui est de l'ordre du consensus scientifique, ce qui ne l'est pas et ce qui est un point de vue politique.

De son côté Christopher Monckton, ancien conseiller politique de Margaret Thatcher, a relevé 26 erreurs supplémentaires qu'il a réunies dans un document.

En Colombie britannique, une commissaire scolaire de Surrey a recommandé que le film La Grande Arnaque du réchauffement climatique, film tout aussi polémique qu'Une Vérité qui dérange auquel il répond, soit montré aux écoliers quand on leur impose la diffusion de « Une Vérité qui dérange ». Un homme d'affaire de Vancouver a également offert gratuitement des DVD de ce film contradictoire.


Première partie de La Grande Arnaque du réchauffement climatique




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Le Régime des rentes du Québec serait insoutenable et inique pour les jeunes générations

Une étude de l'Institut économique de Montréal (IEDM) démontrerait que les rendements du régime des rentes du Québec sont désavantageux pour les jeunes générations.

L'IEDM propose de donner le choix aux cotisants de se retirer du RRQ en faveur d'un régime privé.



Extraits de l'étude :

La création du Régime de rentes du Québec remonte au milieu des années 1960. Le programme est entré en vigueur le 1er janvier 1966 et a commencé à émettre des chèques aux retraités en 1967. Il s’agit d’un régime de retraite universel administré par l’État, auquel tous les travailleurs de 18 à 70 ans doivent contribuer.

Au cours des ans, la situation financière du régime devient de plus en plus précaire. Cette pression accrue s’explique notamment par la hausse de l’espérance de vie, par le faible taux de natalité et par la croissance des salaires plus lente qu’anticipée.

Certains de ces facteurs ont servi àjustifier une importante hausse des taux de cotisation au fil des ans, les faisant passer de 3,6 % des revenus de travail admissibles de 1966 à 1986 à 9,9 % depuis 2003. Ces hausses ont entraîné une iniquité de plus en plus grande entre les travailleurs qui cotisaient au départ par rapport à ceux qui cotisent aujourd’hui à des taux trois fois plus élevés. Le simple fait de faire passer ce taux de 3,6 % à 9 % représente une hausse de cotisations annuelles au RRQ de plus de 2300 $ pour un travailleur gagnant 40 000 $.

Malgré ces augmentations de cotisations importantes, nous sommes toujours sous le taux d’équilibre — c’est-à-dire le taux qui permettrait de maintenir une réserve stable — qui se situe à 10,95 % selon les plus récentes estimations actuarielles. Celles-ci prévoient même que le taux de cotisation devra atteindre environ 12,5 % si rien ne change bientôt. Ces données sont basées sur un taux de rendement moyen de la réserve de plus de 7 % par année. Si la réalité du rendement, de la démographie ou du marché du travail s’avère moins favorable que les hypothèses, les contributions devront encore être haussées.

Les retraités actuels bénéficient d’avantages substantiels par rapport aux cotisations qu’ils ont versées. Il en est de même pour les baby-boomers qui s’apprêtent à prendre leur retraite.

Ce sont les jeunes Québécois qui devront combler le manque à gagner entre le montant que les retraités actuels ont versé pendant leur vie active et ce qu’ils retirent aujourd’hui.

Ainsi, un travailleur québécois né en 1930 et qui a pris sa retraite à 60 ans a profité d’un rendement moyen de 14,5 % sur l’argent qu’il a versé, en grande partie parce qu’il n’a pas cotisé dès son arrivée sur le marché de l’emploi. Ce rendement est de 8,4 % pour une personne née en 1950 et ne sera que de 5,5 % et 5,1 % respectivement pour quelqu’un né en 1970 ou en 1990.

Pour illustrer l’impact de taux de rendement si différents, prenons un jeune travailleur qui gagne aujourd’hui 47 200 $ (montant maximal sur lequel on peut cotiser en 2010) et qui mettrait 9,9 % de son revenu de côté pour ses vieux jours à un taux de rendement de 14,5 %, 8,4 %, 5,5 % ou 5,1 % (les mêmes taux que ceux estimés par le RRQ pour chacune des générations qui cotisent au régime). Au moment de sa retraite, dans 35 ans, il pourrait compter sur un régime de retraite d’une valeur respective de 3 888 080 $, 1 002 337 $, 557 961 $ ou 516 784 $. Cet exemple fictif ne sert qu’à démontrer que pour chaque dollar investi, certains grands-parents obtiennent l’équivalent de sept fois plus d’argent que ce à quoi auront droit leurs petits-enfants. En d’autres mots, les générations futures seront dans l’obligation de cotiser beaucoup plus que leurs aînés pour n’avoir droit qu’à des prestations comparables, voire moindres.

Alors qu’en 1986 on comptait sept travailleurs par retraité, il n’en reste aujourd’hui que trois et la proportion ne sera plus que de deux travailleurs par retraité en 2020. Or, un système comme celui du RRQ — en vertu duquel les cotisations actuelles des travailleurs sont versées dans une réserve qui sert à payer les prestations actuelles des retraités — implique que le nombre de travailleurs soit beaucoup plus important que le nombre de retraités. Dans le cas contraire, les travailleurs doivent supporter un fardeau trop lourd pour maintenir le régime à flot.

Texte complet de l'étude.





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vendredi 21 mai 2010

Débat radio-canadien : « Et si Marc Ouellet avait droit à son opinion ? »

« Et si Marc Ouellet avait droit à son opinion ? » c'est le nom que Radio-Canada a donné à ce débat où l'on entend la lancinante litanie des féministes « très inquiètes » et «  extrêmement troublées » qui ne veulent pas débattre, ni dialoguer et qui décrètent que le « débat est clos ». On admirera le caractère démocratique de ses déclarations péremptoires.

Débat de mauvaise tenue, mauvais exemple pour les écoliers qui devront se coltiner ce sujet en classe d'ECR (le sujet est mentionné dans le programme ECR...)

La présentatrice cite le résultat d'un sondage récent qui lui convient le mieux pour commencer ce débat. Citons-en d'autres :
L’avortement est-il banalisé au Québec, au point où nous pratiquons beaucoup trop souvent ce type d’intervention ?
  • OUI    38 %
  • NON    52 %
Voulez-vous qu’on rouvre le débat sur l’avortement ?
  • OUI    38 %
  • NON    56 %
Il n'est pas du tout évident que le débat soit totalement clos.

Donc, pour un épisode de 20 minutes de Myriam Paris dans la fosse aux lionnes féministes, cliquez ci-dessous :



L'auteur de ce billet a eu de grandes difficultés pour tout écouter, non seulement à cause du registre incantatoire et religieux des chroniqueuses féministes abonnées aux studios de la société d'État. Pas uniquement à cause du déséquilibre dans le studio à une contre trois. Pas uniquement pour le manque de volonté manifeste à débattre du fond (l'enfant à naître est-il un être humain et a-t-il des droits ?), mais certaines des comparaisons des féministes étaient tout simplement indécentes : être contre l'avortement (et donc défendre les droits de l'enfant à naître comme être humain), c'est remettre en doute l'égalité des blancs et des noirs (et donc ne pas défendre les droits des noirs comme êtres humains) !

Les commentaires des auditeurs sont instructifs.

Réponse assez bien vue de Luc Phaneuf à Alain Dubuc au sujet de Mgr Ouellet qui aurait osé « rouvrir le débat » en démocratie : L'Évangile selon Alain Dubuc.

L'Antagoniste pose également une bonne question : comment concilier tous ces appels au libre choix (« Que l'État ne touche pas à mon corps !», si on admet un peu vite que le fœtus n'est pas un être distinct) avec la place envahissante de l'État réclamée par les mêmes bien-pensants dans le domaine de l'alimentation...

Dans une veine libertarienne, le résumé de Philippe qui reprend lui-même certains arguments de Martin Masse dans le National Post. De bonnes choses et de moins bonnes comme une date arbitraire à partir de laquelle le fœtus deviendrait sujet de droit : après le 1er trimestre. Pourquoi pas 8 semaines en utilisant le critère arbitraire de Martin Masse : être capable de sentir ?





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ECR — obsession pour les amérindiens écologistes

Nous avions déjà observé que la spiritualité autochtone figurait de manière totalement disproportionnée dans les manuels d'ECR destinés au primaire.

Disproportion (il n'y a que 0,01 % de Québécois qui se décrivaient en 2001 comme des disciples des spiritualités autochtones) née d'une volonté politique et inscrite dans le programme : « les spiritualités autochtones seront vues à plusieurs reprises chaque année. »

On traite donc à toutes les sauces « les » spiritualités autochtones (chez les Hopis, Haïdas, Micmacs, etc.), le plus souvent pour introduire l'écologie, voire l'écologisme le plus gnangnan.

Nouvel exemple dans un guide destiné aux enseignants d'ECR en secondaire V.



Questions qu'on ne pose jamais dans les manuels ECR : les Amérindiens étaient-ils vraiment plus soucieux de l'environnement que les anciens Européens ? Ne gaspillaient-ils vraiment jamais ? Avaient-ils toujours des comportements que nous qualifierons d'écologiques ? Les Amérindiens avaient-ils des croyances spirituelles qui les menaient à adopter des comportements antiécologiques ?

Réponses d'un anthropologue et d'un sociologue et historien : non, non, non et... oui. Mais voyons cela dans le détail.

D'après Denys Delâge, sociologue et historien de l'Université Laval, les Amérindiens n'étaient pas plus écologiques que nos ancêtres paysans. Mais les paysans québécois ce n'est pas très glamour, trop identitaire, trop enraciné, pas assez ouvert sur « la diversité ».

Pour illustrer la conscience écologique des Amérindiens, on cite souvent Pehr Kalm, un Suédois venu en Nouvelle-France en 1749. Il décrit dans sa relation de voyage les tourtes, les « pigeons sauvages » de l'Amérique. Selon lui, les Amérindiens ne tuaient jamais ces pigeons lorsqu'ils couvaient ou lorsqu'ils avaient des petits. Ils n'acceptaient pas non plus que d'autres le fassent, menaçant même à une occasion un Français qui avait tenté d'en tuer quelques-uns.

Mais les pigeons sauvages étaient pour les Amérindiens ce qu'étaient les poules ou les vaches pour les Français, c'est-à-dire des animaux domestiques. Les tourtes faisaient « partie de l'ordinaire », de leur vie de tous les jours. Les tuer était donc l'équivalent pour le colon de voir un Amérindien abattre une de ses vaches. L'habitant de la Nouvelle-France, tout comme ses descendants vivant dans les campagnes québécoises jusqu'au milieu du XXe siècle, possédait aussi ses propres habitudes écologistes.

Selon Delâge, les colons européens comprenaient très bien qu'il ne fallait pas exterminer tous ses animaux durant une même année, au risque de mourir de faim l'année suivante. Pas question non plus de gaspiller les restes : tout était récupéré, recyclé. On salait, on congelait ou on mettait en conserve les surplus. Les restes de table servaient de nourriture aux chiens et aux chats, on n'utilisait ni emballage de plastique ni produit chimique. Les vêtements étaient faits de fibres naturelles, de lin et de laine, et lorsqu'ils étaient trop usés, ils étaient recyclés en tapis et en courtepointes. Le bois servait à construire, à chauffer et à récolter de l'eau d'érable. Aucun habitant n'aurait songé à couper à blanc le petit bois si utile près de chez lui. Presque aucun déchet ne venait donc polluer l'environnement de ces habitants. Même le contenu des latrines extérieures, les « bécosses », était parfois utilisé comme engrais.

Lequel vivait alors le plus en harmonie avec la nature : le Blanc ou l'Indien ? En fait, chacun adaptait son style de vie à ses besoins et ses croyances. Ce style de vie était marqué dans les deux cas par l'autosubsistance, où il fallait gérer habilement ses ressources pour survivre. Les choses ont changé lors du passage à une économie de marché. Pour les cultivateurs, c'est à ce moment que l'agriculture à grande échelle s'est imposée et qu'ils ont commencé à détruire la nature avec la machinerie, la surexploitation des sols et l'utilisation d'engrais chimiques.

Les Amérindiens pas toujours si écologiques que cela... 

Le jésuite Paul Le Jeune, dans la Relation de 1635, s'inquiétait déjà de la surexploitation du castor par des Amérindiens. Il relate de quelle façon les Montagnais les tuaient tous dans leurs huttes, alors qu'il leur conseille d'y laisser au moins quelques petits afin qu'ils se reproduisent.

Cette surchasse est extrêmement contradictoire avec la vision du monde des Amérindiens évoquée plus haut. Certains cherchant des raisons pour l'expliquer ont affirmé que les autochtones se sont mis à tuer les animaux parce qu'ils les tenaient responsables des maladies qui les frappaient. Cette théorie a toutefois été vivement contestée. Un historien américain comme Charles A. Bishop croit plutôt que, malgré le respect voué à la nature, il n'y avait rien dans les croyances des Amérindiens qui les empêchait de tuer beaucoup d'animaux, à condition que leurs restes soient bien traités et que la traite rapporte quelque chose de bénéfique. C'était bien le cas, puisqu'un grand nombre d'objets utiles étaient échangés contre des fourrures. Il s'agit peut-être là d'une piste d'explication de l'apparente absence de scrupules des Amérindiens à chasser le castor presque jusqu'à l'extinction complète de l'espèce.

Denys Delâge apporte également certaines nuances aux pratiques des autochtones qui paraissaient en harmonie avec la nature. Bien que la plupart d'entre eux tuaient d'abord les animaux pour survivre, ils considéraient aussi que ces animaux se donnaient et venaient s'offrir à eux. « Cela aurait paru mesquin de ne pas prendre tous les animaux offerts : on pouvait, on devait même, en certaines occasions, tuer au-delà des besoins », affirme-t-il. Des sacrifices étaient également réalisés, particulièrement de chiens. Le Père de Charlevoix écrivait dans son Journal historique en 1721 comment les chiens étaient parfois immolés ou suspendus vivants à un arbre par les pattes de derrière jusqu'à la mort lorsque les Amérindiens devaient franchir des rapides ou des passages dangereux. Des pratiques qui feraient frémir des écologistes de nos jours.

Plusieurs autres gestes pouvaient aussi avoir des conséquences assez graves pour l'environnement. Le père Louis Nicolas racontait dans son Histoire naturelle des Indes qu'il avait vu des Amérindiens couper des arbres entiers pour ramasser les noix ou accéder aux nids d'oiseaux. Les autochtones allumaient également des feux pour toutes sortes de raisons. On fertilisait les terres avec des feux, on régénérait les forêts de pins et d'épinettes ou encore on facilitait ainsi le transport. Mais les Amérindiens perdaient parfois le contrôle de ces incendies et, en plus de la pollution qu'ils provoquaient, ils détruisaient d'autres plantes et animaux qui n'étaient pas utilisés par la suite.

La réincarnation, une croyance religieuse amérindienne antiécolo

Comme l'expliquait l'anthropologue Shepard Krech dans le Washington Post du 29 août 1999 (traduit dans le Courrier international du 20 avril 2000), s'il est vrai que l’Europe a fait exploser la demande en castors, en bisons et en cerfs, « dans la plupart des cas, les Indiens y ont répondu avec enthousiasme, contents d’échanger des peaux de peu de valeur pour eux contre des couteaux, des vêtements ou des fusils. » Dès que naissait un marché pour la fourrure dans une région, le nombre des castors y chutait rapidement, à cause de la chasse intensive. Plus tard, dans les postes de traite, les Européens ont tenté d’introduire des mesures de conservation, notamment en refusant les peaux des animaux trop jeunes.

Shepard Krech affirme également que les Indiens tuaient fréquemment plus d’animaux qu’ils ne pouvaient en manger. Cela paraîtra paradoxal à tous les élèves québécois, car n’était-ce pas contraire à leurs croyances apprises diligemment en classe d'ECR et d'histoire ? Il faut savoir, explique l'anthropologue américain, que les Amérindiens entretenaient avec les bêtes une relation très intime : ils leur prêtaient des sentiments, une pensée humaine. Ainsi, les Indiens des Plaines croyaient qu’il ne fallait pas laisser s’échapper un bison après la chasse — il avertirait les autres de ne plus s’aventurer dans les parages. Ils s’assuraient donc de tuer toutes les bêtes prises au piège, au risque de gaspiller la viande. La plupart croyaient également en la réincarnation. Ces indiens pensaient que les animaux tués renaissaient la saison suivante et qu’en conséquence plus ils en tuaient, plus il en revenait. La disparition de l’espèce était à leurs yeux impensable.

Récupération idéologique de l'Indien

Anne Garrait-Bourrier, professeur à l'université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, commente la récupération politique des Amérindiens par le mouvement écologiste :
Bien des penseurs indiens sont outragés de cette récupération politique qui ramène leurs ancêtres à des clichés et qui ne tient pas compte de deux éléments essentiels : l'anachronisme et l'ignorance.

Ignorance de la culture indienne tout d'abord, et anachronisme consistant à la propulser dans le monde moderne sans la comprendre, et à des fins utilitaires.



L'anthropologue américain Shepard Krech III a, à cet égard, écrit un ouvrage magistral en 1999, The Ecological Indian : Myth and History [accessible ici en PDF], où, enfin, les pendules sont remises à l'heure. En présentant très clairement ce que sont les mythes naturalistes fondateurs de la culture indienne, et en soulignant qu'ils ne sont que des mythes accompagnés de rituels, Krech annule et détruit l'image — si pratique — de l'Indien écologiste engagé. Il part pour cela de l'une des toutes premières campagnes publicitaires écologistes de la compagnie américaine Keep America Beautiful Inc. (Gardez l'Amérique belle), en 1971, montrant sur d'immenses affiches, un visage d'Indien avec dans le regard une larme et en gros titre : Pollution: it's a crying shame (La pollution : c'est honteux à pleurer).

Immédiatement touchée par cette vision inhabituelle, l'Amérique, prompte à s'émouvoir dès lors qu'on lui parle d'elle et de son devenir, fit de ce Crying Indian (Indien en larmes) une icône.

L'acteur cherokee [né de deux parents siciliens...] Iron Eyes Cody [né Espera Oscar de Corti] qui avait posé pour l'affiche, n'avait rien d'un porte-parole écologiste... mais son visage buriné et le message véhiculé étaient, eux, des plus parlants.

Il s'agit là d'un cas flagrant de manipulation de l'opinion publique par l'image et par une mémoire collective stéréotypée.

Cela permit le démarrage du mouvement écologiste américain, celui-ci utilisant le visage de ce même acteur à plusieurs reprises, sans se soucier de la réaction des Amérindiens eux-mêmes.

L'Indien [Nouvel] Âge n'existe pas. Il y a d'une part le citoyen amérindien qui tente de vivre en harmonie avec sa culture traditionnelle et les exigences de sa société, et, d'autre part, les écologistes qui cherchent à faire passer leur message socio-politique. Entre les deux se trouvent les Américains qui aimeraient sans doute croire que l'Indien mythique existe toujours, qu'il n'a pas été détruit par le progrès et qu'il a le pouvoir de les sauver d’eux-mêmes.


Voir aussi

L'utilité de la glorification des Premières Nations




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jeudi 20 mai 2010

Formateur de formateurs en ECR : beaucoup de résistances, faible réceptivité, obstacles au début de l'implantation

Louis-Charles Lavoie, formateur de formateurs et d’enseignants en ECR. La formation à la culture religieuse : une œuvre commune et un défi pour tous.

M. Lavoie se sert de la grille d’analyse de Pierre Collerette sur l’implantation d’un changement pour structurer sa présentation. Résumé par Jean Morse-Chevrier, selon les notes prises lors du colloque de l'ACFAS tenu la semaine passée sur le cours d'éthique et de culture religieuse.

Réceptivité et résistances

L’implantation d’un changement comprend plusieurs étapes : l’analyse préliminaire, l’analyse stratégique de l’organisation, le bilan de disposition au changement, la préparation au changement, la gestion du changement.
Les stades du changement comprennent : la décristallisation, la transition et la recristallisation

Il y a des déclencheurs du changement : l’attrait de satisfactions ou de gratifications, l’insatisfaction ressentie dans la situation existante ou appréhendée. Deux sources d’information ont permis de recueillir des données sur le bilan de disposition au changement : un questionnaire rempli par les enseignants avec des questions sur leur réceptivité ; des travaux sur leur réceptivité.

Bilan de disposition au changement :

Parmi l’attrait de satisfactions, nommons : le renouvellement de l’enseignement, le rehaussement de la qualité de l’enseignement (en secondaire surtout, par l’inscription à des cours universitaires), un intérêt accru prévu chez les élèves pour un nouveau programme.

Certains manques d’attrait se manifestèrent :
  1. ECR perçu comme un changement imposé sur lequel ils n’ont pas été consultés; on les obligeait à se former.

  2. Sentiments d’incompétence : au primaire les enseignants étaient « affolés » à avoir à enseigner les religions, disant qu’ils ne connaissaient même pas le christianisme ; au secondaire, on craint l’approche par compétence, l’évaluation des trois compétences parfois de 200 à 300 élèves qui s’avère un vrai défi.

  3. Nouvelle posture professionnelle (impartialité). Résistance particulièrement dans les milieux ruraux où les enseignants disent qu’il n’y a pas d’autres traditions dans notre milieu et que les enfants connaissent tous mes croyances.

  4. L’obligation d’enseigner la religion à l’école, même culturelle.

  5. L’anticipation d’une surcharge de travail, avoir à refaire les situations d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ).

  6. Perception d’un environnement hostile à l’implantation du programme. Dans le contexte où les parents vont en cour, ils se demandent si le programme va durer.

  7. L’insatisfaction ressentie dans la situation existante ou appréhendée : au primaire, beaucoup d’enseignants s’étaient retirés de l’enseignement religieux.

Pression des leaders du milieu : La présence des directeurs d’école ou des conseillers pédagogiques aux sessions de formation permettait de faire la formation. Autrement, les enseignants contestaient ou allaient même jusqu’à faire des corrections pendant la formation. Lorsque les conseillers pédagogiques se sont retirés, les enseignants cessaient de venir aux sessions. Les groupes de parents étaient plutôt défavorables.

Le bilan du début de l'implantation : Il y avait peu de déclencheurs pour le changement. La réceptivité était plutôt faible. En conséquence, il y avait de nombreuses objections formulées à propos du programme, par ex. « Lorsque la porte sera fermée, je ferai ce que je veux. » Il y avait de l’évitement et de la contre-dépendance : les enseignants réclamaient de l’aide, mais faisaient obstacle. Des formateurs d’enseignants en ont fait des épuisements professionnels et se sont retirés.

[Note du carnet : ces propos rejoignent ceux de Simon Poulin qui a également fait de la formation en ECR, pour sa part pendant trois ans.]

N.B. M. Lavoie doit terminer là sa présentation faute de temps, mais déclare que, selon lui, avec le temps le bilan s’est beaucoup amélioré.

Voir aussi autres communications à l'AFCAS :

Résumé des communications de Mirieille Estivalèzes, Micheline Milot, Solange Lefebvre, Louis-Charles Gagnon-Tessier et Pierre Bosset.

Georges Leroux L’État doit viser à destabiliser les systèmes absolutistes de croyance.




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