mercredi 29 avril 2009

« Vous avez dit consensus, M. Charest ? »


Lettre ouverte publiée dans la Tribune de Sherbrooke de ce mercredi (p. 19) :

M. Jean Charest,

Samedi dernier, à propos de la marche des parents qui revendiquent le droit de choisir pour leurs enfants, dans le cadre du cours Éthique et culture religieuse, vous avez dit : « Alors à mes yeux à moi, c'est le bon choix et j'ai la conviction que c'est également le reflet d'un consensus parmi la population ».

Comment pouvez-vous parler de consensus lorsque tous les sondages démontrent que la majorité demande le choix ? Vous tenez compte des sondages pour déclencher des élections, mais pas lorsqu'il s'agit du respect des droits des parents de choisir les valeurs qu'ils veulent transmettre à leurs enfants. Je ne crois pas que les parents désirent tous transmettre vos convictions à leurs enfants. Nous, les parents du Québec, toutes origines et confessionnalités confondues, sommes fiers de nos ancêtres et de nos valeurs et c'est à nous de choisir […]

Jacques Joly, Sherbrooke

Proportion des pages consacrées aux différentes cultures religieuses dans deux manuels d'ECR du 1er cycle primaire

Selon le recensement de 2001, plus de 83 % de la population au Québec est catholique et plus de 90 % est chrétienne.





ReligionConfessionPourcentage
Catholique83,40 %
Protestant4,70 %
Orthodoxe1,40 %
Autre chrétien0,80 %
Total chrétiens90,30 %
Total musulmans1,50 %
Total juifs1,30 %
Total bouddhistes0,60 %
Total hindous0,30 %
Total sikhs0,10 %
Sans affiliation religieuse5,80 %
Spiritualité autochtone (n = 735 en 2001 !)0,01 %

Source : Statistiques Canada, recensement 2001.

Comme nous l’avions déjà fait remarquer, le Monopole de l’Éducation ne se gêne pas pour mentionner publiquement qu’un tel manuel de mathématiques ou de français ne représente pas assez de minorités visibles ou que les femmes n’y sont pas représentées selon les goûts des bureaucrates responsables de ce genre de besogne.

Il nous est donc paru légitime de voir dans quelle mesure les différentes religions du Québec sont représentées dans les deux manuels approuvés à cette date par le MELS pour le 1er cycle du primaire. Il s’agit des manuels Mélodie A et B publiés chez Modulo en 2008.

Les colonnes Chr., Mus., Juif, Hin., Bou. et Aut. représentent dans l’ordre les pages qui traitent d’un aspect de la culture religieuse chrétienne, musulmane, judaïque, hindoue, bouddhiste et autochtone, respectivement. L’unité mentionnée est la partie de page ; une page entière vaut 1, une dizaine de lignes compte pour 0,5 page. Parfois, le thème est commun entre plusieurs religions, c’est surtout le cas entre la tradition juive et chrétienne pour tout ce qui est de l’histoire vétérotestamentaire, on a alors attribué ces mêmes pages aux différentes traditions correspondantes.

De nombreuses pages n’ont pas de contenu religieux. C'est ainsi que les pp. 36 et 37 sont consacrées à l’anniversaire de M. Gus, le chien de la famille québécoise « de souche »; le gentil canin de cette famille moderne aura droit à un gâteau d'anniversaire et Mélodie, la petite fille de la famille en question, lui adressera à cette occasion une lettre !

ManuelPageThèmeChr.Mus.JuifHin.Bou.Aut.
A9-10Baptême2




A11Naissance autochtone




1
A12Naissance

0,50,5

A13Naissance
0,5

0,5
A14Symboles0,20,20,20,20,2
A15Père Noël?




A16Noël/Aïd el Fitr0,50,5



A17-19Noël3




A30-32Noé2,512,5


A33-34Origine du monde




2
B5Action de grâce1




B6-7Souccote

2


B8Micmac




1
B24-25Annonciation2




B26Maya



1
B27Révélation de Mahomet
1



B40-41Origine des saisons




2
B42-44Pâques / Pâque2,5
2,5


B45-46Jésus, un homme2




Total en pages15,73,27,70,71,76
Nombre de pages à contenu religieux : 30
Pages en pourcentage (*)52,3 %10,7 %25,7 %2,3 %5,2 %20,0 %
Religion dans population (2001)90,3 %1,5 %1,3 %0,3 %0,6 %0,01 %

(*) Total fait plus de 100 % puisque certaines pages traitent de deux traditions en même temps (p. ex. Pâque/Pâques).

Fascination pour la spiritualité autochtone

Récit de la création amérindienne

L'ancien ministre Jacques Brassard :« Les Québécois, un peuple en perdition »

L'ancien ministre de Affaires intergouvernementales du Québec, Jacques Brassard, qui avait déjà dénoncé le détournement du changement légitime des structures scolaires en commissions linguistiques pour évincer les cours de religion, revient sur le cours d'éthique et de culture religieuse dans les colonnes du Quotidien de Chicoutimi.
«
Je ne puis m'empêcher de commenter de nouveau le cours Éthique et Culture religieuse, imposé à toutes les écoles du Québec, publiques et privées...

J'y reviens, parce que les pouvoirs publics, la bureaucratie et les intellos progressistes, font preuve d'un mépris offensant. Ils font preuve d'une arrogance prétentieuse à l'endroit des parents, qui résistent à la transformation de l'école québécoise en un laboratoire de détraquement identitaire et de lessivage multiculturel. « Onze années, écrit Charles-Philippe Courtois, de conditionnement idéologique aux enfants québécois. »

Droits

Tous ces parents, qui se dressent de partout au Québec, sont indignés parce qu'on leur a enlevé un droit fondamental, pourtant inscrit dans la Charte des droits, celui d'avoir le choix, pour leurs enfants, au sein de l'école, entre un enseignement religieux et un enseignement moral.

La classe politique et la technocratie de l'éléphantesque ministère de l'Éducation ne cessaient pourtant de leur garantir le caractère inaltérable des droits enchâssés dans les Chartes. Mais, un beau jour de 2005, tout d'un coup, en catimini, le Parlement a effacé le droit au libre choix en matière de religion. Volatilisé ! On comprend l'irritation et la colère des parents d'avoir été ainsi dupés et mystifiés. On le serait à moins !

Enseignement catholique

Quatre-vingts pour cent des parents souhaitaient le maintien du libre choix. Et, ils choisissaient, en très grande majorité, pour leurs enfants, l'enseignement religieux chrétien.

Vous connaissez l'argument pour discréditer ce choix massif : la majorité ne pratiquait pas! Et alors ? Si, même en ne fréquentant pas l'église, les parents optaient, malgré tout, pour l'enseignement catholique, c'était sans doute qu'ils avaient la conviction (où l'intuition) que l'héritage judéo-chrétien constituait à leurs yeux une dimension majeure de notre identité nationale et qu'il était impérieux d'en assurer la passation à leur progéniture.

Où est le scandale ? Qu'y a-t-il de rétrograde et d'anachronique de vouloir que l'école serve de relais à la transmission, aux jeunes générations, du patrimoine culturel et éthico-religieux de la nation? C'est ce que font tous les peuples de la Terre qui veulent que se perpétue leur identité à travers les âges.

Objectifs honorables

Ce cours obligatoire d'Éthique et de Culture religieuse est une espèce de fricassée multi-religieuse (six religions entrent dans la recette) que l'on fait ingurgiter à des enfants dans le but manifeste de relativiser l'héritage judéo-chrétien de la nation québécoise. En fait, officiellement, les objectifs du cours, selon ses concepteurs, consistent à promouvoir le dialogue inter-culturel et la tolérance, ce que les intellos technocrates appellent le « vivre-ensemble ». Mais, ce qu'il y a derrière ces objectifs honorables, c'est la conviction que, pour établir le dialogue avec d'autres communautés (encouragées, elles, à conserver leurs identités), il faut amoindrir, dévaluer et rabougrir, la substance identitaire du peuple québécois.

C'est comme si, pour être tolérant à l'égard d'un autre différent de soi, il fallait à tout prix anéantir sa personnalité. Et c'est comme si, également, la tolérance et le respect d'autrui ne faisaient pas partie du patrimoine des valeurs judéo-chrétiennes.


Prière de Pilip, le Micmac

(Illustration du manuel d'ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 8)



Exemple

J'illustre mon propos... La « spiritualité autochtone » est l'une des six religions du cours. Selon le recensement de 2001, il n'y a que 0,01% de la population québécoise qui la pratique. Et, pourtant, [notre note : « souvent près de »] 20 % des pages des manuels approuvés sont consacrés à cette « spiritualité » [en réalité ces spiritualités autochtones, au pluriel]. On se demande bien pourquoi.

(Une autre prière amérindienne à la Terre-Mère, illustration du manuel d'ECR Près de moi, publié par les éditions CEC, destiné à la 2de année du premier cycle du primaire, manuel B, p. 60)



Extrait du [d'un] manuel : « Pilip, le Micmac, fait sa prière et remercie la Terre, notre Mère, et aussi l'Esprit des Plantes et des Animaux. » Et voici l'exercice recommandé : « Que pourrais-tu faire pour prendre soin de la Terre ? » Manifestement, il y a là un effort, sans commune mesure avec l'importance du nombre de pratiquants de la « spiritualité » indienne, pour imposer l'écologisme comme nouvelle religion universelle. Pour les technocrates et les intellos qui ont concocté ce cours, il semble évident, considérant que les diverses religions divisent le monde et entravent le « vivre-ensemble », qu'il faille les remplacer toutes par une nouvelle religion planétaire, selon laquelle la Terre Mère, martyrisée par les méchants humains, doit être sauvée par un étatisme, éclairé certes, mais contraignant et punitif.

(Suite d'une autre prière amérindienne à la Terre-Mère, illustration du manuel d'ECR Près de moi, publié par les éditions CEC, destiné à la 2de année du premier cycle du primaire, manuel B, p. 61)


Langue nationale

Le multiculturalisme, une idéologie qui prône le maintien de la pluralité d'identités dans la société, imprègne tout le système scolaire. Quand je vois le précieux dépôt des valeurs judéo-chrétiennes (patrimoine fondamental de la civilisation occidentale) être réduit à la portion congrue, dans nos écoles, par le biais d'un cours bric-à-brac de culture religieuse...

Quand je mesure l'ignorance insondable de notre propre histoire chez les jeunes Québécois...

Quand je prends acte que la défense de notre langue nationale est de plus en plus molasse...

Je ne puis m'empêcher de penser qu'en se coupant de ses racines et de son patrimoine identitaire, le peuple québécois est un peuple en perdition.
»

mardi 28 avril 2009

Réal Gaudreault : « Quelles consultations ? » « Quel consensus ? »

Capsule 23 — réactions à la marche de Drummondville



Samedi dernier avait lieu à Drummondville une marche qui réunissait des parents mécontents de se voir privés de leurs droits parentaux en matière de morale, d’éthique et de conscience religieuse. Mais voilà que le premier ministre M. Jean Charest affirme au bulletin de nouvelles de fin de soirée que le cours ÉCR fait consensus au sein de la population. Quel consensus M. Charest ?
Sondage Léger Marketing d'octobre 2008, plus les parents sont jeunes, plus ils sont en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse.

« C'est parmi les Québécois âgés de 25 à 34 ans que l'on retrouve la plus forte proportion de personnes en accord avec le fait que les parents aient le choix entre les deux types d'enseignement (80 %). Cette proportion se situe entre 66 % et 73 % pour les personnes de plus de 35 ans. »

Capsule 24 — conforme aux lois ?



Selon le premier ministre Jean Charest, le cours ÉCR est conforme aux lois québécoises. Évidemment, affirme Réal Gaudreault, rien n’est illégal pour celui qui détient le pouvoir d’ajuster les lois au gré de ses fantaisies. Pourtant, des lois sont transgressées toutes les fois que les Commissions scolaires refusent les demandes d’exemption. En effet, le gouvernement du Québec viole l’Article 13,3 du Pacte des Nations Unies sur l’Éducation en imposant le cours ÉCR.

[Personnellement, nous ne sommes pas si sûrs que le programme ECR soit réellement conforme aux lois et chartes canadiennes actuelles.]

Berlin : « Une bonne instruction religieuse est un bienfait pour la société »

Extrait de la déclaration de l’archevêque catholique Georg cardinal Sterzinsky à la suite de l’échec du référendum d’initiative populaire en faveur du libre choix entre l’éthique et la religion tenu le 26 avril 2009 à Berlin.

« Même si nous n’avons pas remporté le référendum, celui-ci a fait bouger les choses. Je remercie l'association Pro Reli et son président, le docteur Christoph Lehmann, qui ont permis que la religion et l’instruction religieuse fassent l’objet d’un large débat public. Je remercie aussi les notables dont le nombre se compte par milliers, ceux des églises, des fédérations et d'autres regroupements qui sont allés témoigner sur la place publique de leur conviction en faveur d’un libre choix entre l’éthique et la religion.

Je ne nierai pas que je suis déçu. Nous n’avons pas réussi à réveiller suffisamment d’intérêt autour de la religion et de l’instruction religieuse. Nous essayerons à nouveau à l’avenir d'assurer à l'instruction religieuse la place qui lui revient de droit, car une bonne instruction religieuse est un bienfait pour toute la société et pas uniquement pour ceux qui la reçoivent.

Ce résultat ne nous fera pas croire que la religion est purement du domaine privé. En tant qu’Église, pour l’amour de Dieu, nous continuerons à être présents à Berlin pour les gens qui y habitent : dans nos municipalités, par notre organisation Caritas et dans nos écoles. L'Église reste publique ! »


Intérêt croissant pour l'école privée

Extrait de la déclaration de l’évêque luthérien Dr. Wolfgang Huber au sujet des résultats du référendum :

« Je remercie tous ceux qui au cours ces dernières semaines et ces derniers mois se sont impliqués en faveur du référendum. Pour ce qui est des résultats de la consultation, je suis déçu. L'initiative Pro Reli n'a malheureusement pas atteint son objectif. Mais elle a réussi à porter sur la place publique un débat important. On a débattu publiquement de l'importance sociale de la religion et donc de l’instruction religieuse.

Comme les résultats par arrondissement le confirment, Berlin demeure une ville divisée. Nous devons tous nous atteler à surmonter cette division. Il faut poursuivre toutes les possibilités d’échange et de coopération. Ce n’est que lorsqu’on aura défini sur une base solide comment l’instruction religieuse et l’éthique seront enseignées ensemble [dans le cours d'éthique] que le slogan [des Pro Ethik opposés aux Pro Reli] : « L’éthique et la religion, nous faisons les deux » aura un sens.

Nous continuerons à soutenir l’importance d’une instruction religieuse autonome et de qualité. L’intérêt pour les écoles privées continuera de croître. L’implication soutenue des parents, des élèves et des enseignants démontre un intérêt croissant dans une formation scolaire de haute qualité marquée par des valeurs communautaires. »

lundi 27 avril 2009

Belgique — le niveau des élèves issus de l'immigration est nettement moins bon que celui des autochtones

Le niveau scolaire des élèves issus de l'immigration est nettement moins bon que celui des autochtones, et ce tant en Communauté française (Bruxelles + Wallonie) qu'en Flandre.

C'est le constat d'une étude de sociologues de l'Université libre de Bruxelles (ULB). L'étude se fonde sur les résultats de la dernière enquête (2006) Pisa de l'OCDE qui mesure certaines performances scolaires des élèves de 15 ans dans 57 pays.

« Aucun autre pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l'immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d'origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé », selon l'étude bruxelloise.

En mathématiques, les jeunes francophones obtiennent un résultat de 510 points aux tests Pisa (dont la moyenne est 500) mais les jeunes d'origine immigrée n'obtiennent que 444 (2e génération) et 406 (primoarrivants), ce qui est catastrophique, selon les chercheurs.

Par ailleurs, pour les mathématiques, 18 % des élèves autochtones, 36 % des immigrés de 2e génération et 53 % des primoarrivants n'atteignent pas un niveau 2 sur l'échelle Pisa allant de 0 à 6, niveau 2 considéré comme le seuil minimal de compétences requis pour s'insérer dans le vie professionnelle.

Parmi les causes de cette situation, les sociologues pointent la langue parlée à la maison (surtout en Flandre) et le niveau socio-économique des parents. Plus celui-ci augmente, plus les résultats des élèves sont bons, or les immigrés appartiennent plus souvent aux classes sociales moins aisées.

Enfin, au niveau institutionnel, la Belgique connaît une ségrégation scolaire extrêmement marquée, tant au niveau francophone que néerlandophone, constatent encore les chercheurs.

Commentaires sur cette étude

S'il est vrai que les immigrés réussissent mal en Belgique, d'une part, de nombreux pays à forte immigration non sélectionnée par un système de points connaissent le même problème et, d'autre part, les résultats des Belges sont globalement bons, la courbe des résultats est plus aplatie que celle de pays comme la France ou le Canada : plus de très bons élèves en Belgique mais aussi plus de mauvais élèves, moins d'élèves moyens que des pays comme le Canada. Est-ce vraiment une mauvaise chose pour un pays au niveau scientifique et économique ?

Notons que la France qui connaît également une forte immigration non sélectionnée a vu ses résultats en mathématiques diminuer fortement entre l'étude PISA 2006 et la précédente : moins de 15 points essentiellement en raison de la forte baisse des résultats enregistrée au niveau de la tranche inférieure de la distribution des performances.

Pourcentage d’élèves à chaque niveau de compétence sur l’échelle de culture mathématique
 Sous le niveau 1 (très bas)Niveau 1 (bas)Niveau 2Niveau 3Niveau 4Niveau 5Niveau 6 (très haut)
Belgique 7,1 %10,2 %17,0 %21,4 %21,9 %16,0 %6,4 %
Canada 2,8 %8,0 %18,6 %27,5 %25,1 %13,6 %4,4 %
France 8,4 %13,9 %21,4 %24,2 %19,6 %9,9 %2,6 %


Pour ce qui est de la singularité de la Belgique, et la forte corrélation au milieu socio-économique, elles sont loin d'être établies, comme l'indique la note de présentation de l'OCDE pour le PISA 2006 :

« Parmi les pays dont une large proportion de la population d'élèves de 15 ans est d'origine étrangère, les élèves de la première génération (élèves nés hors du pays où ils ont subi l'évaluation et dont les parents sont nés à l'étranger) accusent, en moyenne, un retard de 58 points par rapport à leurs camarades autochtones, soit un écart considérable quand on sait que 38 points sont approximativement équivalents à une année scolaire de différence en moyenne, pour les pays de l'OCDE.

Le retard des élèves immigrés de la première génération en termes de performances va de 22 points au Canada et en Croatie à 77 à 95 points, pour la fourchette haute, en Allemagne, en Suède, au Danemark, en Autriche et en Suisse. À l'inverse, les élèves immigrés de la première génération enregistrent des performances identiques à celles de leurs camarades autochtones en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Serbie, en Israël, à Macao (Chine) et dans la Fédération de Russie. Et l'écart observé entre élèves immigrés et élèves autochtones persiste dans une large mesure, même lorsque l'on tient compte des autres facteurs socio-économiques. »

Rappelons que, selon la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Valérie Pécresse, la France se classerait mal dans les classements comme ceux du PISA à cause d'un très fort taux d'immigration, contrairement à la Finlande qui est un pays très « fermé ».

Un moment d'humour : débat avec l'ex-technocrate Denis Watters

Brigitte Bédard, mère de famille, Richard Décarie de CLÉ (Coalition pour la liberté en éducation) et Denis Watters, membre du comité de rédaction du programme d'éthique et culture religieuse, débattent à l'antenne d'Isabelle Maréchal, le dimanche 26 avril 2009.



Sur l'erreur du manuel d'ECR mentionnée au sujet de la prétendue « pomme » croquée par Ève, il s'agit d'une mauvaise traduction du latin, fait bien connu que le « spécialiste » Dennis Watters semble ignorer. En effet, en latin, la pomme est appelée malum (qui aurait donné mela en italien et măr en roumain), tandis que pomum désigne n'importe quel fruit. Pomona est, par exemple, la déesse des fruits.

dimanche 26 avril 2009

Les Berlinois rejettent d'une courte majorité l'initiative Pro Reli

Les Berlinois ont voté « non » dimanche à une courte majorité à une revalorisation des cours de religion dans les écoles de Berlin, selon les résultats provisoires d'un référendum local organisé sur cette question.

Quelque 51,3 % des suffrages exprimés ont rejeté la proposition visant à modifier la législation locale sur l'enseignement de la religion, a indiqué la commission électorale de la ville-État de Berlin, après dépouillement de 95,5 % des suffrages exprimés.

Seuls 28,2 % des 2,4 millions d'électeurs inscrits ont pris part au vote. De ce fait, même si le « oui » l'avait emporté, le quorum n'aurait pas été atteint et les partisans de la réforme auraient échoué également. Plusieurs accusent le gouvernement de gauche de Berlin d'avoir organisé ce référendum d'initiative populaire à cette date, plutôt que lors des européennes prochaines, et cela malgré les économies associées à l'organisation des deux scrutins le même jour, afin de réduire les chances que le quorum soit atteint

L'association « Pro Reli », soutenue par les Églises catholique et protestante, par la communauté juive et par une partie de la communauté musulmane, a échoué dans sa tentative d'arracher à la municipalité de gauche une revalorisation des cours de religion.

Même la militante communiste Rosa Luxemburg avait été convoquée par la coalition Pro reli : « La liberté de choix est toujours celle de ceux qui pensent différemment ».


La législation en vigueur à Berlin, différente de celle prévalant dans la plupart des autres États régionaux (Länder) allemands, sera donc maintenue : les élèves peuvent fréquenter un cours de religion, mais de manière optionnelle. Le cours de religion vient s'ajouter à un cours d'éthique obligatoire, qui rassemble les élèves de toutes origines et toutes confessions.

Les partisans de la réforme souhaitaient que les élèves aient le choix entre un cours d'éthique ou un cours de religion de leur choix en tant que sujet obligatoire.

arrondissements de Berlin

Les arrondissements de Berlin


Les résultats peuvent faire penser que la population berlinoise s'est partagée de manière égale à près de 50 % pour chaque option, mais c'est ignorer la forte polarisation sur le terrain. C'est ainsi que les arrondissements les plus en faveur de l'initiative « Pro Reli :» sont tous dans l'ancien Berlin-Ouest comme Spandau (69,2 % pour le retour de la religion comme sujet obligatoire), Reinickendorf (69,1 %), Steglitz-Zehlendorf (66,3 %), alors que les autres arrondissements occidentaux ont tous voté à plus de 60 %. Par contre, le rejet du retour de la religion fut massif dans les quartiers de l'ancienne République démocratique allemande, la portion communiste, comme dans Lichtenberg (78,4 % de non), Marzahn-Hellersdorf (77 % de non) et Treptow-Köpenick (73,5 %).


Résultats du référendum d'initiative populaire du 26 avril 2009 (tous les bulletins dépouillés)
ArrondissementParticipationOuiNonNul
Mitte24,3 %44,8 %55,0 %0,2 %
Friedrichshain-Kreuzberg26,2 %27,1 %72,7 %0,2 %
Pankow27,9 %28,9 %70,9 %0,2 %
Charlottenburg-Wilmersdorf34,3 %60,5 %39,3 %0,2 %
Spandau28,1 %69,2 %30,7 %0,2 %
Steglitz-Zehlendorf41,4 %66,3 %33,5 %0,2 %
Tempelhof-Schöneberg 33,6 % 60,9 % 38,9 % 0,2 %
Neukölln26,5 %61,8 %37,9 %0,3 %
Treptow-Köpenick27,7 %26,3 %73,5 %0,2 %
Marzahn-Hellersdorf21,6 %22,7 %77,0 %0,3 %
Lichtenberg23,2 %21,3 %78,4 %0,3 %
Reinickendorf33,2 %69,1 %30,7 %0,2 %
Total pour Berlin29,2 %48,5 %51,3 %0,2 %




Résultats complets en allemand.

Tract trouvé sur pare-brise à Drummondville

Trouvé ce tract sur le pare-brise après la démonstration de Drummondville.


Il s'agit apparemment de la production d'un groupe de jeunes, non affiliés à la CLÉ, plus originaux que les mutins de Panurge rencontrés au coin d'une rue le long du parcours du cortège de la manifestation de la CLÉ.

Une dizaine de contre-manifestants à Drummondville

La manifestation bon enfant de Drummondville qui a réuni plusieurs milliers de personnes a été contestée par une poignée (une dizaine) de contre-manifestants qui ont cru faire preuve d'ouverture d'esprit en répétant les slogans dont nous abreuvent le Monopole de l'Éducation et les grands médias.

Il semble que toute l'ironie de l'imposition d'un cours unique au nom de la tolérance ait échappé à ce contre-manifestant qui se dit être en faveur de la « diversité » telle que conçue par un monopole pédagogique !


Parents protest ethics and religion course

Extracts from the Gazette dispatch on the protest march organized yesterday against the new compulsory state course on ethics and religious culture.

“We’re asking the (Jean) Charest government to lift the obligatory part,” Richard Décarie, spokesman for rally organizers, the 100,000-member Coalition pour la liberté en éducation.

The coalition maintains that the course infringes on parents’ rights.

[...]

Angry parents say the course is often contrary to their own beliefs.



“We are getting calls from parents saying that teachers are teaching whatever,” Décarie said. “Their children are confused, especially in primary school. And parents are feeling helpless.”

For example, a Catholic child told his parents that he wants his family to become Hindu because then they could have “seven lives” and that would save his dying grandfather.

“He had learned in the course that Hindus have seven lives and he wanted six more for his grandfather,” Décarie said. “Imagine the total confusion in the child’s head and the parents stuck with that dilemma.”

Quebec enacted the course following the Bouchard-Taylor Commission on reasonable accommodations related to cultural differences.

[In fact, the course was already planned for general teaching in 2008 before the Bouchard-Taylor Commission. Eight schools — in a secretive way according to some — were already teaching the course in 2007.]

But the teachers themselves were not properly trained in the new course material, Décarie said.

For Saturday’s march, the coalition had organized the transportation of protesters from various Quebec regions by school buses.

It’s no coincidence that rally organizers had convened the march in Drummondville.

A local couple launched a court challenge against the provincial Education Department’s course in September.

They are asking a Quebec Superior Court justice to rule that making the course mandatory is unconstitutional. The couple argue the compulsory course takes away parents’ free choice.

The case is to be heard in Drummondville on May 15, Décarie said.

[Incorrect, the 11, 12 and 13 of May with a probable extension on the 15th of May]

Loyola High School in Montreal has also initiated legal action after the Education Department refused a request to exempt the private boys school from teaching the course.

[Well, and was denied the possibility of adapting the ERC course to its status as a private Catholic High school.]

According to a Léger Marketing poll held last fall, two thirds of parents, or 72 per cent, believe in choice for their children’s education.

In the 25 to 34 age bracket, the poll found support for choice was 80 per cent.

These figures suggest strong opposition, said coalition president Marie-José Croteau.

“So don’t impose something that goes against parental conviction. Religion is a very sensitive area which is why it’s protected in the Charter of Rights,” she said. “It’s our children, we want to have our say.”

Vidéos d'élèves réalisées pour le cours d'éthique et de culture religieuse



« L'histoire de la démonologie »



Les judoïtes

Sur le thème, Youpi, créer sa religion.



Pour les masochistes qui veulent explorer :

Une réflexion sur l'alcool, cuite et vomi filmés

Ou dans leurs termes : « Un Film Pour Un Projet En Religionn [marqué ECR en titre] Filmer En Une Soirée !!! :P  »




Projet d'éthique - éboueur



Oral en éthique secondaire 2

Nous cherchons encore à savoir quelle facette du cours était explorée cette fois... Le vivre-ensemble ? La tolérance ?



Rap écologisme, prêt-à-penser régurgité



Être agent immobilier...

Rapport ténu avec la culture religieuse et l'éthique...



Etc. (C'est un fourre-tout)

Des milliers de Québécois manifestent contre le programme d'ECR à Drummondville



On remarquera que M. Charest est un bon politicien :
  1. il se dit convaincu que l'imposition de ce seul programme au nom de la diversité ne sera pas remise en cause en justice, un des pères du cours ECR en est moins sûr ;
  2. il continue de répéter que l'imposition de ce cours fait l'objet d'un consensus au Québec même si les sondages prouvent l'inverse (on attend toujours le journaliste qui osera le lui rappeler).



La dépêche de la Presse canadienne sur la marche.

SRC : « De 2 à 3000 personnes à Drummondville », près de 50 % de plus qu'à Montréal !



Où Radio-Canada apprend que les minorités ethniques et religieuses ne sont pas pour ce programme, bien qu'elles servent de prétexte pour son imposition.



(TVA a attribué le nom d'abbé Loddé à la mauvaise personne, l'abbé Loddé est en soutane et n'a pas de casquette !)

samedi 25 avril 2009

Comment... ? Vous n'êtes pas en famille à la marche ?

Que faites-vous collé à votre écran alors qu'il fait beau et qu'on manifeste à Drummondville ce beau samedi pour la liberté de choix en éducation ?

Allez, un dernier rappel et une dernière chance !


Parents, réclamez le droit de choisir pour vos enfants

PARTICIPEZ À LA MARCHE
samedi le 25 avril 13h45

Rassemblement Parc de la Paix (coin boul. St-Joseph et St-Georges)

14 h 00   Départ de la marche
14 h 25   Retour à la Commission Scolaire des Chênes
14 h 30   Brèves allocutions
15 h 15   Pétitions, demandes d’exemption et de retrait
16 h 00   Départ des autobus

DRUMMONDVILLE

Soyez des nôtres !

(Une aide financière est apportée au transport des personnes venant en autocar)

Pour information :
Diane Hélie    infos‌‍@coalition-cle.org
819-477-8968 Coalition-CLE.org
APCQ Montréal
514-276-8068

vendredi 24 avril 2009

Critiques évangéliques contre le cours d'éthique et de culture religieuse

Critiques évangéliques contre le cours d'éthique et de culture religieuse (avec un salut aux catholiques), par les pasteurs Laurin et Gaudreault.

Chanson de la CLÉ et explications quant à la marche du samedi 25 avril à Drummondville

Écouter l’entrevue de Richard DÉCARIE à l’émission Isabelle Maréchal, le matin :




Les interprètes de la chanson de la CLÉ lors de la marche de Drummondville

jeudi 23 avril 2009

La Croix — « Un vote sur la religion à l’école passionne Berlin »

La Croix parle enfin de l'initiative Pro reli à Berlin.
Enseignement religieux obligatoire ou facultatif au collège ? Tel sera le choix que devra faire l’électeur berlinois

D’un côté, de grands panneaux colorés « Pro Reli » décorent les rues de Berlin. Ils réclament « la liberté de choix » entre le cours d’éthique et celui de religion au collège à partir de la cinquième pour les écoliers et les parents.

En face, les affiches « Pro Ethik » militent pour « le droit de choisir les deux » : le cours d’éthique en commun, toutes confessions et opinions confondues, et le cours d’instruction religieuse, facultatif [et après les classes], pour chacun selon ses convictions.

Ce dernier est le régime actuel des collèges berlinois. Ailleurs en République fédérale, le cours d’instruction religieuse est intégré à l’emploi du temps obligatoire des collégiens comme une matière ordinaire. La capitale allemande est la seule exception à la règle.

Trop de « relativisme »

Que reprochent donc les « Pro Reli » à cet usage, pour vouloir y mettre fin ? Selon Christoph Lehman, président de l’association à l’origine du vote de ce dimanche, le cours d’éthique est trop marqué philosophiquement, imprégné de « relativisme ». Il ne donne pas à l’élève de repères solides. « Si l’on veut réellement transmettre des valeurs aux enfants, il faut leur offrir la possibilité de choisir entre un cours athée, éventuellement, et un cours musulman, protestant ou catholique. »

Le cours d’éthique obligatoire empêcherait de fait cette liberté. Les élèves et les parents renoncent en effet à suivre un cours religieux facultatif qui impose deux heures d’enseignement en sus du programme ordinaire. L’enseignement de la religion est donc dévalorisé face à l’éthique, et les cours d’instruction religieuse perdent régulièrement des inscrits.

Dans une ville cosmopolite comme Berlin, rétorque « Pro Ethik », ce serait un crime de renvoyer chaque enfant à sa religion sans lui offrir la possibilité d’un tronc commun à tous. Le cours d’éthique, selon les « Pro Ethik », permet d’enseigner aux enfants une morale qui leur sera commune. Et chacun peut ensuite approfondir ses racines.

« Les collégiens passent la semaine ensemble en classe, réplique Christophe Lehmann. Ce n’est pas d’être séparés pour deux heures de religion qui va les empêcher de se retrouver et de s’entendre. » « Pro Reli » propose d’ailleurs d’intégrer des heures d’enseignement dans lesquelles chacun peut exposer aux autres son point de vue, ses convictions. « C’est la meilleure manière d’apprendre la tolérance », dit-il.

Un débat qui déchaîne les passions

Au fil de la campagne, les arguments se sont durcis. Président du Comité central des laïcs catholiques allemands (ZdK) et partisan de « Pro Reli », Hans Joachim Meyer critique « l’uniformisation des esprits des cours d’éthique », qui lui rappelle l’ex-RDA dont il est originaire : « L’école y avait été conçue comme un lieu sans religion, puis comme un espace anti-religieux. » « Les Églises jettent de l’huile sur le feu », répondent les « Pro Ethik » [qui avaient pris l'initiative d'imposer le seul cours d'éthique...]

Ce débat – dont on n’aurait jamais imaginé qu’il déchaînerait autant les passions à Berlin, où 60 % des habitants [des adultes souvent sans enfants, pour les enfants voir le dernier paragraphe] s’affirment sans confession – a vu l’implication directe des Églises. Dans une lettre ouverte, les « chrétiens de Pro Ethik » s’insurgent contre le soutien unilatéral des Églises à « Pro Reli ».

Les politiciens s'affichent

Par ailleurs, la campagne s’est politisée avec l’implication de partis et de personnalités. La démocratie-chrétienne et les libéraux sont partie prenante de « Pro Reli », tandis que le SPD, les Verts et la Gauche [la coalition rouge-rouge comme on dit en Allemagne] soutiennent « Pro Ethik ».

Avec des exceptions de taille, cependant : Wolfgang Thierse, président du Bundestag, Frank-Walter Steinmeier, le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères, Andrea Nahles, trois personnalités sociales-démocrates de premier plan, s’affichent ainsi « Pro Reli », contre le maire social-démocrate de Berlin Klaus Wowereit [militant pro-gay].

Le vote de dimanche sera un test politique, culturel, religieux, un « Kulturkampf » (combat culturel, comme celui qui opposa Bismarck aux Églises). Pour l’emporter, « Pro Reli » devra rassembler une majorité, mais aussi réunir au moins le quart de l’électorat berlinois afin que le résultat soit considéré comme valide. Pour l’heure, les sondages prévoient un résultat serré, plaçant les deux camps au coude-à-coude.

40 % des enfants berlinois sont issus de l’immigration

2,4 millions de Berlinois sont appelés aux urnes ce dimanche pour ce référendum local. En 2006, la municipalité de Berlin avait imposé le cours d’éthique pour tous avec l’objectif de rassembler dans une même classe les élèves de toutes origines dans une ville où plus de 40 % des enfants de 6 à 14 ans sont issus de l’immigration.
[Ironiquement les minorités musulmanes et juives sont contre le cours d'éthique multi-religieux d'« éthique » imposé par la coalition rouge-rouge au pouvoir à Berlin car, disent-ils, leurs enfants sont déjà conscients du multiculturalisme et du multireligieux, mais ce qu'ils demandent c'est une réponse ancrée dans leur tradition religieuse à cette diversité. Que penser de Noël en tant que juif ou musulman ? Pas simplement savoir que ça existe (ces jeunes enfants le savent déjà).

Quant aux catholiques et protestants ne sont-ils pas aujourd'hui aussi des minorités dans une ville où les adultes se disent à 60 % sans confession ? Ils demandent aussi à transmettre une vision ancrée dans leur foi face à une culture environnante indifférente, au mieux, à leur religion.]

mercredi 22 avril 2009

La société moderne

« Le monde moderne, c’est la multiplication des seuls. »

Paul Valéry


Pour en finir avec une imposture : la « laïcité ouverte »

Extraits d'un article de Charles-Philippe Courtois dans l'Action nationale. Les intertitres sont de nous.

Au nom de quoi, sur certaines questions touchant l’avenir de la nation, les choix politiques ne devraient-ils pas exprimer des préférences collectives  ? Comme si, concernant ces questions, les « bons sentiments » pouvaient remplacer une pensée politique […] les nouveaux Tartuffe ne font guère qu’exercer et renforcer leur pouvoir symbolique. Sans considération pour l’avenir de leur nation.

Pierre-André Taguieff

« Le Québec s'est donné » ou le rapt du Québec par des multiculturalistes

Qu’est-ce que la « laïcité ouverte  » ? Dans un récent texte, visant à répondre à la question « l’école québécoise est-elle laïque ? », Rachida Azdouz évoque « la notion de laïcité ouverte telle que prônée par le Québec » (L’école, la diversité et la laïcité, L’État du Québec 2009, Montréal, Fides-INM, 2008, p. 283). Comment, par le Québec ? Le Québec est-il au courant ? Le peuple québécois a-t-il opté pour la « laïcité ouverte » après avoir délibéré de cette question ? Je crois que l’écrasante majorité de nos concitoyens serait bien en peine d’expliquer cette nouveauté et ce néologisme. L’État québécois a-t-il adopté une grande politique officielle de «  laïcité ouverte » ? Force est de répondre trois fois « non ». Il s’agit bien plutôt de la créature d’une certaine tribu d’intellectuels : ceux-là mêmes qui étaient en majorité dans les comités d’experts de la commission Bouchard-Taylor et dont le rapport reflète les opinions. Or ce concept est avant tout une supercherie intellectuelle. En effet, de quoi parle-t-on sinon d’une laïcité qui n’en est pas une ?

La laïcité censément ouverte indissociable du programme d'ECR

Pour décrire ce nouveau concept, il faut revenir aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor. Il est, de plus, impossible de dissocier cette « laïcité ouverte » du cours d’Éthique et de culture religieuse (ECR), autre créature de la même tribu d’intellectuels, et qui vise précisément à la promouvoir. Dans son plaidoyer pour ce programme d’ECR, Georges Leroux fait de l’acceptation de la « laïcité ouverte » par tous les « jeunes », donc par l’ensemble des citoyens de demain, l’objectif du cours, avouant même explicitement qu’il s’agit de s’assurer que tout le monde, à l’avenir, soit d’accord avec la décision de la Cour suprême sur le kirpan. Bref, la finalité de ce cours n’est autre que d’imposer onze années de conditionnement idéologique aux enfants québécois, en faveur de la rectitude politique et spécialement de la « laïcité ouverte ». Jocelyn Maclure, dans « Les raisons de la laïcité ouverte », un texte d’une franchise qui demeure trop rare parmi ses défenseurs, distinguait trois positions quant à ce cours et à l’enseignement religieux dans les écoles : la position conservatrice, la position libérale-pluraliste à laquelle Maclure s’associait et associait le cours d’ECR, et enfin la position républicaine. La position conservatrice revient en fait à vouloir conserver le statu quo ante la laïcisation des commissions scolaires  ; de façon sous-jacente, elle pourrait sans doute renvoyer pour certains de ses partisans au maintien d’une définition de l’identité canadienne-française et catholique à l’ancienne, mais pas nécessairement, impliquant simplement de maintenir les droits acquis des catholiques et des protestants (l’écrasante majorité). La position républicaine, bien sûr, est celle qui s’associe à la laïcité. Si la laïcité comme politique officielle existe dans une démocratie occidentale dont elle est emblématique, c’est la République française. La logique de ce modèle implique une séparation entre l’Église et l’État, reléguant la religion à la sphère privée et dégageant un espace public libre du pouvoir des divers clergés. Contrairement au cas québécois, l’école laïque ne dispense ni catéchèse, ni « culture religieuse », mais plutôt une éducation civique, et des connaissances historiques en matière de religion qu’il y aurait peut-être lieu de développer davantage. La position « libérale pluraliste » est donc sous-jacente au concept bâtard de « laïcité ouverte  » et non la position républicaine, dont relève pourtant de la laïcité historique.

[On voit ici une réappropriation assez typique d'anciens symboles valorisés par les partisans du cours, M. Georges Leroux avait déjà voulu faire de Locke un partisan du cours ECR !]

[...]

Créer une culture publique commune ou un amalgame multi-ethnico-religieux ?

Partant, en accord avec le multiculturalisme, le dessein particulier de cette prétendue « laïcité ouverte » n’est pas d’établir un régime de laïcité, mais bien un régime de diversité ethnoreligieuse, au détriment de la culture commune ; autrement dit, au détriment du principe de « culture de convergence » défendu par le Québec, en matière d’immigration, aussi bien que sur le plan de la vie civique commune. Son objectif est de dissoudre le principe de majorité et d’atténuer ses effets concrets qui, par la force des choses, sont intégrateurs et assimilateurs. Comment expliquer sinon qu’une laïcité soi-disant ouverte au fait religieux, ce qui serait contraire à la laïcité connue, implique pour ses tenants d’extirper de la Cité toute référence culturelle aux coutumes issues du christianisme de la majorité ?

S'effacer devant d'infimes minorités

Le rapport Bouchard-Taylor allait jusqu’à suggérer des modifications au calendrier officiel, celui en vigueur au Québec – comme en Occident d’ailleurs, France laïque comprise bien sûr – étant trop marqué par l’héritage culturel du catholicisme… La même rectitude politique en induit plusieurs à s’interdire, sans craindre le ridicule, de dire « sapin de Noël » ou « joyeux Noël » dans des manifestations officielles, comme nous avons pu le constater à l’Assemblée nationale ces dernières années. Le faux problème de Noël relève entièrement des apôtres de la rectitude politique et de la laïcité ouverte : en quoi un Québécois, non-croyant ou pratiquant d’une autre religion, qui le plus souvent fête Noël lui-même, est-il exclu par la reconnaissance d’une pratique on ne peut plus répandue au Québec  ? N’est-ce pas là tout simplement un reflet, dans nos institutions publiques, des coutumes du peuple représenté, dans une parfaite logique démocratique ? Les mêmes qui voudraient qu’on reconnaisse plus officiellement des coutumes religieuses qui concernent des minorités de 0,5 ou 1 % de la population, voudraient que nous cessions de reconnaître des coutumes passées dans le patrimoine commun, au-delà des confessions de chacun, connues de tous et concernant l’écrasante majorité des Québécois.

[...]

La vraie laïcité n'implique en rien l'effacement de la majorité

La laïcité, en revanche, n’implique en rien l’effacement du patrimoine culturel national. Dans le cas français, le patrimoine culturel historique de la nation, qui est largement catholique, n’est nullement remis en cause par la Ve République — qui possède par exemple les églises catholiques et protestantes du pays, ainsi que certaines synagogues, à titre de patrimoine et de biens collectifs historiques. Il ne s’agit pas de s’interdire de prononcer « sapin de Noël » ni d’autres simagrées de ce genre. Une très nette séparation des sphères des Églises et de l’État fait que l’espace public est entièrement laïc. Cependant, la vitalité du catholicisme et l’acceptation de la place qui lui revient dans le patrimoine culturel national contrastent avec le cas québécois, où, simultanément à ces pudeurs ridicules quant à Noël, le patrimoine chrétien bâti n’est que très médiocrement préservé.

[...]

« Laïcité ouverte », le nouveau nom du multiculturalisme

Mais pourquoi diantre donner ce nouveau nom au multiculturalisme, qui porte à confusion, plutôt que de parler de positions conservatrices, républicaines et multiculturalistes ? Pourquoi ne pas avancer à visage découvert en tant que partisan du multiculturalisme ? On sait qu’au Québec le multiculturalisme canadien fait consensus contre lui. Le seul avantage qu’offre ce néologisme est de mystifier les tenants de la laïcité au sens propre et de rendre les prises de position dans les débats nébuleuses : mon voisin, qui parlait de laïcité, prônait-il en fait la laïcité ouverte ? Peut-être même le faisait-il sans le savoir, s’il s’avérait qu’il ne connut pas le terme... Bref, la « laïcité ouverte » n’est qu’un terme de plus au service de l’imposition d’une hégémonie idéologique du multiculturalisme au Québec. Son utilité est d’avancer à mots couverts une logique en harmonie avec la politique canadienne officielle de multiculturalisme.

Détournement de mots

De fait, force est de constater que les thuriféraires québécois du multiculturalisme s’emploient à détourner le sens d’une série de termes qui semblent faire consensus dans notre démocratie québécoise, et qui relèvent davantage d’une conception de la démocratie relevant du modèle républicain, c’est-à-dire accordant une importance politique à la nation, à sa culture commune et à la souveraineté du peuple – en d’autres termes à la majorité. Ces termes sont notamment nation civique, interculturalisme et laïcité. [Ainsi que société civile.] Ajoutons que le sens du terme démocratie est lui aussi détourné par plusieurs avocats de l’approche « cosmopolite », pour ne plus signifier l’autodétermination d’un peuple, mais exclusivement les droits de l’homme, sans considération des droits civiques (c’est-à-dire de la différence entre droits de l’homme, universels, et droits de citoyenneté, forcément, nécessairement particuliers). Droits de l’homme compris, de surcroît, dans le sens l’égalité différenciée et de droits identitaires communautaristes.

[...]

Détournement du sens du terme interculturalisme 

De même, les bien-pensants s’emploient à détourner le sens du terme interculturalisme : dans le rapport Bouchard-Taylor, les commissaires expriment très clairement cette volonté d’infléchir l’interculturalisme québécois dans le sens du multiculturalisme canadien. Daniel Weinstock a d’ailleurs confirmé que dans cette optique, il n’y aurait plus de différence entre le modèle canadien et le modèle québécois, sinon la loi 101  : « le rapport Bouchard-Taylor, écrivait-il, propose à la société québécoise un modèle de gestion de sa diversité interne qui est somme toute assez canadien ». En d’autres termes, on voudrait maintenir certaines dispositions en vigueur en faveur du français, mais en éviscérant notre modèle d’intégration et la langue commune de la « convergence culturelle ». L’interculturalisme québécois, tel que décrit dans les documents du gouvernement québécois – qui visait à répondre à la politique du multiculturalisme canadien et à en exempter le Québec – est une politique d’intégration favorisant l’insertion de l’immigré dans la culture nationale commune, ce que ces documents nomment la « convergence culturelle ». Certes, la politique elle-même répondait au multiculturalisme sur son propre terrain, en concédant du terrain au culte du pluralisme. Mais en réaffirmant la «  convergence culturelle  », elle maintenait l’orientation du modèle québécois, dans l’esprit de la loi 101.

Or, les commissaires Bouchard et Taylor ont jugé que cette «  assimilation douce  » était déplacée et qu’il fallait que les Québécois acceptent non pas d’être la communauté de souche définissant la culture nationale, mais une communauté culturelle parmi d’autres, de façon à ce qu’il n’y ait pas de contenu culturel à la culture nationale commune (sic), afin qu’elle repose uniquement sur des valeurs abstraites. On sent bien l’absurde de la chose, son impossibilité radicale, et que ses effets concrets ne feraient qu’affaiblir la capacité des Québécois d’établir leur culture à titre de culture commune sur leur territoire plutôt que celle de leurs voisins anglo-américains et spécialement celle du Canada. La nature ayant horreur du vide. Néanmoins, force est de constater la remarquable conjonction entre cette volonté d’éradiquer toute «  assimilation douce  » à la majorité québécoise et les principes de la laïcité dite « ouverte ».

[...]

L'art de mettre en boîte

Au sujet de la laïcité et du cours d’ECR, Rachida Azdouz classe les diverses positions dans le débat comme suit : la position laïque radicale, la position laïque modérée et confessionnelle modérée, la position confessionnelle radicale, et la position multiconfessionnelle. Ici, la position républicaine devient la position « laïque radicale » et la position conservatrice devient la position « confessionnelle radicale » — du coup, on aura deviné sans peine qu’elles sont déplacées. La position multiconfessionnelle équivaut en somme au multiculturalisme structurel des Pays-Bas. La position mitoyenne, « laïque modérée » et « confessionnelle modérée », n’est rien d’autre que celle qui correspond à la logique du cours d’ECR et, quant aux principes d’intégration, à la politique du multiculturalisme canadien. C’est ce qu’on appelle l’art de mettre en boîte.

Réal Gaudreault sur le cours d'éthique et de culture religieuse

Capsule 20 — Le Parti libéral et la désinformation



Notre premier ministre Jean Charest ainsi que sa ministre de l’Éducation Mme Michelle Courchesne s’y connaissent bien en désinformation. M. Charest a prétendu que le cours ÉCR reçoit l’appui d’une large majorité de citoyens au Québec. Que dire de Mme Courchesne qui juge que ce cours est bon alors qu’elle n'a pas prouvé en savoir grand-chose dans ses déclarations précédentes ?
  1. 72 % des parents québécois en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse (octobre 2008)
  2. Louis O'Neill sur le 72 % des parents québécois en faveur de la liberté de choix en éducation morale et religieuse
  3. 57 % de la population serait d’accord pour que les parents « aient le choix entre l’enseignement religieux confessionnel et le cours d’éthique et de culture religieuse » (décembre 2007)

Capsule 21 — Le Comité sur les affaires religieuses



En 2000, on assiste à la déconfessionnalisation des structures scolaires québécoises (dans le public). Arguant de cette déconfessionnalisation, il n’y aurait donc plus de cours de religion dans les écoles au Québec. Pourtant, la même année, le gouvernement crée le Comité sur les affaires religieuses, un groupe de travail qui publie des textes sur la religion dans les écoles. Étrangement, en 2008, on nous ramène un cours de religion (ÉCR). Plutôt drôle, non ?

La semaine dernière, le 15 avril, le Comité sur les affaires religieuses, présidé par Jacques Racine, l'un des pères du cours ÉCR, avait demandé à la Table de concertation protestante de rencontrer quelques parents protestants pour discuter de l'« implantation » du programme d'ÉCR.

Guère plus de 20 personnes se sont déplacées. La réunion ne s'est pas déroulée comme les fonctionnaires s'y attendaient. Des parents mécontents ont clairement exprimés leur désaccord au sujet du cours ÉCR de telle sorte que même ceux qui, au départ, appuyaient le cours ÉCR n'étaient plus aussi certains à la fin de la soirée. M. Racine, vexé de la tournure des évènements, a annulé la période de questions prévue.

Commission permanente de l'éducation du 19 mars 2008

Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles.

Capsule 22 — Mme Marois et Mme Malavoy, même parti, même délire



Dans les années 90, les députés et les ministres du P.Q. ont travaillé très fort à la déconfessionnalisation du système scolaire québécois. Or, comme il leur manquait de bons arguments, ils ont cru bon en inventer de toutes pièces. Les plus savoureux sont ceux de Mme Marois et de Mme Malavoy qui, ensemble, battent tous les records de déclarations tordues et mensongères. Pauvres Québécois ! car elles veulent en plus prendre le pouvoir au Québec.

Rappelons que Mme Pauline Marois avait solennellement déclaré le 26 mars 1997 à l'Assemblée nationale :
« L'école publique se doit donc de respecter le libre choix ou le libre refus de la religion, cela fait partie des libertés démocratiques. »

« Le libre choix entre l'enseignement moral et l'enseignement religieux catholique et protestant continuera d'être offert, en conformité avec la Charte québécoise des droits et libertés. »

« Cette école devra être capable d'offrir le libre choix aux parents qui la fréquenteront... c'est-à-dire aux parents des enfants qui la fréquenteront, soit la possibilité d'une formation religieuse catholique, protestante ou une formation morale. »

« Je répète, M. le Président, que l'école publique doit respecter le libre choix comme le libre refus de la religion qu'expriment les parents. »

mardi 21 avril 2009

La CLÉ s'attend à une forte mobilisation à Drummondville le 25 avril

La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ) organise une marche familiale le 25 avril à Drumondville pour réclamer la liberté de choix en matières d'éducation morale et religieuse.

Interrogée dans la Voix de l'Est de ce jour, Marie-Josée Croteau, présidente de la CLÉ, s'attend à ce que la manifestation à Drummondville rassemble autant de gens que celle tenue à Montréal, l'automne dernier. « À Montréal, il y a eu 2 000 personnes, rappelle-t-elle. La manifestation à Drummondville est cruciale pour montrer au gouvernement que les parents veulent le choix entre l'enseignement religieux et l'enseignement moral. C'est la dernière chance avant le procès qui aura lieu à la mi-mai. »

Un couple drummondvillois réclame que ses enfants n'aient pas à assister au cours d'ÉCR. Si le juge consent à cette demande, il est fort probable que la décision aura un impact pour l'ensemble des parents du Québec qui souhaitent le même respect de cette liberté fondamentale. Rappelons que des parents de Granby ont également intenté un procès allant dans le même sens quand ils ont voulu s'opposer aux sanctions scolaires que leurs enfants subissaient parce qu'ils ne suivaient pas le cours gouvernemental obligatoire d'ECR.

Une troisième procès est prévu en juin à Montréal dans l'affaire qui oppose le collège Loyola au Monopole de l'Éducation qui lui refuse le droit d'adapter le cours d'ECR à sa mission d'établissement catholique.

La cause des parents drummondvillois sera entendue les 11, 12, 13 mai (avec une possibilité d'extension d'un jour) au palais de justice de Drummondvile.

Pour plus d'information sur la marche familiale, voir le site de la CLÉ : www.coalition-cle.org.

lundi 20 avril 2009

Berlin, les partisans contre la liberté de choix contrattaquent

Berlin — À une semaine du référendum d'initiative populaire propulsé par la coalition « Pro Reli » à Berlin, le conflit sur l'enseignement de la religion dans la capitale allemande s'envenime.

La politicienne de gauche Petra Pau a lancé une « croisade » contre les partisans de la liberté de choix. Mme Pau est une ancienne dirigeante du mouvement des pionniers de l'Allemagne de l'Est soviétique. Elle a été députée du PDS, directement issu du Parti socialiste unifié d'Allemagne, parti unique de la RDA. Elle est actuellement députée du parti Die Linke depuis que le PDS a fusionné avec la fraction de gauche du parti socialiste menée par Oskar Lafontaine. Die Linke regroupe 53 députés sur 614 au bundestag (parlement fédéral allemand). Il est crédité d'un peu plus de 10 % des voix dans les sondages.

liberté de choix à Berlin

De son côté, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Robert Zollitsch, a exprimé le souci que le sénat berlinois prescrive, en fonction de la majorité politique, ce qui est éthique.

Petra Pau, qui est également vice-présidente du Bundestag, a reproché à l'Eglise « d'attaquer au lieu d'expliquer ». Pour elle, l'initiative Pro Reli, qui vise à introduire dans les écoles de Berlin une option obligatoire de l'enseignement de la religion, « attaque et envenime le climat ». Selon elle, le référendum du 26 avril, ne doit pas être considéré comme « nouvelle édition des Croisades ».

Mgr Zollitsch a clairement critiqué le modèle berlinois de l'enseignement de l'éthique sur les ondes de Deutschlandradio Kultur. Le concept actuel ne laisserait aucune véritable liberté de choix aux élèves.

Quelques de jours avant le référendum, la communauté juive a réitéré son appui à l'introduction d'un choix entre le cours d'éthique laïque et le cours de religion comme matières obligatoires. La religion n'est pas une activité optionnelle, cette matière doit avoir sa place dans le programme scolaire obligatoire a déclaré la (femme) rabbin Gesa Ederberger.

Le grand journal Die Welt appuie également la liberté de choix : « L'imposition du programme d'éthique n'est pas sans conséquence. Il s'agit d'une obligation de mixité imposée aux élèves par l'État qui définit désormais unilatéralement ce qui est moral. Un cas évident de discrimination. » (cité dans http://www.islam.de/11892.php)

Le 26 avril, dans la capitale allemande quelque 2,4 millions de citoyens sont appelés à se prononcer sur la question de savoir si l'enseignement de la religion comme branche facultative doit devenir une alternative à l'enseignement obligatoire de l'éthique.

Avant cette échéance, le SPD et les partis de gauche au pouvoir à Berlin sont présents dans le paysage urbain avec plus de 28 000 affiches de différentes grandeurs, et les défenseurs de Pro Reli avec 500 grandes affiches.

Pro Reli s'insurge d'ailleurs contre l'utilisation massive de fonds publics par les partis de gauche, majoritaires au Sénat berlinois, pour contrer le mouvement en faveur du choix entre l'éthique laïque et la religion. Message anti-choix, parfois mensonger, massivement subventionné par les contribuables. Il s'agit d'un scandale selon Christophe Lehmann, président de Pro Reli (voir la vidéo ci-dessous en allemand).



Selon la presse, 114 800 électeurs ont jusqu'ici demandé les documents pour le vote par correspondance. Pour que les deux branches d'enseignement acquièrent le même statut, il faudrait l'accord d'environ 610 000 Berlinois ayant le droit de vote.

Pétition contre le cours ECR

Une pétition en ligne circule déjà depuis quelque temps, elle s'oppose à l'imposition forcée du cours Éthique et culture religieuse dans toutes les écoles québécoises. Si vous ne l'avez pas encore signé, faites-le maintenant. Et surtout, encouragez vos amis à la signer.


La voici : http://www.petitions-saguenay-cle.org/php/index.php

dimanche 19 avril 2009

Chevaliers de Colomb soutiennent le choix de l'éducation morale et religieuse

Voici la résolution approuvée à l'unanimité par les Chevaliers de Colomb lors de leur 110e congrès provincial qui se tenait à Laval cette fin de semaine du 17 au 19 avril 2009.

Les Chevaliers de Colomb du Québec comptent 569 conseils regroupant plus de 104 000 membres en règle.






Le décrochage scolaire augmente, Radio-Canada s'intéresse aux micro-écoles juives « illégales »

En 2000, 26 % des jeunes du secondaire du réseau public quittaient l'école sans diplôme. L'an dernier, c'était le cas pour près de 29 % d'entre eux.

Chez les garçons, le constat d'échec est encore plus inquiétant : un sur trois, précisément plus de 35 %, s'absente de l'école et décroche. Une des réponses de la CSQ : la fin du financement des écoles privées qui privent, selon le syndicat, les écoles publiques des meilleurs élèves.

L'obsession des médias devant ces écoles libres

Alors que le décrochage empire que fait Radio-Canada ? Elle ressort son marronnier scolaire favori : « ils restent encore des poches de résistance au Monopole, des écoles à régulariser, encore un effort prosélyte ! »

Ce dimanche, il s'agissait de deux écoles juives orthodoxes des Satmars (139 élèves dans deux bâtiments distincts !) qui ne suivraient pas le programme du monopole de l'Éducation du Québec ou, pour parler la langue de bois du 39e rapport de la Commission consultative de l'enseignement privé, ces écoles ne tendent pas « vers un arrimage avec le cadre scolaire québécois. »

Visiblement une priorité. Deux mille élèves qui boycottent le cours d'éthique et de culture religieuse dans le public ne valent pas ce type de reportage au grand journal dominical de la société d'État. Ne parlons pas du collège privée Loyola qui boycotte publiquement ce cours et qui n'a jamais été cité par la SRC, pourtant il a plus de 4 fois plus d'élèves qui boycottent ce cours que de jeunes juifs satmars.



La plupart des élèves de la communauté satmar ne poursuivent pas leur formation au secondaire au Québec; pour ce faire, ils iraient à New York ou en Israël.

« Il ne faut pas perdre ces enfants »

Mais qu'est-ce qui justifie le soudain intérêt des médias (et du gouvernement) de rendre toutes les écoles conformes aux exigences du Monopole de l'Éducation ?

N'est-ce pas contradictoire avec le véritable pluralisme que ces grands défenseurs du cours ECR nous disent être la valeur de tolérance démocratique par excellence ? Pourquoi subitement, alors que ces écoles existent depuis le milieu des années 50, vouloir les rendre plus semblables aux autres écoles québécoises ? Qu'est-ce qui a changé ? (À part une hausse du décrochage dans les écoles publiques.) La prétention du Monopole à contrôler tous les enfants et leur formation et de faire en sorte que les parents ne soient plus les premiers éducateurs ?

Ce n'est pas impossible. Rappelons-nous ce que déclarait l’ancien ministre de l'Éducation Fournier en novembre 2006 à l’Assemblée nationale de Québec, lors du même débat sur les écoles que Québec avait déclarées illégales. Il avait alors dit que la raison pour laquelle il ne fallait « pas perdre » les enfants de ces écoles — comme si ces enfants appartenaient à l’État — était qu’il fallait s’assurer que ces enfants partagent les valeurs de la société québécoise : « il est important pour [ces enfants] de faire partie de la société, de connaître l'ensemble des valeurs de cette société-là et de les partager avec tout le monde. » Pardon ? De partager les valeurs québécoises qu'ils ne connaîtraient pas sans aller aux écoles publiques et subir leur interprétation du programme officiel ?

Cette même volonté d’imposer à tous les enfants sans la moindre exception les « valeurs » décidées par le Ministère de l’Éducation, ses experts cooptés habituels dont on connaît les sensibilités « modernes » a d’ailleurs poussé Mme Malavoy du Parti québécois et M. Michel David du Devoir, deux phares du correctivisme politique, d’appeler à l’interdiction des écoles confessionnelles. Il faut, selon eux, interdire ces écoles confessionnelles qui ont le vent en poupe, car elles permettent, dans une certaine mesure grâce à des cours complémentaires et un personnel sélectionné par leurs soins, de transmettre des valeurs autres que celles décidées par le Monopole et prônées dans ses programmes obligatoires d’Éthique et de culture religieuse ou d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté.