lundi 10 décembre 2018

Le régime végétalien mauvais pour les jeunes enfants ?

Le régime végétalien proscrit la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers et le miel. Au Danemark, le nombre d'adulte qui suivent ce genre de régime a considérablement augmenté créant ainsi une génération de bébé nourri sans protéine animale.

Mais les experts sont divisés sur la question des bienfaits de ce régime pour de jeunes enfants. des carences nutritives, un apport énergétique insuffisant et une croissante défaillante en résulteraient. Au Rigshospitalet, l'un des plus grands hôpitaux du pays, des bébés viennent chaque année pour des pathologies liées au régime végétalien selon ce médecin.




Québec — Roberge (CAQ) veut que l'Éducation à la sexualité soit imposée à tous malgré couacs et difficultés

Le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, de la Coalition avenir Québec (CAQ) fait dans la continuité en reprenant in extenso le programme établi par son prédécesseur libéral (PLQ). Cela n’a rien d’étonnant quand on se rappelle, d’une part, que Roberge a défendu l’imposition du controversé programme d’Éthique et de culture religieuse lors d’un congrès à Victoriaville en 2012, débat qu’il perdit contre la base. [Voir La CAQ vote pour l’abolition du programme ECR au primaire] Il faut aussi se souvenir que François Legault n’a jamais marqué un vif intérêt pour le contenu des programmes ou la liberté pédagogique, ce qui l’intéresse ce sont les structures, le bilan financier. On se rappellera aussi qu’au niveau des contenus il était apparu très superficiel lors des mouvements de contestation du programme ECR qu’il croyait être un cours d’histoire des religions qui se donne à la fin du secondaire... Il n’y a apparemment, à ce stade, au sein de la CAQ aucune réflexion sur les contenus très progressistes des programmes scolaires gouvernementaux imposés ni de volonté d’accorder un supplément de liberté aux gens qui se sentent mal à l’aise face à ceux-ci.




C’est donc sans étonnement qu’on lit dans le Journal de Québec :

Tous les élèves devront recevoir de l’éducation sexuelle cette année malgré les obstacles sur le terrain, maintient le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

[Cette présentation est fausse ou trompeuse, les élèves recevaient déjà de l'éducation sexuelle, mais cette formation variait d'une école à l'autre. Comme le disait le site du Monopole de l’éducation du Québec en janvier 2017 : « Les enfants et les adolescents québécois reçoivent déjà de l’éducation à la sexualité à l’école. Ce qu’ils apprennent varie toutefois d’une école à l’autre. » Bref, on parle sans cesse d'autonomie, mais en réalité on impose de plus en plus la centralisation et le manque d'autonomie devant des clientèles ou des conditions d'enseignement variables.


]

« Je pense que les écoles vont être capables [...]. Je suis convaincu que 100 % vont y arriver », a dit le nouveau ministre en entrevue avec Le Journal.

Il entend d’ailleurs envoyer bientôt une lettre aux commissions scolaires pour leur rappeler cet échéancier.

Les nouveaux contenus seront donc obligatoires partout, mais les profs ne seront toujours pas forcés de les enseigner.

Dans cette directive, il invitera en effet les écoles à utiliser des ressources externes, comme les travailleurs sociaux et organismes communautaires.

« Il y a des CLSC à la grandeur du Québec. Et il reste encore sept mois avant la fin de l’année scolaire, rappelle-t-il. Et on parle de seulement 5 à 15 heures par année. »

Le précédent ministre avait aussi suggéré cette solution aux écoles qui ne trouveraient pas de volontaires. « Mais je pense que ce n’était pas aussi clair. »

« Il y a des gens qui ne sont pas à l’aise [d’aborder la sexualité] et je le comprends très bien », dit M. Roberge.

Enseignants mal à l’aise

C’est le cas de bon nombre d’enseignants hommes, remarque Mélanie Hubert, du Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM).

L’idée d’avoir à parler d’agressions sexuelles avec des élèves du primaire rend aussi inconfortables beaucoup de profs, hommes comme femmes.

Et au-delà de ces exemples, la majorité des profs trouvent que la formation, le temps alloué et le matériel ne sont pas assez complets pour offrir un enseignement de qualité à leurs élèves sur un sujet aussi sensible, selon Mme Hubert.

Par exemple, certains profs n’ont reçu qu’une formation sommaire qui leur présentait les canevas pendant quelques heures, abonde Nathalie Morel, de la Fédération autonome de l’enseignement. « Ce n’est pas de la formation, c’est de l’information. »

Le syndicat dénonce la « précipitation » du gouvernement, même s’il se dit pour le retour de l’éducation à la sexualité. « Mais pas de cette manière. On réclame que ça fasse partie d’un cours en bonne et due forme », dit Mme Morel.

Directeurs d’écoles qui s’arrachent les cheveux, boycottage de profs, parents agressifs

Rien ne va plus avec le retour de l’éducation à la sexualité, au point où des commissions scolaires ont décidé de l’implanter plus lentement que prévu, a appris Le Journal.

« C’est extrêmement difficile », dit Hélène Bourdages, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire.

L’éducation sexuelle est censée être de retour dans toutes les écoles pour les élèves de tous les niveaux dès cette année.

« Mais au rythme où vont les choses, des écoles n’y arriveront pas », explique Mme Bourdages.

Dans plusieurs milieux, il n’y a pas assez de profs volontaires. Le précédent ministre de l’Éducation avait en effet promis qu’aucun prof ne serait forcé de donner le cours.

Résultat : « On manque de joueurs sur la patinoire » pour enseigner les nouveaux contenus, puisque « c’est la responsabilité de tout le monde et de personne », résume Mme Bourdages.

Pendant ce temps, les directeurs ne savent pas quoi répondre aux questions des parents. Avec une forte concentration multiethnique à Montréal, beaucoup sont réticents au point d’en devenir agressifs, explique-t-elle.

Pas tous les élèves

Le problème varie d’une école à l’autre. Dans certaines, les profs ont été formés et tout baigne.

Mais plusieurs commissions scolaires savent déjà que ce ne sont pas tous les élèves qui auront de l’éducation sexuelle cette année.

À la Commission scolaire de la Pointe-de-l’île à Montréal, seuls certains niveaux du primaire et du secondaire sont visés. « Nous avons pris la décision de prendre le temps de bien former nos enseignants », dit Valérie Biron, du service des communications.

Il s’agit pourtant d’une commission scolaire qui avait une longueur d’avance grâce aux projets pilotes instaurés dans certaines écoles.

À la Commission scolaire Chemin-du-Roy, en Mauricie, l’implantation sera étalée sur trois ans.

Quant à la Commission scolaire de Montréal, la plus grosse au Québec, la présidente Catherine Harel-Bourdon est suffisamment inquiète pour avoir écrit au ministre Roberge récemment. Elle se dit aux prises avec un « boycott ».

Des profs qui seraient volontaires subiraient des pressions de leur délégué syndical pour ne pas l’enseigner, abonde Hélène Bourdages.

« Des directions craignent de se retrouver avec un grief ou une plainte pour harcèlement psychologique. Ça joue dur », dit-elle.

On force la main

En fait, le syndicat n’a fait que rappeler à ses membres qu’ils n’étaient pas obligés de donner le cours, assure Nathalie Morel de le Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente plus de 38 000 enseignants.

« Il n’a jamais été question de boycottage. On veut juste qu’il n’y ait pas de tordage de bras. »

Car dans certaines écoles, des profs subissent des pressions, remarque Mélanie Hubert, du Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM).

Par exemple, des directeurs leur laisseraient entendre qu’ils seront forcés de l’enseigner, à moins « d’avoir une bonne raison », illustre-t-elle.

« Mais certains profs ont des raisons personnelles pour ne pas vouloir parler de sexualité et n’ont pas envie de les révéler à leur patron. On peut penser que c’est le cas de ceux qui ont eux-mêmes subi des violences sexuelles », suppose-t-elle.

Voir aussi
Québec — Clinique de changement de sexe débordée (épidémie psychologique sociale ?)

Préoccupations du ESCC (Conseil catholique d'expression anglaise) concernant le programme d’éducation sexuelle

Quebec : Nouveau curriculum pour l’éducation à la sexualité (Lettre ouverte au Ministre de l’Éducation)

Pédagogies alternatives : une galaxie aux finalités politiques variées

Sur les douze millions d’enfants et adolescents scolarisés en France, seules quelques dizaines de milliers de jeunes seraient inscrits dans des cursus revendiquant des pédagogies alternatives. Des sites de diffusion des militants comme le printemps de l’éducation avancent le chiffre de 60 000 enfants concernés. Un chiffre « officiel » de 24 851 enfants est donné par le rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) pour les enfants non-scolarisés en famille ou à distance.

Si l’on s’arrête aux statistiques, le phénomène peut donc sembler marginal. Néanmoins leur progression est réelle et les discours des militants de ces pédagogies rencontrent un grand écho dans les médias et une partie de la société. Nous avons, dans une étude récente de la revue Tréma, esquissé une analyse de la définition et des contours de cette galaxie hétéroclite.

Quel point commun entre une école « traditionnaliste » religieuse et une école Montessori, entre une école Freinet et le homeschooling ? Analyser cette nébuleuse, c’est tenter d’établir les principes fédérateurs de ces mouvements sans sous-estimer les oppositions entre les acteurs des différents courants. C’est aussi souligner le rôle effectif des initiateurs, des soutiens et des ramifications idéologiques et financières.

L’éducation nouvelle en héritage

L’idée d’alternative n’est pas récente puisque les courants d’éducation nouvelle issus des pédagogues Célestin Freinet, Maria Montessori, Rudolf Steiner et Ovide Decroly sont présents en France depuis la première moitié du XXe siècle et se sont construits en réaction à l’école traditionnelle. Les pédagogies alternatives du XXIe siècle apparaissent différentes dans leurs finalités politiques, leurs modalités et leurs assises scientifiques.

Vu qu’elles se composent principalement d’établissements privés hors contrat, la question des liens avec l’institution scolaire est posée. En étudiant les discours des différents courants, on se rend bien compte que les « attaques » contre l’enseignement public ne sont pas toutes de même nature.

Les militants de l’instruction à domicile sont dans une opposition de principe à l’école mais d’autres mouvements, comme les écoles démocratiques, prônent des stratégies de contournement ou de concurrence au nom de la liberté pédagogique. S’agit-il d’une résistance conjoncturelle ? Cela participe-t-il à la libéralisation et la privatisation de l’éducation ? Ces questions restent encore en suspens.

Les neurosciences en arrière-plan

Dans son dernier ouvrage, Philippe Meirieu a précisé avec lucidité les enjeux des débats actuels entre les tenants d’une école « traditionnelle », les militants de l’éducation nouvelle et les militants des pédagogies alternatives actuelles qui souhaitent de façon radicale redéfinir l’ensemble des relations pédagogiques par une condamnation de la domination adulte. Philippe Meirieu les définit comme des « hyperpédagos », ce qui peut être discuté, car certains militants refusent l’idée même de pédagogie perçue comme outil de domination de l’enfant.

Derrière cette typologie se décèle un clivage politique. Les mouvements Freinet, mais aussi dans une moindre mesure Decroly, revendiquent une finalité émancipatrice et une transformation politique de l’éducation, alors que les mouvements alternatifs actuels se disent le plus souvent « apolitiques » en mettant en avant « l’évidence » du développement personnel légitimé par les neurosciences. Cependant, ce refus d’être « étiqueté » n’empêche pas un discours et des pratiques qui renvoient à des univers politiques et pédagogiques bien identifiés.

Les pédagogies alternatives du XXIe siècle, qu’elles soient hors ou dans l’école, se revendiquent implicitement ou explicitement des courants d’éducation nouvelle du début du XXe siècle. Elles en sont parfois des émanations directes, comme c’est le cas pour les écoles Montessori ou les classes Freinet. Néanmoins, les assises scientifiques des deux courants, ne sont pas les mêmes.

Les courants d’éducation nouvelle sont issus des réflexions et des pratiques de la psychologie de l’enfant et de la psychologie sociale. Les pédagogies alternatives du XXIe siècle, tout en reprenant une partie de ce corpus, légitiment leurs pratiques par les avancées des sciences cognitives et en particulier des neurosciences. On assiste d’ailleurs à une sorte d’alliance entre neuroscientifiques et militants des pédagogies alternatives face à l’enseignement public.

Sortir des mythes

Notre analyse de la galaxie des pédagogies alternatives met en avant trois archipels aux finalités politiques divergentes voir antagonistes.

  • Le premier archipel est celui des courants historiques de l’éducation nouvelle (Decroly, Montessori, Steiner ou Freinet), bien présents aujourd’hui dans le paysage éducatif français public et privé. Il ne s’agit aucunement d’un « front » commun. Les idéaux de mixité sociale et de transformation de l’éducation restent des points d’ancrage forts dans la mouvance Freinet et Decroly alors que les courants Steiner et Montessori mobilisent avant tout le développement de la personnalité.
  • Le second archipel propose un projet pédagogique centré sur la « tradition », sur la transmission des savoirs avant toute socialisation. Cet ensemble est principalement composé d’écoles catholiques traditionnalistes. Ces écoles sont idéologiquement en opposition avec la plupart des écoles alternatives prônant une transformation sociétale. Néanmoins, cette mouvance perçoit dans certaines écoles alternatives, une convergence dans ce contournement de l’enseignement public et dans cette libéralisation de l’éducation.
  • Enfin, le troisième archipel, qui aujourd’hui se développe, est une nébuleuse regroupant tout un ensemble d’expériences pédagogiques, d’associations et d’acteurs qui s’appuient sur les concepts d’éducation familiale, de développement personnel et de neurosciences. Son essor reste quantitativement négligeable mais médiatiquement et politiquement très offensif. L’un des aspects nouveaux est cette captation de l’idée d’innovation par des écoles ou expériences qui ne s’attachent pas à une forme éducative particulière. On y assiste à un tiraillement entre un repli individualiste et une volonté de transformer le système en place.

Hier comme aujourd’hui, l’école est bien évidemment un enjeu politique. La difficulté des réformateurs de l’intérieur du système éducatif public est bien de défendre l’idée d’une école du bien commun, tout en étant critique de ce système éducatif. Cela ne signifie pas que la situation est immuable mais il nous semble qu’il faut sortir des mythes.

Source