vendredi 15 mai 2009

Réal Gaudreault — Que fera le Parti québécois ?



Le droit de choisir



[Nous avons quelques réserves sur la description des Croisades succinctement évoquées par Réal Gaudreault, leur nombre, la raison de celles-ci, l'omission du fait que la majorité de la population du Levant à l'époque était probablement chrétienne, que les Turcs, Arabes et Égyptiens se massacraient également et pas pour des raisons religieuses. C'est ainsi que les Turcs Seldjoukides prirent Jérusalem en 1071 et passèrent par le fil de l'épée toute la population (en l'occurrence fortement musulmane), etc.]

Que fera le Parti québécois ?

Ce n’est plus un secret pour personne : la tourmente que suscite le cours Ethique et culture religieuse rend certains péquistes très mal a l’aise. Pourquoi ? Parce que Mme Marois en a pose les premiers jalons alors qu’elle était ministre de l’Education. Comment les péquistes vont-ils se sortir de cette sale affaire ? Mme Marois, la sociale démocratie, cela vous rappelle-t-il quelque chose ?



Dû a des problèmes de sons les capsules 25 et 26 ont été remplacées :


Citation du jour, Gilles Routhier

À la question de Me Belisle qui lui demandait d'indiquer un réseau scolaire où les enfants ne sont pas sujets au cours d'éthique et de culture religieuse, M. Gilles Routhier a répondu :

— La commission scolaire Kativik.

C'est exact :
« En réponse à la réforme religieuse dans les écoles du Québec, la CSK a décidé, suite à une consultation menée à la réunion annuelle du Conseil d’éducation, qu’elle maintiendra une composante religieuse au niveau primaire, et abordera la question de l’éthique au niveau secondaire. Le programme au secondaire sera donné en inuktitut [esquimau] et dans la langue seconde. Le développement du nouveau programme devrait prendre quelques années »

Anngutivik, Rapport du deuxième semestre, 2007-2008, de la C.S. Kativik


Bref, l'immense majorité des Québécois, comme les parents de Drummondville, n'ont plus droit à un enseignement religieux ni de véritable choix à l'école publique, mais dans le Grand-Nord pas de problème... Le cours ECR est même imposé aux écoles privées confessionnelles dans l'immense majorité du territoire québécois, mais cette imposition ne s'applique pas dans le Grand-Nord.

Pas de plaidoiries aujourd'hui...

Contrairement à l'échéancier original, les avocats ne plaideront pas aujourd'hui. Ceci ne veut pas dire que le tribunal ne siègera pas, mais il entendra la fin du contre-interrogatoire de Gilles Routhier et des journalistes convoqués d'urgence pour authentifier les propos de Mme Courchesne en avril 2008.

Les plaidoiries auront probablement lieu au début de juin 2008.

L'école québécoise, un laboratoire multiculturaliste

Bock-Côté publie une lettre ouverte intéressante (et fidèle à ce que nous avons entendu au procès de Drummondville) dans le Devoir de ce vendredi :
S'il fallait un aveu, il est là. Dans son témoignage au procès portant sur le droit d'exemption du cours Éthique et culture religieuse, Gérard Bouchard, un des principaux théoriciens du multiculturalisme québécois, a reconnu que la principale fonction de ce cours était d'assurer la reconstruction identitaire de la société québécoise sur le modèle du multiculturalisme. Cette déclaration a la vertu de dévoiler la véritable mission du cours ECR et de l'inscrire au cœur du débat public: la conversion forcée du Québec au multiculturalisme.

Mais Gérard Bouchard allait encore plus loin dans son témoignage: «La crise des accommodements raisonnables n'aurait jamais éclaté si le cours était donné depuis longtemps dans les écoles québécoises.» Il ne faisait en cela que confirmer ce qu'avait écrit Georges Leroux dans sa plaquette de 2007 : « On doit [...] concevoir une éducation où les droits qui légitiment la décision de la Cour suprême [à propos de l'affaire du kirpan], tout autant que la culture religieuse qui en exprime la requête, sont compris de tous et font partie de leur conception de la vie en commun. Car ces droits sont la base de notre démocratie, et l'enjeu actuel est d'en faire le fondement d'une éthique sociale fondée sur la reconnaissance et la mutualité. C'est à cette tâche qu'est appelé le nouveau programme d'éthique et de culture religieuse. » Ces deux déclarations dévoilent bien ce que plusieurs ont désigné ailleurs comme les « finalités politiques » du cours ECR.

Finalités politiques.

La formule témoigne bien du rôle de l'école qui, selon les théoriciens du multiculturalisme, loin de transmettre une culture historiquement définie et des connaissances sous le signe du savoir, doit plutôt servir de laboratoire pour réaliser l'utopie progressiste d'une société dénationalisée. Cette mise de l'école au service du multiculturalisme en dit long sur la représentation que se font de l'identité québécoise les élites intellectuelles et technocratiques qui composent le parti multiculturaliste.

Nouveau peuple

Car ces dernières le constatent: les Québécois n'adhèrent pas à la religion multiculturelle et désirent plutôt en renverser les dogmes en restaurant la prédominance légitime de la culture nationale comme cadre d'intégration des immigrants. Mais le refus de dissoudre la culture nationale dans le bazar du cosmopolitisme mondialisé est assimilé à une pathologie identitaire que Bouchard et Taylor ont d'ailleurs cherché à diagnostiquer dans le rapport de leur commission en plaidant pour la création d'une nouvelle identité collective qui ne trouverait plus sa matière dans le Québec historique, mais bien dans les chartes de droits et les valeurs qui les porteraient. Pour les défenseurs du cours ECR, la démocratie ne s'accomplirait véritablement que dans les paramètres du multiculturalisme d'État.

Il y a pourtant un problème démocratique à vouloir fabriquer un nouveau peuple, à défaut de convaincre celui qui existe déjà. Car ce n'est pas à l'école, mais bien au débat public qu'il devrait revenir de changer la société, et la première n'est aucunement autorisée à accoucher de ce que le peuple refuse par le second. Chose certaine, il n'est plus possible de dire, comme le soutiennent les propagandistes du ministère, que le cours ECR a pour seule fonction d'approfondir la connaissance du fait religieux. Bien au contraire, il l'instrumentalise pour le traduire dans les termes d'un endoctrinement idéologique. [...]

Abolition du cours

Nos élites ont beau parler d'ouverture à l'autre, il faut surtout y reconnaître le vocabulaire de la pénitence, de la repentance, et de l'oblitération de l'identité nationale. Le cours ECR est exemplaire du retournement des institutions collectives contre l'identité nationale. [...] On reconnaîtra dans le cours ECR la contre-offensive de la technocratie pluraliste pour déconstruire dans ses fondements mêmes l'expérience historique québécoise et implanter définitivement le multiculturalisme d'État.

On le sait, il y a plusieurs résistances contre ce programme. Mais ceux qui réclament un droit d'exemption font fausse route tant leur demande se contente d'exiger un « accommodement raisonnable » pour les familles les plus religieuses au sein du système d'éducation. Car il ne s'agit pas de jouer la Charte des droits contre le chartisme et de retourner la logique des accommodements raisonnables contre le multiculturalisme.

[Note de Pour une École libre : En matières juridiques, et devant l'urgence, il semble que cela soit la seule mesure disponible aux parents.]

L'objectif devrait être la révocation de ce programme devenu exemplaire de l'idéologisation du système scolaire québécois. L'abolition du cours ECR devrait être au cœur de toute politique centrée sur le démantèlement des structures institutionnelles du multiculturalisme québécois.


[Note de Pour une École libre : cela peut évidemment aussi être fait, mais cela prendra du temps.]


Dramatic turn of events in Drummondville : expert Gilles Routhier interrupts his expertise…

WEDNESDAY, MAY 13, 2009 — DAY 3

Mr. Gilles Routhier, priest, theologian and professor at Université Laval witnesses for the government and the imposition of the Ethics and Religious Culture course.

Mr. Routhier, fervent adept of the conditional, as well as overlapping distinctions, first attempted to show that the Catholic doctrine allowed the ERC course, and that the Catholic bishops were favourable towards the course.

Me Bélisle, one of the lawyers for the Lavallée parents, after having read the bishops’ communiqué dated March 17, 2008, succeeded in having the theologian admit that the Québec bishops had multiple reservations with regards to the implementation of the ERC course that they had not wanted in the first place:
« The government’s decision with regards to the program having already been taken, the Council of Catholic Bishops of Québec can only give its opinion on the subject.

[...]

... preoccupying questions

This program raises some preoccupying questions : for example, in the area of ethics, there are few significant indicators other than those that discuss harmonious social relations; the sociocultural approach to the religious phenomenon could lead to a reduced vision of the experience of a believer; it is not possible to predict the effect of being exposed to such a diversity of views, especially for children in elementary school.

The bishops state that it is difficult to answer these questions in the abstract. Experience will be the judge of whether or not the advantages of the program outweigh its limits, and if its application will be coherent with the good intentions that are stated.”


Mr. Routhier was still trying to pull a few tricks when the tables were turned. In light of his insistence in trying to interpret texts from the magisterium to say that they allowed the imposition of the government ERC course, Me Bélisle produced an official document from the Congregation for Catholic Education that would contradict Mr. Routhier’s interpretation. Surprised by this new document addressed to Catholic bishops worldwide and abundantly quoting texts from the magisterium, Mr. Routhier was left speechless as he feverishly read through this new document. Finally, the court allowed the theologian to interrupt his cross-examination. Friday, after much time to think things through, Mr. Routhier’s cross-examination will be brought to a close.



Access to document from the Congregation for Catholic Education (PDF, 7 pages)

Professional activities forgotten or hidden?

Confusion during cross-examination of Mr. Jacques Pettigrew, responsible for ERC course at the Monopoly of Education.

During interrogation on April 27, 2009, before appearing in court before the judge, here is what Mr. Jacques Pettigrew had affirmed regarding his professional activities:

Question from Me Bélisle — Therefore from seventy-six (76) to two thousand and nine (2009), up until now approximately, did you hold any professional activities other than that of teaching in the private sector or in the public sector of education, or any other related activities?

Reply from Jacques Pettigrew — From seventy-six (76), therefore after my entrance into university, as I mentioned a while ago, two (2) years in a (youth?) center as an educator. I also took a year off without pay during the eighteen (18) years I taught, that is nine (9) months of leave without pay to go to Nicaragua as an international volunteer.

Q — But never any other professional activity other than what you have just described?

R — No. To my knowledge… well, no, not that I recall.

Q — Neither as a consultant…

R — No.

Q — ... nor with private businesses…

R — No.

Q — ... that belong to you, nothing?

R — No.


However, it is now apparent that Mr. Jacques Pettigrew has hidden from the court that he had other professional activities related to the future implementation of the ERC course while he was actually participating in its elaboration.

Mr. Pettigrew, who recently made an extensive trip to India to study Hinduism, actually offered his paid services as a guide during organized tours of temples, pagodas, mosques, vegetarian restaurants and Krishna devotees' places of worship.

The production of the documents below had the effect of a cold shower in the court room; Mr. Jacques Pettigrew looking towards his lawyers as if requesting their assistance, or was it to implore forgiveness in light of this embarrassing oversight? Mr. Pettigrew was also surprised that the parents’ lawyers had found this information, since he had not renewed the domain name of his business and he thought this information had disappeared on the Internet.





David Mascré’s expertise, testimonies of Gérard Bouchard and Jacques Pettigrew

TUESDAY, MAY 12, 2009 – DAY TWO

The day starts with Mr. David Mascré’s testimony by videoconference from Paris.

Mr. Mascré exposed his expertise, smiling, with calm, and an obvious pedagogical talent. Click here (in French).

His testimony eloquently reinforced the parents’ position, supported by their four main grievances: the ERC course imposes a polytheist vision of the religious phenomenon, is relativist, dissociates ethics from morals, and claims neutrality with regards to ethics, while interfering in the capacity of parents to pass on their faith to their child.

For the President of the Coalition pour la liberté en éducation, Mrs. Marie-Josée Croteau, this supports what parents have expressed. “We had all sensed this before hand. Therefore, it is very encouraging and interesting to see that even university experts come to say: « Today, we tell you that you, the parents, have reason to be concerned about this course.” There are good things in the course. But there are also some things that may […] have consequences on the children, on the upcoming generation, and caution is necessary in such a situation”, declared Marie-Josée Croteau.

Carried away by David Mascré’s brilliant oral defense, many parents in the courthouse applauded, something unusual in a court room.

Me Boucher’s cross-examination resembled a simple text analysis where the lawyer underlined the affirmative vocabulary and confident tone of Mr. Mascré’s expertise. These attacks seemed quite weak; they never actually addressed Mr. Mascré’s fundamental arguments, apart from Me Boucher trying to get Mr. Mascré to admit that he was going a bit too far by saying that certain beliefs were eccentric or illegitimate. Mr. Mascré did not make a concession on this point.


Gérard Bouchard’ testimony

The philosopher from Saguenay also intervened by videoconference but this time from Harvard University in the US.

[More to come]

Jacques Pettigrew

The rest of the day (two hours) was spent listening to the person responsible for the ERC program at the Monopoly of education, as he put us all to sleep reading through the program. There’s good pedagogue for you! To think that people like him decide what is to be taught to our children, even in so-called private schools!. At the end of the day, the room had dozed off and was half empty. During these two hours, Mr. Pettigrew did all he could to present the program as something inoffensive in spite of what is really going on in class or what is actually allowed by the program.

We were briefly brought out from our torpor when the judge asked him to explain why in the grade one textbook the Annunciation was romanticized (Mary blinded, under trees, hesitant, renting a “cradle” in the textbook rather than a stable), as the mother, Mrs. Lavallée, had mentioned the first day of the trial? Who approved these textbooks? Mr. Pettigrew found that this was just editorial license.


Pages in question (in French).

We are impatiently waiting for the cross-examination to show that Mr. Pettigrew has obviously sweetened the pill.

Trial's Quote of the Day

As the Attorney-General’s lawyer, Me Boucher, sarcastically wondered why Mr. Mascré’s expertise was so assertive (understand extremist), Mr. Mascré kindly replied:
“Let your yes be yes, and your no, no.” (Matthew 5:37)
Mr. David Mascré holds a Ph.D. in Philosophy and another Ph.D. in Mathematics, and teaches at the Paris V University.